Salut, Merci pour les commentaires! Bon... J'en ai marre de cette mise en page de M*** ^^'
Je ne comprends pas pourquoi ça fait des grands écarts entre les dialogues et la narration, même la police d'écriture...XD
Si quelqu'un sait pourquoi ça me fait ça...
La mise en page ne veut plus faire comme dans les premiers chapitres. Et même quand j'écris en mode normal ça fait toujours des écarts entre les lignes X)
Bon j'ai modifié un peu les écarts au début du chapitre, j'espère que cette mise en page ne va pas trop vous gêner dans la lecture.
« Qu'est-ce qui est le plus atroce ? L'amour lui-même ou la souffrance qu'on peut subir à son nom?»
Oohfemmeluxieuse
Chapitre VI :L'après-midi toucha à sa fin lorsque Paul rentra dans sa chambre. Il avait encore essayé de retrouver Aurore, mais en vain. Il avait espéré la revoir à la même table que la veille, mais ce fut des espoirs infondés. Il soupira comme à son habitude lorsqu'il décida d'appeler son frère. Celui-ci décrocha à la première sonnerie.
« Paul? »
« Salut. »Le jeune homme doutait bien que son grand frère avait compris directement qu'il n'était pas en pleine forme. Il le connaissait que trop bien...
« Tu m'a l'air en mauvaise passe, est-ce que ça va? »« Génial. »[/b]Dit-il ironiquement.
Paul se sentit comme un idiot. Il soupira une nouvelle fois.
« J'ai l'impression de désespérer, c'est horrible. »Le ton qu'avait employé Paul semblait toujours ironique. Il avait l'impression d'être au bout du rouleau et il se demandait encore comment il était arrivé là.
« C'est Aurore n'est-ce pas? »A la prononciation de son prénom, Paul soupira de nouveau, las. Si cela continuait comme cela, il allait devenir dingue. À moins qu'il ne l'était déjà ? Pourquoi on ne pouvait pas le laisser tranquille, après tout il était en vacances, alors pourquoi tout tombait sur lui ?
« Merde. »Paul avait craqué. Même depuis longtemps et Reggie l'avait compris à ce mot grossier que son petit frère se sentait vraiment perdu avec cette femme.
« Tu as eu de ces nouvelles? »« Oui. Hier, on s'est revue à la terrasse de la piscine mais ça n'a duré à peine une demi-heure.»« Alors, elle est toujours dans un mauvais état? »Paul fit un rire jaune. Reggie n'aimait pas lorsqu'il faisait cela. Paul avait décidé de jouer le cynique.
« Oh vraiment tout va bien ! Elle était juste habillée comme si on était en début printemps, avec ces grosses lunettes qui camouflait toujours ce coquard et cette énorme montre de luxe, qui j'en suis sûr en cachait un magnifique bleu. Vraiment elle était dans un super état... »« Paul arrête. Pas ça avec moi. »Le ton autoritaire de Reggie le fit taire. Le jeune homme semblait être dans une fureur rare et cela se comprenait, il ne savait pas quoi faire pour empêcher ce Ludovic de faire du mal à sa fiancée.
« Je sais que tu as envie de buter le bouffon qui ose la frapper. Je sais aussi que tu aimerais la faire sortir de cette situation, mais ce n'est pas si simple. Elle a peur de lui. Il faut que tu essaies de la mettre en confiance. Elle a osé te parler, et crois-moi j'en suis sûr que ce n'était pas facile pour elle, surtout si elle le fait en absence de son fiancé. Elle à la peur à ses trousses. Elle vit un enfer alors que tu ne sais pas quoi faire pour l'aider. Cette situation est difficile pour toi aussi. »Paul sentit sa fureur partir au fur et à mesure des paroles de son grand frère. Il l'écouta comme si sa vie en dépendait. Reggie était l'une des rares personnes à réussir à le calmer.
« Je sais que tu dois imaginer le pire à chaque instant et que la seule chose qui t'empêche de savoir ce qui se passe dans sa vie, c'est le mur qui sépare vos deux chambres. Mais surtout Paul ne la force pas à faire des choses qu'elle n'est pas sûr de faire. »Paul acquiesça. La colère passé, il retint le conseil de son frère. Ce dernier essaya de lui rassurer, car il savait que Paul n'était pas habitué à aider les gens, surtout qu'il n'était pas le genre de personne à se mêler des affaires des autres.
Paul entendit quelqu'un frappé à sa porte. Il coupa la conversation puis il se dirigea vers celle-ci pour l'ouvrir. Il vit une femme de ménage l'air paniquée.
« Êtes-vous bien Paul? »« Oui. »La femme de ménage était vêtue de sa tenue de travail habituelle : Tablier noir sur une robe verte. Paul lui faisait une tête de plus qu'elle. Cette dernière avait ses cheveux châtains attachés en queue de cheval avec des yeux clairs.
« Oh mon Dieu, il faut à tout prix que je vous parle.»Face au visage inquiet de la femme de ménage, il se demandait de quoi elle pouvait lui parler.
« Aurore m'a beaucoup parlé de vous. »Il tiqua au nom qu'avait dit la jeune employée. Il réagit au quart du tour et prit la femme de ménage part le bras pour la faire rentrer dans sa chambre. Après avoir fermé sa porte l'inquiétude se lisait sur son visage.
« Qu'est-ce qui se passe? Elle va bien au moins? »La femme de ménage dévisagea le jeune homme. C'était la première fois depuis longtemps qu'elle n'avait pas vu un homme s'inquiéter autant pour Aurore.
« C'est-à-dire... Je ne l'ai pas revu de toute la journée, ni hier soir. Je m'inquiète beaucoup. »
Paul l'écouta attentivement, son regard posé sur la jeune employée.
« On essaie toujours de se voir au moins une heure par jour. Des fois j'essaie de soigner ses blessures, mais je commence à m'inquiéter. »Il fronça les sourcils en pensant au mal que Ludovic aurait pu faire à sa fiancée durant ce temps.
« Je ne sais pas si elle a fait commande pour monter les repas à l'étage. On ne m'a pas voulu me dire... »« Vous pensez qu'il l'a enfermé dans la chambre? » La jeune femme acquiesça à sa réponse.
« J'ai les doubles des clés de certaines chambres que je dois m'occuper pour mon ménage et elle en fait partie. »
« Pourquoi n'y aller donc pas vérifier si elle va bien? »
« Je ne connais pas l'emploi du temps de monsieur. Je sais juste que la plupart des soirs, il vient dîner à sa table vers vingt heures. »Paul regarda l'étiquette de la femme de ménage, où son nom y était inscrit. Il lui prit par les épaules pour capter toute son intention.
« Flora, écoutez-moi bien. » Avec son visage sérieux, elle acquiesça de nouveau.
« Guettez les couloirs, et voyez s'il descend prendre son repas. À ce moment-là venez me voir, on ira dans la chambre. J'espère qu'Aurore n'est pas dans un état critique ... »Après cette conversation, Flora sortit de la chambre et continua son travail tandis que Paul, assit sur son lit, surveilla l'heure du réveil. Il était dix-huit heures trente.
L'impatience était à son paroxysme. Paul faisait des allers retours dans sa chambre. Il alluma la télévision pour faire passer le temps, mais il ne s'intéressait absolument pas aux émissions et aux séries. Il avait la tête ailleurs. Il changea de chaîne continuellement tandis qu'il guetta tous les cinq minutes le réveil. Il allait devenir cinglé.
Dix-neuf heures passé, il était toujours dans un état d'impatience et d'angoisse. Il essaya de se calmer en évitant d'imaginer les scénarios les plus dramatiques les unes que les autres. Un mal de crâne lui vint sur les coups de dix-neuf heures trente l'obligeant à prendre son cachet d'aspirine comme un drogué en manque de dose. Il ne supportait plus être dans cette chambre à ne pas savoir ce qui se passait derrière ce mur qui séparait de celle d'Aurore. Il voulait sortir, s'aérer l'esprit, oublier. Tout oublier.
Lorsqu'il guetta une nouvelle fois son réveil numérique, il entendit des coups sur sa porte. Il partit presque en courant vers la porte: C'était Flora. Paul lui laissa la place afin qu'elle puisse rentrer.
Flora acquiesça. Elle sortit le double de la clé de la chambre 54 de la poche de son tablier puis elle montra au jeune homme au creux de sa paume.
« Voici la clé. Normalement monsieur Klimb ne rentrera pas dans sa chambre avant une demi-heure au moins. »« Alors allons-y. »Ils sortirent de la chambre. Paul sentit son cœur battre à toute allure alors que devant la fameuse porte, Flora inséra la clé. Le temps semblait se figer lors de cet instant redoutable. Un déclic retentit signe que la porte fut déverrouillée. Flora ouvrit la porte délicatement qui montrait peu à peu la noirceur de la chambre : elle était dans le noir complet.
« Mademoiselle? »La voix de Flora résonna dans la pièce obscure. Paul tâtonna l'interrupteur. Dès que la lumière fut enfin allumée, ils découvrirent la chambre dans un bazar effroyable.
« Oh mon Dieu... mais qu'est-ce qui s'est passé? » Des vêtements de femme étaient éparpillés partout dans la chambre. Les rideaux étaient fermés et le lit défait. Paul aperçut une petite valise de secours ouverte près du lit. Des pansements défaits entouraient la boîte. Il vit un rouleau de bandage qui était complètement étendue au sol. Tandis que Flora rassemblait quelques affaires d'Aurore, Paul s'avança lentement vers la fameuse boîte de premier secours.
« Aurore? »Des sanglots étouffés furent entendu faisant diriger le jeune homme vers le lit où les sanglots étaient de plus en plus oppressants. Il contourna le matelas où il l'aperçut adossé contre un mur entre la table de chevet et le lit, complètement en pleurs et en panique.
« Oh merde... Flora ! Elle est là !»Aurore était seulement habillée d'un boxer et d'un haut simple qui semblait usé. On pouvait apercevoir du sang séché sur ses manches. On voyait de nombreuses marques sur ses jambes et la blessure à son œil semblait être pire qu'avant. Son bleu avait grossit. Sa paupière s'était tellement enflée qu'elle pouvait à peine ouvrir son œil. Elle avait un bout du fameux bandage qui enroulait la moitié du pied et une partie de la cheville, qui semblait cacher une grosse coupure.
« Aurore, mais qu'est-ce qu'il t'a fait?... Vite Paul, on l'emmène dans ta chambre. »Sans perdre une seule seconde, ils soulevèrent la blessée. Elle pouvait à peine marcher. Paul décida de la porter dans ses bras et sortit suivit de Flora. Après avoir verrouillé la porte de la chambre du mari violent, ils rentrèrent dans celle de Paul. Ce dernier déposa la jeune femme sur le lit tandis qu'il donna des instructions à Flora.
« Prenez la trousse de secours qui se trouve dans mon sac. Flora va te soigner, Aurore...» Cette dernière pleura à chaudes larmes, encore sous le choc. A cette vue, Paul avait une envie d'aller voir Ludovic et lui casser la figure. Le jeune homme se dirigea vers la porte.
« Où est-ce que vous allez? »Flora le vit s’en rager. Elle essaya de le retenir. Il ne faut absolument pas qu'il sorte de la chambre !
« Je vais le buter... »Les dents serré, Paul ne pouvait plus garder sa fureur au fond de lui. Ludovic avait réussi à mettre le jeune homme dans une énorme colère. Jamais il ne se sentait aussi énervé.
« Calmez-vous Paul ! Ce n'est pas une bonne idée. »
« Oh que si, c'est une bonne idée ! Je vais lui en faire voir de toutes les couleurs à ce connard ! »Il était dans une colère noire et la femme de ménage comprenait mais Flora essaya de mieux qu'elle pouvait de le calmer afin d'éviter d'empirer la situation. En vain.
En arrivant devant la porte, prêt à l'ouvrir, Flora et Paul entendirent la voix d'Aurore.
« Paul... »Elle avait la voix frêle. Elle se forçait sur sa voix en espérant que le concerné pouvait l'entendre. Flora partit à son chevet pour soigner ses blessures et la rassurer.
« Ne te force pas à parler. »Paul s'était figé sur place. La main sur le poignet, il n'arrivait pas à calmer ses rageuses pulsions.
« N'y va pas. »C'était Aurore qui se forçait encore sur sa voix pour dissuader Paul de poursuivre son idée. Elle savait que ce n'était pas le moment de régler les comptes. Paul, toujours devant la porte, posa son front sur cette dernière tout en soupirant. Que c'était dur de retenir ses pulsions. Cela fit quelques secondes qu'il n'avait plus bougé. Tout se bousculait dans sa tête. Il pensait à pleins de choses en même temps: il revit dans sa mémoire sa rencontre avec Aurore et ses fameux bleus, les disputes qu'il entendait lors de ses premiers jours à l'hôtel. Il soupira, irrité par tous ces souvenirs qui lui remontaient. Il repensa à sa conversation avec son frère qui le calma brièvement. Sa colère fut peu à peu dissiper, mais pas complètement.
« Paul peux-tu continuer les soins ? Je vais chercher des nouvelles poches de glaçons. »Paul acquiesça. Il se décolla de la porte tandis que Flora sortit de la chambre rapidement. Il s'avança vers la blessée puis il sortit du désinfectant et un bandage de la trousse de secours. Il se baissa au niveau du pied d'Aurore, les genoux à terre puis il retira délicatement le bandage usé.
« Attention, ça va piquer. »Il déposa le coton sur la plaie alors qu'Aurore essaya de résister à la douleur. Cette dernière ne cessait de bouger son pied. Paul soupira face à sa réaction.
« Arrête un peu de bouger. »Paul et son foutu caractère. Elle savait qu'il était encore en colère. Malgré sa froideur de ses mots, Aurore sentit bien qu'il faisait tout ce qu'il pouvait pour se contrôler. Elle essaya malgré elle de ne pas trop bouger son pied. La coupure était profonde et longue qui commençait au trois-quarts de la cheville et qui finissait vers le petit orteil.
« Comment il t'a fait cette coupure? »La voix toujours froide, Paul ne pouvait s'empêcher d'adopter ce comportement depuis la crise de rage. Le silence régnait lourdement depuis sa question.
« Un verre est tombé. »La faible voix d'Aurore résonna dans la pièce. Paul n'osa plus lui poser d'autres questions. La réponse de la jeune femme était incomplète et rempli de sous-entendu. C'était une façon de dire que son fiancé l'avait jeté le verre sur elle et que cela avait percuté son pied. A travers cette courte réponse, Paul avait compris toute la version de l'histoire. Il ne voulait pas la forcer à parler alors qu'il enroula un bandage neuf autour de son pied se laissant se perdre de nouveau dans ses pensées. Des questions défilèrent dans la tête de ce dernier. Il se demandait bien comment elle avait pu avoir cette aphonie ? Comment elle avait pu survivre ces derniers jours? Si elle avait déjà essayé de demander de l'aide à la fameuse femme de ménage? Si d'autres personnes de l'hôtel avaient eu des doutes sur sa situation de femme battue? Jamais Paul ne se posait autant de questions. Perdu loin dans sa réflexion, il n'entendit pas la porte s'ouvrir, ni la voix de Flora.
« Paul ? »Flora l'avait à peine touché son épaule qu'il sursauta.
« Euh... le bandage est bien serré. Si tu continu tu vas lui faire une marque au pied. »Paul baissa son regard sur le petit nœud qu'il avait fait. Il ne s'était pas rendu compte qu'il serrait le bandage trop fort. La colère étant toujours là, il bredouilla une réponse, qui finalement n'en n'était pas une, puis partit sur le balcon pour respirer un bon coup. Les coudes appuyés sur la barre de fer, Paul soupira d'aise lorsqu'il sentit le vent frais parcourir son visage fatigué, tandis que son regard s'éleva vers ciel, laissant ses pensées divaguer sur cette soirée agitée qu'il avait passé.
Quelques instants plus tard il entendit des pas claqués sur le sol du balcon. Une silhouette féminine se mit à côté de lui.
« Elle s'est endormie. »Flora observa, elle aussi, le ciel tandis que Paul fut encore perdu dans ses pensées.
« Vous m'avez l'air pensif. »Acquiesçant l'affirmation qu'elle venait de dire, Paul ferma un instant les paupières pour ensuite les poser de nouveau sur la sombre nuit. Pour seul réponse, un las et ferme soupir retentit dans l'air, laissant la fatigue l'envahir encore un peu. Il n'était tellement pas habitué à se confier aux gens, surtout aux personnes qu'il connaissait à peine. Flora comprit qu'il ne fera rien d'autre que de garder le silence.
« Bon, je vais y aller. Veiller bien sur elle. »Paul acquiesça, tout en regardant la jeune femme s'en aller. Cette dernière juste avant de sortir, lui fit un petit signe de la main.
« Je reviendrai demain matin. »La porte se ferma doucement sous les coups de vingt-deux heures. La soirée a été éprouvante pour tout le monde. Paul, toujours sur le balcon, s'assit sur l'une des chaises. Épuisé, il laissa tomber sa tête entre ses bras tandis qu'une horrible douleur lui compressa le crâne.
OOOO
Des pas futiles retentirent dans le silence apaisant de la nuit, alors qu'un vent tiède envahit la pièce.
« Aie! Merde que ça fait mal ! »La voix de Paul résonna dans la chambre, alors qu'il jura mentalement face à la douleur qui ressentait à son petit doigt de pied.
« Foutu pied de lit ! »Soudain, la lumière s'illumina. C'était Aurore qui avait allumé la petite lampe de chevet alors qu'elle entendait le jeune homme rentrer du balcon.
« Paul? Mais qu'est-ce qui se passe? » Celui-ci marmonna tout en jurant sur sa propre discrétion. Il avait encore mal au crâne, ce qui lui rendait un comportement exécrable.
« Rien. Tu peux te recoucher. » Aurore, malgré sa blessure de son œil, arqua un sourcil. Elle observa le jeune homme discrètement tandis qu'il passa devant le lit pour prendre quelques vêtements. Elle remarqua ses cernes ainsi que son visage fatigué. Elle se culpabilisa. Cette dernière se leva du lit tout en prenant la couverture pour cacher ses jambes nues alors qu'elle essaya de se tenir droite malgré sa blessure au pied. Paul la fixa en essayant de comprendre ce qu'elle faisait.
« Mais qu'est-ce que tu fais? »Le jeune homme vit Aurore baisser sa tête comme si elle avait honte, comme si elle était fautive de quelque chose.
« Je... Regarde-toi, tu es si fatigué. »Elle jeta un coup d'œil au lit défait. Paul suivit son regard tout en se forçant à l'écouter malgré la douleur à sa tête.
« Alors que moi je profite trop de... »
« Idiote. »Aurore n'avait même pas fini sa phrase que Paul l'avait interrompu. Cette dernière posa son regard sur lui, un peu étonnée.
« Remets-toi au lit et arrête de dire des conneries. »La voix de Paul semblait irritable. Son mal de tête ne s'était pas apaisé, qui était une partie du motif de son comportement hargneux.
« Mais... » Sans un regard vers la jeune fille, la tête dans son sac à la recherche d'un tee-shirt, Paul lâcha à nouveau une pensée.
« Ne parle pas. Ta voix en a assez souffert. » Aurore se tu. Il avait raison, il ne fallait pas forcer une voix déjà épuisée. Après avoir trouvé ce qu'il cherchait, Paul passa à côté d'Aurore, lorsqu'il posa son regard sur une partie de sa jambe dévoilée. Il y avait autant de bleus que la dernière fois.
« Tu veux peut-être te changer? » Aurore tourna sa tête vers lui puis acquiesça simplement avant d'entendre le jeune homme reprendre la parole.
« Il y a ton sac là-bas près de la commode. Flora t'a pris quelques affaires. Profite que je sois dans la salle de bain pour te changer ici. »Paul claqua la porte de la salle de bain alors qu'Aurore s'avança tout en boitant vers le sac. Elle sortit un jogging foncé avec un haut à manches longues. Elle ne voulait pas montrer ses blessures; ces bleus qui étaient synonymes de provocations et de colères d'un homme violent qui l'avait forcé à abandonner lamentablement le peu de dignité qui lui restait. Elle porta automatiquement la main à sa gorge, sentant la grande et frêle égratignure qui traçait son chemin le long de son cou. Elle revit en mémoire cette image de cette fameuse blessure. Perdu dans son traumatise, elle n'entendit pas Paul sortir de la salle d'eau.
Sa main qui s'accrocha à son cou, sa voix qui résonna dangereusement à son oreille, le ton à la fois dur et délicat qui glaçait le sang, Aurore repensa à ce souvenir atroce et douloureux comme si elle le vivait une nouvelle fois.
« Aurore ? »Sa bouche, devenue temporairement une désagréable sangsue, resta collée à son oreille et bougea lentement, provoquant de dégoûtants frissons le long de sa colonne vertébrale, tandis que les murmures ne cessaient de se répéter dangereusement, telle une musique hypnotique.
« Eh ! Aurore ? » Aurore sursauta au contact de la main de Paul sur son épaule. Elle tourna vers lui effrayée. Paul fronça ses sourcils.
« Est-ce que tout va bien? »Aurore acquiesça silencieusement. Elle avait pensé tellement fort à ce souvenir atroce, qu'elle avait cru le revivre. Ludovic l'avait vraiment traumatisé.
« Mais qu'est-ce qu'est cette cicatrice ?! » Aurore essaya de la camouflée du mieux qu'elle pouvait, malheureusement, c'était trop tard pour les explications. Elle ne voulait pas expliquer comment elle avait eu cette cicatrice. Elle ne désirait pas évoquer le souvenir malgré que les images de Ludovic et ses grandes mains sur son cou ne veuillent plus sortir de sa tête.
« Comment il t'a fait ça ? » Questionna-t-il sachant pertinemment que la blessure vient du fameux fiancé.
Elle ferma les yeux, en essayant de ne plus y penser à ce souvenir atroce. Elle ouvrit ses yeux quelques secondes plus tard, vit les orbes noirs de Paul qui scintillaient de mépris et d'étonnement. Il n'avait pas la même étincelle que son fiancé. Ils n'avaient pas la même haine. Ludovic détestait lorsqu'il n'arrivait plus à tout contrôler, il détestait Aurore lorsqu'elle employait des paroles en trop, des gestes en trop, des actes en moins... Chaque détail qu'elle faisait comptait, et lui plaisait ou non. Paul détestait Ludovic pour ce qu'il était, pour chaque mal qu'il subissait à Aurore.
« Non, s'il te plaît, pas de questions. » Se força-t-elle de son peu de voix qui lui restait.
Paul soupira tout en maudissant sa soudaine curiosité. Pourquoi était-il curieux à ce point avec elle? Il n'était pas du genre à savoir ce qu'il se passait autour de lui, bien au contraire, il était souvent dans sa petite bulle de solitaire.
« La salle de bain est libre. »Étant perdue dans ses pensées, Aurore n'avait pas eu le temps de profiter pour se changer dans la chambre, alors tout en boitant, elle se dirigea vers la salle de bain tandis que Paul s'assit sur le matelas, complètement las. Son mal de tête était toujours là, n'ayant plus d'aspirine pour apaiser la douleur, il dû admettre qu'il ne pouvait plus se passer de ce médicament. Il s'allongea sur le lit, en espérant que cette douleur se calmera au plus vite. Alors qu'il se battait contre sa fatigue, Aurore venait de finir de se changer. Lorsqu'elle ouvrit la porte de la salle de bain, elle découvrit le jeune homme endormi. Elle s'avança discrètement vers lui. Elle avait vu à quel point il était épuisé et elle se culpabilisait d'être une grande partie de la cause de cette fatigue extrême. Elle l'avait vu s'inquiéter pour elle, et elle ne put constater que c'était la première fois qu'elle le voyait si expressif, surtout si colérique.
Elle l'observa un instant. Il s'était mis instinctivement en position fœtus avec la respiration sereine. Il avait l'air si apaisé, toute trace d'expression était effacée sur son visage. Elle se posa discrètement à côté de lui tout en surmontant les douleurs que ses blessures pouvaient lui provoquer, alors qu'elle tendit son bras vers la lampe de chevet afin d'éteindre la lumière. Demain serait un jour meilleur, espéra-t-elle fortement, tandis que ses paupières se fermèrent peu à peu dans la noirceur de la chambre.