Hey !
Merci beaucoup pour vos commentaires ! Cela me fait très plaisir !
À propos de Flora et Drew, ils ne seront pas présent durant toute la fiction, juste une partie ^^
Voici la suite !
Bonne lecture !
« Quelquefois les apparences peuvent être trompeuses. Certains diront que les hommes n'osent pas ouvrir leur cœur en profondeur, par dignité. D'autres diront que c'est la peur qui les empêche d'avancer. »
Oohfemmeluxieuse
Chapitre III :Lors de sa deuxième journée à l'hôtel, Paul avait profité du bon temps pour faire un tour de la ville et se baigner dans la piscine. Il était resté dehors toute la journée. Après son dîner assez copieux, il se dirigea vers l'ascenseur comme à son habitude. Il appuya sur le bouton où les portes de l'ascenseur s'ouvrirent soudainement puis il rentra tout en posant son pouce sur la touche numéro trois. L'ascenseur s'arrêta au deuxième étage alors que les portes s'ouvrirent de nouveau, sur une Aurore fatiguée. Paul la vit remercier une femme de ménage, puis elle rentra. Elle avait ses cheveux détachés et portait des grosses lunettes d'une grande marque prestigieuse. Elle avait une franche qui avait légèrement poussée. Le silence était presque insoutenable. Dès que les portes s'ouvrirent au troisième étage, Paul et Aurore sortirent en même temps. Au moment de leur sortie, Paul la bouscula, ce qui fit tomber les lunettes de soleil d'Aurore.
« Eh merde...»
Paul ramassa les lunettes d'Aurore. Au moment de passer les lunettes à sa propriétaire, il se retint de les rendre. Il fixa le visage de la jeune femme alors que cette dernière essaya de camoufler de mieux qu'elle pouvait sa blessure.
« Ce salopard t'as fait ça avant ou après? »
Aurore osa le regarder malgré la délicate situation. Paul semblait résister à sa colère soudaine. C''était quoi cette blessure ? Elle faisait pratiquement tout l’œil !
« De quoi est-ce que tu parles? »
« Le coquard. Il te l'a fait avant ou après ma venue? »
Un silence régna. Aurore baissa les yeux vers le sol, n'osant plus le regarder en face. En entendant l'ascenseur s'ouvrir, les deux personnes s'avancèrent au même rythme vers leur chambre respective. Arriver devant les deux portes, Aurore regarda Paul honteusement.
« Mes lunettes s'il te plaît. »
« Pas avant que tu m'es répondu à ma question. »
Aurore soupira d'un air désolé. Elle ne voulait pas parler de cela. Tout ce qu'elle souhaitait c'était de s'éloigner de lui. Elle avait peur que tout l'hôtel soit au courant de sa situation et ce n'était pas le genre de chose que son compagnon aimerait. Loin de là.
« Sérieusement Paul, rend-les moi. »
Ils virent un couple de quadragénaire rentrer dans la première chambre du couloir. Aurore profita de la dissipation du jeune homme pour prendre ses lunettes de ses mains, mais manque de rapidité, elle ne réussit pas. Paul la prit par le poignet pour l'empêcher d'accomplir son action tandis que le visage d'Aurore forma une grimace reflétant la douleur. Il lâcha sa prise, comme choqué. Il avait à peine forcé ses doigts sur son poignet. Comment pouvait-elle avoir aussi mal? Des doutes s'insinuèrent dans sa tête.
« Il est dans la chambre n'est-ce pas? »
Aurore ne répondit pas. Le silence avait répondu à sa place. Tout deux savaient de qui Paul parlait.
« Ce n'est rien, crois-moi, c'est juste... »
« C'est juste quoi? Hein? ! Tu l'as bien vu ce bleu sur ton visage. Tu ne vas pas me dire que ça ce n'est rien! »
C'était un Paul en fureur qui l'avait interrompu tout en positionnant son doigt vers le coquard sous les yeux écarquillés d'Aurore. Ils virent la poignée de la porte 54 se tourner. Sans perdre une seconde, Paul prit Aurore par le bras, malgré la douleur que cela provoqua chez la jeune femme et l'emmena dans sa chambre. Derrière la porte, ils entendirent les pas de Ludovic, le compagnon d'Aurore résonner peu à peu au loin.
« C'est bon il est parti. Je peux sortir maintenant? »
Paul fit son soupir habituel. Elle n'avait toujours pas compris qu'il ne voulait pas la laisser dans cet état? Il se sentait coupable, ne sachant pas trop pourquoi...
« Tu rigoles j'espère? Hors de question que tu quittes cette chambre. »
Aurore le regarda intrigué. Pourquoi il ne voulait pas qu'elle revienne dans sa chambre ? Elle soupira, las, sachant qu'il ne pouvait pas la forcer à rester là.
« Tu ne peux pas me garder éternellement.»
« Lui non plus. »
Aurore le regarda, surprise. Il avait sous-entendu tant de choses avec ces quelques mots. Paul posa les lunettes de soleil sur la commode.
« Assis-toi sur le lit, je vais demander qu'on rapporte des glaçons. »
« Ah non, ce n'est pas la peine. Je vais gérer soit moi-même dès que... »
Paul l'avait interrompu en posant son doigt sur sa bouche. Il retira son doigt aussi vite que la lumière, confus. Il se dirigea vers le téléphone tandis qu'Aurore décida finalement de lui obéir. Paul attendit que l'un des réceptionnistes réponde à son appel. Pendant que la musique d'accueil se répétait, Paul se questionna sur son comportement envers Aurore. Il savait qu'il n'était pas très ouvert aux relations. Il avait toujours été assez solitaire. Qu'est-ce qui lui avait prit de forcer Aurore à rester avec lui ? Et puis c'était quoi ce geste ridicule pour la faire taire ? Pourquoi Aurore cédait-elle à son caprice ? Paul soupira face à cette musique ridicule et à ses questions qui ne cessaient de tourmenter son esprit.
« Bienvenue à l'accueil de l'hôtel Saint Maurès. Que puis-je faire pour vous? »
« Bonsoir, je voudrai si c'est possible plusieurs poches de glaçons. »
« Oh. Monsieur ne se sent pas bien ? Je peux faire venir un médecin. »
Paul leva les yeux tout en espérant que cette conversation téléphonique se terminera rapidement. Certes le réceptionniste faisait son travail, mais il lui tapait déjà sur le système. Il voulait juste des glaçons !
« Non, cela ne sera pas la peine. »
« Bien. Est-ce que ça serait tout pour Monsieur? »
« Oui. » Répondit-il en massant l’arrêt de son nez.
« Rappeler moi le numéro de votre chambre je vous prie. »
« Numéro 53. »
« On vous apporte les poches de glaçons de suite.»
« Merci. »
Il déposa le combiné sur le téléphone puis se tourna vers la jeune femme. Elle était enfin assise sur le lit. Quelques instants plus tard, on frappa à la porte. Précipitamment, Paul ouvrit la porte où un employé de l'hôtel lui donna les fameuses poches de glaçons avant de repartir. Il y en avait de plusieurs tailles et de plusieurs formes.
« Tiens. Mets-le bien sur la blessure pour que cela dégonfle plus vite.»
Aurore prit la grande poche de glaçons et la posa délicatement sur son œil. Le bleu mangeait presque la moitié de son visage. Maintenant on pouvait comprendre pourquoi elle portait des grosses lunettes.
« Après. »
Paul regarda Aurore en fronçant les sourcils. Il ne comprenait pas pourquoi elle lui disait cela.
« Mon fiancé m'a fait ça après ta venue. »
Le visage de Paul se décomposa face à cette réponse. C'était de sa faute si Aurore avait reçu ce coup à son visage. Il s'insulta de tous les noms mentalement, tout en se disant en fond de lui qu'il était un mec complètement minable.
« Je... »
Il se figea sur place. Paul ne savait plus quoi dire. Les mots d'Aurore se répétèrent sans cesse dans sa tête. Et en plus, cet homme qui lui faisait du mal était son fiancé songea le propriétaire de la chambre, encore bouleversé par la réponse de la jeune femme.
« Ce n'est pas de ta faute. »
« Mais c'est moi qui a empiré la situation. »
Paul se sentit coupable. Il éprouva quelques remords. Des remords qui le rendait si pathétique. Oui il se sentait soudainement si pathétique face à elle. Il se mit sur les genoux sur le parquet froid de la chambre et mit une autre poche de glaçon sur le bleu dévoilé de son poignet. Aurore sursauta et essaya de cacher la blessure.
« Non laisse. » Assura-t-il, avant de continuer avec un ton embarrassé « Ça... ça va te faire du bien. »
Il sentit ses joues se chauffer doucement alors qu'il posa son regard sur ce poignet bleuté. C'était des gros remords que Paul ressentait. Des remords qui lui tortillaient l'estomac, qui le rendait malade. Ces foutus remords qui le rendait attentif face à cette jeune femme qui semblait si fragile. Il lui devait bien cela...
Par cette inattendue attention, Aurore ne put s'empêcher d'éclater en sanglot. Cela faisait longtemps que personne ne s'occupait d'elle comme il le faisait.
« Oh, je t'ai fait mal? »
Paul se sentit idiot face à ses larmes, il se sentait si maladroit. Aurore lui répondit non de la tête, ce qui ne rassura pas le jeune homme. Il ne savait pas comment la consoler. Il ne savait pas comment s'y prendre pour calmer ses pleurs, il n'avait jamais été dans cette situation parce qu'il ne consolait jamais personne. En tout cas jusqu'à maintenant.
Il retira la petite poche de glaçon du bras et le posa sur la commode parmi les autres poches. Il s'avança de nouveau vers elle, et la prit par les épaules sans aucune brusqueries. Il n'était pas à son aise, surtout quand il s'agissait de consoler une fille.
« Allonge-toi. Enfin tu... »
Il ne finit pas sa phrase. Il soupira. Il se trouvait tellement débile. Aurore essuya ses larmes, et fit un petit sourire face à la maladresse du jeune homme.
« Enfin si tu veux te reposer. » Essaya-t-il de justifier.
La jeune femme lui adressa un regard reconnaissant. Elle s'allongea sur le lit tout en calmant ses pleurs. Quelques instants plus tard, pendant que Paul était perdu dans sa réflexion, assit sur une chaise, il entendit quelque chose tomber. Il se mit debout et contourna le lit puis il vit la poche de glaçon qu'utilisait Aurore pour son coquard, à terre. Lorsqu'il le ramassa, il découvrit la jeune femme endormie. Il l'observa alors qu'il était toujours accroupit près du lit, près de son visage. Les glaçons n'avaient servit à rien pensa le jeune homme. Le coquard n'avait pas dégonflé. Son œil avait doublé de volume et le bleu avait tiré vers une drôle de couleur verdâtre. Cela faisait au moins cinq minutes que Paul était à la même position près du lit, dans les profondeurs de ses pensées. Comment avait-elle pu se faire avoir par un homme aussi violent ? Combien de temps était-elle avec lui ? Était-elle sa première victime de ses coups ? Paul se redressa enfin alors que des questions se bousculèrent encore dans sa tête. Cette femme allait lui rendre fou. Jamais il n'était aussi curieux sur quelque chose, et encore moins sur elle. Il déposa la poche de glaçon sur la commode, alors qu'il décida d'aller sur le balcon pour prendre un peu l'air. Il avait passé plusieurs années dans les mêmes écoles qu'elle, dans la plupart de ses classes, et il se rendait compte qu'il ne connaissait rien de sa vie. Elle non plus ne devait rien savoir de lui. Il soupira, las par cette journée inattendue. Quelques instants plus tard, il retourna à sa place sur sa chaise sans aucune envie de dormir. Il pensait trop à ce qui venait découvrir quelques heures plus tôt. Il lâcha un léger soupir alors que son regard se posa sur la silhouette féminine camouflée par la pénombre de la chambre.
Il était environ deux heures du matin lorsque Paul entendit son cri. Alors qu'il était assis sur sa chaise, il se précipita sur le lit où Aurore fit un cauchemar.
« Eh calme-toi... »
Aurore s'agita toujours dans son sommeil, encore enfouit dans son cauchemar. Elle lâcha un autre petit cri de frayeur alors que Paul essaya de nouveau de la réveiller.
« Réveille-toi. Ce n'est qu'un cauchemar ! »
Elle sursauta. Des larmes ruisselèrent sur son visage. Elle se tint au bras de Paul comme une bouée de sauvetage. Il s'allongea à côté d'elle afin d'essayer de la rassurer. Elle était toujours accrochée à son bras, ce qui rendit Paul mal-à-l'aise. Il n'était tellement pas habituer aux contacts. Qu'est-ce qui devait faire ? Attendre qu'elle s'endorme pour s'écarter ? Essayer de la rassurer ? Toute façon il se sentait pitoyable à rassurer quelqu'un...
Finalement quelques instants plus tard, Paul réussit à se détacher de la jeune femme tout en s'écartant doucement afin de rejoindre le bord du lit. Toujours allongé, ses paupières devinrent de plus en plus lourdes, et sans attendre il s'endormit alors qu'Aurore l'observa, pensive.