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 ~ La chambre d'à côté ~

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Laura57
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natsu dragneel

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natsu dragneel


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Masculin Nombre de messages : 2005
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MessageSujet: Re: ~ La chambre d'à côté ~   ~ La chambre d'à côté ~ - Page 8 Icon_minitimeMar 15 Avr 2014, 23:04

toujours aussi génial cette suite
tu m'as bien surpris, je ne pensais pas qu'aurore dirait la vérité à lara surtout après ce qui s'est passé au mariage
marie est drôle et attachante, j'adore le moment où elle se fait chatouiller par son frère
reggie en fait toujours des plombes j'espère que ça ne va pas lui retomber dessus
il reste combien de chapitres au fait avant la scène du baiser ?
Vivement la suite et bravo  Very Happy 
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Oohfemmeluxieuse
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Féminin Nombre de messages : 3262
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MessageSujet: Re: ~ La chambre d'à côté ~   ~ La chambre d'à côté ~ - Page 8 Icon_minitimeMar 22 Avr 2014, 12:40

Merci Natsu pour ton commentaire, ça me fait super plaisir Very Happy
Je ne vais pas te répondre à ta question sinon ça gâcherai un peu l'effet de surprise, tu vois ? XD Mais ce qui est sûr c'est que ça sera dans l'un des 8 prochains chapitres x) je ne t'aide pas beaucoup xD
Bon assez de blabla voici la suite Very Happy


Chapitre XVI :

Lors de ce début d'après-midi d'un samedi bien ensoleillée, Paul et Aurore était dans le jardin, assit auprès d'une table rectangulaire fait de bois, une grosse tasse de thé sur les lèvres de l'un et une tasse de café dans une main de l'autre.

« Bon, je vais chez Mélina, je ne sais pas si je rentre ce soir donc vous ne me préparez pas d'assiette pour le dîner. » Prévint Reggie qui était en train de chercher ses clés de voiture.
« D'accord. » Répondit le cadet après prit une gorgée de son café serré.

L'éternel sourire moqueur s'afficha sur les lèvres de Reggie faisant froncer légèrement les sourcils de son petit frère.

« Soit bien sage Paul ! »

Paul renfrogna explicitement tandis qu'Aurore rougit face à ce sous-entendu que le jeune homme avait expliqué au début de son séjour chez eux. Pourquoi fallait-il toujours qu'il lâche cette phrase à chaque fois qu'il les laisse seuls ? Aurore but une nouvelle gorgée de son thé chaud alors qu'elle entendit le rire de l'aîné avant que la porte fut claquée un peu trop fort. Quand elle avait su que cette phrase voulait sous-entendre des choses pas très catholiques, Aurore s'avoua que Reggie pouvait avoir un grand esprit mal placé quand il s'agissait de son petit frère. Elle soupira dans un petit sourire, en comprenant que la relation entre les deux frères était très complice malgré leurs différents caractères.

Leur mère était venu la veille et était ressortit de chez ses fils, satisfaite de sa nouvelle couleur et bien qu'elle était un peu bouleversée par ce qu'elle avait pu apprendre de la jeune femme. Depuis que Lara était repartie chez elle avec sa fille, elle pensait de plus en plus à sa mère qu'Aurore n'avait pas vue depuis longtemps. Elle se demandait ce que sa maman faisait, comment elle allait, si elle avait des nouveaux projets...

« Ma mère me manque. »

C'était sorti tout seul et durant quelques secondes, Aurore se sentit idiote face au jeune homme avant de se dire qu'il n'y avait pas de quoi à être stupide, après tout c'était quelque chose de normal et c'était la vérité. Elle vit le jeune homme boire une nouvelle gorgée de sa boisson chaude avant de faire de même en silence.

« Ça fait un moment que je ne l'ai pas vu. » Continua-t-elle avant de poser sa grosse tasse sur la table.
« Tu voudrais la rendre visite ? »

La jeune femme acquiesça avant de mordiller sa lèvre inférieure d'un pincement rapide. Elle savait que Paul avait prévu cette après-midi d'éplucher les annonces des journaux pour espérer trouver du travail mais elle avait tellement envie d'aller voir sa mère et surtout de le présenter. Après tout c'était grâce au jeune homme qu'elle se sentait enfin libre. Elle tenta le coup en espérant que celui-ci acceptera sa proposition.

« J'aimerai bien la voir cette après-midi... » Commença-t-elle avant de suspendre sa phrase subitement.

Elle croisa le regard intense de Paul déclenchant une chaleur qui envahie la moindre parcelle de son corps. Elle détourna le regard, gênée, alors qu'elle sentait peu à peu le rouge monter à ses joues.

« Et j'aurai bien voulu que tu m'accompagnes. »

Voilà, c'était enfin sortie, ce n'était pas si compliqué pensa la jeune femme tandis qu'elle se rendait compte que ses orbes bleus fixaient la tasse de thé. Elle posa doucement son regard sur lui avant d'apercevoir une légère rougeur sur ses joues. Elle n'était pas la seule à être légèrement gêné par cette conversation...

« Je sais que tu as des choses à faire et que ce n'est sûrement pas le bon moment pour...»

La voix de Paul interrompit la phrase de la jeune femme. Il venait de répondre à sa proposition et l'envie de lui demander de répéter lui vain en esprit d'Aurore. Pourtant elle avait bien comprit. Il avait dit « Si tu veux. »

« Je ne veux pas te forcer en quoi que ce soit... »

Un des habituels soupirs du jeune homme coupa de nouveau la conversation, alors que celui-ci ne peut s'empêcher d'afficher un petit sourire sur son visage.

« Tu ne m'obliges en rien. »

Et qu'est-ce que cela voulait dire ? Pourquoi ne peut-il pas être plus précis et répondre par oui ou par non ? Elle prit sa tasse à ses lèvres tout en finissant son thé qui devenait tiède alors que ses pensées semblaient mitigées par cette réponse trop vague.

« Je viens. »

C'était seulement un murmure mais c'était suffisant pour faire sourire grandement la jeune femme. Elle avait une envie subite de le serrer dans ses bras, elle rougit en imaginant la scène ainsi que la réaction de Paul ; qui serait plutôt une réaction négative selon Aurore... Elle savait maintenant que Paul n'était pas à l'aise avec les rapports avec les gens et qu'il était la plupart du temps embarrassé par un superflu de contact.  Elle avait remarqué durant la réception trois jours plus tôt que même avec sa mère, il était assez timide, peut-être était à cause le nombre d'invités qu'il le rendait assez réservé envers sa maternelle.  Aurore trouvait cela adorable...

Quarante-cinq minutes plus tard, Aurore et Paul venaient de rentrer dans le véhicule de ce dernier. Le jeune homme sortit un petit sac plastique où était son GPS de la boîte à gant puis l'alluma rapidement avant de demander à la jeune femme l'adresse de sa mère.  Après avoir mis l'adresse dans l'appareil, il attacha sa ceinture puis démarra le moteur tout en vérifiant qu'Aurore avait elle aussi mit sa ceinture de sécurité.  La voiture entama le chemin, tourna au bout de la rue puis continua sur sa lancé alors que Paul, concentré, écouta attentivement les instructions du GPS.

OOOOO

Arrivé dans la rue concernée, la voiture s'arrêta à une place libre puis les deux amis sortirent du véhicule.  Aurore se dirigea vers un petit portail d'un mètre cinquante de hauteur où il y avait derrière une belle maison, tandis que Paul marchait un mètre derrière elle, en observant les pavillons du quartier d'un air admiratif. Il faut dire aussi que les constructions étaient assez grandes et spacieuses, ressemblant à celles d'un beau quartier. La jeune femme appuya sur la sonnette silencieusement puis pivota sa tête vers Paul.

« J'espère qu'elle est là. »

Paul voyait bien que la jeune femme n'était pas très rassurée. Au moment où il voulut lui dire que tout ira bien et que sa mère sera là ils entendirent la porte d'entrée du pavillon s'ouvrir. Les deux jeunes gens posèrent leurs regards sur l'ascendante qui venait de sortir alors que le visage de cette dernière se transforma en expression de joie.

« Aurore ! »

La fameuse ascendante accéléra le pas vers le portail, le sourire à ses lèvres, puis ouvrit la barrière qui la séparait de sa fille.

« Oh maman, comment vas-tu ? »
« Je suis si contente de te voir ! »

Aurore sourit, sa chère maman avait l'air en forme. La mère et la fille se jetèrent dans les bras tendrement sous le regard du jeune homme qui ne savait plus trop où se mettre. Il attendit patiemment que les deux femmes savourent leurs retrouvailles avant que la voix d'Aurore retentit jusqu'à ses oreilles.

« Maman je te présentes Paul, c'est un ami. »
« Enchanté, je suis Johanna. »

Après une brève poignée de main, l'ascendante leur proposa d'entrer alors qu'elle prit la main de sa fille, ravie de cette imprévue. Paul observa la petite avant-cour qui était garnie de fleurs de saisons et entra dans le pavillon en se sentant malgré lui en trop.  Il ne voulait surtout pas gâcher le moment convivial qui s'était installé entre Aurore et sa mère. Et en les voyant il avait compris que les deux femmes ne s'étaient pas revues depuis longtemps.

Ils s'installèrent dans le salon tandis que la maîtresse des lieux insista pour leur servir du thé. A cette proposition Paul ne put s'empêcher de faire un petit sourire moqueur: le  goût du thé était le même pour la mère tout comme pour la fille. Des vraies adeptes du thé...
Johanna quitta le salon afin de préparer le thé alors que les deux jeunes gens l'observèrent partir vers la cuisine.

« Il faut peut-être que tu lui dises. » Intervient Paul, sachant parfaitement qu'il s'agissait d'un sujet délicat.
« Non, je ne peux pas. » Répondit Aurore avant de poursuivre « Je ne veux pas la voir s'inquiéter, maintenant que je suis loin de lui. »

Paul soupira. Il comprenait cela, mais, il voyait bien qu'elle n'était pas à son aise quand elle parlait à sa mère. Les souvenirs avec Ludovic étaient encore trop présents, et le fait que Johanna ne sache pas que sa fille n'était plus avec lui  n'arrangeait pas les choses.

« Tu ne vas pas passer ton temps à lui mentir sur ton couple, tout de même ? »
« Je lui dirai au moment venu. »
« Me dire quoi ? » Survint la voix de Johanna.

Aurore et Paul qui étaient concentré sur leur débat, posèrent leurs regards sur la concernée, confus. Ils croisèrent leurs regards et Paul insista silencieusement alors qu'Aurore soupira, le regard ailleurs, comme honte de son secret.
Voyant sa fille agir bizarrement, Johanna posa le plateau sur la table basse, le regard inquiet.

« Aurore, il y a quelque chose qui ne va pas ? Tu m'as l'air étrange. »
« Maman, il faut que je te dise quelque chose d'important. »

Johanna s'assit sur le canapé devant elle, toujours aussi inquiète.

« Je ne suis plus avec Ludovic. »

La mère d'Aurore surpris, ne savait pas quoi dire durant quelques secondes, puis réussit à articuler quelques mots.

« Mais pourquoi ma chérie ? »

Aurore échangea un regard rempli de doute à son ami avant de reposer son regard sur sa mère. Elle ne savait pas comment lui dire. C'était tellement difficile de lui révéler ce qui lui était arrivé à sa mère...

« Maman, je... c'est que... »

Elle mit sa main sur sa bouche, comme si elle voulait étouffer un sanglot et partit presque en courant au bout de la pièce, devant une grande fenêtre qui donnait une vue sur le jardin. Johanna dévisagea le jeune homme pour savoir ce qu'elle avait.

« Qu'est-ce qu'elle a ? Vous savez ? »
« Je ne crois pas que c'est à moi de vous dire. » Avoua Paul, un peu mal-à l'aise.

Johanna acquiesça et décida de rejoindre sa fille pour comprendre ce qui se passait. Quand à Paul, il se tourna sa tête vers les deux femmes qui semblait enfin se parler.

« Oh mon Dieu, ma chérie ! Je suis désolée. Désolée de n'avoir rien vu. »

Paul compris à ces mots qu'Aurore lui avait révéler que Ludovic l'avait battu.  Il vit Johanna prendre sa fille dans ses bras alors qu'il entendit quelques sanglots. Paul pivota sa tête, où il posa son regard sur le plateau et écouta malgré lui, discrètement, la conversation entre la mère et la fille.

« Et comment se porte le bébé ? »

Elle lui avait aussi révélé cet autre secret...

« Bien je pense. Je n'ai pas encore fait d'échographie. »

Après quelques mots échangés et de câlins maternels, les deux femmes revinrent à leurs places tout en  essuyant leurs joues remplis de larmes.

« Quand est-ce que tu reviens à la maison ? Ça fait tellement longtemps qu'on n'a pas partagé de bons moments ensemble. »

La jeune femme tourna sa tête vers son ami, ne sachant pas trop quoi répondre. C'était sûrement le moment de quitter la maison des deux frères.

« Euh... Dans la semaine ? J'ai quelques affaires à prendre, puis... »

Elle s'interrompit tout en pivotant sa tête une nouvelle fois vers Paul, qui celui-ci croisa son regard reconnaissant.

« Puis il faut que je remercie quelques personnes avant. »
« Oh, il n'y a pas de soucis. Prend ton temps Aurore. Je suis tellement contente de ta venue. » Rassura Johanna tout en prenant la main de sa fille dans la sienne.

Johanna lui demanda si elle avait un numéro où elle pourrait la joindre. Sa fille lui répondit qu'elle n'avait pas de cellulaire et qu'elle ne pouvait pas se permettre de s'en acheter un nouveau à cause de ses comptes bloqués par son ex-fiancé.  Johanna avait eu un air offusqué à l'entente de cette information tout en se retenant d'insulter Ludovic.

« Je peux vous passer le numéro de la maison si vous voulez. » Proposa Paul.

La mère d'Aurore posa son regard sur lui tout en acquiesçant. Il comprit dans son regard qu'elle était reconnaissante ce qu'il avait fait pour sa fille. Il détourna le regard chastement alors que Johanna déclara tout haut sa pensée. Il rougit légèrement en entendant qu'elle lui remercie d'avoir aidé sa fille à sortir de cette violence que Ludovic lui faisait subir alors qu'il sentit le regard insistant d'Aurore. Paul ne savait pas quoi dire et se sentait de plus en plus gêné. C'est que ce n'était pas tous les jours qu'une mère lui remerciait ce genre de chose...

« Je vais chercher du papier et un stylo. »

Paul sentit les orbes bleus d'Aurore, tourna sa tête où il croisa son regard avant de détourner ses yeux noirs pudiquement.

« Qu'est-ce qui y a ? »

Il ne supportait plus le regard insistant de la jeune femme et il se demandait bien pourquoi elle le regardait depuis tout à l'heure.  

« Merci d'être venu.»

Il reposa ses orbes noirs sur la jeune femme où il la découvrit fixer son regard sur le plateau où se trouvaient leurs tasses de thés et la grosse théière que sa mère avait apporté.

« Je t'avoue que je n'aurai pas eu le courage de revenir ici seule. » Souffla-t-elle

Le jeune homme soupira discrètement, la comprenant malgré lui le ressenti de son amie. Elle ne se voyait pas venir seule auprès de sa mère après tout ce qu'elle avait vécu. En quelque sorte sa présence servait de soutien à Aurore et dans le fond il avait bien fait d'accepter de venir l'accompagner.

« Voilà un bloc-notes et un stylo. »

Johanna donna le fameux bloc-notes et le stylo noir au jeune homme qui  les prit avant d'appuyer au bout du stylo afin de faire sortir la mine. Il écrit le numéro de la maison sur le papier clair, prenant ses genoux comme appui puis il rendit le matériel à sa propriétaire.
Une seconde après, on entendit son cellulaire sonné et s'excusa auprès des deux femmes avant de s'éloigner d'elles, le téléphone à son oreille.

« Oui, c'est moi. »
« Bonjour je suis Elena Bloosh, assistante du directeur de McResto, nous avons reçu votre lettre de motivation et votre CV, je suis dans le regret de vous annoncer que le poste a été pris hier. »

Paul soupira sobrement, il se doutait bien qu'il ne serait pas pris dans cette entreprise. Il s'étonna sur le moment qu'elle puisse les appeler pour annoncer un refus et dans son for intérieur il se disait cyniquement que c'était juste pour le frustrer encore plus.

« J'espère que vous trouverez dans les plus bref délais ce que vous cherchez et je vous souhaite une bonne réussite dans votre recherche d'emploi. »

Il lui remercia même s'il sentait ses peu d'espoirs s'effondrer puis raccrocha avant de rejoindre les deux femmes. Il s'installa à sa place dans un petit soupir, déçu par ce nouvel échec. Cela fait pratiquement trois semaines qu'il était viré et il commençait à désespérer. Si cela continuait les semaines se transformeraient en mois et il n'aura toujours pas de job.  

« Est-ce que tout va bien ? »

Mal-à-l'aise, Paul lui répondit un petit « oui » afin de ne pas l'inquiéter, détourna son regard vers sa tasse alors qu'il sentit le regard de la jeune femme sur lui.  Il sut sans la regarder qu'elle fronça ses sourcils tandis que le jeune homme se pesta mentalement contre ce coup de fil qui avait invraisemblablement gâché le moment. Un silence se fit brusquement alors qu'il soupira grassement tout en pivotant sa tête vers la jeune femme.

« Ce n'est pas grave. »

Il avait su en croisant son regard inquiet qu'elle avait deviné l'interlocuteur de cet appel et espérait qu'à travers ses petits mots prononcés qu'il aurait réussi à la rassurer, mais en vain...

« Quelque chose ne va pas ? Je peux peut-être vous aider. »

Les deux amis posèrent leurs regards sur Johanna. Celle-ci essayait de comprendre ce qui se passait et semblait déterminer à savoir. Aurore soupira brièvement avant de tourner une nouvelle fois sa tête vers le jeune homme, lui faisant comprendre du regard qu'il pouvait se confier à sa mère.  Réticent, Paul détourna le regard vers Johanna qui avait un visage perplexe face à leur échange improvisé. Il n'allait pas raconter ces soucis à une personne qu'il connaissait à peine, et encore moins à la mère d'Aurore ! Il coula une œillade vers la fille de cette dernière puis soupira en comprenant qu'elle n'allait pas lâcher l'affaire.  Il ne savait pas quoi faire à cet instant-là, il avait un mauvais pressentiment en doutant que s'il ne le faisait pas, Aurore serait bien capable de parler à sa place de sa situation professionnelle.

« A mon tour de t'aider Paul, je te dois bien ça. J'en suis sûr que ma mère pourra faire quelque chose. »

Ah oui, qu'est-ce qu'elle pourrait faire que d'autres personnes ne peuvent ? Paul passa ses deux premiers doigts sur l'arrêt de son nez, en essayant de se calmer. Mais comment ils avaient fait pour que le jeune homme soit  le centre d’intérêt de la conversation si rapidement ? Paul soupira de nouveau ; foutu coup de fil, il savait qu'il aurait dû éteindre son mobile...

« Paul cherche un emploi. »

Le jeune homme écarquilla ses yeux. Elle venait de le dire. Elle ne l'avait pas chuchoté, elle ne l'avait pas révélé trop rapidement, non... Elle avait bien déclaré distinctement, bien articuler chaque mot, comme si elle voulait que sa mère comprenne clairement l'urgence.

« Ah ? Je serai ravi de vous aider. »

Paul avait une grosse envie de déguerpir, de fuir loin de Johanna et surtout loin d'Aurore. Comment avait-elle pu lui faire cela ? Il n'osa pas affronter le regard bienveillant de la mère de sa supposée amie.

« Vous travailler dans quel domaine ? »
« Comptabilité. »

Il ne s'était jamais sentit honteux depuis l'annonce de son licenciement. Que c'était horrible d'avoir cette impression d'être faible, d'être en dessous de tout  face à quelqu'un. Il avait tellement envie de se faire tout petit, et à cet instant-là Paul aurait voulu faire n'importe quoi pour se transformer en un petit rongeur afin qu'il puisse partir se cacher tellement il se sentait mal.

« Ah ? Je peux toujours appeler quelques contacts afin de créer un piston. »

Le jeune homme hasarda enfin ses orbes noirs sur la femme en face de lui, dans un visage neutre alors qu'il implosait à l’intérieur de lui. Pathétique. Il se sentait pathétique...
Obliger la mère d'Aurore de l'aider. Selon Paul, cela était une obligation. Après tout, c'était la jeune femme qui l'avait un peu forcé et c'était elle qui finalement avait tout révéler. Il détourna son regard sur Aurore avant de le baisser. Même à côté d'elle il se sentait minable. Pourquoi ne décidèrent-elles pas de changer de sujet ? Pourquoi parlèrent-elles encore de sa recherche d'emploi ? Pourquoi personne ne le laissait tranquille ?! Après sa mère et son frère qui essayaient de l'aider, c'était au tour d'Aurore et de Johanna... Mais dans quoi l'avait-on encore embarqué ? Il ne voulait l'aide de personne, ils ne peuvent pas comprendre cela ? Il lâcha un soupir discret avant que la voix de Johanna arrive jusqu'à ses oreilles.

« J'ai le numéro de votre domicile, si j'ai quelque chose je vous appelle. »

Le jeune homme acquiesça alors qu'il comprit de suite qu'il fallait la remercier de son aide. Après tout, si elle ne trouverait rien pour lui, elle aurait tout de même fait des efforts pour essayer de l'aider à trouver un travail...

« M-merci pour votre aide. »

Qu'est-ce que c'était dur de dire cette courte phrase. Il n'était pas habituer à remercier à des inconnus – à des personnes qui connaissaient à peine- surtout pour de l'aide. Il était tellement habitué à faire des choses tout seul. Johanna lui rassura que ce n'était pas la peine de lui remercier et qu'elle lui devait bien cela puisqu'il avait réussi à faire sortir de sa fille dans une grande galère. Paul avait l'impression qu'elle se répétait mais il comprenait que pour une mère le plus important c'était le bonheur de son enfant.

« Ah en fait Aurore, tu as trouvé un gynécologue pour le suivi de ta grossesse ? »

Paul souffla un bon coup en saisissant que la conversation de sa recherche de travail était dévier sur la situation d'Aurore. Il essaya de se concentrer sur la nouvelle conversation tandis que la jeune femme répondit un petit « non » à la question de sa mère.

« Oh attend, je connais un bon gynécologue, il se situe vers le petit supermarché. »

Le jeune homme voyait bien le supermarché que Johanna disait. Pour arriver jusqu'à chez la mère d'Aurore, il avait dû rouler devant.

« Je veux bien le numéro. »
« Bien entendu. Je vais chercher mon carnet d'adresse. »

Paul la vit se lever et se diriger vers le petit porte-manteau qui se situait près de la porte d'entrée où il vit un sac à main accroché. Johanna l'ouvrit et sortit le fameux carnet d'un cuir vert foncé orné d'une bordure en or, avant de les rejoindre.  Elle feuilleta plusieurs pages avant qu'elle s'exclame en souriant qu'elle avait trouvé. Elle passa le carnet à sa fille en lui indiquant que le numéro était en bas de la page.

« Passe-moi le bloc-notes maman, je vais l'écrire. »

Après avoir l'objet entre ses mains elle prit le stylo et recopia le numéro du gynécologue d'un air sérieux que le jeune homme remarqua. Il dévia son regard sur sa tasse où il n'avait pas beaucoup bu. Aurore devait bien se rassurer maintenant qu'elle savait qui elle pourrait voir pour se faire consulter et ainsi savoir l'état de son enfant pensa-t-il alors qu'il entendit la jeune femme remercier sa mère tout en apercevant cette dernière reprendre le carnet.

Quelques instants plus tard, ils durent quitter la maison familiale d'Aurore. Cette dernière promis à sa mère de revenir la voir bientôt et qu'elle retournerait chez elle dans les plus brefs délais afin de rattraper le temps perdu avec Johanna.

OOOOO

Cela fait déjà cinq minutes qu'ils roulaient sur le chemin du retour alors que le silence se faisait de plus en plus pesant depuis leur départ de chez la mère d'Aurore. La jeune femme mordilla sa lèvre inférieure, indécise, sachant que Paul était  assez de mauvaise humeur depuis qu'elle avait révélé, sans son consentement, le problème d'emploi.

« Paul t'es en colère contre moi ? »

Silence. Elle ferma ses paupières durant quelques secondes afin de calmer sa culpabilité qui commençait à la ronger en fond d'elle.

« Si j'ai fait cela, c'est que je sais qu'elle pourra t'aider. »

Elle vit le jeune homme serrer sa mâchoire dans une moue contrariée puis détourna ses orbes bleus sur la route qui se présentait en face d'elle. Aurore pensa de toute évidence qu'elle ne pouvait pas le forcer à lui parler, il fallait juste attendre que le temps passe...

« Je n'arrive pas à croire que tu as osé me faire ça. »

Après quelques minutes de silence plus tard, le jeune homme avait finalement parlé et Aurore comprit à travers ses mots qu'il lui en  voulait. Il fallait s'y attendre après tout elle avait exposé ses soucis devant sa mère.

« Je ne veux pas que tu crois que c'est pour t'humilier que je fais ça. »

Elle doutait bien que le jeune homme se sentait humilier après cela, qu'il se sentait honteux face à sa mère, mais ce n'était pas l'objectif, loin de là. Et puis sa chère maman était prête à tout pour l'aider et elle aussi. Paul n'était pas rien pour elle et la jeune femme voulait le sortir de ce cercle vicieux qui était les échecs de ses tentatives de recherche d'emploi. Il avait fait beaucoup pour Aurore et cette dernière comptait bien l'aider à son tour, c'était pour cela qu'elle avait décidé d'en parler à sa mère.

« Tu aurais pu éviter de la mettre au courant. Après tout je connais à peine ta mère. »

La jeune femme l'entendit soupirer. Il avait raison, il ne connaissait pas vraiment sa mère, et l'avait rencontré pour la première fois qu'aujourd'hui, qu'est-ce qu'il l'avait pris de révéler tout cela à sa mère ? Aurore voulait tellement faire quelque chose.  En voyant  Lara vouloir aider son fils, cela l'avait motivé plus que jamais pour essayer de l'aider elle-aussi. La jeune femme savait que sa mère pouvait faire de grandes choses quand il s'agissait de rendre la pareille. Elle avait bien compris depuis longtemps que Johanna ferait n'importe quoi pour aider ceux qui ont secourut sa fille. Elle avait juste profité de la situation. Et si c'était à refaire, elle était certaine qu'elle le referait.

« C'est vrai mais... »
« Écoute, je n'ai besoin d'aide de personne. » Coupa-t-il froidement.

Cette froideur... Elle n'avait pas entendu cette voix froide depuis qu'ils avaient quitté l'hôtel où ils s'étaient croisés il y a plusieurs semaines auparavant. Pourquoi refusait-il constamment l'aide de quelqu'un ? Était-ce une question de fierté ? Aurore lâcha un petit soupir, elle ne voulait pas que cela tourne en dispute. Elle ne voulait vraiment pas qu'en arrivant chez Paul il y ait encore cette tension qui règne entre eux. Il fallait qu'elle comprenne pourquoi il ne voulait pas de l'aide, il fallait qu'elle sache pourquoi il était si réticent face aux aides proposées par son entourage.

« Parfois ça fait du bien de se faire aider ! » S'exclama-t-elle faisant tourner la tête de Paul vers elle « Pourquoi tu ne veux pas qu'on t'aide ? »

Paul soupira alors qu'un klaxonne retentit brusquement faisant en même temps réagir les deux jeunes gens qui se disputaient. Les yeux écarquillés, Aurore crie un « attention ! » faisant arrêter brusquement le véhicule dans un virage mal contrôlé.  Paul et Aurore  pivotèrent leurs tête l'un vers l'autre afin de s'assurer que tout allait bien.

« Ça va tu n'as rien ? »

La jeune femme lui répondit qu'elle n'avait rien alors que son regard se posa sur le rétroviseur où elle vit un vieil homme venir vers eux.  Elle entendit le jeune homme souffler un bon coup avant de le voir passer sa main sur son visage encore surpris.

« Est-ce que vous allez bien ? »

La voix du vieil homme retentit derrière la fenêtre de Paul où celui-ci ouvrit la vitre rapidement afin de rassurer l'inconnu en question.

« Oui, personne est blessé. »
« Vous nous avez une belle frayeur ! »

Nous ? Aurore pencha légèrement sa tête vers la fenêtre et aperçut quelques piétons qui parlaient à voix basse leurs regards rivés sur le véhicule et qui semblaient apparemment tout aussi surpris qu'eux par cet inattendu accident. Elle vit le jeune homme sortir de la voiture et décida de faire de même.  Elle comprit qu'il vérifia l'état du véhicule et décida pendant ce temps qu'elle l'attendit qu'il finisse auprès du vieil homme qui était inquiet lors de cet instant d'émotion.

« Bon, la bagnole n'a pas l'air d'être abîmé. »
« On repart ? » Demanda-t-elle

Aurore le vit acquiescer la faisant couper court à la brève conversation qu'elle avait pu entretenir avec le vieil inconnu et partit vers le véhicule où elle s'installa rapidement sur son siège auprès du jeune homme. Ce dernier venait d'attacher sa ceinture de sécurité puis commença à démarrer le véhicule avant de tourner sa tête vers la jeune femme. Aurore croisa son regard puis détourna ses yeux clairs sur le pare-brise, un peu gênée. Cette dispute avait failli les tués dans un accident de voiture... Elle soupira en touchant son ventre, en espérant que son bébé allait bien.

« Faut peut-être que tu appelles le gynéco dès qu'on arrive. »

Elle comprit à ses mots que Paul était tout aussi inquiet qu'elle pour cet être vivant qu'elle portait dans son ventre et ne peux s'empêcher de faire un léger sourire en l'imaginant père... Son petit sourire s'évanouit à la seconde où il était dessiné sur ses lèvres, en repensant soudainement à Ludovic. Ce dernier était le père de ce petit être qui grandissait chaque jour et elle espérait au fond d'elle qu'il ne le saura jamais, quitte à le faire remplacer par un autre homme qui ne sera pas le père biologique mais qu'il l'aimera comme tel.  Elle coula une œillade vers le jeune homme discrètement, oui, il pourrait être un bon père dans le fond...

« Oui. J'espère que j'aurai un rendez-vous rapidement. »

Le véhicule parcourut de nouveau sur la route, où les deux amis oublièrent rapidement cette fameuse dispute. Ces derniers firent un serment silencieux de ne plus en parler de ce qui s'était passé chez Johanna et décidèrent de faire comme si la dispute n'avait jamais eu lieu alors que petit à petit la conversation animait de nouveau.
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MessageSujet: Re: ~ La chambre d'à côté ~   ~ La chambre d'à côté ~ - Page 8 Icon_minitimeMar 22 Avr 2014, 20:25

J'ai enfin rattrapé mon retard ! Very Happy
J'ai kiffé le repas de famille ! Very Happy La petite soeur qui avouer que c'est Reggie et Lara qui ont dit a Paul qu'Aurore était sa copine, ça ne m'étonnait même pas ! xD
J'ai bien aimée que Lara apprécie Aurore, par contre, le père, ce n'est pas vraiment ça... XD
J'ai adoré les mensonges d'Aurore qui tentait tant bien que mal de répondre aux questions des parents. x) On comprend pourquoi elle a réussie a coiffer Paul avant de venir ^^
J'ai aussi adoré la conversation de Paul avec son père ! Une conversation bien comme je les aime, qui rabaisse le personnage et qui s'en prend même a Aurore. Uhuhuh \o/
J'ai adoré le soir, à l'hôtel, quand ils entendent Reggie et Mélina dans les ébats... xD Les pauvres, quoi ! Ils ne sont pas gâtés ! x)
Mdrr, la mère qui les épient à l'autre bout de la cafétéria ! Super discret, a part ça, tout va bien... xD
J'ai adoré quand, au retour, Mélina s'est dépêcher de chercher l'appareil de photo de Reggie pour prendre Aurore et Paul en photo. On sent bien qu'elle est aussi fourbe que Reggie... ! x)
J'ai kiffé quand Lara et Marie sont venues rendre visite à Paul ! ^^ C'est trop mignon quand la petite soeur veut a tout prix qu'Aurore lui fasse une frange x)
Paul en mode déprime dans sa chambre, le pauvre...! :O Mais j'ai kiffé ! :DOn voyait bien qu'il était en plein tourment !
J'ai kiffé aussi quand Aurore avoue à Lara ses antécedents et à quel point Paul est quelqu'un de bien ! :DOn sent vraiment qu'elle veut "redorer le blason" de Paul, que ce n'est pas qu'un incapable et tout ! =]
J'ai trop aimée la scène avec la petit soeur qui vient embêter Paul, ahah ! XD La relou, t'sais ! Et quand elle lui dit "t'es trop beau sur les photos" trop chou quoi ! :DEt le OHKO, la photo avec Aurore ! x) Direct il est sortit de ses pensées, en plus avec les paroles innocentes de la petite alors qu'il croyait que Reggie les avaient pris en photo dans la chambre alors que c'était dans la voiture. x)
J'ai bien aimée quand sa mère regarde Paul essayer de choper la photo :)On voit qu'elle ne veut pas que cette relation prenne fin et j'ai hâte de savoir si on va voir la conversation qu'elle va avoir avec son mari. Razz
Mdrr, j'ai grave kiffé quand les fille sont dans la cuisine et veulent couper les cheveux à Paul, ahah ! Le pauvre ! x)
J'ai bien aimée le dernier chapitre ! :DPetite visite improvisée chez Johanna ^^
Je suis contente qu'Aurore ait réussie a dire ses problèmes à sa mère, même si elle n'avait plus vraiment le choix... xD
Rah, j'ai adoré aussi quand elle veut a tout prix l'aider et qu'elle dise a sa mère qu'il cherche un taff sans sa permission ! Mdrr elle n'aurait pas dû faire ça mais après, c'est compréhensible. Elle veut lui rendre la pareille x)
Ils ont échappés de peu à l'accident ! Les disputes en voiture ne sont jamais conseillés, mais où a-t-il eu son permis ? XD Non j'rigole... x)
J'adore comme Aurore est de plus en plus attiré par Paul à l'idée qu'il ferait un bon père ^^
Enfin bref, j'ai hâte de savoir la suite !! Very Happy
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MessageSujet: Re: ~ La chambre d'à côté ~   ~ La chambre d'à côté ~ - Page 8 Icon_minitimeMer 23 Avr 2014, 23:02

xd tu as répondu à moitié à ma question en me disant qu'il ne reste que sept chapitres. J'adore ta façon de décrire Johanna, elle est encore mieux que dans les dessins animés
la fin m'a donné quelques frayeurs, voilà ce qui se passe quand on énerve paul
je me demande si tu vas indiquer le sexe de l'enfant ou pas
vivement la suite  Very Happy 
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MessageSujet: Re: ~ La chambre d'à côté ~   ~ La chambre d'à côté ~ - Page 8 Icon_minitimeMar 29 Avr 2014, 12:13

Merci pour les commentaires ! Smile Voici le chapitre 17, il est un peu plus court que le précédent. Bonne lecture !
Chapitre XVII :

Deux jours s'étaient passés depuis la visite chez la mère d'Aurore, tandis qu'une légère pluie fine s'abattait sur la ville de ce dernier mardi du mois d'Août. Aurore commença à se préparer afin de partir à son rendez-vous chez son gynécologue, tout en attendant Paul qui l'accompagnera au cabinet médical. Ce dernier était encore dans la salle de bain en train de finir de s'habiller tandis que ces pensées étaient tournées vers ce fameux entrechoc qu'ils avaient subi deux jours auparavant sur la route. Il avait eu très peur que la jeune femme puisse être blessée à cause de son inattention et il n'avait pu s'empêcher de s'inquiéter pour le bébé. S'il arrivait quelque chose de grave à Aurore où à son enfant il s'en voudrait toute sa vie. Pendant un instant il avait flippé qu'à cause de cet incident brusque Aurore puisse perdre son enfant, après tout c'était des choses qui pourraient arrivés à tout moment. Il soupira grassement tout en mettant bien comme il faut son col de chemise puis il attacha ses cheveux mi- longs dans son éternelle queue de cheval basse alors qu'un petit sourire moqueur se forma sur les lèvres fines du jeune homme. Il avait réussi à échapper aux persuasions d'Aurore quelques jours auparavant à propos d'une nouvelle coupe de cheveux. Elle avait remis le sujet sur le tapis la veille sur le retour du chemin après le choc et il était sorti une nouvelle fois vainqueur de la conversation.
Il jeta un dernier coup d’œil à son reflet avant de sortir de la salle de bain et de rejoindre Aurore afin de se préparer lui aussi à sortir. Lorsqu'il fut prêt, il prit le parapluie qui était rangé dans un coin à côté de la porte principale dans un pot vertical en plastique.

« T'es prête ? »

Aurore lui répondit un grand « oui » accompagné d'un grand sourire faisant soupirer discrètement le jeune homme. Elle et ses foutus sourires...
Il commençait à faire un temps de merde et elle arrivait à trouver le sourire pour sortir sous cette pluie, pensa-t-il ironiquement alors qu'il aurait préféré durant un instant être bien au chaud dans cette maison. Il balaya rapidement sa pensée dans un petit grognement de mécontentement, comment pouvait-t-il songer à être au chaud alors qu'il s'était avouer qu'il s'inquiétait lui aussi de l'état du bébé ? Il soupira tout en ouvrant la porte d'entrée, laissant la jeune femme passer avant lui. Cette dernière l'attendit qu'il verrouilla la porte et qu'il sortit sa clé de voiture puis Paul ouvrit le parapluie afin d'abriter Aurore et lui de la pluie qui commençait à tomber de plus en plus. Arrivé devant le véhicule, Paul accompagna la jeune femme jusqu'à la portière du côté passager toujours en tenant le parapluie tel un gentleman afin qu'Aurore puisse entrer toujours à l'abri, puis le jeune homme claqua la fameuse porte métallique avant de presser le pas pour rentrer lui aussi dans la voiture. Assit sur son siège il secoua un peu le parapluie fermé dehors avant de le déposer au pied de la banquette arrière.

Sur la route il n'y avait pas beaucoup de voitures et la pluie battait fort sur le capot du véhicule laissant un grand bruit sonore briser le silence qui était installé depuis qu'ils avaient quitté le petit pavillon. Paul tourna le volant devant un rondpoint puis s'arrêta à un feu rouge avant que celui-ci passe au vert indiquant au conducteur qu'il pouvait rouler de nouveau. Quelques minutes plus tard, le véhicule s'arrêta sur une place de parking public où Paul reprit le parapluie avant de sortir sous le mauvais temps tandis qu'Aurore se pressa afin de le rejoindre. Ils traversèrent un passage piéton puis marcha quelques mètres sur le trottoir avant de s'arrêter devant une plaque noir rectangulaire accroché à un petit muret où était écrite en or terne « Docteur gynécologue M. Chen ».

« C'est là. » Vérifia Aurore en regardant sur le bout de papier où il y avait les coordonnées du fameux gynécologue.

Les deux jeunes gens parcoururent la petite distance entre le muret et les premiers escaliers qui menèrent à une porte vitré d'un bâtiment où plusieurs boutons accompagnés d'étiquettes étaient disposés sur le mur lisse. La jeune femme appuya sur le bouton où était indiqué l'étiquette « Gynécologue Chen » sur l'interphone avant d'entendre une voix grave. Elle se présenta puis lui expliqua brièvement qu'elle était là pour un rendez-vous. La porte s'ouvrit tandis que Paul venait de fermer son parapluie une deuxième fois depuis le départ. Ils marchèrent silencieusement dans le couloir où ils virent sur l'une des portes le nom du gynécologue, Paul appuya sur la sonnette afin de déclarer leur présence tandis qu'Aurore pressa sur la clenche métallique. Quelques secondes plus tard ces derniers se trouvaient assis sur des chaises en tissus près d'une table basse rempli de journaux et de magasines dans une salle d'attente.

« Ça va, on n'est pas en retard. » Retentit la voix grave de Paul alors que ses yeux foncés étaient rivés sur l'écran de son cellulaire.

Aurore observa la décoration de la salle d'attente, laissant son regard posé soudainement sur un tableau d'un peintre qu'elle ne semblait pas connaître alors qu'elle entendit le jeune homme poser le parapluie à terre dans un petit bruit aiguë. Elle décida d'ouvrir la fermeture éclair de son anorak noir tandis qu'elle vit Paul prendre un magasine sur l'automobile. Elle jeta un œil sur sa grosse montre argenté où était indiqué treize heure vingt-trois, faisant augmenté son inquiétude qu'elle avait depuis son arrivé dans la salle d'attente. Son rendez-vous était fixé à treize heures et demie et malgré son stress qui montait elle ne pouvait s'empêcher d'avoir hâte de passer sa première échographie pour sa première grossesse. Elle se demandait bien depuis combien de temps elle était enceinte, se perdant dans ses pensées alors qu’elle fut subitement sortie de ses songes par une patiente qui venait de sortir du bureau du gynécologue. Quelques minutes plus tard, monsieur Chen vint sur le seuil de la salle d'attente où il appela la jeune femme. Cette dernière se tourna vers le jeune homme afin de lui demander de l'accompagner alors qu'elle suivit le docteur avec un petit sourire aux lèvres : Paul allait assister à sa première échographie.

« Asseyez-vous, je vous prie. »

Aurore et Paul s’exécutèrent silencieusement tout en observant le gynécologue s'installer lui aussi sur son fauteuil et taper sur son clavier d'ordinateur. Le jeune homme détailla brièvement le bureau du médecin où il n'y avait que le strict nécessaire alors que les orbes noirs de Paul s'arrêtèrent devant l'un des objets disposés sur la table. Une petite plaque allongée était mis en valeur à côté de l'ordinateur du professionnel où était inscrit en grandes lettres « Docteur Samuel Chen » tandis que la voix du propriétaire de cette plaque arriva rapidement à ses oreilles, le faisant poser son regard sur lui.

« Vous êtes là pour une échographie, c'est bien ça ? »
« Oui. » Affirma Aurore.

Un sourire s'étira sur les lèvres du professionnel en entendant cette réponse, puis ce dernier demanda à sa patiente de s'allonger sur le lit haut en métal où se trouvait à côté d'une machine. Aurore retira son manteau et se leva rapidement de sa chaise. Paul suivit la jeune femme du regard, la vit s'asseoir sur le papier de protection puis s'allonger confortablement sur le dite lit. Il contempla ensuite le professionnel préparer la machine, sortit un tube de crème spécial du petit panier en plastique accroché au dispositif et versa le contenu tout en suggérant à Aurore de relever son haut jusqu'à sa poitrine. Il appliqua la fameuse crème sur le ventre de la jeune femme avant de déposer délicatement une sonde.

« Vous voyez l'écran ? »

Intrigué, Paul se leva de sa chaise afin de s'approcher de la machine où il vit une image de l'embryon en plein développement. Aurore lui avoua au gynécologue qu'elle ne voyait pas trop l''image, faisant réagir rapidement le professionnel qui tourna un peu plus l'écran vers sa patiente.

« L'embryon n'a pas l'air d'être en mauvaise posture. »

Paul regarda attentivement l'écran, le fameux embryon était encore tout petit ! Il trouvait cela impressionnant de voir à quel point un tout petit être vivant pouvait être si important à leurs yeux.

« Est-ce vous pouvez déterminé de combien semaines il a ? » Demanda Aurore, les orbes scintillant sur l'image.
« Oh j'estimerai entre quatre et huit semaines. »

Cet embryon avait déjà presque deux mois, pensa le jeune homme, interloqué. Il était tellement petit, il aurait cru qu'il aurait moins de quatre semaines... En songeant, Paul avait sous-estimé les semaines qui venaient de passé depuis qu'il avait fui avec Aurore de l'hôtel, cela faisait déjà un moment..., que finalement le jeune homme conclut que le professionnel avait raison sur son estimation. Soudain, il entendit un bruit d'une imprimante, l'obligeant à chercher du regard la fameuse machine à imprimer. Il contourna légèrement l'échographe où il sentait le bruit s'intensifier peu à peu et discerna des feuilles remplis d'aperçus de l'examen le faisant sourire franchement.

« Je vais vous prescrire des prises de sang pour connaître exactement le nombre de semaines de l'embryon et ainsi que votre état général. »

Monsieur Chen passa à Aurore un essuie-tout afin qu'elle puisse nettoyer son ventre tout en lui informant que le petit être qui était logé allait très bien. Après qu'Aurore remit correctement son haut en place, le jeune homme l'aida à descendre du brancard un peu trop haut, alors qu'il entendit le gynécologue leur dire qu'il faudrait fixer un autre rendez-vous. Les deux jeunes gens reprennent leurs places, attendit que le quarantenaire finisse de mettre les photos de l'échographie dans un dossier avant que celui-ci lui passe à la jeune femme. Il tourna vers elle où il la vit sourire en voyant les images de l'embryon, le faisant soulager intérieurement, il sentit son inquiétude partir sereinement en oubliant l'accident de la veille qui aurait pu provoquer des dommages nuisibles.

« Un rendez-vous pour le mois prochain, cela vous va ? »

Paul vit son amie acquiescer, observa le professionnel qui, concentré sur son ordinateur, passa sa main dans ses cheveux noirs et gris dans un petit sourire qui accentua ses quelques rides aux creux de ces fossettes puis entendit sa voix grave retentir dans le silence rassurant du cabinet.

« Le vingt-deux septembre à onze heures ? »
« Parfait. »

Un mois, c'était long songea Paul en sentant son cœur se serrer. Aurore ne sera bientôt plus chez son frère et lui, elle sera désormais chez sa mère. C'était ce qui était prévu, et dans quelques jours la jeune femme devra quitter son domicile en laissant les souvenirs qu'ils avaient pu créer ensemble dans la petite maison...

« Toutes mes félicitations pour votre grossesse. »

Il entendit Aurore se lever et remercier le gynécologue, le faisant sortir de ses pensées et l'obligeant à faire de même tout en serrant la main du professionnel et en le saluant avant de suivre la jeune femme. Cette dernière venait de fermer son anorak tandis qu'il serra sa main sur la manche du parapluie qu'il tenait dans sa main.

« Ah je suis rassuré, le bébé va très bien. »

Paul vérifia qu'il avait bien fermé son manteau silencieusement, ne sachant pas quoi dire à la jeune femme. Lui aussi, il était rassuré que le bébé n'avait rien et il espérait que cela sera le cas tout au long de la grossesse.

« Il faut absolument que je mets au courant ma mère et Flora. »

Flora ?... Il avait zappé celle-là, pourtant il savait qu'Aurore échangeait beaucoup de coups fils avec cette employée depuis quelque semaines. Il savait que c'était important pour la jeune femme qu'elle puisse se confier à quelqu'un – à une fille de surcroît- et qu'elle devait simplement garder contact avec cette femme de ménage car le lien était devenu très fort entre elles depuis leur rencontre et surtout grâce – ou à cause- des terribles événements qui s'étaient produit dans son ancien couple.
Ils ressortirent rapidement du bâtiment et virent que la pluie avait cessé de tomber, profitant de la fraîcheur qui s'était propagé depuis l'arrêt de cette dernière.

« Tu veux appeler ta mère pendant qu'on est sur la route ? » Proposa-t-il en sortant son portable.
« Oui je veux bien. »

Quelques minutes plus tard ils arrivèrent auprès du véhicule, rentrèrent à l'intérieur et attachèrent leurs ceintures de sécurité. Paul déclencha le moteur tout en regardant brièvement la jeune femme composer le numéro de sa mère puis se concentra sur la route qui s'apprêtait à faire.

« Allô maman ? »

Il sentait dans sa voix aiguë qu'elle était contente de parler à sa mère, il y avait de quoi, elle allait annoncer comment cela s'était passé durant la consultation. Après les banalités de courtoisies Paul entendit Aurore rassurer sa mère que son bébé allait bien.

« Non, je ne suis pas partie toute seule. Paul m'a accompagné au rendez-vous. »

Qu'est-ce que Johanna croyait ? Qu'il allait laisser sa fille chérie aller au gynécologue toute seule ? Certes qu'il n'était pas du genre à faire ces choses-là et en général c'était chacun pour soi, mais avec elle c'était différent. Il n'y avait rien à expliquer, c'était juste différent, point barre. Il savait que ce raisonnement cachait quelque chose de plus profond mais il n'était pas prêt à assumer cette chose qui revenait sans cesse en lui. Autant se voiler la face, c'était le domaine où Paul savait si bien maîtriser...

« Mais non maman ! On est juste... amis. »

Le véhicule se stoppa à un feu rouge où le jeune homme ne put s'empêcher de pivoter sa tête vers Aurore dans une tension gênante où il vit les joues de cette dernière se chauffer dangereusement vers le rose foncé. Lorsque le feu passa au vert, Paul eut un moment de rêverie et c'était un conducteur mécontent qui avait klaxonné derrière lui, l'obligeant à sortir de ses pensées et de réagir. Ce dernier s'était perdu dans le néant des pensées depuis qu'il avait entendu Aurore répondre à sa mère qu'ils étaient juste amis. Il avait cru durant une seconde que sa tension cardiaque s'était soudainement cesser de propulser et il s'était retenu de mettre sa main sur sa poitrine alors que la douleur était éminente. Il ne comprenait pas ce qu'il s'était passé à cet instant-là et il espérait fortement qu'il n'y avait aucun lien avec les mots qu'Aurore avait prononcé. Il se concentra de nouveau sur la route toujours en écoutant à moitié la conversation téléphonique, tandis que des gouttes échurent spontanément sur le pare-brise obligeant le conducteur à activer les essuie-glaces.
Arrivé devant le pavillon, Aurore et Paul coururent rapidement à l'abri puis ce dernier proposa à la jeune femme un chocolat chaud qu'elle accepta ravie.

Dans la salle à manger, Paul buvait son chocolat chaud en épiant discrètement du regard la jeune femme qui regardait les photos de son échographie avec un sourire gracieux sur ses lèvres.

« Tu veux jeter un œil ? »

Avant qu'il puisse répondre, il vit la jeune femme lui passer le dossier l'obligeant finalement à le prendre et contempla les clichés de l'examen attentivement. Sérieusement elle avait vraiment cela dans le ventre ? Il prit une nouvelle gorgée de sa boisson chaude en s’insultant d'abruti face à sa question très idiote... Bien sûr qu'elle avait un embryon dans son ventre se dit-il ironiquement dans son for intérieur, mais c'était tellement petit, on aurait dit que c'était autre chose qu'un futur fœtus, qu'un futur être humain.
La sonnerie du téléphone fixe lui fit sortir de son contemplation l'assujettissant à se lever de sa chaise et de se dépêcher à prendre le combiné avant que la sonnerie ne puisse retenir une nouvelle fois.

« Allô ? »
« Paul, c'est vous ? »

Le jeune homme fronça légèrement les sourcils en entendant cette voix apeuré, ne sachant pas encore l'interlocutrice au bout du fil.

« Oui. Vous... »
« Oh Seigneur, Ludovic est venu chez moi. » Interrompit cette voix affolée avant de poursuivre « Il ne faut pas que ma fille revienne à la maison ! »

Les yeux écarquillés, il comprit de suite que c'était Johanna. Il essaya de comprendre ce qui se passait alors qu'il posa son regard instinctivement sur Aurore. Cette dernière semblait être dans son monde avec son dossier rempli d'échographie.

« Il sait où est Aurore ? » S'inquiéta le jeune homme.
« Non, je ne lui ai dit que je ne savais pas où elle était. Je lui ai menti en disant que je n'avais pas vu ma fille depuis longtemps. »

Paul soupira de frustration, appuya ses deux doigts sur l'arrêt de son nez, de nouveau énervé par le retour de Ludovic et essaya de réfléchir à une quelconque solution. Il était revenu. Après toutes semaines, il était finalement revenu pour retrouver Aurore. Et merde !

« Combien temps pensez-vous qu'Aurore doit rester chez moi ? » Demanda-t-il avant de rassurer Johanna et lui-même pour la même occasion « Il ne sait pas où j'habite.»
« Je ne sais pas. Plusieurs jours, une semaine, peut-être plus. Mais je vous en prie veille bien sur elle. »

Il devait faire de nouveau une promesse, mais il était évident qu'il devait veiller sur la jeune femme. Il était hors de question que Ludovic puisse récupérer sa soi-disant fiancée et qu'il la fasse retomber dans l'enfer qu'elle avait réussi à s'échapper. Non, non et non ! S'il ose toucher un de ses cheveux, il l'achève. S'il la fait encore du mal, il l'achève. S'il la fait pleurer, il l'achève. Oh que oui, il l'achevai jusqu'à qu'il ne puisse à peine respirer. Il se doutait bien que la colère lui faisait contrôler ses pensées, et puis qui ne serait enragé après cela ?

« Bien sûr madame que je veillerai sur elle. »

Si Ludovic était dans les parages, cela voulait dire qu'ils devaient faire encore plus attention et surtout s'ils devaient sortir. Et encore, il savait très bien qu'ils éviteraient de sortir pour des raisons banales et qu'ils devaient guetter devant le pavillon s'il jamais il y aurait le véhicule de Ludovic. Il devait surveiller la jeune femme car il savait qu'il devait de nouveau calmer ses angoisses, qu'il devait essayer de la rassurer, qu'il devait tout simplement veiller sur elle comme il avait promis silencieusement à Johanna. Avec cette histoire, il allait finir parano soupira-t-il contrarié, alors qu'il venait de mettre un terme à la conversation téléphonique.

Il rejoignit Aurore, prit son bol dans sa main où contenait encore du chocolat chaud avant de le reposer, résigné. Cette conversation téléphonique avait coupé sa faim. Il était dégoûté en comprenant que Ludovic avait réussi à revenir au moment où Aurore allait de mieux en mieux. Il ne savait pas comment informer cette mauvaise nouvelle à la jeune femme, cette dernière semblait être si heureuse de ce qui lui arrivait.
Il fronça une nouvelle fois ses sourcils épais, oubliant sa récente tranquillité qu'il avait eue avant le coup de fil alors qu'Aurore l'interpella sans qu'il ne remarque.

« Eh ho, Paul ! »

La voix de la jeune femme retentit enfin dans ses oreilles lui faisant sortir de ses songes inquiets. Paul posa ses orbes noirs sur la jeune femme et comprit à son visage soucieux qu'elle avait remarqué son air préoccupé.

« Eh bien, tu avais la tête dans la lune, ça fait trois fois que je t'appelle. »

Il la vit sourire de nouveau lui faisant rater un battement tandis qu'il pesait le pour et le contre sur le fait qu'il devait révéler sa conversation avec Johanna à la jeune femme.
S'il lui disait ce qui se passait en ce moment même avec Ludovic il dirait adieu au joli sourire d'Aurore et à ses petits airs joyeux qui mettait la bonne ambiance dans cette maison un peu terne. Il soupira las, il s'était habitué à ses foutus sourires niais et à sa joie de vivre qui lui changeait malgré lui.

« J'ai eu ta mère au téléphone. »

Paul vit le sourire de la jeune femme s'agrandir. Dieu que c'était difficile de lui dire cette vérité insupportable, il allait le regretter quand il verra son sourire disparaître. Mais il le fallait, c'était important qu'elle le sache.

« Ah oui ? Elle t'a déjà trouvé un job ? »

Si cela pouvait être si simple bordel... Le jeune homme pinça ses lèvres, se sentant de plus en plus gêné, pourquoi c'était toujours à lui de dire les choses désagréables, pourquoi c'était à lui de lui révéler cette information ? Parce que cela devait être lui et pas un autre soupira-t-il.

« Non, ce n'est pas ça. C'est autre chose... »

Il voyait bien qu'Aurore était perplexe, elle devait se demander pourquoi il prenait autant de temps pour lui expliquer. Il souffla un bon coup et décida de lui dire d'un coup l'objet de cet appel.

« Ludovic est venu chez ta mère. »

Le sourire d'Aurore s'évanouit, son visage éclairé se renfermait aussi vite que la lumière et Paul la vit s'enfoncer sur sa chaise avant d'entendre sa voix tremblante.

« Il lui a fait quelque chose ? »

Johanna ne lui avait pas précisé si Ludovic lui avait osé faire des menaces ou voire du mal. Au téléphone Paul n'avait pas remarqué si elle semblait avoir mal, il savait qu'elle était affectée par le fait qu'elle avait revu l'homme qui avait fait souffrir sa fille, elle s'était sûrement retenu de ne pas lui avoir craché une liste d'insultes.

« Non, je ne crois pas. Elle est très inquiète pour toi. Elle veut que tu restes encore un peu chez nous. »

Paul la vit acquiescer simplement tout en serrant son dossier contre elle. Elle devait sans doute avoir peur que Ludovic apprenne qu'il était géniteur de ce petit être qui vivait aux creux de son ventre.

« Et s'il me retrouve chez toi ? Peut-être qu'il va te voir dans la rue et va te suivre. Oh mon dieu, il en serait capable... »

Et voilà, les angoisses reprit le dessus et Paul se sentait complètement affaiblit face à sa peur, il ne savait pas comment la rassurer. Malgré les semaines qu'ils avaient passé ensemble, il avait toujours eu du mal à la calmer.


« ...Et il pourrait te faire du mal ! »

Le jeune homme soupira tout en se levant de nouveau de sa chaise afin de s'approcher de son amie et d'essayer de lui faire comprendre qu'il n'aura rien, que s'il rencontrait Ludovic il l’empêchera de faire du mal à la jeune femme, qu'il fera tout ce qu'il serait capable de faire pour éviter qu'il les retrouve. Il lui conseilla de faire attention et d'éviter de sortir trop longtemps dans des lieux habituels tels que le centre commercial, l'épicerie du coin où elle allait souvent avec Reggie ainsi que les rues isolées où Ludovic pourrait la surprendre. Il lui demanda de détailler le véhicule de son ex-fiancé afin qu'il visualise le modèle si jamais il la pourrait la voir dans le quartier. Il fallait être vigilant et Paul su qu'Aurore avait compris que le jeune homme ne la lâcherait pas, après tout c'était cela les vrais amis.

Après avoir eu toutes les informations nécessaires, il mit ses mains sur les épaules de la chevelue bleue en lui soufflant un « tout ira bien » avant de sentir un poids sur son torse : Aurore venait de se cacher dans les bras du jeune homme, faisant déconcerté ce dernier. Il ne s'y attendait à cette tournure et il céda en serrant à son étreinte en se disant qu'il devait la rassurer le mieux qu'il pouvait. Elle avait juste besoin de serrer quelqu'un dans ses bras, d'avoir l'impression que quelqu'un la protège, surtout de Ludovic. Elle était tellement menue dans ses grands bras, tellement fragile qu'il avait peur de la briser avec son buste si imposant. Il sentit l'odeur de la jeune femme aux creux de son cou ; un parfum si doux huma Paul alors qu'il éprouva une chaleur au niveau de ses joues. Il n'était tellement pas à l'aise dans cette posture, mais il s'avoua que malgré sa gêne il se sentit bien auprès de la jeune femme...

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MessageSujet: Re: ~ La chambre d'à côté ~   ~ La chambre d'à côté ~ - Page 8 Icon_minitimeMar 29 Avr 2014, 14:03

Aaaah, comment j'adore !! Very Happy
Je suis contente que le bébé aille bien ! ^^
J'adore quand Aurore sourit en pensant que Paul allait assister à sa première échographie. On voit que ça lui tient à coeur :3
Aaah, retournement de situation !! Comment j'adore le coup de fil !! Pour flinguer l'ambiance, ça a flingué l'ambiance !
J'espère que tout se passera bien pour Paul et Aurore ! 'Fin c'est toujours quand on dit ça que... forcément y'aura un truc qui merdera et qu'il y aura encore + de bazar qu'avant ! lol
En tout cas, j'ai bien aimée ce chapitre, et attendre jusqu'à la semaine prochaine va être intenable !! XD
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MessageSujet: Re: ~ La chambre d'à côté ~   ~ La chambre d'à côté ~ - Page 8 Icon_minitimeMar 06 Mai 2014, 11:29

Merci pour ton commentaire Lolo57 ! Smile

Chapitre XVIII :

Dans l'avant-cour, juste devant la porte d'entrée, Aurore était entouré de deux gros sacs de voyages où étaient empilés toutes ses affaires à l’intérieur, en face des deux frères. Le silence persistait entre eux depuis que l'aîné avait fermé le verrou, et chacun ne savait pas trop quoi dire. Aurore entendit la voix de Reggie retentir dans ce drôle de silence gênant, en informant qu'il devait pas tarder à partir à son travail. Aurore soupira discrètement, voilà une semaine qu'elle avait su que son ex-fiancé était revenu et elle estimait qu'il était temps qu'elle rentre chez elle malgré cette angoisse de le revoir. Elle ne pouvait pas se permettre de rester encore trop longtemps chez les garçons et sa mère devait être impatiente de l'accueillir de nouveau chez elle. C'est vrai que quand elle a su que Ludovic pouvait être dans les parages, elle avait perdu le sommeil, guettant à chaque instant si l'horrible homme pouvait entrer dans le pavillon. Elle s'était faite mainte rassurer par les deux frères que Ludovic ne pouvait pas savoir où elle se trouvait. Elle était obligé de constamment vérifier que les deux hommes étaient toujours là en pleines nuits, faisant réveiller sans le vouloir Paul qui avait un sommeil léger depuis l'annonce. Et pendant cette dernière semaine chez eux, ils avaient passés des nuits blanches à parler, à se rassurer, s'angoisser, à faire passer le temps... Elle posa ses orbes bleus sur les deux frères tout en se baissant légèrement vers eux.

« Merci beaucoup pour tout ce que vous avez fait pour moi. »

Elle ne pouvait que les remercier, c'était si peu face à leur précieuse aide. Aurore s'en voulait de ne pas pouvoir leur offrir quelque chose d'aussi grandiose que ce qu'ils avaient fait pour elle. La veille, elle leur avait fait des cookies, une spécialité de famille qu'elle savait depuis son adolescence et c'était la seule offrante que la jeune femme avait pu faire pour les deux garçons. Des cookies, c'était si peu, mais c'était mieux que rien se disait-elle silencieusement.

« Oh, faut surtout remercier mon petit frère. Sans lui, tu ne serais pas arrivé jusqu'à chez nous. »

Aurore regarda attentivement le cadet et aperçut les joues ternes de Paul rougir furieusement et elle sourit en l'entendant dire à son grand frère que ce dernier avait autant aider que lui. Quel modestie ! Mais il avait raison, Reggie l'avait beaucoup aidé. Elle avait passé quelques moments sympathiques avec lui, il lui avait fait rire avec ses taquineries sur le cadet et elle s'était avoué qu'elle aurait rêver d'avoir un grand frère comme lui. La jeune femme s'était souvent demander comment aurait été sa vie si elle avait vécu avec un grand frère, cela aurait mit plus d'ambiance dans ses moments solo lorsque sa mère devait la laisser à la maison. Elle pinça ses lèvres tout en épiant discrètement Paul, ce dernier avait tellement de chance d'avoir un grand frère tel que Reggie. Ce dernier interrompit ses pensées en s'avançant vers elle et en lui faisant une bise chaleureuse, la main sur son épaule frêle.

« Bon, j'espère te revoir rapidement. J'aurai bien voulu t'accompagner aussi mais mon travail m'attends. »

Reggie avait eu un appel en dernières minutes de son cabinet où il devait absolument aidé un confrère et il avait le regret de ne pas pouvoir accompagner la jeune femme jusqu'à chez elle. La jeune femme sourit en souvenant que dans le salon, ce dernier avait taquiné une nouvelle fois son petit frère en lui annonçant qu'il était l'heureux chauffeur de « la jolie Aurore » -d'après ses mots- la faisant rougir doucement alors qu'elle avait vu Paul lui lancer un coussin sachant qu'il sous-entendait autre chose à travers cette phrase. Paul et Aurore savaient que c'était censé être Reggie qui devait les conduire jusqu'à la maison de Johanna et ils avaient douté durant un instant en échangeant un regard, que l'aîné avait fait peut-être exprès de les laisser seuls en prenant pour motif le travail.

« Bon, Paul soit bien sage ! » Retentit la voix de l'aîné.

Ce dernier était en train de marcher vers le portail où il les salua brièvement de la main, sans un seul regard vers eux. Aurore devinait son sourire moqueur destiné à son petit frère alors que son regard se posa sur le jeune homme. Ce dernier soupira et sans s'y attendre croisa ses orbes bleus avant de détourner pudiquement son regard ailleurs.
Un retentissement de moteur se fit entendre, vibra le véhicule de l'aîné avant que celui-ci le fit rouler dans une petite accélération, lui faisant disparaître en un quart de seconde sous les yeux de son petit frère et d'Aurore. Cette dernière entendit le jeune homme soupirer avant de voir ses lèvres remuées.

« Je crois qu'il est temps qu'on parte nous aussi. »

La jeune femme acquiesça puis prit ses sacs avant de sentir un frôlement de la main si chaude de Paul faisant pour la même occasion accélérer son rythme cardiaque, ayant comprit que celui-ci voulait l'aider à porter les bagages. Elle rougit telle une adolescente en manque d'expérience, détourna le regard et recula d'un pas afin de laisser le jeune homme prendre l'un des fameux bagages. Sans un regard échangé, Paul s'avança vers la rue, la jeune femme à ses talons, avant d'entendre le bip sonore indiquant que la voiture était déverrouillée. Devant le coffre du véhicule, le jeune homme l'ouvrit, mit le sac en même temps qu'Aurore puis cette dernière va à sa portière où elle l'ouvrit afin de s'installer sur le siège. Elle vit Paul rentrer dans la voiture quelques secondes plus tard, attacher sa sa ceinture de sécurité puis déclencher le moteur. La jeune femme sentit le regard du conducteur l'obligeant à pivoter sa tête vers celui-ci dans un regard interrogateur.

« Tu n'attaches pas ta ceinture ? »

Aurore sentit le rouge lui monter à ses joues, se maudissant d'être tête en l'air alors qu'elle mit sa ceinture sans répondre au jeune homme. Elle soupira discrètement, comment pouvait-elle oublié ce détail ? Le fait était qu'elle craignait de voir son ex-fiancé malgré qu'elle espérait de tout cœur que ce dernier avait quitté la ville. Elle sentit le véhicule s'accélérer peut à peu, la faisant perdre de nouveau dans ses songes, le regard posé sur la vitre. Vivre avec les deux frères allait lui beaucoup lui manquer...

OOOOO

« Ah, il y a ta mère à la porte. »

Le trajet avait été silencieux jusqu'à maintenant. Aurore qui avait observé le paysage depuis le départ, posa son regard sur le pare-brise, le sourire aux lèvres. Johanna venait de la saluer avec sa main, faisant comprendre à sa fille et au conducteur qu'elle les avait aperçut. Garé devant la maison, toujours sur la route, le jeune homme interrompit le moteur avant de sortir tout comme Aurore du véhicule. Les deux amis se retrouvèrent devant le coffre que le jeune homme venait d'ouvrir afin qu'Aurore prennent ses sacs, rejoignit par sa mère qui voulait l'aider.

« Bonjour jeune homme. »

N'ayant pas eu le temps de la saluer, Paul vit la mère de la jeune femme s'avancer vers lui avec un petit air inquiet. Le jeune homme se doutait bien à quoi, où plutôt à qui elle pensait.

« Vous ne l'avez pas croisez ? »
« Non. »

Il l'entendit soupirer tout en la voyant vérifier que sa fille était en train de poser son premier bagage à la maison. L'aînée pencha sa tête vers lui tout en chuchotant.

« Comme Aurore est à la maison maintenant, si jamais il se repointe, vous pourrez la ramener chez vous si l'occasion se présente ? »

Paul acquiesça, bien sûr qu'il allait tout faire pour éviter que Ludovic puisse faire encore du mal à Aurore. Rien qu'Aurore pensait à lui, son ex-fiancé arrivait tout de même à faire du mal à la pauvre jeune femme...

« Bien entendu. »

Il sentit Johanna se rassurer dans un soupir. Paul savait parfaitement que cette femme voulait tout simplement protéger le mieux possible sa fille de Ludovic. Et c'était normal de l'aider si elle avait besoin.

« Bon, je vais ramener ce sac dans le salon, vous voulez rester un peu avec nous ? »

Paul déclina l'invitation en lui disant qu'il avait des choses à faire et qu'il ne pouvait pas laisser son véhicule longtemps sur la route.

« Et bien j'espère vous revoir bientôt et dans les meilleures conditions. » Salua-t-elle dans un petit sourire.

Dans les meilleures conditions ? Il y avait tellement de sous-entendus dans ces mots. Le fait qu'ils puissent se revoir sans se soucier que Ludovic pourrait intervenir dans leurs vies, se revoir en espérant lui remercier de lui avoir trouvé du travail, se revoir simplement juste dans un hasard... Et il se rendait compte que Johanna ressemblait énormément à sa fille. Elles avaient les même mimiques, les mêmes sourires et semblaient aussi avoir la même simplicité que Paul avait du mal à cerner. Celui-ci jeta un regard curieux sur celle qui venait tout juste de le quitter, observant son dos et ses cheveux courts en boule qui bougeaient légèrement dans le faible vent tandis que ses orbes foncés coula doucement sur la jeune femme qui sortait d'un pas tranquille du pavillon.

Arrivé à sa hauteur la jeune femme se racla la gorge, mal-à-l'aise. Paul sentit le malaise s'abattre soudainement, se laissant s'engloutir dans le silence gênant qui s'était installé depuis peu entre eux. Il passa sa main sur sa nuque, embarrassé par ce mutisme commun tout en évitant les orbes bleus de la jeune femme. Il profita pour fermer le coffre avant de croiser le regard de son amie.

« Bon... »

Paul ne savait pas quoi lui dire, allait-il la revoir ? Il détourna pudiquement le regard lorsqu'il entendit la voix base de la jeune femme, le faisant reposer ses orbes noirs sur elle.

« C'était vraiment gentil de m'avoir accueillit chez toi durant tout ce temps. »

Gentil ? Une envie de soupirer grassement lui prit mais se retint. Il n'y avait rien de gentil dans ce qu'il avait fait. C'était normal, il n'allait pas l'abandonner au bord de la route après avoir quitté l'hôtel où il y avait l'ex-fiancé. Il la regarda fixement, comprenant dans un petit soupir d'Aurore, que cette dernière n'avait pas fini de parler.

« On reste en contacts ? »

Le jeune homme l'observa intensément la jeune femme. Elle avait l'air sincère en disant ses mots-là. Durant une seconde Paul ne sentit plus son organe vital propulser et il devait reprendre du souffle précipitamment, surpris que les quelques mots de la jeune femme pouvaient lui faire autant d'effets.

« Oui. »

Une simple et courte réponse. Paul se maudissait d'être aussi concis alors qu'il essayait de prononcer une suite de réponse, mais rien ne sortit de sa gorge. Il aperçut un grand sourire s'afficher sur les lèvres d'Aurore et su que malgré sa réponse laconique il avait réussit à satisfaire la jeune femme.

« Alors à bientôt Paul. »

Le jeune homme la vit s'approcher un peu plus vers lui, se mettre sur les pointes des pieds lorsqu'il sentit sa joue gauche s’humidifier doucement et tendrement sous les lèvres délicates d'Aurore, immobilisant entièrement son corps. Il se contracta de plus en plus en savourant cette bise amicale qui était si agréable pensa le jeune homme tandis qu'il sentit les lèvres de la jeune femme se retirer rapidement de sa joue devenue pétulante. Tout son visage était d'une couleur vif, due à la soudaine chaleur que Paul avait éprouvé durant cet instant inattendu. Sans dire un seul mot, il aperçut Aurore se retourner et remarcher sur ses pas. Il la vit ouvrir le portail et la regarda une dernière fois son visage lorsque la jeune femme ferma la porche, pour finir d'observer que d'elle son dos frêle et sa queue de chevale se balancer de gauche à droite au rythme de ses lentes foulées. Au moment où Aurore mit la main sur la clenche de la porte d'entrée, il décida de remonter dans son véhicule et de prendre le chemin du retour. Il soupira sobrement, se perdant dans le reflet du rétroviseur où la jeune femme disparut brusquement dans un petit claquement de porte tandis que le moteur rugit dans un petit bruit grave.

Sur la route, devant un feu rouge Paul vit sur le trottoir à droite, un couple d'adolescents se tenir la main et s'embrasser fougueusement. Il détourna son regard sur le passage piéton où il aperçut de nouveau un autre couple, cette fois-ci de trentenaire où l'homme mit son bras autour des épaules de sa chère et tendre en lui faisant une bise au dessus de la tête de cette dernière. Il soupira grassement, il voyait des couples partout ! Il passa sa main sur sa joue où Aurore avait déposé ses lèvres chaudes, se laissant remémorer le moment éphémère... Le jeune homme sursauta soudainement, les yeux écarquillés, en entendant un klaxonne retentir, venant du véhicule de derrière.

« Oh c'est bon... » Marmonna-t-il en manipulant sa voiture afin de dépasser le feu tricolore qui désignait une couleur verte.

C'était la deuxième fois en peu de temps qu'il rêvassait au volant et qu'il était, de plus, sortit de ses pensées par un nouveau conducteur impatient. Il augmenta la vitesse en tirant le levier qui était entre les deux sièges et contourna au bout d'une rue, un rond point où il ralentit doucement grâce à l'appui de son pied sur la pédale.

Quelques instants plus tard, les pas de Paul retentirent sourdement sur le trottoir où menait une odeur de pâtisserie très agréable, laissant le jeune homme humé fortement alors qu'il s'arrêta devant une porte vitrée d'une boulangerie. Il l'ouvrit faisant pour la même occasion titiller la petite cloche avertissant les artisans dans un petit bruit aigu qu'un client venait de rentrer dans la boutique.

« Bonjour, une baguette s'il vous plaît. »

Après avoir salué le jeune homme, la boulangère, prit une baguette chaude du grand panier qui venait de sortir du four et l'emballa dans un grand papier fin avant de le déposer auprès de la caisse.

« Votre amie n'est plus avec vous ? » Entendit-il

Le jeune homme, cherchant la monnaie dans son porte-feuille posa soudainement ses orbes noirs sur la boulangère. Il savait de qui elle parlait : Aurore. Cette dernière et la professionnelle se parlaient souvent lorsque la jeune femme l'accompagnait pour chercher la baguette, tous les matins. Il soupira ne sachant pas trop quoi répondre. Lors de la première entrée dans cette boutique, l'artisane avait cru qu'Aurore et lui formait un couple et avaient vite contre-dit; et depuis, elle les taquinaient sur le fait qu'ils aurait pu former un joli couple. Paul dirigea de nouveau son regard sur ses petites pièces jaunes au fond de son porte-feuille repensant à tous ces moments matinales qu'il passait seul avec la jeune femme.

« Non. Pas ce matin. »

Et pas les matins suivant non plus avait-il envie de lui répondre mais il n'avait pas le courage de poursuivre la conversation. Connaissant d'ores et déjà le prix de la baguette, il déposa rapidement la monnaie exact sur le rebord avant de prendre son bâton fariné dans un petit « au revoir » et de disparaître derrière la vitrine.
Il accéléra le pas vers son véhicule où il s'était garé quelques minutes auparavant dans une rue lorqu'il sentit une goutte de pluie sur sa chevelure. Se mettant à l'abri dans la voiture, il profita pour reposer la baguette sur le siège à côté, claqua la portière puis mit sa ceinture de sécurité alors qu'il vit à travers le pare-brise le ciel se noircir de plus en plus.
Il ralluma le moteur, mania son véhicule afin de sortir de la place libre et roula rapidement afin de tourner de nouveau un rond point, puis traversa une rue où il s'arrêta à nouveau. Il était arrivé devant chez lui.

Allongé sur le canapé, où les yeux sombres observaient les grands chiffres affichés sur le petit écran du cellulaire, Paul soupira, n'ayant envie de rien faire. Il était dix heures passé et le jeune homme sentait que le temps s'écoulerait lentement... Il avait déjà programmé sa journée en faisant du rangement et en amenant ses quelques affaires qui traînait dans le salon depuis l'arrivé d'Aurore à la maison, dans sa chambre mais la lassitude l'attrapa fermement. Il n'avait pas la motivation d'allumer son ordinateur portable afin de consulter ses e-mails pour sa recherche d'emploi. Une grimace explicite se forma doucement sur son visage en imaginant les nouveaux refus de sa demande de travail ainsi que les spams qui devaient envahir sa boîte mails. Il regarda une nouvelle fois l'écran de son portable avant de passer sa main sur son visage dans un geste harassé. Il n'avait pas beaucoup dormi la nuit dernière et il maudissait cette migraine qui l'avait affligée au beau milieu de la nuit, l'empêchant à s'enfoncer dans un sommeil réparateur. S'il avait réussit à stopper ses questions qu'il se posait lors des moments nocturnes comme ceux de cette fameuse nuit, il aurait peut-être pu éviter l'affreuse mal de tête qu'il avait dû subir. Un autre soupir las gagna ses lèvres, laissant brisé futilement le silence qui était installé depuis son retour, qu'est-ce que cela faisait bizarre de ne plus entendre la voix joyeuse d'Aurore dans cette maison...
Il s'était tellement habitué à l'entendre rire pour des petites choses sans importances, l'écouter simplement lorsqu'elle avait quelque chose à dire, la voir discuter avec son grand frère lors des préparations de repas, se moquer gentiment de ses drôles de questions qu'elle pouvait poser parfois et dans un sourire mélancolique il s'avoua intérieurement que la jeune femme lui manquait déjà.

Il tenta de se relever du divan, mais le courage ne lui vint pas lui faisant rappeler à quel point il pouvait se sentir pitoyable lorsqu'il se sentait aussi si faible que maintenant. Mais qu'est-ce lui arrivait ? Sûrement qu'il était trop fatigué à cause de sa nuit trop courte. Lorsqu'il s'était préparé à dormir la veille, il avait commencé à penser à Aurore et à son départ pour retrouver sa mère. Il craignait qu'il puisse sentir de nouveau le poids de la solitude sur ses épaules, même si le jeune homme avait été habitué. C'est qu'il avait l'impression d'avoir trouvé sa place depuis que la jeune femme s'était installé chez eux. L'ambiance semblait être plus jovial qu'auparavant malgré les ombres qui planaient au dessus d'eux. C'était qu'avant tout cela, il avait encore sont travail, ce qui le rendait une impression d'être moins seul, même si son grand frère pensait fortement qu'il fuyait les relations humaines dans son travail où il oubliait le goût de l'amitié et de l'amour. Un soupir s'échappa de ses lèvres à cette dernière pensée. Il avait l'impression de devenir niais...
Il se tourna difficilement afin de se mettre sur le ventre, sa tête dirigé vers la gauche tandis que son regard se perdit dans la contemplation du verre vide posé sur la table basse, où il avait bu son aspirine quelques heures plus tôt. Il avait une de ces flemmes de ranger tous ses affaires ! Des claquements frêles se firent entendre sur la fenêtre du salon, provoquant à Paul un petit sursaut de surprise, avant d'apercevoir que la pluie tombait lourdement dehors. Les clapotis sur la vitre devenaient puissants faisant réaliser au jeune homme que l’Été touchait bientôt à sa fin. Il ferma mollement ses paupières, berçant par le bruit de la pluie, alors que la voix d'Aurore résonna.

« Tu sais où sont rangés les verres ? »

Un petit sourire se faufila sur les lèvres de Paul avant d'ouvrir les yeux et de lever la tête afin de répondre à la question.

« Dans le placard à gauche, depuis le temps, tu dois le savoir. »

Les yeux du jeune homme s'écarquillèrent, comprenant qu'il venait de parler tout seul dans le silence imposant. Il avait juré d'avoir entendu la voix d'Aurore...
Il se mit à la position assise, passant sa main dans ses cheveux attachés, nerveux, puis observa le lieu autour de lui. Aucune trace de la jeune femme. Il se leva et comme pour se rassurer se dirigea vers la cuisine où il sentit un lourd absence d'Aurore se peser dans l'atmosphère. Personne...
Paul souffla pour prendre le peu de contenance qui lui restait, se tourna vers les escaliers afin de les monter, puis partit en direction de la salle de bain. Devant son clone, il alluma le robinet d'eau froide du lavabo et passa ses deux mains sous le liquide avant de s'asperger négligemment sur son visage. Après avoir bien rincé son visage plusieurs fois de suite, il prit la serviette situé à côté de lui, posée sur le rebord de la baignoire afin de s'essuyer. Pendant un quart de seconde il avait cru voir le visage de la jeune femme dans le miroir, l'obligeant à regarder dernière lui où il n'aperçut que le mur carrelé. Voilà ce qui arrivait lorsqu'on est amoureux... Paul inspira profondément tout en pestant contre cette hallucination qui venait de se produire, mais bon sang ce n'était pas normal ce qui lui arrivait..., Paul écarquilla de nouveau ses yeux en remémorant ce qu'il avait pensé quelques secondes auparavant. Amoureux ? Lui ? Venait-il d'approuver qu'il avait bel et bien des sentiments plus qu'amicales envers la jeune femme ? Il se dévisagea devant le miroir comme s'il se regardait pour la toute première fois, ayant l'impression de ne plus se connaître vraiment. En fait si, il se reconnaissait. Même parfaitement. Mais il ne pensait pas revoir cet homme qui était une autre partie enfouit de lui. Il avait l'impression d'avoir fait un bon dans le passé avec ces sentiments amoureux qui l’écœuraient autant que cela le fascinaient. Ce n'était pas possible, cela ne pouvait pas lui revenir, non pas maintenant !
Il contracta sa mâchoire durant quelques secondes avant de soupirer discrètement tout en évitant son regard dans le miroir. Il était amoureux d'Aurore. Encore une fois. Malgré les années qui suivaient le lycée où il avait essayé petit à petit de refouler ces sentiments nouveaux envers cette femme, il ressentait une nouvelle fois ces émotions contradictoires qui régnaient en lui, qui le rendait cette impression d'être fragile.

Il avait comprit lors de sa première année de lycée qu'il ressentait quelque chose pour Aurore, mais ne sachant pas exactement ce que c'était, il avait préféré garder cela au fond de lui et d'essayer de ne plus y penser. Malheureusement ce sentiment étrange qu'il éprouvait semblait s'intensifier au fil du temps et il avait comprit vers la fin de la seconde qu'il était amoureux d'elle. Durant ces années collégiennes, il la fréquentait assez rarement malgré qu'elle était dans sa classe. Et il avait déduit qu'à force de la voir il avait eu un soudain sympathie envers elle mais il s'était sévèrement trompé. Il s'était rendu compte qu'il l'observait longuement et que ses amis de l'époque le taquinaient parfois à cause de cela. Et depuis, il avait toujours garder au fond de lui ces sentiments qu'il éprouvaient envers la jeune femme sans dire à qui que se soit. Certes il avait parler quelquefois à Reggie, en lui posant des questions assez vagues mais il n'avait jamais vraiment su si son grand frère connaissait les sentiments qu'il ressentait envers Aurore.

« Et merde ! »

Paul venait de claquer la porte de la salle de bain avec force, comme en colère d'avoir aperçu seulement maintenant que ces sentiments lui étaient revenus. Il s'appuya contre le mur rempli de carrelage avant de se baisser complètement jusqu'à s'asseoir au sol. Qu'est-ce qu'il allait faire maintenant ? Fallait-il une nouvelle fois nier ces sentiments amoureux qui s'agrandissaient peu à peu ? Un soupir gras s'enfuit de sa bouche sèche alors qu'il rassembla ses genoux vers son torse tout en les entourant de ses bras un peu élancés, le menton posé sur les articulations. Aurore ne pouvait pas ressentir la même chose que lui, c'était impossible pensa-t-il en humectant ses lèvres, persuadé. Un petit grognement quitta sa gorge traduisant le grand débat qui s'animait dans son esprit. Un froncement de sourcils se forma sur son visage avant de disparaître subitement, laissant place à l'indifférence. Ses orbes noirs fixés sur le petit carrelage du sol, il se perdit une nouvelle fois dans ses pensées d'un air complètement égaré. Paul se sentait troublé. Oui, il était troublé et complètement perdu et il n'aimait pas ressentir ce genre de chose, il détestait d'être affaiblit face à quelque chose dont il ne pouvait pas dompter. Et le jeune homme avait compris depuis longtemps que tomber amoureux cela ne se pouvait se contrôler...
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MessageSujet: Re: ~ La chambre d'à côté ~   ~ La chambre d'à côté ~ - Page 8 Icon_minitimeMar 06 Mai 2014, 12:20

J'ai adorée la suite ! Very Happy
Je l'attendais avec impatience, celle-là ! x)
J'ai remarquée qu'il y avait plusieurs phrases qui étaient mal tournées mais rassure-toi, j'ai tout de même réussie à comprendre ce que tu voulais dire lol
Sinon, à part ça, j'ai beaucoup aimée ! Very Happy
Reggie, comme d'hab, je suis sûre qu'il a fait exprès de prétexter le travail pour laisser son frère et Aurore seuls lol
On sentait bien que malgré la gêne, c'était dur de se quitter x)
Et je suis contente que Johanna ait demandée à Paul si sa fille pourrait venir chez lui si Ludovic venait à faire un tour chez elles lol Mais comment elle pourrait savoir que Ludovic vient chez elle, il ne va pas la prévenir si ? Enfin, personnellement j'arriverai à l'improviste pour l'effet de surprise quoi ! C'est comme si tu cambriolais un banque et que tu téléphones avant pour leurs dire "Salut, je viens cambrioler votre banque. Alors on dit 14h, ça ira ?" Mdrr
Enfin voilà, je me demande comment ça va se passer ! x) Parce que faut bien que l'ex revienne à la charge, sinon c'est pas marrant ! XD En tout cas j'ai hâte !
J'ai adorée quand Paul est tout seul chez lui et qu'il répond à un Aurore qui n'est pas là ! On voit vraiment que sa présence changeait la maison et le changeait lui ! :3
J'ai adorée quand Paul se rend compte qu'il a toujours été amoureux d'Aurore ! ^_^ Mais c'est trop tard, uwahahahahah ! Cruel destin !! XD Non j'rigole, mais j'ai kiffée quand même ! Very Happy

Enfin bref, j'ai trop hâte de savoir la suite !! Very Happy
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natsu dragneel

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MessageSujet: Re: ~ La chambre d'à côté ~   ~ La chambre d'à côté ~ - Page 8 Icon_minitimeMer 07 Mai 2014, 23:43

Magnifiques tes chapitres Mel  Very Happy 
La scène où ils se rendent chez le gynécologue est très touchante. Le retour de Ludo est improbable et bien amené. Maintenant j'attends avec appréhension ses retrouvailles avec Aurore et Paul
La fin est génial, j'ai hâte de savoir comment il va faire sa déclaration maintenant
Vivement la suite
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MessageSujet: Re: ~ La chambre d'à côté ~   ~ La chambre d'à côté ~ - Page 8 Icon_minitimeMar 13 Mai 2014, 11:44

Voici le chapitre 19. C'est le chapitre le plus long de la fiction. Il y a pas mal d'actions. J'espère que ça va vous plaire. Bonne lecture !


Chapitre XIX :

Les yeux rivés sur l'écran de son ordinateur portable, Paul consulta des sites d'informations sur internet à cette fin de matinée quand subitement il fut dérangé par la sonnerie du téléphone fixe. Il déposa l'ordinateur qui était sur ses genoux auprès de la table basse, se leva puis se dirigea pressement vers le combiné avant de décrocher sur une voix féminine.

« Allô Paul ? »

Il avait l'impression de connaître cette voix mais aucun nom ne lui vint à l'esprit. Il fronça doucement les sourcils avant de lui répondre un « oui » clair dans le combiné.

« C'est Aurore. »

Un bon féroce se fit sentir dans sa cage thoracique. Le jeune homme avait eu l'impression que son cœur allait sortir de son corps en réalisant qui était au bout du fil tandis qu'un petit sourire joyeux se faufila sur ses lèvres.

« Au- Aurore, c'est toi ? »

C'était quoi cette question stupide qu'il venait de demander ? Bien sûr que c'était elle, puisqu'elle venait de lui dire... Il passa sa main sur son visage tout en se traitant d'idiot. Et puis pourquoi il bégayait comme cela ?  Il entendit un petit rire résonné dans le téléphone, le faisant rougir doucement.

« Tu vas bien ? »

Le jeune homme passa sa main nerveusement dans ses cheveux en comprenant qu'il avait dit la même chose qu'Aurore et en même temps. Il entendit de nouveau un petit rire, cette fois-ci qui traduisait la gêne, alors qu'il ne savait pas s'il devait répondre d'abord à la question.

« Oui, je vais bien, et toi ? »

C'était finalement l'interlocutrice qui répondait la première. Paul lui répondit que lui aussi allait bien avant de lui demander comment se passait sa grossesse. Cela faisait pratiquement deux semaines qu'ils ne s'étaient pas revu et il ne savait toujours pas de combien de mois exactement Aurore était enceinte.

« Oh, ma grossesse se passe très bien. J'ai fait les prises de sang récemment pour savoir de combien de semaines j'étais. Là, je vais  entamer ma dixième semaine. »

Le jeune homme écarquilla ses yeux, surpris. Elle était déjà enceinte de deux mois et demi. Que cela passait vite !

« Déjà ! Et les vomissements ça s'est calmés ? » S'inquiéta-t-il

Il était témoin d’innombrables scènes où la jeune femme se sentait mal et avait vu pas mal d'aller-retour d'Aurore entre les toilettes et la chambre où elle dormait.

« Un peu. Enfin il y a certaines périodes où tout va bien. »

Un silence plana étrangement après cette réponse, laissant le jeune homme se perdre dans ses pensées. Depuis qu'elle était partie, il ne cessait de penser à elle. Avant de dormir il était obligé de songer à elle, à se demander ce qu'elle pouvait faire, si elle revoyait des amis qu'elle n'avait pas vu depuis longtemps, si elle allait bien tout simplement...

Il entendit un petit raclement de gorge de la part de la jeune femme avant d'entendre sa petite voix retentir dans le combiné dans une tonalité aiguë.

« Tu as quelque chose de prévu cet après-midi ? »

Était-elle en train de sous-entendre qu'elle voulait lui proposer à sortir ? À se revoir ? Il sentit ses mains devenir moites et lui répondit un « non » bref tout en essayant de calmer les pulsations rapides de son cœur.

« Ça te dit on se retrouve quelque part et qu'on mange un morceau ensemble, un café ou quelque chose comme cela? »
« Ouais, bien sûr. »

Il se sentait con. Con d'être aussi joyeux pour une invitation si simple. Mais il était content, et il avait beau se sentit bête, il était enchanté par cette drôle de sensation qu'il ressentait actuellement qui était la joie. Le café, il s'en fichait pas mal, le plus important c'était de la revoir, elle.

« Ah génial ! Vers quatorze heures ça te vas ? »
« Oui. On se rejoint où ? »
«  Hum... Au manège. Enfin tu connais le manège ? »

Durant quelques secondes il réfléchit et sourit en se rappelant où se trouvait le manège que la jeune femme parlait.

« Oui. » Répondit avant de froncer les sourcils tout en continuant « Cela ne fait pas loin de chez toi ? »
« Oh ne t'en fait pas, je connais des raccourcis. »
« Ah d'accord. »

N'osant pas lui proposer de venir la chercher, il mordilla sa lèvre inférieure dans un petit tic qu'il lui revenait lors des moments de stress ou de ressentis de sensations inhabituelles tels qu'il éprouvait à cet instant-même.

« Bien, alors à tout à l'heure Paul. »

Le jeune homme pouvait discerner dans sa voix qu'elle était contente de le revoir bientôt, le faisant dessiner doucement un petit sourire franc sur ses lèvres avant de lui répondre un « Oui, à tout à l'heure » et de raccrocher promptement.

Il soupira d'aise, un grand sourire aux lèvres avant de percuter qu'il était en jogging. Étant en week-end et n'ayant pas prévu de sortir, le jeune homme s'était habillé d'une tenue décontractée. Il partit en courant à l'étage où il chercha d'autres vêtements dans les tiroirs de sa commode, mais qu'est-ce qu'il va mettre ?! Il remercia dans un soupir son frère – qui était partie chez sa copine- d'avoir eu fait la lessive deux jours auparavant. Le jeune homme commença à disperser ses affaires sur la commode, ne savant pas trop quoi mettre pour sortir. Il se sentait ridicule de se focaliser sur les détails tels que la tenue qui devait mettre pour une simple sortie entre amis. Il eut un petit pincement lorsqu'il réalisa qu'ils n'étaient rien plus que des amis. Pas qu'il n'aimait pas rester un simple compagnon amicale pour la jeune femme mais il aurait bien voulu il croire à une possibilité de relation plus poussée avec elle. Paul avait peur que ses sentiments envers son amie puissent détruire le lien qu'il avait avec elle. Il décida de prendre un jean noir avec un pull fin beige avant de remettre le reste des vêtements sortis dans le meuble. Le mieux, pensa-t-il, était de faire comme d'habitude et d'essayer de ne montrer aucun signe qui pourrait prouver à la jeune femme qu'il était amoureux de cette dernière. Il ferma le premier tiroir dans un petit bruit grave, tout en lâchant un petit soupir alors qu'il décida de déposer sa tenue sur le lit en se disant que c'était préférable de préparer d'abord son repas.

OOOOO

Sous les rayons faibles du soleil de ce début d'Automne, le jeune homme serra son blouson face au vent tiède qui venait de souffler doucement puis jeta un œil sur son mobile ; il était quatorze heures moins cinq. Il regarda les environs et ne vit pas la silhouette de la jeune femme dans la petite foule de passants, supposant qu'elle n'était pas encore là.  Cela faisait à peine cinq minutes qu'il était arrivé au point de rendez-vous et il attendait avec impatience Aurore qui devait arriver d'une minute à l'autre. Il regarda les enfants s'installer dans le grand manège munis de chevaux de toutes les couleurs avant d'apercevoir derrière l’attroupement de gamins la fameuse femme descendre d'un véhicule gris métallique. Il accéléra soudain le pas vers elle, ne prenant pas garde aux autres passants et touristes qu'il pouvait bousculer alors que le regard d'Aurore croisa le sien faisant sourire le jeune homme.

« Salut Paul ! »

Le jeune homme la salua à son tour tout en arrivant à la hauteur de la jeune femme avant de comprendre qu'elle lui fit une bise sur la même joue que la dernière fois faisant de nouveau ressentir plus fort ses sentiments qu'il avait envers Aurore. Essayant de ne pas montrer son trouble, Paul lui fit remarquer qu'elle était finalement venue en voiture.

« Oui. Ma mère a insisté pour m'accompagner. » Répondit-elle avant de poursuivre dans un petit rire « C'est qu'elle est constamment inquiète, alors que je n'arrête pas de lui répéter que je suis juste enceinte et non malade. »

Un petit sourire moqueur se dessina sur les lèvres du jeune homme avant de repenser que sa mère avait de quoi être inquiète pour sa fille. Après tout, personne ne semblait avoir des nouvelles de Ludovic et malgré que cela fasse presque trois semaines qu'ils n'avaient plus entendu parler de lui, cela n'empêchait pas Johanna d'être inquiète à ce sujet-là. Un autre vent tiède filtra les cheveux de la jeune femme faisant poser le regard de Paul plus intensément sur cette dernière. Il la vit resserrer son foulard épais autour de son cou avant d'apercevoir son trench ouvert où il contempla le ventre arrondi.

« Et oui, je commence à devenir une baleine. »

Paul écarquilla ses yeux, mais elle disait n'importe quoi celle-là ! Elle n'allait pas devenir une baleine, et puis quoi, elle sera toujours aussi jolie même avec un ventre arrondi. Il détourna le regard sur le manège où il vit des enfants en éclats de rires alors qu'il se sentit gêner par la pensée qu'il venait de lui traverser.

« Tu exagères ! »

Il reposa son regard sur elle,  le vit sourire, sentit une petite pression au niveau de son blouson avant de comprendre qu'elle le tenait par le bras. C'était une manie chez elle de le tenir constamment à son bras, songea Paul ironiquement tout en priant intérieurement que la jeune femme n'avait pas repéré son trouble qu'il venait de se passer : Il s'était raidit comme à chaque fois, lorsqu'elle avait pris son bras. Sans se rendre compte, leurs pas se dirigèrent vers nulle part, sans aucun but précis alors qu'Aurore lui raconta que quand elle était petite, sa mère l'emmenait tous les mercredis dans ce lieu pour faire un tour de manège.

Ils marchèrent d'un pas tranquille sur les pavés du vieux quartier commercial où ils observèrent les différentes boutiques et les divers restaurants. Après avoir hésité longuement sur l'endroit où ils voulaient prendre leur goûter improvisé, ils rentrèrent dans un petit restaurant d'un air authentique, dans une ambiance calme. Le gérant du restaurant leur présenta une table dans un petit coin au fond de la salle puis leur présenta la carte. Après avoir remercié le professionnel, ils retirèrent leurs manteaux, prirent place puis consultèrent la carte aux pages des desserts et de boissons chaudes.

« Oh, ils font des crêpes. »

Le jeune homme qui fixait les différentes propositions écrites sur la carte, posa ses orbes noirs sur Aurore, vit qu'elle s'était de nouveau concentrée sur sa lecture dans un petit mordillement de lèvres faisant détourner le regard de Paul sur sa page, embarrassé.
Il fallait qu'il fasse gaffe à ce qu'il observait. Il commençait à trop la regarder, à apercevoir le moindre détail qu'elle faisait...

« Tu vas en prendre une ? »
« Hum... je ne sais pas, j'hésite avec une gaufre. »

Paul regarda sur une autre page les différents desserts proposés et vit qu'il y avait de diverses présentations de gaufres, de crêpes ainsi que de glaces. Quelques instants plus tard, un serveur vint vers eux afin de leur demander s'il avait pris commande.

« Oui. » Répondit la jeune femme avant de continuer « Pour moi ça sera une gaufre au sucre ainsi qu'un café au lait. »

Le serveur, grand et élancé qui ne devait pas dépassé la vingtaine écrit d'un geste rapide sur son petit bloc-notes avec son stylo noir tout en acquiesçant avant de poser le regard sur Paul. Ce dernier lui informa qu'il voulait juste un cappuccino puis donna la carte de menu au jeune blond avant de le voir s'éclipser diligemment vers la cuisine du restaurant.

« Ma mère m'a dit qu'elle avait réussi à te pister vers son ancienne entreprise pour un travail bureautique. »

Le jeune homme acquiesça en lui disant qu'il avait eu de la chance que sa mère lui avait apporté son aide pour sa recherche d'emploi, faisant sourire la jeune femme.

« Mais pour l'instant je suis en essai pendant un mois. » Informa-t-il
« Ah ce n'est pas encore définitif ? »
« Non. Je saurai le mois prochain si je serai embauché. »

Quelques instants plus tard, alors qu'ils avaient dérivé sur un autre sujet de conversation, le fameux serveur les interrompit brièvement en déposant l'assiette de gaufre et les deux boissons chaudes sur la table en bois. Les deux amis lui remercièrent avant de le voir partir vers une autre table, le bloc-notes de nouveau en mains.

Une fumée légère s'évaporait au-dessus des boissons chaudes, faisant afficher un petit sourire sur les lèvres de la jeune femme.

« Mmh... ça sent bon. »

Paul la vit renifler doucement vers son petit plat, les yeux clos, puis découper sa gaufre avec ses doigts fins et de déguster le premier morceau sucré dans un petit gémissement traduisant que la jeune femme aimait beaucoup sa pâtisserie. Le jeune homme souffla doucement sur son cappuccino disparaissant la petite vapeur qui flottait au-dessus de sa tasse puis bu une petite gorgée.  

« Ma mère a déjà commencé à acheter des affaires pour le bébé. » Déclara la jeune femme avant de continuer dans un petit sourire « Elle a pris quelques vêtements qui font neutres, comme on ne sait pas si  j'aurai une fille ou un garçon. »

Paul sourit doucement derrière sa tasse qu'il venait de mettre à ses lèvres avant de la remettre sur la table carré et de poser ses orbes foncés sur Aurore.

« C'est quand que tu le sauras ? »

Il ne s'était jamais demander à partir de quel mois le gynécologue pouvait prévoir le sexe du bébé. Ayant peur qu'Aurore puisse voir le visage de son ex-fiancé dans un petit garçon, il s'avoua intérieurement qu'il espérait que la jeune femme aurait une fille. Il souffla discrètement, pourquoi devait-il toujours penser à ce bouffon, ragea-t-il silencieusement.

« Je dois attendre encore deux mois, je crois. » Répondit-elle faisant sortir le jeune homme de ses songes.

Paul la vit de nouveau prendre un autre morceau de sa gaufre à moitié finie tandis qu'elle déposa sa petite tasse de café au lait sur la planchette.

« J'ai vraiment hâte de savoir ! » S'exclama-t-elle

Le jeune homme semblait comprendre que la future naissance du bébé permettra à son amie de tourner la page ainsi d'oublier Ludovic et ses coups. Cet enfant fera d'Aurore une personne plus forte, médita-t-il tout en apercevant son regard dans le liquide sombre de sa tasse à moitié rempli. Il mit de nouveau sa tasse à ses lèvres avant de savourer sa grande gorgée, la déposa doucement sur la table tout en prenant la serviette qui s'étalait sur la table en dessous de son bras afin de s'essuyer sa bouche avec.

« T'aurais l'heure s'il te plaît ? »

Le jeune homme baissa son regard vers le poignet d'Aurore où il découvrit deux bracelets fins à l'ancienne place de la grosse montre argentée et supposa qu'elle avait oublié de la mettre, avant de sortir son mobile de sa poche de son blouson.

« Il est quinze heures trente-deux. »
« Je dois être au manège vers dix-huit heures afin que ma mère puisse me ramener. » Informa-t-elle en levant les yeux d'un air exagéré.

D'un sourire moqueur, Paul comprit qu'Aurore était obligée de suivre les recommandations de sa mère pour ne pas l'inquiéter davantage. C'était presque un miracle qu'elle puisse sortir, vu à quel point Johanna pouvait être si protectrice envers sa fille unique.

« Tu veux aller quelque part avant de retourner au manège ? »

Il remarqua que la jeune femme mâchouilla rapidement sa dernière bouchée de sa gaufre afin de répondre à sa question. Elle lui avoua qu'elle aurait bien voulu rentrer chez lui tandis qu'il écarquilla ses yeux un peu gêné, tout en apercevant une légère rougeur aux niveaux des joues d'Aurore.

« Enfin si tu veux. » Essaya-t-elle de se rattraper avant de continuer « L'ambiance qu'il y avait chez ton frère et toi me manque un peu. »

Un petit sourire se dessina sur les lèvres du jeune homme en entendant les mots prononcés par Aurore. L'ambiance était surtout menée par cette dernière pensa-t-il. Depuis son départ l'atmosphère de la maison avait bien changé, pas que c'était redevenu moins joviale mais c'était plus monotone qu'auparavant.

« Oh crois-moi depuis que tu es partie, ça à bien changé. »

Il fixa son regard au-dessus de l'épaule de la jeune femme en se rendant compte ce qu'il venait de dire. C'était comme un aveu... Un petit silence se fit, rendant une atmosphère un peu embarrassante qui durait quelques minutes avant d'être brisée par la voix d'Aurore.

« Parfois je me demande comment ça serait passé si nous n'étions pas revus. »

Paul ne préférait même pas y songer. Avec tout ce qui s'était passé depuis leur rencontre à l'hôtel Saint Maurès, il avait l'impression que les souvenirs étaient bien loin...

« Peut-être qu'il ne faut simplement pas se poser la question. »

Il revit le visage neutre d'Aurore s'illuminer d'un petit sourire tout en l'entendant lui dire un « tu as raison  » avant de la voir mettre sa petite tasse blanche à ses lèvres. Paul dirigea ses orbes noirs vers le fond de la tasse où il venait de prendre sa dernière gorgée, laissant ses pensées vagabonder ailleurs. S'il ne l’avait pas rencontré dans cet hôtel, il n'aurait jamais éprouvé à nouveau les sentiments qu'il avait envers la jeune femme. Dans un petit soupir discret,  il prêta attention aux gestes d'Aurore et remarqua qu'il y avait une légère mousse du café au lait qui s'était logée à l’extrémité de sa lèvre inférieure.

«Euh... Tu as un peu de mousse. »

Aurore saisit sa serviette de table, essuya sa bouche en évitant malgré elle la fameuse mousse tout en faisant réagir le jeune homme.

« Un peu plus à droite... »

La jeune femme retenta et suivit l'instruction de son ami et réussit à retirer la crème de moitié.

« Là, c'est bon ? »
« Euh... y en a encore. »

Aurore soupira, faisant comprendre à Paul qu'elle commençait à avoir marre de cette mousse tout en disant qu'elle aurait dû s'acheter un miroir de poche. Le jeune homme sourit doucement à sa remarque avant d'apercevoir la chevelue bleue tendre sa serviette vers lui. Quoi ? Elle voulait qu'il lui retire la mousse de café ? Le jeune homme décida après quelques secondes de méditation, de céder à la demande silencieuse d'Aurore. Il prit la serviette épaisse, avança son bras vers la jeune femme avant de le tendre légèrement tandis qu'Aurore inclina sa tête vers lui. Il appuya une légère pression sur la tâche qui résistait sur la lèvre rose de la jeune femme avant de voir la crème disparaître furtivement sous la serviette.

« Voilà. »

La jeune femme lui remercia tandis qu'il lui rendit la serviette de table. Paul épia un instant les autres tables autour de lui et songea qu'avec le coup de la serviette, les clients devaient croire qu'il formait un couple avec Aurore. Il détourna le regard vers la jeune femme doucement, évitant pudiquement ses yeux étincellent alors qu'il déglutit difficilement. Pendant qu'il enlevait la mousse sur la commissure des lèvres de la jeune femme il avait ressenti le besoin de l'embrasser. Il releva doucement ses orbes noirs sur les lèvres de la jeune femme, ces fameuses lèvres où il avait eu une envie de les toucher. Paul sentit une chaleur l'envahir en songeant qu'il ne l'avait pas senti depuis un petit moment... Quelle étrange sensation il avait lorsqu'il était auprès de la jeune femme...
Il vit sa bouche remuer, n'arrivant pas à se concentrer sur ce qu'elle racontait, encore trop prit par ses pensées. Depuis quand était-il vraiment amoureux d’Aurore ? Depuis sa rencontre ? Peut-être depuis qu'elle s'était installée à la maison ? Ou bien depuis qu'ils étaient partis à l'anniversaire de mariage de ses parents ? Il passa sa main nerveusement dans ses cheveux, ayant marre de toutes ces questions qui trottaient dans sa tête.

« Paul, est-ce que tout va bien ? »

Oui tout va bien, je suis juste amoureux de toi, je viens de t'essuyer la bouche, et j'ai l'impression que mon cœur va imploser, oui, je crois que tout va bien... Il soupira à sa voix intérieure, qui semblait décidé de jouer un ton sarcastique alors qu'il croisa les orbes bleus de la jeune femme.

« Euh...oui, oui. »

Il la vit sourire une nouvelle fois avant de l'entendre lui proposer de quitter le petit restaurant. Il acquiesça avant de demander l'addition au serveur blond. Il aperçut la jeune femme sortir son porte-monnaie, ayant compris qu'elle voulait payer les boissons et sa gaufre.

« Ah non, c'est moi qui paie. »

Paul regretta presque ses paroles en voyant les yeux écarquillés de la jeune femme puis son froncement de sourcils. Elle lui riposta en lui disant que c'était à elle de payer car c'était elle qui lui avait proposé de prendre un morceau ensemble.  Le jeune homme soupira, presque vaincu par son argument de choc mais resta fermement sur sa position.

« Et alors, ce n'est pas une raison valable. » Répliqua-t-il piteusement

Alors que la jeune femme ouvrit la bouche pour répondre vivement à Paul, le jeune serveur déposa l'addition sur leur table faisant couper l'élan d'Aurore. Cette dernière profita pour saisir le petit papier où était inscrit le prix avant de donner rapidement un billet au serveur dans un grand sourire victorieux.

« Gardez la monnaie. »

Paul entrouvrit la bouche, surpris avant de la refermer, dégoûter de ne pas avoir vaincu Aurore dans ses arguments. Il soupira alors qu'un petit sourire se faufila sur ses lèvres, si cela pouvait la faire plaisir qu'elle puisse payer sa boisson... Alors qu'elle le fasse.

« Je te devais bien ça. »

Elle ne lui devait rien du tout. Quand est-ce qu'elle comprendra qu'elle n'était pas redevable ?
Il la vit se lever et mettre son manteau et son écharpe avant  de s'ôter de sa chaise lui aussi et d'enfiler son blouson sur le dos. Après cela, ils serpentèrent entre les tables en bois et de saluer certains serveurs avant de sortir dans un petit vent froid.
Ils continuèrent leur petite balade et sortirent du quartier commercial quelques instants plus tard où ils découvrirent peu à peu le calme des petites ruelles. Quelques feuilles jaunes-oranges s'étalèrent sous leurs pieds tandis que d'autres tombèrent des arbres devenus peu à peu nus, offrant certaines de leur branches fines au ciel.  Les couleurs chaudes régnèrent dans les venelles, rendant le quartier plaisant.

Une sonnerie interrompit la conversation qu'ils avaient depuis leur sortie du restaurant authentique, obligeant à Paul de sortir son mobile de sa poche. Il observa le nom de l'appelant, les sourcils froncés, pourquoi son frère l'appelait ? Il le mit à son oreille dans un « Reggie ? » interrogative, faisant arrêter leur marche involontairement.

« Salut frérot. J'ai oublié les clefs, donc ne verrouille pas la porte. »

Quoi, il l'appelait juste pour lui dire cela ? Paul soupira grassement tout en roulant ses yeux. Il aurait pu éviter de l'appeler quand même...

« Si c'était juste pour les clefs, tu aurais pu m'envoyer simplement un texto. »
« Pourquoi ? Tu dormais ? » Ria Reggie, doucement.

Paul jeta un coup d’œil à sa gauche où il vit la jeune femme serrer son manteau entre ses bras contre le petit vent tiède qui passait sur son visage, faisant voltiger ses longs cheveux.

« Non. »

Paul entendit son grand frère parler à une personne, qui devait sans doute être sa petite amie, pensa-t-il, mais l'information que l'aîné lui donna lui rendait en tort.

« Je suis avec maman et papa. Avec Mélina on les a croisés par hasard au centre commercial. »

Le jeune homme se sentit raidir froidement à la prononciation du mot « papa ». Depuis l'anniversaire de mariage, ils ne s'étaient pas adresser la parole pour quoi que ce soit. Et parfois il regrettait encore d'être partie à cette soirée...

« Ah. »

Qu'est-ce qu'il pouvait répondre ? Avec son foutu coup de fil, il était en train de casser l'ambiance qu'il avait eu avec Aurore.

« Bon Reggie, qu'est-ce que tu me veux ? »
« Eh bien, j'ai l'impression que je te dérange. »

Paul mordilla sa lèvre inférieure, devait-il lui dire qu'il était avec quelqu'un ou plus précisément qu'il se baladait avec Aurore ? Un soupir s'échappa de ses lèvres avant de glisser sa main dans ses cheveux, un peu nerveux.

« Oui et pas qu'un peu. »
« Hum hum... T'es avec quelqu'un ? »

Le visage du jeune homme blanchit subitement, on aurait dit que son grand frère lui demandait s'il sortait avec une fille. C'était tout comme.

« Je suis sorti. » Répondit en évitant la question.

Le jeune homme entendit un petit rire moqueur retentir au creux de son oreille, comprenant que son grand frère n'allait plus le lâcher tant qu'il n'aurait pas répondu à sa question.

« Bien, t'es avec des collègues ? »

Paul passa sa main sur son visage, mais comment un coup fil pouvait-il lui donner l'impression d'être  un minable ? Et puis de quels collègues parlaient-ils ? Paul avait décidé de ne faire aucuns liens d'amitiés avec les autres professionnels de l'entreprise tant qu'il ne serait pas officiellement embauché. Il soupira grassement avant de lui répondre d'un ton las, un petit « non » tout en guettant de nouveau la jeune femme.

« Avec une fille alors ? Oh tu as rencontré une jolie femme ! »

Mais bon sang, c'était quoi cet interrogatoire ? ! Oui il avait rencontré une jolie femme et elle était à ce moment même à côté de lui. Et alors, qu'est-ce que cela pouvait lui faire ? Il fit signe à Aurore qu'ils pouvaient reprendre leur marche avant d'entendre la voix de sa mère au loin. Cette dernière venait de demander à Reggie si le cadet avait trouvé enfin une femme. Il soupira une nouvelle fois, mais dans quoi Reggie l'avait fourré ? Il savait qu'il aurait dû mettre son cellulaire sous silencieux...

« Je suis dehors avec Aurore. » Souffla-t-il, découragé par les questions de son frère.

Paul voulait terminer cette conversation au plus vite, mais malheureusement pour lui l'aîné avait encore des choses à lui dire.

« Il est avec Aurore. » Entendit-il avant de discerner une petite exclamation de joie de la part de sa mère.

Génial..., pensa Paul ironiquement. Reggie lui demanda si Aurore allait bien, le jeune homme lui répondit un « oui » bref traduisant son impatience.  Il entendit de nouveau d'autres voix où il distingua des mots inaudibles de son père lui faisant rappeler la dispute qu'il avait eu quelques semaines plus tôt.

« En fait, c'était juste pour te prévenir que papa et maman mangent à la maison ce soir. »
« Super. » Déclara-t-il d'un ton sarcastique.
« Paul... »
« Pas de commentaires Reggie, tu sais très bien que je suis en froid avec lui. »

Éviter de prononcer le nom, c'était encore mieux, songea-t-il, ne voulant pas rendre Aurore inquiète. Il l'entendit soupirer de lassitude avant de comprendre que Reggie ne bataillerait pas contre lui sur ce sujet-là.

« Bon. Je te laisse avec ta future petite chérie ! »

Le rouge monta à son visage rendant un coup de chaleur au jeune homme. Celui-ci lui riposta qu'il ne se passerait rien du tout, en bégayant, faisant rire une nouvelle fois l'aîné.

« C'est ce que tu dis, mais dans le fond, tu n'en sais rien et puis tu l'aimes bien hein... »

Paul soupira doucement tout en épiant Aurore qui avait son regard en face d'elle. Oui il l'aimait bien, même plus que cela...

« Je te dis à tout à l'heure frérot ! »
« Ouais, à plus. »

Le jeune homme s'excusa auprès de son amie tandis que cette dernière lui rassura que c'était normal, après tout, on ne pouvait pas prévoir les coups de fils. Ils contournèrent une autre rue avant d'arriver dans celle de Paul. Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent devant le petit pavillon du concerné. Ce dernier ouvrit le portail, sortit ses clés afin de déverrouiller la porte d'entrée et laissa passer la jeune femme avant lui. Le sourire aux lèvres, Aurore redécouvrit le salon où elle avait vu pendant plusieurs semaines Paul dormir sur le fameux canapé. Rien n'avait changé à part le fait qu'il n'y avait plus les affaires du jeune homme dans le salon.  

« J'ai l'impression que ça fait une éternité que je ne suis pas venue ici. »

Paul qui venait de remettre sa clé dans la serrure de la porte, lui répondit que cela faisait déjà presque deux semaines qu'elle n'avait pas mis les pieds dans ce lieu avant de l'entendre exclamer un « déjà ! », faisant acquiescer le jeune homme dans un petit sourire moqueur.

« Tu peux déposer ton manteau sur le canapé. »

Pendant qu'il retira son blouson, il observa la jeune femme enlever son trench beige, mettant plus en valeur son ventre arrondi. Il avait encore du mal à croire qu'elle était enceinte. Après tout, au début cela ne se voyait pas physiquement qu'elle attendait un bébé, mais la voir avec ce ventre cela réalisa au cadet que cet être vivant qui se développait dans son ventre était bel et bien réel.

« Sinon ton frère, ça se passe toujours bien avec sa copine ? »
« Oui, ils commencent à parler de fonder une famille, ça devient vraiment sérieux. »

Il vit la jeune femme s'avancer vers lui, avec un grand sourire dans un « Ah oui? ». Paul acquiesça avant de continuer de parler.

« Je crois que le fait de te savoir enceinte, leur donne envie d'avoir des enfants. »

Aurore avait su quelques jours avant de rentrer chez sa mère que Reggie avait révélé à sa petite amie qu'elle était enceinte, lui disant que Mélina avait eu l'impression qu'il lui cachait quelque chose. La jeune femme ne lui en avait pas voulu et l'avait rassuré que Mélina était une superbe fille et qu'elle avait le droit de savoir.

« Je trouve qu'ils forment un beau couple. »

Paul acquiesça de nouveau avant d'entendre la sonnette retentir. Cela ne pouvait pas être Reggie, il serait rentré sans avoir eu le besoin de sonner. Il fronça les sourcils quelques secondes avant d'avertir Aurore qu'il allait voir qui pouvait bien sonner à sa porte. Lorsqu'il l'ouvrit, il aperçut un homme qui lui était familier marcher dans la petite avant-cour, dans sa direction. Il fronça de nouveau, mais qu'est-ce qu'il voulait celui-là...? Il écarquilla soudainement ses orbes foncés en se rendant compte de la personne qui s'était arrêtée sur le seuil avec un sourire narquois.

« Vous ! Dégagez d'ici ! »
« Alors là, il n'y en ai pas question. »

Le fameux homme poussa fortement le chevelu violet, faisant pour la même occasion découvrir la jeune femme qui était derrière ce dernier, quelques mètres plus loin, à côté du canapé.

« Aurore, ça fait longtemps... »
« Ludovic. » Murmura-t-elle, choquée.

Le brun baissa son regard sur le petit ventre arrondi de la jeune femme, faisant serrer sa main gauche en poing, les sourcils froncés, alors que les traits de son visage se déformaient peu à peu tout en décollant ses pieds du seuil de la porte afin d'entrer.

« À ce que je vois, tu n'as pas perdu de temps avec ce ringard ! »

Au moment où il se dirigea vers elle, dans une colère qui l'animait fortement et qui rendait la jeune femme pétrifiée, Paul vit le regard apeuré de cette dernière et décida de se mettre entre elle et Ludovic. Mais comment savait-il où il habitait ? Les avait-il suivit ? Il aurait dû faire attention à ce qui se passait autour de lui, autour d'eux culpabilisa-t-il. Devant le brun colérique, il lui cracha de la laisser tranquille dans une voix qui se voulait ferme et froide.

« Sortez de chez moi où j'appelle la police. » Continua-t-il dans une menace.

Paul comprit à son froncement de sourcils que l'ex-compagnon d'Aurore ne céderait pas à sa piètre menace et reçu un coup de poing  qu'il n'avait pas vu venir en pleine figure, avant d'entendre la jeune femme s'écrier de frayeur.  Le jeune homme, décidé à ne pas se laisser faire, lui rendit le coup transformant une éclatante bagarre devant le visage choqué d'Aurore. Cette dernière se tint à l'accoudoir du canapé, encore trop surpris pour faire quoi que ce soit alors que sa main glissa instinctivement sur son abdomen.

« Arrêter de vous bagarrez ! Je vous en supplie ! »

Paul aurait bien voulu obéir à la jeune femme, mais face à Ludovic qui était sauvagement en crise de colère noire, il ne pouvait faire d'autre que de continuer en espérant le fatiguer et le faire déguerpir au plus vite. Il sentit sa lèvre se fondre, formant une plaie à la commissure des lèvres à ce nouveau coup qu'il avait reçu. Au cours du combat, Paul avait perdu l'équilibre, faisant entraîner son adversaire avec lui dans sa chute. Il sentit malgré lui une coupure légère dans son dos dû à la grosse lampe posée sur la tablette auprès du fauteuil qui venait de tomber par la même occasion à terre, provoqué par l’effondrement du poids commun des deux hommes.  

« Alors, t'a kiffé la baiser ?! Hein, elle te plaît cette connasse... »

Paul fronça les sourcils, de plus en plus irrité par cet homme qui lui faisait croire qu'il était meilleur que lui. Il ne supportait pas les propos qu'il venait de dire et profita pour lui donner un coup de pied entre les cuisses faisant accentuer les légers traits de douleur sur le visage hâlé de l'ex-fiancé avant d'être relevé négligemment dans une prise de main forte et d'être bloqué contre un mur à côté de la porte ouverte. Il aperçut Ludovic s'approcher son visage vers le sien avant de sentir ses lèvres à son oreille laissant entendre ses mots susurrés.

« Écoute-moi bien, elle m'appartient. »

Le jeune homme sentit son pull se serrer vers son cou, où les mains de Ludovic l’empêchèrent de se débattre. Lorsqu'il sentit son pull se desserrer, il essaya de nouveau de se débattre alors qu'il entendit une nouvelle fois la voix suppliante de la jeune femme. Malheureusement, le brun, encore enragé, lui donna un coup de genou en plein ventre faisant remonter un peu son cappuccino qu'il avait à peine ingéré une heure auparavant. Paul toussa brièvement avant de comprendre qu'il touchait à peine le sol et fut projeter vers l'encadrement de la cuisine où il s’écroula lamentablement sur le sol.

« Paul ! »

Aurore partit vers le jeune homme mais fut stopper par son ex-compagnon qui le prenait férocement par le bras.

« Toi, tu viens avec moi ! »

La jeune femme se débattit le mieux qu'elle pouvait, malgré la douleur que le brun lui faisait à son poignet avant d'entendre la voix de Reggie retentir dans le salon.

« Mais qu'est-ce qui se passe ici ?! »

Il écarquilla ses yeux en comprenant que l'homme qui tenait auprès de la chevelue bleue était le fameux Ludovic que Paul lui avait parlé. Il tourna son regard sur son petit frère où il l'aperçut au sol près de la cuisine, se lever difficilement.

« Oh mon Dieu, Paul ! »

Lara qui venait de rentrer avec son mari dans le salon vit l'état critique de son fils et courut auprès de lui, l'aidant à se relever avant d'apercevoir les autres personnes présentes dans la pièce.

« Qui êtes-vous ? » Questionna-t-elle, le regard posé durement sur le brun.

Le fameux bagarreur ne répondit pas à  la question de la mère de Paul, voulant sortir de cette maison.

« Ludovic. » Répondit Reggie, « Qu'est-ce que vous faites là ? »

Le brun se tourna vers l'aîné tout en fronçant ses sourcils, qui était-ce gars encore ? Il fit un sourire au coin en lui répondant qu'il était venu reprendre ce qui lui appartenait, tout en  posant son regard hautain sur Aurore.

« Lâche-moi. » Ordonna Aurore

Ludovic resserra de plus en plus sa main sur le bras de sa soi-disant fiancée, donnant un petit gémissent de mal-être à cette dernière, avant de la tirer vers lui, tout en lui indiquant de le suivre.

« Elle n'ira nulle part ! »

C'était Paul qui venait de parler, et malgré la douleur qu'il pouvait ressentir dans tout son corps, il s'avança vers lui avant de voir son père et son frère faire de même. Ludovic comprit en voyant les trois hommes venir vers lui qu'il ne pouvait pas faire grand-chose pour s'enfuir avec la jeune femme.

« Je vous conseille de partir loin d'ici avant que je puisse vous casser la gueule, vous et votre putain d'arrogance. »

Un  rire cynique sortit des lèvres du brun, aux mots prononcés par le chef de famille avant de réaliser qu'il fut violemment plaquer contre le mur, près de son plus jeune fils.  Ce dernier observa la scène tandis que sa mère partit voir comment allait la jeune femme.

« Je te jure mon gars, tu n'as pas intérêt à revenir nous voir, et si tu touches à un de mes fils où à cette demoiselle, crois-moi, tu vas le regretter. »

Cette fois-ci c'était au tour de Ludovic d'être contre le mur, sous le regard examinateur du cadet. Ce dernier fut surpris par le comportement de son père et surtout  les mots qu'il venait de prononcer. Quand il pensait que quelques semaines plus tôt son père lui avait menacé de ne plus fréquenter sa petite sœur et qu'il avait jugé Aurore sans la connaître... Il avait l'impression que c'était loin maintenant.

« Maintenant, dégage ! »

Le bagarreur fut rejeté, se laissant presque tomber à terre avant de se rattraper en se tenant   sur le mur à l'aide de sa paume. Il fit un regard mauvais à toutes les personnes présentes dans la pièce, insistant sur Fabien et Paul avant de quitter rapidement la maisonnette.

Après qu'il était parti, Paul dériva son regard sur la jeune femme, l'obligeant à se diriger vers elle afin de savoir si tout allait bien. Aurore était assise sur le canapé auprès de sa mère. Cette dernière essaya de la rassurer le mieux qu'elle pouvait avant de poser son regard sur son fils cadet.

« Paul, tu es blessé. »
« Je vais bien maman. » Rassura-t-il alors qu'il s'assit sur le fauteuil en face du canapé.

Reggie prévint son frère qu'il allait chercher la boîte à pharmacie à l'étage afin de soigner la blessure à sa lèvre. Comme s'il avait oublié, Paul mit son index à sa plaie où il sentit le liquide rouge.

« Je ne me sens pas bien. »

Tous les regards se dirigèrent vers la jeune femme, qui venait de s'ôter du canapé en informant qu'elle avait une envie de vomir. Inquiète, Laura décida de l'accompagner jusqu'au cabinet.
Pendant ce temps, Paul entendit le bruit de la cafetière, faisant repenser à l'odeur du cappuccino qui lui était revenue dans sa gorge. Il se leva et fit une grimace traduisant la douleur lorsqu'il mit son dos droit. Ludovic ne l'avait pas raté sur ce coup-là...
Il parcourut la distance entre la cuisine et le salon, avant de s'arrêter devant son père, qui était en train de prendre du café. Paul se demandait au fond de lui pourquoi il s'était déplacé jusqu'à son père. Il soupira grassement, faisant poser le regard de son père sur lui.

« Il t'a bien amoché. » Entendit-il

Si c'était pour louer les qualités de bagarreur de Ludovic il pouvait bien la fermer. Paul soupira de nouveau, mais pourquoi il n'était pas resté sur le fauteuil ! Le mal de dos se fait sentir de nouveau, obligeant au jeune homme de tirer la chaise en face de lui et de s'asseoir auprès de la table dans un léger gémissement de douleur. Il remarqua que son père s'avança vers lui, prit la chaise  à côté de lui tout en faisant un raclement de cette dernière contre le sol avant de se poser dessus. Il l'entendit boire son café noir dans une petite gorgée discrètement bruyante avant de reconnaître sa voix qui sortit de sa bouche.

« Je crois qu'il est temps de se parler. »

Un sourire jaune se forma sur le visage de Paul. Se parler ? Et depuis quand ils se parlaient  vraiment ? Les deux hommes avaient leurs regards fixés devant eux, sans oser se croiser leurs yeux sombres.  Paul ne disait rien et attendit ce que son père pouvait lui dire.

« Ta mère m'a parlé de ce qui s'est passé avec cette fille... »

Paul pivota soudainement sa tête vers lui, les yeux écarquillés, qu'est-ce qu'il savait exactement ? Savait-il de qui Aurore était enceinte ? Connaissait-il les événements qui s'étaient passé durant son séjour à l'hôtel, cet Été ? Et depuis quand sa mère était au courant ? Était-ce depuis sa visite à la maison lors de sa coloration improvisée ? Le jeune homme se posait beaucoup de questions et tout ce qu'il voulait c'était que Fabien puisse continuer à parler.

« Ah ? Il s'est passé quoi ? » Déclara-t-il d'un ton ironique.

Il l'entendit soupirer grassement, alors qu'il reposa son regard en face de lui. Il sentit les orbes foncés de son père sur lui et n'osa pas le croiser de peur de revoir cette étincelle de colère qu'il avait aperçue quelques semaines auparavant.  

« Tu sais très bien de quoi je parle. »

Paul fit une petite grimace explicite face à ces mots. Il ne pouvait pas faire comme tout le monde et dire tout ce qu'il savait ? Après tout, c'était lui qui avait commencé à parler de ce sujet délicat.

« Qu'est-ce tu veux ? Pourquoi tu me parles de ça ? »

Un silence se plaça rapidement après lui avoir posé ces questions qui lui trottaient dans sa tête depuis le début de la discussion. Paul entendit de nouveau son père prendre une gorgée de son café avant de voir sa tasse sur la table.

« Je voulais juste... »

Paul tourna sa tête vers son père, espérant connaître la suite de sa phrase mais il comprit à sa mâchoire contractée, que les mots ne lui venaient pas. Il soupira discrètement faisant mine de ne pas être rongé par cette subite curiosité. Il 'entendit lâcher un soupir avant d'écarquillés ses yeux face aux mots qu'il venait de prononcer.

« Je suis fier de toi, Paul. »

Il voulut dire quelque chose, mais lorsqu'il ouvrit la bouche, aucun son ne fut échappé. Il comprit au raclement de chaise que son père venait de se lever et de quitter la cuisine, le laissant stupéfait face à ces mots. C'était la première fois qu'il lui disait cela...
Il passa sa main sur son visage, encore surpris par ce qui venait de se passer et compris qu'à travers ces petits mots que son père ne l'avait jamais vraiment détesté comme il le croyait fort longtemps.

« Ah te voilà. »

Paul tourna sa tête vers l'entrée de la cuisine où il aperçut son frère rentrer. Il le vit s'asseoir sur la chaise où son père venait de quitter quelques minutes auparavant. L’aîné posa la grosse boîte sur la table avant de l'ouvrir.

« Et ben, tu m'as l'air perdu. »

Le jeune homme ne lui répondit pas, se laissant se soigner par son frère qui venait d'appliquer un produit sur un coton avant de l'avertir que sa risquerai de piquer sur sa plaie.  Il sentit le produit lui picoter la lèvre avant de voir que son frère palpait légèrement le coton sur sa blessure.

« Tu nous a fait une belle frayeur, surtout en te voyant à terre... » Avoua-t-il tout en remettant le produit sur le coton.

Paul comprit qu'il faisait allusion à la bagarre qui s'était passé quelques instants auparavant et détourna le regard tout en se disant intérieurement qu'il avait été pathétique...

« Aurore est encore sous le choc. »

Il écarquilla ses yeux, souvenant de ses cris de supplications lors de la bagarre. Il espérait que le choc qu'elle avait, n'aurait pas de conséquences pour le bébé. Il sentit de nouveau le coton sur sa lèvre ainsi que le produit qui lui brûlait futilement sa commissure.

« Elle s'inquiète vraiment, je crois qu'il faut que tu la rassures. »

Il décida de se lever mais fut vite rattraper par son grand frère qui lui obligea de reprendre sa place sur sa chaise avant de l'entendre lui dire qu'il irait voir la jeune femme après avoir terminé les soins.

« Plus tard. » Souffla le cadet alors qu'il entendit son frère lui répondre un « non » ferme.

Reggie aussi avait été très inquiet pour lui pensa le jeune homme avant de céder à son frère. Ce dernier appuya sur une partie du front du cadet, faisant lâcher un petit gémissement à Paul.

« Tu as une bosse qui commence à se pointer. »

Il l'observa prendre un tube de crème, la même qu'Aurore avait utilisé pour ses ecchymoses au début de son séjour chez eux avant de mettre le contenu aux bouts de ses doigts et de sentir la fraîcheur du produit sur son front.  

« Tu sais, je pouvais faire ça tout seul. » Soupira le cadet.

Il vit un léger sourire mélancolique sur le visage de son grand frère avant de voir sa bouche s’entrouvrir afin de discerner quelques mots.

« Peut-être. Mais tu l'aurais fait plus tard. » Déclara-t-il en reprenant les mots du cadet.

Oui et alors, avait-il envie de dire avant de soupirer, las. Cela confirmait sa pensée, que son grand frère était vraiment très inquiet pour lui. Après quelques minutes à bien mettre la pommade sur la bosse de Paul, l'aîné le libéra de la chaise. Au moment où il voulut sortir de la cuisine, il s'obligea à s'arrêter devant sa mère qui venait  de se s'arrêter devant lui. Cette dernière informa ses deux fils qu'Aurore n'avait finalement plus son envie de vomir et qu'elle avait emmené la jeune femme dans la chambre de Paul afin qu'elle puisse se reposer. Lara s'approcha de son fils cadet, mit ses mains de chaque côté de ses épaules tout en le dévisageant, les yeux grand ouverts traduisant sa frayeur qu'elle avait pu ressentir lorsqu'elle était entrée dans la maison.

« J'ai eu très peur en te voyant à terre. »
« Maman... » Soupira-t-il.
« Quand on avait vu la porte ouverte, on s'était vite inquiété. » Déclara-t-elle d'un ton soucieux, « Au début, on a cru qu'il y avait eu un cambriolage. »

Paul sentit sa mère le serrer fortement dans ses bras. Il écarta les siens afin de la prendre lui aussi dans ses bras, son visage au creux de son cou, sentant la jolie odeur de son parfum féminin qu'il adorait sentir lors de ces moments de câlins. Après cet échange affectueux, il partit vers les escaliers laissant son regard quelques secondes sur son père qui était assis sur le fauteuil avant de monter précipitamment dans de grandes enjambées.  

Arrivé devant sa chambre, il observa la jeune femme qui était encore assit sur le lit et décida de rentrer avant de la voir tourner sa tête vers lui. La nuit commençait à tomber plus rapidement, faisant penser au jeune homme que bientôt ils seront en horaire d'hiver, puis alluma la lumière afin de mieux découvrir le visage abattu de la jeune femme. Celle-ci se leva rapidement alors qu'il parcourut les quelques mètres qui les séparaient.

« Tu as mal quelque part ? »

Paul n'avait jamais vu autant de personnes s'inquiéter pour lui en si peu de temps.  Il avait envie de lui dire qu'il avait mal partout, qu'il avait sans doute quelques bleus sur certaines parties de son corps mais il préférait ne rien avouer.

« Euh... non. » Mentit-il difficilement.
« Quand je l'ai vu entrer, j'ai repensé à tout ce qu'il s'était passé lorsque j'étais avec lui. »

Il la vit mettre sa main sur son ventre tout en l'écoutant attentivement ce qu'elle lui disait.

« Il croit que je suis enceinte de toi. »

Le jeune homme acquiesça confirmant ses dires dans un petit « oui » avant d'entendre de nouveau sa petite voix.

« Je me dis que j'aurai préféré ça. »

Le chevelu violet écarquilla ses yeux face à cet aveu,  elle aurait aimé que cela soit lui le père de l'enfant qu'elle portait. Il la vit dangereusement s'approcher de lui, se demandant intérieurement ce qu'elle voulait faire alors qu'il sentit sans prendre garde ses lèvres douces sur les siennes, faisant oublier cette plaie qui commençait à durcir sur sa fine peau. Son organe vital sursauta à cet inattendu geste, accélérant sa pulsion cardiaque qui traduisait cette soudaine jouissance qu'il avait lorsqu'il touchait ses lèvres roses. Il ressentit la chaleur qu'il connaissait si bien l'envahir dans tout son corps alors qu'il essaya de se persuader que ce qui s'était en train de se passer était bel et bien réel.  Il avait peur que cette scène ne soit que le produit de son imagination et n'osa pas relever les paupières dont ils venaient de fermer pour savourer l'instant présent. Après sa surprise, il essaya de lui montrer qu'il aimait cet échange en pressant timidement ses lèvres légèrement humides sur celle de la jeune femme puis il discerna un léger gémissement oppressé de cette dernière. Il voulait que cet instant dure une éternité, même si ce n'était qu'un geste gracieux et fragile et espérait qu'il puisse franchir les barrières de ses lèvres afin de répondre vivement à son baiser. Malheureusement lorsqu'il tenta de le faire, il sentit la bouche de la jeune femme se décoller de la sienne faisant regretter son manque de rapidité à répondre à ce geste affectueux tandis qu'il vit les grands yeux bleus scintillants et  surpris d'Aurore.

« Oh, je ne sais pas ce qui m'a pris ! Je... je crois que c'est le choc... »

Il la vit mettre sa main sur sa bouche, encore étonné par ce qu'elle venait de faire tandis que Paul essaya de trouver les mots pour lui faire comprendre qu'il avait aimé ce court échange. Mais il réalisa que la jeune femme ne semblait pas vraiment partager son sentiment lorsqu'il l'entendit s'excuser. Pourquoi était-elle désolée ? Est-ce qu'elle voulait dire par là qu'elle n'avait aucun sentiment amoureux envers lui ? Son cœur se serra face à cette déduction alors qu'il vit la jeune femme quitter sa chambre silencieusement. Le jeune homme toucha ses lèvres comme pour vérifier qu'il avait véritablement vécu cette embrassade alors qu'il soupira tout en se posant lourdement sur son lit, mais qu'est-ce qui venait vraiment de se passer ? Elle l'avait embrassée mais c'était juste sous le choc, cela voulait dire que ce n'était pas réellement les sentiments d'Aurore qui avait poussé cette dernière à faire ce geste ? Il passa nerveusement sa main sur sa nuque, maintenant il ne savait plus comment il allait se comporter en présence d'Aurore.... Perdu dans ses pensées, il n'aperçut pas la jeune femme qui s'était appuyé derrière le mur, dans le couloir, encore chamboulée par ce qu'elle venait faire.
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