Ouvre les yeux.

BONJOUR A TOUS ! 
Certains d'entre vous me reconnaîtrons peut-être. J'espère que vous allez très très bien. Ma dernière fic ici remonte à plusieurs années. Mon cerveau immature à l'époque était connu ici sous le nom d'Haiden. 
Cette fic est un hommage à ce forum, et tout ce qu'il m'a apporté, sachant qu'il fut l'une des choses qui a fait naître mon amour pour l'écriture et la littérature. 
Il n'y aura pas beaucoup d'action, comparé à ma dernière fic ici "Ton omniprésence", qui, si vous vous souvenez bien, n'était pas très bonne. 
Je ne m'attends pas à beaucoup de lectures, ni beaucoup d'avis, mais, PokémonAAML, cette fit t'es dédicacée, ainsi qu'à tout ceux qui ont des problèmes dans la vie. Qui se sentent inadéquat, ou qui n'arrivent pas à identifier ce qui ne va pas. Ceux qui n'arrivent pas à accepter, parfois, la manière dont l'Univers marche. Ceux qui aimeraient pouvoir en toucher un mot. 
Love, 
Slayers. 


--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------












Sacha Ketchum.


Le garçon ayant toujours eu les yeux plus gros que le ventre. Le mioche qui n'abandonnait jamais. 
Sacha Ketchum, l'enfant à l'intelligence questionnable, mais aux intentions honorables. Le symbole de l'espoir parmi ses amis, sa famille. Celui qui aimait plus fort que tout, qui ressentait de manière excessive, mais qui n'était pas faible pour autant. 


Jamais ce garçon n'aurait imaginé qu'un "après" existait. Rien, à l'extérieur du confort de sa propre bulle, ne lui était paru à l'esprit. Sacha Ketchum deviendrait le meilleur dresseur. Sacha Ketchum deviendrait Maître Pokémon. Pas n'importe lequel; le plus respecté, le plus célèbre. Il l'avait toujours mérité. En grandissant, ses rêves n'étaient constitués que de ses victoires, des sourires illuminant son passage vers le succès. Des applaudissements, des encouragements. L'admiration dans les yeux de tout ceux qui le regardaient. Les enfants, les parents, les professeurs, les scientifiques. Les riches, les pauvres, les gens bons, les gens mauvais. Dans ses rêves, dans son enfance, Sacha Ketchum s'imaginait intouchable. 


Prouver sa valeur, et atteindre ses rêves s'était transformé en une obsession. Pendant des années, il avait nourri sa passion. Il avait rencontré des gens, aussi chers à ses yeux les uns que les autres. Il avait rencontré des gens qui l'énervaient, qui lui disaient que jamais il ne les surpasserait. 
Et un beau jour, Sacha les attrapa tous. Il devint Maître Pokémon. Il devint le meilleur. Il s'en souvenait comme si c'était hier.


Les lumières illuminant son visage ahurit. Les gradins remplis à craquer. Pikachu, sur son épaule, plus heureux qu'il ne l'avait jamais été. Son cœur n'avait jamais battu aussi vite. Les yeux de centaines de personnes rivés sur sa silhouette tremblante de joie. Les caméras braquées sur son visage enfantin, et pourtant. 
Sacha Ketchum. 


L'enfant qui n'avait jamais su qui il était réellement. Le garçon qui s'était accroché à son rêve toute ces années, et qui au final, s'était perdu. Le monde entier connaissait son nom, à présent. Et pourtant, personne ne le connaissait réellement, comment pourraient ils ? Lui-même ne savait pas. 


Le bonheur ressentit en touchant la surface dorée de ce trophée ne pourrait plus jamais naître au sein de son estomac, comme à cette époque. Plus jamais, les centaines de regards à son égards ne lui feraient le même effet. Sacha ne se baladerait plus sur des sentiers inconnus, essayant de déchiffrer une carte, un incendie impossible à éteindre brûlant dans son cœur. Il détestait déposer ses yeux sur l'horloge. Sacha ne portait pas de montre. Son téléphone portable était toujours éteint. Sacha Ketchum détestait le temps, l'heure. Les secondes qui passaient le rendaient agité, anxieux. 


Sacha Ketchum les avait tous attrapé. Il l'avait fait. Mais à quel prix ? 


. 
. 
. 


"- Professeur Ketchum, est-ce que je pourrais vous parler à la fin du cours ?"


Les mains sur ses hanches, l'appelé se tourna vers la petite voix. Un sourire bienveillant fit son apparition sur son visage. Il ne pouvait pas s'en empêcher : à chaque fois qu'il voyait Lily, il ressentait quelque chose de nouveau. Elle était si jeune, et pleine de vie. Ils l'étaient tous, mais Lily était différente. Lorsqu'il ouvrait sa bouche, ses mots étaient absorbés par la jeune fille de neuf ans. Elle buvait ses informations et n'était jamais rassasiée. Lily en voulait toujours plus. 


"- Bien sûr, toujours, Lily."


Et ainsi, trente minutes passèrent. Puis quarante. Les stratégies, les techniques de survies dans la nature, et tout ce qui allait avec faisaient partie de son programme. Chaque année, il enseignait la même chose. Sacha n'avait réellement pas été obligé de choisir une profession de la sorte. Mais, au bout de six ans en tant que Maître Pokémon, il avait lâché le flambeau. Ceux qui le connaissaient avaient protesté. Bien sûr, l'incompréhension avait été la plus totale. Lui, abandonner un tel titre ? Après tant d'années de voyage, de combats, de rencontres, d'égratignures, de disputes, de feux de camps ? Après tout ça, Sacha Ketchum... 


Sacha Ketchum avait abandonné. 


Mais rien n'avait pu lui faire changer d'avis. Il n'avait jamais élaboré non plus. C'était juste ce qui était arrivé, et rien de plus. 


Le jeune adulte claqua sa langue contre son palais lorsque son stylo s'enfonça légèrement trop profondément dans la paume de sa main. Assis à son bureau, il n'avait pas réalisé la manière dont il s'était - à nouveau - perdu dans ses pensées. Lâchant le stylo, et saluant ses élèves pressés qui s'en allaient, pratiquement, en courant, il ne remarqua pas la jeune Lily s'approcher de son bureau. 


Ce fut lorsqu'elle déposa sa petite main sur son bureau qu'il l'aperçu. Ses cheveux roses et bouclés étaient bien trop brillants et flamboyants pour son âge. Ses yeux plein de vie remuaient une certaine mélancolie dans sa poitrine. 


"- Professeur Ketchum, quel starter avez-vous choisi, au début de votre aventure ?" demanda-t-elle d'une voix chantante. 


Sacha la regarda sans rien dire pendant un moment. C'était drôle, le fait qu'il n'aie jamais choisi son starter. Et son starter ne l'avait pas choisi non plus. Et pourtant, ce fut la meilleure chose qui lui fut jamais arrivée. 


"- Lily, mon premier Pokémon a été mon Pikachu. Et aujourd'hui, c'est mon meilleur ami."


"- Je veux un Bulbizarre !" s'exclama la jeune fille avec enthousiasme. 


Pour la millième fois, un sourire tendre se dessina sur son visage grâce à cette petite fille. Ses mains moites ne le perturbaient plus, pas avec Lily. 


"- Bulbizarre ? Très bon choix. Qu'est-ce qui te plait tant chez ce Pokémon ?" demanda-t-il. 


Lily parut penseuse pendant un instant. Son regard se traîna vers la grande fenêtre, dominant tout le mur gauche de la classe. D'un coup, elle tourna la tête vers son professeur, un sourire jusqu'aux oreilles. 


"- Mon grand frère avait choisi Bulbizarre, et c'est le Pokémon le plus cool, et le plus gentil que j'ai jamais vu !"
 
Sacha l'étudia pendant un moment, puis, il se leva. Saisissant son vieux sac à dos, le professeur se mit à fouiller dedans, ignorant le regard interrogateur de son élève. Il en sortit un petit manuel, visiblement endommagé par le temps, qu'il tendit à Lily en se penchant légèrement vers elle. 


COMMENT CHOISIR SON STARTER ? GUIDE COMPLET.


Lily examina la couverture pendant un instant, puis saisit le manuscrit, les larmes aux yeux. La petite fille avait l'air réellement touchée par le geste. Elle serra le cadeau contre sa poitrine, rien ne différenciait le petite livre d'une peluche, de cette manière.
 
Le mot "merci" fut prononcé, et elle s'en alla. Ce fut tout. 


Merci. 
.
.
.




L'océan l'avait toujours attiré. A plusieurs reprises, il avait eu l'occasion d'y passer du temps, mais jamais pour cette raison ci. Le vent caressant son visage, le couché de soleil déformant petit à petit son ombre, et sa perception de l'horizon. 


Les mains dans les poches, la cravate dansant dans le vent, Sacha se rappela. Il les avait tous attrapé. Il était devenu Maître Pokémon. Il n'avait jamais abandonné, c'était ainsi. C'était qui il était. Tous le connaissaient pour cette exacte raison, alors pourquoi ne se reconnaissait il plus ? Pourquoi, ces trois dernières années, seulement deux personnes ne l'avaient contacté pour lui souhaiter un joyeux anniversaire ? 


Parce qu'il avait abandonné, en fin de compte ? 


Où était Pierre ? Où étaient ils tous ? Où était Ondine ? 


Ces deux individus, récemment, étaient les seuls auxquels Sacha pensait. Il avait rencontré un nombre incalculable d'amis, de rivaux, de connaissances durant son aventure, et pourtant, son esprit ne se baladait plus qu'à Kanto. Il donnerait tout, pour revenir en arrière. Pour faire les choses différemment. Mais comment aurait-il pu savoir quoi que ce soit ? Après tout, pendant tout ce temps, il n'avait été qu'un enfant. 


Mais sa vision enfantine des choses avait fini par changer sa perspective entière. La vie n'avait plus le même goût qu'il fut un temps. Il ne trépidait plus d'impatience à l'idée de sortir de son lit, à présent. Il ne restait plus éveillé pendant des heures, l'excitation et l'impatience le privant de sommeil. Durant ses derniers combats officiels, en tant que Maître, ses mains ne tremblaient plus devant les projecteurs. Les applaudissements ne lui faisaient plus rien, Pikachu ne se battait plus comme avant. Pikachu ne le regardait plus comme avant. 
Il avait arrêté de visiter sa mère. Il ne visitait plus le professeur Chen, et ses autres Pokémon. Il ne polissait plus ses trophées, et n'étudiait plus de nouvelles stratégies. Sa vie s'était arrêté, le jour où il avait accepté ce trophée. Parfois, Sacha regrettait d'avoir eu un rêve, et d'avoir travaillé pour. Parfois, Sacha aurait préféré ne rien avoir du tout. 


Lorsque le jeune homme ouvrit les yeux, il faisait nuit. La mer, elle, continuait de bouger à un rythme régulier. La vie continuait également, au même rythme, il semblait. 
. 
.
.

A suivre.

La première fois qu'il fit connaissance avec un réel ouvrage, le temps s'arrêta. Cette chose qu'il avait commencé à tant redouter, disparu pour l'espace de quelque heures. Pour Sacha, cependant, cela aurait pu être une éternité. Ce mot, habituellement, laissait un goût amer dans sa bouche. Cette fois-là, son esprit fut en paix. Il s'en souvenait bien; l'odeur des pages usées, la sensation du papier granulé au bout de ses doigts. Dans sa jeunesse, cette idée lui aurait parut sans intérêt. La vie allait trop vite pour s'arrêter et plonger ses yeux dans un objet inanimé. Vivre les choses, les expériencer, lui paraissait supérieur. Mais comment s'y prendre lorsque la vie s'arrêtait ? 


Au début, Sacha s'était dit qu'il pouvait y trouver des conseils intéressants. Peut-être que quelque chose se cachait, parmi les pages. Un secret, une solution, qui lui permettrait de voir les choses. Atteindre une réalisation qui le soulagerait. 


Peut-être que c'est normal. Peut-être que c'est censé se passer comme ça. 


Et malgré toute ses lectures, il n'y trouva rien. Les jours passaient, l'horloge fonctionnait, et même s'il ne prenait pas le temps de s'y intéresser, le temps passait. Il avait beau déposer ses deux mains sur son visage, les doigts serrés, et effacer sa vision, le temps passait. Il ne l'attendait pas. Pourquoi les secondes ne se disaient pas "attendons le" ?


"Il ne voit pas. Il ne ressent pas. Pourquoi ne pas l'attendre ?". 


Tic, tac, tic, tac, et minuit est arrivé. Tic, tac, tic, tac, et il est l'heure de se lever. Un jour en plus, un mois en plus. Et un jour viendra, où le tic ne sera pas suivi du tac. Un jour viendra où il regrettera. Peut-être aurait-il du apprécier le temps ? Peut-être aurait-il du vivre plus intensément ? Qu'était-il censé faire ? 


Lorsque Sacha levait les yeux, la nuit, le vaste ciel l'engloutissait. Combien de fois avait-il compté les étoiles, et à chaque fois, le nombre changeait. 


Dans le confort de sa chambre, il lui arrivait de mélanger des couleurs. De peindre la couleur de la nuit. Mais la couleur également n'était jamais la même. Il tentait de s'accrocher à un normal, mais rien n'y faisait. Normal n'existait pas. L'avait-il su durant toute ces années ? Les repas préparés par Pierre, semblaient-ils, reposaient toujours dans son estomac. Leur goût, séjournant toujours dans sa bouche. Les mots échangés, toujours encrés dans son esprit comme s'ils venaient de l'être. 


Pikachu ne se battait plus comme avant. Pikachu ne le regardait plus comme avant. 


Combien de fois avait-il espérer que quelque chose change ? Parfois, Sacha s'asseyait, et attendait. Il attendait que quelqu'un toque à sa porte, il attendait d'entendre des sirènes dehors. Il attendait un coup de fil, ou un courrier. Qu'on lui dise : "vite, il faut évacuer". Mais rien n'arrivait jamais. 
Il avait arrêter de polir ses trophées. Il ne trépidait plus d'impatience et d'excitation, la nuit. 
Lorsqu'il se regardait dans le miroir, et essayait d'écarquiller les yeux, il n'y voyait rien. Ses paupières tombaient d'elles-même. Lorsqu'il passait sa main dans ses cheveux, il était toujours surprit de ne pas être bloqué par sa casquette. 


Plus rien n'était comme avant. Tout lui était inconnu, y compris son propre visage. Lorsque Sacha déposait sa tête sur son oreiller, et entendait le battement sourd de son cœur dans ses oreilles, il faisait tout pour l'ignorer. Peut-être que s'il en était trop conscient, il arrêterait de battre. Et cela lui faisait peur. Malgré ses attentes, il avait arrêté de répondre aux messages, aux courriers. Malgré ses espérances, lorsque l'on toquait à sa porte, il n'était jamais là. Il n'était pas là, assit, sur son canapé, les mains serrées. 


Il ne visitait plus sa mère, ni le professeur Chen. Il ne savait même pas s'ils étaient encore en vie.
 
Pourtant, il les aimait. Sacha avait toujours aimé intensément, et il avait commencé à se détester pour cette raison. Le rythme de la vie était-il régulier ? Avait-il apprit quoi que ce soit ? Il semblait que son esprit avait cessé d'évoluer, il y a dix ans, lorsque ses mains étaient entrés en contact pour la première fois avec ce trophée. 


Sacha Ketchum n'était pas un homme simple. Sacha Ketchum était un enfant plein de vie, mais pas seulement. 


Il en était sûr. 
.
.
.
.
"- Maman m'a dit que sa couleur préférée était le rouge. Alors, j'ai cueilli toute les fleurs rouges du jardin ! Elle m'a crié dessus."


La classe était vide, et pourtant, Lily insistait pour lui parler. Lui-même rangeait ses affaires, mais il ne pouvait s'empêcher de l'écouter. La petite fille l'adorait, c'était certain. Sacha ne se rappelait pas avoir fait quoi que ce soit pour provoquer une admiration telle, mais il était professeur, et cela en faisait sûrement partie. Ou alors, était-ce son expérience en tant que Maître Pokémon ? Souvent, ses élèves le bombardaient de questions. Ils étaient tous heureux d'avoir Sacha Ketchum comme professeur. Mais Lily semblait différente. 


"- C'est pas très gentil," répondit le professeur avec un sourire pincé. ", pourquoi est-ce qu'elle t'a engueulée ?"


Lily gonfla les joues et croisa les bras, un air ennuyé sur le visage. Elle avait été, encore une fois, extrêmement attentive a la leçon d'aujourd'hui. Elle prenait des notes, même lorsque ce n'était pas nécessaire. Comme si elle avait peur de rater quelque chose. 


"- Elle m'a dit qu'elle avait passé beaucoup de temps à entretenir le jardin." répondit-elle. 


Sacha mit son sac à dos et rit légèrement, déposant sa main sur les cheveux excessifs de la petite fille. 


"- La prochaine fois, va dans un parc ou dans la forêt pour lui faire un bouquet !"


"- J'ai trop peur pour ça," dit-elle avec un tressaillement. ", et si la nuit tombe et que je me perds toute seule ?"


Elle eut l'air terrifiée rien que d'y penser. Pourtant, elle aussi, voulait se lancer dans une aventure, et Sacha se rappelait qu'à son âge, il s'aventurait déjà très profondément dans les bois. Peut-être avait-elle été éduquée différemment ? Haussant les épaules, le professeur attrapa ses clés et marcha jusqu'à la porte, l'ouvrant pour la petite et l'invitant à sortir. 


"- C'est à ça que servent mes leçons, j'ai déjà partagé pas mal de techniques pour survivre dans les bois, et je sais que tu prends des notes."


Lily galopa joyeusement vers la porte, levant les yeux vers le brun avec un grand sourire. 


"- Je sais !" s'exclama-t-elle. "Mais peut-être que quelqu'un devrait m'accompagner pour découvrir les bois, un jour... Oh ! Je veux faire un feu de camp, comme vous nous l'avez expliquer !!" 


Le visage de Sacha s'adoucit, tandis qu'il fermait la porte à clé et salua Lily. Il descendit les escaliers et s'éloigna de l'immeuble. Lorsqu'il parlait à Lily, il avait l'impression d'être quelqu'un d'autre. Une chaleur inconnue de propageait dans ses veines, et sa respiration se faisait plus profonde. 
La route vers chez lui était la même, tous les jours. Tout droit, première à droite, tout droit, puis à gauche jusqu'au rond point. Puis, tout droit... Il avait utilisé cet itinéraire tellement de fois, que ses jambes bougeaient à présent toute seules. Il lui arrivait, cependant, de regarder autour de lui. Et il voyait. 


Il voyait les couples et leurs enfants, les marchands déchargeant des camions. Il voyait les conducteurs frustrés claxonner, les gens regarder au sol, les rides, les sourires pincés, les traits endurcit par l'effort, par le temps. Il voyait ce qui l'entourait, et le refusait. Ses yeux se baissaient, et il les rejoignait. Il rejoignait l'équilibre, la boucle. 


Et lorsqu'il rentrait chez lui, généralement, il levait les yeux. Et le ciel vaste l'engloutissait. Et lorsqu'il rentrait chez lui, généralement, il comptait les étoiles. Et il observait. Et il voyait. Les nuances, les couleurs. 


Le son de sa clé dans la porte de l'immeuble faisait, à chaque fois sans exception, le même bruit. Lorsqu'il montait les escaliers qui menaient à son appartement, la troisième marche craquait, et la cinquième grinçait. 


"- M. Ketchum !"


Sacha leva les yeux, arrivé au palier de son appartement. Il fut confronté à sa voisine Paula. 
Paula vivait seule avec deux enfants. Parfois, elle toquait à sa porte pour lui demander du lait, ou du papier toilette. Et lorsqu'il ouvrait la porte, il aidait toujours, même s'il n'en avait pas envie. Paula aimait la musique classique, et ne cessait de se plaindre au propriétaire qui lui refusait le droit d'avoir un chien. Elle jurait qu'il n'aboierait pas, mais pas une seule fois, en deux ans, n'avait-il accepté. 


"- Paula." sourit le jeune homme. "Comment tu vas ?"


"- Comme d'habitude. Je suis vraiment pressée, je dois aller voir le propriétaire, mais j'ai quelque chose pour toi !"


La mère solitaire lui tendit une enveloppe, et les sourcils de Sacha se froncèrent. Une adresse était inscrite dessus : la sienne. Cependant, à l'arrière ne se trouvait pas l'adresse de l'envoyeur. 


"- Une jeune femme n'arrête pas de passer ces derniers temps. Je l'ai vue sur ton palier aujourd'hui. Elle a insisté pour que je te donnes ça en mains propres."


Il resta perplexe un instant, avant d'hocher la tête et lui tapoter l'épaule. 


"- Merci Paula, courage avec le propriétaire."
.
.
.
Sacha Ketchum avait les moyens pour s'acheter des choses coûteuses. Il avait été célèbre, et par conséquent, l'argent n'était pas un problème pour lui. Le jeune homme aurait pu s'acheter une villa s'il le désirait. Et pourtant, il avait choisi un appartement ordinaire, près d'un Night Shop et d'un rond point. La technologie et la société avaient beaucoup évoluées depuis ses débuts. Malgré cela, il ne s'imaginait pas seul dans une maison, ou dans une villa. Il préférait quand son espace de vie était petit et étroit, tout comme sa chambre au Bourg-Palette. Ou les tentes qu'il partageait avec ses amis et compagnons. 


Avalant une gorgée de thé, ses yeux se levèrent vers le ciel. 


"- Un... Deux..."


Et malgré tout cela, il avait l'impression de reculer. Il régressait vers quelque chose qu'il n'avait jamais connu. Il se perdait quelque part d'indescriptible. Et ce qui lui faisait réellement peur, était qu'il s'y plaisait. Il s'y sentait confortable. 


"- Trois... Quatre..." 


La lettre, sur sa table de chevet, non ouverte. Allait-il l'ouvrir ? Il ne savait pas. Pourquoi l'ouvrirait-il ? Peut-être une lettre de fan, ou une facture. Mais Sacha avait un sentiment au fond de son estomac, un sentiment qui lui disait d'ouvrir cette lettre. Son instinct le suppliait, mais il n'acceptait pas. 


"- Cinq... Six..."


Rien ne changeait. Tout bougeait, Sacha en avait le mal de l'air, le mal de mer. Ses poings se serrèrent, en même temps que sa gorge. 


Une fois encore, ses yeux restèrent levés, et son portable, éteint. Son horloge, cachée par un drapé, et Pikachu, déjà endormi. 


Sacha ne portait pas de montre, et n'en porterait jamais. 
.
.
.

A suivre.


















Sacha et Lily.

C'était très mélancolique, mais super intéressant ! Sacha qui devient professeur pour enseigner ce qu'il a appris, que ce soit sur les Pokémon ou sur les techniques de survie, j'adore !

Certes, il a l'air abattu par le poids du temps qui passe et de la vie, mais j'ai bien aimé ta take sur la mentalité de ce Sacha adulte. Lorsque j'ai lu "l'odeur des pages usées" et "entendait le battement sourd de son cœur dans ses oreilles", je les ai tellement ressenti 🥹, bravo à toi  

Aussi, lorsque j'ai cliqué sur la fic, ça m'a direct envoyé en bas et en remontant, je n'ai pas remonté assez, donc j'ai commencé la fic avec la deuxième partie Pendant ma lecture du début, je pensais que Sacha était hospitalisé, bloqué dans un lit et n'ayant pas le choix de devoir lire pour s'occuper en attendant de la visite ou que les pompiers l'embarque quand ça allait être la fin pour lui

Merci beaucoup pour ton avis ! Oui en effet commencer par la partie 2 ça a du être un peu déstabilisant ! 
D'autres parties arrivent, les chapitres sont déjà prêts, faut juste que j'ai un jour off   
Ça me fait vachement plaisir que ça te plaise ! La fic veut dire beaucoup pour moi. Et le fait qu'elle soit sur ce forum aussi !