L'Alakazam qui ne voyait pas [Aventure/AAML] TERMINEE

Sacha ouvrit difficilement les yeux. Pikachu, à ses côtés dans le lit que l’on leur avait prêté, dormait toujours d’un air paisible. Pourtant si Sacha devait qualifier sa propre nuit, "paisible" serait bien le dernier mot qu’il emploierait.

En effet, en plus d’avoir fait des cauchemars affreux toute la nuit, le jeune dresseur avait été réveillé en sursaut vers deux heures du matin par les cris d’Ondine. Le jeune homme s’était alors aussitôt levé pour voir ce qu’il arrivait à son amie, mais la porte était restée close. A priori, Ondine ne souhaitait pas partager ce qui l’avait tant effrayé. Sacha était déçu. Il savait qu’il ne pas pouvait demander la lune et qu’il devait déjà être reconnaissait pour ce qu’il avait présentement, mais il espérait quand même pouvoir retrouver la même complicité avec Ondine que celle qu’il avait eu avec elle, il y a bien longtemps.

- J’en demande sûrement trop… Murmura doucement Sacha, pour ne pas réveiller Pikachu.

Le dresseur se leva et enfila les mêmes vêtements que la veille. A la fenêtre, le soleil commençait doucement mais sûrement sa lente ascension. Ses rayons orangés commençaient déjà à percer les quelques nuages de l’oppressante nuit qu’il laissait derrière lui.

- Pikachu ? Pikachu, il faut se lever… Chuchota Sacha en secouant légèrement la souris électrique du bout des doigts.
- Pikaaa…. Maugréa Pikachu, qui aurait bien voulu rester couché.
- Je sais… Moi aussi j’aurais préféré passer la matinée au lit… Mais il est 5h du matin et si ce n’est pas moi, c’est Morgane qui va venir taper pour nous faire sortir de là…

Et comme si elle avait lu dans ses pensées, la championne de l’arène, fraiche, éveillée et motivée, assena trois coups légers à la porte de la chambre de Sacha, ce qui le fit sursauter.

- Sacha ! Pikachu ! Debout ! On part dans une demi-heure ! Descendez manger ! On n’a pas de temps à perdre !

Sacha n’eut même pas le temps de râler, qu’il entendit le pas de Morgane s’éloigner et taper à la porte de la chambre voisine, où celle-ci répéta le même discours. Le jeune homme fit son sac à regret et quand Pikachu fut enfin réveillé, il le posa sur son épaule. Son ami électrique se laissa faire, encore somnolent.

A peine eut-il ouvert la porte et se trouva-t-il dans le couloir trop fortement éclairé pour cette heure matinale, que Sacha tomba nez à nez avec Ondine. La jeune femme semblait complètement ailleurs, de larges cernes s’étendaient sous ses yeux, elle était toute échevelée et ses yeux étaient un peu rouges.

- Ondine ? Ça va ? Tu as pu te rendormir quand même un peu la nuit dernière ? S’inquiéta Sacha.
- Mmmm… Non pas vraiment, marmonna la jeune femme.
- Je suis désolé… Bon, et bien, en tout cas tu pourras dormir dans la voiture au moins, ne t’en fais pas…
- Oui voila, c'est ça, je ferai ça… Maugréa la jeune femme, visiblement de très mauvaise humeur.
- Ondine ? Ben qu’est-ce qu’il y a ? Ça va, tu sais, j’ai mal dormi moi aussi…
- De toute façon, ça ne sert à rien que je vienne aujourd’hui, lança la dresseuse dans la conversation, comme cela, sans avertissement.
- Quoi ? Pourquoi tu dis ça ? Fit Sacha, surpris.
- Ben oui… Marmonna Ondine. Au final, je viens, mais s’il faut se battre, entre Morgane et toi, je ne servirai à rien.
- Qu’est-ce que tu racontes ? Répondit Sacha, en prenant le bras de son ami. Tu es une dresseuse exceptionnelle !

Ondine glissa son regard sur Sacha. Sacha. Toujours le même. Certes un peu plus mature, mais bon. Sacha, toujours là, à la regarder avec ses grands yeux pleins de bonnes intentions… Elle n’en pouvait plus. La jeune femme s’éloigna de l’emprise de son ami.

- C’est bien la première fois que tu me dis ça…
- Ah bon ? Ah mais ne t’inquiètes pas, je me considère toujours comme le meilleur ! Plaisanta Sacha en faisant un clin d’œil à son ami, pensant réchauffer l’atmosphère.

Ondine n’apprécia pas du tout la plaisanterie et répondit, excédée :

- Chut. Pitié, juste, tais-toi.
- Ondine… Allez… Et puis on vient de se retrouver, tu ne vas pas partir tout de suite quand même… Lui dit Sacha, accompagnant ses propos d’une petite mine de chien battu.

Ondine soupira, ne pouvant pas croire ce que Sacha disait et qu’elle considérait comme des absurdités. Son rêve, ou cauchemar plutôt, l'avait déprimé au plus haut point. Elle ne se sentait plus la volonté de faire quoi que ce soit, après tout, à quoi bon...

- Voilà, je vais venir, je vais agiter mes pompons, et puis tu rentreras chez toi et je n’entendrais plus parler de toi jusqu’à la prochaine catastrophe…
- Mais… Mais hier, tu m’as dit que tu me donnais une seconde chance… Fit Sacha, dépité.

Pendant quelques secondes, Ondine s’en voulut.
Qu'est-ce que tu as ma vieille ? Se dit-elle. Tu veux juste que Sacha s'énerve, c'est ça ? Bonjour l'adulte responsable...
La jeune femme était déçue d'elle-même. Et énervée en même temps. Et fatiguée. Très fatiguée.

- Je… Je suis désolée, j’ai mal dormi, je suis épuisée, répondit-elle en se prenant la tête dans les mains. Je devrais peut-être juste rentrer à mon arène et continuer ma petite vie. Jude ne répond même plus à mes appels…
- Ondine…

Sacha posa son sac et franchit les quelques centimètres qui le séparaient de son amie pour la prendre dans ses bras. Il avait fait cela sans réfléchir, ce qui le surprit lui-même. Contre lui, Ondine ne bougeait pas, elle s’était complètement crispée. Elle resta immobile un instant et repoussa Sacha.

- Ondine…
- Laisses-moi, chuchota la jeune femme.
- Ben dis-moi ce que je peux faire…
- Rien, tout va bien, répondit la jeune dresseuse sèchement, replaçant ses cheveux derrière ses oreilles.
- Tout va bien ? C’est une blague ? Faudrait être aveugle pour voir que ça ne va pas ! S’emporta Sacha.
- C’est vrai ?! Tu le vois maintenant ? Et bien, il t’en aura fallu du temps ! Mais désolé de te dire que tu arrives quelques années trop tard ! S’énerva la jeune femme.
- Quoi ? Mais qu’est-ce que tu racontes ?
- Ah tu m’énerves ! Lança Ondine en prenant la direction des escaliers.
- Ondine ! Reviens !
- Non laisses tomber ! Je descends, sinon on va se disputer ! Et nos disputes sont bien le seul truc qui ne me manquait pas depuis que tu es parti !

Ondine disparut en bas des marches et Sacha se retrouva seul avec Pikachu, dans le couloir désert, les bras ballants et la mine déconfite. Il n’était pas certain de bien avoir compris ce qu’Ondine venait de dire. Dans tous les cas, commencer la journée ainsi lui avait fait énormément de peine, surtout que lui aussi était exténué. Et qu’il n’avait surtout aucune envie de retourner dans la grotte de la route 25. Aucune envie.

Dire qu'il venait à peine de retrouver son amie. Il se souvenait quand il avait retrouvé ses esprits et reconnu Ondine au beau milieu de ses pensées enfumées, et qu’il l’avait prise dans ses bras… Est-ce qu’il allait la perdre à nouveau ?

- Pikachu ? Tu crois que c’est de ma faute tout ça ? Qu’est-ce que je pourrais faire pour me rattraper ?
- Pika… Répondit la petite souris électrique, elle aussi à priori dépassée par la tournure des évènements.

Depuis Safrania, ils en avaient pour combien de temps en voiture ? Quelques heures ? Sacha soupira longuement, le trajet allait être long si Ondine décidait de les accompagner. Mais si elle ne venait pas, ce serait pire.

- Viens Pikachu, on va se recoucher, rouspéta Sacha, défaitiste.
- Pikapika ! Lui répondit son ami, en l’électrocutant très légèrement d’un air de reproche.
- Oui, je sais je sais, je plaisantais… Bon, allons-y…

Et Sacha descendit lui aussi les escaliers pour rejoindre le salon, où Morgane, Robin, et il l’espérait, encore Ondine, l’attendaient.



Pendant ce temps, dans un endroit inconnu pour les non-initiés, l’humeur n’était pas plus festive. Deux estomacs gargouillaient vivement.

- Bonjour, puis-je vous faire patienter avec ces quelques biscuits ? Fit cérémonieusement une jeune femme en uniforme noir, orné d’une lettre R rouge vif, en tendant un plateau d’argent copieusement garni vers les deux peut-être futurs clients qui attendaient.

Enfin, futurs clients… Se demanda la jeune-femme en repartant la tête baissée. Ils font quand même bien pitié ces deux-là, avec leurs vêtements usés, leurs cheveux sales et leur air idiot. Mais bon, ne nous fions pas aux apparences. La jeune femme se retourna quelques secondes pour voir que les deux zigotos avaient déjà englouti la totalité du plateau apéritif, en en mettant autant dans leur bouche que sur le parquet vernis. Dégoutée, elle repartit vite fait bien fait et ne leur reproposa plus rien pour l’attente.

- Jessie… J’ai encore faim…
- Moi aussi…
- Tu crois que le boss va nous recevoir bientôt… Ça fait deux heures qu’on attend…
- L’ex-boss, James. L’ex-boss. Et on est déjà bien contents qu’il ait accepté de nous recevoir, alors tais-toi et patiente.

Tandis qu’elle finissait sa phrase, la lourde porte en bois massif qui les séparait du patron s’ouvrit dans un silence absolu.

« Entrez » fit une voix grave et familière.

Jessie et James se levèrent précipitamment, essuyèrent les miettes sur leurs vêtements et rentrèrent dans la grande pièce sans un mot. Ils entendirent la porte se refermer dans leur dos, toujours sans le moindre bruit.

Les deux énergumènes se trouvaient à présent dans une immense salle éclairée par la lumière de nombreuses fenêtres. Dans cette salle immense, il n’y avait rien, mis à part un bureau fait du même bois que la porte, loin, loin devant eux. Un homme, l’air sévère, d’un charisme imposant, trônait sur une grande chaise en cuir noire. A ses côtés se tenaient deux Persians. L’un deux tourna immédiatement la tête vers les nouveaux arrivants et les toisa arrogamment, pour finalement retourner à la main de son maitre qui le caressa sans rien dire.

Le cœur de James se serra dans sa poitrine. Il regarda Jessie, intouchable. Pourtant, il aurait juré que ses yeux s’étaient fait plus brillants.

Ah Jessie, quelle femme ! Se dit-il. Moi ça me donne la nausée tout ça…

- Jessie. James. Vous avez dit avoir une information capitale à m’annoncer. J’espère qu’elle l’est et que vous ne m’avez pas fait perdre mon temps. Encore. Sinon...
- Non ! Boss ! Enfin ! Ex-Boss ! Je ! Enfin, oui nous avons une info… Bégaya James, raide comme un piquet.

Il fut interrompu dans ses balbutiements par Jessie qui lui écrasa violemment le pied avec son talon. James sentit les larmes lui monter aux yeux sous l'effet de la douleur, mais il ne dit rien. Sa coéquipière prit alors la parole :

- Mr. Giovanni, nous avons effectivement une information de la plus haute importance à vous donner. Cela concerne le Pokémon le plus puissant dont nous ayons entendu parler ses dernières années.

Pour la première fois depuis leur arrivée, Jessie et James virent briller quelque chose dans les yeux jusque là certes perçants, mais inexpressifs, de leur ancien patron. Ils y virent de la convoitise.

- Intéressant. Continuez Jessie, fit Giovanni, en continuant à caresser ses Persians.
- Je n’ai rien d’autre à ajouter monsieur, répondit Jessie froidement.
- Pardon ? Rétorqua Giovanni.
- Oui monsieur. Le reste à un prix.

James tourna la tête, ébahi, vers sa coéquipière.

Mais elle est folle ? Se demanda-t-il.

Un sourire malsain naquit sur le visage de Giovanni. Le chantage. Les affaires. Son terrain de jeu. Jessie ne le savait pas encore, mais elle venait de perdre la partie.

- Et bien Jessie. On s’affirme à ce que je vois. Que veux-tu ? Minauda le chef de la Team Rocket.
- De l’argent évidemment.
- De l’argent ? Bien sûr, où avais-je la tête... Et combien veux-tu ?
- Assez pour ne plus avoir à revenir ici, siffla Jessie, qui ne bronchait pas.
- Jessie, Jessie, Jessie… De l’argent… Mais vous m’avez coûté bien trop cher déjà, je n’ai plus d’argent pour vous…
- Alors, ré-embauchez-nous, répondit Jessie, dont la voix commençait à trahir une hésitation.
- Vous réembaucher ? Vraiment ? S’amusa Giovanni, en pivotant légèrement sur sa chaise. Je ne crois pas non. Vous renvoyer est la meilleure chose que j’ai pu faire ces dernières années.

Giovanni accompagna ses propos d'un rire inquiétant et Jessie ne répondit pas. Elle sentait une goutte de sueur glisser le long de sa colonne vertébrale. Elle savait que son ex-patron était un homme pernicieux, mais elle avait encore une once d’espoir qu’il ait le sens de l’honneur.
A priori non.
Elle avait joué, mais elle était en train de perdre.
Jessie tourna les yeux vers James. Son coéquipier lui avait involontairement agrippé le bras.

- Jessie, James, enfin. Je savais que vous étiez stupides, mais à ce point là ? Articula Giovanni d’un ton désormais calme et froid. Mais ces informations, vous allez me les donner, que vous le vouliez ou non.

A l’instant où il disait ses mots, il dut blesser l'un de ses Persians, car l'un des deux Pokémons partit en trottinant, accompagnant sa démarche maladroite d'un gémissement plaintif.

Giovanni claqua des doigts. Jessie et James se paralysèrent.
Une horde de plusieurs Démolosses fit irruption dans la pièce.

La portière métallique s’ouvrit dans un claquement sec et les corps encore inanimés de Jessie et James furent balancés sur le chemin de terre sans une once d’empathie. La portière se referma aussi vite qu’elle s’était ouverte et la longue voiture noire aux vitres teintées s’en alla dans un vrombissement de moteur sourd, soulevant d’importantes volutes de poussières dans l’air.

James fut le premier à ouvrir les yeux. Le goût de la terre mélangé à celui de son sang l’avait ramené à lui. Son corps entier le faisait souffrir et il avait du mal à y voir clair. Sa vision était voilée, surtout vers la gauche. Il s’appuya sur ses mains pour se redresser et sentit avec douleur les graviers du sentier rentrer dans les écorchures de ses paumes meurtries.

Jessie ! Où est-elle ? Se demanda-t-il, la boule au ventre.

L’homme aux cheveux bleus tourna difficilement la tête et son regard tomba sur le corps de Jessie, gisant à côté de lui, sur le dos. Sa cage thoracique se soulevait légèrement, seule témoin que la femme était encore vivante. En effet, Jessie était méconnaissable. Elle était couverte d’hématomes de la tête aux pieds, ses avant bras lacérés saignaient encore.

- Jessie ? Jessie ?! Tu m’entends ?! Paniqua James, en secouant légèrement sa coéquipière.
- Mmm… James… J’ai mal… Murmura celle-ci dans un souffle.
- Oui… Moi aussi… Chuchota James, momentanément rassuré, en s’efforçant d’arrêter ses larmes.
- James, je suis déso…
- Chut, chut… Chut… Ne dis rien, ça va aller… Ne parles pas, garde tes forces…

James replaça quelques cheveux poisseux de Jessie qui collaient aux yeux de la pauvre femme et caressa son front du bout des doigts, pour y finalement y plaquer sa main fébrilement. Comme il le soupçonnait, celui-ci était brûlant.

Son amie était beaucoup plus amochée que lui, il fallait absolument qu’il trouve du secours. Si Jessie commençait à avoir de la fièvre, c’est que ses blessures s’infectaient… L’ancien membre de la Team Rocket essaya tant bien que mal de remettre son amie sur pieds.

- Ça va Jessie, tu tiens debout ?

La femme d’habitude si téméraire ne répondit pas et vacilla, s’agrippant à l’épaule de James. Elle marmonna quelque chose d’incompréhensible.
Sûrement la fièvre qui parle, se dit James.

- Courage, tiens bon… Ne t’inquiète pas, je vais nous sortir de là, on va y aller doucement..

Jessie eut l’air d’y mettre toutes ses forces et toute sa volonté, mais parvint laborieusement à mettre un pied devant l’autre. Puis, le suivant. Et encore.

- C’est bien Jessie, c’est bien…

Leurs jambes tremblaient, mais Jessie et James étaient toujours debout. James était écœuré que ceux qu'ils considéraient il y a quelques années encore comme leur famille les ai balancés ici. Ils n’avaient même pas pris la peine de les tuer. Des morts dans l’enceinte du fief de la Team Rocket, qui plus est dans le bureau du patron, cela ne faisait certes pas belle impression. Alors que des morts perdus sur le bord de la route, qui s’en soucierait ?

James regarda autour de lui. Son champ de vision se rétrécissait de plus en plus. Il était en perdre la vue de son œil gauche. L’homme tenta de garder son calme, mais il ne savait pas du tout par où aller. D’habitude, c’était Jessie qui prenait ce genre de décision. Mais aujourd’hui c’était différent, il fallait qu’il les sorte de là.

- De toute façon, perdus pour perdus… Marmonna-t-il…

Et il prit une direction au hasard.

Plus il avançait, et plus James sentait ses forces qui le quittaient, comme s’il les épuisait au compte goutte derrière lui. Après quelques minutes de « marche », les deux blessés arrivèrent au niveau d’un panneau que James eut toutes les difficultés du monde à lire :
« Vous êtes sur la route 25 »

La route 25 ? Mais ce… Ce n’était pas là qu’était sensé se trouver ce fameux Pokémon qui avait failli leur coûter la vie ? Se demanda l’homme affaibli.

La Team Rocket devait déjà être à sa recherche et les avait simplement abandonnés sur le chemin, comme de vulgaires… Non, il ne fallait pas qu’il se laisse aller, il fallait qu’il continue. Le poids de Jessie se faisait de plus en plus lourd sur son épaule, c’est presque lui qui la portait entièrement maintenant.

- Allez Jessie, tiens bon… Souffla James à sa coéquipière quasi inconsciente.

Il tenta de reprendre la route, mais ses jambes ne voulaient plus le suivre et il s’écroula, emportant Jessie avec lui. Le peu de force qui lui restait lui fit lever la tête. Il lui sembla voir une silhouette s’approcher dans la lumière. Une silhouette qui marchait, marchait, marchait plus vite, puis qui se mit à courir. Il entendit un sac atterrir à côté de lui, un lourd sac plein d’herbes et de baies. Enfin, il lui semblait, il ne savait plus trop… Un visage flou se pencha vers lui. Il sentit de longs cheveux bruns frôler son visage endolori.

- Monsieur ? Monsieur ?! Vous m’entendez ?! Fit une voix lointaine.

De grands yeux gris flottaient devant les siens comme deux fantômes qui danseraient pour lui.

- Monsieur ?! Monsieur !!! Fit un vague écho dans son esprit.

Qui était-ce ? Un ange ? Se demanda James.
Et il perdit connaissance.



Loin de là, au-delà de la grotte mystérieuse, de l’Alakazam fou, de la route 25 et d’Azuria, Sacha appréhendait sa journée comme il en avait rarement appréhendé une. En effet, le jeune dresseur, loin de se douter de ce qu’il était en train d’arriver à ses adversaires de toujours et de ce que tramait la Team Rocket, se trouvait lui, face à un problème beaucoup plus terre à terre, qui aurait pu sembler ridicule à n’importe qui, mais qui pour lui était loin de l’être : Ondine l’accompagnerait-elle ou non ?

Il doutait de pouvoir affronter seule cette situation affreuse dans laquelle il s’était retrouvé la dernière fois. Peut-être qu’il devrait simplement être honnête et lui dire, qu’il avait besoin d’elle… Mais la jeune fille avait l’air assez obtus aujourd’hui et Sacha n’était pas certain qu’une conversation sérieuse soit vraiment efficace.

Il débarqua donc, hésitant, dans le salon finalement désert et entendit les cris de Morgane à l’extérieur de l’arène qui lui sommait de se dépêcher, ponctuant ses propos de petits coups de klaxon légèrement agressifs. Le jeune homme eut à peine le temps de saisir une poignée de petites barres de céréales dans la boite qui avait été miraculeusement laissée ouverte sur la grande table. Puis, il fit un petit détour rapide par la cuisine pour attraper au vol une pomme pour Pikachu et se rua dehors.

A l’extérieur, il vit la voiture de Morgane qui trônait dans l'allée. Grande, basse, sombre, sûrement très vieille et dont on avait d’ailleurs l’impression qu’elle sortait tout droit des années 50. La championne vit le regard de Sacha, à priori pas très emballé d’embarquer à bord de ce cercueil roulant, et descendit la vitre pour lui crier :

- Allez monte Sacha ! Ça va faire du bien de la décrasser un peu cette voiture !

C’est bien ce que je pensais, se dit Sacha, encore plus dépité. Cela devait faire bien longtemps que ce tombeau n’avait pas roulé. Enfin bon, au point où il en était...

Lui et Pikachu se dirigèrent donc vers la voiture et s’installèrent à l’arrière. Sacha fixa quelques secondes la banquette vide d’un regard triste et soupira longuement.
Robin, quant-à lui, était déjà assis sur le siège passager. Visiblement, il prolongeait sa nuit, ronflotant légèrement.

Fataliste, Sacha attendait que Morgane démarre, mais celle-ci ne semblait plus si pressé.

- Euh… Morgane ? Dit Sacha en baillant. On fait quoi là ? Parce que quitte à y aller, autant partir maintenant, que ce soit vite termi…
- On attend Ondine, elle est au téléphone. A priori c’était urgent, soupira Morgane, les mains sur le volant, impatiente de prendre la route.
- Ondine ? Elle… Elle vient ?!
- Pourquoi est-ce qu’elle ne viendrait pas ? Répondit Morgane, jetant un regard à Sacha qui laissait très bien deviner qu’elle ne pensait pas sa question.
- Non pour rien… Marmonna Sacha, s’enfonçant dans son dossier trop dur.

Effectivement, quelques minutes plus tard, une des portières arrières s’ouvrit et Ondine, qui semblait en meilleure forme que précédemment, s’engouffra à son tour dans la voiture. Elle eut à peine le temps de refermer derrière elle que Morgane avait déjà démarré sur les chapeaux de route.

Tandis que les deux jeunes gens bataillaient pour mettre leurs ceintures de sécurité, Morgane leur lança l’air d'un ton tout à fait neutre :

- Bon les jeunes, la route sera longue, alors pas de querelle hormonale s’il vous plait. Du silence.

Ondine et Sacha se regardèrent surpris et un peu gênés et ne répondirent pas. Mais effectivement la route était longue et arrivés à l’entrée d’Azuria, Sacha craqua et se pencha vers Ondine pour lui chuchoter à l’oreille :

- Merci d’être venue.

La jeune femme ne répondit pas, mais lui sourit, ce qui mit du baume au cœur du jeune dresseur.

- Ça a l’air d’aller mieux… C’était Jude au téléphone ? Continua de chuchoter Sacha.

Ondine approuva d’un hochement de tête.

- Ça… Ça va mieux ? Hésita Sacha.
- Oui… Enfin je crois, il n’était pas particulièrement de bonne humeur, mais il ne s’est pas énervé comme la dernière fois… Finit par répondre doucement Ondine.
- Ah tant mieux… Je suis content pour toi, mentit à moitié Sacha, dont une partie de lui ne pouvait qu’être blessé par une éventuelle réconciliation entre les deux fiancés. Ondine ?
- Mmm ? Répondit la jeune femme en détournant son regard de la vitre.
- Euh non rien..
- Ah… Bon, fit Ondine, masquant toute émotion dans sa voix.

Décidément, malgré toute sa bonne volonté, il n’arriverait rien à lui dire. Surtout pas avec Morgane, qui leur lançait de temps en temps des salves de regards inquisiteurs.

Ondine s’était retournée  vers sa vitre et regardait le paysage défiler devant elle.
Sacha n'avait qu'une envie : Stopper la voiture, sauter sur son Arcanin et s'enfuir le plus vite possible. Mais il y avait Ondine... Et ce Pokémon dangereux... Sacha soupira. Entre l’atmosphère tendue qui régnait dans l’habitable et la raideur de son dossier, faire un petit somme allait s’avérer compliqué.

- La route sera longue, marmonna-t-il en reprenant les paroles de Morgane.

Il finit par néanmoins par trouver le sommeil dans une position peu confortable.

C’est quand la voiture trop basse de Morgane se prit un dos d’âne à pleine vitesse que Sacha se réveilla en sursaut. Il vit Pikachu qui se tenait sur les genoux d’Ondine, les oreilles rabattues. La jeune femme avait le visage blanc et crispé et se tenait fermement à son siège. L’impact avait même réveillé Robin qui avait passé, jusqu’à présent, l’intégralité du voyage à récupérer de sa nuit trop courte.

- Euh… Chérie…. Tu peux ralentir un peu s’il te plait, fit-il à sa femme.
- Hors de question, on est presque arrivés ! Répondit Morgane, concentrée, les mains agrippant fermement le volant en cuir patiné.

Presque arrivés ? Se demanda Sacha, tandis que Robin abandonnait l’idée de raisonner sa femme obstinée.

Sacha tourna la tête et regarda à travers la vitre. Effectivement, il n’eut pas trop de mal à reconnaître la route 25. Dire qu’il la parcourait en sens inverse, il y a peu, sur le dos de son fidèle Arcanin. Le fait d’y repenser fit frissonner d’angoisse le jeune dresseur. Il était mal à l’aise, devoir retourner là-bas...

Ondine dut comprendre les craintes de son ami, car malgré les secousses répétées, elle se détacha et réussit à pendre place aux côtés de Sacha, posant délicatement sa main sur la sienne.

- Hey Sacha… Ne t’inquiète pas, ça va aller, chuchota-t-elle.

Sacha ne dit rien et prit la main d’Ondine, qui se raidit quelques instant, mais qui ne la retira pas.

Ca va ce n’est qu’un ami, je peux lui tenir la main quand même, se dit-elle, en pensant à Jude. Oui, on ne va pas en faire tout un plat…

En tout cas, si on lui avait dit il y a quelques semaines que son vieil ami Sacha ferait à nouveau irruption dans sa vie comme cela, elle aurait eu bien du mal à y croire. Mais maintenant qu’il était là, elle se remettait de plus en plus en question sur les choix qu’elle avait fait de son côté durant ces années. Étaient-ils les bons ? Elle repensa à son cauchemar. Elle ne pensait pas que ces retrouvailles, qu’elle espérait secrètement depuis longtemps, chambouleraient autant sa petite vie. Parfois, elle y pensait. Tout plaquer. Repartir à zéro dans son rêve de devenir Maître Pokémon Eau. Avec Sacha à ses côtés. Mais échanger sa vie paisible à l’avenir certain contre cela… Elle ne savait pas.
Et si Sacha partait à nouveau ?
N’était-elle vraiment qu’une amie pour lui ?
Il avait quand même gardé son mouchoir tout ce temps…

Elle soupira et posa nonchalamment sa tête contre l’épaule de son ami. Elle en avait assez de réfléchir. Sacha, surpris mais heureux de cette démonstration d’affection inopinée, n’eut pas trop le temps d’apprécier le moment qu’une nouvelle secousse vint ébranler l’habitacle. Ondine se blottit alors un peu plus contre lui, ce qui ne déplut pas au dresseur.

- J’en ai marre, j’en ai marre, j’en ai marre ! Maugréa-t-elle, ce qui eut le mérite d’amuser le jeune homme.
- Ne t’inquiète pas, ça sera vite fini, murmura Sacha d’un ton complice.

Sa voix était douce et Ondine pouvait sentir le souffle du jeune homme sur son visage.

- Dis-moi qu’elle va vite le capturer ce Pokémon de malheur… Fit la jolie rousse.
- Ah ça, je ne sais pas. Tu te souviens de ce qu’il nous a fait ? Morgane est forte, mais ce Pokémon est vraiment dangereux… Mais on sera là pour l'aider !
- Tu crois qu’on va y arriver ?
- Bien sûr ! Et puis tu oublies avec qui tu es ! Répondit Sacha d’un ton faussement orgueilleux.
- Et c’est repartit… Plaisanta Ondine.
- De toute façon, renchérit Sacha, plus sérieux. Cet Alakazam ne va pas bien. Il avait vraiment l’air mal en point quand je l’ai vu. A mon avis, il a du mettre une grosse partie de son énergie dans l’attaque qu’il m’a lancée. Alors s’il n’est pas encore entièrement remis,  je pense qu’on a une chance.
- Oui, tu dois avoir raison, répondit doucement Ondine. Pfff… Quand même, je préférerai être dans mon bassin, à nager avec mes Pokémons Eaux.

A peine eut-elle prononcé ces mots qu’elle les regretta. Cela sous entendait en effet qu’elle se languissait de pouvoir rentrer chez elle. Heureusement, Sacha avait l’air plus préoccupé par ce qu’il allait devoir affronter et ne semblait pas avoir relevé ce qu’elle venait de dire. Ou alors, il cachait parfaitement bien ses émotions.

La route dura encore de longues minutes et le reste du trajet fut particulièrement inconfortable. Personne ne prononçait mot, essayant de respirer calmement, tandis que Morgane filait droit devant elle au volant de son abomination sur roues.

Sacha en venait étrangement à se dire qu’il aurait aimé que le trajet ne s’arrête jamais. Que la voiture continue à filer comme cela, la tête d’Ondine posée sur son épaule, sa main dans la sienne. Ce qu’elle avait dit, sur le fait d’avoir hâte de rentrer chez elle, l’avait blessé, même s’il avait tout fait pour ne pas le montrer. Il aurait aimé lui dire à quel point elle comptait pour lui. A quel point il aimerait qu’elle reste avec lui. Mais il y avait Jude, elle allait se marier, il ne pouvait pas. Cela n’aurait pas été correct.
Et comment savoir si Ondine partageait ses sentiments ?
Certes, elle lui avait offert ce mouchoir, mais il était parti longtemps, et les choses avaient changées. Ses sentiments aussi, avait du changer.

Soudain, la voiture subit un choc beaucoup plus violent que d’habitude, ce qui eut pour effet immédiat de faire sortir Ondine et Sacha de leur léthargie mélancolique. Morgane arrêta immédiatement la voiture, le souffle court.

- C’était… C’était quoi ça ? Se risqua Ondine.
- Pas un dos d’âne, répondit Morgane, l’air inquiet. Sortez de la voiture !

Les passagers sortirent tous expressément.

- Regardez ! Qu’est-ce que c’est que ça ? Fit Ondine en pointant du doigt un point lointain d’où s’échappait une colonne de fumée noire.
- Arcanin Go ! Fit Sacha, sans réfléchir, en lançant sa Pokéball devant lui.

Le majestueux Pokémon feu apparut devant lui. Avec Pikachu sur son sac à dos, Sacha sauta sur son Arcanin.

- Sacha ! Qu’est-ce que tu fais ? Lança Ondine en courant vers lui.
- Je vais voir ce qu’il se passe ! Je vais couper à travers bois ! J’irais plus vite avec Arcanin. Tu es prêt Pikachu ?
- Pika pika ! Confirma le Pokémon, des petits éclairs sortant de ses joues.

Le jeune homme qui, quelques minutes auparavant, semblait assez peu sûr de lui avait disparu pour laisser place au Sacha qu’Ondine chérissait dans ses souvenirs.
L’adrénaline coulait déjà dans ses veines du jeune dresseur. Il fallait qu’il aille voir ce qu’il se passait. Et l’Alakazam… Il prendrait sa revanche. Si Ondine venait avec lui, il pouvait essayer, il pouvait y arriver. Il fallait qu’il arrête de se lamenter sur son sort. Il était Sacha Ketchum, du Bourg Palette ! Maitre Pokémon bon sang !

Sacha tendit la main à Ondine :

- Tu montes ? Fit-il, sérieux.

Ondine fixa épeurée l’Arcanin. La dernière fois qu’elle en avait monté un… C’était il y a si longtemps… Non, quitte à être venue jusqu’ici, il ne fallait pas qu’elle abandonne maintenant. Sacha avait besoin d’elle. Elle prit la main du jeune homme, enfourcha le grand Pokémon et agrippa Sacha par la taille.

- On n’est plus très loin de la bifurcation qui va vers la caverne. C’est sûrement là-bas qu’a eu l’explosion, fit Sacha. Si il y a un incendie, tes Pokémons Eaux nous seront très utiles…

Ondine approuva d'un hochement de tête. Elle passa en revue les Pokémons qu’elle avait pris avec elle : Léviator, Stari, Lamentine et Amphinobi. Elle devrait s’en sortir.

- Morgane ? Robin ? Vous nous suivez en voiture derrière ? Demanda Sacha en se retournant vers la championne de Safrania et son époux. Hein ?! Mais ?
- Ne t’inquiètes pas pour nous ! Répondit Morgane. On te suit, mais par les airs !

La championne se tenait avec Robin sur un magnifique Dracolosse à  l'air bienveillant, mais d’une taille impressionnante.

- Un Dracolosse ?! Mais Morgane, je croyais que tu n’avais que des Pokémons Psy !
- Il n’est pas à elle ! Lança Robin en faisant un clin d’œil au dresseur. Elli est mon ami depuis de longues années déjà ! Il commence à se faire vieux et il ne peut plus voler de trop longues distances comme avant, mais c’est un battant !

Sacha n’en croyait ni ses yeux, ni ses oreilles. Robin ne lui avait pas dit qu’il possédait un tel Pokémon ! En avait-il d’autres ?

Une odeur de brûlé ramena le dresseur à sa réalité. Il sentait les bras d’Ondine qui resserraient leur étau autour de sa taille.

- Parfait ! Alors on se retrouve là bas ! Cria-t-il. Allez Arcanin, c’est parti ! Vit-Extrême !

Comme à son habitude, Arcanin devina les pensées de son dresseur avant même que Sacha n’eut le temps de finir de prononcer ses mots et fila à travers bois, évitant troncs d’arbres et denses feuillages.

- Ca va Ondine ?! Cria Sacha
- Oui ! Toujours là !
- Accroches-toi bien hein !
- Ne t'inquiètes pas pour moi, regardes devant toi !

Après quelques minutes de courses effrénée, Arcanin bondit hors des bois et atterrit sur un petit chemin de terre que Sacha reconnut immédiatement.

- Allez Arcanin continue, c’est au bout du chemin !

Le Pokémon reprit sa course à vive allure, pour s’interrompre devant un nuage de poussière et de fumée sombre. Un bruit sourd retentit au dessus de la tête des jeunes dresseurs et un souffle puissant remua davantage la poussière et creusa la terre. Sacha se mit la main devant les yeux. Il n’y voyait pas grand-chose à cause de la lumière aveuglante du soleil, mais il lui sembla apercevoir un hélicoptère s’éloigner.

Le nuage finit par se dissiper un peu et deux silhouettes habillées de noir se matérialisèrent. Sacha fronça les sourcils. Derrière les deux arrivants, se tenait l’entrée de la caverne. Enfin, ce qu’il en restait, car on eut dit que tout avait implosé et c’était effondré. Ce n’est plus qu’un tas de gravats immense, se tenant aux cotés d’un autre tas de gravats et ainsi de suite.

Les deux étranges personnages s’avancèrent. Une lettre R brodée en rouge brillait sur leur torse.

- La Team Rocket ! Firent Sacha et Ondine à l’unisson.

Les deux silhouettes en costume s’avancèrent dans la fumée et les flammes qui commençaient à venir lécher les racines des arbres aux alentours. Elles furent rejointes bientôt par d’autres silhouettes, elle-même rejointes par d’autres.

Mais qu’est-ce qu’il se passe ? Se demanda Sacha, ne sachant pas où donner de la tête.

- Sacha ! Ondine ! Firent Robin et Morgane, sautant du Dracolosse et courant vers les jeunes dresseurs. Qu’est-ce qu’il se passe ?

Les sbires de la Team Rocket ne dirent pas un mot et lancèrent tous des Pokéballs dans les airs. Des dizaines de Smogo et Smogogo apparurent devant le petit groupe qui entendit retentir d’une seule voix :

- Attaque Purée de pois !

Simultanément, tous les Smogo et Smogogo crachèrent leur attaque et on ne distingua bientôt plus rien.

S’ajoutant à la fumée du début d’incendie, le brouillard était oppressant et nos amis avaient beaucoup de mal à respirer. Sacha, avec Ondine sur son Arcanin, serrait très fort Pikachu contre lui. Morgane et Robin sentirent de nombreuses personnes les frôler et partir en courant, mais étouffés par la fumée âcre, ils ne pouvaient rien faire. Tout à coup, Morgane fut percutée et tomba violemment par terre, lâchant son sac en poussant un cri, se qui fit enfin réagir son mari.

- Elli ! Bat des ailes pour dissiper tout ça ! Eut du mal à articuler Robin.

Le Dracolosse battit violemment des ailes et commença à dissiper la fumée, ce qui prit bien quelques longues secondes tellement le brouillard était dense. Malheureusement, ses battements d’ailes propagèrent également les flammes qui dépassèrent la lisière des arbres. Quand le brouillard fut complètement dissipé, les dresseurs se retrouvèrent donc face à une place déserte et une forêt qui commençaient à s’embraser dangereusement.

Tandis que, vite, Ondine faisait sortir ses Pokémons Eaux et leur ordonnait d’essayer d’éteindre les flammes, la voix de Morgane, encore par terre, retentit :

- Mon sac ! Ils ont prit mon sac !
- Quoi ? Firent les autres, en essayant de retrouver une respiration normale.
- Ils ont pris mon sac ! Il y avait toutes mes Pokéballs dedans !