Voilà la suite comme promis ***
Chapitre 30 :Je ne sais pas depuis combien de temps je suis là mais en tout cas j'ai la tête qui me fait mal. Trop d'idées qui se mélangent, trop de pleurs. Mes yeux me brulent, ma poitrine aussi, et ma gorge est tellement serrée qu'elle me fait mal elle aussi. J'ai cessé de pleurer parce que à force je suis épuisée, mais je suis encore secouée de spasmes tant mon chagrin a été grand.
J'en suis là où je ne voulais plus jamais revenir. Dans cet état pathétique dans lequel je métais retrouvée il y a neuf ans. Vide, en larmes, coupée du monde et dépressive sans aucune autre perspective que le néant.
Je m'en veux ! Parce que je me suis battue pour en sortir ! J'ai souffert tant de mois. D'interminables semaines, seule. Je me revois si anéantie, tellement démolie par la tristesse que je n'avais plus goût à rien si ce n'est à m'occuper de mes pokémon, mes seuls fidèles compagnons.
Et j'avais dû me faire violence pour cesser de me morfondre et reprendre du poil de la bête, et j'avais eu tellement mal, la douleur m'avait telelment mise à terre, terrassée que je m'étais jurée de ne plus jamais aimer. De ne plus jamais L'aimer. Et j'avais trouvé refuge dans les bras de ces garçons. Un vulgaire lot de consolation qui je le savais parfaitement, n'aurais jamais le goût du prixque je convoîtais tant.
Puis Pierre était revenu auprès de moi et nous avions tissé des liens plus forts. Je me raccrochais à lui avec une force malsaine et malhonnête parce qu'à travers lui je retrouvais un tout petit peu de mon Sacha ! Je sais c'est bête ! Tellement bête ! Une autre larme. Je la balaie d'un revers de main.
Et je me repasse l'image que j'ai vu là bas dans ma cuisine, en boucle. Je suis maso c'est clair ! Surtout que mon esprit tordu en imagine plein d'autres. Eux deux en train de se câliner, dans les bras l'un de l'autre, lui, lui disant des mots d'amour, elle, qui sourie et qui l'embrasse. Eux deux ... faisant l'amour.
Cette dernière image m'arrache de nouveau une plainte douloureuse et une larme.
Mon esprit me torture. Je ne cesse de me demander "pourquoi". POurquoi est-ce que tout ça s'est passé ainsi? Comment en est-on arrivés là?
Je ne cesse de me le demander et je trouve la réponse et la rumine, avec rage. C'est la faute de mes soeurs ! Oui c'est à cause d'elles que j'avais dû rentrer à l'arène à l'époque et laisser Sacha derrière moi! C'est à cause de ce stupide titre de maïtre Pokémon aussi qu'il a continué à voyagé et qu'il m'a ignoré ! C'est aussi à cause de Pierre ! Il était le seul à pouvoir jouer les intermediaires entre lui et moi et il ne l'a pas fait ! C'est la faute de cette garce d'Iris qui a sûrement tout fait pour lui mettre le grapin dessus ! C'est la faute de Sacha qui s'est laissé prendre dans ses filets ! Mais pire que tout, c'est ma faute à moi !! Ma faute !! Ma put*in de faute !! Pourquoi je suis tombée amoureuse de lui? Pourquoi je l'ai laissé !! POurquoi je me remet dans cet état aintenant !! Je me déteste !!
Et je repleure ! Je n'en peux plus ! J'ai si froid. Je tremble, je grelotte de la tête aux pieds et mes yeux me font mal. Quant à ma tête, c'est devenue une boule de Bowling.
Il a cessé de pleuvoir mais la pluie abondante de tout à l'heure m'a laissée trempée dans ce froid glacial et je me sens mal. D'ailleurs j'éprouve beaucoup de difficultés à bouger mes doigts, même mes membres. Et puis c'est étrange cette ... cette sensation de ... de partir.
***
J'ouvre les yeux mais c'est étrange je suis dans... dans le brouillard??? Ouhla où suis-je?? J'essaie de bouger la main pour tâtonner autour de moi mais... wouaw ma main est lourde !
J'ai l'impression que chaque partie de mon corps pèse des tonnes. Et quand j'arive enfin à bouger mon bras c'est à ma tête que je porte ma main. Elle est en coton. D'ailleurs c'est bien simple j'ai l'impression d'être plongée toute entière dans du coton.
Il y a un bruit de fond derrière ce brouillard mais je n'arrive pas à distinguer ce que c'est. Un bruit chantonnant, grave. Un bourdonnement.
Et il se répète encore, et encore, sur la même intonation. Les yeux entre ouverts, dans ce brouillard épais apparait une ombre noire qui se profile au-dessus de ma tête. Et c'est de cette chose que provient le bruit grave et répétitif.
Un contact.Quelque chose de doux et chaud sur ma joue, puis sur mon épaule, mais toujours ce même bourdonnement lointain que je ne perçois pas et qui me fait mal à la tête, et qui vient de cette ombre noire au dessus de moi qui m'effraie. Qu'est-ce ??
La caresse douce et chaude se répète sur ma joue et m'aide à dissiper légèrement le brouillard. Et le bourdonnement devient légèrement plus audible.
_ Oooohiii !! Résonne ce bruit dans un écho.
Une nouvelle caresse, puis une sensation de chaud, sur mon front. C'est bon. C'est bienfaiteur. Le bourdonnement, ça y est je le distingue mieux, ça ressemble à une voix.
_ OhiIIiiII !!
Cela dit c'est pas clair encore. Et je ne peux rien répondre. Déjà parce que je ne comprends rien à ce qui se passe autour, ni dans quel état je me trouve, ni où je suis. Mais aussi parce que ma voix refuse de sortir.
Et les caresses sur ma joue et mon bras continuent.
Petit à petit les sensations semblent me revenir. Mais je me demande vraiment si c'est une bonne chose parce que j'ai mal partout, je suis courbaturée. J'ai chaud mais je frissonne de partout. C'est un paradoxe très désagréable. Mon estomac est lourd, ma tête me cogne, mes yeux me brûent encore.
Et je tousse ! Une quinte de toux qui m'arrache la gorge, et me réveil un peu plus.
_ Ondine !!
Ca y est cette fois je reconnais ce son. Mon prénom. Une voix à côté de moi que je reconnais. Rassurante et protectrice. Et à moins que je ne divague c'est la voix de Pierre.
Le coton dans lequel je flottais n'est plus là. A présent j'ai l'impression d'être couchée sur des cactus tant j'ai mal partout.
_ Ondine tu m'entends?
Je n'ose même pas prononcer un mot, ma gorge me fait un mal de chien. Mais à la place je fais un signe de tête. Un oui, puis un non. Parce qu'en fait je ne sais pas. Vais-je bien? Mieux qu'il y a quelques secondes apparement, car si j'en juge par ce que je comprend, j'ai perdu connaissance.
Mieux parce que je ne suis apparement plus dans cette ruelle roide mais dans lit douillet, avec Pierre à mes côtés.
Mais "non" parce que j'ai mal partout et qu'apparement j'ai une bonne température.
_ Dieu merci tu es parmis nous. Tout va bien Ondine tu es chez Daisy. Le docteur est dans la pièce à côté. Il t'a ausculté pour se faire une idée de ton état clinique mais il attend ton réveil pour te diagnostiquer. Tu as l'air bien malade.
J'approuve d'un signe de tête. Je ne suis capable de rien d'autre.
Quelques minutes plus tard, alors que mes esprits me reviennent toujours peu à peu, le docteur arrive.
_ Mademoiselle Williams, m'entendez-vous clairement?
Je fais signe que oui.
_ Très bien. Ne faites que répondre par oui ou non d'un signe de tête pour l'instant ça me convient. Et faites ce que je dis.
J'avais à présent les yeux grands ouverts et le distinguait nettement.
_ Suivez cette lampe des yeux sans bouger la tête.
Une petite lumière qu'il s'amusa à bouger de gauche à droite en cachant mes yeux les uns après les autres.
Puis il vérifia mes reflexes. Mon ouïe. Me fit faire quelques mouvements.
_ Maintenant dites-moi quelque chose.
Je dû alors parler, mais ma voix sortit toute enrouée.
_ Comme quoi?
_ Comme ça. Te souviens-tu de ce qui s'est passé?
_ Heum, quand?
_ Avant que tu ne perdes connaissance.
Je fis un effort de mémoire à l'aide de mon cerveau encore tout engourdi.
_ Heu oui je crois mais c'est flou. J'étais assise par terre, dehors. Et je me suis sentie mal et tout a tourné, puis plus rien.
_ Bon. Que tu sois encore un peu dans le flou est normal mais sinon d'un point de vu neurologique tout va bien. Ouvre la bouche s'il te plait.
Puis il m'osculta gorge, nez, oreilles, bronches. Ventre.
_ Bon et bien ma grande dans ton malheur tu as eu de la chance. Tu n'as qu'une bonne grippe je te conseil donc de rester au chaud et bien te soigner. De toute façon, je pense que tu ne seras pas suffisament en forme pour jouer aux héroïnes.
_ Oui Docteur je me soignerai.
_ Et tu te reposeras aussi ! N'est-ce pas !
_ Oui, promis.
_ Bon... je vais aller faire ton ordonnance et rassurer tes soeurs qui sont folles d'inquiétude à côté.
_ Ok doc ! Merci.
_ Bonne journée p'tite.
Nous sommes revenus aux traditionnels "doc" et p'tite", ça fait du bien. Il est trop cool ce doc, je suis obligée de la voir régulièrement pour mes certificats de santé donc heureusement que mes rapports avec lui sont aussi détendus.
Je n'ai pas le temps de rester seule bien longtemps, à peine vingt secondes après que le médecin aie quitté la pièce, la porte se ré ouvre sur Pierre qui se jette presque sur moi pour m'enlacer fort.
_ Bon sang Ondine tout va bien je suis rassurée ! Tu m'as fait peur idiote !
_ Pardon c'étais pas le but.
Il me déserre et me regarde dans les yeux
_ Justement c'était quoi le but? Pourquoi as-tu été retrouvée dans ce coin de la ville dans cet état? Qu'est-ce qu'il t'est arrivé?
Je fais un effort de mémoire mais elle fait peine à ressurgir.
_ Sacha a dit que tu avais quitté la maison à toute jambe. Il n'a pas compris et a essayé de te suivre mais il pleuvait c'était pas facile. Il ne t'as retrouvé qu'une bonne heure plus tard et dans cet état. J'aimerais bien comprendre ...
Oh puréé !! Tout me revient ça y est !! Sacha ! Iris ! Le baiser ! Ma confusion et mon chagrin, ma fuite, mes larmes ... et tout le reste.
Alors que ma peine et ma colère remontent doucement à la surface, Pierre continue car je ne lui réponds toujours pas
_ Il t'a emmenée jusqu'ici ensuite parce que c'était le plus proche. Il t'a porté à bout de bras d'ailleurs, pendant un bon kilomètre, ce garçon bien qu'inconscient est héroïque, ricane-t-il.
Il m'a porté jusqu'ici? Ce garçon a un grain! Et moi je n'ai vraiment pas de chance. Dans ses bras pour la première fois de ma vie et évidement, inconsciente. En même temps, si le sort était de mon côté ça se saurait.
_ Laisse moi tranquille Pierre s'il te plait.
Il a l'air étonné, plus par mon ton que par ma demande sûrement. Mais je suis toujours en colère contre le monde et contre moi et je ne veux pas montrer cette colère. Hors je sais qu'elle explosera s'il reste.
_ Attend Ondine ! Tu vas m'expliquer ou quoi?
_ Non ! Sors s'il te plait je veux juste être tranquille.
Il n'a pas l'air de comprendre et c'est bien normal. Il a l'air même complètement à côté de la plaque. Résigné, il se lève.
_ Bon ok. Je ne sais pas ce qui se passe mais j'entends bien le savoir à un moment ou à un autre. Je te laisse te reposer je crois que ça peut pas te faire de mal.
Il s'en va tout penaud et referme la porte derrière lui.
Je ne pense pas être excessive. C'est vrai qu'on pourrait dire que j'exagère, un baiser c'est rien! Mais le truc c'est que, entre eux deux je sais qu' il représente tellement ! Un amour qu'ils partagent et que moi je n'aurai jamais en fait.
Et je le réalise seulement maintenant. Ma chance est passée, derrière moi et je ne l'aurai plus jamais.
Et toute ma souffrance passée remonte. Elle que je croyais avoir combattue et qui, je m'en rends compte, ne me laissera jamais tranquille parce que ... aussi incroyable que ça puisse être, et malgré ce que je me suis conditionnée à devenir, malgré ma réputation de briseuse de coeur et malgré ma fierté souvent mal placée ... c'est un fait et je ne peux plus le nier.
Dans tous mes actes et tous mes mots, j'Aime Sacha. Depuis toujours, et pour toujours.
Malgré tous mes efforts je l'Aime encore et c'est terrible, car malheureusement, l'aimer ne m'a toujours fait que du mal ...
***Pardon c'est pas le chapitre le plus gai ^^ mais il était nécessaire. J'espère que ça vous aura plu ... suite bientôt