Voici enfin la suite ! Merci encore pour vos commentaires ça fait chaud au coeur. J'ai bien fini l'histoire, mais je devais relire !
Je vous mets tout jusqu'à la fin, en plusieurs post car c'est LONG, pour ne plus attendre des mois entre chaque partie. J'espère que cela vous plaira aussi, j'ai beaucoup aimé l'écrire. Et je rigole quand je me relis. Voilà c'est l'histoire que j'aurais aimé lire
Le plateau de Profiteroles et de Macarons se vida assez rapidement et Serena le remarqua car elle s’empressa de prendre le plateau vide.
- - Hé bien Serena ! Tu as déjà fait assez de travail comme ça !
C’était Rachid qui arriva avec un sourire chaleureux.
- - Oh ? Non, t’inquiètes pas, je ne me suis pas donnée du mal pour que personne ne mange ! répondit l’artiste Pokémon avec un petit rire.
- Pierre, M.Mime et moi, nous chargeons du réapprovisionnement, tu peux rester ici et vaquer à tes occupations, proposa le champion d’arène.
- - C’est gentil, mais ça ne me dérange pas !
Ondine observa la situation en s’empiffrant de petits burgers. Cachée derrière quelques personnes, elle passait inaperçue.
- Bon, je vais aller en chercher ! On se voit plus tard Rachid !
Avec de légères foulées, Serena repartit vers la maison de Délia. La dresseuse de Pokémon eau, la suivit du regard comme dans une traque et après l’avoir vue disparaître derrière la porte qui donnait sur la cuisine, la suivit.
Il fallait vraiment qu’elle trouve un moyen de tout arranger !
- Oh, Serena, je ne t’avais pas vue ! mentit Ondine en entrant dans la cuisine.
Serena occupée à charger son plateau de desserts ne leva pas les yeux. La championne déglutit mal à l’aise. Cela ne s’annonçait pas facile.
- Tes profiteroles sont excellentes, un jour il faudra que tu me donnes la recette ! commenta la dresseuse eau avec un rire nerveux.
- Hum, pas de souci… répondit l’artiste Pokémon qui plaçait minutieusement ses œuvres.
- Et tu as prévu quelque chose d’autre en particulier pour ce soir ? Comme un cadeau ? demanda Ondine d’une voix mal assurée.
- Quoi ? demanda l’artiste Pokémon en levant la tête intriguée.
- Comme Sacha devient maître Pokémon devant tout son village, je me demandais si tu avais prévu quelque chose, comme un cadeau ? demanda la championne sachant pertinemment qu’elle-même n’y avait pas pensé. S’il reçoit quelque chose de ta part, peut-être qu’il sera super reconnaissant !
La jeune femme blonde croisait maintenant les bras en fronçant ses sourcils.
- Oui, j’ai prévu quelque chose, mais je ne vais pas gâcher la surprise, répondit-elle calmement.
Elle semblait réfléchir.
- Ah d’accord ! Parfait ! C’est une bonne idée ! déclara Ondine en se sentant particulièrement inutile.
Après quelques secondes de silence, la jeune Kalosienne retourna à ses petites préparations. Soudain la porte s’ouvrit laissant apparaître Sacha.
- Ah ! Tiens, je voulais te dire un truc… commença le jeune dresseur mais il s’interrompit constatant qu’il y avait deux personnes au lieu d’une.
- Bon, je vais vous laisser ! Vous avez probablement pleins de chose à vous dire ! fit Ondine d’un ton faussement joyeux.
Et la championne s’éclipsa sans demander son reste en laissant les autres avec un air surpris.
Dehors les festivités battaient de leur plein, le professeur Chen, accompagné de Jacky, racontait des anecdotes de recherches. Délia, Iris et Lem écoutaient avec attention et riaient de bon cœur. Plus loin Flora et Aurore discutaient vivement, Régis, Drew et Leaf étaient d’un autre côté et semblaient débattre de quelque chose. Rachid et Pierre servaient des cocktails, ils semblaient faire un concours. La championne d’Azuria regarda ce beau monde, mais ne sembla pas partager leur enthousiasme. Elle sentait soudain l’envie de rentrer chez elle pour rester dans un endroit en sécurité. Le plan qu’elle voulait mettre en place avait commencé par un fiasco. La discussion avec Serena était bien plus compliquée que prévue.
Machinalement la jeune dresseuse s’approcha de la table des boissons.
- Alors Ondine ! Un petit cocktail ? demanda Pierre jovial.
- Euh, après la gueule de bois d’hier, je ne sais pas trop si je repars sur la même ! fit la championne en riant nerveusement.
- Non, il vaudrait mieux éviter, hein ? lança le champion d’Argenta avec un regard entendu.
- Une limonade ça ira, affirma la dresseuse avec un mince sourire témoignant de sa culpabilité.
La boisson fraîche fût la bienvenue pour rafraîchir la championne pendant cette belle après-midi d’été. Pourtant, le poids de la culpabilité et des remord étaient bien présents au niveau de son estomac. Quelques pas l’éloignèrent de Pierre et de ses yeux inquisiteurs. Ondine savait que le champion faisait tout cela pour son bien, mais elle n’osait même pas imaginer sa réaction s’il apprenait ce qui s’était passé l’avant-veille !
Perdue dans ses pensées, elle fut surprise de voir une silhouette surgit et se planter devant elle les bras croisés.
Sacha.
Et il n’avait pas l’air très ravi.
La dresseuse qui était en train de siroter sa boisson manqua de s’étouffer.
- Qu’est-ce qu’il y a ?! fit-elle d’un ton paniqué en regardant à droite et à gauche de peur que quelqu’un les surprenne en train de discuter.
- Comment ça, qu’est-ce qu’il y a ? Tu m’évites depuis tout à l’heure et pourtant tu es à MA fête ! C’est plutôt à moi de te demander ce qui ne vas pas ? répliqua Sacha avec un ton irrité.
- Oh ? Qu’est-ce qui ne vas pas ? Eh bien, tout va bien ! Aucun d’entre nous n’as commis de faute irréparable ces derniers jours ! Non ? murmura Ondine entre ses dents agacée par la nonchalance du maître Pokémon.
Le dresseur sembla accuser le coup après avoir entendu les paroles de son amie.
- Faute irréparable ? répéta Sacha avec colère. Et tu sais, si tu as si peur que les autres l’apprennent, tu pourrais déjà te comporter d’une manière moins douteuse ?
- Je suis complètement détendue ! rétorqua la dresseuse en sachant pertinemment que c’était un mensonge.
- Ah, oui, c’est sûr ? Personne ne l’a remarqué ça… lança le maître Pokémon d’un air sarcastique.
- Qu’est-ce que tu veux dire ? demanda Ondine anxieuse.
Mais elle ne put jamais entendre la réponse, car une dame d’une soixantaine d’années arriva avec un sourire jovial saluer Sacha et le féliciter pour son nouveau titre. Ondine par politesse se tut et observa silencieusement la scène qui se déroula devant elle.
- Tout le Bourg Palette est si fier de toi Sacha ! Tes efforts n’ont pas été en vain ! félicita la dame avec un ton chaleureux. Mais maintenant que tu as réussis ta carrière, ta mère s’inquiète de ne pas te voir avec une petite amie, à ton âge ! Ah, ça oui, il va falloir que tu penses bientôt à te marier ! Il faut que tu trouves une bonne petite amie qui s’occupes bien de toi !
La jeune championne ne put pas s’empêcher de ricaner en entant ces mots. Déjà, de quoi se mêlait cette vieille personne ? Et puis, ensuite ce n’était pas aux femmes de s’occuper des hommes !
- Oh ! Vous savez madame ? Les hommes d’aujourd’hui n’ont pas besoin que leurs petites amies s’occupent d’eux ! Ils sont assez grands pour s’occuper d’eux tous seuls ! lança Ondine sans pouvoir s’en empêcher d’un ton un peu moqueur.
La dame regarda la championne avec surprise, elle ne s’attendait pas à ce type de réponse.
- Ah, oui c’est vrai que les jeunes aujourd’hui vous êtes… comment dire… indépendantes ! répondit l’habitante du Bourg Palette reprenant de sa contenance.
- C’est cela oui, indépendantes ! répéta Ondine avec fierté. Par contre, pour ce qui est pour le cas de Sacha…
La dresseuse jeta un coup d’œil autour d’elle et vit une opportunité intéressante.
- Je vais vous trouver la personne, la plus adéquate pour son cas ! termina la championne avec triomphe.
L’artiste Pokémon qui passait avec un plat de profiteroles non-loin, fut interpellé par Ondine. Cette dernière la pris par les épaules et la planta directement devant Sacha et la dame.
- Serena est vraiment la meilleure placée pour résoudre ce problème-là ! commenta la jeune championne comme si elle vendait le meilleur produit à une cliente désespérée.
Et sans demander son reste, Ondine s’éclipsa devant un Sacha incrédule et une dame étonnée par la tournure des événements.
Encore une fois, la championne avait fui une situation inconfortable. Elle zigzagua entre les différents invités pendant que la luminosité du soleil baissait et croisa Flora lors d’un détour.
- Ondine, qu’est-ce qui te prend ? demanda Flora avec étonnement.
- Comment ça ? répondit la dresseuse ne comprenant à quoi la coordinatrice faisait référence.
- Qu’est-ce qui te prend ce soir ? Tu agis bizarrement ? Je ne savais pas que t’étais proche de Serena ? fit remarquer la jeune fille d’Hoenn avec regard soupçonneux.
Ils s’étaient tous donné le mot ou quoi ?
- Tu racontes n’importe quoi ! Je n’agis pas bizarrement, je suis juste un peu fatiguée ! mentit Ondine tout en sentant son pouls s’accélérer.
- Pourquoi tu as pris Serena par les épaules ? Vous n’avez jamais été amies, elle et toi. Et ne me dis pas le contraire, je sais très bien pourquoi vous ne vous êtes jamais trop aimées ! lança Flora telle une inquisitrice.
- Mais enfin Flora, c’est une époque révolue ! assura la championne d’Azuria sentant son estomac se contracter par le stress. De l’eau a coulé depuis, et je n’ai plus de quoi être jalouse de quoi que ce soit !
- Ah, c’est pour ça tes allusions sur le beau couple qu’ils pourraient former ? demanda la coordinatrice d’un air septique.
- Je la soutiens face à cet idiot de Sacha ! Il serait temps qu’il se rende compte de ses sentiments non ? répliqua Ondine décidée à ne pas se laisser impressionner.
- Mouais… Je ne suis pas tant convaincue que ça… Vous aviez l’air vachement proche quand même avec Sacha avant-hier… fit remarquer la coordinatrice suspicieuse.
Aucun son ne sortit de la bouche d’Ondine. Cela c’était vu à ce point ? Et qui les avait vu en train de s’embrasser à part Pierre ? Quelqu’un d’autre ? La championne fut prise par le doute et la coordinatrice qui la connaissait depuis longtemps s’en rendit compte.
- Il s’est passé quoi lors de la soirée ? demanda Flora avec calme, mais ses yeux étaient perçants.
La question qu’elle redoutait le plus !
- Rien du tout ! répondit précipitamment Ondine en inspirant une grande quantité d’air.
- C’est pour ça que tu n’as pas répondu à mes appels… conclu la coordinatrice avec l’air de quelqu’un qui commence à comprendre.
- J’avais une sale gueule de bois, t’imagines même pas !
- Et tu ne m’as répondu que par des textos épars…
- La migraine était atroce ! Regarde, je tourne à la limonade ! répondit Ondine en montrant son verre en signe de bonne foi.
Flora soupira en regardant son amie.
- Ondine, tu peux me dire… commença cette dernière.
- Oh ! T’as vu ça ! Je n’ai plus rien dans mon verre ! la coupa Ondine sentant la situation lui échapper. Je vais aller chercher quelque chose pour me rafraîchir ! Il fait beaucoup trop chaud !
Sans un regard, la championne d’Azuria fila en direction du bar tenu par Rachid et d’autres acolytes.
Non, elle n’était pas prête à partager ce lourd fiasco de l’avant-veille et devoir se confronter à la réalité cruelle et sournoise. Ondine pensait encore qu’elle pourrait encore tout réparer. Il n’était pas trop tard pour que les choses rentrent dans l’ordre !
Arrivée devant le comptoir où squattaient de nombreux invités, elle constata que certains étaient déjà ivres. De nombreuses personnes du Bourg Palette, qu’Ondine ne connaissait pas, discutaient vivement et riaient ensemble. Elle se sentait si loin de cette euphorie… Sacha et Flora avaient raison, elle était beaucoup trop nerveuse. Ses réactions étaient beaucoup trop soupçonneuses, et ses amis qui la connaissaient bien devinaient que quelque chose n’allait pas. C’est pourquoi, la championne avait décidé qu’aux grands maux, les grands remèdes !
- Rachid, je peux avoir un cocktail, please ? demanda Ondine d’un air désespéré.
- Pas de souci ! Un Poké-Jet pour toi ? proposa Rachid de bonne volonté.
- Un Concours on the beach, plutôt !
Le temps que le champion d’Unys lui prépare la boisson, elle observa les autres discuter et rire ensemble. Les rayons de soleil se faisaient maintenant orangés et tapaient sur les tonnelles blanches les colorant de tons chauds.
- Qui a dit qu’elle ne boirait plus aucun alcool avant des années ? fit Régis en arrivant soudain.
Ondine sursauta et regarda son ami mi-amusée, mi-agacée.
- La vie est courte, et il faut en profiter ? répondit la championne fatiguée de faire semblant.
- C’est une réponse recevable ! fit remarquer Régis en remplissant son verre de vin blanc.
La championne haussa les épaules, peu encline à faire de l’humour.
- Si je ne te connaissais pas, je dirais que tu es préoccupée, dit le chercheur Pokémon avec un regard appuyé.
- La fatigue comme on dit ! commenta la dresseuse en soupirant.
Les personnes curieuses commençaient à sérieusement l’agacer.
- Tu ne me la fais pas à moi, celle-là ! On se connaît depuis un assez bon moment pour savoir que dès qu’il y a un bar et de la musique tu es la première à danser ! Là, on a l’impression que tu as juste envie de te cacher sous la couette, fit remarquer Régis avec justesse.
- Et si c’était vrai ? Peut-être que je ne me sens pas bien parce que je suis malade et que j’ai envie de me rouler en boule au fond de mon lit ? répliqua Ondine en disant une part de vérité.
- En même temps, ça me surprendrait qu’à moitié ! Le défi que t’as fait avec Sacha a dû causer quelques séquelles ! Vous avez bu comme des trous ! commenta Régis un peu moqueur.
- Et pourtant j’ai pas mal tenu l’alcool et je pourrais même dire que j’ai gagné le défi ! lança la championne en reprenant un peu de contenance.
- Par contre, je me demande ce que vous avez fait pour mettre Pierre en colère ? fit remarquer Régis d’un air pensif.
Le stress, l’inquiétude et la boule au ventre regagnèrent le corps de la dresseuse de Pokémon eau. Elle déglutit.
- On lui cassé son coup du soir… ? risqua Ondine qui ses veines se glacer.
- Ah oui ! C’est vrai ! Mais qu’est-ce que vous avez fait pour faire ça ? demanda Régis avec curiosité.
La championne fut légèrement soulagée. La bonne nouvelle, c’est qu’il semblait n’avoir rien vu de la fameuse scène, mais la mauvaise c’est qu’il fallait inventer une excuse.
- Euh, on était saouls et on a renversé un verre sur elle ! répondit la championne au hasard.
- Mmm mouais, elle devait être susceptible quand même… remarqua le chercheur dubitatif.
- Sacha n’a pas assumé ! Il l’a un peu maltraité, aussi ! Ils se sont un peu énervés ! mentit Ondine avec un air grave.
- Ah ouais ! Et pourquoi, il t’en voulait à toi aussi ? Tu as dansé sur une table ? blagua Régis hilare. Cela dit, ce ne serait pas la première fois que tu danses sur une table !
- Comment oses-tu ! retoqua Ondine se rappelant un lointain souvenir flou où effectivement elle dansait sur une table à une de leurs nombreuses soirées.
- Ou alors, il s’est passé quelque chose entre toi et Sacha ? demanda le petit fils du professeur Chen en faisant une tape amicale sur l’épaule de la championne.
Cette dernière resta interdite sous les mots de son camarade. Elle eut l’impression d’être frappée avec un coup de massue.
- Quoi ? Il s’est vraiment passé quelque chose entre toi et Sacha ? demanda le chercheur comprenant le soudain silence de son amie. Je disais ça pour rire…
- Non ! fit Ondine avec véhémence, mais elle sut que sa dernière réaction l’avait sans doute trahie.
- Il s’est passé quoi alors ? demanda Régis avec gravité.
- C’est-à-dire que… balbutia la championne à court d’idée.
- Ne me dis pas que tu t’es remise à éprouver quelque chose pour lui ? fit le chercheur les sourcils froncés.
- Oh ? Non, non, non ! répliqua la championne avec assurance.
- Sacha t’as dit quelque chose en particulier ? demanda Régis avec prudence.
- Mais non ! répondit Ondine agacée, mais elle sentait qu’elle s’enfonçait de plus en plus malgré elle.
- Alors, dis-moi ce qu’il s’est passé ? s’enquit le chercheur avec douceur.
- Je ne te le dirais pas, trancha la championne avec fermeté.
Si elle ne pouvait pas mentir, personne ne lui tirerait les vers du nez.
Devant le regard inquiet de son ami, elle ajouta :
- Ne t’en fais pas, rien de grave n’est arrivé ! Ce n’est pas important. Je ne veux juste pas en parler pour le moment, ok ?
- Ok… accepta Régis septique.
- Concernant Sacha, il est juste agaçant parce qu’il ne remarque pas les efforts de Serena et qu’il se joue de ses sentiments ! dit Ondine pour essayer de dévier la conversation.
La diversion qu’elle fit sembla marcher.
- Ah, oui, même à vingt ans, Sacha reste un grand enfant encore… n’est-ce pas ? fit Régis avec un sourire un peu mystérieux en regardant la championne.
Ondine acquiesça avec silence et regarda les personnes passer autour d’elle. Elle rebut une autre gorgée de son cocktail en s’y agrippant comme à une bouée de sauvetage. Le sujet de conversation, n’était pas assez loin de son problème pour qu’elle se sente soulagée. Soudain son regard tomba sur Leaf qui discutait avec Délia au loin.
- C’est étonnant qu’après tant d’années passées ensembles à faire la fête, qu’on ne rencontre Leaf qu’aujourd’hui ? demanda Ondine avec curiosité. Après tout, vous êtes des amis d’enfance !
- Ah, oui, Leaf… c’est compliqué… fit Régis avec un ton qu’elle ne lui connaissait pas.
- C’est-à-dire ? demanda la championne sentait qu’elle touchait une des cordes sensibles du chercheur.
Régis sembla en proie à une réflexion intense et après un long soupir, il se décida à parler.
- Hé bien, Leaf a grandi avec nous au Bourg-Palette, on était amis quand on était petit avec Sacha, expliqua le petit fils du professeur Chen. Et après… Bref, comme j’étais un peu…
- Prétentieux ? termina Ondine avec amusement.
- Oui, c’est le mot, admit Régis avec un léger sourire. On s’est un peu disputé avec Sacha et Leaf. Puis on est parti en voyage initiatique… Enfin Leaf et Sacha, étaient en froid, juste avant de partir aussi. C’est pour ça que tu n’as jamais entendu parler d’elle de la part de Sacha. Je crois qu’elle le surprotégeait trop. Sacha, je veux dire. Enfin elle le défendait surtout face à moi… comme j’étais…
- Prétentieux ? finit la championne avec un sourire.
- Oui, voilà. Sacha a rétorqué qu’il pouvait se protéger tout seul et, elle, ça l’a vexé. Alors on était plus très amis, lorsqu’on est parti tous en voyage. Elle était plutôt douée au début, mais en plein milieu de son parcours à travers Kanto, sa mère est tombée malade et elle a dû être emmenée d’urgence dans un hôpital spécialisé à Celadopole. C’est alors que la carrière de dresseuse de Leaf pris fin. Elle s’est rendue à Celadopole pour rester auprès de sa mère.
- Oh ! La pauvre… fit Ondine avec compassion.
- Oui. Elles ont dû quitter le Bourg Palette et déménager à Celadopole, continua Régis sur le même ton. Heureusement après quelques années, la santé de sa mère s’est stabilisée, même si aujourd’hui elle doit rester dans cette ville pour recevoir les soins adéquats.
- D’accord, mais Celadopole n’est pas si loin du Bourg Palette ? La preuve, on a passé pas mal de temps là-bas, nous. Pourquoi nous ne l’avons jamais vue ?
- Parce que quand elle était à Celadopole, nous étions tous en voyage initiatique, répondit le chercheur avec calme. Elle, de son côté, elle a fait des études pour devenir journaliste Pokémon, et lorsque je suis devenu moins…
- Prétentieux…
- Je suis rentré au Bourg Palette. C’est là qu’on a repris contact. Il a fallu quelques années pour qu’on soit ami, elle et moi, et nous de notre côté c’était pareil avant qu’on fasse nos premières sorties avec Pierre. Comme, l’état de santé de sa mère s’est stabilisé et elle est partie faire ses premières expériences en tant que journaliste dans d’autres régions. Maintenant, elle parcourt le monde entier à la recherche de nouvelles sur les Pokémon. Parfois, elle revient au Bourg Palette pour parler de nos recherches et saluer tout le monde, mais le reste du temps, elle est sur la route…
Les derniers mots de sa phrase furent prononcés avec un peu d’amertume.
- Et tu aimerais qu’elle revienne s’installer dans la région, j’imagines… ? demanda Ondine avec un sourire compatissant.
Régis tourna lentement sa tête vers elle en croisant ses bras.
- Qu’est-ce que tu vas t’imaginer ? lui demanda celui-ci amusé.
- C’est ce que j’entends de ton discours ! ça a l’air de t’ennuyer qu’elle soit tout le temps en train de voyager, non ? fit remarquer la championne d’Azuria en feignant l’innocence.
- Humm, c’est probable… répondit le chercheur laissant planer le doute.
- Oh ! Je vois que tu n’es pas si indifférent ? Mais tu sais, à mon avis, il faut que tu lui dises ce que tu ressens maintenant, sinon tu risques de la voir partir avec quelqu’un d’autre ! assura Ondine avec un ton faussement sérieux.
Régis la regarda avec incrédulité.
- Tu n’as pas le droit de te servir de mes armes contre moi ! lança le chercheur amusé.
- Je n’hésiterais pas une seconde fois ! promis la dresseuse avec un rire.
- Hé, bien, je crois que cette phrase peut toujours s’appliquer à toi ! rétorqua le jeune homme avec assurance.
- N’importe quoi ! lâcha Ondine en faisant un geste de sa main comme pour balayer l’information.
La championne prit une autre gorgée et passa à l’attaque :
- N’empêche, que le seul moyen de savoir si tu as une chance avec elle, c’est de lui avouer tes sentiments ! Et qui sait, peut-être qu’elle reviendra dans la région, par amour ?
- C’est ridicule ! Je ne veux surtout pas l’empêcher de vivre ses rêves pour revenir dans sa ville natale ! répliqua Régis avec résignation.
Le fait qu’il n’ait pas contredit Ondine, était une marque d’aveux. La dresseuse sourit intérieurement.
- Elle peut rentrer à Celadopole, ça ne reste pas bien loin ! fit remarquer la championne avec perspicacité.
- Ce n’est pas ça le problème, je ne veux pas l’empêcher de voyager ! précisa le chercheur sérieux.
- Alors, si elle partage tes sentiments, vous trouverez une autre solution ! Après tout, toi aussi tu dois voyager parfois ! Je ne sais pas, vous pouvez vous retrouver en chemin ou avoir une sorte de relation libre ou à distance… ?
Le chercheur recroisa ses bras la mine renfrognée.
- Les autres filles ne m’intéressent pas, dit-il calmement.
- Oh ? Régis qui a enfin trouvé la fille avec laquelle, il veut se poser ? C’est incroyable ! Il ne faut pas que tu la laisses passer ! insista Ondine d’un ton un peu moqueur.
- T’exagères ! lança-t-il en bousculant la jeune dresseuse avec son coude.
Ondine ria de bon cœur. Elle préférait largement s’occuper des problèmes des autres, ça lui permettait enfin de ne pas penser aux siens. Ils se chamaillèrent quelques instants comme au bon vieux temps, lorsqu’ils sortaient souvent avec Pierre en soirée.
- Hé bien, quelle belle complicité vous avez tous les deux ! fit une voix de jeune femme.
Régis s’arrêta net et Ondine se retourna en souriant vers la nouvelle arrivante. C’était Leaf.
- Oh, tu sais, on a peut-être une belle complicité mais c’est juste amical ! fit remarquer Ondine avec un regard appuyé.
Le regard que posa le chercheur sur son amie d’Azuria fut assassin. Ondine pouvait presque sentir son épaule la picoter.
- Ah, je ne voulais pas faire de sous-entendus bizarres, ne vous inquiétez pas ! répondit Leaf avec un léger malaise.
- Parfois, il faut juste avoir les bonnes informations ! fit Ondine avec un sourire.
- Et puis Ondine s’intéresse déjà à quelqu’un d’autre, n’est-ce pas Ondine ? lança Régis avec un air sarcastique sentant que sa vengeance allait être lente et douloureuse.
- Ah, puisque tu en parles ! Il me semble, que Régis, lui aussi a des sentiments pour quelqu’un ! lâcha Ondine décidée à ne pas se laisser faire dans la bataille aux informations.
Si Régis avait pu la tuer avec ses yeux, il l’aurait fait. Ondine sentant que ce qu’elle venait de lâcher risquait de lui coûter très cher. Elle partit immédiatement en riant comme une gamine. Elle laissa le chercheur et la journaliste plantés là. En espérant que ce dernier pourra avoir une discussion sérieuse plus tard.
La championne riait tellement qu’elle marchait en se tenant les côtés. Elle imaginait les explications hasardeuses de son ami. Et si elle avait bien compris Leaf, c’était une personne qui était friande de la moindre information, et elle n’hésiterait pas à le cuisiner pour soutirer des réponses. En cet instant, la championne se sentait diabolique, mais vraiment plus détendue.
Au loin, la championne aperçue Flora qui était avec Drew, mais ce dernier partait. Ondine se dirigea vers Flora et l’attrapa par le bras en la faisant sursauter tout en lâchant ses rires et ses larmes sur son amie.
- Mais qu’est-ce qui t’arrives à la fin ? Tu vas m’expliquer ? demanda Flora amusée.
- Je… C’est Régis…Il est… dans la misère… parvint à articuler la championne entre deux rires.
- Qu’est-ce que t’as fait ? questionna la coordinatrice avec curiosité.
- Il est avec Leaf… et je les ai laissés plantés là en disant que… que Régis était intéressé par une fille…
Ondine ne put retenir ses rires qui surgirent à nouveaux. La coordinatrice plissa les yeux, signe qu’elle réfléchissait aux informations qu’elle venait d’avoir, mais il lui manqua une pièce du puzzle pour comprendre. Elle attendit impatiemment que la dresseuse récupère son souffle.
- Et alors ? demanda-t-elle à brûle pourpoint.
- Hé bien, c’est Leaf, la fille qui lui plaît, annonça Ondine en gloussant.
Flora ouvrit la bouche en signe de stupéfaction.
- Noooon ! Mais t’es une horrible personne ! lança la coordinatrice en riant à son tour.
- Je sais ! admit la championne en se joignant à son amie.
- Mais comment il va faire pour se sortir de ce mauvais pas ? demanda Flora soudain inquiète.
- Oh, c’est Régis, il va surement baratiner quelque chose, fit la dresseuse sans trop s’en faire.
- Mais enfin, c’est gros quand même ce que t’as fait ! insista la coordinatrice avec un sourire amusé.
- Oh, il m’a fait déjà pire ! C’est juste une petite vengeance ! informa la championne en accompagnant ses paroles en haussant les épaules.
Aurore qui vit à quel point les filles étaient en train de s’amuser arriva avec curiosité.
- Qu’est-ce qui vous fait tant rire ? demanda-t-elle à son tour.
- Oh, rien, fit Ondine d’un air ironique. Juste Régis qui doit se démener pour se sortir d’un pétrin où je l’ai mis !
- Ondine a révélé à Leaf, qu’il était intéressé par quelqu’un ! fit Flora sur le ton de la confidence.
- Oh non ! Tu n’aurais pas fait ça devant Leaf ? demanda Aurore choquée.
Ondine s’arrêta de rire un instant.
- Comment tu sais ? fit cette dernière qui comprenait le sens de sa phrase.
- C’est Régis qui me l’a dit l’autre soir, répondit Aurore simplement.
La championne la regarda avec incrédulité.
- Ah ouais ? Alors comme ça il te raconte les choses avant moi ? Il va en entendre parler ! lança Ondine avec jalousie.
- Humm, il m’a juste raconté qu’il avait des sentiments pour une amie d’enfance, précisa la coordinatrice de Sinnoh. J’ai fait le rapprochement avec Leaf, toute seule.
De nombreuses personnes s’étaient retournés sur les jeunes femmes qui avaient été particulièrement bruyante. Serena qui passait par là, vit l’attroupement et s’approcha à petites foulées.
- Aurore, je te cherchais ! fit l’artiste Pokémon en lui faisant un grand signe de main.
- Serena, tu tombes à pic ! Devine qui va avoir des problèmes ? lança Aurore avec un sourire moqueur.
Le silence de l’artiste Pokémon montra son ignorance.
- Tu as vu Régis avec Leaf ? Ondine les as plantés là-bas en disant que Régis avait apparemment une attirance pour une fille ! termina la coordinatrice de Sinnoh en pouffant de rire.
- Non, Ondine, t’as pas fait ça quand même !? demanda Serena à la jeune championne.
La championne acquiesça sans pouvoir prononcer un mot à cause de sa crise de fou-rire. Serena se joignit à toute l’équipe pour rire de bon cœur de la situation. Après un moment, les rires se calmèrent.
- Mais du coup, tout le monde est au courant maintenant ? fit remarquer Flora avec inquiétude.
- C’est vrai qu’on aurait pu garder le secret, dit Aurore en se sentant un peu coupable.
- Tu dis ça, alors que tu avais déjà tout raconté à Serena, lança Ondine pas convaincue.
- C’était juste des suppositions, je voulais savoir si c’était vrai ! se défendit la coordinatrice prise en faute.
- Qu’est-ce qui est vrai ?
Iris venait d’arriver intriguée devant ce rassemblement.
- Alors, vous avez perdu votre langue ? demanda la dresseuse de dragons d’un ton brusque.
- Non, mais tu promets de ne pas le répéter alors ? fit Aurore avec prudence.
Les pensées de la championne d’Azuria divaguèrent. Le secret risquait de se diffuser comme une poignée de poudre. Est-ce que Régis allait lui en vouloir après tout cela ? Après tout, si c’était elle, la dresseuse n’aimerait pas que tout le monde soit au courant. D’un autre côté, Régis était moins secret avec ses sentiments et il avait plus de facilité à les assumer. Ce que la championne avait vraiment du mal à faire.
- Qu’est-ce que vous manigancez ? demanda Sacha en arrivant, surpris de voir les jeunes femmes autant s’amuser.
En entendant la voix de celui qui lui causait des tracas, Ondine ne put s’empêcher de se raidir de peur. Elle tourna la tête vers le nouvel arrivant et observa silencieusement les interactions de ses amis. Aurore était cette fois-ci déterminée à ne pas lâcher le morceau et Iris commença à se moquer de Sacha pour le taquiner. Serena regardait le nouvel arrivant avec douceur et un sourire sincère. La culpabilité de la championne revint comme un Galopa au galop.
- Vous n’êtes vraiment pas en train de faire des pronostics sur la personne qui irait le mieux avec Régis quand même ? demanda Sacha incrédule.
- Non, mais au cas où, t’en penses quoi de Leaf ? demanda Iris en haussant les épaules.
Le dresseur sembla choqué. Il semblait qu’il n’avait jamais envisagé cette éventualité.
- Pourquoi parler de Régis ? Alors qu’à priori c’est Sacha qui doit trouver une petite amie et bientôt se marier ! lança Ondine pour divertir la galerie.
C’était plus fort qu’elle et la championne avait une idée en tête pour taquiner Sacha.
- Tu as recommencé à boire ? demanda Sacha en observant le verre de la championne avec un air consterné.
- Un petit cocktail de rien du tout, minimisa la dresseuse de Pokémon eau.
- C’est quoi cette histoire de se marier ? réenchérit Aurore avec curiosité.
- Je ne vous ai pas raconté, mais tout à l’heure, une vieille dame est venue parler à Sacha pour lui demander quand est-ce qu’il trouverait une petite-amie pour se marier ! raconta Ondine en pouffant de rire.
Les autres protagonistes étaient hilares devant cette révélation. Les différentes remarques ne tardèrent pas à fuser sur le maître Pokémon. Même Pikachu penchée sur l’épaule de Sacha rit de bon cœur. Seulement Serena, ne semblait pas approuver ce sujet de discussion. La championne se demanda ce qu’il s’était passé une fois qu’elle avait quitté ses camarades face à la dame. Elle aspira distraitement sur sa paille, qui n’aspira que de l’air et écouta les échanges.
- Va falloir qu’elle ait la patience de ramasser tes chaussettes sales ! lança Aurore hilare.
- Tu plaisantes j’espères ? fit Iris indignée. Il va falloir qu’il ramasse ses chaussettes tout seul ! Sa petite-amie ne sera pas sa nourrice !
- Mais de quelle petite amie fictive vous parlez ? s’énerva Sacha agacé.
- Peut-être qu’elle n’est pas fictive, peut-être que Serena fera très bien le taff ? N’est-ce pas Serena ? lança Ondine en regardant l’artiste Pokémon dont le visage se décomposait.
Les regards que lancèrent Sacha et Serena furent féroces, mais Ondine les ignora royalement car elle constata que son verre était vide et qu’il était temps de le remplir.
Elle quitta le groupe en pensant le faire discrètement mais soudain au bout de plusieurs pas, une main l’agrippa au niveau de son bras. En se retournant, elle fut surprise de constater que Serena se trouvait en face d’elle pas très ravie.
- Mais enfin à quoi tu joues ?! s’écria Serena avec fureur.
- Je ne comprends pas de quoi tu parles… déclara la championne d’Azuria avec sincérité.
- En plus tu te fous de moi ?! renchérit l’artiste Pokémon dont la colère grandissait.
- Est-ce que tu peux m’expliquer un peu plus ? demanda Ondine avec nervosité, elle ne voyait pas où l’habitante de Kalos voulait en venir.
- C’est quoi toutes ces allusions sur le fait que je ferais un super couple avec Sacha ? Qu’il devrait me prendre comme petite amie ?! s’écria Serena avec impatience.
- Je veux juste qu’il se rende compte de tes sentiments, qu’il arrête de jouer au débile, se défendit Ondine avec prudence.
- Mmm, non. Je ne vois toujours pas où tu veux en venir en faisant ça ! C’est quoi ton petit stratagème ? lança l’artiste avec agacement.
- Je n’ai pas de stratagème ! fit la championne prise au dépourvu. Je veux juste t’aider !
- Alors déjà, je n’ai pas besoin de ton aide ! Non, merci ! trancha la jeune blonde d’un ton sec. Et en plus, je ne comprends pas quel est l’intérêt que tu as à faire ça ! Je ne suis pas stupide ! J’ai vu que vous vous êtes pas mal rapprochés avec Sacha l’autre soir et que vous étiez pas mal complice !
- Oh, non, non. Sacha et moi ? C’est ridicule ! Tu te méprends ! assura Ondine avec un rire nerveux.
- Ne me prends pas pour une imbécile ! J’ai des yeux et je sais les utiliser ! J’ai bien vu qu’il n’était pas indifférent face à toi et quoi toi non plus ! répliqua Serena furieuse.
- Serena… je pense que tu fais erreur… dit la championne en essayant de la calmer tant bien que mal.
- Ecoutes ! Je ne sais pas à quoi tu joues, mais il est bien possible que ta capacité à assumer la situation et tes sentiments soient aussi inexistantes qu’un cerveau de Ramoloss ! Pour ce qui est de Sacha, j’en fais mon affaire et je n’ai pas besoin de ton aide ! Et je te préviens que je ne compte pas lâcher l’affaire si facilement !
Ondine resta bouche bée. Elle ne savait plus quoi dire.
- Ce sera à Sacha de choisir, bien évidemment avec qui il veut être ! Mais si jamais j’apprends que tu t’es joué de lui ou que tu l’as fait souffrir, tu auras à faire à moi ! Crois-moi ! ajouta l’artiste d’un ton féroce.