Ok je publie déjà une première partie de la fin ^^
Chapitre 3 : Un dimanche au Bourg-PaletteLe lendemain, une pièce en désordre laissait entrer des fins rayons de lumière à travers de larges stores tombants sur un lit défait et des vêtements négligemment entassés. Ondine émergea doucement et d’un coup sentit sa tête la lancer violement. D’un autre côté, elle sentit le corps chaud de quelqu’un contre qui elle se pelotonna par réflexe tout en inspirant une odeur qu’elle trouva réconfortante. Au fur et à mesure que sa conscience se réveillait, ses pensées se faisaient moins brumeuses et elle eut la présence d’esprit de regarder quel était la personne qui se trouvait à côté d’elle. Qui avait-elle encore trainée dans ses histoires de soirées ? Lorsqu’elle comprit de qui il s’agissait, elle réprima un cri d’horreur. Non, non, non ! C’était un mauvais rêve et une mauvaise blague ! Ce n’était pas possible !
Le dresseur du Bourg Palette devenu récemment maître Pokémon, dormait paisiblement et la tenait fermement. Elle se dégagea précipitamment de ses bras et recula dans le lit. Lorsqu’elle se rendit compte qu’elle n’était pas habillée, elle se maudit. Pourquoi fallait-il que les choses tournent ainsi ? Où était passée sa raison la veille ? Le jeune dresseur se tourna sur le dos et la championne prise de peur se cacha sous la couette. Quand elle vit que ce dernier continuait à dormir, elle émergea de sous ses draps et constata les ronflements du dresseur. Non seulement il s’était passé des choses avec LUI, mais en plus il la gratifiait d’un son doux et mélodieux !
La championne d’arène se leva en catimini, attrapa ses affaires par terre pour se rhabiller, même si ce qu’elle faisait ressemblait plutôt à de l’archéologie. Une fois ses affaires récupérées, elle fila dans la salle de bain en anticipant le réveil du jeune homme.
- Pourquoi, pourquoi, pourquoi ! se lamenta-t-elle à voix basse.
La fine pluie de la douche lui fit un bien fou et elle se sentit à la fois lavée de la transpiration et de ses actes. Comment allait réagir Sacha lorsqu’il se réveillerait ? Et comment régirait Pierre ? Et Serena ? Oh, non elle était fichue, ils avaient vraiment tout gâché. Cela n’aurait pas dû se passer comme ça. Sacha devait sortir avec Serena, c’était ça le plan de base ! Lorsque les images de veille revirent à elle, ses joues s’empourprèrent et elle mit la tête sous le pommeau de douche pour oublier tout cela.
Il fallait qu’ils arrangent tout et elle avait un plan. Oui, quelque chose qui allait les sortir de l’embarras et ainsi les choses pourraient reprendre leur cours normalement. C’était la seule façon de régler cette histoire catastrophique.
Lorsque Ondine sortit de la salle de bain, Sacha n’était plus dans la chambre. Le cœur de la jeune rousse s’accéléra. Comment allait-il réagir ? Mais elle n’eut pas le temps de se poser plus de questions car elle entendit un verre se briser et un juron dans le salon. La championne se précipita pour aller voir l’origine du vacarme.
- Fais attention, ce n’est pas chez moi ! lança Ondine sur un ton de reproche.
- Bonjour, fit le jeune homme en levant la tête à moitié endormi.
- ‘jour… marmonna la championne mal à l’aise.
Sacha était en boxer en train de ramasser les bouts de verre tombés par terre. Ondine fut soudain prise d’un mal de tête féroce. Son corps était déshydraté et il fallait qu’elle boive de l’eau… Oh bon sang, elle ne boirait plus jamais !
- Attends je vais aller chercher le balai et la pelle, fit précipitamment la rouquine en regardant dans le placard à balai.
Elle revint avec ce qu’il fallait et ils entreprirent de nettoyer à deux le verre cassé, avec un silence roi.
- Voilà… fit Ondine d’un ton mal assuré lorsqu’ils eurent terminé.
Silence.
- Euh, tu as bien dormi ? demanda Ondine pour combler le silence, mais elle regretta immédiatement sa question.
Sacha fit un sourire et rit doucement.
Quelle idiote ! Comment pouvait-elle poser une question aussi gênante ? C’était purement du réflexe, c’est ce qu’elle disait habituellement aux invités. Sauf que celui-là n’était pas tant bienvenu que ça, et en plus, ils avaient franchi les limites que peu de gens étaient autorisés à franchir. Elle se sentit rougir.
- Enfin, je veux dire… bref tu veux un café ? proposa-t-elle abandonnant toute justification pour couvrir sa honte.
- Oui, je veux bien, répondit Sacha en s’asseyant sur le canapé et en se tenant le crâne.
Si lui aussi avait mal à la tête, c’était bien fait ! Se dit férocement la championne. Si Sacha avait été un inconnu, elle l’aurait immédiatement mis à la porte, mais ils étaient censés être ami et se devait de préserver un tant soit peu leur amitié. Du moins, ce qu’il devait en rester. Elle réfléchit, si elle proposait son plan au dresseur tout de suite, ils n’avaient pas besoin d’avoir de discussion gênante et tout pouvait repartir comme avant.
- Sacha… commença Ondine en lui donnant son café.
- A propos d’hier… fit le dresseur un peu mal à l’aise.
Ils s’arrêtèrent de parler en même temps.
- Vas-y, fit le jeune homme.
- Non, toi vas-y, fit la championne d’arène.
- Je me disais que peut-être on…
- On pourrait tout oublier et faire comme si de rien n’était ! s’écria avec panique la jeune rousse.
Le dresseur la regarda interdit.
- Comment ? fit celui-ci qui ne semblait pas bien comprendre.
- Ecoutes, je sais qu’on a merdé tous les deux, fit Ondine en entremêlant nerveusement ses mains. Mais si on ne dit rien, personne ne se doutera de ce qui s’est passé, et on pourra continuer nos vies normalement. Tu pourras sortir avec Serena comme prévu et moi je…
- Attends qu’est-ce que tu veux dire par sortir avec Serena ? demanda Sacha avec plus de violence qu’il ne l’aurait voulu.
- Hé bien, ce que tout le monde attend de toi. Cette histoire ne sera pas un obstacle à votre relation car elle n’a pas besoin de savoir ce qui s’est passé.
- Tu rigoles, je devrais sortir avec Serena parce que les autres le veulent ? C’est quoi ce délire ? fit le dresseur outré.
- Sacha, c’est la fille qui te correspond le mieux, enfin bref… dans tous les cas, ça nous permettra d’échapper à une mort certaine de la part de Pierre, continua Ondine en ignorant la dernière remarque du dresseur.
- C’est vraiment ce que tu veux ? demanda Sacha un peu contrarié.
Ondine le regarda surprise.
- C’est ce qu’il y a de mieux pour tout le monde, répondit Ondine implacable.
Le jeune dresseur regarda sa tasse et se massa la tête en réfléchissant.
- Merci pour le café, fit-il en reposant la tasse à moitié pleine.
Il se leva sans demander son reste et partit s’habiller dans la chambre. Lorsqu’il revint, il était prêt à partir.
- J’imagine qu’on se voit alors dimanche, fit Ondine en le voyant s’approcher de la porte.
- Ouais, c’est ça, dit Sacha sans entrain.
Soudain le téléphone de Sacha commença à sonner et il paniqua quand aperçu le nom.
- Allo ? fit-il nerveux.
- Sacha, j’imagine que tu dois te réveiller avec un sacré mal de crâne ! fit Pierre au bout du fil d’un ton joyeux.
- Haha ! Oui c’est sûr, fit le dresseur avec une voix un peu forcée.
Ondine lui jeta un regard outré par le manque de naturel de son ami.
- Bon, tu me dois sans doute des remerciements ! T’imagines pas de quoi je t’ai sauvé hier ! raconta Pierre assez fier de lui.
- Oui, je n’imagine pas… fit le plus jeune en jetant un regard noir à la championne d’arène.
- Que dirais-tu d’aller manger avec les autres ce midi ? Serena et Aurore seront parties déjà, mais nous autres prenons notre train cet après-midi.
- C’est parfait, répondit Sacha sans réfléchir, pressé que la conversation finisse.
- Super ! Bon, Ondine ne sera pas là, Flora et Drew non plus, je crois qu’ils ont prévu quelque chose… enfin bref à tout à l’heure !
Sacha posa son téléphone en soupirant de soulagement. Il se sentait vraiment pris en faute.
- Faut vraiment mentir à tout le monde ? demanda le brun à l’adresse de la rousse, mais il n’eut pas le temps d’avoir une réponse puisque son téléphone à elle sonna à son tour.
La championne grimaça en regardant son téléphone.
- Allo ? fit-elle à contrecœur.
- Ondine, je suis soulagé de t’avoir au téléphone sobre et sauve ! fit Pierre hilare.
- Tu sembles de bonne humeur, dis-donc, fit remarquer cette dernière septique.
- C’est que mon plan d’hier viens de me rencarder, enfin bref, c’est à cause de vous que j’ai failli louper cette opportunité !
- Tu ne connais pas le dicton, une de perdue et dix de…
- Et alors, tu ne me remercies pas ? fit Pierre avec insistance.
- Euh… ah oui ! Merci beaucoup de m’avoir sauvé des griffes de euh, Sacha, fit Ondine en bégayant et en évitant soigneusement le regard du maître Pokémon.
- Tu vois, tu l’aurais regretté toute ta vie !
- Oh oui ! fit Ondine en comprenant tout le sens de la phrase de son ami.
Sacha la regarda avec un œil mauvais et lui fit signe qu’il allait partir.
- Bref, je dois te laisser Pierre, j’ai pas mal de choses à faire aujourd’hui !
- Oui je comprends, à demain !
Ondine raccrocha soulagée, elle aussi.
- Bien, donc je m’en vais, fit Sacha avec agacement.
- D’accord… à demain, fit Ondine ne sachant pas trop quoi dire. Et fais attention pour notre secret !
- Oui ! fit Sacha avec colère et il partit en claquant la porte.
Ondine poussa un profond soupir… la journée allait être longue et le lendemain serait encore pire.
La journée s’écoula rapidement pour tout le monde, aussi brumeuse que douloureuse. Lorsque le dimanche arriva, il régnait un soleil radieux au Bourg-Palette. Délia et M.Mime s’activaient déjà pour faire les préparatifs depuis la veille. Pierre était venu au petit matin pour aider à la cuisine et à l’installation. Serena était arrivée un peu plus tard et elle s’était mise à confectionner des profiteroles afin que les Pokémon puissent eux aussi profiter des festivités. Quelques habitants du village qui connaissaient la famille étaient venu aider à installer des tonnelles, des tables, des chaises et de la décoration dans le grand terrain qui était derrière la maison de Délia. Toute la matinée s’était passée dans la joie et la bonne humeur. Comme il ne passait jamais grand-chose au Bourg-Palette, l’événement était attendu. Avoir un maître Pokémon ajoutait de l’attractivité et de la fierté au sein du petit village.
Quelques petits moments virent cependant perturber cette parfaite matinée, les disputes entre Pierre et M.Mime, afin de savoir lequel était le plus doué en cuisine et en tâches ménagères. Délia dû intervenir à un moment pour calmer les deux protagonistes, qui s’accordèrent sur un partage des tâches le plus équitable possible. Serena assista à la scène en riant silencieusement. Elle adorait cuisiner, mais jamais elle ne se serait battue pour savoir qui allait nettoyer les toilettes ou faire la vaisselle.
Passer du temps auprès de l’endroit où Sacha avait grandi était une immense joie pour elle. L’artiste observait les lieux avec attention et curiosité. Délia et Pierre lui racontaient des anecdotes diverses sur plusieurs époques de la vie du dresseur. Partager ces moments avec eux, lui permettait de réchauffer son cœur qui avait été malmené pendant la soirée à Celadopole. Cette soirée où elle avait perdu patience avec l’élu de son cœur et où la jeune fille avait décidé de lui dévoiler ses sentiments. Bien entendu, les sentiments de Sacha étaient compliqués à deviner. Le temps qu’ils avaient passés ensemble dernièrement lui avait redonné de l’espoir, mais le dresseur pouvait agir ainsi avec n’importe lequel de ses amis. Et en parlant de ses camarades, une ombre se dressait dans le tableau. L’intérêt que le maître Pokémon avait manifesté pour Ondine, était visible aux yeux de tous. L’artiste ne comprenait pas comment et d’où ce soudain changement de comportement venait. La championne d’arène étant régulièrement absente de leurs retrouvailles, avait-il pu développer un manque affectif ? Et cette dernière ? Quelles étaient ses intentions ? La dresseuse de Pokémon eau ne s’était pas montrée indifférente non plus. Et puis, il y avait eu beaucoup de choses qui lui avaient peut-être échappées.
Serena soupira de frustration. N’ayant pas toutes les informations, elle ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter mais elle avait confié ses sentiments à Sacha et cette fois-ci la balle était dans son camp. Maintenant l’artiste ne pouvait qu’attendre et se comporter normalement, comme une bonne amie attentionnée, ce qu’elle avait toujours été.
Lorsque Sacha revint de chez le professeur Chen avec Régis et une nouvelle arrivante que l’artiste n’avait jamais vu, de nouvelles craintes se présentèrent à elle. Qui était cette personne aux cheveux châtains ? Et vu avec la familiarité avec laquelle elle parlait au maître Pokémon, ils se connaissaient très bien. L’artiste se mordit la lèvre inquiète et puis se blâma pour sa méfiance soudaine. Après tout, ce n’était pas nouveau que le dresseur de Pokémon ait des amis partout. Il fallait qu’elle se calme, la jeune fille devenait jalouse depuis qu’elle avait mis ses sentiments à jour. Serena se reconcentra sur sa recette de pâtisserie et entreprit de mesurer le sucre à l’aide de la balance. La journée s’annonçait riche en événements !
Une fine brise souffla sur les cheveux cuivrés de la jeune championne d’Azuria, elle pouvait sentir les rayons du soleil chauffer sa peau pâle. La route jusqu’au Bourg-Palette était plus longue qu’elle n’y paraissait. Le tunnel qui reliait Argenta à Azuria lui avait permis de faire le chemin plus rapidement, grimper le Mont Sélénité n’étant pas une mince affaire, mais elle pédalait depuis longtemps. D’un côté faire du sport lui permettait de décompresser un peu, car lorsqu’elle pensait à la journée qui l’attendait, la championne d’arène avait juste envie de se camoufler sous sa couette et de prétendre une maladie extrêmement contagieuse. Affronter Sacha était la dernière chose qu’elle se sentait prête à faire et pire, mentir à tous ses amis qui ignoraient tout ce qu’elle avait commis. La dresseuse se secoua la tête, la panique la gagnait. Pourtant, elle ne pouvait faire demi-tour, cela aurait éveillé des soupçons qu’elle voulait éviter. Maintenant, il ne lui restait qu’à affronter la fête en serrant des dents et en espérant que cela se passe vite et sans accroc.
Lorsqu’elle s’approcha du Bourg Palette, elle se demanda vraiment si elle n’allait pas prétexter une maladie. Après tout sa gorge nouée et ses douleurs au ventre pouvaient s’apparenter à des vrais symptômes ! En poussant une énorme inspiration, elle arrêta son vélo et entreprit de l’attacher à la barrière la maison de Délia.
- Ondiiiine !
L’interpellée sursauta et se retourna rapidement vers son interlocutrice. Aurore était parée comme toujours de ses meilleurs vêtements, une robe estivale choisie avec soin et style.
- Aurore… mais comment arrives-tu pédaler sur ton vélo avec ta robe ? demanda la championne intriguée, elle-même avait mis un short banal pour éviter se retrouver dans une situation inconfortable avec le vent.
- Cela s’est toujours bien passé, pourquoi ? demanda la coordinatrice avec surprise.
- Non, c’est juste que… enfin je trouve que ce n’est pas si évident pour moi… enfin bref.
- Ah ! En tout cas, je suis contente de retrouver tout le monde aujourd’hui ! fit la jeune brune avec enthousiasme. J’ai en plus un super cadeau pour Sacha !
Ondine laissa échapper un cri de surprise. Elle avait complètement oublié de prendre un cadeau, aussi symbolique fût-il.
- Ah, oui, hâte de voir de quoi il s’agit, mentit la championne pour qui le cadeau était le cadet de ses soucis.
Aurore lui emboita le pas, elle chantonnait.
- Il me semble que tu t’es bien remise de ta cuite, non ? commenta Ondine pour meubler le temps avant d’arriver auprès de tout le monde.
Au loin, on pouvait déjà apercevoir des tonnelles blanches avec des jolies décorations et des tables qui semblaient contenir déjà de nombreuses choses appétissantes.
- Oh, non m’en parles pas, c’était assez horrible la journée d’hier ! fit la coordinatrice moins enthousiaste.
- A qui le dis-tu ! s’exclama Ondine se rendant compte que ses mots étaient sortis tous seuls de sa bouche sans crier gare.
Aurore lui fit un regard compatissant, puis elle sembla repérer quelque chose d’intéressant. Ondine ravala sa salive avec difficulté.
- Sacha ! Hé ho ! Coucou ! hurlait la coordinatrice en faisant de grands gestes.
Le dresseur de Pokémon se retourna à peine, que déjà cette dernière bondit dessus pour lui offrir une accolade généreuse, ainsi que son présent. Plusieurs kits de baies pour prendre soin de ses Pokémon.
- Merci, balbutia Sacha étonné devant le cadeau et l’énergie déployée par son amie.
- Avec ça, plus personnes ne pourras jamais te battre ! assura Aurore qui se voulait convaincante.
- Allez Aurore, on va aller boire quelque chose, non ? proposa Ondine pour calmer sa camarade.
- C’est une bonne idée ! Mais pas d’alcool pour moi ! Plus jamais ! commenta la coordinatrice en se remémorant des souvenirs douloureux.
Ondine et Sacha échangèrent un regard gêné. Ils ne s’étaient pas adressés la parole depuis l’événement…
- Bon, on file ! fit précipitamment la championne d’Azuria qui souhaitait éviter le dresseur de Kanto le plus possible.
Au fond, elle savait que c’était ridicule de chercher à l’éviter à tout prix. L’objet même de ces festivités était le jeune homme brun, mais moins elle le voyait mieux elle se portait.
Les jeunes filles firent le tour de leurs amis et allèrent se chercher un verre. Même si Ondine s’était jurée de ne plus retoucher à un verre d’alcool. La gêne qu’elle ressentait lui donnait très envie de s’attaquer au Punch de Délia immédiatement.
Beaucoup de leurs amis étaient déjà arrivés. Les derniers de la troupe, furent Flora et Drew dans leur petit nuage d’amour, accompagné de Max qui avait beaucoup grandi. Ondine soupira en pensant à ses amis qu’elle jugeait extrêmement choux, même si une partie d’elle les enviait et une autre lui criait qu’être une femme indépendante n’avait que des avantages.
Les tenues des amis n’avaient plus rien à voir avec celles de l’avant-veille, ils avaient tous troqué leur tenue de soirée contre des plus décontractée et supportant mieux la chaleur. Ondine ressemblait un peu plus à ce à quoi elle était habituellement. Serena flottait avec grâce dans sa robe rose pâle et ses cheveux détachés qui tombaient en cascade. Aurore avait mis de jolies barrettes dans ses cheveux ondulés. Iris était à l’aise dans ses vêtements amples. Drew et Régis étaient habillés avec des shorts et des vestes fines d’été. Flora avait adopté un combishort qui lui allait parfaitement. Paul, restait en survêtements comme à l’accoutumée.
- Alors pas t’as pas eu trop mal à la tête hier ? s’enquit Flora sirotant une limonade au sureau faite maison.
- Comme je te l’ai dit par message, ça a été atroce. J’avais pas mal de travail à l’arène et mes sœurs ont été insupportables ! Elles n’arrêtaient pas de me poser des questions sur la soirée et de se plaindre de leurs affaires habituelles ! commenta Ondine en levant les yeux au ciel.
- Tu as l’air toujours un peu… commença Flora.
- Un peu quoi ? fit Ondine d’un ton brusque.
Flora la regarda étonnée.
- Euh, désolée, je suis un peu sur les nerfs à cause des sœurs, mentit la championne d’Azuria.
- Non, pas de souci… répondit Flora prudemment. Mais justement tu as l’air sur les nerfs, quelque chose ne vas pas ?
La championne sentit son cœur s’affoler, elle avait si peur que qui que ce soit découvre ce qui s’était passé, qu’elle paniquait à chaque question.
- Si, ça va, juste la fatigue, le surmenage et cette soirée a été fatigante, répondit Ondine avec un sourire qu’elle voulait rassurant.
- Les filles ! Un petit four ? dit soudain une voix masculine.
Pierre tenait un plateau de mets qui avaient été préparés pour l’apéritif et qui semblaient appétissant. Les filles ne se firent pas prier pour se servir.
- Délicieux ! commenta Flora en engloutissant un. J’ai tellement faim…
- Sers-toi, il y en aura suffisamment pour tout le monde, fit Pierre avec un grand sourire.
- Vous vous êtes surpassés Pierre ! Comme toujours ! félicita Ondine avec chaleur.
- Je ne suis pas le seul à avoir travaillé ! M.Mime comme toujours a voulu voler la vedette, mais je ne me suis pas laissé faire ! Délia a beaucoup fait, tu t’imagines bien. Et puis Serena nous a pas mal aidé !
Lorsque Pierre évoqua l’artiste Pokémon, Ondine sentit la panique la regagner à nouveau.
- Serena ? Elle est là depuis quand ? demanda la championne avec un peu trop de précipitation.
Le champion d’Argenta fronça légèrement les sourcils, mais répondit tout de même à la question sans laisser paraître quoi que ce soit.
- Elle est arrivée pendant la matinée pour préparer les profiteroles pour les Pokémon, répondit Pierre simplement.
- Ah oui, c’est vraiment la petite amie parfaite pour Sacha… ! fit Ondine avec un ton qui ne sembla convaincre personne.
- Bon, je vais continuer à distribuer les petits fours, sinon les invités vont mourir de faim. Heureusement que Rachid nous file un coup de main…
Le champion d’Argenta repartit sans demander son rester. Ondine se mordilla les ongles nerveusement, elle en avait beaucoup trop fait. Il fallait qu’elle se tienne à carreaux cette journée, et pourtant elle avait l’impression qu’elle n’allait faire que des bourdes !
Flora partit rejoindre son amoureux, Drew, et traina Ondine derrière-elle. Ce dernier était en train de parler avec Régis et une inconnue, que la dresseuse n’avait jamais vue.
- Ah et voilà Flora et Ondine ! s’écria Régis en saluant les nouvelles arrivantes avec chaleur.
Les filles saluèrent Régis et la jeune fille.
- Flora est une coordinatrice qui a accompagné Sacha dans son périple tout Hoenn. C’est bien ça ? présenta Régis tout en demandant confirmation à la jeune femme.
- C’est bien ça, assura Flora avec un sourire.
- Et voici Ondine, championne d’Azuria, avec qui Sacha a commencé son voyage initiatique, continua Régis en montrant la dresseuse. Avec qui aussi on a fait pas mal de soirées. Tu peux aussi la connaître sous le surnom de « Poussi… »…
Mais Régis n’eut pas le temps de finir, car Ondine l’en empêcha en le bousculant précipitamment.
- Non mais ça suffit ! Tout le monde n’a pas besoin de connaître tous mes dossiers ! s’écria la championne avec panique.
Le petit groupe éclata de rire devant la scène.
- Et puis, moi aussi j’en ai un paquet de dossier sur toi, répliqua Ondine avec un ton féroce. Est-ce qu’on parle de la fois où tu t’es laissé entraîner par cette fi…
- Hop ! Hop ! C’est la vie privée ! l’interrompit Régis en paniquant à son tour.
- Ah bon ? fit la jeune inconnue avec curiosité. Je serais ravie que tu m’en disses plus sur les dossiers de Régis, Ondine. Je pense qu’on a moyen de s’entendre toute les deux !
- Quoi ?! fit Régis pris au dépourvu. Leaf, tu ne vas pas t’y mettre !
- Tu présentes tes amis, mais tu ne me présentes pas ! fit remarquer la dénommée Leaf en croisant les bras. Il me faut au moins deux ou trois histoires en dédommagement pour couvrir le préjudice subit !
- Mais… euh, voici Leaf, une amie d’enfance à Sacha et à moi, présenta Régis en essayant de rattraper son indélicatesse sans vraiment de culpabilité.
- Oh ! Moi aussi je veux écouter les dossiers de Régis ! lança Aurore en arrivant avec un verre à la main et des petits fours de l’autre.
- Encore en train de boire de l’alcool ? demanda une voix septique.
- Oh ! Paul ! Tu es venu voir Sacha ! C’est super ! s’exclama la jeune coordinatrice avec un énorme sourire. Et puis non, ce n’est que de la limonade.
Paul parut soulagé, mais se tourna vers Régis impassible.
- Non, évidemment, je suis là pour écouter l’histoire de Régis, répondit-il d’un ton sarcastique tout en cachant un sourire.
- Tu vois Régis, tu n’as pas le choix, ton audience est devant toi, affirma la jeune fille de Kanto d’un air moqueur.
- Et si ce n’est pas toi qui racontes, c’est moi ! assura Ondine avec un sourire complice.
- D’accord, d’accord, vous avez gagné… commenta Régis dont la tête s’était décomposée. Leaf, ne me juges pas trop, j’étais jeune et…
- Prétentieux, oui je sais, fit Leaf en gardant son sourire.
Ondine rit intérieurement de la situation. Cette fois-ci, ça lui faisait un bien fou, de ne pas être au centre de l’attention et loin de Sacha. Si toute la journée et soirée se passait comme ça, elle échapperait au pire. Malheureusement pour elle, Leaf était aussi l’amie d’enfance de Sacha. D’un côté, elle trouvait ça curieux que ce dernier n’ai jamais fait mention d’elle pendant son voyage. Maintenant qu’elle y pensait, il y avait beaucoup de choses qu’elle ne savait pas sur Sacha, comme l’identité de son père, par exemple. Il restait très secret sur beaucoup de choses finalement.
- Sacha ! héla Leaf à l’adresse du dresseur qui n’était pas très loin du groupe. Viens entendre les supers dossiers de Régis !
- Ne crie pas ! Tout le village me connaît… chuchota Régis les dents serrés.
- Et c’est pour ça qu’ils ne seront pas surpris ! rétorqua Leaf avec amusement.
Le dresseur de Kanto s’approcha du groupe avec curiosité. Serena qui avait suivi la scène s’approcha elle aussi intriguée, et la championne d’Azuria voyant les deux causes de son problème arriver, vit son pouls s’accélérer rapidement.
Régis s’exécuta et relata des histoires assez drôles sur des situations cocasses où il s’était retrouvé avec Pierre et Ondine en soirée. Il omit pas mal de détails sur certaines conquêtes qu’il avait réussi à ramener avec lui. Et lorsque Ondine voulut aborder le sujet, ce dernier détournait le sujet le plus possible avec nervosité. Après un moment bref, elle comprit d’où venait l’état nerveux de son ami. Elle le connaissait assez bien aujourd’hui, pour dire que d’habitude il agissait avec plus d’assurance et ne se cachait pas de ses nombreuses aventures. Sauf, s’il ne voulait pas être mal perçu par quelqu’un…
- Oh ! fit Aurore comprenant soudain quelque chose.
La dresseuse d’Azuria la regarda avec surprise.
- Euh, non rien… fit la coordinatrice avec un sourire.
Ondine cherchant la source de la surprise d’Aurore regarda aux alentours et vit une Serena penchée sur Sacha, lui disant quelque chose qu’elle ne pouvait pas comprendre. Ce dernier acquiesça et ils partirent. La championne resta quelques secondes à regarder le vide, quand elle prit une décision.
Elle quitta le groupe pour tenter d’accéder au buffet. La dresseuse prit quelques profiteroles de Serena et partit les donner à ses Pokémon qu’elle avait libéré en arrivant. Les Pokémon accueillirent les friandises avec joie et elle-même en goûta une. Le goût était sublime et il n’y avait aucun doute, l’artiste Pokémon avait du talent. Tout cela attestait complètement d’une chose, c’est que Serena était vraiment la petite amie parfaite pour Sacha. Ils avaient tous raison. Et il fallait absolument qu’elle réparer son erreur de l’avant-veille !
- Ils adorent ces profiteroles, hein ?
C’était Lem, qui était arrivé avec sa petite sœur Clem.
- Euh, oui… fit Ondine sans savoir quoi trop leur répondre.
Comme ils étaient les meilleurs amis de Serena, elle ne se sentait pas à l’aise avec eux, tout cela à cause de sa fichue culpabilité.
- Serena est vraiment la meilleure pour faire ça, hein Lem ? commenta Clem avec un sourire.
- Oui, c’est sûr, répondit son frère machinalement.
- Dommage qu’elle soit amoureuse de Sacha, c’est une fille comme ça qu’il te faudrait ! dit Clem avec un air dramatique.
La championne les observait en silence.
- Ondine ? Tu sais cuisiner toi ? demanda soudain Clem avec curiosité.
- Euh… pas vraiment, je suis assez mauvaise… admit la championne avec honnêteté.
- Oh ? Il faudrait plutôt une fille qui sait cuisiner pour mon frère… expliqua la jeune fille un peu déçue.
- Mais enfin Clem ! Arrête de dire n’importe quoi ! s’écria Lem rouge de honte en voyant où sa sœur en voulait venir. Ondine, ne l’écoutes pas, elle est tout le temps comme ça !
- Mais enfin, qui va s’occuper de toi, Lem ? demanda Clem avec un air exaspéré.
- Je peux m’occuper de moi tout seul !
La championne d’Arène profita de leur dispute pour s’éclipser. Elle qui voulait éviter les situations gênantes, c’était mal partit. En retournant vers le buffet, Serena discutait tranquillement avec Sacha, ils riaient même ensemble. La championne leur jeta une œillade curieuse et croisa le regard du dresseur qui fronça les sourcils et détourna le regard aussitôt. Un étrange sentiment commença à s’installer en elle… et si elle n’était pas la bienvenue ? Peut-être que le maître Pokémon regrettait ce qui s’était passé lui aussi et lui en voulait d’avoir gâché sa potentielle relation avec l’artiste Pokémon ? A cette pensée, la championne se sentit assez mal, mais elle fit mine d’ignorer ses sentiments.