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Kitty
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Kitty
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MessageSujet: Re: Remember   Remember - Page 9 Icon_minitimeDim 30 Mai 2021, 21:16

Oui tu as eu raison, vraiment ça rajoute quelque chose !

Un autre garçon ?? J'y crois pas trop Razz

Grave, c'est Team Régis la ! En vrai Sacha m'énerve un peu, il se radine comme une fleur après pas mal de temps et il croit que tout reste comme avant et qu'Ondine va l'attendre bien gentiment ? 

Je suis sûre que ce que tu nous réserve risque d'être aux petits oignons Razz
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Elodie2001

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MessageSujet: Re: Remember   Remember - Page 9 Icon_minitimeLun 31 Mai 2021, 23:29

Ha non moi je suis pour Sacha qui a eu enfin le courage de faire le premier pas !!! J espère que ils finirons enfin ensemble ces 2 là 😊😍
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Bella
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MessageSujet: Re: Remember   Remember - Page 9 Icon_minitimeMer 02 Juin 2021, 17:21

Manon : ah tu trouves pas qu'avec Pierre ou Jacky ça pourrait matcher ? Lol

Une de vous deux sera forcément déçue du coup. Mais ce sera magnifique quand même ne vous inquiétez pas 😅

J'essaie de mettre la suite ce soir.
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Kitty
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MessageSujet: Re: Remember   Remember - Page 9 Icon_minitimeMer 02 Juin 2021, 19:31

Ah cool ça ! 😁
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Elodie2001

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MessageSujet: Re: Remember   Remember - Page 9 Icon_minitimeMer 02 Juin 2021, 20:54

Haaaaa trop hâte
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Bella
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MessageSujet: Re: Remember   Remember - Page 9 Icon_minitimeMer 02 Juin 2021, 21:01

Encore un long chapitre ^^ cette fois, je l'ai mis en entier Smile Bonne lecture à vous ! Wink 





Chapitre  6:



Je me hâtai à la suite de Régis, en appelant son prénom suffisamment fort pour qu'il l'entende dans le brouhaha de la musique mais pas trop, afin de ne pas attirer l'attention de potentiels curieux.

J'interprêtai son indifférence à mes appels comme une immense contrariété. Je me demandais depuis combien de temps il avait été derrière nous et ce qu'il avait pu voir ou entendre. Et surtout, pourquoi Sacha n'avait pas réagi à sa présence.
Ou si ça se trouve, il avait réagi mais je ne l'avais pas remarqué puisque j'étais moi-même à l'ouest.

En attendant, j'étais perturbée par la façon de réagir de cet homme qui me fuyait, parce qu'elle témoignait de la colère. Et pourtant, j'aurai juré qu'il ne pouvait pas être en colère contre moi plus qu'il ne l'était déjà.
Alors pourquoi cette fois ce sentiment entraînait une réaction différente de celle qu'il avait eu face à moi depuis la veille, qui consistait à se montrer froid et distant ? A présent, il était fuyant et braqué, et il me faisait peur. J'avais peur de le voir s'en aller.

Tandis qu'il filait à travers le salon, dans le but de le quitter, sans nul doute, je le suivai à quelques mètres en tentant de le rattraper. Mais soudain, je stoppai net ma course et lui la sienne tandis que Séréna venait de l'intercepter en posant une main sur son bras.
Je fus une fois de plus choquée par l'aisance avec laquelle elle le touchait, sans la moindre sensation de le déranger et lui, qui ne la repoussait pas.

_ Tu veux bien danser avec moi ? lui demanda-t-elle gentiment, inconsciente de ce que son geste provoquait.

Tête baissée, interrompu dans son élan par la vivacité de la jolie blonde, il mit un moment à réagir. Quand il le fit, ce fut pour pivoter complètement vers moi et m'adresser un regard incandescent et difficilement soutenable... Intense. Je me sentis tellement vulnérable que j'en cessai de respirer.

Il inspira profondément en fermant les paupières et déglutit lentement, puis il déroba son bras à la poigne de Séréna pour tendre une main en ma direction.

De là où j'étais, toujours figée, j'observais son geste, hésitante en mes capacités de savoir l'interpréter. Et tandis que la musique changeait pour quelques notes douces et mélodieuses -comme si elle suivait le fil de l'histoire- il me dit d'une voix suave et décidée, en approchant d'un pas vers moi :

_ Danse avec moi.

Bien que d'avantages un ordre qu'une invitation, j'en restai tout de même sans voix et refusais d'en croire mes oreilles, ni même mes propres yeux. Je fixai bêtement sa main tendue vers moi, promesse d'une évidente promiscuité avec lui.
Je croyais rêver ! Car jamais un tel contact n'avait ne serait-ce qu'été amorcé entre nous. Jamais rien d'aussi intime qu'une danse, serrés l'un contre l'autre.

Ma nervosité n'avait d'égale que mon envie de me jeter à corps perdue dans sa proposition.
Mais mes genoux tremblants manquaient de ne plus suporter mon poids bien longtemps. Je soupçonnais mes mains de trahir mes émotions également si je la lui tendais à mon tour.

Il me verrait alors telle que j'étais, à savoir morte de trouille et à la fois toute chamboulée à la perspective d'être si proche de lui.



Personne autour, pas même lui, ne pouvait s'en douter, mais la bataille de Verdun se rejouait en mon for intérieur à cet instant même.
Mon cœur livrait une bataille acharnée à ma conscience qui elle, me dictait de fuir, de prendre mes jambes à mon cou afin de préserver ma relation avec Sacha, et aussi par égards pour Séréna qui attendait toujours la réponse à sa question. La pauvre était d'ailleurs mortifiée à côté de lui.

Pourtant, tout m'appelait !
Mes sens se déchaînaient et réclamaient sa peau à corps et à cris. Ils suppliaient de me rapprocher, de savourer cette étreinte dont je rêvais tant, même si elle devait être éphémère. Oh oui, même si elle devait être la première et la dernière tout à la fois. Qu'importait, au moins j'aurai eu ça. J'en avais envie, et un besoin déraisonnable.

Mais ma raison ne lâchait rien et entendait bien avoir le dernier mot tandis qu'elle me rappelait à l'ordre qu'un bon ami, tout fraîchement déclaré et encore sur la terrasse à quelques pas de là, allait horriblement mal le vivre, si j'acceptai. Et aussi, que toute chance de réconciliation entre les deux rivaux serait sans aucun doute anéanties.

Mais mon cœur ne se laissait pas faire et me faisait miroiter qu'une danse avec ce garçon face à moi, en valait mille avec n'importe quel autre, -même avec Sacha !
Et c'était si vrai !
Après tout, quand Sacha m'avait prit la main, cela m'avait laissé sans réactions, finalement. Alors que Régis et sa simple proximité réussissaient à me retourner complètement.
Alors, qu'en serait-il dans ses bras ? Fis-je l'erreur de m'interroger sur le ton du défi.

Ma raison tentait de me tirer en arrière de toutes ses forces, mais pourtant j'avançai, d'un pas, puis un autre, en direction de ce si bel homme qui me tendait son bras, plein d'espoir.

Tremblante d'effroi, et d'appréhension surtout, je posai ma main sur la sienne, qu'il enserra fort, comme si j'étais sur le point de tomber d'un précipice et mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Il m'attira à lui d'un mouvement habile, ignorant superbement les intentions de Séréna à ses côtés, et je me retrouvais contre lui.

_ Enfin... soupirais-je tout bas en fermant les yeux et en me délectant d'un plaisir inexplicable.

Sa proximité était si scandaleusement délicieuse, que j'en savourais chaque aspect de chaque seconde. Je me sentais bien ! Comme jamais auparavant. J'étais à la fois au comble du bonheur et incroyablement vulnérable.
Dans ses bras, alors que je savourais enfin cette exquise sensation, j'étais l'être le plus fragile du monde, parce que je savais que ce moment ennivrant était factice, et éphémère. Et à présent que je goûtais à cette sensation, j'avais la certitude qu'il était absolument tout ce que je voulais.

Et même si mon discernement me faisait peut-être défaut, j'avais l'impression que nos deux corps s'harmonisaient parfaitement.

Et je ne pu m'empêcher de penser, avec d'incroyables remords, que Sacha se trompait. Ce n'était pas lui que je complétais à la perfection.

Régis délia nos mains enlacées, et timidement, posa l'une d'elle sur ma hanche tandis que l'autre glissa le long de mon dos dans une douceur exquise. J'inspirai brusquement, fermant les yeux pour savourer encore ce délice et osai poser mes mains sur son dos à mon tour.

A ce contact, il m'enserra plus fort encore contre lui, et cela devint dangereusement délicieux pour mon bien-être et ma retenue, surtout alors que la chaleur de sa peau brûlait mes doigts à travers la fine texture de sa chemise.

Quand je relevai les yeux vers lui afin de sonder ce qu'il pensait, il m'offrit un regard plein de tendresse, et encore une fois j'oubliais tout. Pire ! Je m'en foutais de tout. Il n'y avait plus que lui qui comptait.

Si on m'avait dit de tout laisser tomber pour pouvoir rester là, encore juste un peu de temps tout contre lui, je l'aurai fait sans hésiter. Qu'on me fut témoin des états dans lesquels il me plongeait !

Les notes résonnaient et il me berçait sur leur rythme, me pressant jalousement contre lui.
Il caressait mon dos et je savourais simplement, espérant seulement que cette chanson dure longtemps.
Une de ses mains effleura mon bras, de ma main jusqu'à mon épaule, puis frôla ma nuque jusqu'à mes cheveux. D'une douce pression, il attira ma tête à portée de ses lèvres pour déposer un baiser sur mon front. J'avais du mal à réaliser ce qui se passait vraiment.

Q'on m'en fut témoin ! Loin de moi était l'idée de blesser qui que ce soit, mais je n'arrivais plus à lutter. Je ne pouvais plus réprimer ce que je désirais vraiment au plus profond de moi, et je laissai retomber ma joue contre son épaule pour m'y lover, resserant d'avantages mes bras autour de lui.

Il pressa sa joue contre mes cheveux et me confia, dans un petit murmure :

_ Ecoute comme j'ai peur...

Je ne comprenais pas ce qu'il voulait dire par là, alors je fis un effort pour Occulter la musique et les voix autour de nous, et je me concentrai à l'écouter, lui. Les battements frénétiques de son cœur m'alarmèrent. Chacun d'eux cognaient si fort dans sa poitrine, que les miens s'emmêlèrent à leur tour. Sa peur me peinait et j'aurai plus que tout voulu le rassurer, hélas, je n'avais rien en mon pouvoir pour y parvenir puisque je ne savais même pas ce qui l'effrayait.

_ Je dois... te montrer quelque chose, confessa-t-il au creu de mon oreille.

Sa phrase éveilla ma curiosité, mais je continuais de me laisser bercer sur cette danse, savourant chaque instant avant qu'elle ne finisse.

Mes mains dans son dos redessinnaient de mémoire le dessin à l'encre, caché sous le tissu, et j'entendis un petit soupir de plaisir lui échapper.

Toutes ces années d'amitié, et toutes ces envies jamais prononcées, n'avaient fait qu'exacerber mon désir et décupler la satisfaction de me retrouver là. Même ma raison, pourtant tenace un instant auparavant, avait rendu les armes.

_ Tu es belle, murmura-t-il encore. Tu es plus que plus que ça, même.

J'en frissonnais de partout, et relevais les yeux vers lui. D'où lui venait cette soudaine éloquence à propos de ce qu'il pensait de moi, me demandais-je avec stupéfaction.
Certes, je ne connaissais pas grand chose à la vie, ni même aux sentiments finalement, mais ce que je croyais lire dans ses yeux, là, c'était plus grand que de l'amitié.

Rien ne pouvait d'avantages me combler que d'être couvée par son regard protecteur et enlacée ainsi dans ses bras.

Mais alors que nous étions si tendrement enlacés, continuant à nous laisser porter par la musique, une voix s'éleva, brisant notre bulle, brisant mon rêve éveillé, saccageant le moment le plus incroyable de ma vie :

_ Qu'est-ce qui se passe, ici ? C'est quoi ce cirque ?  tonna la voix de Sacha.

Je revenais brutalement sur terre après avoir plané un long moment tout là-haut. Et la chute était brutale. Sacha se tenait à quelques pas de nous, bien campé sur une posture ferme et poings serrés, manifestement furieux de ce qu'il voyait : Moi, sa meilleure amie, dans les bras de son plus bel ennemi, dansant étroitement enlacée à celui-ci, un instant à peine après sa déclaration magnifique et pleine de courage.

Je me sentis mal. Régis cessa ses pas de danse mais ne désserra pas ses bras d'autour de moi immédiatement, et moi non plus, bien que torturée par un sentiment de remords.
Il le fallait pourtant, je me sentais tellement ignoble ! Ma raison remontra le bout de son nez, gants de boxes en main, prête à en découdre avec mon cœur complètement indifférent à la situation.

Ce furent les cinq secondes les plus longues de ma vie. La petite voix de ma tête me disait de m'éloigner de Régis, de rendre un peu de dignité à Sacha, sûrement mortifié face à cette vision. Mon cœur lui, parfaitement égoïste, ne cessait de se demander si ce genre de moment avec Régis se reproduirait un jour, et qu'il valait mieux profiter de chaque millième de secondes qu'il restait. J'avais si peur.
Pas le même genre de peur que je ressentais concernant les réactions de Sacha, mais une toute autre sorte d'effroi. La peur du néant. Loin de Régis, en fait, je me sentais vide, sans vie.

_ Vous allez me répondre ?! Cria la voix de Sacha qui s'impatientait, et qui s'adressait bel et bien à nous.

Je frémis au son de sa voix. Pour la première fois, il me terrifiait.

Le volume de la musique baissa, signe que l'attention de tout le monde était captée, il ne manquait plus que ça. En même temps, vu comme il avait crié, c'était sûr...

Je fus contrainte de bouger, à contrecoeur. Je relevais les yeux vers Régis, d'abord, pour scruter sa réaction. Il tourna son visage vers Sacha tandis qu'il désserait doucement ses bras de moi, à mon grand désespoir. J'avais envie de lui crier de ne pas me lâcher, que je ne voulais pas qu'il s'éloigne, j'étais terrorisée de ne jamais revivre cela.

Sa main que je savais maintenant capable de tant de douceur quand elle effleurait ma peau, s'était refermée en un poing menaçant le long de son corps, témoignage de sa colère face à son rival qu'il avait en ligne de myrrhe.

_ Que veux-tu, Sacha ? Cracha-t-il son prénom.

Une ride creusa le front de ce dernier, ses yeux se plissèrent, tandis qu'il refermait les poings lui aussi.

_ Je viens de le demander ! pesta-t-il. Que se passe-t-il, ici ?

Un silence de cathédrale régnait autour de nous, preuve que se donnait là un véritable spectacle, et je m'en trouvais hyper mal à l'aise.

_ Qu'est-ce que ça peut te faire ? Répondit Régis sur le même ton que lui.

Le jeune brun tourna son attention vers moi, dans l'espoir d'une meilleure réponse, et me demanda d'une voix chétive : 

_ Ondine, c'était quoi, ça ? 

Les yeux humides, son regard suppliait de trouver en moi quelque chose qui contredirait ce qu'il avait cru voir et comprendre. Je supposais qu'à ses yeux, rien n'était encore certain tant qu'il ne l'entendrait pas dire. Un deuxième de ses sens devrait être témoin de ce que ses yeux avaient interprété pour que sa conscience puisse le valider.

Je savais bien que je devais lui répondre -encore- mais je ne savais pas quoi dire -une fois de plus.
Je ne pouvais rien prononcer sans blesser l'un ou l'autre. Si je disais à Sacha que cette danse avait été bien plus qu'une simple danse, pour moi, je lui ferai énormément de mal, je le savais, maintenant que je connaissais son réel ressenti pour moi.
Mais si j'essayais d'amortir les sentiments de Sacha en prétendant que cette danse n'était rien du tout, alors je blesserai Régis, une fois de plus, lui que j'avais déjà tant égratigné.

Je détestais ce rôle que la vie m'avait attribué d'être ainsi prise entre deux feux, détentrice de ce sournois pouvoir de chagriner l'un ou l'autre.

_ C'était une danse, répondis-je le plus simplement du monde.

Je me surprenais à pouvoir feindre un calme que je ne ressentais pas du tout.

_ Ca je l'ai bien vu, ricana mon interlocuteur. Je voulais plutôt parler de la forme que vous y mettiez.

_ Pourquoi ? Qu'est-ce que ça peut te faire ? Le défia Régis en se grandissant et en avançant vers lui.

J'étais si mal à l'aise !

_ Parce que votre danse avait quelque chose de plus intime que... que les rapports que vous êtes soi disant sensés entretenir tous les deux, lui répondit Sacha sans se démonter.

De son point de vue il avait raison, évidemment. Sans compter que dans le contexte, il avait de quoi être en colère, mais il n'y avait pas d'issue pour se sortir sans peine de ce dilemme. Ma raison avait tenté de me prévenir, j'aurai dû l'écouter, encore une fois.

_ Et en quoi ça te regarde, au juste ? Lui demanda mon compagnon de danse.

Le grand brun ignora superbement sa question en la balayant d'un geste de la main puis se tourna vers moi, à nouveau : 

_  Ondine. Tu m'as tourné le dos, sur la terrasse. Sans même me dire un mot. Sans même me dire ce que tu en pensais, alors que ça n'a pas été simple pourtant... et tout ça pour rattraper... Régis, vomit-il presque son prénom. Je veux comprendre, m'implora-t-il presque.

Je sentis Régis se tendre à côté de moi. Les manches de sa chemises relevées, j'appercevais du coin de l'oeil les muscles de ses bras saillir sous sa peau tendue.

Des chuchottements s'élevaient autour de nous, ne faisant qu'accroître mon malaise. Mais je décidai de les ignorer. Jamais je ne m'étais sentie aussi mal.

_ C'est à dire que... balbutiais-je sans reconnaître ma voix, je ne sais pas quoi répondre à ça.

Je ne pouvais plus simuler la nonchalance, et si les traits de mon visage ne me trahissaient pas encore, ma voix l'avait fait, elle.

_ Réponds simplement, me répondit désespérément Sacha. Dis-moi ce que tu en penses.

_ Il est là le problème Sacha, réussis-je à articuler d'une toute petite voix. Ce n'est pas si simple.

Il devint livide et eut un mouvement de recul. Son regard paumé passa sur Régis, puis revint sur moi, et à nouveau sur lui.
Et en un claquement de doigt, son expression changea. Ses sourcils se froncèrent en un V étudié sur ses yeux crépitant.

_ Non... baffouilla-t-il. Ne me dites pas que...

Il tourna la tête vers mon voisin et l'assassina du regard en lui grognant :

_  Qu'est-ce que tu lui as dit ?! Qu'est-ce que tu lui as fait ?! 

_ Pardon ?! Gronda Régis qui se braqua, prêt à répondre physiquement à ses accusations.

_ Qu'est-ce que tu lui as fait ?! cria Sacha bien plus fort que lui.

Je poussai un petit cri de surprise en l'entendant crier ainsi, et les autres aussi réagirent avec surprise à ce ton qu'ils ne lui connaissaient pas.

Régis, lui, ricana amèrement au nez de Sacha : 

_ Faut-il que je lui ai fait quoi que ce soit pour justifier qu'elle ne te tombe pas dans les bras quand tu claques les doigts, Ketchum ?

Ca, c'était dit ! J'ouvris de grands yeux effarés par ses propos, bien que ceux-ci me firent réfléchir. Mais tout de même ! Devait-il être aussi dur ?

_ N'importe quoi ! Fulminait Sacha face à lui. Ca n'a rien à voir avec ça ! Mais comment tu pourrais comprendre, toi, lui cracha-t-il plein de dédain.

_ Bien entendu ! répondit son ennemi d'une voix moqueuse. C'est vrai qu'en saurais-je, moi ? Je n'ai jamais engendré d'espoirs dans le cœur de jeune filles en les laissant à l'oubli derrière mon ascension, moi. C'est sûr, ça, c'est TA spécialité.

C'était un coup bas, et malheureusement, ce coup n'était pas tout à fait dénué de vérité.

_ Qu'est-ce que tu insinues ! Cria Sacha prit de fureur en avançant dangereusement vers son rival.

_ Ce n'est pas assez clair !? L'affrontait Régis sans reculer. Il n'y a pas assez de témoins dans cette pièce à ton goût, peut-être ?

Je tiquais à cette réflexion, et instinctivement je regardais autour de moi le visage des autres filles présentes. Quelques-unes d'entre nous nous lancèrent des regards lourds de sous-entendus.

Bien entendu, je m'en rendais compte à présent, je n'avais pas été la seule à m'éprendre de Sacha et à lui avoir voué cet amour passionnel. Je semblais peut-être la seule, cependant, à ne pas avoir décroché aussi facilement.

Sacha ne répondit pas de suite, gêné par la pique que le bel homme face à lui venait de lui balancer en présence de tous et surtout, de ''toutes'' ses ancien(ne)s compagnons de route. Et moi, bien que totalement impliquée dans leur rixe, j'étais parfaitement incapable d'intervenir car je ne savais pas du tout quoi dire sans envenimer les choses.

_ Mêles-toi de ce qui te regarde, Chen ! Tu n'as pas idée de ce que tu racontes ! Tu ne sais rien de moi ! Ni de ce que je ressens !

_ Pff ! Si ton cœur est aussi sombre que ton niveau de dresseur, je ne préfère pas savoir ce qu'il contient, ricana le concerné.

_ Parce que tu crois peut-être valoir mieux que moi ? Se moqua Sacha à son tour.

_ Je ne le crois pas, j'en suis sûr. Et humainement aussi, c'est certain.

_ Oh non alors ! Car la cruelle vérité c'est que tu ne vaux rien, Régis. Tu as toujours été jaloux ! Jaloux de moi et de ma progression que je ne devais qu'à moi tandis que tu ne devais la tienne qu'au professeur Chen, qui t'appuyait. Sans lui, tu ne serais rien.

Régis rigolait devant ses propos et Sacha continuait :

_  Tu étais jaloux de mes amis car toi, tu n'en avais aucun. Tu étais parfaitement incapable d'en avoir. Et c'est toujours le cas d'ailleurs. Non mais regardes-toi ! Qui penses-tu qui est ravi de te voir, ici, hein ? Penses-tu qu'on aurait passé un moins bon week-end sans ta présence ? Réfléchis donc à ça...  lança-t-il avec un sourire mauvais.

C'était perfide et mesquin. Je n'avais jamais vu ou entendu Sacha avoir un tel comportement assorti de tels propos.
Oh bien sûr, j'avais été témoin de bien des disputes entre eux-deux ! Mais là ! Cela n'avait plus rien à voir avec des chamailleries d'enfants. Les adultes qu'ils étaient devenus avaient des mots plus blessants. Et Régis encaissait ces paroles sans broncher, sans pouvoir répliquer parce que dans le fond, comment pouvait-il savoir si Sacha disait ou non une vérité.

Et Régis était toujours maître de lui.

Pourtant ce que disait Sacha était totalement faux. Tous ici avaient apprécié la présence de Régis. Ce fut plus fort que moi, je ressentis le besoin d'intervenir :

_ Ca suffit Sacha ! Tu dépasses les bornes !

Il stoppa net sa vilaine tirade, surpris par mon intervention alors que Régis restait de marbre, le regardant fixement, dents et poings serrés.

_ Comment peux-tu dire des choses pareilles ? Pour qui est-ce que tu te prends, à la fin ?

Des murmures d'indignation fusaient autour de nous, en accord avec ce que je disais, apparemment. Je ne semblais pas être la seule à penser qu'il avait exagéré.

_ Quoi ? Tu veux le défendre ? Cria-t-il à mon intention.

_ Ne lui parle pas sur ce ton ! Para Régis, l'oeil plus mauvais que jamais.

_ Restes à ta place, toi ! Lui persiflla Sacha.

_ Il a raison pourtant, ne me parle pas comme ça, me défendis-je à mon tour. Non mais enfin qu'est-ce qui t'arrive ? Regardes-toi. Tu es tellement aveuglé par la colère que tu n'entends même plus ce que tu dis.

Il avait des raisons d'être en colère, j'en convenais, et j'en étais même désolée, mais ça ne justifiait pas de manquer de respect à Régis. Et mon instinct de jeune fille autonome me dictait lui aussi de ne pas me laisser maltraiter, même verbalement, et surtout pas par un ami -pour peu qu'il le fut encore à cet instant.

_ J'entends très bien ce que je dis, répondit-il sur une note plus calme... Pardon de t'avoir crié dessus, Ondine, tu as raison. Mais lui ! railla-t-il en reportant son regard sur son rival, il me cherche, il me trouve !

_ Oh toi aussi tu vas me trouver, Sacha ! lui répondit l'intéressé en s'avançant furieusement vers lui.

Instinctivement je m'interposai entre eux deux, rapidement rejointe par Pierre :

_ Non mais enfin ! Ca suffit ! leur criais-je. Non mais vous vous êtes vus ?! Faut-il vraiment en arriver là ?

_ Elle a raison ! Sachez vous tenir ! M'aida Pierre en les rouspétant à son tour comme des enfants.

_ Impossible ! Je ne peux pas le supporter ! Gronda Sacha. Ce mec n'est qu'un favorisé qui m'a toujours rabaissé, pendant que moi je galérais !

_ Favorisé, moi ? Et en quoi ? Contra son ennemi.

Faisant office de barrage entre ces deux paquets de téstostérone, ceux-ci me perçaient les tympans de part et d'autres.

_ Sans le professeur Chen, tu n'aurais pas eu en premier ce Pokémon, que moi je convoitais !

En entendant cela, Pikachu croisa les bras et fit la moue. Sacha ne le remarqua même pas et continua :

_Tu n'aurais pas bénéficié de cet entraînement post initiatique avec ton grand père et avec tous ses Pokémon! Et donc tu ne serais pas parti avec un train d'avance sur moi !

Régis ricana une fois de plus, amer.

_ Mon pauvre Sacha. Et c'est moi que tu accusais de jalousie? Mais regardes-toi tu en es rongé. C'est parfaitement ridicule. Mon grand père ne m'a formé à rien du tout ! Il a une éthique figures-toi, et il nous logeait tous à la même enseigne. Alors ne l'insultes pas avec tes insinuations. Mais vois-tu, pendant que tu regardais des matchs Pokémon à la télé, en rêvassant au jour où ce serait ton tour d'en livrer, moi je m'entraînais ! Chaque jour j'allais courir, je suivais un entraînement sportif intensif. Je lisais des bouquins par paquet à la bibliothèque de la ville où je passais la majorité de mon temps, pour apprendre à mieux connaître les Pokémon et ainsi je savais que plus tard sur les routes, Dexter ne serait qu'un coup de pouce pour moi, et pas mon unique référence. Alors oui, sur le terrain j'étais meilleur que toi parce que j'avais travaillé dur en amont, moi ! Et surtout, le jour le plus important du début de nos carrières, je ne suis pas arrivé en retard, moi !

Et bim, ça aussi, c'était dit. Je craignais le pire.

_ Prétends-tu que moi je n'ai pas travaillé ?! Cria Sacha, hors de lui.

_ Non, je n'ai rien prétendu de tel ! Car contrairement à toi, je ne te juge pas, moi ! Je me contente de citer ce que je sais, c'est tout ! Tu me traites de privilégié alors que je n'étais qu'un bosseur, en fait. Moi je ne te traites pas de fainéant malgré les apparences qui pourraient me donner raison ! Claqua Régis.

Je pris ma tête entre mes mains de désolation, ça allait exploser.

Et en effet, tout alla très vite. Sacha hurla à Régis un nom d'oiseau, et Pierre, qui perçut un mouvement que je ne vis pas de suite, me tira par le bras avant que le coup de Sacha, destiné à son rival, ne m'atteigne moi.

Le dresseur de Pikachu venait d'abattre son poing sur la pomette de son ennemi juré.
Ce dernier lâcha un cri de surprise et certainement aussi, de douleur :

_ Bordel ! Se plaignit-il en portant la main à son visage.

Horrifiée, j'accourus vers lui au moment même ou Pierre et Pikachu bondissaient sur Sacha pour le tirer en arrière.

_ Mon dieu Régis ! Ca va ? M'affolais-je.

_ Oui, ne t'inquiètes pas. Ca va aller, dit-il en étirant sa mâchoire.

_ Laisse-moi voir, ordonnais-je en retirant sa main de devant sa blessure.

Au moment où ma main toucha la sienne, je ressenti de nouveau ce courant passer entre nous, innaproprié, mais pourtant bien présent.

_ T'en fais pas ma belle, je vais survivre, tenta-t-il de plaisanter en attrapant ma main pour éviter que mes doigts ne touchent son visage tuméfié.

Il y avait si longtemps qu'il ne m'avait plus qualifier par ce surnom que la surprise teinta de rose mes joues pâles. Il tarda à garder ma main dans la sienne, suffisamment pour que Sacha s'en apperçoive.

Rien ne pouvait donc lui échapper ?

Les commentaires, que je n'entendais pas distinctement, allaient bon train autour de nous.
Et plus loin, j'apperçus Séréna, penaude, à moitié cachée derrière Iris. Elle, n'émettait aucun commentaire mais se contentait d'observer la scène, aussi choquée que nous tous, manifestement.

_ Comment tu l'as appelé ? Intervint Sacha, toujours dans une colère noire.

Régis était déjà bien ennervé lui aussi, et ce coup n'avait rien arrangé. Ce fut en toute logique, dans ce contexte de discorde, que sa colère explosa à lui aussi.

_ Mais encore une fois, qu'est-ce que ça peut te foutre, Ketchum ! Hurla-t-il en me lâchant des yeux pour le pulvériser du regard.

Son ton me fit sursauter, je ne l'avais jamais entendu crier ainsi. Cette engueulade n'était pas finie, malheureusement.

Les garçons autour de nous s'étaient rapprochés, prêts à intervenir en cas de nouveau débordement. Certains leur sommant de se calmer, ou les accusant d'avoir gâché l'ambiance de la soirée. Mais les deux rivaux n'entendaient rien autour d'eux, que leur propre haine l'un contre l'autre.

_ Ca peut me foutre que c'est mon amie ! Et je n'aime pas ton attitude avec elle !

_ Je n'aime pas non plus ton attitude avec elle !

Oh non ! Non non ! Je refusais d'être pointée du doigt dans leur dispute violente.

_ Ca suffit ! Tentais-je de les calmer.

Mais peine perdue, ils continuaient à s'aboyer desssus. Je m'agrippai les cheveux en enfouissant ma tête entre mes coudes, épuisée de cette querelle qui prenait des proportions scandaleuses.

_ ''Mon'' attitude ? Qu'est-ce que tu insinues, hein ? Je la respecte ! Cria Sacha.

Une foix encore, Régis cracha son amertume pleine d'ironie à Sacha dans un ricanement sournois.

_ Moi aussi je la respecte ! Quand à toi parlons-en de ton respect. Ton ''amie'' que tu n'as pas hésité à laisser tomber ! Tu l'as laissé des années sans aucune nouvelle ! Parce que ça t'arrangeait ! C'est ça, l'amitié selon Sacha ? C'est ça ton respect ? Et bien grand bien me fasse de ne pas faire parti de ton cercle d'amis, pauvre idiot !

_ Ca n'a rien à voir ! cria Sacha de plus belle, piqué par les paroles de Régis. Je t'interdis d'interpréter mes actes et mes paroles ! Tu ne sais rien de moi ! Tu ne sais rien de ce que je ressens ! Et tu ne sais rien de ce qui nous lie ! Alors restes à ta place, Chen !

_ Mais toi non plus tu ne sais rien de ce que je ressens ! Et rien non plus de ce qui nous lie !

Les deux boules de nerf, penchés chacun en avant, tout juste retenus par des corps faisant barrage entre eux, prêt à bondir à la moindre occasion, me désespéraient. J'étais incapable de continuer à les entendre se hurler dessus et sentais les larmes me monter. Des larmes de chagrin, ou de colère, ou peut-être juste mes nerfs qui craquaient, ou tout ça à la fois.

_ Quoi ?! Comment ça ce qui vous lie ?! Vous vous connaissez à quel point, tous les deux ?! S'horrifia Sacha.

Et voilà, nous y étions arrivé, à ce moment tant redouté. Je ne répondis rien, honteuse. Et cette fois, Régis ne répondit rien non plus, d'ailleurs.
Pour ma part je ne savais pas quoi répondre car, finalement, je ne savais pas mettre un mot sur ce qui nous liait Régis et moi.
Mais raison plus importante encore, je ne voulais surtout pas prendre part à leur dispute. Il était hors de question que j'interfère dans une discussion aussi virulente.

_ Non ! Ne la regarde pas comme ça ! Gronda soudain Sacha à l'intention de son ennemi.

Interpellée par ces mots, je vérifiais ses propos et vit Régis me regarder avec une tendresse infinie, contrastant parfaitement avec la fureur qui vrillaient ses yeux posés sur Sacha un instant plus tôt.
Je fus happée par son oeillade, paralysée par ce qu'elle déclenchait dans mon cœur et dans mon ventre.

_ Attendez... entendis-je dérailler la voix de Sacha.

Celle-ci monta crescendo en s'adressant à Régis :

_ Ne me dis pas que tu oses l'aimer !  s'étrangla-t-il en s'adressant à celui qui me couvait de ses prunelles.

Régis me lâcha des yeux, et ses traits changèrent subitement d'expression quand il les reporta sur celui qui l'affrontait :

_ Qu'est-ce que ça veut dire ça, Ketchum ?  répondit-il -trop- calmement en le fusillant d'un regard plus noir qu'un ciel orageux.

_ Ca veut dire ''n'oses même pas en rêver'', ricana l'autre. Non mais tu t'es vu ? Et tu l'as vue ? Tu crois vraiment la mériter ?

Il partit d'un rire franc et moqueur, qui ne lui ressemblait absolument pas.

Un instant plus tard, et malgré des obstacles de taille d'hommes, ce narquois de Sacha était au sol, pleurnichant de douleur.
L'apparent calme de Régis avait trompé tout le monde. Alors qu'on le croyait tous maître de lui et de ses émotions face aux railleries de Sacha, son poing puissant fila sans crier gare et avec habileté en plein sur la mâchoire de celui-ci, le faisant tomber à la renverse. Et personne n'eut le temps d'intervenir pour éviter ce coup.

Tout le monde émit des cris d'horreur, et Pikachu accourut vers son maître pour s'enquérir de son état.

_ Oh bon sang Sacha ! Tu vas bien ? S'inquiéta Aurore en arrivant près de lui à son tour.

Je n'y tenais plus et explosai :

_ Ca va ? C'est fini maintenant ?! Râlais-je. Vous n'avez pas fini de jouer aux brutes ?! Vous trouvez ça intelligent, peut-être ?!

Je m'emportais de droit, toute cette violence, tant physique que verbale m'était insupportable. Je détestais les mots que Sacha venait de balancer à Régis, mais je n'aimais pas non plus voir mon ami gésir sur le sol. Bien que le coup fut mérité, j'aurai préféré que Régis ne réponde pas par la violence lui aussi.

Ce dernier frixionnait son poing douloureux, tandis que Sacha tentait de se redresser en portant sa main à son visage.

Le bel auburn regarda à tour de rôle sa victime au sol avec dédain, puis moi, avec beaucoup de douceur.

_ Tu as raison. Je suis navré c'est... parti tout seul... admit-il contrit.

Je soupirai, honteuse de me trouver là devant tout le monde, et la cause principale de la dispute. Que pouvaient-ils bien penser de moi, tous ? Me souciais-je.

_ Tu n'y es pour rien, me murmura Régis en s'approchant de moi et en relevant mon menton du bout des doigts, comme s'il avait lu mes pensées.

Une fois de plus son contact me brûla, laissant ma respiration en suspens.

_ Tu tiens à elle, alors ? entendit-on Sacha gémir d'où il se trouvait. Pourtant d'après elle tu n'es guerre plus qu'une vague connaissance. Juste quelqu'un avec qui elle a passé quelques bons moments mais qui l'a laissé indifférente, lâcha-t-il. Un... ''détail dans le décor'', c'est bien cela, Ondine ? Lâcha-t-il avec toute l'aigreur qu'il contenait.

Régis en resta coit et moi, je regardais Sacha horrifiée. Comment avait-il pu ?

_ Tu as dit ça ? Entendis-je la voix penaude de Régis à côté de moi.

Il ressembla tout à coup à un de ces gamins malheureux qu'on voit quelques fois sur les affiches de sensibilisation, les traits tombants, l'oeil humide et le teint pâle.

_ Non... enfin, oui mais... Il y a un contexte... c'est pas ce que tu...

_ Un détail dans le décor... souffla-t-il. Parfait.

Il me tourna brusquement le dos et partit en direction opposée, blessé et en colère, à en juger par sa démarche lourde et hâtive.
Je voulu tendre le bras dans l'espoir de le retenir et lui expliquer les choses, mais j'étais paralysée par la honte et le remord, bloquée sur place par cette image horrifique de le voir s'éloigner de moi.

Je lançai un regard peu amène à Sacha qui se relevait tant bien que mal avec l'aide de Drew. Je n'aurai jamais pensé qu'il ferait une chose pareille dans le seul but de blesser.

Et à présent, j'étais rongée par le chagrin d'avoir tenu de tels propos, juste pour éloigner Sacha de la vérité, et terrifiée que ceux-ci puissent être irréversibles.

Je sentis une main réconfortante sur mon épaule et la voix de Pierre qui murmura à mon oreille : 

_  Suis-le, Ondine...

Je tournai la tête vers mon ami qui m'adressait un regard plein de sollicitude. Contrairement à tous les autres autour qui avaient l'air de juger ce qui était en train de se passer, lui, en véritable ami, voulait le réel bien être de tous.

Je lâchai l'assemblée et leur tournai le dos -et du coup, à Sacha aussi, une fois de plus- pour me précipiter à la suite de Régis sans prêter attention à la voix du blessé qui m'appela :

_ Ondine ! Où vas-tu ? 

Je ne me retournai pas, j'entendis seulement la voix de Pierre lui dire de me laisser.

Je me précipitai vers l'escalier, retirai mes talons en hâte et grimpai les marches aussi vite que je le pouvais.

Arrivée à l'étage, je filai vers la chambre et en ouvrit la porte à la volée sans prendre la peine de frapper. Je haletais, mais pas à cause de l'effort, j'étais essoufflée par la peur ! Régis s'agitait au milieu de la pièce avec déjà un manteau sur le dos, fourrant une affaire dans son sac avant d'en femer le zip.

_ Régis ! Qu'est-ce que tu fais ? M'affolais-je.

Il ne me répondit rien. Visage fermé, il semblait être seul au monde. Même mon entrée en trombe ne l'avait pas fait réagir.

Je le vis fouiller dans sa poche et en sortir une minuscule ball. Un Pokémon. Non ! Il allait partir.
Je courru vers lui, tandis qu'il actionnait déjà le bouton de la balle pour la faire tripler de volume entre ses doigts :

_ Régis ! Attends ! 

J'agrippai son bras, il n'eut aucune réaction. Je me sentais parfaitement invisible.
Continuant à m'ignorer superbement, il se mouva comme si je ne le tenais pas. Son mouvement brusque m'arracha son vêtement des doigts alors qu'il tendait le bras vers la fenêtre pour en ouvrir le battant.

_ Mais tu vas me répondre, oui ?! Lui criais-je d'une voix plus émue que je n'aurai cru.

Pourquoi fallait-il qu'il ait ce fichu caractère ?

_ Gueriaigle, à toi ! Cria-t-il en lançant sa pokéball dans l'air glacial de la nuit.

_ Régis mais écoutes-moi ! Zut !

Le majestueux Pokémon aux multiples cicatrices s'approcha de la fenêtre. Son regard, éternellement mécontent, reflétait exactement l'humeur de son dresseur.

Sans que je puisse l'en empêcher, Régis sauta par dessus le mur de pierre vers l'extérieur et atterit sur le dos de son Pokémon. La panique m'envahit alors qu'il s'apprêtait à s'en aller. Mon cœur battait trop fort et menaçait de ne pas supporter le poids d'un tel chagrin si je le laissais partir.

Je ne voulais pas qu'il parte ! Je voulais qu'il reste près de moi !

Enfin, plus rien ne bataillait en moi, ma raison et mon cœur tombaient enfin d'accord.
A ce moment-là, je me moquais bien de Sacha et de ses réactions. Je me fichais qu'il ne veuille plus jamais me revoir. Si tel était le cas, alors cela voudrait dire que ce n'était pas une réelle amitié.
Je me fichais de tout le reste d'ailleurs, seul importait Régis, son cœur à lui.

Il donna l'ordre à son Pokémon de prendre son envol et je tentai de crier pour qu'il attende mais ma voix refusa de sortir, bloquée par mes nombreux sanglots qui noyaient déjà mes joues.

A cet instant je ne réfléchis plus de façon cohérente. Si ma voix voulait déclarer forfait, ça ne serait pas le cas du reste de mon corps.

Suivant l'exemple du beau garçon, je sautai par dessus la fenêtre et me jetai dans le vide, espérant attraper les plumes de Gueriaigle en plein envol.

Je criai en plein saut et me rattrapai de justesse au pelage de l'animal qui poussa un cri mécontent à la douleur que je lui infligeai.

_ Ondine ! Tu es folle ! Réagit enfin Régis en remarquant ma folie. Gueriaigle demi-tour ! Vite !

Le Pokémon obéit, contraint, à son dresseur, et revint en volant jusqu'à la fenêtre. Le garçon descendit le premier sur le rebord pour pouvoir ensuite me prêter main forte.

Gueriaigle, après avoir reposé son dresseur, eut la présence d'esprit de voler un peu plus haut de telle sorte que le rebord soit à portée de mes pieds, et que je puisse enfin le lâcher.
Guidée par Régis, qui m'agrippa pour m'empêcher de tomber, je revins à l'intérieur, mes pieds et mes bras nus meurtris par le froid, et tombai par terre à cause de ma maladresse.
Ca avait été moins une que je me fracasse au sol à l'extérieur!

Une fois en sécurité au chaud, je me relevai en hâte. Je jetai un rapide regard vers la neige dans laquelle j'aurai pu tomber, si peu vêtue, et frissonnai rien que d'y penser.

Je soufflai une épaisse buée en frixionnant mes bras croisés contre ma poitrine, mais n'eut pas le temps de me remettre de mes émotions car déjà Régis me criait dessus en déblatérant des mots à une vitesse folle, les rendant incompréhensibles.
Je ne perçus que les mots essentiels «  folle » « impulsive » « irratrapable » … puis il marqua une pause avant de râler à nouveau :

_ Qu'est-ce qui t'a prit ?!

_ TOI , qu'est-ce qui te prend ?! criais-je à mon tour, mes joues toujours mouillées.

_ Comment ça qu'est-ce qui me prend ?! Je m'en allais, figures-toi ! Répondit-il sur le même ton furieux.

_ Pourquoi, enfin ?

_ Pourquoi pas! Persiffla-t-il. Je ne suis qu'un détail dans le décor, après tout !

_ Oh ça suffit, Régis ! Arrête cette susceptibilité, et pitié, écoutes-moi ! Oui j'ai dit ça et je te jure sur ce que j'ai de plus cher que je le regrette, dis-je en pleurant. Mais tu ne m'as même pas laissé m'expliquer avant de décider de t'enfuir comme un voleur ! Mes mots étaient blessants, j'en conviens, je m'en excuse ! Mais ta raction est disproportionnée, elle !

Ses yeux s'agrandirent et ses belles lèvres formèrent un O de surprise.

_ Disproportionnée, vraiment ? Parce que tu trouves exagéré de ma part d'avoir été blessé ?

_ Bien sûr que non, ce n'est pas ça. Je comprends que tu aies été blessé mais... tu ne m'as pas laissé t'expliquer pourquoi j'ai tenu de tels propos....

_ Qu'importe tes explications, Ondine, ça ne les rendra pas moins cruels et blessants.

_ C'est vrai mais laisse-moi quand même te donner une fichue explication ! suppliais-je presque.

Il crispa la mâchoire en fuyant mon regard, faisant peser un lourd silence sur la balance du temps qui se jouait.

_ Je t'accorde cinq minutes, claqua-t-il durement. Cinq minutes pour m'expliquer, si tu y tiens vraiment. Mais après ça, Ondine, je m'en vais. Je pars et je ne chercherai pas à te revoir, comme tu me l'as si bien demandé par le passé.

Je pris un coup en plein cœur en prenant ses mots de plein fouet.

_ Je... non, s'il te plaît, Régis.

_ Bon. Tu m'expliques ou je m'en vais maintenant, trancha-t-il sévèrement.

Il n'y avait aucun compromis possible, au ton de sa voix. Il avait l'air fermement décidé à me tourner le dos et à s'en aller dés que j'en aurai terminé. Je l'avais profondément blessé. Plus que par le passé encore. Et je me sentais tellement mal. En tentant de ne blesser personne en fait, j'avais blessé tout le monde, moi compris.

_ Rappel Gueriaigle, s'il te plaît.

_ Non, je vais..

_ Tu vas partir, oui j'ai compris, l'interrompis-je à mon tour. Mais je n'ai pas envie de te donner mes explications avec cette sensation d'un compteur qui tourne. Et puis avec la fenêtre ouverte, le froid me mord la peau. Rappel Gueriaigle au chaud.

Il hésita un moment, soupira de mécontentement et rappela le Pokémon dans sa Pokéball, me permettant de refermer les battants de la fenêtre aussitôt et savourer enfin pleinement la chaleur de l'habitacle.

Brrr ! J'attrapai le couvre lit et m'emmitoufflais dedans, pendant que Régis, lui, ôtait son manteau.
Je m'assis sur le grand lit et l'invitai à en faire autant.

_ Assieds-toi, s'il te plaît.

Il soupira de rechef, mais obtempéra et vint prendre place sur le lit, laissant une bonne distance entre nous.
Quand à moi, je trouvais rapidement un soupçon de courage dans une bouffée d'air et me lançai. Il était temps de lui dire les choses qu'il devait savoir. De toute façon, il était déjà en colère contre moi, ça ne pouvait pas aller plus mal.

_ Régis il y a une chose qu'il faut que tu saches avant toute chose c'est que... je tiens à toi, avouais-je enfin.

Je l'entendis hoqueter de surprise en entendant mes paroles, cependant, je poursuivis :

_ Notre amitié elle comptait beaucoup pour moi. Tu n'as jamais, jamais, jamais été un détail dans le décor. Je le jure sur ma vie. Je t'estimais et.. plus que ça même... je tenais vraiment à toi.

Il m'était difficile d'ouvrir mon cœur mais, me trouvant au pied du mur, l'exercice m'était obligatoire.

_ On a .. partagé tellement de choses.

_ Oui, justement Ondine, coupa-t-il, c'est bien pour ça que c'est blessant. Et je ne parle pas que de ce soir...

Il faisait allusion aux événement de l'an passé, et voilà qui était dit.

_ Je sais, confessais-je tristement tandis qu'une larme roulait sur ma joue baissée. Et je sais que toutes les excuses du monde ne sauraient réparer ça alors, j'ai juste des explications, pour ce qu'elles valent, évidemment, reniflais-je sans aucune grâce.

_ Et bien je t'écoute, dit-il toujours sur ce ton sec.

Je ne pouvais plus reculer, je lui devais la vérité et allait la lui donner.

Le courage n'était pas mon plus grand allié, et ce fut avec une voix chancelante que je lui expliquais comment, ce ''jour-là'', j'étais allée rendre visite à Délia qui me l'avait demandé parce qu'elle attendait le retour de Sacha.
Dans mon récit, je ne lui faisais aucun secret des sentiment que j'éprouvais encore pour son rival, au moment des faits. Et j'en vins justement à lui expliquer le dilemme auquel me confronta Delia.
Elle m'avait mit sous le nez une réalité à laquelle je n'avais jamais songé, mais qui devait être prise en considération à présent que Sacha était de nouveau d'actualité.
Car oui, il était mon plus vieil ami, et il était aussi celui que j'avais beaucoup aimé, et de qui je me sentais encore amoureuse à l'époque.

Je lui racontai mon tourment : que je n'avais pas pu me résoudre à risquer ma relation avec Sacha, et que je navais pas voulu me montrer hypocrite et mauvaise envers Régis en continuant à le fréquenter en l'unique absence de Sacha et en faisant secret de notre ''relation''.

Cependant, aujourd'hui, je m'étais montré particulièrement lâche en dissimulant la vérité sur notre ''amitié''. Alors je lui expliquais la peur qui m'avait assaillie à ce moment-là au simple fait que son rival ait pu découvrir les liens qui nous avait unis, car après tout, Sacha avait été mon premier ami, mon premier amour, et la tendresse que je lui portais était infinie, et je ressentirai toujours cela.

Sa mère était devenue comme la mienne et je me tenais informée de sa vie comme s'il s'agissait de la mienne aussi, il était mon ami de toujours, celui qui dans ma vie chaotique -dénuée de parents et d'amour fraternel pendant longtemps- avait été mon port d'attache, mon point de repère, celui que j'avais appris à choyer et à supporter, celui que j'avais fini par aimer... longtemps, et très fort. Mon unique famille quand je n'en avais plus, le premier garçon qui avait fait battre mon cœur de jeune fille d'une manière nouvelle.
Alors oui, j'avais eu peur de perdre Sacha, et je ne cherchais pas à justifier cela par des excuses, mes raisons étaient d'une sincérité absolue. Il détestait Régis, le haïssait, même, et si il avait su que sa meilleure amie était devenue si proche de cet ennemi, il l'aurait vécu comme une horrible trahison et m'aurait rayé de sa vie sans préavis.

Quand j'arrivai à bout de mon flot de paroles, je ne savais pas si celles-ci changeraient quoi que ce soit à la situation et à ses sentiments, mais je savais que je ne pourrais pas faire mieux puisqu'elles racontaient la stricte vérité.
Je me confondis en excuse en me justifiant avec le fait qu'il était difficile d'être ainsi assailli entre deux incendies. Ce qui était le plus vrai du monde.

Il laissa s'écouler un long moment avant de prendre la parole.

_ Donc, tu es en train de m'expliquer que tu aimais tellement Sacha que, quand il a fallu que tu fasses un choix dans ta vie, tu l'as choisi lui, lâcha-t-il lourdement.

Je vis ses traits se décomposer en une moue de tristesse absolue.

_ Je n'ai choisi personne ! Je n'ai pas choisi l'un de vous deux, Régis. Ce que j'ai choisi, c'est une situation. Ce que j'ai jugé la meilleure solution, sur le moment, à savoir m'éloigner de toi pour ne pas être hypocrite avec toi et aussi pour ne pas risquer ma relation avec Sacha.

Il haussa les épaules en tournant la tête. Il ne voulait pas que je vois son visage, pourtant baigné dans l'obscurité de la chambre. Je décidai de ne pas jouer les voyeurs et enchaînai :

_ … Mais je ne l'ai pas choisi lui. Tu sais, il est resté une semaine entière chez sa mère ce mois-là, pourtant je ne suis pas retournée le voir de tout le temps de son séjour. Il avait cherché à me rendre visite avant son départ et je ne l'avais pas reçu. Délia n'avait pas été très contente, d'ailleurs, soupirais-je.

Il secoua la tête et se mit debout, commençant à faire les cent pas :

_   Pourtant en venant ici, tu savais que tu allais le revoir, c'était évident ! Et tu ne savais absolument pas que moi je serai là ! Pourtant tu es venue ! Donc tu l'as choisi !  s'entêtait-il.

Mes larmes, je ne pouvais plus les cacher, et à quoi bon de toute façon.

Je me mit debout à mon tour :

_ Je ne me doutais pas qu'il serait là ! Je n'avais aucune idée de qui j'allais retrouver, c'est vrai ! Je songeais même qu'il ne serait pas là, puisqu'il est toujours par monts et par vaux. Je ne voulais que voir Pierre, essentiellement, et ça, c'est la vérité. Mais oui, dans le fond, ''j'espérais'' le revoir, tu as raison. Je ne compte pas te mentir. Je viens de t'expliquer que je tiens à lui, donc bien sûr j'espérais le voir.

Il faisait sombre dans cette pièce mais mes yeux s'étaient habitués à l'obscurité et je pu distinctement le voir serrer les paupières et se tenir l'estomac comme s'il s'y était prit un violent coup.

_ Tu m'avais oublié, Ondine, soupira-t-il toute sa peine.

Ses mots me foudroyèrent. Que ressentait-il, pour s'enfoncer dans ce registre ? Il ne faisait qu'ouvrir le trou béant de mon cœur avec ses propos.

_ Non ! M'horrifiais-je. Je jure que non. C'est impossible. C'est quelque chose qui ne pourrait jamais arriver. Oui je tiens à Sacha. Oui j'espérais le revoir, mais je ne t'avais pas oublié !

_ Pourtant tu l'aimes et tu espérais le revoir, tandis que moi tu n'as jamais cherché à me revoir, Haussa-t-il le ton.

_ Tu ne sais rien, Régis ! Et toi non plus je ne t'ai pas manqué ! Si cette année de silence ne suffisait pas pour me le prouver, ce week end en a été la preuve, ris-je amèrement.

_ Pardon ? Se outra-t-il comme si je l'avais gifflé. Cette année de silence ? Mais c'est toi qui m'avait dit de ne pas chercher à te revoir, Ondine ! Alors ne me mets pas ça sur le dos.

_ Tu as parfaitement obéi, en tout cas.

_ Qu'aurais-je pu faire d'autre ? Et tu ne sais rien, alors ne dis pas ça. Et que veux-tu dire en parlant de ce week-end ? Braillait-il.

_ Tu as passé tout ton temps avec Séréna, sous mes yeux ! Lâchais-je en vomissant enfin ma jalousie. Je vous ai vu dans la cuisine. Tu l'as laissé.. te toucher. Et je te connais, Régis. Je te connais bien. Je sais que tu détestes ça, qu'on te touche. Du moins, comme ça... Sauf avec quelques exceptions, soufflais-je sans cacher mon mal.

_ Tu n'y es pas du tout, Ondine.

_ Oh si, j'ai vu. Oses nier que tu ne te laisses jamais toucher ainsi.

_ Ca c'est vrai mais... tu as tord pour Séréna.

_ Non, j'ai vu, insistais-je la voix déraillante.

_ Tu as vu mais tu ne sais pas ! Râla-t-il.

Je me tu, surprise du ton qu'il employa.

_ Jamais je n'ai voulu la laisser faire...

_ Oh oui ! Tu t'es débattu comme un diable... ricanais-je en l'interrompant.

_ Tu vas m'écouter, oui ?! Tonna-t-il.

Une fois de plus il me fit peur et je me tus.

_ Je voulais voir, c'est tout ! Je voulais... comparer. Voilà, admiti-il de mauvaise grâce.

Voilà ? Quelle étrange phrase était-ce ! Je ne comprenais pas du tout où il voulait en venir. Mais, je n'osais lui demander de m'expliquer, appeurée de me faire ouspiller une fois de plus.

Il dû capter mon septicissisme puisqu'il poursuivit après un court silence :

_  Je voulais voir si ça me faisait la même chose que... que... 

Il bégayait sa phrase et ne parvenait pas à la terminer. C'était comme si il semblait souffrir à la perspective de l'achever, alors je tentai de l'encourager :

_ La même chose que quoi ? 

_ Je voulais voir si ça me faisait la même chose que … quand ''toi'' tu me touche, Ondine, termina-t-il dans un gémissement pénible.

Il me tourna le dos pour masquer ses sentiments, une fois de plus. Pourquoi fallait-il qu'il soit aussi si fermé ? Il arpenta la chambre en déambulant entre les matelas au sol sans une seule fois me regarder.
Son silence gêné me laissa tout le temps d'examiner ce qu'il venait de confesser. Que lui faisais-je donc, quand je le touchais ? Me demandais-je, rongée par la curiosité. Ce vilain défaut me brûlait les veines et je voulais savoir. J'avais besoin d'en savoir plus.

Je bougeais à mon tour pour le rejoindre. Il perçut mon mouvement et stoppa ses pas pour me regarder. Quand j'arrivai près de lui, il recula, tel un animal craintif. Comprenant qu'il ne voulait pas que je m'approche d'avantages, je restai là où j'étais, à quelques pas de lui.

_ Qu'est-ce que ça veut dire, Régis ? osais-je demander.

Il lâcha un petit rire sarcastique.

_ Prétendrais-tu ne pas comprendre ?

_ C'est évident que non, si je te le demande.

Un lourd silence tomba dans la pièce sombre, éclairée seulement par les deux petites veilleuse automatique près de chacun des chevets.
L'ambiance était tendue. J'avais le ventre tiraillé par la peur de le voir prendre la fuite à tout moment et en même temps, la puissante envie de me jeter dans ses bras.


Il bougea enfin mais uniquement pour se prendre la tête entre les mains, agrippant ses cheveux entre ses poignes, dévoilant par cette occasion la musculature saillante de ses bras sous le fin tissu de sa chemise. Cette vue éveilla un sentiment de plus en moi, mais sur lequel je ne m'attardais pas.

Il ne semblait pas vouloir reprendre la parole, torturé. Je ne savais pas à quoi il pensait qui le mettait dans ces états mais les secondes qui défilaient me semblaient assassines, sonnant le décompte de son départ définitif. Je devais réagir pour ne pas le laisser se perdre sur un tortueux chemin de pensées qui le ferait prendre la fuite. Je cherchai donc à dire ou faire quelque chose.

La meilleure option qui se présenta à moi fut de me dévoiler d'avantages, à mon tour, pour l'aider à s'épancher. C'est la peur au ventre, presque asphixiée, que j'osai demander :

_ Est-il possible que tu ressentes la même chose quand je te touche, que ce que je ressens quand toi tu me touches ? 

Ma voix tremblait, même moi je l'entendais. Il cessa son trépignement à travers la pièce et lentement, il dessera les poings de ses mèches auburn pour relever enfin les yeux vers moi.
Il me contempla intensément sous ses longs cils, n'offrant aucun échapatoire à la trajectoire de mes yeux, captivés par les siens.

_ Que veux-tu dire ? Murmura-t-il plein d'espoir.

Comment répondre à cela ? J'étais déjà tellement flippée d'admettre ce que je ressentais.
Il ne ressentait sûrement pas le millième des mêmes choses que moi, et surtout, je n'avais aucune certitude de ne pas le voir prendre la fuite après mes révélations.
Mais cette perspective de son départ imminent me donna le courage nécessaire pour tenter de bafouiller une réponse :

_Je.. veux dire que... je suis troublée, à ton contact..  confessais-je sans la moindre dignité.

Je laissai un silence, le temps de reprendre le souffle qui me manquait, et osai ajouter : 

_  Plus que troublé, même . 

Bon sang ! L'absence de lumière dans cette pièce m'apparut comme une bénédiction alors que je devais être rouge pivoine.

Quand à lui, il ne réagit pas. Il resta de marbre un bon moment, pour mon plus grand malaise. Ne pouvait-il pas alléger mon angoisse en disant quelque chose ?
Ce ne fut qu'un bon moment plus tard qu'il amorça un pas dans ma direction.

_ Troublée comment ? Chuchotta-t-il.

Oh non. Voulait-il que je me ridiculise à raconter les détails de ce qu'il me faisait éprouver ? Etait-ce ma punition pour l'avoir blessé ? J'étais au supplice.
Pourtant, en même temps, j'avais cette envie furieuse de lui étaler tout ce qu'il me faisait ressentir, dans chaque milimètre carré de mon corps tout entier, effrayée par l'idée de ne plus jamais en avoir l'occasion.

_ Je n'ose pas le dire... confessais-je sur le même ton que lui, alors qu'il avançait encore d'un pas.

_ S'il te plaît, fais-moi savoir. Fais-moi confiance, murmura-t-il

La peur de sa fuite ne prédominait plus. Seule l'appréhension de ce que j'oserai ou non dévoiler me contrôlait. Qui plus est, j'avais résolument confiance en lui.

_ Je... tu m'électrises, réussis-je à lui avouer.

Je le vis retenir son souffle.

_ Dis-m'en plus, m'incita-t-il en approchant encore de moi.

J'étais terriblement gênée et inquiète mais je m'y risquais quand même :

_ Je... me sens étrange. Comme prise de vertige. Ca me plaît autant que ça me fait peur. Mais surtout, je me sens vivante...  avouais-je vaincue par le désir de lui confesser ce qu'il me faisait.

Il avança encore vers moi. Un pas, puis un autre... jusqu'à n'être plus qu'à quelques centimètres.

_ Alors tu as raison, dit-il tout bas.

Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas de quoi il parlait. Raison à quel propos ?

Il répondit à ma question silencieuse :

_  Je ressens la même chose que toi, Ondine. 

J'en lâchai un soupir d'étonnement. Il me sembla que tout tournait autour de moi. Me disait-il que mon contact le troublait comme il me troublait moi ? Rêvais-je ses paroles ?

_ Et je crois qu'il est temps que je te montre quelque chose, dit-il. Tu as été honnête avec moi. Je vais l'être avec toi, moi aussi.

L'inquiétude m'assaillit autant que la curiosité et je le fixai, attentive à ce qu'il allait me confesser.

Il était si proche de moi que je n'aurai même pas eu à tendre le bras pour le toucher.
Il croisa les bras sur son ventre pour attraper le bas de sa chemise de part et d'autre, il la souleva au-dessus de sa tête, dévoilant à l'intimité de mon seul regard son torse nu dans la discrète ambiance de cette chambre. Wouaw...
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Elodie2001

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MessageSujet: Re: Remember   Remember - Page 9 Icon_minitimeMer 02 Juin 2021, 22:41

Heeeeee c est pas possible d arrêter comme ça !!!! C est de la torture !!!!!!😖😭 en tout cas je suis dégoûté pour Sacha !!!!
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Kitty
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MessageSujet: Re: Remember   Remember - Page 9 Icon_minitimeJeu 03 Juin 2021, 06:24

Olala mais quel chapitre !

Non mais Sacha quel con ! Pour qui il se prends a dire des choses comme ça ? Il est mesquin sur plusieurs points ! En tout cas il c’est fait remettre a sa place par Regis ! 

Pauvre Ondine, franchement j’aurais pas aimé être à sa place, une scène comme ça devant tout le monde, y’a de quoi mettre vraiment mal à l’aise !

J’ai beaucoup aimé le moment de la danse entre Regis et Ondine, c’était trop mignon !

Et la fin ! Ouuuh que calor xD j’ai très hâte de voir ce qu’il va se passer 😛

Vivement la suite ! 😁
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TerraRafa

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MessageSujet: Re: Remember   Remember - Page 9 Icon_minitimeJeu 03 Juin 2021, 14:54

Honnêtement vous être là à critiquer Sacha mais c'est Ondine le problème dans l'histoire ...
Sacha fait sa déclaration et la visée ne répond pas, part et danse avec un autre homme en moins de 2min, y a de quoi câbler ...
En plus, reprocher à Sacha de faire tomber ses compagnonnes in love, bah ça c'est pas sa faute hein ...

Par contre, oui le reproche que je lui fais, c'est d'interdire aux autre de côtoyer telle ou telle personne. Ne plus leur parler parce qu'ils sont amis avec quelqu'un qu'il déteste, non ça c'est inadmissible et pathétique.

Après Sacha, désolé, mais il s'est fait manipuler par Ondine qui ne dit rien sur Régis. Normal qu'il le prenne très mal. Sa meilleure amie lui a menti

Et je tiens à dire j'ai adoré l'embrouille xD
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Bella
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MessageSujet: Re: Remember   Remember - Page 9 Icon_minitimeJeu 03 Juin 2021, 15:53

Tu as raison, dans cette histoire personne n'est ni tout blanc ni tout noir. Chacun à sa part de responsabilité, c'est ainsi que j'ai un peu voulu le montrer Smile

Ondine était prise entre deux feux et ne savait pas comment réagir, et bien sûr, pas parfaite, elle n'a pas eu les meilleurs réactions, ni avec l'un ni avec l'autre. Elle n'a pas un mauvais fond mais elle ne fait pas toujours ce qu'il faut... et avec eux elle a carrément merdé lol, en voulant bien faire elle a fait tout le contraire xD

Regis, si il n'avait pas toujours été si distant,  si il savait s'ouvrir aux autres un peu plus que pour se mettre en colere, peut-être aussi que leur relation aurait évolué autrement.

Sacha, il ne pense pas à mal, il agit comme il l'a toujours fait, selon ses envies, selon son cœur, quelques fois en négligeant involontairement les gens autour de lui... mais à trop les laisser de côté, c'est risqué...

Leur rivalité je l'ai un peu poussé pour l'histoire évidemment, et dans ce chapitre j'ai voulu montrer qu'elle n'avait aucune réelle raison d'être, en fait. C'est "simplement" leur jalousie l'un envers l'autre qui les aveugle, sans ça ils n'ont rien de vraiment concret à se reprocher... lol

Kitty aime ce message

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MessageSujet: Re: Remember   Remember - Page 9 Icon_minitime

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