Voilà le chapitre 7 ( le petit dernier ) avec un peu de retard. Veuillez m'en excuser... BOnne lecture !
Chapitre 7:
J'en cessai de respirer. Je dévorais des yeux chaque parcelle de son corps parfaitement sculpté. Cet homme était l'incarnation de la beauté, ô combien tentant...
Testait-il mes limites ? Si tel était le cas, il constaterait rapidement que celles-ci étaient minces devant une si grande tentation.
Je m'inhibai de deviner la douceur de sa peau sous mes doigts, tandis que mes pupilles avides lorgnaient ses pectoraux sans aucune pudeur, remontant en un sillon de feu jusqu'à ses épaules carrées, dévalant sur ses bras galbés, m'arrêtant sur ses mains, dont l'une d'elle, serrée, tenait encore le tissu de sa chemise.
Oh je l'avais déjà vu dans cette demi tenue, sur le siège du tatoueur, mais avec Mikaya pour témoin. Ici, dans cette ambiance si intime et particulière, seuls l'un avec l'autre, cela n'avait rien à voir. Pire ! C'était une invitation, pour mes pensées, à divaguer sur un chapelet de fantasmes.
_ Regarde Ondine, tu vas comprendre, quelque chose d'important, dit-il la voix chargée d'émotions.
Je me giflai mentalement pour remettre mes idées à leur place tandis qu'il se tourna, m'offrant le spectacle de son dos parfaitement taillé, sur lequel prônait fièrement le dessin indélébile d'un amour immuable.
_ Il est toujours aussi beau, ce dessin, murmurais-je en approchant mes doigts de son corps.
Je l'entendis inspirer brusquement tandis que ma main était juste au dessus de sa peau, et je stoppai mon geste.
_ Tu peux, souffla-t-il au bout d'une seconde en tournant légèrement la tête vers moi.
Je le regardai, hésitante, puis osai réitérer mon geste et posai enfin ma main sur lui.
Quand je sentis la texture satinée de sa peau sous mes doigts, je me sentis prise de vertiges.
Je sentis ses muscles se soulever plus rapidement sur le rythme d'une respiration plus saccadée.
Et me rendre compte de l'effet que je lui faisais me déshinibait complètement. C'était un sentiment assez spécial de remarquer qu'on exerçait un tel effet sur une personne, surtout quand cette personne nous faisait elle aussi un effet incroyable.
Je dûs me concentrer pour ne pas jeter mes deux mains à l'assaut de son corps et le presser au mien, car telle était ma seule envie à ce moment-là, plus que de m'attarder sur le dessin.
Je puisais toutes les ressources dont j'étais capable pour me concentrer et maîtriser mes mains, ainsi que mes pensées.
Des flash de mes cours de self contrôle me revinrent et comme dans mes souvenirs, j'inspirai suffisamment et inspirai longuement.
_ Tout va bien ? S'enquit-il tout bas.
Oups ! Il avait remarqué une faiblesse.
_ Oui super, mentis-je avec une pointe d'ironie dans la voix.
Il rit doucement et répondit :
_ Tu es plus forte que moi, dans ce cas.
Mon sang bouillonna et je sentis une nouvelle sensation posséder mon corps tout entier.
_ Concentre-toi et regarde le Léviator, Ondine. Regarde-le attentivement, sussura-t-il, me ramenant de force à la réalité.
M'appliquant à me concentrer sur ce qu'il me demandait, je plissai les yeux pour regarder son tatouage malgré la pénombre et distinguais bien chaque ligne dessinée de l'animal. Je déployais un effort particulier pour le regarder en détail dans cette semi obscurité.
Un travail d'orfèvre, sans nul doute. Tous ces détails ! Ca avait dû faire un mal de chien, songeais-je en continuant à promener mes doigts sur les traits d'encre.
Il était si réaliste ! J'avais la sensation de réellement faire face à mon léviator.
Je ne m'en rendis pas compte tout de suite, mais je m'amusai à redessiner le monstre des mers du bougt du doigt, en repassant sur chaque trait, de bas en haut et sur toute la largeur de son dos.
Deux de mes sens en parfait éveil, je tentais de comprendre ce que Régis voulait que je vois.
Voulait-il faire une allusion au Pokémon ? Ou bien, au tatouage lui-même ? A autre chose ?
Je cherchais à comprendre, tout en continuant à profiter de sa vulnérabilité pour le regarder impudément.
Régis ne bronchait pas, je l'entendis seulement soupirer d'aise à quelques reprises. Il attendait patiemment que je comprenne... mais quoi ?
Je profitai plus de l'instant que je ne cherchai vraiment, à dire vrai. Mais soudain,un minuscule détail attira mon attention.
Curieuse, je plissai les yeux et regardai de plus près ce que cela pouvait bien signifier quand tout à coup, mon cœur rata un battement.
Ma raison sortit de son mode pilotage automatique et se remit enfin en marche.
Je réfléchis à toute vitesse et partait à l'affut d'autres éléméments dans le dessin, confirmant ou infirmant ce que je soupçonnais soudain.
J'eu un sursaut quand je compris ce qu'il voulait que je vois. Finement gravé dans les écailles de la bête, les lettres de mon prénom...
Je portai la main à mon cœur, agrippant un collier imaginaire autour de mon cou. J'étais stupéfaite !
J'essayai de faire un effort pour retrouver un battement de cœur régulier alors que je commençais à être prises de bons vertiges.
Bon sang... Mon prénom. Soigneusement et si finement dissimulé dans le dessin de son léviator, gravé sous sa peau pour toujours.
Je tentais de réaliser. Moi, gravée en lui... J'étais complètement déroutée parce que ce signe me faisait entrevoir quelque chose qu'il m'était trop énorme d'envisager. C'était si merveilleux pour être vrai...
_ Mon dieu... lâchais-je dans un sanglot.
_ Ca y est, tu as vu ? Demanda timidement Régis.
Je portai une main à ma bouche pour retenir un autre hoquet d'émotion et il se retourna vers moi, inquiet.
_ Ca ne va pas ? S'enquit-il.
Je hochais la tête, incapable de répondre quoi que ce soit, assaillie par beaucoup trop de sentiments.
_ Ca veut dire oui, ou ça veut dire non ? Tenta-t-il de plaisanter pour alléger l'atmosphère devenue lourde pour lui aussi.
_ C'est.. il y a... baffouillais-je. Est-ce que c'est mon.. mon...
_ Ton prénom, répondit-il en fermant les yeux.
_ Et.. qu'est-ce que.. pourquoi ? Tentais-je de formuler une question.
Il hésita un moment puis, dans un élan de courage, prit mes mains entre les siennes. Ca aussi c'était énorme.
_ C'est difficile de te l'admettre, Ondine, surtout ce soir, alors que je t'ai entendu me dire que tu aimais Sacha, lâcha-t-il soudain. Je le savais, pourtant. Je le savais que tu l'aimais, ça a toujours été évident pour moi mais, malgré ça, je ne pouvais pas m'en empêcher. Ca a été plus fort que moi... alors je supportais de savoir ça... hachait-il ses phrases.
_ Je ne comprends pas grand chose, me risquais-je.
_ Et moi, je ne comprends pas que tu ne comprennes pas, s'impatientait-il sans jamais affronter mon regard.... Enfin, c'est vrai que j'ai toujours fait au mieux pour le dissimuler mais, je pensais m'être trahi quelques fois...
_ Trahi quoi ? Insistais-je, avide de comprendre.
Mais il n'entendit pas ma question, il continua d'enchaîner quelques phrases incompréhensibles.
_ Seulement un jour, il est arrivé ce que je redoutais tant. Je le savais. Je ressens tellement de choses te concernant, Ondine, que je l'ai su, ce jour-là, que tu avais revu Sacha. Je l'ai senti. J'avais espéré pourtant mais... j'avais eu tord. Il n'y avait que lui qui comptait... et malgré ce... trouble... que tu dis ressentir en ma présence, je crois bien qu'il n'y a toujours que lui qui compte... sinon, tu n'aurais pas pu passer un an à m'ignorer complètement, déclara-t-il au bord des larmes.
Régis au bord des larmes ? C'était un ''spectacle'' qu'on ne voyait pas tous les jours.
_ Régis, l'interrompis-je émue de le voir ainsi. Je ne sais pas exactement ce que tu essaies de me dire parce que c'est un peu confus mais, je dois te dire quelque chose, moi aussi...
Je prit mon courage à deux mains. Sa réticence à oser me regarder m'aidait à trouver un peu de témérité.
_ En fait, je ne pensais jamais l'admettre, ou peut-être sur mon lit de mort, et encore... tentais-je de plaisanter. Mais je ne t'ai pas ignoré ces derniers mois, articulais-je chaque mots.
Il sourcilla, intrigué par mes paroles.
_ Comment ça ? Demanda-t-il en me regardant enfin, plein d'espoir.
_ C'est assez... humiliant à confesser. J'ai peur de passer pour une folle mais tant pis je te l'avoue. Il le faut.
J'ignorais les battements effrayés de mon cœur et le nœud dans ma gorge qui m'intimaient de me taire :
_ Je ne veux pas que tu continues de croire que je t'ai oublié ou ignoré tout ce temps alors que c'était tout le contraire, en fait ! Je n'ai cessé de guetter mon téléphone. J'ai passé bon nombre de mes nuits à faire l'allé retour jusqu'à chez toi, à attendre au bas de ton immeuble. A attendre.. je ne sais pas.. de t'appercevoir ou d'avoir le courage de monter frapper à ta porte. Mais je n'ai jamais osé le faire. Déjà pour ne pas trahir la promesse à Délia, mais aussi pour mon amitié avec Sacha. Et surtout, pour ne pas jouer avec ton intégrité à toi... Mais j'ai souffert Régis ! J'ai souffert loin de toi !
Ma voix n'était plus qu'un murmure que ma gorge nouée n'arrivait plus à laisser parler :
- Crois le ou pas mais, je n'étais... plus rien sans toi... sanglottais-je enfin en dissimulant mon visage entre mes mains.
Je laissais libre court à mes larmes, et un instant plus tard, je sentais sa main chaude caresser ma joue, douce et apaisante. Ses doigts passèrent sous mon menton et d'une pression, il releva mon visage vers lui, et sans que je l'ai vu venir, déposa furtivement ses lèvres douces sur les miennes.
Wouaw! J'eu l'impression de ne plus toucher terre.
_ Peut-être s'est-on déjà croisé sur la route une ou deux fois, en pleine nuit, confessa-t-il à mon oreille après un petit moment.
_ Quoi ? Comment ça ? Dis-je en essayant d'atterrir et d'assimiler l'information en même temps.
_ Je crains qu'on ne soit fous tous les deux et que nous ayons eu les mêmes activités nocturnes, ces derniers mois, ricana-t-il doucement.
Cette fois je compris, et j'en restai muette, hésitant entre en rire ou en pleurer. C'était romantique autant que pathétique...
_ Attends, ne me dis pas que...
_ Je crains que si, admit-il avec un rictus.
Je me mordis les lèvres, prête à en rire. Mais je réalisai alors à quel point je lui avais manqué. Autant qu'il m'avait manqué à moi, semblait-il. Donc, infiniment. Un sentiment de chaleur m'emplit alors, c'était tellement agréable !
Et à présent on était là, enlacés, sans personne autour de nous pour nous observer, juste lui et moi.
Ses mains me serrèrent un peu plus fort contre lui alors qu'il penchait son visage vers le mien. Il dévorait mes lèvres de ses yeux mi clos, et je cessai de respirer tandis que je voyais les siennes s'approcher encore.
Mes genoux tremblèrent quand il m'embrassa enfin. Ce baiser n'avait rien d'aussi furtif que le précédent, il était appuyé, passionné. Il irradia tout mon corps. Un feu d'artifice d'un million de couleurs explosa derrière mes paupières closes alors que mes mains aggripèrent ses épaules.
Mon dieu ses lèvres étaient divines ! Plus exquises que mes fantasmes ne l'avaient imaginé, cétait dire !
Je perdais pied, je n'avais plus envie de me contrôler. Mes mains s'engouffrèrent dans sa tignasse brune et attrapèrent quelques mèches de pleine poigne, avides de lui.
Il partageait mon ardeur. Il me pressa un peu plus contre lui, haletant contre ma bouche. Un de ses bras enserra mes hanches pendant que son autre main agrippa mes cheveux avec une douce fermeté pour pencher un peu plus ma tête en arrière afin d'approfondir notre échange. Je lâchai un petit gémissement de plaisir contre ses lèvres, l'encourageant à mettre plus de passion encore dans cette étreinte.
Trois petits coups à la porte nous interrompirent, stoppant brutalement notre baiser.
La frustration qui m'envahit me fit échapper un juron. Régis, bien qu'amusé par ma réaction, était lui aussi aggacé. Il soupira en abandonnant mes lèvres, posant son front contre le mien.
_ Bon sang ! Est-ce que tous les occupants de cette maison se sont ligués pour nous tenir à distance, ou quoi ? Râla-t-il à voix haute, ce qui m'arracha un petit rire.
_ Tu trouves ça drôle, toi ? Bouda-t-il en chuchottant.
_ Oui, répondis-je amusée sur la même intonation. Je me suis dit la même chose au même moment.
_ Faut croire qu'on a plus en commun qu'on ne le pense... dit-il en dévorant ma bouche des yeux une fois de plus.
Je haletais sous la ferveur de son regard, languissante qu'il recommence... mais je ne sais pas ce qu'il me prit, je lançai :
_ Entrez !
Regis grogna, mais ça avait été plus fort que moi. J'aurai complètement perdu le contrôle si il avait continué à me regarder de cette façon.
La porte s'entre ouvrit timidement et je priai pour que ce ne soit pas Sacha qui revienne à la charge.
Une tête passa, grommelant en même temps quelque chose comme « mais il fait sombre là dedans... »
C'était la voix de Pierre, à mon grand soulagement. Quand il franchit entièrement la porte et que le halo de lumière du couloir envahit la pièce, il nous apperçut, Régis et moi encore enlacés.
_ Oh, pardon. Je ne voulais rien interrompre, marmonna-t-il confus, un léger sourire au coin des lèvres.
_ Trop tard c'est fait, lui balança froidement mon jôlier sans le moindre tact. Qu'est-ce qu'il y a ?
Je me mordis les lèvres, confuse de son ton direct, mais en même temps, je le retrouvais bien. C'était tout lui.
_ Navré, s'excusa Pierre une fois de plus sans se laisser démonter. Je venais voir si tout allait bien. J'ai cru entendre un drôle de bruit tout à l'heure.
Je me râclai bruyamment la gorge alors que Régis était sur le point de répondre. Inutile que qui que ce soit fut au courant de ma tentative cascadeuse.
_ Ce n'était rien, j'avais fait tomber quelque chose c'est tout, éludais-je. A part ça, ça va, ne t'inquiètes pas.
_ Oui, je le constate, répondit Pierre avec un sourire plus grand. Par contre, nous avons un soucis de notre côté.
_ Quoi ? Soupira Régis sans se donner la peine de dissimuler son aggacement.
_ Et bien, Sacha est ingérable, il crie, veut monter en « découdre » pour reprendre son expression... et Séréna, quand à elle, s'est enfermée dans les toilettes, en larmes, et refuse d'en sortir.
_ ET bien qu'il vienne en découdre, je l'attend, répondit Régis qui serrait déjà les poings.
_ Ca va ça va, du calme, tentais-je de faire redescendre la pression. Ca ne va pas recommencer tout de même !
Je lâchai un soupire à mon tour. Retour à la réalité. Devrions-nous toujours nous contenter, Régis et moi, de quelques minutes volées dans notre petite bulle, encore longtemps ?
_ N'empêche, et tout le monde partage plus ou moins cet avis que vous pourriez aider à calmer le jeu. Personne n'a trop rien compris au film de cette dispute soudaine entre Régis et Sacha et on comprend encore moins l'attitude de Séréna. Mais si vous pensez pouvoir faire quelque chose... alors vous êtes les bienvenus.
_ Je n'en suis pas sûre, répondis-je. Mais, il faut bien essayer. Cela dit il vaudrait mieux éviter que Régis et Sacha se croisent pour le moment, non ?
_ Oh oui ça vaut mieux, grogna Régis à côté de moi.
Je soupirai à mon tour, exaspérée par tout ça.
_ On va essayer de calmer le jeu, Régis, pas de mettre de l'huile sur le feu.
_ Tu sais pourquoi je réagis comme ça, Ondine... ne me demande pas d'être calme face à lui. Encore moins après tes récentes confessions.
Que dire à cela ! Etait-ce de la jalousie ? Je n'aurai certainement pas dû en éprouver un sentiment de plaisir en tout cas, et je m'en voulus aussitôt de le ressentir.
_ Très bien dans ce cas, je vais lui parler, moi, tentais-je pour soulager ma conscience.
_ Je n'en ai pas envie, claqua-t-il en plongeant ses yeux d'acier dans les miens.
_ Pourtant je dois essayer, répondis-je sans me démonter. C'est mon ami et il est mal, et je lui dois ça... je veux voir ce qu'il a.
_ Ondine, m'interrompit-il. Tu sais très bience qu'il a.
_ Et alors, je peux quand même lui parler et le calmer, non ?
_ Sauf que je sais très bien quelle est la seule chose qui pourrait le calmer. Et je n'ose même pas l'envisager sans imaginer lui casser la tête...
_ Sauf qu'en ce moment, il éprouve peut-être la même chose à ton sujet. Alors...
_ OK... Alors ne va pas le trouver en lui demandant ce qui ne va pas.... Si tu dois vraiment y aller, alors tâche plutôt de savoir déjà quoi lui dire pour éclairer tout ça. Si tu sais ce que tu veux, évidemment...
Je me sentis piquée par ses mots.
_ Doutes-tu que je le sache ?
Il ne répondit rien du tout et franchement, ça me vexa. Vexée, je me dégageai de son étreinte et rétorquai :
_ Pas grave. Essaies d'aller voir Séréna et de tâcher de ne pas la laisser trouver son havre de paix comme elle le voudrait, elle aussi. Je vais voir mon ami... pour peu qu'il le soit encore... soufflais-je, mécontente.
Puis je tournai le dos à Régis et dépassai Pierre, qui se tenait toujours dans l'embrasure de la porte.
Quand je me retrouvai au rez de chaussée, les lampions, ballons et autres joyeusetés qui jonchaient le sol, étaient signe d'une soirée bel et bien terminée, cela me fendit le cœur. Tant d'efforts pour qu'elle finisse sur cette note. Je ne pu m'empêcher de ressentir une énorme culpabilité.
Parmis nos amis qui rangeaient déjà un peu la pièce -certainement plus pour se changer les idées que par réel désir de faire le ménage- je cherchai Sacha mais ne le vit pas.
Jacky m'apperçut et approcha de moi.
_ Ondine, ça va ? Demanda-t-il inquiet.
_ Oui, ça va, merci Jacky.
_ Et Régis ? Il est là ? Il va bien ?
_ Oui il va bien aussi. Un bleu sur la figure mais rien qui vaille la peine d'appeler les secours.
_ Ouf, répondit-il soulagé. Me voilà rassuré. Tu cherches Sacha ?
J'opinai d'un mouvement de tête et il me désigna la cuisine. C'était là que se cachait l'autre protagoniste de ce mélodrame. Je remerciai mon ami et me dirigeai vers la pièce qu'il m'indiquait.
Une demi heure plus tard, Sacha pleurait dans mes bras et moi je l'enlaçais, émue aux larmes également. Cette conversation n'avait pas été facile. Douloureuse, même. Je ne m'étais jamais imaginé qu'elle devrait avoir lieu un jour.
Et pourtant, nous en étions là. Pikachu nous observait non sans éprouver une certaine tristesse lui aussi.
J'avais eu la preuve que son amour pour moi, qu'il m'avait confessé un peu plus tôt dans la soirée, était tout ce qu'il y avait de sincère et qu'il était brisé de m'avoir vu enlacée à son pire ennemi.
ET j'étais si désolée de lui faire ça ! Je le perdais et je ne pouvais rien y changer. Sa haine envers Régis surpassait apparemment son amour pour moi.
Il avait le cœur éparpillé et notre amitié ne pourrait sans doute pas surmonter cette épreuve.
Nous pleurions, dans les bras l'un de l'autre au milieu de cette cuisine, lui un amour non partagé -au profit de son plus grand rival-, et moi,une amitié précieuse sur le point d'être anéantie à jamais.
Il se détacha de moi en essuyant son visage d'un revers de manche. Il se leva et appela Pikachu sur son épaule et la petite souris, peinée elle aussi, obéit et se percha sur son dresseur.
_ Je m'en vais, parla Sacha d'une voix las sans me regarder. Et je ne vais te demander que deux choses, Ondine, en te priant de les respecter.
_ Quoi donc ? Demandais-je inquiète.
_ S'il te plaît, ne me suis pas. Et restes loin de moi aussi longtemps que tu seras proche de lui.
Puis il franchit les portes menant à la salle à manger et me laissa dévastée derrière lui.
Quelque chose se brisait en moi, quelque chose d'irréparable. Une chose que rien ne pourrait jamais remplacer ni combler. Je me tins le ventre tant mon chagrin me faisait physiquement mal tandis que les larmes dévalaient en cascade sur mes joues.
Je vivais le moment le plus douloureux de ma vie, ou aussi douloureux peut-être, que ce soir où j'avais dû laisser Régis derrière moi. Sacha avait été si glacial ! Et je n'avais rien pu faire pour l'empêcher de s'éloigner... et de toute façon, il ne le fallait pas, je le savais bien.
Je restai ainsi un moment, toute seule et dégoulinante de chagrin, me mouchant bruyamment à interval régulier et constatai avec amertume qu'il était tout aussi difficile d'être celle qui reste, que celle qui part.
Je ne faisais attention à rien de ce qui pouvait se passer autour de moi car j'étais sensée être seule dans cette pièce quand tout à coup, un son me fit sursauter :
_ Tu devais choisir Ondine, c'était inévitable.
C'était Pierre qui venait d'entrer par la porte fenêtre. Il se dirigea vers moi en me tendant ses bras réconfortants.
_ Viens par là, ma petite Ondine, me dit-il en m'étreignant fort contre lui.
J'accueillis son étreinte avec un tel soulagement que je m'y laissai aller complètement, sans la moindre gêne.
_ Il est parti... gémis-je au creu de son épaule.
_ Je sais. J'ai vu, déclara-t-il simplement.
_ Je lui ai fait du mal, Pierre. Et maintenant j'ai perdu mon ami pour toujours.
_ Chhhht, me berça-t-il pour me calmer.
Nous restâmes ainsi de longues minutes. Je ne su pas exactement combien de temps, mais il patienta jusqu'à ce que mes larmes se tarissent, donc pendant un long moment.
Quand il jugea le moment approprié, il me demanda si j'allais mieux.
_ Cou çi, cou ça, prononçais-je doucement en hoquetant toujours.
_ Tu mérites d'être heureuse, Ondine. Ne t'en veux pas.
_ Je ne suis pas heureuse, Pierre. Je viens de perdre mon meilleur ami, recommençais-je à sanglotter.
Il défit notre étreinte pour me prendre à bout de bras et me regarder :
_ Pourquoi ?
Je ne compris pas sa question et ne parvins pas à lui lancer mon regard interrogateur tant mes yeux rougis et gonflés me faisaient mal.
_ Pourquoi quoi ?
_ Pourquoi viens-tu de perdre Sacha ?
_ Parce que.. ce soir il m'a dit que... qu'il m'aimait et moi j'ai... sanglottais-je sans réussir à terminer ma phrase.
_ Poursuis, Ondine, que lui as-tu dit ?
Je reniflais sans la moindre élégance :
_ J'ai dû lui dire que ses sentiments n'étaient plus partagés.
_ Et pourquoi ne le sont-ils plus ? Insistait-il.
_ Parce que j'éprouve ces sentiments pour...quelqu'un d'autre, confessais-je presque honteuse du bonheur que la simple évocation de Régis m'apportait à cet instant innaproprié.
_ Oui, Régis. ET ça ne date pas d'aujourd'hui...
J'ouvris de grands yeux -aussi grands que possible vu eur état- surpris.
_ Comment tu le sais ?
_ Mon petit doigt me l'a confié.
Il parvint à me faire esquisser un début de sourire.
_ Son ennemi juré, tu te rends compte ? Poursuivis-je en me blâmant encore.
_ Sacha est parti, Ondine. Et ce n'est pas ta faute.
_ Mais si. Si je ne lui avait pas dit ça...
_ Non Ondine. Je ne parle pas de ce soir. Quand je dis qu'il est parti, je veux dire, il y a quatorze ans, et alors que tu n'en avais encore que quinze, il est parti de son côté.
_ Mais c'est normal. Il devait poursuivre sa route et réaliser ses rêves.
_ Bravo Ondine, je viens de t'entendre me dire ce que je voulais. C'est « normal » ! Il est normal que ce soit à ton tour de laisser Sacha derrière toi et réaliser tes rêves.
_ Mes rêves ?
_ Sacha est ton amour de jeunesse, un fantasme du passé que tu as eu du mal à sortir de ta tête, mais d'avantages parce qu'il était le port d'attache, que parce que tu l'aimais d'amour, je crois. Régis est ton rêve à présent, ça crève les yeux. Il est ton présent, et ton avenir aussi.
Je restai silencieuse pour cogiter les paroles de mon viel ami et constater une certaine logique, même une certaine vérité, à ses propos.
_ Si Sacha est un ami, si il tient à toi avec sincérité, il reviendra, il comprendra. Sinon tant pis, avances. Tu ne peux pas t'empêcher de vivre et d'aimer pour préserver quelque chose qui ne peut pas l'être.
_ C'est dur, ce que tu dis.
_ Non Ondine, c'est juste vrai. Régis t'aime comme un dingue, et toi, quelque chose me dit que tu l'aimes tout autant.
Je réagi au quart de tour à ce qu'il venait de me dire, étonnée et ravie. Pour la première fois depuis que j'avais quitté Régis à l'étage, plus d'une heure plus tôt, un sourire fendit mon visage :
_ Régis m'aime ? Tu en es sûr ?
A bien y réfléchir, mon prénom encré dans son tatouage, n'en était-il pas la preuve ? Me dis-je.
_ J'ai eu l'occasion de voir Régis à plusieurs reprises ces derniers mois. Je le voyais systématiquement malheureux comme les pierres. Quand je lui demandais ce qui n'allait pas, il ne disait jamais un mot.
Je souriais. C'était bien lui ça, décidément.
Pierre se mit assis et m'invita à faire de même à côté de lui, gardant un bras réconfortant autour de mes épaules. Ce fut tête posée contre son épaule, comme la veille, que je parvins à me calmer suffisamment pour l'écouter poursuivre ce qu'il voulait me dire.
_ Un jour, alors qu'on revenait d'un entraînement, il a proposé de me raccompagner puisque j'étais venu à pied et il m'a dit quelque chose qui m'a étonné. Alors que je lui disais que j'étais agréablement surpris de pouvoir passer certains moments avec lui, que je le trouvais changé, il m'a dit quelque chose d'étonnant...
_ Quoi donc ? M'impatientais-je, avide de détails.
_ Bah il m'a dit que ça lui faisait du bien de pouvoir passer du temps avec l'ami de quelqu'un qui lui était cher.
Mon cœur fit un petit bond dans ma poitrine. Oh mon Régis...
_ Et alors je n'ai pas compris tout de suite. Parce que en faisant l'introspection de mes amis qu'il connaissait et qui pouvaient lui être cher, ça ne laissait pas beaucoup d'option. Il ne pouvait s'agir que de toi ou Sacha. Et l'option Sacha ça m'étonnait, mais je me suis dit qu'après tout, pourquoi pas. Donc, je lui ai demandé de qui il parlait. Et évidemment il n'a rien dit.
_ M'étonne pas de lui, dis-je en souriant comme une idiote.
_ Une autre fois, on était à un cocktail auquel il m'avait demandé de l'accompagner, et durant la soirée, je l'ai vu regarder partout autour de lui à plusieurs reprises. Ca m'a intrigué encore plus. Et le soir-là j'ai fait quelque chose que je n'aurai pas dû faire.... mais, si je te le dis, jure moi de ne pas lui répéter, s'il te plaît.
J'étais tellement curieuse que je le lui promis sans discuter.
_ Bon et bien. Les heures défilant, Régis était de plus en plus éméché. C'était la première fois que je le voyais abuser de la boisson d'ailleurs. Donc je l'ai emmené chez moi pour qu'il passe la nuit sur le canapé. Il a baragouiné deux ou trois choses inaudibles pendant que je tentais de lui enlever ses pompes, et dans ce lot de mots inintelligibles, j'ai distinctement compris certains mots par contre, j'ai entendu '' Ondine tu me manques » et un truc du genre , « j'en peux plus '', quelque part d'autre dans le baragouinement...
Cette fois, mon cœur se serra à m'en couper la respiration. J'étais sans mots. Je lui avais manqué...
_.. et heum... quand il s'est écroulé endormi j'ai... j'ai vu son téléphone posé sur la table et...
_ Pierre ! Tu n'as pas osé ! Réagis-je en relevant la tête vers lui.
Il était tout gêné, comme un enfant prit en faute les mains dans le pot de confiture.
_ Mets-toi à ma place Ondine. Son attitude bizarre. Son air perpetuellement triste. Cette confession. Ces mots que je venais d'entendre ! J'étais sous le choc j'en revenais pas ! J'ai prit son téléphone et au début je voulais juste regarder si tu étais dans son répertoire, et si on parlait bien de la même Ondine.
_ Et ?
_ Et en effet, c'était bien ton numéro dans son répertoire, je le connais par cœur.
_ Et c'est tout ? Tu as juste vérifié mon numéro ?
Il devint rouge tomate et, encore plus penaud qu'avant, avoua :
_ C'était ce que je voulais. Mais il avait amorcé un message d'ivrogne sur ton profil qu'il n'avait pas envoyé, et forcément je l'ai vu...
Je failli m'étouffer.
_ Quoi ? Un message ? Qui disait quoi ?
Il fut surpris par ma vivacité et eut un mouvement de recul mais finit par répondre :
_ Et bien, ça disait quelque chose du genre :'' Tu vois, je vis très bien sans toi. Je suis a un cocktail où tu n'es pas, comme par harsard. Tu veux m'éviter et bah tant mieux c'est aussi bien comme ça. J'en ai rien à faire que tu ne veuilles plus me voir, je ne veux plus te voir non plus'', enfin tu vois, le genre de truc pathétique qu'on écrit vraiment quand on a touché le fond de la bouteille.
Je me tus un instant, méditant sur ces nouvelles informations que Pierre venait de me donner.
Régis n'avait pas menti, lui aussi avait souffert de mon absence.
Assise dans cette petite cuisine, je contemplai les murs de bois, les petites fenêtres carré, recouvertes de petits rideaux rouges à carreaux, et fixai, à travers leur échancrure, les perles blanches qui tombaient encore du ciel.
Tout me revenait en tête. Tous ces moments passés avec Régis, ces soirées pizza à regarder des matchs Pokémon...
Ces longues soirées cocktail à nous tenir compagnie pendant que les mondains feignaient de s'intéresser à nos carrières dont ils ignoraient tout.
Et puis, ces tournois auxquels on assistait dans les stades, ensemble, et pendant lesquels nous partagions nos collations.
Je repensais aussi à toutes ces fois encore où il assistait à mes matchs, et moi aux siens, et à la façon dont on s'encourageait, soit en nous gratifiant, soit en nous chamaillant.
Ces ballades aussi, à la fête forraine, ces fou rires dans les manèges ou quand il me collait le nez dans ma barbe à papa.
Nos autres promenades dans les villes de Azuria, Jadielle, Céladopole ou Safrania.
Ces visites lors de nos entraînements respectifs, à sympathiser avec les Pokémon de l'autre, à nous donner des conseils pour évoluer.
Ces partages de moments importants, comme l'achat de la plaque pour mon arène, ou encore ses moments chez le tatoueur.
Tout ça me revint comme un boomerang. Comment avais-je un instant pu douter qu'il était le seul, désormais, avec qui j'aimais passer tout mon temps.
Oui, il n'y avait qu'avec lui que je ressentais ce picotement, juste avant de savoir qu'il allait arriver. Cette nervosité, quand il était tout près de moi ou qu'il me regardait.
Il était le seul que j'avais envie de rejoindre, le matin au petit réveil et que je regrettais de ne pas voir avant de plonger dans le sommeil. Le seul que je souhaitais voir dans la journée, et celui auprès de qui le soir, je rêvais de m'allonger pour l'enlacer.
Tout ce qui m'avait retenu tout ce temps, c'était en parti mes sentiments pour Sacha, d'avantages encore quand Délia m'avait mit les points sur les i.
Mais surtout, et je devais bien l'admettre, ce fut l'ignorance des sentiments de Régis à mon égard.
Il prêchait en permanence le chaud et le froid. Il pouvait être adorable pendant un instant, et glacial celui d'après. Il pouvait passer une journée formidable en votre compagnie, et donner l'impression d'être pressé de vous fausser compagnie le soir venu, pour rentrer enfin chez lui. Bien qu'à présent, j'interprétai ces échapatoires autrement, une façon sans doute de maintenir une certaine distance pour ne pas risquer de souffrir.
Mais ce week-end, beaucoup de choses s'éclairaient. Mes sentiments à moi, mais aussi les siens.
_ Alors, tu crois que ce serait vrai ? Questionnais-je Pierre en regardant toujours à travers la fenêtre, Régis m'aimerait ? Enfin je veux dire, vraiment ?
_ Tu ne l'as pas vu ? Je t'ai dans la peau, Ondine.
Je sursautai et me retournai. Régis était là, sur le pas de la porte et me regardai du haut de ses grands yeux bruns, un sourire infiniment doux sur les lèvres.
J'étais sans voix encore une fois. Aussi longtemps que je vivrai, je serai toujours émerveillée par tant de beauté en un seul être. Et ses paroles ne faisaient que parfaire son charme.
_ Oh Régis..
_ Je vous laisse, me chuchotta Pierre avec un clin d'oeil.
Joignant le geste à la parole, il se leva.
_ Merci Pierre, lui répondis-je avec la plus grande sincérité du monde.
Il quitta la pièce en donnant une tape amicale sur l'épaule de son nouvel ami, puis nous laissa en tête à tête.
Je me levai et rejoignit celui pour qui mon cœur battait si fort. Il attrapa mes mains dans les siennes, éveillant une fois de plus des sentiments divins en moi, et d'autres presque inappropriés.
_ Heum, alors dis-moi, ça s'est arrangé, avec Séréna ?
_ Oui. Elle est partie.
_ Quoi ? Demandais-je réellement inquiète. Mais rien n'est arrangé, alors.
_ Mais si, ne te fais aucun soucis. Elle est partie à la suite de Sacha.
Je réfléchis un instant et haussai les épaules.
_ Heum, je ne comprends pas.
_ Elle voulait être avec lui.
Je me tus un instant et réfléchit.
_ Après tout si ça lui évite d'être seul dans un moment pénible, elle a eu bien fait.
_ Ondine, n'as-tu rien remarqué ? Me demanda-t-il sur le ton de la confidence.
Je fronçais les sourcils, où voulait-il en venir ?
_ Je m'en étais douté mais elle vient de me le confesser, toute pleine de remords, la pauvre...
_ Quoi donc ? Demandais-je, curieuse.
_ Qu'elle a tenté de se servir de moi pour rendre jaloux Sacha. D'autant plus quand elle a compris que nous ne nous entendions pas lui et moi.
_ Sans blague ! C'est un peu limite, quand même, tu ne trouve pas ?
_ On est mal placés pour donner des leçons de conduite, tu ne crois pas ?
Je fis la moue.
_ Oui, tu n'as pas tord.
_ La pauvre a vécu l'enfer ce week-end, en constatant que Sacha... n'avait d'yeux que pour toi... finit-il sa phrase avec un brin de colère dans la voix.
Je baissai la tête, désolée d'avoir été à l'origine de plusieur mal-être sans même le vouloir.
_ Je suis désolée pour elle.
_ TU ne pouvais pas savoir.
_ Oui. Et elle aussi m'a fait vivre un enfer, ce week-end... alors on est à égalité... boudais-je.
_ Ah bon ? Demanda-t-il taquin. Et pourquoi ?
_ Tu le sais bien, bougonnais-je en croisant les bras.
Il rit et me rapprocha un peu plus de lui.
Je ne m'y faisais pas, j'étais une fois de plus toute chamboulée.
_ J'ai bien cru que je te perdais définitivement, au profit d'une fille bien plus jolie.
IL me regarda, me détailla, même, et me répondit comme s'il parlait à une idiote :
_ Ondine. T'es-tu regardé dans un miroir, dernièrement ? Je crois que tu ne réalises pas à quel point tu es magnifique. Ne te sous-estime pas. Et jamais devant moi, je ne le supporterai pas. J'ai bien trop d'estime pour toi.
Je me mis à sourire comme une vraie idiote.
_ Tu es... adorable.
Il embrassa mon front et caressa ma joue. C'était des gestes si plein de tendre affection !
_ Je t'Aime, Ondine. Plus que mon Léviator. Plus que moi-même, confia-t-il avec son petit sourire en coin. Tu as réussi à me faire éprouver ça. Tu es une championne. Ce n'était pas gagné, d'après mes proches.
De la part de quelqu'un comme lui qui confiait si peu ses sentiments, l'entendre me dire ces mots avait une valeur au centuple. Je désirais cet homme plus que tout et de toutes les façon possibles, j'en étais définitivement certaine.
_ Je t'Aime aussi, Régis.
Il sourit dans un soupir de soulagement et demanda, sur la défensive.
_ Que moi ?
Je posai une main en coupe sur son visage, plongeant mes yeux dans les siens :
_ Que toi. Tu es le numéro un. Et pour toujours...
Je me jetai sur ses lèvres pour authentifier ma promesse.
Jeu 03 Juin 2021, 17:31
