J'ai coupé ce chapitre en deux parties puisqu'il est assez long, voici la première
Bonne lecture à tous !
Chapitre 4 (1ère partie) :
Quand nous arrivâmes, Pierre et moi les premiers, dans le salon, nous sentîmes une délicieuse odeur de café embaumer les lieux.
Curieux, on se hâta à la cuisine. Les trois couples, déjà réveillés, avaient prit l'initiative de préparer le petit déjeuner. Nous étions ravis de pouvoir nous installer et combler notre faim sans attendre.
Cheveux encore mouillés, enroulée dans une serviette de bain rose moltonnée, je me mis à table avec les autres et nous mangèrent de délicieuses tartines en discutant tous ensemble.
Nos compagnons de chambre arrivaient parmis nous petit à petit, se joignant facilement aux discussions matinales.
Nous nagions dans une agréable ambiance amicale, les uns faisant des tartines ou du café aux autres. Nous taquinant sur les motifs de nos pyjamas ou de nos serviettes.
Sacha, quand il nous rejoignit, déjà tout habillé, demanda à Pierre de se décaler d'une place pour pouvoir s'asseoir près de moi.
Je trouvais cette attitude vraiment curieuse, en plus d'être un brin malpolie.
_ Alors, tu as rêvé de moi ? Dit-il en me donnant un gentil coup d'épaule, appuyé d'un clin d'oeil.
Je ne comprenais pas trop l'intention de sa question, alors décidai de répondre le plus simplement possible.
_ J'ai rêvé d'une bataille de boule de neige, en fait.
_ Ok, dit-il en faisant glisser son regard sur mon cou puis un peu plus bas, jusqu'à détourner les yeux en rougissant violemment.
Un instant, je me demandais ce qui avait provoqué cette réaction. Puis je me souvins que j'étais en serviette de bain, et je me dis que peut-être c'était cela qui le mettait mal à l'aise.
Après tout, nous n'étions plus des enfants, il était vrai. Et sans doute avait-il osé m'imaginer avec la tenue réelle que je portais sous cette serviette. Si tel était le cas, je comprenais son malaise, et il déclenchait le mien.
Régis arriva peu de temps après, short large et chemise ouverte. Je retins ma respiration devant ce spectacle subjuguant. Je me demandais, un instant, si il avait conscience de la sensualité qu'il dégageait, cet homme.
Ses cheveux encore humides et en bataille tombaient négligemment sur son front, dissimulant son regard quand il releva les yeux vers moi après avoir prit place à table.
_ Ca va, Ondine ? Me demanda Flora en rigolant.
Je secouais la tête et repris l'ordre de mes idées pour lui répondre :
_ Hein ? Heu, oui. Pourquoi ?
_ Tu as l'air.. distraite, sourit-elle malicieusement.
Oups. Si je n'étais pas d'avantage prudente, j'allais définitivement gâcher un an d'effort et d'épreuves. Il fallait que je cesse de me laisser éblouir ainsi.
Mais ça, c'était sans compter sur l'auteur de mon trouble, néammoins, qui, les yeux rivés sur moi, me détaillait à son tour, avec certes moins de malaise que Sacha, mais tout aussi troublé.
Si Sacha m'avait mise mal à l'aise en m'observant aisni, le regard appuyé de Régis, lui, ne me dérangea pas. Non, il me consummait.
Une fois de plus, je ne me rendis pas compte que je mordais ma lèvre jusqu'à ce que Flora toussote.
Je me serai gifflée tant j'étais facilement influençable face à lui. Je devais de toute urgence trouver une solution pour être moins sensible à chacune de ses manifestations, sinon j'allais tout gâcher.
Je me concentrai sur mon bol de céréales, sans plus oser relever les yeux. Ce ne fut que plusieurs minutes plus tard que j'entendis Sacha se manifester.
_ Je crois que tu dois avoir une tâche sur ta serviette, Ondine.
Sortant de mon espace de tranquilité, je réagis, étonnée. Je le regardais, puis regardais ma serviette, et le regardai à nouveau :
_ Qu'est-ce que tu raconte ?
_ Pardon, c'est ce que j'ai cru puisque Régis n'en détachait pas ses yeux.
Malgré ma bonne volonté, je reportais mon attention sur celui-ci. A présent, il regadait Sacha sans aucun désapointement. Il se contenta de ricaner en le défiant du regard.
_ Quelque chose te fais rire ? Répliqua Sacha.
_ Oui, toi. Un vrai clown... ironisa Régis.
_ Bon, stop, intervint Pierre avant que les choses ne prennent d'autres proportions entre ces deux-là. Vous n'allez pas commencer, dés le matin. Est-ce trop vous demander que de vous supporter quarante huit heure, bon sang de bon soir ?
Les autres, même s'ils avaient entendu, n'intervinrent pas, sans doute pour ne rien risquer d'envennimer.
Et les deux hommes reprirent le cours de leur petit dejeuner.
_ Coucou tout le monde ! Chanta soudain une voix perchée.
Je levai discrètement les yeux au ciel. Il avait été trop beau d'espérer qu'elle fut aspirée par le syphon de la douche.
Je tentai de me contrôler, encore une fois, pour ne pas laisser l'inobjectivité de mes sentiments prendre le dessus sur mes bonnes manières et la saluai, comme tout le monde.
Dans sa chemise de nuit incroyablement courte, elle prit place en bout de table et se fit servir un café par Sacha, qui lui demanda ce qu'elle voulait manger.
Moi, je ne guettais que le moment où elle allait, bien évidemment, interpeller Régis pour lui dire -j'imaginais bien- qu'elle avait rêvé de lui la nuit dernière.
Heureusement, elle n'en fit rien. Elle se contenta de nous demander si nous autres avions bien dormis sur les matelas gonflables.
Chacun y alla de son propre commentaire. Tout le monde avait été à peu près satisfait, sauf Rachid, lui qui avait dû regonfler son matealas en plein milieu de la nuit. Son anecdote nous amusa, bien qu'elle dût être pénible pour lui.
_ En tout cas, se manifesta Iris, quelqu'un ronfle parmis vous !
Nous furent plusieurs à tourner la tête vers le coupable. Jacky se gratta la tête en affichant une moue amusée et désolée tout à la fois.
_ Heu, désolé, concéda-t-il.
Pour avoir voyagé avec lui, Sacha, Pierre et moi savions qu'il avait les sinus d'un train à vapeur.
_ Ondine, tu m'as fait peur, cette nuit, me dit ensuite l'incriminé.
_ Ah bon ? Fis-je, surprise.
Etais-je devenue somnambule et l'avais-je menacé de mort dans son sommeil ?
_ Oui, je t'ai entendu crier.
_ Oh. Toi aussi ?
_ Lui aussi ? S'inquiéta Sacha. Comment ça lui aussi ? Il y a eu un problème ?
_ Non c'était rien. Pikachu était venu me rejoindre pendant la nuit et il m'a surprise, c'est tout.
Le petit pokémon s'excusa une fois de plus, sans que je lui en veuille, évidemment.
_ Ah d'accord, désolé, s'excusa aussi Sacha pour son Pokémon.
_ En tout cas moi j'ai fait des rêves super ! S'exclama Séréna.
Nous y voilà ! Ne pus-je m'empêcher de penser. J'espérais de tout cœur que mes craintes n'allaient pas prendre forme. Il ne manquerait vraiment plus que ça.
_ Ah oui ? L'encouragea Iris. Tu as rêvé de quoi ?
_ Je préfère ne pas raconter, sinon ça ne se réalisera pas, minauda-t-elle en regardant... Régis.
Evidemment ! Râlais-je en mon for intérieur. Sans même m'en rendre compte, j'avais serré les poings avec force en jetant un œil au concerné, qui lui, sembla ne même pas voir remarqué. Il se contentait de boire son bol de café.
J'étais momentanément soulagée, mais pas rassurée. Cependant, je décidai d'essayer de ne pas trop me préoccuper de cela, pour ne pas me plomber le moral.
Quand nous eûment tous fini de déjeuner, il était dix heure du matin et la journée était déjà bien amorcée.
_ Il y a un tas de choses que j'avais prévu que nous puissions faire ce week end, nous dit Pierre en excellent organisateur d'évènement qu'il s'improvisait. Seulement, je ne sais pas si vous avez regardé dehors mais il a beaucoup neigé ! Il y a une bonne cinquantaine de centimètres !
Nous nous jetèrent tous des regards excités, comme des enfants, et nous précipitâmes tous aux fenêtres pour constater les dires de Pierre. Il avait raison ! Dehors, que de blanc !
La terre, les cîmes des arbres, la barrière entourant la terrasse du chalet, tout était recouvert d'une très épaisse mousse cotonneuse. Si ça n'avait pas été si froid, ça donnait envie de plonger dedans.
_ Du coup, poursuivit notre maître de maison dans notre dos, j'ai appelé le domaine des Ponytas, ils m'ont dit qu'ils ne permettaient pas les randonnées avec eux. Demain, peut-être, si le niveau de neige a baissé. Mais vu que ça continue de tomber, cela m'étonnerait. Et on peut oublier aussi les randonnées à pied dans la montagne, trop dangereux.
_ C'est génial toute cette neige ! S'extasia Sacha sans tenir compte de ce que notre ami tout penaud nous disait.
_ Mais du coup, on va devoir rester ici et on risque de...
_ Bataille de neige !!! Cria Flora en interrompant Pierre.
Le cri de joie qui fit écho à sa provocation en aurait fait trembler les murs.
Et tous ceux d'entre nous qui n'étaient pas encore habillés se précipitèrent en courant, comme des gamins, dans les escaliers, en nous bousculant pour passer les premiers, hilares, et laissant Pierre derrière nous à son discours peiné.
Dans les marches, Régis me fit une queue de poisson parfaitement volontaire pour ralentir ma course. La guerre était déclarée, apparemment. Ce fut dans le même esprit que j'attrapai son pied quand il fut devant moi, pour le faire trébucher. Hélas, je chuttai sur lui ! On éclata de rire alors que je me retrouvais étalée sur son dos et lui, applati comme une crêpe. Je prenais garde de tenir ma serviette bien serrée tandis que je me relevais pour finir de monter les marches.
En haut des escaliers, Sacha nous regardait d'un œil soupçonneux.
Je n'y prêtais pas attention et le dépassais, toujours en courant, bien décidée à être dehors le plus vite possible, et tant pis pour mes cheveux mouillés. Je les attacherai en chignon et les camoufflerai sous un bonnet de laine.
Dans notre chambre, les filles, Rachid, Jacky, Régis, Sacha et moi fouillons nos bagages comme des fous pour vite en sortir des vêtements et nous habiller le plus vite possible.
Nous étions tout excités ! Pressés par un chronomètre imaginaire, uniquement fruit de notre effervescence.
Ce fut par dessous ma serviette que j'enfilai mes vêtements aussi vite que je le pouvais.
Quand j'eus difficilement accompli la tâche, j'attrapai mes mouffles et un bonnet dans mon sac et je fonçais hors de la chambre en même temps que Sacha, Jacky et Iris qui avaient été aussi rapides que moi.
On s'entrechoqua tous les quatre dans l'encadrement de la porte et on tenta de se pousser pour passer les premiers.
Si des enfants avaient été là, ça aurait été eux qui nous auraient disciplinés !
Des cris mécontents fusaient des retardataires derrière nous qu'on entendit rapidement arriver à notre suite.
Nous dévalâmes les escaliers, pire qu'un troupeau de tauros et, arrivés en bas, nous nous poussâmes encore les uns les autres pour nous retarder l'accès à la porte d'entrée.
On rigolait comme des fous en atteignant le seuil. On ouvrit la porte et on fila à l'extérieur en sautant les quatres marches pour atterrir à pieds joints dans la neige !
_ Wouhouuu ! Cria Sacha .
Déjà, je formais une boule de neige et lui balançais en plein derrière la tête !
Outré, il se retourna pour capter le coupable de cette attaque mesquine et me trouva là, soudain trop immobile pour être innocente.
Sa réponsa à mon geste ne se fit pas attendre. Il amassa de la neige entre ses mains qu'il pressa pour faire une boule et me la lança en plein dessus ! Bim ! Sur l'épaule ! C'était moins une !
Je me vengeais et lui en lançais une autre ! Puis je recevais un projectile de la droite, puis un missile de la gauche ! Les ennemis étaient partout et il fallait contre attaquer.
Rapidement, on se retrouva à jouer à cache-cache dans notre bataille de neige, nous prenant pour des soldats sur un terrain miné et encerclés par des ennemis.
A la seule différence de la guerre, nos armes étaient innofensives, et nos larmes étaient de rire.
Les garçons lançaient plus fort et plus loin que nous, ce qui était injuste, d'autant que Sacha se servait de Pikachu et de son attaque hâte comme d'un canon pour bombarder à plus grande vitesse.
On regrettait de ne pas avoir nos Pokémon avec nous, à cet instant.
Cependant, j'eus une idée. Cachée derrière un arbre, je grimpai difficilement à l'un d'eux pour en couper une petite branche. Au sol, toujours cachée derrière le sapin que je venais d'amputer, je coupai le petit bout de bois encore plus petit qu'il n'était pour qu'il n'en reste qu'un « Y ».
J'enlevai mon bonnet de laine et retirai l'élastique de mes cheveux encore légèrement humides et qui volèrent au vent en diffusant leur odeur de shampoing dans la nature.
Je tirai de toutes mes forces pour craquer l'élastique et improvisai un lance Pierre de fortune.
Concentrée, je me refis un stock de munitions blanches que je pu balancer beaucoup plus loin.
Dans la demi heure qui suivit, les choses tournèrent en eau de boudin si vite que je ne compris même pas comment. Une coallition de garçons se forma pour se liguer contre nous, les filles.
Nous nous retrouvâmes donc en infériorité numérique, à six contre huit. Neuf, même, si on comptait Pikachu.
Et quand j'essayai de protester contre cette injustice, les garçons de notre chambrée me rappelèrent mon discours féministe de la nuit précédente avec un sarcasme déléctant.
Décidément, il avait marqué les esprits celui-là. C'était malin !
Grrr ! Se retrouver en infériorité en pleine guerre de boule de neige pour ne pas avoir voulu dormir avec Séréna, c'était cher payé.
Et bien puisqu'ils voulaient la jouer ainsi, il en serait ainsi ! Me dis-je toute pleine d'espoir.
_ Pas de quartier, les filles ! Cria Aurore à l'intention de nous toutes.
Flora mit au point un plan de guerre avec toute sa bonne volonté. Mais il s'avéra parfaitement inutile et innefficace.
En témoigna le moment où elle se retrouva perchée à un des poteaux de la terrasse en criant « pitié ».
Aurore se retrouva plaquée au sol par Sacha et aspergée de neige par Rachid.
Quant à Iris et Séréna, elles étaient prises en chasse par Pikachu et on ne pouvait plus rien pour elles.
A présent j'étais seule ! Courant à en perdre haleine pour échapper à mon fatal destin. Jacky et Pierre me courraient après en m'assommant de leurs attaques, jusqu'à ce que l'un d'eux parvienne à m'attraper. Il était trop tard pour moi... Je sentis une poigne ferme attraper mon bras et me tirer en arrière pour me faire basculer dans les entrailles de mon enfer blanc.
Drew, leur complice, arriva vers nous avec un air fourbe. Profitant de ma position de faiblesse, il se baissa avec un rictus moqueur et vola mon bonnet ! Traître !
Il le remplit de neige et … :
_ Non, non non ! crais-je dans un dernier souflle....
Trop tard. Il me le recolla sur la tête et je poussai un cri d'horreur. C'était gelé ! Le froid se diffusa dans tout mon corps.
Et tandis que ces minus étaient tordu en deux par leur exploit, je me relevai péniblement comme un miaouss estropié. En regardant autour de moi, je vis Paul et James complètement hilares d'avoir volé une botte à Jessie, qui sautillait à coche pied en leur criant de lui rendre sa godasse. Ces sales gamins la remplirent bien évidemment de neige avant de la lui reposer en haut des marches.
Tant bien que mal, je secouai mon bonnet entre mes mains pour en extraire toute la neige. Et alors que je me croyais tranquille, derrière le chalet à l'abri des regards, là où j'avais été laissée pour morte de froid, je vis un Régis tout sourire approcher de moi à pas de loups.
Ohlala, cela ne présageait rien de bon, ni pour mon corps frigorifié, ni pour ma santé mentale déjà fragile à sa proximité.
_ La grande féministe aurait-elle perdu foi en ses propres capacités ? Ricana-t-il.
_ Pas du tout, répondis-je fermement malgré ma fébrilité face à lui.
_ Ne te sentirais-tu pas prise au piège, par hasard ?
_ Prise au piège ? Pourquoi ? Je peux me défendre !
_ Tu pourrais mais tu oublies une chose... dit-il avec un large sourire qui fit fondre mon cœur.
_ Qu.. quoi ?
_ J'ai toujours été et je suis toujours plus fort que toi, s'esclaffa-t-il en me fondant dessus si vite que je ne pu l'esquiver.
Il me fit basculer dans la neige, une fois de plus. Sauf que cette fois, je ne sentis pas le froid. Ce fut comme si mon corps avait décidé de se concentrer uniquement sur son contact à lui, quand il me tomba dessus.
J'arrivais même à éclater de rire alors que j'étais étalée dans la poudreuse et gelée une fois encore.
_ Aie ! Tu m'as fait mal, ris-je.
_ Ca, c'est pour l'escalier ! Rigola-t-il à son tour.
_ A la guerre comme à la guerre, non ? Lui dis-je tandis qu'il se redressait sur ses bras et me regardait, à quelques centimètres de moi.
_ C'est moi qui te l'ai appris,ça.
_ Non, ris-je encore. C'est moi toute seule qui l'ai appris, en vivant avec mes trois chipies de sœurs.
Il se tut et se contenta de sourire en me regardant. Je faisais de même, trop happée pour réagir autrement.
Mon corps entier était engourdi, mais pas de froid. Seule sa présence tout près de moi me rendait entièrement impuissante du moindre mouvement. Mon cœur s'affolait et je me surpris à le vouloir encore plus près de moi, comme bien souvent dans le passé.
Et ses yeux ! Ils étaient si... si...
_ Ondine ? Tu es vivante ? M'appela Flora qui me cherchait à seulement quelques mètres de nous.
Dissimulés dans l'épaisseur de neige, elle ne nous avait certainement pas vus, alors je tentais de me manifester.
Seulement, je réalisais que j'étais incapable du moindre son, trop subjuguée et désireuse de prolonger ce moment qui ne se reproduirait sans doute jamais. Il avait certes réussi à oublier sa colère envers moi le temps d'un jeu, mais quand cela se reproduirait-il ?
Avec un sourire attendrissant, il se manifesta pour moi en se relevant :
_ Tout va bien, elle est là, et entière !
Je me redressai à sa suite, pour ne pas créer de malaise. Cependant, quand Flora nous vit nous relever tous les deux, elle afficha un drôle de petit sourire et répondit :
_ Entière oui. Mais apparemment, elle a perdu, ponctua-t-elle avec un petit clin d'oeil en se retournant.
Régis ne releva pas et s'éloigna pour se rapprocher des autres, de l'autre côté. Il n'entendit pas mon être tout entier lui crier de rester encore ici, encore un peu.
Je frottai mes vêtements pour tenter d'en décrocher la neige qui s'y agrippait et pour me redonner une certaine contenance, mais c'était pas gagné.
En tout cas, nous avions toutes souffert des assauts de ces messieurs et nous dûment déclarer forfait en les suppliant de nous laisser rentrer pour nous réchauffer.
Ils acceptèrent, mais à la dernière minute se produisit un stratagème immonde. Alors que toutes les autres filles étaient rentrées, les gars qui partageait notre chambre co-dodo arrivèrent et formèrent un cercle autour de moi. Je me demandai ce qu'ils me voulait, et fus horrifiée d'entendre leur chantage répugnant : Il menacèrent de me balancer dans une dune de poudreuse, formée non loin de là par leur soin, si je n'admettais pas que les garçons étaient les plus forts.
Outrée, poings sur les hanches tels un rondoudou qu'on aurait voulu empêcher de chanter, je campai sur mes positions ! Ils avaient été supérieurs en nombre et en Pokémon. Ce n'était donc pas de la force, mais de l'injustice !
Et malheureusement, je n'y coupai pas. Une minute après, et après avoir été soulevée de terre et transportée comme une vulgaire poupée de chiffons par ces cinq gros machos, je fini immaculée dans toute cette poudre blanche... encore une fois !
Je me relevai difficilement de là, trempée et gelée, mais tout de même amusée. Puis je titubais un peu en rejoignant le chalet à l'aide de Pierre qui me prêta son bras.
Ces fichus garçons pouvaient vraiment se montrer impitoyables quelques fois.
Nous passâmes la porte après les autres et une fois à l'intérieur, une bouffée de chaleur nous enveloppa, salvatrice !
On ne se fit pas prier pour retirer nos manteaux, bonnets, mouffles et bottes souillés de neige et dans lesquels nous grelottions, à présent.
Nous avions passé deux heures dans le froid et l'humidité, et nous avions bien mérité de nous réchauffer.