Remember

Merci pour ton com Terra xD 
Serena sera présente tout au long de l'histoire ne t'en fais pas, je te fais plaisir jusqu'à la fin, parole de scoot ! ( bon, j'ai jamais été scoot ni rien mais ça sonne bien )

TerraRafa a écrit:

"Qui parmi nous était le plus à même de se pointer à l'heure du dîner"
Mama la question rhétorique xD Dès les 1ers mots on savait direct qui c'était x)
Et oui Ondine faut pas oublier que c'est grâce à Sacha que vous êtes tous là  
Ca m'a fait penser à Goku qui revient tout le monde lui saute dessus (parce que eux aussi sont tous liés grâce à lui) sauf Vegeta qui reste dans son coin évidemment x)
Oula Ondine/Régis il s'est passé des trucs om Ondine est pas blanche  
La scène de Serena je te remercie  En espérant que ce soit pas un prank x) (sorry Kitty  )

Bahahaha j'avoue la scène de "Qui pourrais arriver PILE comme par hasard au moment du diner" m'as fumer aussi xD

En plus t'ajoutes Pikachu qui fait sa reusta xD
Ahhh j'aime quand tu me parles comme ça !

Vivement la suite 🤩

Navrée pour ce petit retard de post, j'ai été bien malade ces derniers jours et en dehors de mes tâches quotidiennes habituelles, ma préoccupation première a été de dormir xD Mais voilà enfin le chapitre 2, que je poste en entier.

Je vous souhaite une très bonne lecture    n'hésitez pas à me laisser vos impressions  







Concentrée à l'observer, je ne me rendis pas tout de suite compte que tout le monde quittait le salon pour se rendre dans la pièce d'à côté afin de passer à table.

J'hésitai à interpeller Régis pour lui dire de suivre tout le monde, mais je n'osai pas.
Alors je tournais les talons pour rejoindre les autres et déguster un savoureux repas malgré mon nœud à l'estomac.

Quand je franchi la porte battante, séparant les deux pièces, tout le monde prenait déjà place autour de l'immanse table. Quand je m'en approchai, il n'en restait évidemment plus que deux innocuppées. Je prit la place face à Sacha, et aux côtés de Pierre, que ce dernier m'avait apparemment réservé. Il tapota la chaise à sa gauche, m'invitant à m'y asseoir, et je le gratifiai d'un sourire.


Je ne fus pas certaine de l'étincelle contrariée que je cru voir dans l'oeil de Séréna, et préférai une fois de plus mettre cela sur le compte d'une erreur de jugement de ma part.

La pièce était aussi vaste que le salon, et la table de bois vernie que nous assiégions était tellement grande qu'elle la meublait essentiellement. Une petite nappe à carreaux rouge et blanc dessinnait la fonction de la pièce par ses seuls motifs.
Sous une des deux petites fenêtres à notre droite, il y avait un petit meuble aux allures vieillies, parsemés de quelques bougies d'ambiance.
Rien, jusqu'alors, ne déparaillait l'ambiance de ce joli chalet. Dans chacune des pièces visitées jusqu'alors, tout n'était que charme et ambiance cocooning.

Soudain, la porte battante côté salon s'ouvrit à nouveau. Pénétrant dans la pièce en feignant une fois de plus la nonchalance, Régis apparut.
Une fois encore, je sentis sa présence dans la pièce avant même d'avoir relevé les yeux. Tout mon corps réagissait à sa présence de façon incontrôlable. C'était assez inexplicable et ... Délicieusement troublant.

Je n'osais pas d'avantage relever la tête au risque de croiser son regard. Il avait certainement constaté que la seule place restante à table était à mes côtés, et cela ne devait probablement pas l'enchanter. Mais il ne broncha pas.

Il arpentait les quelques mètres depuis la porte jusqu'à la table et à fait qu'il se rapprochait, je sentais tous mes muscles se raidir.
C'était gênant cette incapacité à me concentrer sur quoi que ce soit d'autre que le bruit de cette chaise en bois qui glissait sur la parquet, juste à côté de moi. Déglutissant péniblement, je gardai mes yeux fixés sur le chemin de table, tout de pommes de pin, de bougies et de dorures décoré.

Il prit place à côté de moi sans un mot et moi, je sentis une bouffée de chaleur envahir tout mon corps. J'étais statufiée, me concentrant pour continuer à respirer.
Et comme si sa proximité ne me perturbait pas suffisamment, son doux parfum se promena jusqu'à mes narines pour me narguer de son effluve obsessionnelle.

Un claquement de doigt à hauteur de mon visage me ramena brutalement à la réalité.
Privée de mon moment de rêverie, je me serai presque mise à grogner. Mais constatant qu'il s'agissait de Pierre, je me radoucit.

_: Hey Ondine ? T'es avec nous ? Plaisanta-t-il devant mon air absent.

_ Hein, quoi ?

Il pouffa, et je me sentis bête d'être prise en flagrant délit de fanatisme.

_ Sacha te demandait si ton arène se portait bien, eut-il la gentillesse de répéter.

Sacha ? Ah oui, Sacha ! me souvins-je en ré-attérissant dans l'instant présent.

_ Ah heu, oui, parfaitement bien, répondis-je en regardant l'auteur de la question. Elle n'a jamais aussi bien tournée, d'ailleurs !

_ Tu as ta propre arène, Ondine ? Demanda Séréna, étonnée.

_ Oui, répondis-je, surprise que celle-ci s'intéresse à moi. Enfin, elle est à moi et à mes sœurs. Mais l'arène n'est pas leur activité principale, alors qu'à moi, si. C'est pour cela que j'ai passé les épreuves pour devenir championne, et ainsi, elles m'ont laissé le titre d'unique championne d'Azuria, mais elles assurent la relève quand, exceptionnellement, je ne peux le faire. Comme ce week end, par exemple.

_ Que font-elles d'autres, à côté ? Me demanda-t-elle encore.

Toujours étonnée de son intérêt, je voulus répondre mais Sacha me prit de court :

_ Sa sœur Violette est organisatrice d'évènements. Sa sœur Daisy est décoratrice, et Lily, elle, elle travaille pour une agence de voyage et est souvent en déplacement à travers le monde. 

Je fus toute aussi ébahie que Séréna de constater à quel point Sacha me connaissait bien et de me rendre compte qu'il s'intéressait à ce point à ma vie pour se souvenir de ces détails.
Par contre, du coin de l'oeil, je vis Régis serrer sa serviette de table avec force entre ses doigts, dévoilant ses tandons sous sa peau tirée. Pourtant, il continuait à rester stoïque sans piper mot.

_ Heu, oui, c'est exactement ça, baffouillais-je.

_ Et bien dis-donc Sacha, tu connais bien Ondine, lui lança Séréna sur un ton qui se voulait taquin.

_ Oui, en même temps, ça fait pas mal d'années qu'on se connait. Depuis qu'on est enfants. Et même si on ne se voit pas aussi souvent qu'on le voudrait, on se tient toujours au courant de la vie de l'autre, par des lettres, ou des appels. Ca entretient les relations, sourit-il en me regardant.

J'aurai parié entendre un genre de grognement provenir de mon voisin de table silencieux. Mais mieux valait ignorer cela.

_ Ah oui, c'est normal, lui répondit la jolie blonde. C'est important d'entretenir les relations.

Cette fois, j'étais certaine d'avoir perçu un ricanement de la part de ce même voisin, bien qu'il fut subtil.
Je fronçai les sourcils et inspectai rapidement les réactions alentours. Personne à part moi ne l'avait entendu. Ou peut-être Pierre ? Difficile à dire, lui aussi était muet. Regard baissé, jouant avec sa fourchette, un petit rictus déformait succintement le coin de ses lèvres.

_ Oui, mes amis comptent beaucoup pour moi, répondit Sacha. Je considèrerai toujours Pierre comme mon frère, d'ailleurs.

_ Et Ondine comme ta sœur ? Intervint Pierre avec ce petit air malicieux sur la figure.

Je ne voyais pas l'intérêt de cette question. Et elle me mit mal à l'aise, encore plus quand je vis mon voisin d'en face le devenir aussi.

_ Pas tout à fait, répondit-il soudain avec moins d'assurance en fuyant mon regard.

Je ne savais pas trop comment je devais prendre sa révélation. Ni comment interpréter la rougeur qui envahissait ses joues sous le poids de nos regards.
J'en aurai été destabilisée si autre chose, au même moment, ne m'avait pas d'avantages perturbé.

Ce fut un mouvement de bras.

Incroyable ! Un simple mouvement de bras du garçon à ma gauche réussissait à me titiller.. Appréhendais-je un frôlement ? Je percevais d'avantages encore son parfum quand je me concentrai sur lui, et ce n'était pas pour mon bien.

Je devais me reprendre. Comment cela se passerait-il, sinon, quand il prononcerait un mot ? Allais-je en perdre connaissance ? Me moquais-je de moi-même.

_ En tout cas, moi, je vous considère comme mes frères et sœurs. Je ne vois rien de mieux approprié pour qualifier ce que vous représentez pour moi, nous dit Pierre de toute l'affection dont il était rempli.

_ Et moi aussi, Pierre, je te considère comme mon grand frère, lui répondis-je affectueusement en attrapant sa main entre les miennes.

Sacha lui répondit la même chose, qu'il le considérait comme un frère.

Séréna quand à elle, semblait ne pas en avoir fini avec son désir de me connaître mieux.
Sauf que cette fois, son approche fut différente :

_ Mais pourquoi avoir choisi d'être championne d'arène d'eau, Ondine ? Tu ne voulais pas devenir maître aquatique ? Tu n'étais pas assez forte ? 

Je voulais bien trouver toutes les excuses du monde à sa simple courtoisie envers moi et son intérêt plus que bizarre, mais je n'étais pas naïve au point de ne pas me rendre compte, cette fois, qu'il y avait une certaine hostilité sous-jacente dans sa question.

Je ne savais pas trop quoi répondre à cela, d'ailleurs. La Ondine d'avant lui aurait lancé «  Bah viens ! Allons faire un match et éclaircir ça tout de suite ! » Mais la Ondine mûre et calme que j'étais devenue ne savait pas comment réagir, et se remettait même en question pour être sûre de ne pas extrapôler les intentions de la jeune femme.

J'entendis un ricanement sur ma gauche, une fois de plus. Sauf que cette fois, Sacha, Pierre et Séréna l'entendirent aussi et tournèrent leur attention vers l'intéressé.

Je suivis leur regard et osais enfin lever les yeux vers son visage ! Je fus frappée par sa beautée une fois de plus. Chaque fois que je le regardais, j'étais subjuguée, de toute façon. Je le trouvais tellement beau ! J'étais fascinée par son regard dur et déterminé, ses traits carrés et sa mâchoire angulaire qui soulignait toute la virilité du personnage. Elle était violente cette sensation de torsion au creu de mon ventre.

_ Ondine ? Pas suffisamment forte ? Cracha-t-il presque au visage de Séréna.

Mon prénom, quand il clapotait sur ses lèvres, était une sensation exquise.

_ Mais dans quel trou as-tu passé ces dernières années pour ne pas avoir entendu parler de sa force et de son talent ? Me défendit-il avec une ferveur si ardente que je me mit à rougir violemment.

Pierre et Sacha s'échangèrent un regard surpris.
Séréna, qaund à elle, s'enfonça un peu dans sa chaise face à la réaction vive de Régis, qui continua sur le même ton rude :

_ Les médias, sous toutes leur formes, ont relatés certains de ses combats les plus spectaculaires ! Elle a une renommée plus épatante que tous les autres champions de la région de Kanto ! Elle a gagné des combats contre certains des plus grands noms du métier ! Elle a bâti toute sa réputation sur sa force de combat, sa façon épatante de soigner ses Pokémon et de tenir son arène ! Et tout cela, elle l'a obtenu grâce à sa force de caractère et sa personnalité passionnée !

Je retenais mon souffle, épatée par sa manière de voler à mon secours, tandis qu'il continuait :

_ … Alors évites les thermes « pas suffisament forte », pour ne pas paraître ridicule. Car chaque personne, un minimum impliqué dans l'univers des combats, a entendu parler de son talent. Et même si sa modestie et son humilité l'empêcheront de te contrarier ou de se croire supérieure à quiconque, crois bien qu'elle l'est à bon nombre de personnes. Et peut-être même qu'elle l'est plus que la majorité de nous tous, ici. Elle aurait pu devenir maître, sans l'ombre d'un doute. »

Sa tirade laissa nos compagnons de discussion bouche bée et Séréna mortifiée.
Moi, je me fis toute petite. J'étais si impressionnée et si heureuse à la fois ! La passion avec laquelle il m'avait défendue était tellement touchante ! Ca lui ressemblait si peu de se lâcher comme ça ! Il ne prenait presque jamais la parole, à part pour plaisanter ou répondre quand on s'adressait à lui. Mais jamais il ne parlait avec passion, ainsi. Sauf à de rares occasions et devant de rares personnes. Du coup, ça me rappela le Régis que j'avais connu dans son intimité. Une douce nostalgie m'envahit.

Même en colère contre moi, il prenait ma défense et je me laissais aller à espérer, l'espace d'un minuscule instant, que tout n'était peut-être pas irréparable.

Seule ombre au tableau, il était parvenu à attirer l'attention des autres convives autour de la table qui, impressionnés, applaudirent son plaidoyer avec de larges sourires ou des sifflements. Je fus incroyablement gênée d'être le sujet du discours enflammé. Je n'aimais pas du tout être au centre des attentions.

Dans ma tentative de fuir les regards en cherchant un endroit où poser moi-même les yeux, je constatai que Sacha fixait Régis avec un œil mauvais. Je me demandai si c'était à cause de sa tirade flatteuse ou du ton employé sur son amie Séréna.

Cette dernière, bien qu'un peu sonnée d'avoir provoqué une réaction si tendue, répondit :

_ Wouaw ! En effet, on parle ici d'une championne qui mérite son titre.

Je cru que ces mots lui avait arraché la bouche au constat de la grimace -dissimulé derrière un faux sourire- qui les accompagnait. Elle semblait vouloir clore cette discussion au plus vite. Dans le fond, je la comprenais.

_ Tu dois vraiment tenir à ton amie, Régis, minauda-t-elle.

_ Ils ne sont pas amis, claqua soudain Sacha. Juste des connaissances.

_ Ah bon ? Pourtant j'aurai cru...

_ Il a raison, me précipitais-je à répondre.

Une vieille angoisse venait de remonter sournoisement en moi, s'insinuant dans mes veines comme une poussée d'adrénaline qui m'avait poussé à répondre. Je m'en voulus aussitôt quand j'entendis mon compagnon de table soupirer tristement, et lâcher d'une intonation sévère :

_ Oui, c'est clair. Pas d'amitié qui tienne.

Bien qu'elles ne soient que l'écho des miennes, ces paroles me blessèrent, et mon euphorie ressentie une minute plus tôt retomba comme un soufflé. Non, décidément rien ne s'annonçait réparable.

***


Je me changeai les idées en me portant volontaire -avec d'autres amis- pour aider Pierre à porter les plats jusqu'à table. Un moment de partage convivial ne ferait vraiment pas de mal, et les mets succulents du traiteur des Apitrini feraient le travail.

Alors que j'aidai au service autour de la table, soudain, une décharge parcouru mon corps quand je sentis ses doigts entrer en contact avec les miens. Décidément, tout mon être, physique et mental, réagissait démesurément à la moindre de ses manifestations. S'en rendait-il compte ou en restait-il parfaitement inconscient ?
Quand je finis de le servir, ses yeux croisèrent rapidement les miens pour esquisser un vague remerciement. Cet échange fut trop bref à mon goût.

Son absence de ma vie pendant ces longs mois n'avaient rien changé à certaines choses. Dés que j'étais en sa présence, je n'étais jamais rassasiée de lui, de ses regards, de sa présence tout simplement. J'en voulais toujours plus. Ce qu'il daignait m'accorder n'était jamais suffisant pour combler mon besoin.

Je décidai que malgré ma maladresse d'un peu plus tôt, j'allais tenter de me rattraper. Il avait été -oserais-je le penser- chevaleresque. Et moi, non seulement je n'avais pas manifesté de remerciement mais en plus, je lui avais tourné le dos. Je m'en voulais et devais donc faire quelque chose.
Tant pis si ma voix tremblante trahirait l'être fragile que j'étais à son contact, je devais lui montrer que je valais mieux que cela :

_ Merci pour tout à l'heure, lui chuchottais-je discrètement.


Je compris qu'il avait entendu seulement grâce à un léger acquiescement de tête. Mais à part cela, il ne répondit rien et garda les yeux rivés sur son assiette, toujours sans trahir une once d'émotions.

Comment interpréter cet homme ? Il était près de vous, et à des kilomètres à la fois.

Et pendant que j'étais toute à mes pensées j'entendais les autres à table rire et discuter. Je tentai de me concentrer sur cette ambiance joviale et légère, sous l'oeil accusateur de Sacha qui me fixait et que je choisi d'ignorer. Qu'importe ce qui le défrisait, j'en avais assez d'essayer d'analyser les réactions des gens autour de moi.

Soudain, au cours de notre dégusation bien silencieuse, notre hôte prit son couteau en main et fit tinter son verre pour réclamer l'attention de tout le monde.

_  Les amis ! Dit-il solennellement en se mettant debout. Je voudrais vous remercier d'avoir tous répondu présent ! Ca me fait un plaisir immense de tous vous voir. C'est vrai que certains d'entre nous arrivent à garder plus facilement le contact, alors que d'autres ne se sont pas vus depuis très longtemps, pourtant nous sommes tous là et dans la bonne humeur. Puissions-nous tous passer un super week end et s'en faire un merveilleux souvenir ! Prouvons au monde que les années, la distance, les occupations et quoi que ce soit d'autre, n'empêche jamais de véritables amis de se retrouver ! Alors à l'amitié !» tonna-t-il.

Tout le monde approuva et le gratifia d'un geste similaire en criant :  « A l'amitié ! »

Tout en se remettant assis, il poursuivit :

_ Je voulais aussi vous dire que, je n'ai pas spécialement attribué de chambres à qui que ce soit, tout simplement parce que nous allons devoir redécouvrir les joies du partage pendant deux jours ! Il y en a quatre ici. Deux en haut à gauche, et deux en haut à droite, et il faudra se dispercer. Vous pourrez vous installer dans celles qui vous plairont !  

Nous avions tout été entraînés à partager nos journées et non nuités, à une époque, et recommencer le temps de deux petites nuits ne nous ferait pas peur.

_ Ensuite, continua Pierre, deux salles de bains communes sont à votre disposition. Une à chaque aile du premier étage. Alors pour deux jours, tentons d'être courtois, n'est-ce pas mesdames...

Il fut huer par des intonations aigües et rigola, puis continua :

_ Un ballon d'eau chaude est prévu pour le nombre maximum de personnes pouvant loger ici, alors nous essaierons de ne pas abuser du temps passé sous la douche, ponctua-t-il en rigolant.

A cela aussi, nous étions habitués. Grâce -ou à cause?- de nos voyages à pied à travers le pays, quand nous étions si jeunes.

_ Voilà tout, je vous laisserai visiter par vous-même, les amis ! Conclut-il avant de se rasseoir.

Puis le repas reprit son cours, tranquillement et toujours dans une ambiance légère.
Cependant, plus les minutes défilaient et plus je constatai que des discussions passionnées avaient lieu à l'autre bout de la table, et que c'était plutôt calme de notre côté.

Régis ne disait pas un mot. Sacha discutait principalement avec Pierre et Jacky de leurs missions du moment, tandis que Séréna et moi étions surtout attentives à leurs paroles et n'intervenions que ponctuellement par monosyllabes, histoire de dire que nous étions attentives, sans forcément avoir à prendre part.

Quand vint l'heure de passer au dessert, quelques personnes et moi-même prîment l'intitiative de débarrasser la table et dresser les nouveaux couverts.

Jessie, Iris et Séréna se portèrent volontaire, elles, pour servir les desserts à table.
Et quand, pour ce faire, Séréna arriva près de moi et me servit, ce fut sans un mot, ni même un regard.
Puis elle servit Régis à mes côtés. Et quel ne fut pas mon effroi quand je la vis poser une main sur son épaule pour capter son attention et lui dire : « J'ai remarqué ce blason sur ta veste, il est génial ! Il correspond à quoi ? »

D'abord il sursauta puis se figea en serrant les dents, dérangé par ce geste.
Elle finit par retirer sa main et au bout de quelques secondes il se détendit et soupira. Puis, il lui adressa un bref coup d'oeil, puis un très léger sourire.

Un sentiment fulgurant me prit aux tripes et aveugla toute ma raison.

_ C'est le symbole de ma victoire au tournoi éternel, quand j'avais vingt ans, répondit-il gentiment.

Une sacrée victoire, d'ailleurs.

_ Tu as gagné le tournoi éternel ? En quelle année ? Je n'en n'ai jamais raté une retranscription ! S'intéressa-t-elle vivement. Je t'y ai vu, c'est sûr !

_ Eh bien c'était il y a neuf ans, donc en 2011, lui répondit-il toujours agréable.

Leur échange, en lui-même, était banal. Mais le ton que cette fille employait pour lui parler me dérangeait au plus haut point. Cependant, je n'étais pas certaine d'être très objective.

_ Ondine, tout va bien ? Entendis-je qu'on m'interpella.

C'était Sacha qui, face à moi, semblait réellement se soucier. De quoi devais-je bien avoir l'air pour que ses traits soient si froncés en m'observant ?

_ Oui bien sûr, feins-je comme si tout allait pour le mieux.

_ Tu es toute rouge, pourtant, plaisanta-t-il en désignant mon visage du doigt.

Je tentai de me reprendre en me concentrant sur lui, et rebondissai habilement :

_ Oui, j'ai un peu chaud, je l'avoue, mentis-je..

_ Tu veux... prendre un peu d'air ?

Cette fois, je ne cherchai pas à peser le pour et le contre. Une sorte d'urgence me poussa à accepter pour fuir les deux compères à côté de moi qui continuaient à causer.

_ Oui, c'est une bonne idée ! Allons-y !

Il se leva et fit le tour de la table pour tirer ma chaise, en parfait gentlemen que je ne savais pas qu'il était.
Surprise, je le remerciais puis acceptai le bras qu'il me tendait pour que j'avance à sa suite. C'était un peu trop de prévenance de sa part, ça lui ressemblait très peu. Mais je me contentai d'apprécier.

Nous sortîmes sur la terrasse, accessible aussi par l'arrière du chalet par une porte de la cuisine, tandis que d'autres faisaient comme nous et prenaient la décision de faire une pause entre le plat copieux, et le dessert.

Quand nous fûment arrivés dehors, j'accueilli l'air frais sur mon visage avec plaisir. Je ne me rendais compte que maintenant que j'étais là, à quel point j'avais réellement chaud à l'intérieur.
Alentours, la neige tombait maintenant de façon désordonnée à cause d'un vent qui commençait à souffler un peu plus fort, agitant les branches des sapins qui encerclaient majestueusement ce chalet.

Ici, sous les soufflets de cette petite brise mordante, je mettais de l'ordre dans mes idées en cessant de diaboliser cette image de Séréna discutant de façon anodine avec Régis.

_ Ah ! Ca fait du bien un peu d'air ! Admis-je en frixionnant tout de même un peu mes bras.

_ C'est vrai, mais tu as l'air d'avoir froid. Attends !...

Il retira son gilet de sur son dos, dévoilant des bras nus et finement musclés, puis il passa le tissu doux et chaud autour de mes épaules : Quelle prévenance ! constatais-je.
Encore un aspect de lui que je ne lui connaissais pas, mais qui n'était pas désagréable du tout, bien au contraire.
Un Sacha gentlemen et attentionné ! Si un jour on m'avait dit que c'était possible... Même sa mère n'y aurait pas cru !

_ Merci beaucoup Sacha, ne pus-je m'empêcher de sourire. Mais toi tu vas être gelé !

_ Ne t'en fais pas pour moi, j'ai connu bien pire, va. Et je ne me le pardonnerai pas si tu tombais malade alors que j'avais le pouvoir de l'en empêcher, me sourit-il.

Ah ! Ce regard ! Et ce sourire, encore une fois ! Son sourire à moi ! J'en aurai fondu s'il n'avait pas fait si froid.

_ Je ne te connaissais pas si attentionné, le taquinais-je.

_ Me considèrerais-tu comme un bloc de glace? S'esclaffa-t-il.. Ecoute, on évolue tous, ma foi.

Il appuya ses propos en me couvant d'un regard tendre. Et malgré le froid piquant de l'atmosphère, je ressentis une agréable chaleur me parcourir. C'était une sensation douce et réconfortante, comme une caresse sur l'âme.

_ Tu as raison, admis-je. Je suis très heureuse de te revoir, en tout cas. Je ne l'espérais même pas, à vrai dire. Tu es toujours en déplacement alors, j'avais cru que tu ne pourrais pas être parmis nous.

J'étais surprise de la facilité avec laquelle je lui confiais ce que j'avais pensé. Lors de toutes nos précédentes rencontres, je m'étais montré tellement intimidée en sa présence !

_ Je n'aurai manqué cela pour rien au monde. Je ne sais pas si tu te souviens quand on s'est revu, l'an dernier ? Je t'avais dit que je ferai tout ce que je pourrais pour qu'on puisse se voir plus souvent, et je tiens parole comme je peux.

_ T'en fais pas, je sais que tu fais au mieux. C'est génial que tu puisses être là.

_ Oui. On aurait pu se revoir à quelques reprises cette année si tu avais été disponible quand je te l'avais proposé mais, ça n'était pas le cas.

Je me sentis affreusement mal à l'aise à ces faits qu'il évoquait, et je tentai d'abréger cette discussion :

_ Oui, nos emplois du temps n'ont pas réussi à se calquer, c'est dommage. En tout cas, ce week-end s'annonce formidable, éludais-je.

_ Oui. Pierre s'est vraiment donné du mal, sourit-il sans remarquer la ruse de mon échapatoire.

_ C'est rien de le dire. L'endroit est charmant comme tout. Son repas est top ! Et tout le monde a répondu présent !

_ Mouai... tous... maugréa-t-il à voix basse.

_ Pardon ?

_ Non rien... En tout cas, ces deux jours n'ont pas finis d'être surprenants.

Il ponctua sa phrase d'un clin d'oeil mystérieux. Et je me demandai aussitôt si sa phrase avait un sens caché que je devais tenter d'interprêter.

Cela dit, je décidai d'y repenser plus tard et au chaud, car pour l'heure et malgré son gilet, j'avais froid et voulais rentrer. D'autant que, malgré mes efforts, je ne parvenais pas à avoir totalement l'esprit tranquille.

_ Bon, j'ai suffisamment prit l'air je pense, on rentre ?

Sans lui laisser le temps d'émettre un avis, je tournais le dos en franchissant la porte de la cuisine, l'intimant à me suivre d'un geste de la main.


En revenant dans la salle à manger, je constatai avec amertume que mon instinct était fiable. Ce sentiment cinglant que j'avais éprouvé quelques minutes plus tôt remonta de plus belle quand je vis Séréna, assise à ma place, penchée vers Régis les yeux pétillants. Et lui, tête tournée vers elle, lui faisait la conversation tranquillement.

La contrariété me rongeait de l'intérieur, et ce sentiment mesquin, je le visualisais subitement comme un monstre effrayant.

Je revins près de ma chaise et alors Séréna s'apperçut de ma présence et me dit :

_ Oh Ondine, excuse-moi ! Je te rends ta place. 

Régis lança un très bref coup d'oeil en coin dans ma direction, témoignage de dédain.
Mais alors qu'il allait tourner la tête pour se reconcentrer sur sa serviette de table, il retourna brusquement les yeux vers moi pour fixer mes épaules, comme si quelque chose l'avait choqué.

L'expression de son visage changea radicalement, et un bref instant je me demandais 'pourquoi'. Je suivis discrètement son regard pour voir ce qu'il fixait et me souvint alors que je portais toujours le gilet de Sacha sur les épaules. C'était donc ça qui avait eu l'air de lui brûler la rétine !

Devais-je me satisfaire de sa réaction ou au contraire, devait-elle me peiner d'avantages ?

Mais le sentiment atroce qui me dévorait de l'intérieur, en observant Séréna qui semblait poliment pressée de me voir m'éloigner, me poussa à ne pas tenir compte de ce qu'il pouvait penser , et je décidais de l'ignorer.

_ Non je t'en prie ! Répondis-je à Séréna. Vous êtes en pleine conversation. Je vais m'asseoir à côté de Sacha. Continuez, feignis-je la courtoisie avec un gigantesque sourire hypocrite.

Je fis le tour de nos places pour rejoindre la place de Séréna. Sacha venait de se remettre assis, lui aussi, et il m'adressa une fois encore un sourire radieux en me voyant prendre place à côté de lui.

Je retirais son gilet pour le lui rendre.

__ Tiens Sacha, et merci.

A présent assise, j'eus tout le loisir de me dire que mon idée de prendre place ici avait été parfaitement stupide. Je me trouvais juste en face de Régis et d'où j'étais, j'avais tout le loisir de le voir discuter avec la jolie jeune femme.

Il nous avait tout juste lançé une oeillade furtive, à Sacha et moi, au moment où j'avais rendu son gilet à ce dernier, qui d'ailleur me répondit :

_ Je t'en prie ma belle.

''Ma belle''. Cela sonna étrange entre ses lèvres. Etait-ce bien Sacha qui avait employé ce qualificatif pour s'adresser à moi ? J'en restais sans voix.

Décidément, il se passait quelque chose que je ne comprenais pas, ici.

Du coin de l'oeil j'apperçus Régis le foudroyer du regard. J'aurai presque chéri cette réacion !

Séréna se tourna vers le garçon qui me rendait fébrile pour l'apostropher encore une fois:

_ Mais alors, tu es très fort Régis ! Continuait-elle leur discussion. J'adorerais te voir au combat. Tu dois être vraiment impressionnant , et passionnant à regarder! 

Elle le flattait vraiment grossièrement, et se penchait un peu trop vers lui à mon goût.
Le monstre à l'intérieur de moi avait envie de hurler. Je le vis tourner la tête vers elle pour lui sourire et mon monstre se débattait de toutes ses forces dans mes entrailles, ne demandant qu'à exploser.

Comment pouvait-il être sensible à ce genre de flatteries hypocrites ? Ca ne lui ressemblait pas du tout.

J'essayais bien de paraître détachée et de me concentrer sur mon dessert. Hélas, la petite boule que j'avais à l'estomac m'empêchait de le savourer.

Mais le pire fut à venir : à un moment, elle posa sa main sur son avant bras. Alors je m'attendis à un mouvement brusque de dégagement ou à une grimace de la part de Régis. Mais rien ! Il ne réagit même pas ! Il restait courtois, ne la repoussait pas, alors qu'elle, se rapprochait de plus en plus de lui.

N'y avait-il que moi qui voyait ce spectacle dégoûtant et que ça dérangeait? Quelqu'un ne pouvait-il pas intervenir pour imposer une distance sécuritaire entre ces deux-là ?

Je décidai de réagir en tentant de me concentrer sur autre chose.
Il était hors de question que je continue à les mater, sinon le monstre allait surgir et tout incendier sur son passage.Et l'image n'était pas démesurée. La jalousie qui me brulait de l'intérieur allait devenir ingérable.

Me tournant vers Sacha, je lui demandais, pour me divertir :

_ Tu aimes ce dessert, Sacha ? 

_ Oui ! Il est super bon. Et toi ?

_ J'adore ! Lui répondis-je.

Il me regarda et quelque chose sur mes lèvres attira son attention, et il se mit à rire.
Saisissant sa serviette, il approcha sa main de ma bouche pour en essuyer le coin, apparemment tâché de chocolat. Je le laissai faire, me contentant de rire avec lui de ma maladresse.

J'étais dans une sorte de bulle ou plus rien ne réussissait à me faire penser de façon cohérente. Entre Régis qui se laissait flatter et toucher le bras par Séréna sans rien dire, et Sacha qui se montrait particulièrement doux et tendre avec moi ! Il y avait là de quoi être destabilisée.

_ Merci. Je dois avoir l'air bête, réussis-je à bafouiller d'une voix traître.

_ Tu plaisantes ? Tu es adorable, dit-il en rougissant légèrement.

''Adorable'' ?... Un autre mot tendre, et ce en quelques minutes. Ce n'était pas cela qui parviendrait à me recentrer. Il me fit rougir à mon tour.

Sans que je le veuille, cela fit remonter de vieux espoirs que j'espérais enfouis. Et ça commençait à me faire peur. L'espoir menait à la folie, surtout quand il concernait Sacha. Alors je le chassais de ma tête au plus vite.

_ Adorable, moi ? Tu as dû oublier à qui tu parles, remettais-je moi-même les choses au clair. Tu t'adresses à ta vieille copine Ondine. Tu sais, cette petite enquiquineuse qui t'a collée aux basques pendant des années, tentais-je plaisanter.

Lui, ne souriait pas en revanche. Il me regardait avec sérieux et me dit tendrement :

_ Mais je suis ravi que tu sois restée tout ce temps. Et j'ai toujours apprécié t'avoir à mes côtés, tu sais.

Ce genre de phrase étaient de celles qui pouvaient laisser planer l'espoir. Cependant, je n'avais plus quinze ans, et je garderai la tête froide. Tous ses mots, toutes ses attentions, étaient toujours à comprendre dans le registre de l'amitié. Je l'avais compris.

_ Moi aussi j'étais ravie, dis-je avec un ton volontairement plus léger que le sien. Mais avoue que je te tapais souvent sur les nerfs ! Tu es d'accord avec ça, hein Pierre ? Interpellais-je ce dernier qui tapotait un texto.

Il releva la tête vers nous. Il suivait distraitement notre discussion, et répondit :

_ Oui c'est clair ! Mais bon, c'était votre façon à vous de vous aimer, rit-il.

Surpris par cette réponse, nous le regardâmes tous deux comme deux idiots. J'avais le sentiment d'être une enfant prise la main dans le pot de bonbons.

Je ne savais pas si mes sentiments avaient un jour été devinés par qui que ce fut mais je ne tenais pas à ce qu'ils soient dévoilés au grand jour, en tout cas.

Pierre, constatant notre silence et notre malaise, rattrapa ses paroles :

_ De vous aimer comme des amis, évidemment. De vous apprécier, si vous préférez... se retenait-il de s'esclaffer.

On leva les yeux au ciel en haussant les épaules.

La réaction de Séréna, qui avait discrètement tiquée à la phrase de Pierre, ne m'avait pas échappé cependant. Apparemment cette chipie, bien que toujours en discussion avec Régis, laissait traîner une oreille un peu partout.

Sacha et Pierre se mirent à se chamailler gentiment en se lançant quelques vannes et moi, je décidai de faire comme miss blondie en face de moi et tendre finalement l'oreille de son côté sans en avoir l'air, et tant pis pour ma jalousie mal contrôlée.

_ C'est vrai, tu as un tatouage ? S'extasia-t-elle auprès de lui.

J'avalais de travers et me mit à tousser énergiquement. Sacha aussitôt me tapota dans le dos.

_ Ca va aller ? demanda-t-il.

_ Oui oui, abrégeais-je mon moment de gêne.

Je pris sa serviette, refusant d'emprunter celle de Séréna, pour essuyer des gouttes d'eau tombées sur mon menton et sur ma robe.
Les deux en face de nous n'avaient jeté qu'un bref regard en ma direction en constatant que tout était sous contrôle, et j'entendis Régis répondre simplement à Séréna :

_ Oui.

_ Wouaw ! Lui dit-elle des étoiles plein les yeux.

Le monstre en moi bouillonnait de rage et mon effort était surhumain pour le contrôler. Il lui avait dit ça ?! Il la connaissait à peine et il lui avait confié ça ! J'en était toute retournée.

_ Et il est grand ? Demanda-t-elle en minaudant toujours.

Je ne parvins pas à contrôler suffisamment le monstre en moi pour intervenir dans leur discussion :

_ Oh oui, il est super grand ! Répondis-je à la place de Régis, surprenant celui-ci. Il fait toute la surface de son dos ! Il part de son épaule gauche et descends jusqu'au bas de ses reins. Splendide !

Je n'avais pas pu m'en empêcher. Je me sentais comme une espèce d'animal sauvage qui marquait son territoire sans aucune subtilité. Et ce, à l'insu totale du concerné. Il me lança un regard totalement désappointé, me prenant sans doute pour une folle.

Je n'aimais pas attirer l'attention, et encore moins de cette façon impolie. Cependant, la jalousie qui me rongeait était si dévorante que je n'avais qu'une envie, faire le tour de cette table, attraper blondie par sa couette et la faire basculer de sa chaise. Je luttais de toutes mes forces pour m'en empêcher. Alors je m'étais simplement soulagée d'une autre manière.

Je fis fi de l'expression désarçonnée de Sacha ou celle curieusement indifférente de Pierre.
Je ne me concentrai que sur celle de Régis, toujours insondable, et celle de Séréna qui, malheureusement, semblait encore plus éblouie.

_ C'est vrai ? Piailla-t-elle de nouveau à son oreille avec l'enthousiasme de la fille conquise.

Je ne savais pas si elle ignorait superbement mon intervention pour me provoquer ou juste par réelle indifférence, mais elle m'aggaça d'avantages encore.

_ Oui, c'est vrai, lui répondit-il sans la regarder.

C'est moi qui fut l'objet de son regard. Et cette fois, mue par un courage dicté par un subtil mélange de jalousie et de crainte, je soutins son regard.
Je n'étais pas réellement téméraire à vrai dire, je tremblottais de partout tandis qu'il me regardait, mais je n'avais pas du tout envie de m'y soustraire.

Je crois que je cherchais quelque chose dans ses yeux. Un genre de signe auquel me raccrocher, qui traduirait qu'il n'était pas séduit par cette femme, qu'il renonçait à sa colère contre moi.
Mais je ne vis rien de tout ça. Je ne vis pas grand chose d'ailleurs, juste peut-être une question silencieuse.

_ Tu trouverais cela déplacé si je te demandais de le voir ? Osa demander tout à coup Séréna, toujours frétillante.

Pardon ?! Mon monstre rugit à plein poumons. Régis vit forcément mes yeux s'agrandir d'horreur quand j'entendis sa question.

_ C'est à dire que... commença-t-il un peu gêné, en détachant ses yeux des miens.

Il était très pudique je le savais. Et ce tatouage, il était très symbollique pour lui. Je crois même qu'à part le tatoueur, j'avais été la seule à avoir vu et su le contenu de ce dessin. Et d'une certaine façon, j'en étais même à l'origine.
Même si ce dessin était encré sous sa peau, il avait une signification secrète qu'on partageait tous les deux. Parce qu'à part lui, j'étais la seule à en connaître l'importance, et la seule à l'avoir touché, même.

Seuls des gens indifférents, aux abords de plages en été, avaient pu l'appercevoir sans que ça le gêne, justement grâce à leur indifférence. Mais sinon personne à part moi. Et je dus bien m'avouer que j'en serais extrêmement blessée si quelqu'un d'autre avait un jour ce privilège.

_ … je serai très embarrassé de le montrer à qui que ce soit, lui répondit-il tout simplement.

Elle recula légèrement, changeant d'expression, et Sacha intervint brusquement dans cet échange :

_ Tu serais embarrassé ? Mais pourtant, Ondine ne l'a-t-elle pas vu, elle ?

Je baissais la tête, confuse d'avoir créé un embarras. Régis allait certainement être -encore- fâché après moi et se défiler pour éviter d'autres questions gênantes.

_ Si, répondit-il avec applomb. Et alors ?

Je n'en revins pas. Il avait acquiescé sans se démonter, sans être sur la défensive, avec même -peut-être me trompais-je- un ton un brin possessif.
En tout cas, le ton qu'il employa me plu, bien que je ne sache plus où me mettre. Parce que, cela laissait supposer tellement de choses !

Pierre, Séréna et moi les regardions tout les deux se défier du regard. Incontestablement, la bonne entente entre ces deux-là n'était pas au programme du jour, et encore une fois, à mon grand désarroi.

_ ''Et alors ?'' l'imita Sacha, et bien alors soit tu chipotes pour feindre une soi disant pudeur, soit Ondine est … quoi? Une privilégiée ? Cracha-t-il.

_ Sacha ! Intervins-je, contrariée.

Mais quelle tournure cette discussion prenait-elle ! Fichue Séréna ! C'était elle qui avait amorcé ce sujet. Et fichue moi ! N'aurais-je pas pu la boucler ?

_ Et bien interprètes cela comme bon te semble, se défendit tranquillement Régis sans se départir de ses traits durcis.

J'adorais sa réponse simple et efficace, qui nous sortait tous deux de justifications inutiles.

_ Pardon mais, vous ne vous entendez pas, tous les deux ? Intervint une fois de plus Séréna en s'adressant à Régis et Sacha

_ Pas exactement, répondit Pierre à leur place. Ils sont rivaux depuis tout petits.

_ Ah carrément. Bon. D'accord mais, vous avez grandi, les gars, tenta de plaisanter Séréna en s'adressant à eux, les regardant l'un après l'autre.

Là, elle émettait des paroles sensées. Mais Sacha lui lança un regard peu amène, tandis que son rival, lui, tout pudique qu'il était, se concentrai à nouveau à regarder son verre, machoire serrée et regard fixe.

_ Mais la rivalité est toujours là, lança mystérieusement Pierre...elle a juste un autre aspect maintenant, n'est-ce pas ? Souriait-il en regardant distraitement son écran.

Nous tournâmes tous la tête vers lui, circonspetcs. Je crois que personne ne comprit le sens de sa phrase. En tout cas moi, je ne compris rien du tout. Pierre s'exprimait pas mal par énigmes depuis le début de la soirée.

_ Bref ! Coupais-je court. Je suggère qu'on aide tous Pierre pour débarrasser et nettoyer ! lançais-je à l'ensemble du groupe.

Ils acquiescèrent tous et chacun de nous mit la main à la patte. Nous nous partageâmes toutes les tâches et cela nous permit d'être rapidement efficaces.

La diversion avait fonctionné, Séréna avait enfin décollé Régis et le cours étrange de la discussion avait cessé.




Quand nous eûment tous fini de nous affairer, on alla s'asseoir au salon avec une tasse de café ou de chocolat chaud entre les mains. Certains s'assirent dans les canapés, d'autres au sol sur d'épais tapis.

Une fois de plus, Régis arriva parmis nous le dernier.
Et alors que j'étais assise par terre, à une des extrémités de la vaste table basse, il s'assit au sol aussi, à l'autre extrémité de celle-ci.

Assise au pied de Sacha – dont j'avais gentiment refusé sa place assise- je savourais le contexte de tous mes amis autour de moi qui discutaient et plaisantaient.
Jessie et James blaguaient qu'ils allaient capturer Pikachu et s'enfuir à toute jambe, ce à quoi Sacha répondit que s'ils essayaient, il les enverrait vers d'autres cieux.

La majorité d'entre nous qui comprirent la plaisanterie, rîment de bon cœur. Le petit Pokémon au cœur de la blague, quitta les genoux de Sacha pour bondir sur les miens et s'emmitouffler entre mes jambes croisées en tailleur.
Je l'accueillis avec plaisir et malgré les mines contrariées de Séréna, assise sur l'accoudoir près de Sacha, et de Régis.

Tant pis ! Pikachu, c'était Pikachu. Rien ne m'empêcherait de rendre son affection à ce petit animal.




Pierre, installé près de moi sur le tapis, décida qu'il était temps d'animer un peu la soirée et nous proposa de jouer pour retrouver une ambiance bon enfant qu'il manquait tant à nos vies.
Nous acceptâmes tous, unanimes sur l'envie de nous amuser comme les gosses que nous étions autrefois.


_ Je propose un classique de soirées entre amis, lança Pierre. Un Action ou vérité !

_ Génial !S'enthousiasma Flora en tapant dans ses mains, toute excitée.

Tout le monde accepta ce jeu, certains avec plus d'enthousiasme que d'autres.

_ Qui commence ? Demanda Séréna que personne n'avait sonné.

Je me rendais compte que je commençais à éprouver, sans réelle raison, une certaine animosité envers elle et me fit la reflexion qu'il allait falloir que je contrôle mes sentiments vis à vis de cette jeune femme, qui finalement ne m'avait rien fait.

_ Et bien toi, puisque tu l'as demandé, répondit Pierre. Allez vas-y commence Séréna !

_ Ok ! fit-elle toute enjouée. Alors, je vais choisir... heum... Régis !

_ Bah tiens je l'aurai juré, murmurais-je pour moi-même.

Personne ne m'entendit, sauf peut-être Pierre qui me lança un rapide coup d'oeil suspicieux, accompagné d'un sourire en coin.

_ Action ou vérité, Régis ? Lança-t-elle à l'intention du concerné.

Celui-ci ne semblait pas être particulièrement d'humeur à jouer, je m'en rendais compte car je le connaissais bien, mais il ne laissait rien paraître.

_ Je ne sais pas... allez vérité, répondit-il sans plus d'entrain que ça.

_ D'accord. Régis, es-tu célibataire ?

_ Nan mais sans blague, râlais-je de nouveau à moi-même..

_ Sois plus discrète, murmura Pierre à mon intention.

Je me sentis rougir furieusement de la tête aux pieds en regardant vite fait autour de moi si quelqu'un m'avait entendu. Heureusement, ça ne semblait pas être le cas.

Mais sitôt la question de Séréna posée, on entendit fuser des « ouuuh » de ci et là.
Rooo, de vrais gosses ! Bon, ceci dit, l'esprit bon enfant était justement recherchée à travers ce jeu.

Le destinataire de la question répondit en baissant la tête un simple :

_ Oui.

Ce ''oui'' me transperça le cœur.

_ Ok, se dandina une fois de plus la blonde à l'entente de sa réponse. A toi !

J'avais envie de l'étouffer dans un coussin malgré ma bonne résolution. Cependant je me contrôlais. Régis prit son tour de jeu.

_ Bien. Heummm... alors James. Action ou vérité ?

_ Vérité ! Répondit James.

_ Dis nous, qu'est-ce qui te plaisait dans la Team Rocket ?

Question intéressante, on était tous attentifs à la réponse.

_ Difficile à dire.... Je pense que je n'avais jamais eu l'impression d'être à ma place nulle part.. et du coup, quand on m'a accepté à la Team Rocket, et quand j'ai fait équipe ensuite avec Jessie et Miaouss, j'ai éprouvé un sentiment d'appartenance qui m'a plu je n'ai plus voulu me défaire. J'avais le sentiment de pouvoir être utile ou nécessaire à quelque chose, à un grand projet, qui même s'il n'était pas noble, était suffisamment pharaonique à l'époque pour me fasciner. Voilà, c'est tout ce que je peux dire.

Un petit silence accueillit ce monologue tandis que Jessie, très affectueusement, enlaça la main de son mari. Il lui répondit par un sourire plein de tous les sentiments qu'il lui portait. Cette image d'eux ainsi m'étais encore très étrangère, et pourtant elle m'émerveillait.


_ Bon, je choisis Pierre ! Dit James. Action ou vérité ? Demanda-t-il avec un petit air machiavélique qui ne laissait rien présager de bon.

_ J'en ai assez fait pour aujourd'hui, donc je vais dire vérité, se défila Pierre qui se méfiait de James.

Et vu l'air déçu qu'afficha ce dernier, je me dis qu'il avait eu raison de se méfier.

_ Bon, dans ce cas... dis-nous auquel de tes amis tu tiens la plus ! « Tous » n'étant pas une réponse acceptable !

James, bien que n'étant plus un gredin de la Team Rocket, restait fidèle à lui même sur certains aspects tout de même.

_ Ca ne va pas de poser ce genre de question ? Comment veux-tu que je sache répondre à ça ? Bouda Pierre.

_ M'en fiche, tu réponds !

Il y eut un silence, puis Pierre finit par répondre :

_ Bon. Puisque c'est un jeu de vérité alors je vais répondre. Mais que personne ne se vexe, s'il vous plait, car vraiment je vous aime tous et d'ailleurs ce week end en est la preuve ! Mais j'ai une préférence particulière pour Ondine et Sacha . Tout simplement parce qu'ils ont été les premiers parmi vous tous que j'ai rencontré, et mes premiers vrais amis tout court dans la vie. Et ne me demande pas de choisir entre ces deux-là, s'adressa-t-il à James, parce que c'est impossible.

James se satisfit de sa réponse, et nous tous également. Sacha et moi accueillant ses paroles avec évidemment plus d'émotions, touchés de cette déclaration d'amitié.
Puis Pierre prit son tour.

_ Je vais choisir Sacha ! Action ou vérité ?

_ Action ! S'empressa-t-il de répondre.

Enfin ! Je le reconnaissais un peu plus, avec cette attitude.

_ Parfait ! Pour rester dans le thème mesquin de James, et dans cette ambiance enfantine, lèves toi et fais une accolade à la personne ici que tu préfères.

_ T'es un sale gosse ! Rétorqua Sacha qui ne s'était pas attendu à devoir exécuter une telle action.

_ Je sais, ricana Pierre.

Mon attention fut de suite happée par Séréna qui retint son souffle.

_ Bon. Ok, répondit-il.

Tout le monde s'amusait de la situation mais lui, par contre, virait doucement à la couleur pivoine, ce qui était plutôt drôle.
Il se leva de sa place mais n'alla pas bien loin. Il s'agenouilla près de moi, me regarda avant de me sourire chaleureusement, puis me prit dans ses bras.

Bordel ! J'eus la subite sensation de faire une chute libre de dix étages. Il témoignait publiquement qu'il émettait une préférence pour moi. Parmis tous les amis avec qui il avait voyagé, j'étais la personne qu'il préférait ! Ce que je ressentis était indescriptible !

Et même s'il ne s'agissait là que de pure amitié, c'était énorme ce sentiment de compter à ce point pour quelqu'un. Surtout pour quelqu'un à qui vous tenez tout autant. Aucune déclaration ne pouvait égaler ceci, c'était magique.
Quand il dessera son étreinte, j'avais la larme à l'oeil. Il reprit sa place tandis que je me remettais de cet instant profondément émouvant. J'aurai parié voir Séréna essuyer le bord de ses yeux, mais n'en fus pas certaine.

Mais cette supposition m'intima le reflexe de me tourner vers Régis. Encore une fois,il était indéchiffrable et ses yeux fixaient sa tasse de café. Il avait réellement choisi de ne rien laisser paraître.

_ A mon tour ! Scanda Sacha. Je choisis Régis !

Je soupirais. Mon instinct féminin me chuchottait qu'il ne se présageait rien de bon, ici.

Excédé sans nullement le cacher, Régis répondit à Sacha :

_ Quoi ! 

Sacha ne se démonta pas au ton désagréable de son interlocuteur, il avait l'air déterminé.

_ Action ou vérité ?

_ Et bien action, alors ! Dit-il sans aucun enthousiasme, relevant le défi silencieux de Sacha.

_ Parfait. Montre-nous ton tatouage !

Régis se renfrogna aussitôt. Cette fois, son expression fut parfaitement déchiffrable et elle me fit peur. Je l'avais rarement vu ainsi.

_ Quoi ? Tu rêves Sacha ! Cria-t-il presque.

Un rictus mauvais déforma le visage de Sacha et cette fois, ce dernier m'agaça.
Les autres autour d'eux, qui n'avaient évidemment pas suivi notre bref échange lors du repas, ne savaient pas trop de quoi il retournait, et quelques chuchottement tintés de curiosité s'élevaient de parts et d'autres.

_ Hého ! Intervint Pierre. Je ne sais pas quelle ambiance est en train de se dessiner mais n'allons pas sur ce terrain. On est sensé s'amuser. Peut-être s'enquiquiner un peu avec nos défis certes, mais pas provoquer une dispute. Ok ?

_ Bon alors puisque tu refuses ton action, répondit Sacha sans de défaire de cette assurance déplacée, tu dois répondre à une vérité !

Régis serra les dents pour éviter de lui cracher un mot que je ne tentais même pas de deviner, et répondit juste :

_ Et bien vas-y.

_ Dis-nous ce qu'il représente, ce tatouage si mystérieux qui te mets dans tous tes états rien qu'à l'idée de le montrer.

Mon cœur se mit à battre plus fort. Cette fois, Régis croisa mon regard un très bref instant.

Il ferma les yeux, inspira un bon coup et pesta à Sacha :

_ C'est un Léviator. Voilà. Satisfait ?

_ Pas tout à fait, répondit celui-ci.

_ Et bien tant pis pour toi, lui pesta-t-il.

Sacha s'adossa au fond du canapé, bras croisés sur sa poitrine, sourire satisfait.

_ Bon. C'est à moi, répondit Régis, les traits toujours crispés. Je choisis... Ondine ! Action ou vérité ?

Lu et c'est très bon ! Y'a pas mal de mystère mais zbi t'as fait quoi a Serena c'est une vrai vipère   
Par contre j'aime bien Regis ça façon d'agir, tres fidèle à lui pour le coup.
Par contre des fois j'trouve les choses pas très logique (Genre tu nous fait comprendre que Serena aime Sacha mais qu'elle s'amuse à faire chier Ondine avec Regis mais au final quand Sacha fait des trucs avec Ondine elle s'en bat la race x1000, pareil j'pense que les comportements sont parfois étrange)

Merci pour ton commentaire  
Tu as bien cerné les comportements qui, en effet, à priori, peuvent sembler confus mais tout a toujours une raison d'être

Bella a écrit:

Merci pour ton commentaire  
Tu as bien cerné les comportements qui, en effet, à priori, peuvent sembler confus mais tout a toujours une raison d'être

J'ai cru t allais me sortir le "Tout a une raison d'être que la raison ignore" mdrrrr 
Sinon on verra ça prochainement 

Ouais Serena, y a une rancoeur envers elle injustifiée ça me gave x)
Et Ondine la vérité j'ai envie de la claqué de faire toute sa parano et de mal interprétée ce qu'il se passe autour d'elle x)

Et sinon, du positif Terra ? XD