Hey !
Salut tout le monde !
Voilà mon OS pour la Saint-Patrick, que j'ai enfin réussi à boucler, le dernier jour du concours. Je tiens à vous prévenir, il est assez spécial.
Y croire pour le voir
Il est presque midi, nous somme en Irlande. Plus précisément dans une salle de classe d’un lycée dublinois. Satoshi, peu attentif à la leçon, est assis au fond de la classe. Deux table devant, une rangée à droite, se trouve la seule matière digne, selon lui, d’être étudiée. Misty, dont il ne peut apercevoir que les cheveux roux, mi-long, ondulant le long de sa nuque, est la plus belle fille qu’il lui eu jamais été donné de rencontrer. Comme toujours, il ne peut s’empêcher de rester là, perdu dans ses pensées, à la regarder durant des heures entières, même s’il ne voit que ses cheveux. Le professeur de mathématique, un vieil homme grisonnant, alcoolique et injuste dans sa notation cherchant du regard une nouvelle proie à interroger, lâche alors d’un ton sec et dans en anglais écorché :
« -Misty ! Au tableau ! Equation !
-J’viendrais quand vous s’rez capable de faire une phrase complète. Non mais écoutez-vous, on dirait le p’tit japonais du dernier rang ! »
Misty répond avec la force d’une Irlandaise, sèchement et franchement. Mais Satoshi, complètement aveuglé par ses sentiments, n’y entend qu’un son mélodieux et harmonieux. Du moins avant de comprendre qu’elle parle de lui. Se faisant ressentir de plus en plus fort, un pincement au cœur dans la poitrine du jeune garçon suffit à le faire replonger dans ses idées noires. Soudainement, Misty se lève, mais au lieu d’aller dans la direction du tableau, elle s’approche de lui, lui prend délicatement le visage dans les mains et lui murmure « Tabhair póg dom*» avant de l’embrasser devant toute la classe et le professeur stupéfait ! Elle se rassoit juste après, non sans avoir laissé son numéro de téléphone.
« -Ssatowchy ?... Ssatowchy !...DEBOUT LE CHINTOC ! »
L’odieux professeur regarde Satoshi, l’air en colère. Celui-ci met du temps à se rendre compte que rien de ce qu’il vient d’imaginer ne s’est réellement passé. « Encore une. » pense t’il.
«-Puisque Sa Majesté la Reine du Royaume-Uni des Phrases Complètes ne daigne pas déplacer son royal arrière-train jusqu’au tableau, puisse son palefrenier nous faire l’immense honneur d’aller résoudre cette équation ? »
Sans un mot, Satoshi, mort de honte et asphyxié par l’haleine fétide du professeur, se lève, prend la craie et commence à écrire sous les éclats de rire de la classe. Le professeur, d’un air sévère, surveille la progression de cette résolution. Au bout de quelques minutes, Satoshi repose la craie et tourne la tête en direction de son professeur. Celui-ci lit l’équation et marmonne un « Encore un japonais qui cherche à prouver sa supériorité sur les Occidentaux. » en guise de réponse. « Encore un qui ne fait la différence entre la Chine et le Japon que quand ça l’arrange pour ses remarques racistes. » pense alors Satoshi. Pendant se temps, le brouhaha continu de monter dans la classe, de plus en plus amplifié par la résonance du lieu. Et en retournant à sa place Satoshi subit de plein fouet le cri de son professeur hystérique :
« -VOS GUEULLES ! »
Le lendemain matin, en entrant dans la classe, arrivé en retard, Satoshi aperçois un nouvel élève assit à sa place. La seule autre place de libre étant à côté, il s’installe et déballe machinalement ses affaires sans adresser un seul regard au nouvel élève.
«-Laisse-moi deviner… Toi, t’es pas un bavard.
-Eu… Je… Non., baragouine Satoshi, le rouge aux joues.
-Détend toi mec ! La vie est belle !, dit le nouvel arrivant en lui tapant amicalement dans le dos.
Vont alors s’écouler de longues heures durant lesquelles Satoshi sympathise avec le nouveau. Un garçon étrange, énergique, perspicace et vif. Roux aux yeux verts, comme Misty. Finalement, le soir même, dans une sorte de rictus de joie auquel Satoshi s’est déjà habitué, le jeune homme lance :
«-Bon ! On fait quoi ce soir ?
-C-Ce soir ? Je… Je vais rentrer chez moi et faire m-mes devoirs pour demain.
-Quoi ? Rasure moi, t’étais pas aussi sérieux quand tu vivais au Japon, si ?
-Non, pas vraiment, admet Satoshi en rigolant. Mais je… j’ai du mal à suivre en anglais, il me faut… j’ai besoin de deux fois plus d’efforts pour comprendre.
-L’anglais, l’anglais. Elle a bon dos notre langue. Ca serait pas plutôt à cause d’une certaine irlandaise sulfurique que tu as du mal à te concentrer ? »
Satoshi, incapable de répondre, rougit. Dans un grand sourire, son nouvel ami lui répond alors :
« -Allez, viens. Je connais un coin sympa. »
Après une bonne demi-heure passé à insister, Satoshi accepte de le suivre jusqu'à Bachelor Walk, une promenade très fréquenté des touristes longeant la Liffey, le fleuve traversant Dublin. Une fois arrivé, ils discutent en marchant. De tout, de rien, du temps qu’il fait, de celui qui passe, de la vie, de l’Amour, entre autres choses. Si bien que la nuit fini par tomber. C’est à ce moment que les deux s’arrêtent devant le nom d’un quartier écrit en Irlandais et en anglais : Barra an Teampaill, Temple Bar, numéroté 2.
« -On est dans le centre historique de Dublin. Les plus vieux quartiers de la ville. Quasiment pas de voitures. Musique, danse et vie nocturne à chaque coin de rue. Le rêve ! Je suis sur que tu as déjà entendu parler de Temple Bar d’ailleurs, dit le roux d’un air rieur.
-C’est le nom de la porte de Londres, non ?
-Aussi… Mais ici on est en Irlande, pas au Royaume-Uni. Temple Bar, c’est le fameux quartier des Pubs !
-Quoi ? Je… Ah non ! Tu ne vas pas m’embarquer la dedans !
-Allez ! Viens quoi ! Je connais un bar sympa, avec de la musique, qui n’est pas très regardant sur l’âge de ses consommateurs.
-J’aurais du me douter que t’étais pas une bonne fréquentation, je me casse ! »
Satoshi, dans une colère inexplicablement forte, commence à tourner des talons. Venu ici pour tout recommencer, il ne veut pas empirer la situation.
« - Raconte-moi, dit simplement le jeune homme derrière lui. »
Il le comprend. « Ce type peut comprendre », se dit Satoshi, en entrant dans le pub appelé : Ádh na nÉireannach*2, convaincu par deux simples mots. Dans le bar aux tendances très patriotiques, tout est écrit en Irlandais, des photos de paysages Irlandais ornent les murs, et la pièce semble tapissée d’une sorte de velours vert. Au dessus du bar, une plaque de métal, sur lequel est gravée la devise Irlandaise « Éire go Brách!*3». Le drapeau de la République d’Irlande, tricolore, Vert, Blanc et Orange trône en maitre incontesté sur le plus large mur de la pièce, un mur de pierres sans aucun autre ornement. Le barman est un homme d’un certain âge à la carrure imposante. Ses cheveux, bien que plus très nombreux, ont gardés leur roux vif originel. Son sourire jovial, franc et massif lui donne un air de bon vivant.
« -Sláinte is táinte!, lance-t-il au duo.
-Santé et Fortune, traduit alors le jeune garçon pour Satoshi avant de commander dans un Gaélique parfait. Tabhair dom an rud céanna mar atá ag an fhear ar an urlár!*4».
Ce n’est qu’à ce moment que Satoshi aperçois, sur le sol, un homme complètement ivre, visiblement incapable de se relever. Il déglutit et se décide à commander, faisant appel à ses maigres connaissances en Irlandais par diplomatie.
« -Pionta Guinness, le do thoil.*5»
Sa prononciation est déplorable, mais le Barman semble au contraire ravi de voir que les étrangers font des efforts avec la langue locale. Il sert Satoshi, puis son ami et se retire discuter avec des amis, en Irlandais, à une cadence qui impressionne le jeune homme.
« -Alors, la rouquine, elle te plait non ?
-Elle ne m’aimera jamais.
-Pourquoi ?
-Parce qu’elle est comme toi : Trop Irlandaise. Elle ne tombera jamais amoureuse d’un asiatique.
-Je suis pas Irlandais, confie alors le jeune roux. »
Satoshi a un mouvement de surprise, après quoi son ami lui explique venir du Comté de Cumbria, en Angleterre.
« -Sinon, raconte. Tu as accepté de venir par ce que tu avais quelque chose à raconter, non ?
-Je… J’ai… Avant, je vivais au Japon, avec ma mère, dans la ville de Masara. Mais ma mère m’a envoyé ici, chez mon père, à cause de mes problèmes.
-Des problèmes ?
-Problème d’alcool. J’ai des hallucinations il m’arrive de ne plus réussir à faire la différance entre le rêve et la réalité… Et pourtant j’ai toujours une bouteille sous mon lit.
-T’es pas un peu jeune pour être alcoolique ?
-Si.
-Alors Dublin est tout sauf le meilleur endroit pour une cure de désintox’, répond alors le jeune roux, ricanant.
-Mon père est strict, répond évasivement Sacha avant de s’écrouler, complètement ivre, quelques bières plus tard. »
Dans son lit, Satoshi se réveille péniblement. Il jette un œil à son réveil. Il est plus tôt qu’il ne l’aurait pensé et il ne ressent même pas la gueule de bois. Surpris que son mafieux de père ne l’ait pas rué de coups en rentrant, il décide de se lever une bonne demi-heure plus tard. Il prend une douche, choisi un ensemble dans son armoire plus ou moins au hasard, décent au rez-de-chaussée, passe devant son père qui discutent avec ses collaborateurs qui se taisent immédiatement en le voyant arriver et recommencent de plus belle en le voyant sortir.
Arrivé au lycée, Satoshi observe Misty de loin les premiers cours. Aucunes traces de son nouvel ami, dont, à bien y réfléchir, il ne connait même pas le nom. Cependant, il l’aperçoit à l’intercours et se lance à sa poursuite pour l’accusé de l’avoir fait replonger. Mais contre toute attente, celui-ci lui répond :
« -Tu l’as dis toi-même, tu n’arrive pas à faire la différance entre le rêve et la réalité.
-Attend ! Tu ne va quand même pas m’accusé d’avoir inventé notre soirée d’hier ?
-N’oublie pas que les rêves sont parfois là pour te faire comprendre des choses que tu n’as pas forcément assimilé pendant la journée.
-Je comprends rien !
-Tu devrais essayer le numéro de téléphone que je t’ai laissé.
-Quoi ? Tu commence à me… Et puis je ne connais même pas ton nom !
-Patrick, dit-il avant d’entrer dans la salle de musique. »
Satoshi, au milieu du couloir, est pris d’un mal de tête, mais décide quand même de suivre Patrick dans la salle de musique. Et là, stupeur, aucunes traces de lui dans la salle ! Il n’y a que Misty, jouant de la harpe, un trèfle à quatre feuilles dans les cheveux, ainsi qu’un calendrier sur lequel on peut lire la date d’aujourd’hui, le 17 mars, anniversaire de la mort de Patrick d’Irlande. C’est alors que Satoshi comprend. Les rêves ont le pouvoir merveilleux de vous montrer le réel. Il s’avance vers Ondine, invoquant la chance de l’Irlandais. Celle-ci, le voyant arriver, esquisse un sourire gêné.
Patrick était la personnification de son inconscient et fut sa dernière hallucination.
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Bon ! Je vais devoir expliquer tout ça je crois. xD
Le délire sur les rêves, c’est quelque chose qui me trotte dans la tête depuis quelques jours. Je ne savais juste pas comment la mettre en œuvre. Je me doute que ça doit être difficile de déterminer qu’est-ce qui appartient au rêve, et qu’est-ce qui est réel. Pour résumé, Patrick n’existe que dans la tête de Satoshi et Misty ne l’embrasse à aucun moment. Patrick est un procédé que le subconscient de Satoshi utilise pour lui faire comprendre que son comportement n’est pas le bon.
Après, est-ce que le numéro de Misty est le bon ? Comment se fait il que Patrick, création de l’esprit de Satoshi, parle couramment une langue que celui-ci ne comprend pas ? Ca… Disons que j’avais besoin d’ajouter du mystère et de vous forcé à vous poser des questions… Même si ça peut être facilement expliqué en y réfléchissant bien.
Mais
surtout ne chercher pas à savoir exactement, ou s’arrête le rêve et ou commence le réel, l’OS n’est pas étudié pour que l’on puisse, bien au contraire...
J’ai pris les prénoms « Satoshi » et « Misty » pour coller à leurs nationalités respectives, vous vous en doutez.
J’ai glissé dans le texte une petite référence historique au vrai Saint Patrick d’Irlande, qui s’appelait en réalité Maun Succat, et qui venait bel et bien du comté de Cumbria, plus précisément du comté du Cumberland (qui n’existe plus aujourd’hui), en Angleterre.
De même, par soucis de réalisme les lieux cités existent bel et bien, la promenade de Bachelor Walk le long de la Liffey, le quartier de Temple Bar qui est bel est bien numéroté 2, la porte symbolique de Londres, qui porte le nom de Temple Bar également, etc… Masara n’est pas une vraie ville du Japon par contre, c’est simplement le nom du Bourg-Palette en VO.
Le père de Satoshi est à la fois une référence à la théorie selon laquelle Giovani serait le père de Sacha, et une référence à la mafia Irlandaise.
Bon, le lexique maintenant :
Tabhair póg dom! *=Embrasse moi !
Ádh na nÉireannach*2=La Chance de l’Irlandais
Éire go Brách!*3=Irlande Toujours !
Tabhair dom an rud céanna mar atá ag an fhear ar an urlár!*4=Donnez moi la même chose que l’homme sur le sol !
Pionta Guinness, le do thoil.*5=Une pint de Guinness, s’il vous plait.
La pint est une unité de mesure britannique qui correspond à un grand verre, pour faire simple.
Voila ! Ouf ! J’espère que vous avez aimé… Même si je le trouve de plus en plus brouillon à mesure qu’on s’approche de la fin. J’espère surtout que vous l’aviez compris avant de lire mes explications de fin de page et que vous avez survécu à mes élucubrations psychologiques.