Et si on changé la methode....

A la bonne heure

Voila la suite ! 
Je sais je suis long mais dur de trouver du temps pour écrire, on touche plus ou moins à la fin...

Bref, amusez vous bien et bonne lecture les enfants ! 





Une semaine s’était passée depuis le rendez-vous avec Peter. La vie suivait son cours au sein du manoir de Winston. Les entrainements devenaient de plus en plus durs, mais Aurore et Sacha suivaient le rythme. Serena s’impliquait aussi beaucoup dans la préparation de ses amis. Surtout que depuis un jour au deux, Winston avait lancé comme nouveau défi à ses élèves de gérer eux-mêmes leur entrainement et d’établir leurs stratégies.
Ils étaient donc dans le jardin, travaillant chacun avec leurs Pokémons aidé par Serena, qui essayait d’optimiser leur temps d’entrainements. Malgré les efforts fournis, l’ambiance était bonne enfant. Les entrainements étaient souvent entrecoupés de rire, de blagues, sans pour autant perdre en efficacité.
Bien sûr, Winston voyait un intérêt pédagogique dans cet exercice, mais il l’avait surtout donné pour se libérer du temps. Il avait une grosse logistique à mettre en place, des coups de fil à passer. Vivre avec trois personnes lorsqu’on a vécu seul longtemps n’est pas toujours facile, quand bien même ces personnes sont humainement formidables.
Une chose l’étonnait cependant, il ne se passait rien, ou presque. Personne n’était venu en catastrophe chez lui, ni Marie, Amandine ou même Ben, Nico ou Manon. Il n’avait de nouvelles de personnes, et le sentiment d’isolement et de solitude grandissait en lui.
 Parce que s’exiler est une chose, mais se sentir exiler chez soit en est une autre. Il balaya ces pensées de son esprit afin de se reconcentrer sur son travail. Il n’avait pas quitté son bureau depuis la veille au soir, et il devait avouer que la faim commençait à se faire sentir.  
Cependant il préféra  y rester, ne souhaitant pas plus que ça les croiser. Il s’était redisputer avec Aurore, et encore une fois, elle l’avait blessé. Il n’avait pas manqué de remarquer le regard rempli de reproches envers lui de Serena.
Il soupira, bientôt tout cela serait fini, et il serait enfin tranquille. Il jeta un œil sur son agenda, dans une semaine c’était le grand festival, et la semaine d’après, le début du tournoi Indigo. Ce qui voulait dire qu’il ne lui restait que deux semaines pour préparer pas mal de choses.
Il soupira à nouveau, ce Week-end il serait seul, ses amis le passant chez Pierre. Il déglutit difficilement face à ça, ils allaient voir Maggie et lui en était interdit. Cependant le point positif, c’était qu’il serait tranquille de faire ce qu’il veut,  y compris revoir enfin l’une de ses maitresses.
Il ne preta pas attention aux rires qui occupaient maintenant la cuisine, même si les odeurs de cuisson commençaient vraiment à lui chatouiller les narines. Il leva les yeux aux ciels avant de prendre son téléphone et de composer un numéro et de le porter à son oreille.
Quelques secondes plus tard, son interlocuteur répondit. Après un bref échange, il raccrocha, sourire aux lèvres. Sourire qu’il perdit instantanément lorsqu’il tourna son regard sur la page Twitter qu’il avait laissé ouverte sur son pc. Il arqua un sourcil, depuis quand Benoît et Morgane était-ils proches ? Très proches visiblement.
Il regarda sur les autres réseaux, et cette proximité était, encore plus, palpable. Il ferma les yeux et souffla un bon coup, avant de reprendre son téléphone et d’appeler la seule personne qui serait au courant de quoique ce soit.
--Winston ? Qu’est ce qui se passe ?
­--Rien de grave, pourquoi tu t’affoles ?
­--Je ne sais pas, j’ai pas l’impression qu’on soit en très bon termes en ce moment
--Effectivement Amandine, cependant j’ai une question, Ben et Morgane ?
Il ferma les yeux en entendant la réponse, il remercia son ex amante et raccrocha. Il soupira un bon coup et reposa son téléphone sur son bureau. Il se perdit dans ses pensées quelques minutes sans même sans rendre compte, avant d’être ramener à la réalité par un tapotement sur sa fenêtre. Il sourit en reconnaissant le livreur, un sac de fast-food à la main. Il lui ouvrit le carreau et récupéra le paquet en le remerciant. Le livreur ne s’attarda pas plus que ça et reparti aussi tôt, tandis que le maitre Pokémon lui, se régala de son cheeseburger.
Ce fast-food était sans aucun doute son préféré de la ville, des ingrédients frais, des recettes maison, et surtout des vendeurs et cuisiniers très sympathique. Ce burger était tellement bon qu’il en oublia presque que son ex sortait avec son meilleur ami, presque. Il balaya ces pensées négatives pour se concentrer sur son repas, il avait faim et voulait savourer ce délicieux burger en paix. 

Sacha était concentré sur plusieurs livres de stratégies, qui auraient cru un jour que lui, passerai une soirée à lire et à prendre des notes pour ses combats. Il rigola seul à cette idée. Il prit son mug de café sans même relever la tête, toujours absorbé par sa lecture. Il avait l’air d’un universitaire comme ça, le manche de son pull en col V remontées, les cheveux ébouriffés et les cernes qui mangeaient le dessous de ses yeux.
La semaine avait été étrange, Winston et Aurore s’étaient engueuler et la coordinatrice avait visiblement blessé l’entrepreneur, encore. Malgré tout, les deux compétiteurs ne s’étaient pas déconcentrés, Serena les soutenant et les recadrant dès qu’il le fallait.
Serena, en pensant à elle Sacha eu un pincement au cœur. Il n’arrivait pas réellement à mettre de mots sur ce qu’il ressentait pour elle mais il savait une chose, il avait besoin d’elle, bien plus qu’elle ne l’imaginait. Cependant elle avait déjà prévu de repartir à Kalos, et lui ne voulait plus partir, alors il savait inutile d’essayer quelque chose. Il souffrirait en silence de l’absence de son artiste, il s’était fait à l’idée.
Il soupira, il n’aimait pas ressentir de sentiments négatifs surtout si proche d’une compétition importante. Il tourna la tête vers sa porte, voulant y voir son arrogant ami adossé contre le bâtit de porte comme à son habitude mais non, sa porte était fermé et il était seul.
Il se leva de sa chaise afin de descendre dans la cuisine pour se resservir en café, la nuit promettait d’être longue. Arrivé dans la pièce, il fut surpris par la scène qui se déroulait dehors, Winston était debout, seul, une cigarette à la main et Feunard à ses pieds. Il était droit comme un i, sa longue veste lui tombant en dessous des genoux, ses cheveux légèrement balayé par le vent. Il était seul face à un feu, pas un brasier mais un feu relativement important, les flammes dépassant facilement la taille d’un homme.
Sacha, totalement surpris par la situation qui s’exposait devant lui, sortit de la maison pour rejoindre son ami. Arrivé à sa hauteur, il n’eut pas besoin de signaler sa présence, le maître des lieux lui proposant directement une cigarette. Bien qu’une nouvelle fois surpris par le geste, le dresseur accepta et porta la tueuse à sa bouche afin de l’allumer. Ils restèrent silencieux devant les flammes, admirant cette dance dangereuse et sublime à la fois. C’est le dresseur au Pikachu qui brisa le silence en premier, voulant comprendre la signification de tout cela.
--Feunard a un rhume ?
Le blond sourit légèrement, amusé par l’idée que son Pokémon puisse créer des incendies s’il était malade.
--Non, je fais du ménage.
--Ah bah là c’est sûr que ça fait du ménage, tu ne pouvais pas faire des cartons comme tout le monde ?
--Si, mais c’est plus drôle de bruler les choses
--Pas faux, et tu brules quoi du coup ? Tes vieilles chaussettes ?
--Non pas vraiment, plutôt les cinq dernières années de ma vie.
--Ah…
Sacha tourna la tête et regarda son ami, il ne voyait aucune joie, ni même aucune tristesse, rien. Il était parfaitement vide d’émotions.
--Et pourquoi ? Pourquoi tout brûler aujourd’hui ?
--Faut que je tourne la page, je vis dans le passé depuis trop longtemps
Sacha se tourna à nouveau vers lui, surpris. Qu’est-ce que cela sous-entendait ? Qu’il allait partir ? Ou alors essayer de refaire sa vie ? Il lui aurait bien demandé mais il voyait à l’attitude de son ami qu’il n’aurait le droit qu’a une réponse vague et pseudo philosophique. Il lui tapa l’épaule avant de jeter son mégot dans le feu et de rentrer dans la cuisine se préparer son café.
Une fois réinstaller à son bureau, l’originaire du Bourg Palette se remis à l’étude et l’élaboration de stratégies. Il voulait vraiment se surpasser, rendre son entraineur et ami fier de lui, lui montrer que malgré les échecs qu’il avait essuyé, il avait au moins réussi à faire de lui un champion.
 
Lorsqu’elle entendit la porte claquer, la jeune femme descendit. Elle rejoignit rapidement le musicien à l’extérieur, se postant à côté de lui, là ou se tenait Sacha quelques minutes avant. Elle observa le feu, cherchant à voir ce qui y bruler mais elle ne distingua rien de bien parlant. Elle se tourna vers le blond pour lui adresser la parole, espérant qu’il détache le regard de son œuvre, sachant très bien qu’il ne l’avait pas quitté des yeux depuis qu’il y avait mis le feu.
--Alors Gabin, ça veut dire quoi pour toi ?
Il sourit timidement, mais ne répondit pas, ni même ne tourna la tête, semblant hypnotisé par les flammes qui dansaient devant lui. Malgré sa fascination, il prit la parole, ne voulant pas mettre son amie plus mal à l’aise qu’elle ne l’était déjà.
--J’en sais rien, tourner la page, regarder devant. Arrête de t’inquiéter pour moi Serena, je vais bien.
L’artiste sourit rapidement, c’était dans sa nature, s’inquiéter, prendre soin des autres. Elle se rapprocha de lui et posa sa tête contre son bras, espérant lui donner un maigre réconfort. Mais elle savait que ça ne lui ferait rien.
--Tu aurais pu faire un barbecue en même temps, tu aurais optimisé les ressources tout ça tout ça
Winston ne put s’empêcher de sourire. Il se tourna vers la jeune femme et haussa simplement les épaules. L’attitude désinvolte du musicien fit sourire l’artiste. Elle lui fit une bise sur la joue avant de s’en aller simplement. Elle aurait aimé le faire parler mais Winston était devenu une véritable tombe depuis deux semaines maintenant. Alors elle préférait le laisser seul, peut-être qu’il reviendrait de lui-même vers ses amis.
 
Le lendemain ne changea pas par rapport au reste de ces derniers jours passés au manoir, Aurore Serena et Sacha déjeunèrent ensemble vers neuf heures, l’entrainement commença vers dix heures, repas à midi et à nouveau entrainement de quatorze à dix-huit heure. Le propriétaire des lieux n’était pas apparu de la journée, et était vraisemblablement resté enfermé dans une de ses pièces privées toute la journée.
Les trois amis étaient dans le canapé, la télé tournait plus en tant que fond sonore qu’en tant que réel divertissement. Ils discutaient de l’organisation pour le concours d’Aurore lorsque quelqu’un tapa à la porte. Trois coups, assurés et fort, montrant l’assurance de la personne derrière. Sacha se leva pour ouvrir, et resta la bouche ouverte en voyant une jeune femme, brune, qui lui était parfaitement inconnu.
Elle se tenait droite comme un I, le menton relevé montrant une grande confiance en elle. Pourtant sa tenue vestimentaire était plus que banale, un jean, des baskets blanches et un simple sweatshirt gris clair.
Se reprenant assez rapidement, il l’invita à entrer, et à s’installer dans le salon. Après quelques regards gênés vers Aurore et Serena, la jeune femme s’installa dans un fauteuil, et n’adressa un mot à personne n’étant visiblement pas encline à la discussion.
Mais cela, Aurore s’en fichait royalement,  elle n’avait aucune idée de ce qu’elle faisait ici ni même qui elle était, et bien que la coordinatrice était actuellement en froid avec le propriétaire des lieux, elle ne voulait pas qu’une autre l’éloigne encore plus d’eux. Elle lui demanda alors ce qu’elle faisait ici. Le ton était assez froid. Ton qui surpris légèrement Serena et Sacha, qui n’avait entendu Aurore parlait ainsi qu’a Winston lors de leur dispute de la semaine dernière.
L’inconnue ne releva pas le ton. Son attitude trahissait une assurance et une fierté assez impressionnante. Malgré tout, elle se savait en territoire ennemi et ne savait trop comment se comporter dans cette maison qu’elle connaissait pourtant par cœur, y ayant passé énormément de temps.
--Disons que je dois parler à Winston.
Sacha arqua un sourcil, il s’apprêtait à demander plus d’informations mais fut devancé par une voix plus sombre, celle du principal concerné. Il était là, dans l’encablure de la porte comme à chaque fois qu’il apparaissait par surprise. Un verre de whisky à la main, et sa cigarette électronique dans l’autre. Entièrement vêtu de noir, à l’exception d’une fine cravate rouge, ses cheveux tiré en arrière et sa barbe parfaitement peignée.
--Premièrement, qu’est ce que tu fou ici Katrana, et deuxièmement, ou est passé ton sens de l’esthétique vestimentaire ?
--J’ai pas eu le temps de m’apprêtée, veuillez m’excuser Monsieur Marshall, et ensuite, j’ai besoin de te parler.
L’ex héritier arqua un sourcil, depuis quand pensait elle qu’il lui viendrait en aide ou quoi que ce soit d’autre?
--Détail et sois brève, j’ai du boulot
Aurore ne put s’empêcher de laisser un rire jaune s’échapper. Il disait toujours cela, et ça avait été le point de départ de leur dispute, qui avait vite pris une tournure beaucoup plus personnel. Winston l’ignora royalement, il avait retenu ses mots mais aujourd’hui n’était pas un bon jour pour l’emmerder et il ne voulait pas avoir à regretter ses dires.
--En privé, s’il te plait
Le blond soupira en levant les yeux au ciel avant d’hocher la tête et de se diriger vers son bureau, suivit de près par la brune.
 
Une fois qu’ils eurent quitté la pièce, le groupe ne put se regarda un peu étonné. Serena, demanda alors à Sacha si il l’a connaissait mais il répondit par la négative. Non, il ne l’avait jamais vu et son prénom ne lui disait absolument rien.  
--C’est étrange quand même, je sais que je ne connais pas tout son entourage, mais là c’est bizarre.
--Pourquoi ? Tu penses que c’est une ex ?
--Non Aurore t’en fais pas, je ne pense pas que ça soit le cas, mais son comportement de ces derniers jours m’inquiète aussi, il est étrange, beaucoup trop solitaire, et franchement ça commence à me souler
Serena regarda son ami avec surprise, elle ne pensait pas que Sacha pouvait être autant affecté  par le comportement du musicien, pourtant, maintenant qu’il s’ouvrait à elle, elle voyait.
A ce moment, c’est Aurore qui se sentait coupable, depuis qu’elle s’était disputée avec le blond il s’était renfermé et elle n’avait pas pensé que ça pourrait affecter Sacha ou même Serena. Elle baissa les yeux, honteuse de son comportement.
 
Winston écoutait attentivement ce que la jeune femme lui disait. Elle et lui se connaissait depuis l’enfance, Katrana étant elle aussi une héritière d’une grande famille de la région. Mais tous comme lui elle avait refusé le destin que ses parents lui avaient dicté et s’était exilée à Kantô. Cependant, tous comme le blond, elle avait gardé ses facultés, si pour le jeune homme c’était l’entreprenariat, elle s’était la finance, la bourse.
Elle avait appris dès l’adolescence à comprendre le fonctionnement obscur du monde de la finance, et désormais, elle travaillait pour de nombreuses banques à Kantô pour les conseiller dans leurs placements, sans jamais se montrer, restant dans l’ombre pour ne pas attirer l’attention sur elle.
Son but était très clair depuis longtemps, légalement détruire l’entreprise familiale. Et maintenant que Winston était lui aussi renié, ça lui offrait un allié de choix.
--Ok ok, va doucement Kat, tu sais très bien que la finance ce n’est pas aussi simple pour moi
--Ok, je reprends, en gros, mon père, et le tiens, sont endetté, pas à Sinnoh, mais à Kantô. En voulant s’installer ici, ils ont emprunté aux banque mais regardes, c’est les contrats qui sont intéressant.
Le blond passa une main sur son visage, ça promettait d’être long et fastidieux comme histoire. Il se reconcentra, buvant une gorgé de café afin de rester éveillé face aux explications complexes de son amie.
Après l’avoir écouté, il avait compris ce que voulait faire son amie, et surtout dans quoi elle voulait l’embarquer.  Il souffla un bon coup avant de prendre la parole.
--Toi tu as assez de côté pour faire ça ?
--Oui, j’ai la somme qu’il faut, et toi ?
--Ouais, je revend le Night’Air et c’est bon.
--Bon alors, on se lance ?
--Et bah, malgré l’ironie qu’on fasse ça à deux, ouais, je pense que ça peut marcher
--Winston ! C’est écris noir sur blanc ici, ça va marcher ! Ces imbéciles ont totalement oubliés ces contrats, sérieusement c’est impensable que ça soit vrai, j’ai jamais vu ça, et ça fait neuf ans que je suis dans l’ombre des banques.
--Je sais, mais c’est ça qui m’énerve, c’est trop étrange comme situation, pourquoi signer ce genre de contrat ? Je veux bien entendre que les banques de Kantô aient abusé de leur position mais ça c’est quasi improbable, j’ai pas envie de me lancer dans ce genre de plan sans garanties.
La jeune femme lui sourit, comprenant qu’il ne s’agissait pas que de ça. Elle savait qu’il ne voulait surtout pas impacter sa sœur, et que c’était ça, les garanties qu’il voulait.
--Elle ne sera pas impacter je te le promets, elle bénéficiera de protection et de piston si besoin, je te le promets.
--Donc, on va devenir propriétaire de ce qui reste à Kantô des entreprises de nos pères respectifs ?
--Plus ou moins ça oui, on va surtout, suivant les termes des contrats, rentrer au capital de leurs entreprises, et surtout, on sera les seuls décisionnaires sur leur marché à Kantô.
--Donc si on dit non…
--C’est non, on n’aura même pas de boulot, on aura des rentrées d’argent qui nous rembourseront en deux ou trois ans.
--L’argent ce n’est pas mon problème, je suis déjà rentier, mais je vois. Ok, je marche, on procède au paiement quand ?
--Le temps que je réunisse tout etc, on devrait signer dans deux semaines.
--Soit, pile au moment du plateau…
--Ça pose problème ?
--Huum, je t’explique tous et tu me diras
Le blond s’appuya sur son bureau, tandis que la jeune brune elle, était appuyé contre le mur, jouant avec une mèche de cheveux tandis qu’elle écoutait son ami, seulement éclairé par une faible lumière jaunâtre.
 
Pendant que les deux ex-héritiers discutaient dans le bureau, Aurore, Serena et Sacha s’étaient installés à table pour manger. La surprise avait laissé place à l’indifférence, et la routine avait repris le pas.
Ce qui chagrinait plus les deux compétiteurs à l’heure actuelle, c’est qu’aucun des deux ne savait s’ils étaient prêts. Gabin n’intervenait plus dans leurs entrainements et ne donnait donc plus son avis.
Le repas était assez silencieux, aucune conversation ne semblait prendre au sein du groupe, alors chacun se concentrait sur son assiette. C’est seulement lorsque Winston et Katrana sortirent du bureau et rejoignirent la cuisine qu’une conversation émergea. Initiée par l’ex héritière, qui maintenant qu’elle avait convenu d’un accord avec Winston, était plus encline à la discussion avec les autres.
--Alors, Sacha, Aurore et Serena c’est cela ?
Les concernés furent surpris par le ton amical de la jeune femme, dont ils ne connaissaient que le prénom. Comme d’habitude, c’est Serena qui prit la parole pour répondre, restant sur le même ton bien que le cœur n’y était pas, l’artiste se méfiant de cette inconnue.
--C’est ça oui, et toi du coup ? Katrana j’ai cru comprendre
--Oui, je suis l’ex fiancée de Winston
--QUOI ??
Les trois jeunes s’était écrier en même temps, écarquillant les yeux sous la surprise. Katrana avait immédiatement explosé de rire tandis que Winston, accoudé dans un coin de la cuisine s’était contenter d’un sourire, sans pour autant lever la tête de son carnet.
Après s’être reprise, la brune repris la parole
--C’est pas vraiment ce que vous croyez, en réalité nous étions fiancé dans un mariage arrangé, nos parents respectifs voulant que l’on se marie. Mais Winston à rencontré Morgane et moi j’ai catégoriquement refusé, résultat, on a été renié.
--Ouah, c’est rude
--C’est pas plus mal, on n’a pas à suivre les obligations de nos familles, on est libre en quelques sortes. Ce qui est drôle c’est qu’on est toujours resté amis, au final avec le temps je me dis que le mariage n’aurait pas été si horrible, t’en penses quoi Winston ?
Le concerné releva la tête surpris, il ne pensait pas vraiment être intégrer à la discussion en réalité. Il regarda ses amis, qui attendaient sa réponse. Il soupira en haussant les épaules, puis répondit enfin.
--Aucune idée, je pense que si on s’était senti obliger on se serait bouffer, la on s’apprécie car on la choisi nous, enfin c’est que mon point de vue.
La brune sourit, commençant à comprendre que quelque chose de spécial existait entre lui et l’une des personnes dans la pièce. Car si pour n’importe qui il pouvait paraitre simplement fatigué ou en train de réfléchir, Katrana qui le connaissait depuis l’enfance savait très bien qu’il s’isolait volontairement, pourquoi précisément elle l’ignorait.
Elle fut cependant surprise lorsqu’il reprit la parole, d’une voix distante et peu convaincu qui ne lui ressemblait pas.
--Bon, demain Sacha on va s’affronter, et Aurore tu affronteras quelqu’un, suivant vos performances je vous direz si vous êtes prêt ou non. Bonne soirée, on se voit demain matin.
A peine eut-il finit qu’il reparti s’isoler, non pas dans son bureau mais au sous-sol, ce qui sous-entendais qu’il ne souhaitait n’être en aucun cas dérangé.
Les quatre autres se regardèrent quelque peu surpris, c’est finalement la brune qui interrogea les autres, se rendant compte qu’elle ne s’était même pas enquise du bien être actuel de son ami.
--Il est comme ça souvent en ce moment ? Ou c’est juste aujourd’hui ?
Sacha soupira en passant une main dans ses cheveux, il était celui qui connaissait le mieux le blond ici alors c’était à lui d’en parler. Il but une gorgée d’eau avant de prendre la parole, sous le regard impatient de l’ex héritière.
--Deux semaines qu’on a ni son ni images, sinon il est ailleurs depuis un mois ou deux je dirais. Il s’est passé pas mal de choses, on est là pour qu’il nous entraine mais il ne le fait plus. Et franchement je ne sais pas ce qu’il a mais ça me soule qu’il nous laisse en plan.
La brune fronça les sourcils, Winston était un acharné de travail et surtout jamais il ne laisserait des amis dans un besoins quelconque. Elle posa ses yeux sur Aurore, qui elle avait les siens rivé au sol, trahissant son sentiment de culpabilité. Elle décida de ne pas enfoncer la coordinatrice dans ses remords et se tourna vers Sacha pour lui répondre.
--Il vous pense prêt, ce n’est que mon avis, mais si demain il veut vous voir à l’œuvre, et qu’il ne vous suit plus de près, c’est que pour lui, c’est bon, il a fait son job. Je vais essayer de lui parler, de toute façon je pense que je vais dormir ici, pas envie de prendre un train de nuit. Quant à vous, arrêtez de vous préoccuper de lui. Je le connais, et il est comme ça depuis l’enfance, il a beaucoup trop de choses  à penser en ce moment et il n’arrive pas à faire la part des choses.
--Il était comment ? Enfant ?
Katrana se retourna surprise vers Aurore qui venait de poser la question, elle ne s’attendait pas à tant, d’entrain. Elle haussa les épaules et commença à raconter quelques souvenirs d’enfance qu’elle avait avec lui. Si cela pouvait aider les trois comparses à aider cet inadapté social qui avait été son fiancée, elle donnerait toute les informations possibles.
 
Dans son garage, le blond profitait de sa solitude retrouvée réfléchir. Un sens, c’est ce qu’il manquait actuellement à sa vie, un sens, un réel objectif. Il s’embarquait dans des projets à droite et à gauche sans réelle conviction. Il soupira en prenant une gorgée de whisky, se rendant à l’évidence qu’il était retombé dans ce vice.  En y réfléchissant, il se rendit compte que cela  faisait trois ans qu’il tournait en rond, il ouvrait des bars, faisait de la musique, écrivait et produisait des albums, booster des carrières par ci et par là, mais il n’en tirait aucune satisfaction. Il profitait d’un pouvoir qu’il avait mais ne se construisait rien.
Il soupira à nouveau, remontant les manches de sa chemise et s’affala ensuite dans un des fauteuils qui trainaient dans le garage. Il espérait grandement que son accord avec Peter se concrétise, c’était sa dernière carte, son ultime porte de sortie. Si ça échouait, il n’aurait plus qu’à laisser son esprit se détruire et sombrer dans la folie qui le guettait de plus en plus.

J'adore quand je vois ton nom dans les notifs  
C'est vraiment trop bien comme fic, je suis carrément à fond dedans même si c'est quand même un peu sombre mais bon on fait avec

Merci ! :p 
Tant mieux si tu arrives a rester dedans, j'essaie de ne pas trop m'éparpiller 
Le ton sombre est voulu pour le coup, histoire d'avoir un côté plus réaliste ^^
Hésite pas si il y a des points que tu apprécies plus ou moins voir même des passages que tu as préféré etc

Je pense que ça va venir mais j'attends mon Amourshipping x)
Sinon les personnages qui continuent d'apparaître ne sont pas superflus je trouve et ont parfaitement leur place

Ahah ça finira par arriver :p 

Pour donner un avant goût le prochain chapitre est un chapitre de transition, on pose les pions pour la suite

C'est vrai que j'aime ajouter des persos tous les cinq minutes xD

J'en doute pas, j'en veuuuuuuuuuuux xD
Ah bon patience alors  
Je vois ça oui xD

Heu, suite ? 
:p 


La soirée fut amusante, les trois amis ne s’étaient pas autant détendus depuis longtemps. Katrana avait passé beaucoup de temps à raconter ses souvenirs d’enfance avec le musicien, et comment leur relation avait évolué avec le temps. La financière avait bien compris qu’Aurore ressentait quelque chose pour son ex-fiancé. Bien qu’elle veuille l’aider à conquérir le cœur du jeune homme, bien que briser l’armure soit un terme plus approprié, elle n’avait donné que de vagues indices dissimulés.
Le fait est qu’elle savait très bien que Winston était perdu et refuserait catégoriquement de se laisser aller aux sentiments dans une période aussi difficile pour lui.  
La financière avait néanmoins fort apprécié la compagnie de ces trois compagnons. Chacun avait un caractère qui avait une influence positive sur les autres, et cette alchimie au sein de ce groupe leur permettait de se soutenir et de tout surmonter sans même qu’ils s’en rendent compte. Lorsque l’ensemble des occupant furent dans leurs chambres respectives, la brune descendit les étages afin de rejoindre le propriétaire aux sous-sols, elle avait une discussion à avoir avec lui.
 
Le blond soupira une fois encore en passant une main dans ses cheveux, espérant que ses amis s’amusent et ne se sentent pas exclus. Il était bien conscient que son comportement récent était des plus désagréable, mais il n’arrivait pas à être autrement.
Il soupira, ne voulant pas s’infliger une énième remise en question. Cependant, lorsqu’il remarqua que Katrana l’avait rejoint, il sut à son air inquiet qu’il allait subir un interrogatoire sur son état actuel. Il lui sourit rapidement en se servant un whisky puis s’installa plus confortablement dans son fauteuil, invitant son ami à faire de même en lui montrant un autre fauteuil en cuir noir de la tête. Elle s’exécuta non sans quitter son ex-fiancé des yeux, essayant de décrypter son langage corporel.
Une fois assise, elle se servit également un verre de whisky et alluma une cigarette. Le dos bien droit et appuyé contre le dossier du fauteuil, les jambes croisées et la tête bien haute, Gabin sourit. Il reconnaissait bien là l’ancienne héritière de la Prestovich Company, une femme qui avait été élevé dans le même but que lui, diriger une entreprise d’une main de fer, dominer le monde qui l’entoure afin de le plier à sa volonté.
--Bon Winnie, je ne vais pas y aller par quatre chemins, qu’est ce qui déconne, je veux tout savoir
--Et pourquoi hein ? Tu penses être en mesure de m’aider ? De me sauver ou quoi que ce soit qui y ressemble ?
Katrana releva les sourcils, surprise par le sarcasme dont avait fait preuve le musicien. Visiblement le sujet semblait l’irriter au plus haut point.
--Ecoute Kat, tu sais très bien comment je suis depuis que Morgane m’a retourné l’esprit, tu sais que j’ai constamment besoin de m’occuper pour ne plus y penser et essayer d’aller bien. Je suis parti six mois en exil, j’y étais bien, mais on m’a demandé de rentrer, ce que j’ai fait. La suite tu la connais, exit ma sœur, exit mon groupe, j’ai plus à gérer mes bars ni ma société de production alors j’ai plus rien à faire concrètement. Donc oui je suis sur les nerfs à propos de ça car si je ne trouve pas quelque chose d’important à faire je vais surement finir en asile.
La brune hocha la tête, signifiant qu’elle avait compris, elle ferma les yeux pour réfléchir un instant, elle savait qu’aborder le sujet d’une guérison était vain. Elle rouvrit les yeux, et observa son vis-à-vis. Il ne lui avait pas tout dis, elle en était persuadée. Mais elle ne le brusquerait pas, elle était beaucoup plus fine que ça, première étape : l’entrainement de Sacha et Aurore. Elle se redressa donc, tirant une bouffé sur sa cigarette et pris la parole, sa voix se mélangeant entre chaleur amical et autorité.
--Pourtant tu délaisses tes amis, enfin c’est ce qu’ils ressentent. Donc si tu n’as rien à faire pourquoi tu ne passes plus de temps avec leurs entrainements ? C’est toi qui t’es proposé comme entraineur non ?
--Je ne les délaisse pas, ils sont prêts, je n’ai plus rien à leur apprendre. Seulement ces abrutis sont trop aveugles pour comprendre qu’ils ont un niveau bien supérieur à leur circuit respectif. C’est pour ça que je les ai laissés en autonomie, si je reste derrière eux tout le temps ça ne leur sers à rien. Ils doivent apprendre à s’auto-évaluer, et à s’adapter aux besoins.
Elle sourit légèrement, elle savait pourquoi il avait cessé de les entrainer, cependant, ça n’expliquait pas pourquoi il ne passait plus de temps avec eux, deuxième étape : Son implication sociale.
--Je vois, mais ça ne t’empêche pas de passer du temps avec eux non ? Ça ne peut pas te faire tant de mal que ça de passer des bons moments avec des amis non ?
Il soupira, il avait raison, elle avait bien décidé de l’emmerder. Il reprit une gorgé de son whisky avant de lui répondre, sachant qu’il n’avait que deux options. Soit, il se confier complètement, soit il choisissait chacun de ses mots pour ne lui laisser aucune piste exploitable. Il inspira un grand coup, il improviserait.
--Ce n’est pas si simple, tu sais comment je suis, et si mon comportement passe bien en soirée, ou alors avec des gens de notre milieu, ce n’est point le cas avec eux. On ne vient pas du même monde, ça allait au début car j’avais mes activités et qu’on voyageait. Mais là c’est plus dur, sans compter qu’avec Aurore c’est relativement tendu, donc je préfère ne pas les encombrer.
--Tu es au courant que ça les dérange vraiment ton absence ? Ils t’apprécient et ils t’acceptent. Pourquoi c’est si tendu avec Aurore ? Il s’est passé quelque chose entre vous ? Au-delà du fait que tous les deux vous ayez des sentiments l’un pour l’autre.
Le blond ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel. Les discussions comprenant Aurore, lui et sentiments l’agaçaient depuis presque neuf mois maintenant. Pourquoi les gens insistaient-ils sur ça ? Même si lui l’aimait et elle aussi en quoi cela impliquait qu’il devait sortir ensemble ou avoir quelconque relation ? Cependant en face de lui se trouvait Katrana Prestovich, donc quoi qu’il fasse, il finirait par parler, donc autant aller droit au but.
Troisième étape : Aurore.
--Tu me soule Kat, tu veux quoi ?
--Je veux t’aider espèce d’idiot
Il ne put s’empêcher d’étouffer un rire, pour le coup elle avait raison, il était idiot.
--Au début du voyage on s’est rapproché, rien de sensuel ou quoi, juste je prenais soin d’elle comme je pouvais. Je pense qu’il y avait de base une certaine attirance et que les sentiments se sont développés par la suite. Mais elle n’acceptait pas vraiment ce que j’étais, alcool maitresse etc… Elle m’a attendu un soir, ou plutôt une nuit, une nuit que j’avais passé avec Amandine, tu imagines donc que c’était dur pour moi de mentir. Elle m’a dit que je la dégoutais et j’en passe et de là je me suis barré. Depuis, en sachant qu’entre deux on ne s’était pas vraiment vu pendant six mois, c’est assez tendu.
--Je vois, je vois, encore une fois avec toi rien n’est simple. Donc toi, on part du principe que tu t’en fiche de l’existence de ces sentiments, je me trompe ?
--Non, c’est ça
--Bien, donc, tu penses que comme elle a ces sentiments, et qu’elle ne s’en moque pas, c’est mieux de ne pas la voir ?
--Je n’ai pas raison ?
L’ex héritière explosa de rire devant l’air incrédule de son ami. Décidemment, il avait vieilli mais restait toujours aussi stupide quand il s’agissait de savoir gérer une dynamique amicale. Ça c’était la force de Maggie depuis toujours, pas celle de Winston. Elle reprit difficilement son souffle avant de reprendre la parole.
--Bien sûr que non, dans le cas où vous seriez géographiquement éloigné, mon foie ça se tiendrait, mais là vous vivez au même endroit, ça ne marche pas comme ça. Je me doute bien que tu veux éviter de lui donner de faux espoirs etc…, mais parfois une simple discussion suffit. Mais bon, pour le coup il est je pense trop tard.
--Trop tard ?
--Il vous reste quoi, une semaine avant le grand festival ? En sachant qu’ils ne sont pas là ce weekend, ça va vite passer, pour le coup je pense que c’est mort. Juste, apprend de ton erreur et essaie de ne pas réagir comme ça par la suite.
--D’accord, j’essaierai de m’en souvenir.
--Et pour la suite ? Tu penses que ça va vraiment le faire ce deal avec Peter ?
--Honnêtement aucune idée, il doit faire voter l’idée, il n’a pas les pleins pouvoirs sur ce genre de décisions. Disons que si ça ne passe pas je ne saurais vraiment plus quoi faire
--Guérir ?
Il écarquilla les yeux, comment pouvait elle sortir ça comme ça, comme une simple évidence, comme s’il avait décidé de ne rien faire pour ça depuis trois ans.
Quatrième étape : La rédemption
--Soit pas surpris Marshall, je sais que tu as vu tous les experts, que tous t’on dit qu’on ne pouvait rien faire, or c’est faux. Eux, ne pouvait rien faire, toi c’est différent. Si toi, tu te mettais à rechercher des solutions, à t’étudier toi-même, tu pourrais peut-être trouver une solution. Et c’est maintenant ou jamais je me trompe ?
Le blond soupira, se sentant percé à jour. Elle avait raison, les insomnies étaient de plus en plus dur à supporter, et ses amnésies de plus en plus fortes. Elle qui connaissait l’utilité de ses carnets avait dû remarquer que leur nombre avait considérablement augmenté ces derniers mois.
 --Disons qu’en ce moment c’est effectivement compliqué, j’ai plus de mal à gérer les répercussions.
--Alors abandonne ton idée de devenir maître de la ligue, même si Peter veux te laisser sa place et que c’est tentant, abandonne cette idée, regarde Aurore et Sacha réussir leur parcours puis ensuite travail sur toi, prend réellement soin de toi, trouve une solution à ton problème, guérit et reviens aux affaires quand tu iras mieux.
--Et si j’échoue ?
--Tu veux devenir fou en ayant essayé de t’en sortir ou tu préfères te laisser aller à la fatalité ?
Le blond leva les yeux au ciel et soupira
--Tout de suite avec ce genre d’arguments hein, on discute plus. J’entends bien ton point de vue, mais je ne peux pas revenir en arrière pour Peter, donc si ça passe tant mieux, sinon je réfléchirais à ton option.
--Tu réfléchiras ? Donc pour toi ce n’est même pas une priorité ? Qu’est-ce qu’il t’arrive putain ?
--Je suis épuisé Kat, épuisé de n’avoir rien et de tout perdre, épuisé de devoir m’adapter à un monde qui m’ennui, j’en ai juste marre. Je n’ai plus rien, alors oui, je ne sais pas si me sauver est une réelle bonne idée et si je saurais en faire quelque chose.
Elle baissa les yeux, se rendant compte qu’il pensait vraiment ce qu’il disait. Elle l’avait cherché en même temps, il avait toujours été comme ça, à dire les choses telle qu’il les pensait sans se soucier de ce que ressentiront les autres.  Elle avait voulu savoir et maintenant elle savait, il était complètement détruit. Elle lui sourit tristement avant de se lever et de quitter la pièce, le laissant dans cette solitude qu’il semblait tant aimer.
 
Elle n’arrivait pas à dormir, plus de deux heures qu’elle se tournait dans tous les sens mais rien n’y faisait, le sommeil ne venait pas. Elle détacha ses cheveux bleus et se redressa, s’asseyant sur le bord du lit. La jeune femme jeta un regard sur son Tiplouf qui dormait profondément, et sourit. Il avait bien mûri ce Pokémon, beaucoup plus calme, plus apaisé, ne semblant plus ressentir le stress qu’elle ressentait. Elle se leva peu après et se dirigea vers la cuisine dont l’horloge indiquait trois heures du matin.
Aurore se servit un verre d’eau, et observa autour d’elle. La lumière du salon était allumée, signe que le propriétaire des lieux y était. Elle soupira, Winston, elle ne le comprenait plus. Au début il lz faisait rire, son attitude froide, cette impression qu’il donnait de dominer le monde autour de lui, de tout savoir, de tout prévoir. Puis les sentiments étaient arrivés, il s’était montré affectueux avec elle, protecteur, réconfortant Mais tout ça c’était envolé la nuit ou elle avait laissé sa jalousie explosée et qu’elle l’avait blessé. Il avait fui, non sans être revenu une dernière fois pour cracher son venin, enfin il était revenu, différent, seul et isolé.
Elle finit son verre d’eau et se dirigea dans le salon, rejoignant le blond qui était assis dans son fauteuil favoris, son ordinateur portable posé sur une petite table devant, une tablette posée elle sur l’accoudoir. Il semblait concentré, alternant entre les deux écrans, écrivant plusieurs paragraphes assez rapidement.
La jeune femme s’installa dans le divan situé en face, recroquevillant ses jambes contre son torse comme à son habitude. Il ne mentait pas, elle lui reprochait de se cacher derrière un soi-disant travail mais il ne mentait pas, il bossait réellement. Elle l’observait, ne sachant pas s’il avait remarqué sa présence. Ce problème fut rapidement réglé lorsque le jeune homme se pencha pour remplir le réservoir de sa cigarette électronique et qu’il croisa le regard de la coordinatrice. Aucune émotion particulière ne semblait le dominer. Il tira une bonne bouffée et se reconcentra sur son travail, cependant, à la surprise d’Aurore, il brisa le silence. Non pas d’une voix agressive ou hautaine, non. Le ton était las, épuisé, comme vidé de toute énergie.
--Si tu veux me reprocher des choses je te laisse une fenêtre de quinze minutes.
Elle sourit, non, elle n’avait pas envie de lui reprocher quoique ce soit. Elle prit donc sa voix douce et calme habituelle, ce qui ne manqua de surprendre Winston qui arqua un sourcil et releva la tête.
--Je n’ai rien à te reprocher, au contraire je voudrais m’excuser
--T’excuser ? De quoi au juste ?
--D’avoir été dure avec toi, tu traverses une période difficile et j’ai été égoïste, je n’ai pas pensé que tu souffrais et je t’ai reproché ton absence alors que tu avais besoin de soutiens.
Il lâcha un petit sourire, mais Aurore savait très bien que ces sourires valaient de l’or tant ils étaient rares et sincères.
--Tu n’as pas à t’excuser. J’ai été faible, j’ai laissé mes problèmes prendre le pas sur mon engagement vis-à-vis de vous, c’est à moi de vous présenter des excuses.
--Non, tu nous l’avais clairement dit chez Pierre, tu ne pouvais rien nous garantir, car la situation était complexe pour toi, et juste après elle a empirer, tu n’as pas non plus à t’excuser. On va tous pouvoir souffler ce weekend, il nous restera qu’une semaine ici, je voudrais qu’on en profite, que tu sois avec nous, en tant qu’ami, on en a besoin Sacha et moi.
--Surtout Sacha
Aurore fronça les sourcils suite au ton narquois du musicien, pourquoi disait-il cela ? Pourquoi Sacha aurait-il plus besoin de lui qu’elle ? Cependant elle n’eut pas le temps de lui demander, le blond reprenant la parole avant elle.
--Non mais tu penses vraiment qu’il pourra conclure avec Serena sans moi ? Il n’ose rien tenter parce que ouin ouin il veut rester à Kantô mais elle, elle veut rentrer à Kalos ouin ouin, nan mais sérieusement cet abruti ne comprend que c’est possible
La coordinatrice ne put s’empêcher d’exploser de rire devant le comique de la situation, Gabin s’étant amusé à caricaturé Sacha avec un talent d’humour qu’elle ne lui connaissait pas. Son cœur rata un battement quant il lui sourit, visiblement content du succès de sa blague. Elle reprit doucement son souffle avant de reprendre la parole, afin de creuser le sujet.
--Mais c’est vrai que c’est compliqué, Serena veut continuer sa carrière d’artiste, et Kantô n’est pas développé sur ce domaine, donc c’est pas incohérent comme situation et comportement
Il sourit légèrement en secouant la tête, intrigant Aurore qui attendait sa réponse. Il tira une nouvelle bouffée sur sa cigarette électronique avant de prendre la parole.
--Faux, Kantô n’a pas de circuit officiel organisé sous forme de compétitions certes, mais il y a de nombreux festivals qui regorge de prestation de ce genre, les fêtes locales aussi. Par exemple la journée des roches à Argenta, la semaine de la mer etc… Sauf qu’aucun des deux n’a voulu se renseigner car ils ont peur de gâcher ça, de faire comme Ondine et, bah Sacha. A force de la vouloir il rejette cette relation car ils ont peur qu’elle ne soit pas aussi belle que dans leurs rêves. Bien sûr la réalité déçoit souvent, mais parfois elle nous réserve de belles surprises.
--Et pourquoi tu ne leur a pas dit ?
--Je suis entrepreneur, pas entremetteur. Mais la semaine prochaine je verrais ce que je peux faire. Ça serait idiot qu’ils passent à coté de cette chance.
--J’aimerai que ça marche entre eux, maintenant que je les vois tous les jours je me dis qu’ils sont faits pour être ensemble, ils se comprennent, ils se complètent
--J’essaierai de faire en sorte que ça se fasse, dans la mesure de mes capacités.
Aurore lui offrit un sourire sincère en remerciement. Un sourire qu’elle ne lui avait pas offert depuis longtemps en réalité. Ce retour à la normal, ces échanges de sourire lui réchauffaient le cœur, lui redonnaient foi en elle. Elle ne comprenait pas pourquoi la présence du jeune homme, pourquoi son regard protecteur lui importait tant, l’apaisait tant. Elle ne voulait pas simplifier ça à l’amour, c’était autre chose, quelque chose de plus nuancé. Elle ne remarqua qu’elle rêvassait depuis plusieurs minutes que lorsque Winston la sortie de ses pensées.
 --Et toi ? Tu as déjà des plans pour la suite ?
--Oui, déjà passer du temps avec ma mère et ensuite je pense rester à Kantô, j’y ai plus d’amis qu’a Sinnoh, et le circuit de coordination est en plein boom ici, si je remporte le grand festival j’aurais une certaine notoriété.
Il ne put s’empêcher de la regarder avec fierté. Oui, il était de fier de la voir ainsi décidée et préparée à son avenir, il ne faisait aucun doute, elle deviendra une personne importante, et il savait de quoi il parlait.
--Tu as tout à fait raison. Je ne connais personne dans ce milieu malheureusement, mais au besoin, je ferais fonctionner mon réseau.
--Tu connais beaucoup de monde toi quand même
--Oui, j’ai un pied partout. Et pourtant je ne suis parti de rien. Quand je me suis installé à Kantô, je n’étais qu’un simple entraineur dans un centre de formation pour enfants. Quand ça c’est fini avec Morgane je me suis retrouvé seul ici, avec pour seuls atouts mon nom et mon éducation. J’ai commencé par un bar, et par la suite ça s’est agrandi. J’ai remis le pied dans l’aristocratie, dans le monde des grosses fortunes petit à petit. Maintenant d’une façon ou d’une autre, j’ai un pied dans tous les milieux.
--C’est incroyable quand même, t’es jeune pour être aussi, influent.
--Oh, je n’ai pas vraiment d’influence, disons surtout que je suis apprécié et que les autres me trouvent un potentiel intéressant. Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais disons qu’eux ont tout autant intérêt que moi d’entretenir de bonnes relations.
--Je vois, et du coup toi ? Après le plateau tu comptes faire quoi ?
 --Fais moi la promesse de ne rien dire et je te le dis
La jeune femme fronça les sourcils, il lui ferait confiance ? Bien sûr qu’elle ne dirait rien si elle le promettait, et elle allait le faire. Mais le fait qu’il puisse lui faire confiance, même un minima, la touchait vraiment.
--Je te le promet
--Bien, j’ai eu une discussion avec Peter après le concert, on s’est revu il y a peu. Il veut faire de moi son successeur, et ce dès l’année prochaine. Mais ce n’est pas aussi simple, il doit tout d’abord faire accepter par vote du conseil des quatre mon arrivé. Si le conseil valide, alors c’est au tour des champions de voter pour « m’élire » à la tête de la ligue. Au début j’était confiant, mais plus le temps passe et plus je prépare ma possible accession, plus je me rends compte qu’il y a peu de chance que ça puisse se faire. Erika votera contre moi c’est sûr. Le major et Auguste me soutiendrons, cependant ils ont perdu de leur influence sur les autres. Morgane s’abstiendra de voter, par soucis d’équitée et de morale. Jeannine, elle n’a pas assez confiance en elle pour se prononcer. Tout va se jouer entre Régis, Ondine, Marie et Forest. Si Forest sait que je suis le frère de sa future belle-sœur, il votera pour moi. Mais je ne sais pas ce que décideront les trois autres.
Aurore n’en revenait pas. Il avait pour ambition de devenir maître de la ligue, de dominer Kantô. Et tout était calculé, tel un fin politique, il calculait tout. Seul bémol, il n’avait visiblement pas la possibilité de faire campagne lui-même et devait se reposer sur Peter.
--Tu ne peux pas te défendre ? Essayer de convaincre par toi-même ?
--Non, si j’étais champion d’arène ou membre du conseil j’aurais pu mais pas dans la situation actuelle. Tout doit se jouer vendredi, j’aurais ma réponse à ce moment-là, je vois Peter au soir.
--Et si ça ne passe pas ? Tu vas faire quoi ?
--Aucune idée. J’ai eu une discussion à propos de ça tout à l’heure avec Katrana. Je pense que je me trouverai un nouveau projet à construire, personnel je pense, essayer d’accomplir quelque chose pour moi.
--D’accord. D’ailleurs vous vous voyez souvent tous les deux ?
--Hum, pas tant que ça. J’entretiens le même type de relations avec elle qu’avec Maggie. On se voit de temps en temps pour boire le thé, parlait affaires et économies. On a eu la même éducation, elle et moi nous devions hériter des entreprises de nos pères, nous devions les présider et les gérés. Très tôt on a été appris à l’économie, la gestion etc… Alors on aime à discuter de ça.
--Bizarre que tu compares votre relation avec  celle que tu as avec ta sœur alors que vous étiez fiancés.
--C’est vrai, mais il n’y a jamais eu de sentiments entre nous, jamais d’ambiguïtés.
--D’accord, c’est la première fois que tu te confies à moi comme ça en réalité
--Oui, ce n’est pas faux, je pense que je me suis trop fermé à vous. Je suis tellement habitué à me méfier par peur qu’on se retourne contre moi que j’ai oublié que vous, vous êtes sincères. Cependant tu devrais te reposer, je ne pense pas que tu supportes autant la fatigue que moi.
--A ton avis pourquoi je suis là ?
Il sourit, se rappelant de leurs moments passés dans les salons des centres Pokémons, quand elle n’arrivait pas à dormir et qu’elle venait trouver le sommeil sur ses genoux. Il éteignit son ordinateur et se leva, saisissant un plaid au passage et s’installa à côté d’elle. Elle lui sourit comme une enfant et s’allongea, posant sa tête sur ses genoux. Il posa doucement le plaid sur elle et lui caressa les cheveux pour la bercer.
--Tu sais que tes cheveux gris se voient de plus en plus ?
--Je t’emmerde, c’est toujours mieux que bleu
Elle pouffa de rire devant la mauvaise foi du musicien et se blottit un peu plus pour s’endormir, avant de prendre la parole une dernière fois.
--Bonne nuit jeune vieux bougon
--Bonne nuit championne, fais de beaux rêves.

Ahhhhhhh
La frustration xD
Je verrai plus tard

Ahah tqt demain c'est férié :p