A mon tour de poster l'OS du concours, que j'aurai finalement réussie a faire à temps... x)
Ah et au passage, F*ck le mot "Innocence" ! J'en aurai bavé pour le placer, celui-là ! lol
J'espère que vous l'apprécierez !
Titre : Rendez-vous un 25 Décembre.
Pairing : Sacha x Ondine
Mots obligatoires : Année - Uniforme(s) - Église - Vent - Bagarre - Calendrier(s) – Innocence
Le cou rentré dans ses épaules, le bas du visage emmitouflé dans un énorme châle en laine, les bras le long du corps, les poings dans les poches de son manteau bleu, Sacha releva le menton et lâcha un nuage opaque devant lui. Même s’il savait qu’il faisait extrêmement froid de par la chair de poule qui le faisait frissonner, le jeune homme à la casquette rouge ne pouvait s’empêcher de souffler de la buée dans l’air, comme si le fait de ne pas faire ce geste ne confirmerait pas les dire que la météo avait annoncés ce matin. Un coup d’œil à son téléphone portable lui indiqua qu’il était dix-neuf heures trente, s’intéressa au message qu’il venait de recevoir avant de ranger son appareil dans un soupir las, content d’être enfin dehors.
Alors que plusieurs personnes se dispersaient en descendant les marches en pierre éclairées par quelques lampadaires, Sacha contracta sa mâchoire et leva une œillade derrière son épaule pour observer la bâtisse qui le jaugeait de toute sa hauteur, faisant lentement résonner son glas dans toute la ville. Cela avait beau être le jour de Noël, et de nos jours, nombreuses étaient les familles qui préféraient restés bien au chaud dans leurs maisons, mais le jeune dresseur constata que l’
église devant laquelle il se tenait vomissait tout un tas d’inconnus, aussi bien petits et adolescents que grands et vieillards ; comme quoi, les traditions revenaient petit à petit…
Une main se posa doucement sur son épaule, l’obligeant à revenir sur Terre et à tourner la tête de l’autre côté. Ses deux orbes marron rencontrèrent ceux de sa mère qui lui souriaient chaleureusement ainsi que ceux de son rongeur électrique dans les bras de la mère de famille. Il prit un air désolé et l’informa qu’il devait y aller, ce à quoi elle lui répondit un « Je comprends, ne fait pas attendre Ondine. »
Après avoir acquiescé et caressé la tête de son partenaire jaune, le jeune homme descendit finalement les escaliers et remonta la rue en frissonnant à nouveau face à la bourrasque de
vent qui fouettait son visage. Il s’engagea finalement dans une avenue noire de monde, éclairée par les lumières des magasins ainsi que celles des guirlandes suspendus au-dessus de leur tête. Il n’y avait peut-être pas de neige cette
année, mais l’atmosphère qui se dégageait des rires et discussions alentours, la fraicheur hivernale, l’odeur des différents stands de nourritures éparpillés çà et là, ainsi que les affiches placardées de rouge et les nombreuses étoiles de glaces accrochées aux lampes des boutiques rappelait clairement l’ambiance festive de Noël.
Arrivant à la moitié de l’avenue, il se posta sur les côtés pour ne pas être entrainée par la foule et ferma un instant les paupières en sentant une légère nausée lui nouer l’estomac. Sacha expira dans l’espoir de faire partir cette sensation désagréable, mais ce fut son cœur qui prit le relais puisqu’il s’accéléra anormalement. Bon sang, le fait de savoir qu’il allait voir sa petite amie lui faisait toujours autant d’effet que la première fois, et il ne put s’empêcher de serrer les dents en priant pour que les rougeurs sur ses joues disparaissent au plus vite.
Sacha soupira encore, empoigna son téléphone, accéda à l’interface des messages, fit parcourir son pouce tremblant sur l’écran, et finit par enfoncer son appareil au fond de sa poche. Quelques minutes plus tard, il releva sa tête et aperçu une tête rousse qui sortait précipitamment d’un magasin, le pas néanmoins léger, avant de la voir secouer la tête de droite à gauche, à la recherche de quelqu’un. Accrochant les deux orbes sombres du jeune homme à la casquette, cette dernière stoppa tout mouvement et se tourna vers lui alors qu’il s’approchait doucement d’elle, un fin sourire sur ses lèvres gercées. Il l’accueillit dans un « Salut, Ondine. » et se pencha vers la rousse pour tenter de capturer sa bouche, mais la voix de la Championne d’Azuria l’en dissuada immédiatement et il fut obligé de s’arrêter en plein élan, le cœur battant :
« T’es en retard ! » Préféra-t-elle répondre dans un regard accusateur
« Tu ne vas pas commencer, si ? » Râla le dresseur en faisant la moue
« J’ai dû squatter la supérette pour ne pas attendre dans le froid ! » Reprocha la rousse
Sacha détourna le regard mais fronça tout de même les sourcils : elle avait été au chaud, de quoi se plaignait-elle ? Et puis, ce n’était pas elle qui, entrainé de force par sa mère, avait grelotté à l’intérieur d’une église non isolée… ! Bon sang, et dire qu’il espérait que leurs rendez-vous commencerait bien…, soupira Sacha, clairement exaspéré.
« Ah, ne commence pas à soupirer comme ça, sinon je rentre chez moi… ! » Menaça Ondine
Le jeune homme grimaça discrètement et se retint de faire un commentaire, sachant que la rousse prendrait aussitôt la mouche et le quitterait en lui énumérant tous ses défauts, avant de chercher la main de la jeune fille pour entremêler ses doigts avec les siens dans un petit sourire. Il distingua ensuite qu’elle tenait un sachet lisse et brillant retenu par deux ficelles. Sacha l’interpella et pointa du doigt ce qui l’intriguait en lui demandant ce que c’était.
« Ah, ça ? C’est un
calendrier de l’Avant que l’arbitre de l’arène m’a offert pour les fêtes. »
« Rah, il te drague, j’en été sûr ! Jette son cadeau tout de suite ! » Brailla le garçon à la casquette, clairement jaloux
Instinctivement, Ondine se mit sur la défensive, lâcha sa main et se distança de quelques pas avant de placer son bras le long de son dos pour ne pas que le dresseur du Bourg Palette ne l’attrape. Sacha avait déjà assisté à ses matchs et bien que l’arbitre fût concentré sur le match, le jeune homme avait remarqué comment l’homme la dévorait du regard et les sourires qu’il adressait à la championne. Et il en avait suffisamment vu pour conclure que ce n’était certainement pas professionnel. C’est pour cette raison qu’il appréhendait toujours lorsqu’Ondine s’en allait travailler. Les pulsions pouvaient être parfois difficiles à stopper et il suffisait d’une fois pour qu’elle se retrouve en position de faiblesse et qu’il profite de la rousse. La voix d’Ondine le stoppa une nouvelle fois dans ses réflexions.
« Il est marié et à une petite fille, j’te rappelle ! »
« Et alors ? Un mec, sa reste un mec ! Je suis bien placé pour le savoir ! » Répliqua-t-il, mécontent
La championne de l’arène stoppa brusquement sa marche et regarda le dresseur du Bourg Palette alors qu’un air triste se mélangea dans ses pupilles. A ce moment-là, Sacha comprit la gaffe qu’il venait de faire et sentit son cœur se serrer douloureusement alors qu’Ondine plaçait une main devant sa bouche tremblante et plissait les yeux en retenant les larmes qui débordaient de ses paupières.
« Ça veut dire que toi aussi tu-… ! » Prononça fébrilement la rousse en s’arrêtant, consciente de la suite qu’elle imaginait très bien
« Non, attends ! Ce n’est pas ce que je voulais dire, je… ! »
« Ferme-là ! » Ordonna Ondine devant le sursaut que venait d’avoir le jeune brun, « Je ne pensais pas que tu étais du genre à me tromper pour la première paire de fesses qui t’aguicherais ! »
« Attends mais personne ne m’a dragué ! Et je n’ai jamais eu de maitresse, c’est quoi ton délire ?! »
« Tu viens juste de le sous-entendre ! » Rétorqua-t-elle immédiatement
« N’importe quoi ! C’était d’un point de vue général ! Et puis, c’est plutôt moi qui devrais être fâché ; si ça se trouve, c’est toi qui me trompe avec ton fichu arbitre à la noix et qui fais comme si de rien n’était ! »
« Il a déjà une vie et moi aussi ! » Répondit la rousse avant de soupirer grassement
Avant même que Sacha n’ait prononcé une parole, la championne d’Azuria déclara que cela suffisait, qu’elle en avait marre et lui tourna le dos pour s’enfuir à toute vitesse entre les passants sous ses cris d’exclamation. Serrant les poings ainsi que la mâchoire, le dresseur du Bourg Palette se maudit en ayant réellement aperçu une larme rouler le long de la joue d’Ondine rougit par le froid.
« Merde… ! » Grogna-t-il en décollant ses pieds du sol pour marcher dans la direction où elle avait disparue
Plus Sacha avançait, et plus ses pas se faisaient rapide, fort, au même rythme qu’il poussait sur ses jambes pour courir et crier le nom de sa petite amie. Au bout de longues et interminables minutes où seul son cri déchirait désespérément l’air, il sortit enfin de la foule et bifurqua dans l’allée à sa gauche où plusieurs cafés avaient élus domicile d’un côté de la rue piétonne. Le dresseur à la casquette écarquilla les yeux en distingua une tête rousse qui s’apprêtait à entrer dans la boulangerie et fonça sur elle sans chercher à comprendre. Mais une fois qu’il posa la main sur son épaule et la retourna brusquement en lâchant le prénom d’Ondine, il se rendit compte que ce n’était pas la personne qu’il cherchait, s’excusa honteusement auprès de la jeune femme qui restait abasourdit, et reprit sa course folle dans la rue.
Sacha s’arrêta en haut du carrefour, reprenant son souffle, les bras ballants, et jeta des coups d’œils à toutes les personnes qui passaient autour de lui. Un petit attroupement sur sa droite éveilla sa curiosité ce qui l’obligea à se rapprocher du restaurant rapide devant lequel les badauds stagnaient naturellement.
D’un côté, on distinguait un homme semblable à une énorme meuble s’acharner contre la silhouette d’un garçon moins robuste que le premier mais qui lui rendait aussi bien ses coups. A quelques mètres d’eux et au vu de l’
uniforme scolaire qu’elle portait, une jeune étudiante assistait à la scène, les poings serrés conter sa poitrine, apeurée. Aux cris de protestations de l’étudiante qui suppliait les hommes d’arrêter, cela avait tout l’air d’air d’un règlement de compte, d’une
bagarre qui durait depuis un moment maintenant…
Si Ondine serait là, elle lui conseillerait prudemment d’aller les arrêter, songea le jeune homme, le regard rivé sur un point dans le vide. Mais Sacha préféra se renfrogner dans un soupir agacé et marcher quelques mètres plus loin : pas question de se salir les mains pour mettre fin à un triangle amoureux qui avait dégénéré alors qu’il était en rendez-vous… Enfin, il ne l’était plus vraiment et qui plus est, ce dernier avait mal tourné…, constata pitoyablement le dresseur.
Bon sang, combien de fois s’était-il promis de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler ? La priorité n’était pas de jouer au justicier et d’aller séparer ses inconnus mais de retrouver sa petite-amie colérique. Elle pouvait-être n’importe où, à l’heure qu’il était. Et si ça se trouvait, elle était rentrée chez elle et refuserait de lui ouvrir s’il allait s’y présenter… Il fallait qu’il réfléchisse, qu’il fasse un instant le vide dans son esprit pour se concentrer aux endroits où elle aurait pu aller. Se faisant, il stoppa une marche une nouvelle fois, ferma un instant ses paupières et lâcha un long soupir.
A son arène ? Non, quand les lumières étaient allumés, les dresseurs croyaient que le dôme était ouvert et venait solliciter un match. Donc elle évitait d’aller à son arène en soirée et puis, c’était une période de fête, Ondine avait donc fermée temporairement le bâtiment.
Dans un magasin ? Il n’allait pas faire tous les magasins de la ville pour la retrouver, quand même ! Non, après réflexion, elle était beaucoup trop fière pour se réfugier où il y avait du monde lorsqu’elle était en pleurs.
Sacha savait que la rousse préférait s’exiler seule, loin du brouhaha de la ville, et c’est à ce moment-là qu’il eut un déclic qui lui fit cligner des yeux. Maintenant que le jeune homme s’en rappelait, la championne d’Azuria lui avait un jour confiée qu’elle allait à la place qui surplombait la ville. Là-bas, ce n’était pas beaucoup éclairé puisqu’il y avait les lumières dansantes que reflétait la ville, et cela l’apaisait lorsqu’elle était en colère, se souvenait-il. Alors, peut-être que… Peut-être qu’elle y était. Cela ne coûtait rien d’aller voir, après tout…
Déterminé, le dresseur à la casquette rouge s’élança à nouveau dans les rues en montant toutes les avenues aussi étroites que larges, grimpa rapidement des escaliers, bouscula au passage un couple heureux dans un « Désolé ! », et força sur ses jambes dans une dernière accélération. Le dos courbé, les mains sur les genoux, essoufflé, Sacha jura tout bas avant de se redresser et d’apercevoir une frêle silhouette se dessiner au loin, accoudé à la barrière en arc de cercle qui délimitait la zone.
Il s’avança doucement en faisant crisser ses pas sur les graviers pour signaler sa présence, remarqua alors que le sachet qu’elle tenait tout à l’heure reposait à ses pieds, et finit par relevé ses deux orbes sombres sur le dos de la Championne de la ville. Le dresseur se racla la gorge et prit une profonde inspiration, comme s’il en avait besoin pour faire face à cette dernière.
« Je suis désolé, Ondine. »
Mais aucune réponse en vint, seul le silence s’alourdissait entre eux et Sacha dû claquer sa langue au palais en se grattant la tête, irrité. Si la rousse n’était pas réceptive à ses excuses, il devait rentrer dans de plus amples explications pour avoir son attention. Elle savait qu’il détestait faire cela et le faisait exprès, il en était sûr. Mais malgré tout, il le fit quand même, parce qu’ils ne pouvaient quand même pas se quitter sur une dispute, c’était tout simplement ridicule…
« Je… J’ai dit ça sans réfléchir. Ça ne voulait pas forcément dire que j’étais concerné. Enfin, c’est juste que je sais comment ils réagissent dès qu’ils voient une femme et je… Je déteste que d’autres hommes ne t’approchent de trop près. Surtout quand je ne suis pas là… »
Un léger et bref mouvement de la tête lui fit comprendre que même si elle faisait semblant et avait toujours les yeux rivés sur la ville en contrebas, la rousse écoutait ce qu’il disait. C’était bon signe, estima-t-il dans un fin sourire. Le jeune homme se permit donc de réduire l’espace entre eux, passa son bras gauche autour de sa clavicule en agrippant son épaule pour l’empêcher de se débattre, et s’empara doucement de sa taille à l’aide de son bras droit. Il la sentit frissonner contre son corps dans un léger spasme mais l’espoir qu’il avait eu s’était révélé positif puisqu’elle ne l’avait pas repoussé. Pour finir, Sacha colla sa tempe contre la sienne afin d’être proche de son oreille et sa voix s’éleva calmement dans l’air.
« Crois-tu que je te tromperais après tout le mal que je me suis donné pour t’avoir… ? »
« Je pourrais dire la même chose… ! » Reprocha-t-elle sur un ton vexé, les lèvres pincées
« Je sais, j’ai merdé. » Admit Sacha, « Mais à partir de maintenant, je te promets d’avoir plus confiance en toi, d’accord ? Parce que tu es à moi et à personne d’autre. »
Ondine déglutit difficilement sans pour autant répondre. Le dresseur du Bourg-Palette su qu’elle était embarrassée, que les armes étaient en train de tombés, et que dans quelques secondes, la championne abandonnerait sa fierté pour se laisser convaincre par les arguments de ce dernier.
« Et puis, qu’est-ce que je ferai sans toi ? » Plaisanta-t-il dans un léger rire avant de prendre sérieusement, « Je ne veux pas te perdre, Ondine. Pour moi, tu es beaucoup plus qu’une simple petite-amie. »
Le jeune homme l’entendit soupirer ouvertement, signe qu’elle cédait à ses paroles et par conséquent, qu’elle avait perdu la bataille. La championne ferma les yeux et détourna la tête, faussement agacé, et accusa le vainqueur dans un « Franchement ! Tu as tout gâché, Sacha ! ». Un air
d’innocence tira les traits de son visage frigorifié alors qu’un faible rire créa un nuage de fumée devant sa bouche.
« Comment me faire pardonner, alors ? » Chuchota-t-il
Le dresseur à la casquette coula une œillade à sa gauche et rencontra les deux orbes turquoise de la rousse dans lesquels brillait une furieuse envie de sentir la chaleur de ses lèvres. Alors, patiemment et ne voulant pas précipiter l’atmosphère qui venait de s’installer entre eux, il observa la championne pencher légèrement la tête en arrière, lever son bras droit, et faire pivoter du bout des doigts la mâchoire de ce dernier pour permettre à sa bouche de se poser délicatement sur la sienne.
Lun 23 Déc 2013, 17:14
