Dites moi que la date de prolongement n'est pas encore passé!! D: xD
Alors, avec du retard, certes, mais voici mon os pour le concours d' Halloween!
Bon, c'est plus déprimant qu'autre chose, mais... bref xD Ah, et il y aura également une insulte, que je n'ai pas voulue censurée...(Et je pousse un grand 'Enfinnnnn' parce que j'ai fini cet os qui m'a semblé interminable! xD) J'espère qu'elle vous plaira!
Un grand sac de bonbons.
L’assiette qui tournait lentement dans le micro-onde arracha un sourire au jeune homme. La lumière qui s’en dégageait brillait dans son regard chocolat, tandis que ses cheveux noirs, coiffés en bataille, se mélangeait avec des reflets marron. La sonnerie stridente de l’appareil résonna peu de temps après. Il s’apprêtait à l’ouvrir, lorsqu’une autre sonnerie retentit dans la maison. Celle de l’entrée.
Il soupira en ouvrant un placard, et saisit un paquet de friandises, pensant déjà aux gamins qui venaient gentiment le racketter. Il empoigna ses clés qui gisaient sur la table et traversa la cuisine, lorsque que le bruit se fit plus insistant.
« - Ça va, ça va ! J’arrive ! » Grogna-t-ilCes gosses… ! Pourquoi faut-il qu’il soit aussi pressé ? Surtout pour une maudite fête… !
Le jeune homme fit pivoter la clé dans la serrure et ouvrit la porte. Une adorable sorcière aux yeux émeraude apparût dans l’encadrement de la porte. Ses paupières étaient maquillées de noirs, contrastant avec la couleur de ses pupilles. Un long chapeau cornu le toisait de sa hauteur, alors que les cheveux qui étaient encore visibles avaient la même couleur que les potirons orange. Sa veste, déchirée par endroit, correspondaient parfaitement avec le chaudron qui lui servait de panier.
Un long soupir de soulagement fendit l’air.
« - Ah, ce n’est que toi, Ondine… » Lâcha-t-il en déposant négligemment le paquet de bonbons sur le muret à côté de lui et en retournant dans la cuisineElle resta un moment dépitée devant le comportement du jeune homme, et le suivit après avoir refermé la porte.
« - Comment ça, ce n’est que moi ? » S’énerva la rousse
« - Je croyais que c’était les petits, c’est pour ça… »Elle soupira avant de le détailler puis déclara :
« - Dis-moi, c’est quoi cet accoutrement ? »
« - Tu me demande ça, à moi ? »
« - T’es bête ou quoi ? Non, mais regarde bien comment tu es habillé, Sacha ! »
Il s’arrêta à côté de la table, lui fit face et baissa la tête afin de jeter un coup d’œil à son sweet à capuche sombre ainsi que son jean bleu marine, quelque peu délavée. Il releva ensuite le menton.
« - Bah je suis très bien habillé, là. Qu’est-ce qu’il te faut de plus ? »
« - Tu le fais exprès, ce n’est pas possible ! C’est Halloween, ce soir ! Tu as oublié ? »
« - Bien sûr que non ! Mais je ne suis plus un gamin… J’ai presque la vingtaine ! » Elle allait répliquer, lorsque la minuterie du micro-onde résonna dans la pièce, rappelant au jeune homme que son plat était resté à l’intérieur. Il se tourna vers l’origine du bruit et ouvrit l’appareil.
La rousse le regarda saisir et poser son assiette devant lui, tirer un placard pour en prendre un verre, se diriger vers le frigo, empoigner une bouteille gazeuse dans la porte, se replacer devant le meuble, remplir son gobelet, en boire une gorgée, et commencer à manger, dos à elle, l’ignorant totalement.
« - Mais qu’est-ce que tu es en train de me faire, là ?! » S’emporta-t-elle
« - Je ne fête jamais Halloween. Tu le sais très bien et tous les ans, tu me fais le coup ! » Répondit-il en haussant légèrement la voix
« - Ce n’est qu’une tradition, Sacha ! De toute façon, Pierre devrait bientôt arrivé... Alors tu ferais bien de te dépêcher de mangé, et d’aller te changer ! »
« - Désolé Ondine, mais tu ne me feras pas changer d’avis. Tu n’auras qu’il y aller seulement avec lui, et voilà. »Il allait rajouter quelque chose, mais se retint dans une amère grimace.
« - Et d’ailleurs, pourquoi tu ne veux pas célébrer cette fête ? C’est amusant, pourtant ! Toi qui aime te goinfrer… ! »Il ferma un instant les paupières puis mordit dans sa fourchette.
« - Pour les plus petits, oui. Mais pour moi, ce n’est plus amusant du tout. Et puis, de toute façon, tu ne peux pas comprendre. »
« - Oh, j’en ai plus que marre de ta pseudo-déprime tous les 31 Octobre ! Si tu me disais pourquoi tu ne vas pas bien, ça irai plus vite ! » Railla-t-elle, les poings sur les hanchesIl soupira en raclant son assiette dans un bruit stridente, puis fini ce qu’il y avait sur son couvert en acier. Dans un lourd fracas, il jeta son plat à l’intérieur de l’évier, fini son verre et le déposa lourdement sur le plan de table. Il passa à côté d’elle et s’arrêta devant l’entrée de la pièce. Après avoir déposé son chaudron sur la table, la rousse se dirigea vers l’évier et rangea machinalement l’écuelle sale dans le lave-vaisselle en dessous.
« - Raah, et tu ne peux pas ranger ton assiette dès que tu as fini de mangé… Nan, bien sûr ! » Pesta-t-elle dans le videLa réaction de cette dernière lui enleva un léger sourire.
« - …Je viens de te le dire ; Tu ne peux pas comprendre. Personne ne peut comprendre… »Elle soupira avant de quitter la pièce. Déterminée, elle monta l’escalier, observé par le jeune homme qui s’était arrêté au pied de celui-ci. Il la suivit en silence et se posta devant l’encadrement de porte de sa chambre. La tête rousse retournait toute sa chambre, à commencer par les tiroirs d’un meuble. Elle pesta puis le referma, avant d’ouvrir celui du dessus. Elle ne trouvait toujours pas ce qu’elle cherchait. Elle abandonna ensuite le meuble et se posta devant l’armoire.
« - Il est où, le masque de tête de mort que tu avais quand on était gosses ? »
« - Hein ? »
« - Lorsque tu nous as fichue une peur bleue, à Pierre et à moi. Dans la forêt. Tu te souviens ? »
« - Ah, ce masque là… »
Il s’engouffra dans la chambre et arriva à côté de la rousse. Il se mit sur la pointe des pieds et fouilla sur l’étagère la plus haute. Il en retira ce qu’elle cherchait, puis toisa un instant la tête de mort qui lui tirait la langue.
« - De toute façon, il est trop petit. J’ai grandis, depuis… »Elle lui prit des mains et l’examina avant de faire de même avec le visage du jeune homme. C’était vrai ; Son visage s’était affiné, et si on regardait de plus près, on pouvait voir une barbe naissante sur son contour.
La rousse déposa le masque sur son bureau et alla dans la pièce d’à côté. Elle revint une minute plus tard, avec un grand sachet jaune. Sacha fronça les sourcils en se demandant où elle avait pu dénicher ça, alors qu’il ne l’avait jamais vu.
« - Qu’est-ce que c’est ? »
« - C’est ta mère qui l’a acheté. Il a l’air d’être ta taille. » Eluda-t-elle en sortant un costume noir du sacElle le leva pour mieux le regarder, puis le fit pivoter pour le montrer au jeune homme. C’était un uniforme noir sur lequel, un corps de squelette était tracé. Elle le posa sur le bord de son lit, et sortit ensuite une tête horrible, durcie par du plastique transparent.
« - Comment tu savais que ma mère avait acheté ça ? »
« - Elle m’avait appelé pour me mettre au courant. Et puis, parce qu’elle savait que tu allais le mettre. »
« - Eh, rien n’est encore fait ! Qui te dit que je vais vraiment enfiler ce truc ? »
« - Je lui ai promis. Tu es obligé de le mettre. » Déclara-t-elle en souriant
« - Ah, les filles… » Soupira-t-il en passant lentement une main sur son visageLa sorcière sourit avant de lui lancer en pleine figure. Elle sortit ensuite de la chambre.
« - Allez, dépêche-toi. » Plaça-t-elle avant de fermer la porteLe jeune homme resta un instant debout et retira le tissu qui lui couvrait la vue pour le déposer sur la chaise du bureau. Il soupira à nouveau en se mettant assis sur le bord de son lit. Son regard coula sur la tête de mort. Il la saisit doucement et la ramena vers lui. Le masque le toisait dans un rictus figé, se moquant silencieusement de sa situation.
« - Regarde, Papa ! Je fais peur, hein ? » Demanda fièrement la voix d’un petit garçon dans l’esprit du jeune homme, lui arrachant au passage un pauvre sourireLes phalanges de la rousse cognèrent durement sur le bois de la porte, rappelant à ce dernier qu’elle attendait toujours.
« - Alors Sacha, tu as fini ? J’peux entrer ? »Il s’éclaircit la gorge, puis s’adressa à la clanche.
« - Presque ! »
« - Fais plus vite ! » Gronda-t-elle, impatienteIl tourna la tête vers le costume qui gisait sur le dossier de la chaise et l’observa un instant. Il sentit encore la main de son père lui ébouriffer les cheveux.
« - Ahah, oui, tu fais très peur, mon bonhomme ! » Répondit la voix de l’homme dans un rire grave et plein de gentillesseSacha ferma les yeux et se redressa en se mettant à côté du déguisement. Il ôta son sweet ainsi que son tee-shirt qu’il laissa négligemment tomber sur la moquette. Il retira ensuite son jeans dans un bruit métallique, qui finit sur ses autres vêtements. Il saisit le costume et le considéra piteusement. C’était qu’une seule pièce…
Le jeune homme passa difficilement un pied après l’autre et releva la tête en voyant la rousse le fixer. Il fronça les sourcils.
« - Vas-y, matte-moi, j’ te dirais rien ! »Elle cala son épaule sur l’encadrement de porte, puis croisa les bras en continuant de le regarder. Il monta ensuite le tissu jusqu’aux jambes, ayant la désagréable sensation d’enfiler des collants pour femmes, avant de sentir la présence de la sorcière.
« - Mais part, bordel ! » Lâcha-t-il, embarrassé
« - Je ne te savais pas si pudique, Sacha. »
« - Ouais, bah c’est pas une raison ! Ça aurait été moi, tu m’aurais déjà balancé tout ce qui te viendrait sous la main en me traiter de tous les noms… »Il remonta le tissu jusqu’à sa taille et regarda la rousse.
« - Tu vas rester encore longtemps, ici ? Si tu continues, tu sortiras seulement avec Pierre à la fête ! »
« - Ca va, ça va, pas la peine d’en faire tout un plat ! » Râla-t-elle en fermant la porteIl passa ses bras dans les manches noires et, dans un rapide mouvement d’épaules, le tissu lui couvrait la nuque. Il soupira, tandis que la voix de son père et la sienne résonna à nouveau dans son esprit.
« - Je suis désolé Sacha, mais je vais devoir partir, moi aussi. »
« - Tu ne viens pas chercher des bonbons avec maman et moi ? »
« - Non. »
« - Pourquoi… ? »
« - J’ai rendez-vous avec une personne très importante, tu comprends ? »
« - Pour ton travail… ? »
« - Oui. »
« - C’est toujours pareil avec toi… Tu rentres à peine, que tu dois repartir… » Se plaignit le garçonLe jeune homme serra les dents puis saisit la tête de mort. Il fixa l’intérieur.
« - Ne sois pas triste, Sacha. Je reviendrais vite, cette fois. Et pour me faire pardonner, je te ramènerais un grand sac de bonbons, d’accord ? »
« - Oh, c’est vrai ? »
« - Oui, je te le promets. »Quelque chose lui brouilla la vue, l’obligeant à fermer les yeux. Il les re-ouvrit en sentant ses larmes d’enfant couler le long de joues. Il accrocha l’élastique du masque derrière sa tête, cachant ainsi sa douleur. Il inspira profondément et soupira.
Le jeune homme traversa la pièce et ouvrit la porte. Il vit la sorcière adossé au mur en face de lui. Elle s’en décolla et s’approcha de lui dans un fin sourire.
« - Tu vois, je te l’avais dit ; Je ne suis plus un gamin. Cette tenue est ridicule. » Lâcha-t-il d’une voix rauque
« - Ca va, Sacha ? Tu as la voix bizarre… »
« - C’est le masque qui doit faire cet effet là… »La rousse le détailla puis sourit à nouveau. Elle allait émettre un commentaire, lorsque la sonnette de l’étage inférieur lui coupa l’herbe sous le pied.
« - Ah, ça doit être Pierre… »
« - Je vous attends en haut. Tu n’auras qu’à le faire monter… »Elle descendit les escaliers dans un soupir plein de sous-entendus, tandis que le jeune homme traversa la chambre pour se placer à la fenêtre.
Il observa plusieurs enfant déguisés en monstre courir innocemment dans le quartier, d’autres riant au peu de friandises que transportaient leurs parents, ou encore, des petites filles se prendre la main afin de se réconforter d’une possible et terrible bête. Il aperçut ensuite une cape blanche éclairé par la lumière de sa maison…
De son côté, Ondine avait ouvert la porte au fantôme qui s’était présenté dans un cri faussement effrayant.
« - Hé bah, tu ne fais pas dans l’originalité, mon pauvre Pierre ! » Rit-elle
« - Désolé Ondine, mais mes frères et sœurs ont absolument voulu que je porte ça. »
« - Cherche pas d’excuse, va ! » Fit la rousse en l’invitant à rentrerLe métisse sourit derrière son tissu puis observa les alentours.
« - Sacha n’est pas là ? »
« - Il est à l’étage. Viens. » Ordonna-t-elle en grimpant les escaliersLe squelette, quant à lui, entendait le boulet qui cognait contre le bois se rapprocher de plus en plus. Le bruit s’arrêta tandis que le grincement de la porte pris le relais. Sacha se retourna et détailla la silhouette blanche. Son ami s’était recouvert d’un fin drap d’ivoire, trouée de deux ronds au niveau des yeux, ainsi qu’une bouche tailladée négligemment, signe qu’un coup de ciseaux avait tracé son chemin.
« - Tu te serais mis torse nu, ça aurait revenu au même. » Se moqua gentiment la voix de Pierre
« - Va te faire foutre, Casper ! »Le fantôme ria légèrement puis imita ce dernier qui s’approchait de lui. Ils se serrèrent la main en guise de salut.
« - Ta maison n’a pas été la plus difficile à trouver ; c’est la seule qui est normale. » Remarqua-t-il
« - Je n’ai pas voulu faire de décor… »
« - Tu aurais au moins pu mettre des toiles d’araignées, ou des potirons dans le jardin… »
« - Je sais... » Répondit-il piteusementLe métisse se tourna vers la rousse dans un sourire puis déclara:
« - Bon. Ce n'est pas si grave. Le plus important, c'est que tu sois déguisé. »Sacha détourna le regard, faussement convaincu.
« - Allons-y. » Ordonna la sorcièreIls descendirent au rez-de-chaussée. La rousse se tourna alors vers Sacha et le jaugea d'un rapide coup d'œil.
« - Quoi? »
« - Tu n'as pas de pot ou quelque chose dans le genre, pour ranger les bonbons que tu vas récolter? »
« - Heu...Si. Attends. Je reviens. »Il s'éclipsa discrètement dans la cuisine, et fouilla dans un placard.
« - J'ai un bocal en plastique, ça va? » Demanda-t-il en saisissant l'objet opaque
« - Oui, c'est bon! Allez, viens maintenant! »Le jeune homme referma la placard dans un bruit sourd puis quitta la pièce en éteignant la lampe. Pierre avait déjà ouvert la porte d'entrée, alors que la sorcière était déjà sur les dalles de pierres. Il considéra un instant cette image et soupira lentement, avant de s'engouffrer hors de la maison.
Une fois au carrefour de la rue, Ondine se retourna et fit face aux garçons.
« - Bon, alors voilà comment on fait : On se sépare et on va amasser le plus de bonbons, chacun de notre côté. Et on se rejoint chez le Professeur Chen d’ici une demi-heure. Il est au courant, ne vous en faites pas. D’accord ? »Ils acquiescèrent d’un signe de la tête avant de prendre des chemins différents.
Le squelette entoura son bocal d’un bras et soupira en maudissant Ondine pour lui avoir imposé ce costume ridicule. Il passa devant deux citrouilles assises sur un rocher qui le dévisageaient en chuchotant.
« - Regarde, il fait peur, lui… »
« - …Et il viendra te hanter la nuit, héhé… ! »
« - Arrête… » Gémit le plus jeune, effrayéSacha sourit derrière son masque puis continua tout droit. Il traversa un petit pont en bois et leva la tête. Deux poteaux rougeâtres entouraient le début d’une longue série d’escaliers en pierre. Ces derniers menaient à une modeste maison accompagnée d’une éolienne. Finalement, il était le premier à être arrivé au point de rendez-vous.
Le jeune homme avança puis se laissa tomber sur les premières marches. Il posa son bocal à côté de lui, retira son stupide masque dans un bref soupir et le laissa choir près de sa jambe. Si la rousse arrivait maintenant, il passerait sans doute un sale quart d’heure. Malgré les nombreuses opportunités qu’il avait eu, il n’avait pas pris la peine d’aller sonner chez les gens du village afin de récolter des sucreries. Ses pensées étaient toujours tournées vers cette soirée d’Halloween qui a fait basculer une partie de sa vie.
Des pas crissèrent derrière lui, l’obligeant à se tourner de moitié.
« -Bonsoir, mon garçon. » Lâcha la voix graveLe jeune homme observa la silhouette s’avancer contre un des murets et de s’y adosser. Il remarqua qu’il avait un objet en bouche, certainement une cigarette.
« - Ah, c’est vous, professeur… »L’homme d’une soixantaine d’années, vêtu de son éternelle blouse blanche de scientifique, porta sa main en coupe devant le tube de tabac et, par un tour de passe-passe, en alluma le bout. Il le retira ensuite de ses lèvres et expira un nuage de fumée dans un soupir.
Sacha plissa le nez à cause de l’odeur qui lui rappelait son menteur de père.
« - Si ma mère vous voyait, elle vous aurais déjà retiré ça depuis un moment… » Commenta-t-il
« - Je n’en ai plus pour très longtemps, tu sais… Alors j’aimerais en profiter encore un peu... »Le vieil homme plissa durement les yeux en aspirant de la nicotine, ses deux orbes noirs rivés sur le squelette qui souriait légèrement.
« - Cela fait longtemps que je ne t’avais pas vu dans un costume comme celui-là… » Souffla-t-il en levant la tête
« - Vous connaissez bien Ondine et sa force de persuasion, professeur… »Le scientifique sourit, amusé, puis observa la cendre tomber lentement sur la terre.
« - Ah, les femmes… Elles peuvent vous faire faire n’importe quoi… »
« - Ouais… »Il posa à nouveau son regard sur le jeune homme. Il avait l’air absent. Ailleurs…
« - Tu penses encore à la dernière soirée avec ton père, c’est ça ? »
« - Il n’y en a même pas eu, de soirée… » Soupira-t-il en se frottant le visage
« - Il avait ses raisons, tu sais… » Lâcha-t-il après un momentLe squelette contracta brièvement la mâchoire avant de se tourner vers lui.
« - Quitter sa femme et son fils pour une salope, vous appelez ça une raison, vous ?! » Railla-t-il, âprement
« - Calme-toi, Sacha. » Intervint sagement le vieillard
« - Comment voulez-vous que je me calme après ce qu’il a fait ?! »Le chercheur lâcha son mégot au sol, puis l’écrasa silencieusement. Il plongea sa main dans la poche de sa veste pour en reprendre une autre. Il l’alluma aussitôt.
« - Il a dû faire des choix difficiles, lui aussi. Comprend-le. »Sacha serra les poings devant le silence qui venait de s’installer.
« - Si ce sale traître n’était pas heureux avec ma mère, il n’avait pas qu’à pas lui donner un amour factice ! Et encore lui faire un...un enfant ! »Il souffla un écran de fumée, faisant à nouveau grimacer le jeune homme.
« - Ne dis pas ça, mon garçon. Ton père vous aimiez sincèrement, Délia et toi. »
« - Je n’y crois plus, à cette phrase… Et arrêtez avec vos cigarettes, là ! Ondine et Pierre vont croire que je fume ! » Râla-il, énervéLe prof. Chen tourna la tête et fixa un instant les ténèbres. Il ira longuement sur son mégot, déglutit puis expira un épais nuage opaque. Sacha jeta un coup d’œil à sa montre.
« - Ils vont bientôt arriver, en plus… »Le chercheur contempla le papier se faire consumer par le feu, avant de jeter la cigarette au loin. Il fouilla dans son autre poche, s’approcha du squelette et déposa plusieurs friandises dans son bocal.
« - Pourquoi vous me donnez ça, professeur ? »
« - Tu as peut-être perdu l’amour d’un père, mais n’en as-tu pas trouvé deux autres, encore plus important ? »Le jeune homme fronça les sourcils en suivant du regard le vieillard qui montait les escaliers pour disparaitre dans le noir.
« - Sacha ! »Il tilta à l’appel de son nom puis se retourna pour voir la silhouette de la rousse le saluer de la main, Pierre à ses côtés. Il se redressa et empoigna son bocal avant de faire un pas en avant. La sorcière regarda le contenu de qu’il tenait entre les mains.
« - Ils ont été radins, de ton côté ? »Sacha baissa automatiquement les yeux vers son pot et considéra piteusement la poignée de sucreries du scientifique.
« - Ben, c’est-à-dire que… »
« - Ne sois pas dure avec lui, Ondine. C’est mieux de rien, nan ? » Intervint gentiment le fantôme
« - Ouais, tu as peut-être raison… »
« - Et vous ? Vous en avez eu beaucoup ? » Demanda le jeune homme
« - Hihi, regarde ! »Alors qu’il affichait un large sourire devant ce qu’avaient récolté ses amis, le petit Sacha, terré au fond de son esprit, pleurait encore le départ de son père qui lui avait promis de revenir, avec un grand sac de bonbons.