Voila le chapitre 5.
Chapitre 5 : Automne
Sacha quitta la route principale, et manœuvra sa voiture dans une rue latérale.
C’était la fin d'après midi et le ciel était parfaitement clair et sans nuages.
Il suivit de pendant quelques mètres la route et brusquement tourna vers la droite. Une grande masse d'eau bleu était à présent visible sur le paysage. Il arrêta sa voiture à une grande maison de deux étages, peint d'une couleur jaune pâle.
Une dame blonde d'âge moyen et un jeune homme brun d'environ 25 ou 26 ans, s'approchèrent de lui immédiatement. Apparemment, ils l’attendaient depuis un moment.
-M. Ketchum. -Dit la femme aussitôt qu’il arriva : -C'est un plaisir de vous avoir dans notre orphelinat.
-Appelez-moi Sacha, Mme Dobson. -Dit le garçon en lui serrant la main en guise de salut. -Tout le plaisir est pour moi... J'espère vous être d’un grand secours.
-Absolument ! Les enfants sont ravis de la nouvelle. Jacky, l’assistant du professeur Chen, nous a dit que vous viendrez, les enfants ne tiennent pas en place... Ils vous admirent beaucoup...
Sacha sourit : -J'espère ne pas les décevoir.
-En passant, permettez-moi de vous présenter un autre entraîneur qui travaillera avec vous... -La dame commença à pointer son doigt vers le garçon qui jusqu'ici était resté calme.
Sacha se tourna vers le jeune. Il le regarda et lui fit une grimace moqueuse.
-Dylan Sproul ? -Dit il avec quelques doutes.
Le nommé rigola : -Oui, Sacha. Tu m’as reconnu !
-Wow ! -S'écria le nouveau venu en allant lui donner une accolade amicale.
La femme regardait avec un sourire : -Oh ! Vous vous connaissez déjà ?
-Oui, Mme Dobson. Nous sommes de vieux amis.
-C'est une bonne chose, puisque vous travaillerez ensemble. -Elle hocha la tête et fit signe de la suivre.
Ils se déplacèrent dans un long couloir, les murs ornés de dessins de nombreux enfants. Des rires et des chansons flottaient dans l’air.
Dylan passa une main dans ses cheveux bruns. -Eh bien Sacha, comment a été ta vie pendant les 4 années ou nous ne t’avons pas vu ? -Il le regarda avec ses grands yeux verts. -La dernière chose que j'ai appris de toi c’est ton voyage en Europe, après ta... Ta séparation avec Ondine.
-Oh, oui... C'est vrai.
-Alors... Tu as vraiment divorcé ?
Sacha le regarda, ses yeux semblaient clairs pour une minute. -Oui, ça va faire 5 ans...
-Je pensais que c'était juste un simple désaccord.
-Non, c’était définitif.
-Vous avez beaucoup discutés, elles le font toujours…
-Et c’est comme ça que ça c’est fini. -Sacha haussa les épaules et mit ses mains dans les poches de son jean gris. -Mais... Assez parlé de moi. Dis-moi... Qu’est ce que tu as fait ?
-Eh bien, je suis arrivé avec ma petite amie, puis on s’est mariés et on attend un bébé.
-Laisse-moi deviner... Thaïs Baver ? La sœur de Thiago ?
-Comment tu le sais ? Tu as croisé mon beau-frère ?
-Non. -Sacha sourit et ajouta comme s'il venait de se rappeler de quelque chose. -Ondine m'en avait parlé... Tu sais les filles voient ce genre de choses.
-Je ne pensais pas que ça se remarquait tant... Même si je dois avouer qu'à cette époque, j'étais derrière elle... Jusqu'à ce qu’elle dise oui...
Mme Dobson, qui marchait devant eux laissa échapper un petit rire, en entendant le commentaire.
-Je l’ai épousé il y’a quelques années. Thaïs est bientôt à 9 mois de grossesse... On attend avec intérêt le moment. Nous espérons que ce soit pour très bientôt.
-Je suis heureux pour toi. Et qu’en est-il de Thiago ?
-Avant de parler de lui... Toi ? Tu es avec quelqu'un ?
Sacha souleva un sourcil : -Oui, on peut dire oui. Je suis avec une fille que j'ai rencontré à Londres. C’est une mannequin…
-Qui ?
-Elle s’appelle Aleesha Lowe…
-Oh, un mannequin... Tu as plutôt changé. Un entraîneur comme toi passe d’une fille simple à une fille connue et indépendante... Tu ne pense pas te formaliser ?
Sacha secoua la tête geste de répulsion : -Non ! De toute façon elle n’est pas dans mes plans... Je suppose que c’est mieux…
Dylan haussa les épaules :
-Je vois que tu as changé Sacha. -Il fit une pause. -Je suppose que c’est plus avantageux pour toi.
-Mon objectif maintenant c’est de m’amuser et de passer du bon temps.
Dylan regarda de côté et secoua légèrement la tête. -Et... Tu as entendu parler d'Ondine ?
-Ta question ne serait pas plutôt : Est-ce que tu l’as revu ?
-Oui.
Sacha ralentit : Oui, une ou deux fois... Mais on est comme deux étrangers... La première fois qu’on c’est rencontré c’est à la séparation, la deuxième a été quelques mois plus tard dans la ville de Céladopole, elle était avec sa sœur Lily. Je suppose qu’elle devait aller voir Erika, à l’arène. –Il soupira. -Elles étaient toutes les deux très amie et doivent toujours l’être.
-Alors ?
-Elle ne m’a pas vue. C'était la dernière fois que je l’ai croisé. Ma cousine m'a dit qu'elle était allée vivre à l'étranger, je doute que la revoir un jour.
Dylan inclinant sa tête. -Je crois que Thiago serait heureux d’entendre ça…
-Pourquoi ?
-Ondine a toujours «plu» à Thiago.
Sacha ouvrit grands les yeux.
-Je me souviens que depuis que je t’ai rencontré, il jetait quelques "pics" pour elle devant toi. Non seulement, il y avait des mots, des compliments, des gestes, et parfois il la touchait... Ça venait uniquement de Thiago, bien sûr. -Dylan poursuivit avec insouciance.
Sacha réagit. -Ondine plaisait à Thiago ? -Demanda-t-il d'un ton imprévisible.
-Eh bien... Oui. -Le jeune homme le regarda comme s'il ne comprenait pas sa question. -... Tu ne t’en es jamais rendu compte ?
-Mais de quoi ?
-Tout...C’était tellement évident ! Thaïs et moi pensions que tu le savais. De plus, nous on s’apitoyait sur la pauvre Ondine. On était mal à l'aise quand il s’approchait d’elle et que tu n’étais pas là. Et on ne comprenait pas que tu ne dises rien... C’est pour ça qu’on est arrivé à la conclusion que tu n’étais pas jaloux…
-A cette époque, je n’avais que le tournoi en tête. -Médita Sacha. -Je me souviens qu'elle m'a laissé entendre, très subtilement, qu'elle n'aimait pas Thiago. Mais je n'ai jamais pensé qu’elle me disait ça parce qu’il l’aimait.
-Je pensais que tu le savais. -Continua Dylan. -Lui aussi le pensait.
-Maintenant, je commence à comprendre certaines choses... -Il souffla. -J’espère pour Thiago qu’on ne se croisera pas un de ses jours, sinon je le tue.
Dylan le regarda horrifié. -Sacha…
-J'ai l'impression qu'il y a beaucoup de choses dans cette histoire dont je ne suis pas au courant...
*************************
- Oh, aller Daisy ! La jeune femme aux cheveux roux entrelaça ses deux mains dans un geste de supplication.
-Comme, je te l'ai déjà dit Ondine... Non ! Je vais t’envoyer un catalogue en ligne.
-Je n'aime pas internet. Je préfère acheter directement les choses.
-Tant pis.
-Pourquoi tu es si mauvaise ? Il suffit de venir avec moi pour acheter un cadeau à Melody.
-Pourquoi ? Que feras-tu avec quand tu l’auras ? Tu vas aller chez elle pour lui souhaiter un bon anniversaire ?
-Eh bien, oui...
–Tu es consciente de ce qui ce passera ? Tu retrouveras tout le monde... Sacha sera là. Tu crois que tu es prête pour ça ? Tu ne pense pas qu'il est trop tôt ?
-Je n’y vais pas pour lui. -Gronda Ondine en laçant un regard assassin à sa sœur. -C'est l'anniversaire de ma meilleure amie... Et je suis convaincu de ce que je fais.
-Comment ça... Tu es sûre ?
-Oui, je... -La jeune femme s'arrêta. -Je veux retrouver la vie que j’avais avant…
-Mais tu oublie quelque chose. -Daisy l’interrompit en fronçant les sourcils. -Il y a 4 petites années au milieu. On ne peut jamais retrouver la vie qu’on avait avant... Le temps passe et tu ne peux pas revenir…
-Ce n'est pas ce que je disais. -Ondine passa une main sur son front. -Je veux récupérer tous mes amis même ceux qui ne connaissent pas Soleil. Ça t’étonne... Je voudrais que tout recommence comme avant…
-Et qu’est-ce que tu vas leur dire pour Soleil ? Je ne pense pas que tu vas leur dire la vérité... Surtout si Sacha a les mêmes amis en commun que toi.
-Il sera toujours temps d'y penser... Pour l'instant je veux juste reprendre contact avec Melody et Dupliqua, puis les autres viendront.
Daisy haussa les sourcils : -Eh bien, je vois que tu es décidé…
-Oui... -Ondine croisa ses jambes sur la chaise sur laquelle elle était assise, de façon à se rapprocher de sa sœur sans problème. Elle appuya la tête sur le bras de Daisy et d’une voix innocente demanda : -Je peux te demander quelque chose ?
-Mmhm...
-Viens avec moi pour acheter un cadeau ? S'il te plaît...
-Mhh... C’est bon... -La jeune femme accepta finalement vaincu. -Quand ?
-Demain. -Ondine lui donna un baiser sur la joue. -Merci ma sœur chérie…
-Ouais...
Quelques heures plus tard...Un jeune cherchait un chemin entre les tables d’un bar, à la recherche de quelqu'un. Il plaça ses mains dans les poches de son jean bleu, et se promenait distraitement en regardant chaque personne qui était là.
Il s'arrêta un instant.
Un garçon avec un T-shirt noir agita sa main.
Il s'approcha en souriant. -Salut, Sacha. Je ne t’avais pas vu.
-J'ai attendu une demi-heure, Jacky.
-Oui, je sais. Désolé... Le professeur Chen m’a présenté une nouvelle espèce de Pokémon psychique et j’ai dû les ficher et inscrire les données aux ordinateurs et à...
-Oui, je le sais. -Sacha prit une gorgée de bière. -Tu veux boire quelque chose?
-Oui, pareil que toi.
Quelques minutes plus tard, une bouteille de bière et deux verres était devant eux.
-Comment c'est passé ton premier jour à l’orphelinat ?
-Parfait, les enfants sont des anges.
Jacky ri : -Combien tu en entraîne ?
-Ils sont huit.
-Quel âge ?
Sacha réfléchit un instant et répondit : -Entre 7 et 10 ans.
-Ils doivent te rendre fou.
-Non, ils se conduisent bien. -Le jeune homme sourit. -À propos tu sais qui j’ai vu ?
Jacky secoua la tête.
-Dylan Sproul, un ami. Tu t’en souviens ?
-Vaguement, je ne l’ai pas beaucoup vu... Il traînait avec un certain Thiago ? A cette époque, tu ne faisais que parler d’eux.
Sacha cessa de sourire, il soupira. -Oui. Maintenant, c'est son beau-frère.
-Pourquoi tu soupire ? T’es pas content de l’avoir retrouvé ?
-Non, pas lui. Dylan, est l'entraîneur qui est avec moi, il enseigne également. Mais à des enfants plus âgés.
-Oh, je vois. Mais qu’est ce qui se passe avec ce Thiago ?
-Ne dit pas son nom…
-Pourquoi ?
-Pour son bien, il ne vaut mieux pas que je le vois…
-Vous vous êtes engueulé ! -Affirma Jacky.
-C'est une longue histoire, ne me demande pas...
-J'ai beaucoup de temps à perdre…
-Eh bien, je n'ai pas envie de le dire.
-Ok... Parlons d'autre chose. -Répondit Jacky. -Après demain c'est l'anniversaire de Melody.
-Oui, je sais... Je n'arrive toujours pas à décider ce que je vais lui offrir.
-Cette année sera différente de l'an dernier.
-Pourquoi ?
-Je ne sais pas. J'ai ce... Sentiment.
*******************
Soleil courut à la porte quand elle vit sa mère.
Lily était à la maison.
-Bonjour princesse. -Ondine sourit en lui donnant une chaleureuse accolade. -Tu ne t’es pas ennuyé ?
-Non, maman. J'ai joué avec Ian.
Lily arriva par derrière : -Hey Ondine.
La jeune femme continua. -Lily... Comment mon bébé s’est elle conduite ?
-Formidable, elle a passé toute la journée à courir avec Ian.
-Les enfants... Vous n’êtes pas fatigués ?
-Non, maman...
Ondine regarda sa fille. -Soleil. Tu pourrais nous laisser, maman une petite chose à dire à Tante Lily ? Merci ma chérie.
Après avoir donné un léger baiser sur sa joue, la petite fille s'enfuit à la recherche de son cousin, qui était occupé à regarder la télévision.
Ondine s’assit sur une chaise. -J'ai convaincu Daisy.
-Comment... Elle va t’accompagner à la maison de Melody ?
-Pas vraiment ... Juste acheter son cadeau. -Elle prit un coussin et posa son menton dessus. -J'ai besoin d'aide, Lily... Je ne sais pas quoi acheter. Ça fait longtemps que je ne l’ai pas vu, ses goûts on dû changés.
-Hum... C’est vrai. -Elle était assise à côté d'elle et saisit un magazine dessous une vitrine. -Tiens, c’est une sélection classique de livre... Ça pourrait te servir…
-Un livre ? Tu penses qu’un livre ça serait bien pour un anniversaire ? -Ondine regarda le magazine avec une certaine appréhension.
-Bien sûr. Surtout en connaissant Melody.
-C'est vrai, je m’en souviendrais.
-Qu'est-ce que tu vas faire ensuite ? -Lily avait un éclat malicieux dans les yeux.- Tu vas retrouver ton bien-aimé ?
Ondine devint rouge de colère et souffla avec colère. -Non !
Lily se mit à rire quand elle remarqua le visage tourné de sa sœur : -Oui, et comme…
-Hey, Soly…
-Qu'est-ce qu’il y’a Ian ?
-Pourquoi tante Ondine est toute rouge et maman rit comme une folle ?
-Je ne sais pas, mais je n’aime pas ça…
-J'ai vu à la télé que quand une fille devient rouge et que l’autre rit, c'est parce qu'elle parle du garçon qu’elle aime : Tu crois que tante Ondine a un fiancé ?
Soleil détourna le regard des deux jeunes femmes et regarda son cousin. -Ma mère a un petit ami ?
-C'est ce que je pense. Tante Ondine est belle, elle devrait en avoir un.
-Non. -Dit la petite fille avec fermeté : -Ma maman sera seulement avec mon papa !
Ian croisa ses mains derrière son dos, en signe de désaccord : -Qu'est-ce qui te fait croire ça ?
-Toutes les mamans sont avec les papas, et je veux que se soit pareil pour elle.
-Mais tu n’as pas de papa Soly.
La jeune fille se tut, avec ses petites lèvres en forme de «O». Ses yeux se mirent à briller et des larmes menacèrent de tomber de ses cils noirs.
-Tu mens. -Murmura elle en reculant. -Maman m’a dit que j’avais un papa... Et une maman ça ne ment pas...! -S’exclama Soleil en se forçant à retenir ses pleurs. Mais pas longtemps : après son dernier mot elle couvrit son visage avec ses mains et donna libre cours à ses larmes.
-Soly, Soly... Ne pleure pas, maman va me gronder ! -Dit Ian en tenant les épaules de sa cousine.
Ondine coupa ce qu’elle allait dire. En silence, elle regarda Lily, qui lui rendit une grimace d’interrogation.
Les pleurs de l’enfant atteignirent ses oreilles.
Les deux se levèrent et allèrent de l’autre coté du mur ou elles trouvèrent les deux enfants. Ondine regarda avec inquiétude sa fille, tandis que Lily regardait Ian.
-Princesse. Qu’est-ce qui se passe ?
Soleil ôta son visage de ses mains.
-Allons, chérie. Qu'est-ce qui se passe ? Ondine nettoya avec un doigt les larmes qui coulaient encore de ses yeux.
-Ian a dit que... Je... Je n'ai pas de papa ! -Dit la petite fille en sanglotant.
Ondine la regarda avec bienveillance et la prit dans ses bras : -Chérie, tu sais que ce n’est pas vrai…
-Ian...
L'enfant se mordit la lèvre et recula. -Maman, je suis désolé...
–Va t’asseoir ou tu vas... "Sentir" quelque chose, qui ne te plait pas…
-Lily ! -Déclara Ondine. -Laisse le, les enfants ne savent pas ce qu'ils disent.
-Vas t’excuser auprès de ta cousine et Tante Ondine. -Dit la jeune femme d’un ton autoritaire.
-Soly excuse-moi, tante Ondine… -Commença t’il en essuyant ses propre pleurs.
-Ce n’est pas grave. -Dit la jeune femme rousse en lui caressant la tête. -C’est oublié. Soleil hocha la tête et tendit la main à son cousin.
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Il faisait très chaud, même si c'était le matin.
Sacha se réveilla en sentant les rayons du soleil en colère, en plein sur son visage.
Avec des yeux endormis il se retourna pour voir l'heure sur le petit réveil. Il était près de 07h20. Il laissa échapper un bâillement et tourna de l'autre côté du lit. Aleesha dormait, le visage tourné vers lui.
Il l’a regarda attentivement pendant quelques secondes avec un léger froncement de sourcils. Il ferma les yeux un instant puis se leva. Il prit une chemise blanche, qu’il mit sur son torse nu.
Il alla paresseusement à la salle de bain pour se laver.
Quelques minutes plus tard, il alla dans la cuisine, ouvrit la porte du réfrigérateur pour prendre du lait. Il le versa dans son café et s'assit à table. Mécaniquement il agita le liquide dans sa tasse et le regarda avec un geste absent.
Quelques faibles pas s’arrêtèrent derrière son dos, mais il ne semblait pas les avoir entendu.
-Bonjour, bébé...
Sacha se redressa brusquement, comme s'il venait de s'éveiller d'un rêve. Il se retourna en la regardant d’un air maussade.
Aleesha était debout près de la porte et appuyée contre le mur. Elle portait une longue robe de chambre rose et était pieds nus sur le carrelage froid. Elle se frotta les yeux encore endormi.
-Je te l'ai déjà dit. -Dit Sacha d’une voix ferme. -Ça me gène que tu m’appelle «bébé».
La jeune femme soupira, en ignorant son commentaire, et s’approcha en l’embrassant sur la joue.
-Désolé, Sacha. J'ai oublié... Je ne comprends vraiment pas ce que tu peux avoir contre un mot simple comme ça...
Le jeune homme la regarda et lui sourit faiblement, tout en préparant une tasse de café pour elle et un jus d'orange.
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- Je ne peux pas aller avec toi maman ? -Soleil s’assit anxieuse dans son lit. Ses boucles étaient dans un désordre complet.
Ondine sourit et entoura sa fille de ses bras. Elle était dans une chambre peinte en mauve clair. Des rideaux blancs avec de petits bouquets de violettes, couvraient la grande fenêtre où le soleil brillait fortement. Le lit était assez grand, il y’avait une jolie couette matelassée violette, parsemée de marguerites blanches. Le plancher était couvert d'un tapis doux et immaculé, plusieurs coussins et des ours en peluche étaient dispersés sur les deux côtés du lit.
La jeune femme arrangea la couette qui couvrait le lit, et la plaça à ses côtés.
-Maman… -Supplia la petite fille.
-Non, princesse. Je ne pars que pour quelques heures... Et je serais plus détendu si tu reste chez Tante Lily. Ondine tira son pied sous l'ourlet de sa chemise blanche et mis une pantoufle. Puis elle se mit sur le matelas avec sa fille.
-Mais, Maman… -Murmura Soleil. -Tu pars toujours tôt et tu reviens tard.
La jeune femme lâcha un soupire, son visage s'assombrit : -Je sais, bébé... Je sais. J'essaie de faire tout mon possible pour arranger mes horaires. Moi aussi, je suis gêné d’être si longtemps loin de chez nous... Je te promets que ça ne durera que deux semaines, après tout sera comme avant...
–Alors emmène-moi avec toi. Je veux rencontrer ton amie qui fête son anniversaire.
Ondine sourit : -Pas encore, petite princesse. Ça fait longtemps que je ne l’ai pas vue et je ne sais pas comment elle va réagir.
-Mais...
-Mais, je promets solennellement que tu la rencontreras et je suis sûre que tu l’aimeras.
Soleil l’embrassa : -Promis ?
-Promis.
La petite fille retomba sous les draps accrochés à sa mère. Quelques minutes plus tard elle était de nouveau entrain de dormir. Ondine sortit de la chambre de Soleil discrètement. Elle ferma porte avec soin et se dirigea à sa chambre. Rapidement elle choisit ses vêtements pour la journée, tout en prenant la Pokeball que Soleil lui avait demandé. Elle l’ouvrit.
-Salut Togepi... -Murmura elle en s’agenouillant devant le Pokémon.
-PRII ^^...
-Tu ne change pas ? Pas vrai ?
-Toge prii ^^…
Ondine le tenait comme autrefois : -Prend bien soin de Soleil, d'accord ?
-^^ Togepriiii
Elle l’amena dans la cuisine, et prépara le petit déjeuner, qui se composait de yaourt aux fraises, de céréales, jus d'orange et quelques biscuits.
Elle tendit une barre de céréales au Pokémon et se rendit à la salle de bain quand le téléphone se mit à sonner.
-Allô.
-Ondine ?
-Oui. -La jeune fille bu son jus de fruit. -Qui est ce ?
-Violette... Daisy veut savoir si tu es prête...
-Oui, il faut juste que je me lave.
-D'accord, dans 15 minutes nous sommes là. Comme, c’est moi qui mène ta fille chez Lily.
-Merci, Violette.
*************************
Bien qu'il ne fût pas encore midi, le soleil tapait fort. Comme pour montrer que l'été tirait bien à sa fin, il y avait encore beaucoup de jours de chaleur accablante.
Sacha faisait de l’ombre avec sa casquette quand il s’arrêta devant une grande librairie.
En plein centre de Jadielle.
-C’est ici ? -Demanda il. -Aleesha, tu es sûre qu’un livre c’est un bon cadeau pour Melody ? -Demanda t’il encore une fois peu convaincu.
-D’après ce que tu m’as dit d’elle, je suis sûre que oui. -Affirma Aleesha, en essayant d’enlevé un morceau de sa robe rouge qui lui collait à la jambe et apparemment la gênait.
Sacha haussa les épaules : -Entrons alors.
A peine eu t’il le temps de rentrer qu’une brise fraîche les enveloppa. Climatisation. Sans aucun doute, c’était un lieu très grand et élégant. Il y avait des livres de partout où l'on regardait et au-delà. Les gens achetaient d’une part, et d'autres lisaient confortablement installés sur des divans doux. Dans un autre secteur, 15 ordinateurs étaient destinés à des clients qui voulaient surfer sur internet.
Sacha leva les yeux au dernier étage et sembla voir une cafétéria et une aire de restauration de petite taille. Il y avait plusieurs tables et des chaises soigneusement répartit sur un côté.
-Woaw...-C'était tout ce qu'il pouvait dire et puis il regarda le catalogue dans ses mains. Il y’avait plusieurs titres marqués en rouge.
-Par où commencer ? -Demanda Aleesha en se penchant vers lui.
Sacha leva les yeux vers des petits panneaux indiquant ce qui était à l'intérieur de chaque secteur. -Commençons ici. -Dit il en pointant vers la droite.
Aleesha hocha la tête et le saisit par le bras en marchant vers lui.
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-Qu’est-ce que tu pense de ce titre ? Je vais te le lire à haute voix. -Dit Daisy en regardant sa sœur par dessus le magazine qu'elle lisait.
-Je t’écoute. -Murmura Ondine en lui donnant un petit verre de Fanta orange.
-L’amant de Lady Chatterley.
Ondine la regarda : -Qu'est-ce que c'est ? Un livre t’es sûr ?
-Oui, je pense que c'est génial pour Melody tu ne crois pas ?
La jeune femme s'arrêta et regarda sa sœur : -Mais le titre est si...
-Parfait. -Conclu Daisy. -Et si expressif. C’est l'amour ardent et passionné entre une femme et son amant...
Ondine la regarda stupéfaite, alors qu'une goutte tomba derrière sa tête. -L'amour ardent et passionné ?
-Qu’est ce que tu ne comprends pas dans le titre ? C’est un exemple clair de la façon dont il est passionnant ce roman.
-Mmm...
-Allez, achète lui, et tu me diras ce qu’elle en pense…
-Je ne vais pas acheter quelque chose comme ça, je mourrais de honte... Trouve en un autre et saute à partir de cet... Article.
-Comme quoi... ? «Les arbres meurent debout". Oh, ici y’en a d’autres intéressant «Relations dangereuses». -Fit remarquer Daisy avec un grand sourire. -Mais je pense que la plus convaincante est "L'amant de Lady Chatterley»...
-Donne-moi ça ! -Ondine lui retira la revue. -Mais, qu’est-ce que ? C’est une collection de livres romantiques ?
-Classique romantique. -Corrigea la jeune blonde. -Dans quel monde tu vis ? Quel genre de livre tu voulais qu'on achète ?
-Euh... Je ne sais pas un thriller ? Le Seigneur des Anneaux par exemple...
-Oh... Ondine ! Toutes les femmes aiment les livres romantiques ! Pourquoi ? Toi non ?
-Je ne lis pas.
-Écoute-moi, et donne-lui «L’amant de Lady Chatterley». Rien de mieux que les intrigues et les malentendus d'un amour interdit.
Ondine soupira avec résignation, tandis qu'une autre goutte prit le chemin de la précédente sur sa tête.
Daisy se mit à rire à son expression et regarda sa montre. -Oh mon Dieu ! Il se fait tard !
-Mais… -Dit la jeune rousse en voyant sa sœur se dépêcher de finir son verre de Coca-Cola et enfiler sa veste à toute vitesse.
-Il faut que j'y aille, comme je travail…
-Nous n'avons encore rien acheté et je ne me suis pas décidé... Tu ne peux pas partir...
-Eh bien, on est déjà dans une librairie ici. Non ? Décide toi toute seule... En clair, je dois y aller ! -Daisy donna un baiser sur la joue de sa sœur et disparu dans l'escalier.
Ondine soupira et laissa tomber ses coudes sur la surface de la table, laissant tomber son menton dans ses mains. Quelques minutes plus-tard, elle se leva et regarda distraitement à ses côtés, la plupart des gens assit à des tables, lissait des livres qu'ils avaient achetés ou alors mangeaient ou buvaient quelque chose.
-Eh bien, puisque je suis ici... -Murmura-t-elle. Elle attrapa son sac à main. -Au travail... -Elle fit demi-tour et ouvrit son petit éventail noir, puis tourna vers la gauche.
****************
Sacha s'arrêta, et s’appuya sur une étagère, en essayant de reprendre son souffle et son orientation :
-Je suis fatigué... -Murmura il. -Ça fait 10 fois que je passe ici…
Aleesha lu l'enseigne suspendu au-dessus de leurs têtes. -Domaine exclusif de la «poésie».
-Et il y a des «sonnets»...
-Je suis perdu, je ne pensais pas que c’était si difficile de trouver un livre. On a déjà parcouru la moitié du magasin jusqu’à ce que je sois fatigué et on a même pas trouvé un seul livre.
-Que faisons-nous ?
Sacha donna le catalogue à la jeune femme : -Nous allons nous séparer, tu recherches l'étage et je vais chercher ici.
-Tu es certain que c’est un roman classique ?
-Oui.
-Très bien, on se retrouve dans une demi-heure près des ordinateurs. -Avant de partir Aleesha, lui donna un rapide baiser humide sur la bouche.
Sacha murmura : -Oui, on se verra plus tard...
Aleesha cligna de l'œil et se précipita dans l'escalier. Une fois en haut, elle était encore plus confuse qu’en bas, elle traversa par l'aire de restauration et se dirigea vers la gauche.
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Ondine ferma les yeux. -Mon dieu, quelle chaleur... –Elle bougea ses longs cheveux d'un côté et se rafraîchi le cou. -La climatisation mon œil oui, je crois que je suis déshydraté...
Elle souffla avec impatience. -Je suis fatigué... -Elle se pencha sur elle-même, peut-être que porter un Sweat n’était pas une bonne idée par ce jour. Mais elle avait honte de l'enlever, pour la simple raison qu’elle avait une chemise sans manches serrée en dessous, après que Daisy l’ai sermonnée sur sa façon de s’habiller, elle ne trouvait pas agréable de «s’exposer» de cette manière.
Mais la chaleur avait gagnée la bataille.
Quelques secondes plus tard, Ondine manipulait de longues mèches de ses cheveux roux, en tentant inutilement de cacher autant que possible l'encolure de sa chemise.
Elle continua à marcher puis s’arrêta devant une vitrine de verre, qui lui donnait une faible image d’elle même. Eh bien, ce n’était certainement pas mauvais. Elle était jeune et jolie, et surtout... Célibataire ! Elle était en droit d'utiliser des vêtements à l'occasion pour exposer une partie de ses charme n'est-ce pas ?
Elle sourit de manière satisfaisante et après avoir mis ses cheveux sur le côté, afin de voir sa belle peau, elle s’élança. Elle suivit un long couloir, essayant de trouver quelques-uns des livres que sa sœur lui avait fait remarqué. Mais... Elle était à la recherche dans le mauvais endroit, ou en tout cas a été perdu.
Elle conclut qu’elle était perdu.
Elle pensait en marchant : -Peut-être que je devrais demander de l'aide... -Pensa elle. -Je ne peux pas être aussi stupide pour ne pas trouver un livre dans une librairie... -Y a des limites ! -Elle se frotta le front, tout en agitant son éventail.
Elle tourna à droite, et trouva une blonde élégante qui portait une robe d'été rouge mignonne, qui était très légèrement penchée sur un mur entrain de lire.
Ondine s'approcha d'elle, la regardant avec curiosité.
-Excusez-moi ? -Dit-elle. -Je peux vous poser une question ?
La jeune femme retira son regard du livre et dit : -Oui.
-Pourriez-vous me dire où sont les romans classiques ?
Elle rit de bon cœur : - Je vois que nous recherchons la même chose et je pense que le résultat est le même. -Elle soupira. -Mon copain et moi devions nous séparer pour voir si nous trouvions ce secteur... Mais jusqu'à présent je n'ai pas de retour, il est resté en bas, il a peut-être eu plus de chance... Pour ma part, je viens de trouver un livre qui raconte la vie d’un mannequin à ses débuts difficile.
-Oh… -Ondine sourit en voyant le titre de l'ouvrage "Miroir cassé". -Donc j’ai parcouru ce lieu environ 5 ou 6 fois pour ne rien trouver... Je crois que je vais devoir abandonner et trouver un autre cadeau.
La jeune arqua un sourcil. -Un cadeau ? Mais quelle coïncidence ! Mon copain et moi cherchons également un classique de littérature pour un cadeau.
-Eh bien, je crois que ce n'est pas notre jour de chance, non ?
-Il me semble.
Ondine sourit : -Eh bien, merci... Désolé de vous avoir interrompu votre lecture. J'espère au moins que vous aurez plus de chance…
-De même pour vous, j'espère que vous trouverez le cadeau idéal.
-Merci. -Dit la jeune femme aux cheveux roux après l’avoir regardé fixement pendant quelques secondes, elle s’éloigna.
-Wow, elle est pâle et jolie... –Pensa Ondine en descendant les escaliers. -Et elle est beaucoup plus grande que moi... Elle doit faire presque 2 mètres... -Elle inclina la tête. Elle doit être mannequin. Oui, c'est... C'est pour cette raison que son visage est si familier pour moi...
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-Eh bien, j'arrête. -Grogna Sacha. -C’est honteux de ma part !
Il jeta un regard rapide autour de lui. Était-ce son idée ou les gens autour de lui le regardaient avec des visages souriant.
-C'est humiliant... -Murmura il avec les yeux fixés sur l’étagère. -Suis-je le seul idiot qui cherche dans ce lieu maudit pendant une heure et demi un livre stupide qui ne figure nulle part ? -Il souffla. -Après ça, je ne remettrais plus jamais les pieds dans une librairie ou une bibliothèque. Loin, mais loin la culture des livres !
Avec lassitude, le jeune homme se dirigea vers un couloir continu pour partir de là. Il traversa ce lieu pour la 10ème fois, quand quelque chose attira son attention. Il s'arrêta net, en accentuant sa vue.
Un livre.
Sacha se pencha et lu le titre, «L’amant de Lady Chatterley». Il se redressa pour découvrir au dessus de sa tête un panneau "Classique littéraire".
-Oh, aller... -Pensa il. -Je suis passé sur ce lieu maudit au moins 20 fois et je l'ai enfin trouvé... Alléluia !
Avec un soupire d'impatience, le jeune homme tendit la main pour prendre le livre et mettre fin une bonne fois pour toutes à ce cauchemar. Quand il fut juste à quelques millimètres du livre, des doigts fins se fermèrent sur les siens et le roman qu'il avait déjà prit.
Un vieil instinct, indiqua à Sacha que la main délicate qui touchait la sienne aujourd'hui, appartenait à une personne de sexe féminin. Il compléta son idée, grâce à un arôme agréable qui semblait flotter dans l'air.
-Oh, s'il vous plaît... -Dit la voix douce d'une femme, juste derrière Sacha. -Permettez-moi, de prendre ce livre j’en ai besoin comme un cadeau.
Il sourit, incapable de refuser une telle demande : -Bien sûr. -Il se retourna. Il croisa soudain les yeux bleus cristal, qui clignait de supplication. Rapidement, Sacha élargi son champ de vision, pour apprécier de plus près : la jeune femme avait plus ou moins le même âge, un peu plus petite que lui dans sa stature, vêtu d'un chemisier sexy, mettant en valeurs ses atouts naturels. Et elle était jolie, très jolie, ça ne faisait aucun doute.
Excepté le fait de la couleur de ses cheveux, qui étaient roux foncé, tout allait bien.
Un certain air attira son attention. Seulement il ne pouvait pas exactement savoir ce que c'était... Comme si il l'avait vu avant ou actuellement... Et elle n’était pas comme toutes filles rousses. Mais cela ne pouvait pas être... Alors ? Sous son œil attentionné il se rappela clairement. Le jour où il avait acheté sa précieuse BMW, la fille qui avait «réveillé» ses sens, ça ne pouvait être qu’elle. La façon dont elle était vêtue lui confirma pratiquement.
Sacha sourit à lui-même, se félicitant lui-même d’avoir une occasion de flirter.
Il observa comme une faible rougeur sur les joues de la jeune femme, résultat de l'inspection rigoureuse qui lui était fait.
Il la regarda, puis s'arrêta. Il trouvait quelque chose d'autre dans ces grands yeux larmoyants. Une lumière étrange, plus familière, plus intime... Comme quelque chose qui jadis lui avait appartenu.
La jeune femme semblait aussi trouver quelque chose d'étrange dans Sacha, elle cessa de se faire de l’air avec son éventail et mit sa main sur la bouche en lâchant un cri.
Ce petit geste, presque sans importance ou imperceptible pour certains, réveilla une partie oubliée chez les deux jeunes :
-Ondine ? -Demanda-t-il avec une certaine hésitation, en essayant d'assimiler la nouvelle idée de l'identité de la jeune femme devant lui.
Une ombre légère traversa son visage comme si, pendant un moment elle avait perdu le contrôle sur ses actions et ne savait pas quoi faire. Puis, doucement elle inclina la tête, montrant un sourire tranquille.
-Sacha. -Dit-elle simplement. Il la fixait sans ciller.
Il devint pâle. -En effet c'est toi... ? Non, ce n'est pas possible...
Ondine se rendit compte qu’elle avait encore à la main le livre et que ses doigts touchaient les siens.
-Tu ne dis plus bonjour ? -Lui demanda elle en riant. -Je ne crois pas que parce que ça fait 10 ans qu’on se connait que tu as le droit d’être aussi formel ?
Sacha subitement vira au rouge et il lui offrit une main libre pour tenter d'être le plus naturel.
-Comment tu vas ? -Marmonna il. Et avant qu’il puisse ajouter autre chose, Ondine jeta ses bras autour de son cou en l'enveloppant dans une étreinte amoureuse.
-Crois-le ou pas, tu me manques beaucoup, tu sais. -Dit la jeune femme : -Ça me fait plaisir de te voir personnellement !
A ce stade, le livre avait été oublié par les deux ex-amants, il était couché sur le sol.
Sacha essaya de rester dur, mais immobilisé par le cours qu'avait pris la situation.
Pourquoi restait elle si naturelle et spontanée ? Il ferma les yeux.
Ce vieux sentiment familier, avec des picotements dans son ventre... Était là. Comme par le passé.
-Sacha ? -Il entendit la voix d’Ondine. -J’ai dis quelque chose de mal ? -La jeune femme s'éloigna un peu de lui, pour lui faire face. Gracieusement elle arqua un sourcil. -Je te tracasse ? -Demanda-elle en desserrant légèrement la pression de ses bras.
Il la regarda en silence... Tracassé ? Non, ce n'est pas exactement le mot...
-Bien sûr que non. -Répondit le jeune homme, mais avec une voix étrange, alors que timidement elle commença à se séparer de l'étreinte. Il plaça ses mains sur sa taille. -Tu as tellement changé que... Je ne te reconnaissais pas. Tu as l'air très... Bien.
-C'est la même chose pour toi. -Elle sourit chaleureusement, en ignorant la façon dont il la tenait et le fait qu'ils étaient proches. -Ton teint est méconnaissable tu le sais ? Tu étais en vacances ?
-Oui, l'Italie.
-Oh, c’est un bel endroit...
-Et toi ?
-Bien. Je viens de rentrer de France... -Ondine passa une mèche de cheveux derrière son oreille, comme pour maintenir un contrôle parfait d’elle-même, et ne pas faire de bêtises.
Sacha suivit son action. Et étudia le changement dans ses traits. Elle n'était pas comme il s’en souvenait :
A cette époque elle avait les cheveux courts. Sa peau était blanche et luxuriante et dénonçait sa beauté infantile de 17 ans.
Maintenant, ses cheveux avaient poussés et était plus sombre qu'auparavant. La pâleur de la peau de son visage était légèrement bronzée à cause du soleil torride, créant un contraste séduisant sur ses yeux bleu-vert. Les traits de son visage, où l’âge adulte et l’enfance se disputaient le contrôle principal, avaient approfondi ses trait d’adulte donnant une touche plus féminine.
Son corps avait grandit et mûrit, il était conscient de cela, elle avait la structure délicate d'une femme.
Elle était belle... Mais il ne pouvait pas lui dire...
-Tu as beaucoup changé. -Murmura timidement. -Et en bien…
Les joues d’Ondine prirent un teint pourpre doux.
Elle se lécha les lèvres. -Merci…-Chuchota elle, en niant a elle-même le fait qu’elle trouvait le jeune homme plus attrayant que jamais.
Les deux se regardèrent pendant environ une seconde, qui semblait éternelle. Ondine détourna les yeux et se racla la gorge.
Ils se séparèrent rapidement.
-Que fais-tu ici? –Demanda Sacha en s'appuyant sur une étagère.
Ondine ouvert son éventail a nouveau. -Je suis venu pour trouvé un cadeau, et toi ?
-Aussi.
Ils se regardèrent à nouveau, puis regardèrent le livre qui était couché tranquillement sur le plancher.
-Pour qui ?
-Devine…
-Melody... ?
-Gagné.
Ils échangèrent un autre coup d'œil, ce qui laissait présager un certain éclat malveillants et espiègle dans leurs yeux, puis commencèrent à courir comme deux enfants et se jetèrent, en même temps, sur le livre.
Leurs mains se fermèrent sur les deux extrémités opposées du livre, laissant voir qu’aucun n’était prêt à donner une partie du livre.
-Je l’ai vu le premier. -Dit Sacha sur un ton intimidant.
Ondine le regarda, fermant ses yeux doucement. -Si tu es un gentleman tu me le laisse…
-T’es sérieuse ? -Contre-attaqua il en la regardant : - Et pourquoi ?
Sacha ri et tira le livre, ce qui accidentellement tira Ondine plus proche de lui, la distance entre eux était vraiment courte.
-Pourquoi ? -Demanda le jeune homme en laissant tomber le bras qui tenait le livre, mais sans relâcher la pression exercée sur lui.
Elle le regarda longtemps derrière son éventail. Et cligna avec subtilité, ses longs cils noirs.
-Je le veux.
-Vraiment ? Eh bien... Prend le ? -Sacha lui fit un sourire provocateur.
Ondine saisit fortement avec ses doigts la couverture et le tira obstinément. Le jeune homme ne voulait pas lâcher et ne bougea pas d'un iota.
-Sacha… -Chuchota elle. -S'il te plaît... Il y a plusieurs choses que tu peux lui offrir.
-Comme quoi ?
-Je ne sais pas... -Ondine s'appuya contre le mur derrière elle et posa sa tête. Ses cheveux cachaient légèrement ses traits.
-Hum... -Sacha s'approcha d’elle.
L’éventail de la jeune femme tomba, au moment où le jeune homme lui barra la route, et l’emprisonna avec son bras libre, elle était prise au piège dans l'étroit espace entre le mur et lui.
Ondine inclinant la tête et le regarda sans crainte.
-Alors, tu le prends toujours ? -Demanda ironiquement Sacha en indiquant l'objet.
Elle envoya ses cheveux en arrière et massa du bout des doigts le haut de son cou, tout en le regardant attentivement. Elle poussa un soupire.
-Tu essaye de me séduire ? -Ajouta Sacha d'une voix étrange.
-C’est ce que tu crois ?
Il sourit avec ironie : -Peut-être... Ça serait une bonne stratégie.
-Je gagnerai très facilement.
-J'ai dit que se serait une bonne méthode, je ne vais pas te le donner comme ça...
-Eh bien, je ne ferais pas ça... Alors rassuré ?
Sacha s'approcha d’elle : -Pourquoi tu n’essaierais pas... ?
Ondine restait froide, impassible : -Le livre sera a moi. Tu vas perdre.
-Aïe! Tu semble très sûre de toi-même.
-J’obtiens toujours tout ce que je veux…
-Toujours ?
-Toujours. Nous les femmes avons notre arme secrète. Tu devrais le savoir.
-Je sais, seulement je ne l’imaginais pas de toi. -Sacha réduit un peu la distance, il pouvait presque sentir la douce chaleur qui émanait d’elle. -Serais-tu capable d'essayer cette stratégie avec moi ?
Ondine ouvrit les yeux avec surprise : -Avec toi. -Elle sourit et se décolla du mur, en soulevant le menton vers lui : -Tu veux que… Je te séduise ?
-Ne me dis pas que ne t’en a pas envie ?
Ils étaient trop controversés pendant plusieurs secondes.
Le bras de Sacha dégagea celui d’Ondine et réduit l'espace entre eux qui était presque imperceptible.
Elle écarta ses lèvres et les lécha lentement, pour laisser échapper un doux gémissement calme qui cassa le peu de tenu qui restait au jeune homme.
Pour la deuxième fois consécutive, le livre était en face à face avec le sol...
Sacha attrapa Ondine par la taille, alors qu'elle logeait ses bras minces autour de son cou nu. L'anxiété à ce moment était insupportable.
Les yeux de la jeune femme brûlaient avec colère, et correspondaient au niveau élevé de rage avec laquelle il la regardait.
L'air était tendu.
Les pupilles d’Ondine se dilatèrent immédiatement. Une vague de haine et de répulsion obscurcirent les traits délicats de son visage, son expression devint dure et en colère Le sentiment grandit à pas de géant à mesure qu'il approchait ses lèvres vermeilles des siennes.
Le contact fut juste léger. Sans émotions.
Les lèvres d’Ondine ressemblaient à de la glace et mécaniquement s’ouvraient et se fermaient sur celle de Sacha, sans une trace d’amour. Rien.
Ça ne correspondait à rien. Un baiser froid. Comme si c'était une punition.
Quelques secondes plus tard, enfin, ils se séparèrent. Ils commencèrent à chercher un silence mutuel, sans s’éloigner l’un de l’autre.
-Eh bien... -Ondine sourit ironiquement : -Je pense qu'il y a quelque chose qui m'appartient...
Ils entendirent des pas sur le côté.
-Qu'est-ce qui te fait penser ça ? -Le garçon augmenta la force dans ses bras, il pouvait sentir la structure du corps chaud d’Ondine contre le sien. Alors que son parfum devint de plus en plus intense.
Les pas s'arrêtèrent.
-Sacha... ? -Une troisième voix entra en scène.
Les deux se repoussèrent. Ondine regarda par dessus l'épaule de Sacha la mince jeune femme blonde qu'elle avait rencontrée plus tôt à l'étage supérieur. Elle était debout à quelques mètres, et les regardait avec un geste clair d'égarement.