-Sacha ! hurla Iris en arrivant à leur hauteur, ignorant superbement Leviathan et son arme.
Le bleuté changea de main, fouilla dans sa poche et en ressortit un petit papier, qu'il regarda l'air de rien, avant de le remettre à sa place. Il se contenta d'observer la gamine aux cheveux bleus-noirs, quelque peu ulcéré de la tignasse qui se tenait devant lui, ne le remarquant même pas. Immédiatement suivie d'un jeune homme à l'air tout aussi impotent, la jeune dénommée au nom de fleur …
-Hm. Iris.
Merci, Leviathan. Ta participation est époustouflante. On voit que tu prends ton rôle très à cœur. Surtout, quel esprit … Vif !
-Mais de rien, mon chou. On continue ?
Oui, bien sûr. Donc, je disais qu'Iris était immédiatement suivie d'un certain Rachid …
-... A l'air tout aussi impotent qu'elle, on sait. Donc, tu veux bien te grouiller, j'vais pas tarder à avoir une crampe à l'index.
Oui, oui. La demoiselle …
-... En détresse ...
… Se précipita en direction de Sacha, d'Ondine et …
-... De Pikachu … Il est important, lui, faut pas l'oublier.
Saisit le jeune Dresseur …
-... Par le col et lui …
Hurla en pleine figure :
-Gniiiaah ! Gnagnagna !
… Leviathan, tu veux bien te taire ?
-Folie passagère. N'empêche, les narrations à deux, ça gère.
Et arrête avec tes rimes stupides. Et non, je ne partagerai jamais mon rôle de narrateur avec toi.
-
Narratrice. … Tu serais gentil de ne pas mettre en l'air l'anonymat que je tente désespérément de conserver sur tous les sites où je passe.
-Moui, enfin, en attendant, y'a quand même tout AAML qui sait que tu es une fille, donc l'anonymat …
On s'en fout. On continue ?
-Oui, bien sûr.
Bref. Donc, Iris lui hurla à la figure :
-Ga ...
TA GUEULE ! -
MAIS J'AI RIEN DIT, BORDEL ! POUR UNE FOIS QUE JE LA FERMAIS ! Ah ? Vraiment ?
-Bon. Je propose un truc : on refait le début du chapitre ?
Je crois, oui.
* * *
-Sacha ! hurla Iris en arrivant à leur hauteur, ignorant superbement Leviathan et son arme.
Le bleuté changea de main, fouilla dans sa poche et en ressortit un petit papier, qu'il regarda l'air de rien, avant de le remettre à sa place. Il se contenta d'observer la gamine aux cheveux bleus-noirs, quelque peu ulcéré de la tignasse qui se tenait devant lui, ne le remarquant même pas. Immédiatement suivie d'un jeune homme à l'air tout aussi impotent, la jeune dénommée Iris se dirigea droit vers les deux autres Dresseurs, qui la regardaient avec des airs à la fois étonnés et déçus.
-Sacha ! hurla-t-elle en l'attrapant par le col, sans vraiment se rendre compte que l'arme du tireur se rapprochait dangereusement de sa tempe droite. De quel droit nous as-tu abandonné ?!
En ayant tout simplement assez d'être ignoré, le bleuté lui attrapa l'épaule, colla sa cigarette dans sa bouche, la fit pivoter et posa son flingue sur sa propre épaule, se pencha au-dessus d'elle et demanda :
-On peut savoir qui t'es … Moumoute ?
-Mou … Quoi ?
-Moumoute. Cela te va à ravir, tu sais ? Sinon, j'ai « perruque », « postiche », « favoris » ou « cheveux artificiels », voire encore « coiffeur de merde ». Tu préfères lequel ?
-Ne posez pas deux questions à la fois.
-J'poses autant de questions que je veux, ok'ei ? Tu t'appelles comment et tu préfères quoi ? Contente ?
-Cela fait trois.
Le tireur serra les poings, l'attrapa par le col, presque prêt à la soulever de terre, une étincelle de colère au fond du regard.
-Leviathan, calmez-vous … intervint Laurent en lui attrapant délicatement le bras avec un sourire en coin, preuve qu'il était lui-même au bord du fou-rire.
Le bleuté le fixa, puis se détourna avec un claquement de langue méprisant, lâchant la jeune demoiselle. Il eut un mouvement de la main.
-De plus, je crois que vous connaissez son nom, n'est-ce pas ? continua calmement le sbire.
L'autre ne répondit même pas, rangeant son arme en silence, libérant des nuages de fumée en tirant un peu sur sa clope.
-Iris.
La voix de Sacha avait percée le silence qui s'était installé dans le groupe, nette, tranchante comme la lame d'un couteau :
-N'inverse pas les rôles.
Nouveau temps de silence, dans lequel le bleuté éternua et renifla discrètement, comme si la situation n'avait pas lieu d'être. Il alla vers un bosquet, s'assit sur le sol sous les regards interloqués des autres membres de la bande et commença à compter les feuilles du buisson.
-Hm … Monsieur Leviathan ? lâcha Ondine.
-...
-Que faites-vous ?
Il ne rétorqua pas, s'adonnant allègrement à sa tâche, tout en chantonnant doucement, tout bas. Aussi étonnant que cela puisse paraître, Leviathan chantait plutôt bien, son murmure parvenait délicatement aux oreilles de ses receveurs involontaires. La rouquine s'éloigna de l’attroupement pour le rejoindre, comme inquiète.
«
Doucement paré d'un voile blanc, la jeune femme s'avance en chantant doucement. Si doucement … »
-Monsieur Leviathan ?
«
Toi, pareil à un danseur de cabaret, te cachant sous ton loup, comme penché à ton parapet, tu l'observes et tu la trouves à ton goût. Elle traverse ta salle imaginaire, s'arrête un instant, te regarde de ses yeux lunaires, tout en chantant doucement. Si doucement ... »
Ondine, écoutant les paroles de la chanson, ne faisait même pas attention à la dispute qui éclatait derrière eux.
«
Tu n'oses cependant pas l'approcher, tandis que tu la vois s'éloigner. »
Il arracha une feuille, la leva au ciel, continuant de psalmodier doucement :
«
Tu es un assassin, mais tu aides l'Enfant, le chien te lèche les mains, mais tu laisses son cœur mourir lentement. Tu ne l'as pas reconnue, cette lueur rayonnante, sur son visage nu. Avant de s'en aller, elle pose pose son loup, te jette un dernier sourire à peine esquissé et la nuit avale le tout. Elle part, elle s'éloigne, elle part, elle s'éloigne. »
La demoiselle s'accroupit à côté de lui, tandis que le murmure se taisait enfin.
-Il y a un problème ? demanda-t-elle doucement.
-... Pas vraiment, non.
-Vous chantez bien.
-Ah. C'est possible, oui, murmura-t-il évasivement. Maintenant que j'y pense, j'ai été chanteur dans un autre monde. C'est plutôt normal que je chante bien, sinon j'aurais été jeté à la porte dès la première soirée.
-Cette chanson …
-Hm ?
-Je crains de ne pas avoir tout saisi.
Il sourit, soupirant doucement par la même occasion.
-Une jeune femme « paré d'un voile blanc » – une Sainte – et à la voix superbe est vue par un homme qui est sans conteste un gentleman très distingué. Il en tombe amoureux aussitôt. Lui, absorbé par sa vue et par sa voix se compare à un danseur de cabaret – tu sais, ils ont tous des masques qu'on appelle des « loups » – en se disant que ceci ne serait qu'un sentiment passager. Mais il la regarde passer, incapable de lui avouer ses sentiments. Mais il n'a pas vu que l'amour était réciproques, donc il la laisse partir dans la nuit, expliqua-t-il en calant une feuille sur le crâne de la demoiselle.
-C'est … Étrange. Il faut vraiment penser comme le compositeur pour la comprendre.
-Tu vis cette histoire, Ondine. Tu ne le sais pas, mais tu la vis, continua-t-il en mettant une deuxième feuille sur la première précédemment posée.
Il mit ensuite son index sur le front de la rouquine.
-Tu es la Sainte. Trouve ton Gentleman, mais ne file pas dans la nuit, fais en sorte qu'il te retienne, dit-il avec un sourire charmant, son langage devenu plus que correct par rapport à l'accoutumé, ce qui lui allait à merveille.
-Je … Je ne comprends pas.
-C'est normal, appuya-t-il gentiment en lui posant une troisième feuille sur le haut de la tête, constituant un petit tas.
-Alors, pourquoi me le dire ?
-Car tu
comprendras. Au futur, ma petite Ondine. Tu
comprendras.
Il avait dit ça en posant une quatrième feuille.
-Tu veux bien ne pas bouger ? demanda-t-il tout en en posant une cinquième.
-Pourquoi faites-vous cela ? lâcha-t-elle, amusée, tandis qu'une sixième venait rejoindre la petite colline, bien qu'elle fut encore troublée par les dires de Leviathan.
-Je trouve bien plus intéressant de poser des feuilles sur ta tête que de les écouter se chamailler entre eux, et ce bruyamment.
Elle cessa tout mouvement quand il posa délicatement la septième pousse sur sa tignasse rousse.
-En fait, vous êtes quelqu'un de très gentil, Leviathan.
La huitième feuille s'arrêta à mi-chemin. Il fronça le sourcils, intrigué, toute trace de sourire ayant disparue de son visage.
-Pardon ?
-Vous êtes quelqu'un de très gentil, répéta-t-elle en attrapant la feuille et en la posant sur le tas.
Le bleuté ne pipa mot, mais en posa une neuvième en un silence troublé.
-Vous ne le montrez pas, mais vous êtes une personne remarquablement compréhensive et gentille.
-... Peut-être, fut tout ce qu'il trouva à dire.
Il se tut ensuite, posant une dixième pousse sur sa tête.
-Mais n'oublies pas ce que je t'ai dit.
-Oui.
Laurent s'approcha d'eux en soupirant :
-Ah ! Mon Dieu, mon Dieu ! Qu'ils sont agaçants !
Il se frotta la nuque et s'assit avec eux.
-Dites-moi, quelle heure est-il ? hasarda-t-il ensuite.
-Cinq heures et-demie du matin et des bananes, je pense … marmotta le tireur en commençant à lui mettre des feuilles sur le crâne, à lui aussi.
-Cette Iris, là, m'a l'air tout particulièrement insupportable, commenta le sous-fifre en ignorant Leviathan et son drôle de manège, mais remarquant néanmoins qu'Ondine avait subit le même traitement. Je suis peiné d'apprendre que le nom d'une si belle fleur a été donnée à une gamine aussi … Aussi …
Elle, quoi.
-La première impression est souvent la meilleure, dit sombrement le bleuté en continuant son petit tas avec une certaine application d'écolier, tirant légèrement la langue.
-On me dit souvent le contraire, fit remarquer la rouquine avec un sourire.
-Mais je crois que vous avez raison, Leviathan, fit Laurent en hochant vigoureusement la tête.
-Ne bouge pas ! s'écria l'esprit. Ne bouge surtout pas ! N'esquisse pas le moindre mouvement ou je t'éclate ! Tu ne dois pas faire tomber mon tas de feuilles !
-Oh. Pardon. Je me tiendrai tranquille.
Le tireur continua son labeur avec tranquillité et sérénité.
-Je n'aime pas les enfants dans son genre, dit-il finalement en posant délicatement la dixième et dernière feuille, rompant le silence.
-A qui ? s'enquièrent les deux autres.
-A Iris.
-Ah, grogna Laurent. Moi aussi.
-Je ne sais pas trop quoi penser d'elle, intervint Ondine.
-Ah ?
Le bleuté gardait le silence, puis fit tomber sa cendre de cigarette sur le sol et écrasa la mégot avec sa chaussure.
-Bien. Un terme à cette puérile dispute s'impose ! cria-t-il presque en se redressant soudainement. Vous deux, pas bougé. Je ne veux pas voir une seule de mes précieuses feuilles sur le sol, c'est compris ?
Et, sans attendre la réponse, il s'éloigna.
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