Titre : À toute vitesse
Personnages : Ondine et Pierre
Disclaimer : Les personnages ne sont pas à moi, je ne fais que m'amuser avec eux le temps d'une histoire.
Résumé : Alors qu'ils sont en vacances, Ondine et Pierre sont contactés via Pokématos. Ils sont obligés de prendre le train en urgence pour rentrer à Kanto.
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Ondine soupira ouvertement de mécontentement en entrant dans le wagon du train, tandis qu'elle traînait sa valise à roulette derrière elle. Elle suivit le dos de Pierre qui était devant elle et s'avançait dans l'allée tout en cherchant leur places parmi les sièges oranges et violets. Ces derniers étaient étonnamment vides alors que le train s'apprêtait à démarrer.
La rousse était
salée et la raison était simple : les deux amis ont dû écourté leur semaine de vacances qu'ils passaient à Jotho pour prendre le Train Magnétique et rentrer le plus rapidement possible à Kanto, parce que Morgane les avaient contacté via Pokématos sous prétexte qu'elle avait un « mauvais pressentiment ». Résultat ; la championne d'arène de Safrania a convoqué tous les champions d'arène de la région en urgence pour une réunion impromptue.
Pour une fois qu'Ondine avait une semaine de congés loin de l'arène, et que Pierre avait pu avoir une semaine de répit dans ses études, ils pensaient qu'ils allaient profiter de leur temps libre pour passer des vacances ensemble dans la région voisine, loin de leur responsabilités. Mais ils ne pouvaient même pas passer une petite semaine en paix. Inutile de dire que la rousse n'était pas ravie par la tournure des événements.
Elle déposa rapidement sa valise sur un inter-siège bagage en fer puis continua sa route, non sans serrer les poings.
« Je te jure que si elle nous annonce qu'elle a perdue ses cuillères, que la nouvelle élection du maire de la ville va perturber l'équilibre du monde ou une autre bêtise dans le genre, je vais... », marmonna Ondine sur un ton menaçant.
« ...Tu vas quoi ? », termina Pierre en se tournant vers elle. « L'asperger avec l'attaque Pistolet à O de tes Pokémon ? Ordonner à ton Hypotrempe de lui crache de l'encre au visage ? », proposa-t-il en arquant un sourcil interrogateur.
Ondine dévisagea son ami en plissant les yeux.
« Peut-être bien... que c'est... ce que je vais faire. », répondit-elle, lèvres pincées.
Pierre secoua la tête dans un sourire mi-amusé et mi-exaspéré, puis s'installa à son siège numéroté ; côté fenêtre, tout en posant son gros sac à dos entre ses jambes, tandis qu'Ondine lui emboîtait le pas et s'assied à côté de lui, côté couloir, tout en posant à son tour son éternel sac rouge à cordons.
« Elle va se servir de sa télékinésie et tu vas avoir un retour de flammes. », fit remarquer Pierre sur un ton désinvolte.
« C'est ce que nous verrons. », insista la rousse en marmonnant tandis que le moteur du train vrombissait et qu'il avançait doucement sur les rails.
« Arrête d'être aussi têtue. Nous verrons bien le sujet de son mauvais pressentiment lorsque nous arriverons à Safrania. Personnellement, vu le ton de sa voix au téléphone, je pense que ce n'est pas quelque chose d'aussi ridicule qu'une perte de plusieurs cuillères. »
« Pierre. Elle avait
exactement le même ton la dernière fois. », répliqua Ondine en croisant les bras. « Alors excuse-moi de ne pas être autant inquiète que toi. »
« Tu ne vas pas lâcher l'affaire hein ? », demanda-t-il dans un sourire épuisé.
« Juste... », commença la rousse avant de s'arrêter net et de souffler. « Si son mauvais pressentiment est quelque chose de grave, d'accord, j'admettrais que j'avais tord d'avoir été médisante. Mais ça m'agace
vraiment d'avoir dû écourté notre séjour. »
Pierre jeta un coup d’œil au paysage qui défilait à toute vitesse alors que le train atteignait progressivement sa vitesse de pointe.
« Je comprends ce que tu veux dire, Ondine. », répondit Pierre en posant une main sur son épaule. « Mais si on n'y va pas et qu'un événement se produit, tu sais très bien qu'en plus de le regretter, ça va nous retomber dessus. »
« Je sais... », soupira la rousse en passant ses mains sur son visage fatigué.
« Ceci dit, moi aussi j'aurai aimé rester à Johto et profiter de nos vacances, tu sais. »
Ondine haussa les épaules, l'air de dire «
pas le choix » et Pierre retira sa main pour cogner doucement son épaule contre la sienne afin d'attirer son attention.
« Allez, on a deux heures à tuer avant d'arriver à Kanto. », sourit-il. « Autant utiliser ce temps libre pour nous reposer encore un peu. Qui sait ce qui nous attend à l'arrivée. »
Il l'observa mordiller sa lèvre inférieure pendant qu'elle réfléchissait à ces dires.
« Tu as raison. », admit-elle finalement, avant de baisser les yeux sur son sac à dos rouge entre ses pieds.
Ondine se pencha pour ouvrir son sac et y sortir son masque de sommeil pour les yeux. Il était jaune et avait des yeux vides à l'effigie d'un Psykokwak. C'était un cadeau d'anniversaire de sa part. Lorsqu'elle le mettait, cela donnait un visage aussi idiot que son Pokémon, et Pierre était certain que si Sacha était parmi eux, il rirait aux éclats en la pointant du doigt.
La rousse attrapa l'air amusé de son voisin et roula exagérément les yeux tandis qu'elle accrochait son masque à l'arrière de sa tête.
« Arrête de te moquer. Et je te déteste toujours pour ça, soit dit en passant. »
Elle mentait. Comme en attestait la vue du petit sourire qui étirait ses lèvres lorsqu'elle disait ça. De plus, ses paroles ne contenaient aucune rancœur alors il savait qu'elle ne le pensait pas du tout.
« Je t'achèterai des grosses pantoufles assorties la prochaine fois. », lança Pierre dans un sourire taquin.
« S'il te plaît, ne le fait pas. », supplia-t-elle dans une moue fatiguée. « Je vais ressembler à une fanatique et Psykokwak ne me lâchera jamais s'il découvre que j'ai un autre accessoire à son effigie. »
Pierre s'imagina la scène et ne put s'empêcher de rire, ce qui lui coûta un bref coup à l'estomac du revers de la main de la part de son amie. Il se pencha ensuite sur son sac à dos pour y pêcher un de ses livres d'études. Il eut à peine le temps de poser son livre sur sa cuisse pour refermer son sac que sa voisine s'empara du bouquin et se tourna légèrement vers lui pour l'agiter en l'air.
« On avait dit pas de devoir pendant nos vacances, Pierre. », rouspéta la rousse.
« Mais je dois avancer. Il me reste un chapitre avant de clôturer cette partie. », argumenta-t-il faiblement face à son air accusateur.
« Non. », refusa-t-elle en le frappant légèrement à la tête avec son propre livre comme s'il venait de dire une bêtise. « Trouve autre chose. »
Puis elle ponctua ses dires en gardant le livre contre elle, le protégeant entre ses bras, avant de baisser son masque sur ses yeux et de se caler au fond de son siège afin de faire la sieste. Pierre soupira en guise de défaite.
« Bon. Je vais chercher quelque chose à boire au wagon-bar alors. Tu veux quelque chose ? » demanda-t-il, ce à quoi Ondine bourdonna en guise de réponse.
«
Hmm oui ou
Hmm non ? »
« Hmm. », répéta-t-elle.
« D'accord, je te ramène ça tout de suite. », répondit simplement Pierre, comme s'il comprenait ce qu'elle voulait dire simplement par ce son.
Il se leva, enjamba doucement les genoux d'Ondine, et marcha dans l'allée en direction du wagon-bar. De toute façon, Ondine prenait toujours de l'Oasis Tropius. Et pour lui, réfléchit-il, ce sera probablement une bouteille de Lait Meumeu.
Il traversa rapidement les compartiments pour accéder au wagon-bar. Il appuya sur le bouton à côté de la porte, qui la décompressa dans un
psshh, puis la poussa doucement pour entrer dans la pièce. Des plans de travail vernis de blanc étaient modelée de façon à ce que des chaises hauts circulaires étaient disposés dans les creux incurvés pour s'y attabler. Au fond du compartiment, se trouvait un comptoir avec une serveuse au chignon serré qui portait l'uniforme ferroviaire.
Il s'avança et apprécia intérieurement le sourire que ses lèvres maquillées lui rendait ainsi que ses yeux bleus qui s'illuminaient d'une reconnaissance, l'air soulagé d'avoir
enfin quelque chose à faire plutôt que de patienter en regardant le vide à attendre les clients.
« Bonjour madame, j'aimerais prendre une bouteille d'Oasis Tropius et une Bouteille de Lait Meumeu, s'il vous plaît. », dit-il avant de jeter une œillade à la lignée de friandises étalée derrière la vitre et de lever son index. « Et je vais aussi vous prendre un paquet de Bonbon Rage. »
Il lui restait encore des Crok' Argenta dans son sac mais il s'accordait une petite entorse pour se faire plaisir ; quelques bonbons ne feraient pas de mal.
« Avec ça ? », voulu savoir la serveuse.
« Ce sera tout. », sourit Pierre.
« Alors... 500 pour le Lait Meumeu + 300 pour l'Oasis Tropius + 300 pour le paquet de Bonbon Rage... », énuméra-t-elle tout en tapant sur son écran tactile. « Ce qui nous donne un total de 1 100 Pokédollars. »
Pierre pris son porte-monnaie depuis sa poche arrière et en sort un billet de mille ainsi qu'une pièce de cent. Elle ouvrit sa caisse enregistreuse dans un
clic-ding pour y déposer ce qu'il lui remettait, et leva la tête dans un sourire tout en lui déposant sa commande sur le rebord du comptoir.
« Merci, bonne journée madame. »
« A vous aussi. », répondit-elle en hochant la tête. « Passez un bon voyage, Monsieur. »
Il rassembla ses bouteilles au creux de son bras, son paquet de friandises dans sa main, puis fit demi-tour. Quelques minutes plus tard, il regagna son compartiment et enjamba à nouveau les jambes d'Ondine pour accéder à sa place côté fenêtre. En lui lançant une œillade, il vit que la rousse semblait dormir, tenant toujours son livre d'études en otage. Qu'elle ait reconnu ou non sa présence, il décida de la laisser tranquille.
Pierre ouvrit doucement sa mini-table intégrer au siège devant lui pour y déposer ses achats, puis sortit son Pokématos bleu ainsi que ses écouteurs accrochés. Un peu de radio, que ce soit la
Musique Pokémon ou les
Chroniques Pokémon Chen, allait le détendre.
Une fois ses écouteurs mis en place dans ses oreilles, il démarra la radio, s'enfonça dans son siège et soupira. La tension se relâcha en même temps que ses épaules s’affaissèrent.
.Au bout d'une demi-heure, le train ralenti jusqu'à s'arrêter complétement dans un crissement assourdissant. Ondine leva son bras pour soulever un pan de son masque, puis ouvrit une paupière.
« Déjà arrivé ? C'était rapide... », commenta-t-elle.
Elle entendit les murmures chuchotés des autres passagers tandis qu'ils bougeaient tous de confusion. La rousse fronça les sourcils, releva son masque sur le haut de sa tête, et elle se tourna vers Pierre mais ce dernier n'eut pas le temps de lui faire part de son inquiétude ; un grésillement fit sauter les haut-parleurs et la voix du chef de bord résonna dans la cabine.
«
Mesdames et messieurs, je vous informe que le Train Magnétique a dû momentanément s'arrêter pour cause de colis suspect sur la voie à la sortie du Mont Argenté. Notre équipe d'intervention fait tout pour résoudre le problème. Il y aura une attente d'environ vingt minutes avant que le train ne puisse repartir. Nous nous excusons de la gêne occasionnée. »
Une deuxième crépitement se fit entendre, signalant que la communication venait d'être coupée, et Ondine gémit tout en passant lentement ses mains sur son visage.
« C'est une blague ?! », s'offusqua-t-elle en levant les bras au ciel.
Pierre ricana aux gestes dramatiques de son amie avant de poser une main sur son avant-bras pour la calmer.
« Vingt minutes, c'est pas si long comparé à une attente de quarante minutes ou une heure. », relativisa-t-il. « Tu veux qu'on joue à un jeu de société pour s'occuper ? »
Sourcils toujours froncés, Ondine lui lança une œillade en le jaugeant en silence.
« Tu sais quoi ? », répondit-elle finalement à haute voix. « Vas-y balance ; n'importe quoi pour ne pas que je pique une crise et que j'étripe tout le monde. »
Pierre attrapa le regard apeuré de quelques passagers derrière les épaules d'Ondine, et ricana nerveusement en souriant d'un air gêné.
« Étripe peut-être pas tout le monde quand même ? », toussa-t-il alors qu'il ouvrit à nouveau son sac pour en sortir ses jeux de société.
« Je vais essayer. », bougonna la rousse dans ses dents.
Ils s'attelèrent donc à jouer au Yam's, puis au Uno, et enfin au mini-Puissance 4 pour faire passer le temps.
Et si Ondine lançait les dés avec un peu plus de forces dans le mini-ring vert prévu à cet effet, qu'elle claquait un peu trop vivement les cartes de couleurs jaunes ou bleues pour le contrer, ou qu'elle l'insultait carrément lorsqu'elle perdait sa lignée de jetons rouges, Pierre ne commenta pas.
Et si Pierre avait glissé son paquet de Bonbon Rage à partager entre eux pour qu'Ondine en mange quelques uns et que les effets puissent la calmer l'air de rien, il n'allait pas non plus le faire remarquer à haute voix.
Lorsque le train magnétique avait redémarré lors d'une de leur parties, Ondine avait poussé un «
Enfin ! » soulagé. Une fois le train lancé au maximum, ils avaient pu apercevoir les montagnes et les forêts qui bordaient Jadielle, ainsi qu'une partie de la mer au loin. Ils étaient ensuite entrés progressivement dans les sous-sols de la région. Cela signifiait qu'ils n'étaient plus très loin et qu'ils allaient bientôt arriver à Safrania.
.Autour d'eux, les passagers commencèrent à ranger leur affaires dans des zips et des cliquetis. Une fois le train complètement arrêté en gare et les portes ouvertes, Ondine et Pierre patientèrent que le passage de l'allée se dégage et une fois la voie libre, ils prirent leur affaires et sortirent sur le quai.
Ils avancèrent tout en observant les personnes qui se tenaient debout et qui venaient récupérer leur connaissance. Pierre repéra rapidement Morgane qui les attendaient devant un grand panneau publicitaire tout en scrutant la foule qui se déversait du train. Elle portait sa tenue mauve assortie de bottes noires, et ses longs cheveux volaient derrière son dos à cause des courants d'airs. Elle avait les bras croisés et le visage sévère. Il frissonna en croisant ses yeux violets toujours aussi glaçants.
Ondine s'avança vers elle, arrêta sa valise derrière sa jambe, et refléta la position de sa congénère. Mais la rousse n'eut pas le temps de demander quelle était la raison exacte de sa convocation puisque Morgane lui coupa la parole.
« Mon mauvais pressentiment s'est avéré juste : Nous avons un gros problème. », déclara-t-elle.
« Quoi, toi et ton Alakazam avez encore perdu vos Cuillères Tordues ? », ne put s'empêcher de lâcher la championne d'Azuria en arquant un sourcil provocateur.
« Ondine ! », siffla Pierre en poussant son coude dans le flan de son amie qui grimaça aussitôt mais tenta de garder une expression impassible.
Les yeux de Morgane se contractèrent, comme pour juger si sa provocation valait la peine de s'attarder dessus. Cependant, au coup d’œil qu'elle lança à l'ancien Champion d'Argenta qui regardait maladroitement entre les deux femmes pour se préparer à désamorcer une quelconque dispute, et à l'entente d'un bruit sourd au loin, presque comme un signal, Morgane cligna des yeux et se dépêcha de répondre.
« Non. Ils ont commencé à déployer ses forces et attaquer toutes les villes de la région. », déclara-t-elle avec calme.
Ondine et Pierre partagèrent un regard, intrigués, avant de reporter leur attention sur leur hôte.
« Ils ? », répétèrent-ils à l'unisson.
« La Team Rocket. », répondit gravement Morgane.