Coucou tout le monde ! 
Me revoilà avec un one-shot qui devait initialement être posté le jour de la St-Valentin mais faute de temps et d’envie, parce que oui, je suis flemmarde, je n’ai pas pu le poster et c’est pour cette raison qu’il n’arrive que maintenant : c'est à dire, 4 ans après... xD
D'ailleurs, petite précision ; l'histoire n'est pas totalement terminée, il reste encore 2 grandes parties à écrire mais j'espère qu'en postant, cela me motivera à le finir ! Ah, et malheureusement pour vous, cet OS est long. Mais rassurez-vous, j’ai pris soin de le scinder en plusieurs parties lol, ce qui revient au final à le transformer en fiction, maintenant que j'y pense 
J’espère que l'histoire vous plaira ! N'hésitez pas à me dire que ce vous en avez pensé ! Titre : Contre-la-montre chocolaté
Thème : Saint-Valentin
Pairing : Régis x Serena.
Disclaimer : Les personnages ne m’appartiennent pas ! Seule l’histoire est de moi.
Résumé : Univers Alternatif. C’était bien connu, Régis était un vantard et ne s’en cachait pas. Mais dans un jour comme celui-ci, son arrogance allait lui coûter chère.
.« Quoi, t’as pas pris ton petit-déjeuner ?! », s’exclama Sacha.
« Avec tous les chocolats que je vais recevoir, pas besoin d’me remplir l’estomac. », répondit tranquillement Régis en continuant son chemin.
Quelques secondes après la surprise passée, le jeune homme à la casquette rouge pressa le pas. Le petit-fils du Professeur Chen entendit ses chaussures crisser contre le sol et sentit sa présence à côté de lui. Parce que oui, aujourd’hui, c’était la Saint-Valentin. Régis était confiant et comme toutes les années, il était sûr et certain qu’il allait être chargé de sachets, boîtes et autres paquets contenant du chocolat offert par les filles du lycée. Les mains dans les poches de son jeans, le sac sur l’épaule, il se tourna vers son rival du Bourg-Palette, croisa son regard et lui sourit sournoisement pour mieux lâcher sa raillerie.
« Tu vas encore finir sans chocolat cette année. J’te plains déjà, mon pauvre. »
« Ah ouais ?! Et pourquoi j’en aurai pas, d’abord ?! », réagit brusquement le jeune homme, vexé.
« Tout simplement parce que je suis meilleur que toi. », répondit-t-il en haussant les épaules sur un ton d’évidence, les paumes vers le ciel.
Et il n’arrêtait de se le répéter intérieurement ; il était le meilleur. C’était pour cette raison qu’il avait une si grande confiance en soi et qu’il n’hésitait pas à regarder les autres de haut. Parce qu’un jour, lui avait dit sa grande sœur, s’il ne s’affirmait pas, il était bon pour finir persécuté et bouc émissaire toute sa vie.
Alors même s’il devait être vantard, arrogant, et même parfois malsain, Régis se dit que c’était le prix à payer pour se faire respecter. De plus, il se savait beau garçon, avait du charme, et n’hésitait pas à le faire savoir à son entourage. Cela renforçait clairement son égo et augmentait radicalement son assurance.
Le futur chercheur s’arrêta un instant en ignorant les grognements et autre injure dans son dos, regarda des deux côtés de la route, et traversa la chaussée pour gagner l’imposant bâtiment qui se tenait devant lui. Il franchit les deux poteaux de pierre qui délimitait l’enceinte du lycée et marcha tranquillement dans l’immense cour, un sourire naissant au coin des lèvres.
« T’as vraiment l’air heureux d’te taper deux heures de sciences dès le matin, toi. », commenta Sacha qui avait repris sa place à ses côtés.
« C’est pas pour ça que je souris, débile. Parce qu’avant d’aller dans les couloirs ou monter, on doit passer par les casiers… »
…Et qui disait casier, disait forcément chocolat de Saint-Valentin à l’intérieur. L’an dernier, Régis se souvenait qu’il n’avait même pas pu mettre ses cours de l’après-midi tellement son casier débordait de chocolat et paquet de différentes tailles. Et lors de sa première année, il avait également reçu tout un sachet plein, pour ne pas dire prêt à craquer. Alors cette année, bien que ce soit la dernière, son casier n’allait pas échappé au sort de la Saint-Valentin, c’était certain.
L’estomac du petit-fils du Professeur Chen gargouilla et son propriétaire fut obligé de porter une main à son ventre pour faire taire le bruit alors qu’il pinça les lèvres en le rassurant mentalement ; il n’avait plus beaucoup à attendre et serait rassasié d’ici peu.
Les deux amis pénétrèrent dans le bâtiment, s’échangèrent un dernier regard, puis se séparèrent de plusieurs rangées pour gagner leurs casiers respectifs. Régis arriva rapidement devant le sien, un large sourire collé au visage, les yeux rivés sur l’étiquette qui portait son nom. C’était le moment de vérité et par précaution, l’étudiant avait pris soin de ne pas apporter les manuels scolaires de son sac pour pouvoir y ranger les chocolats offerts. Les professeurs le gronderaient sûrement mais il s’en fichait royalement ; après tout, il était intelligent, pas besoin de quelques livres pour suivre un cours ou donner la bonne réponse. C’est sur cette affirmation qu’il saisit la poignée et tira rapidement dessus.
Son visage se décomposait la seconde suivante, alors que les charnières grincèrent dans un bruit métallique et que sa main restait en suspens dans l’air.
Vide.
Son casier était vide.
Ses yeux tremblaient d’incompréhension tandis qu’il refermait sa bouche devenue pâteuse et qu’il réagit promptement en aplatissant sa paume sur le bois, le cœur battant. Le constat sous ses yeux était lourd, ce que son estomac fit bien de souligner en grognant explicitement. Régis n’y croyait toujours pas et réfléchissait à toute vitesse une explication. Il tiqua mentalement en clignant des paupières, referma brutalement son casier, et s’empressa de rejoindre la casquette rouge qui dépassait des casiers, plusieurs mètres devant lui.
Le petit-fils du Professeur Chen arriva en trombe, décida de ralentir à la vue de la silhouette de son rival, et marcha calmement avant d’entendre la voix de Sacha s’élever sur un ton surpris, les sourcils arqués d’étonnement.
« J'en ai un… ! »
« Menteur ! », attaqua directement Régis en se stoppant dans son élan, médusé.
Le jeune homme se planta alors à côté de lui, penché vers son épaule, les yeux rivés vers la main de son rival, et constata que c’était vrai puisque ce dernier sortait le fameux paquet de sa prison. Chocolat aux noisettes, en plus ; quel veinard…, pensa faussement le jeune étudiant, dégoûté que son ami d’enfance ait reçu une plaque de chocolat avant lui.
Louchant sur l’étiquette qui y était scotchée, il remarqua que le nom d’Iris y était griffonné et tenta de se rappeler de qui il s’agissait, avant de tourner la tête à sa gauche et y découvrir le visage anxieux ainsi qu’une partie des énormes cheveux violets de la concernée dépasser de l’angle d'un des piliers qui soutenaient l'établissement.
Un soupir discret se fraya un chemin jusqu’à ses lèvres, déjà exaspéré de la tournure que prenait cette journée, et reporta ensuite son attention sur Sacha pour croiser ses deux orbes marron.
« Et toi ? T’en a eu ou pas ? »
Le petit-fils de Chen grimaça et malgré que sa grande assurance de tout à l’heure en ait pris un coup, il étira ses lèvres dans un sourire arrogant, détourna fièrement la tête, planta ses paumes sur ses hanches en fermant les yeux, et tenta de fournir une explication qui se voulait juste :
« Ha ! C’est juste parce que les filles ont du me voir arriver et qu’elles n’ont pas eue le temps de les déposer dans mon casier, c’est tout ! »
« C’est possible, ouais. Donc ça fait quand même un à zéro pour moi, héhé. »
« Tu veux qu’on tourne cette Saint-Valentin en duel à ce que je vois. », constata Régis.
« Ça se pourrait bien. », sourit Sacha, le regard plein de sous-entendus.
« Celui qui a le plus de chocolats avant la journée ? »
« Ça marche ! »
L’apprenti dresseur approuva en brandissant un poing entre eux, l’air confiant, avant de se détendre et de lâcher un petit rire à l’attention du futur chercheur, qui avait répondu par un bref sourire, nostalgique.
Cela faisait longtemps qu’ils ne s’étaient pas défiés de cette façon ; ils le faisaient régulièrement lorsqu’ils étaient gosses mais maintenant qu’ils étaient adolescents, même si son rival avait toujours un caractère enfantin et râleur, ils ne se provoquaient plus aussi souvent en duel et se contentaient de quelques piques par-ci par-là.
Après s’être lancé un regard entendu et après que Sacha ait rangé sa plaquette de chocolat dans son sac, les deux rivaux s’engagèrent dans les couloirs afin d’aller en salle de cours. Sur la route, ils rencontrèrent quelques amis déjà présents qu’ils saluèrent d’un geste de la main pour ensuite se détourner et gravir les escaliers.
Arrivés rapidement au deuxième étage, Régis accéléra le pas en pensant aux filles qui seraient certainement là, et ouvrit la porte coulissante de la classe. Les quelques étudiants qui étaient éparpillés dans la pièce stoppèrent momentanément leurs conversations pour saluer les deux garçons et retournèrent ensuite à leurs occupations.
Le jeune homme leva un instant le menton pour voir que l’horloge mural affichait huit heures moins dix et s’engagea dans la classe.
Son regard venait de balayer la pièce et avait repéré différentes têtes féminines. Six filles étaient présentes dont une, seule, qui était attablée près de la fenêtre, la tête penchée et le menton dans sa paume. Les deux orbes bleus de la brune semblaient captivés par ce qu’il y avait dehors et s’en fut suffisant pour attirer l’attention du petit-fils du Prof. Chen qui se dépêcha d’aller vers elle, Sacha sur les talons.
Malheureusement, ils furent arrêtés par une fille à l’étrange et courte chevelure verte foncée qui venait de racler sa chaise sur le sol pour leur bloquer le passage, une boîte entre les mains, le regard fuyant. Un sourire étira les lèvres de Régis qui repensa à l’incident de son casier, se décala d’un pas sur le côté pour faire de la place à Sacha afin que ce dernier puisse voir qu'il allait recevoir son premier paquet de la journée –et par la même occasion, égaliser son score.
« Salut Angie, c’est sympa d’avoir attendue que je monte. En plus, j’ai rien avalé ce matin… », lâcha-t-il en tendant la main.
« Non ! » Rétorqua la concernée en protégeant sa boîte en cœur. « Ils ne sont pas pour toi ! »
« Qu’est-ce que tu racontes ? Tu viens de me barrer la route, c’est pour me donner tes chocolats de Saint-Valentin, non ? »
Alors que le jeune homme aux cheveux châtains fronçait les sourcils, ne comprenant pas vraiment ce qu'il se passait, il vit son interlocutrice pincer ses lèvres d’embarras et ses yeux lorgner sur la silhouette à côté de lui. Elle tenta vainement de parler mais sa voix mourut aussitôt qu’ils sortirent de sa bouche et elle finit par tendre la boîte au voisin du futur chercheur qui s’étonna aussitôt.
« C’est pour moi ? C’est gentil, merci Angie. », remercia Sacha en prenant le cœur. « Mais j’aime déjà quelqu’un. Je suis désolé. »
L’étudiante acquiesça d’un hochement de tête et se remit assise tandis que l’apprenti du Bourg-Palette continua son chemin et que Régis l’imita en lançant tout de même une dernière œillade à la jeune fille pour voir que son visage était baissé et qu’il se tordait dans une triste moue. Ce n’est pas plus mal que son rival ait dit la vérité, pensa Chen. Même si cela leurs brisaient le cœur, au moins, il était franc et ne les berçaient pas de faux espoirs.
Si cela avait été lui, Régis n’aurait même pas pris la peine de s’excuser ni de dire qu’il avait quelqu’un d’autre ; c’était plus le genre de garçon à avoir une copine différente chaque semaine plutôt que de garder la même pendant une durée illimitée.
En détaillant ensuite le sac bleu de son rival, Régis ne put s’empêcher de prendre un air grave et de se mordre l’intérieur de joues. Bon sang, Sacha avait déjà reçu deux paquets de chocolats… ! Il ne pouvait se permettre de perdre maintenant ! Rira bien qui rira le dernier, ce minable allait voir qui était le meilleur… ! , se reprit Régis, gonflé à bloc.
Le futur chercheur arriva enfin près de la jeune brune et remarqua qu’une rose venait de quitter ses doigts pour se poser délicatement sur la table devant elle. Il allait ouvrir la bouche pour faire une remarque mais Sacha lui coupa la parole en tirant la chaise du bureau à côté de Flora afin de s’y installer, un bras sur le dossier, son sac à ses pieds, et le devança tout de suite après.
« Ah, c’est signé Drew, ça. »
« Salut les garçons ! », sourit Flora.
« Tu lui as déjà donnée tes chocolats ? », préféra questionner Régis en se posant contre le rebord de la fenêtre.
« Oui, on s’est rencontrés sur le chemin. J’ai préférée lui offrir avant, vu la montagne de filles qui l’étouffe. »
« Le pauvre... », conclut le jeune homme à la casquette dans un sourire amusé.
Il a bien de la chance, surtout…, envia mentalement le petit-fils du Prof. Chen en se tournant de moitié vers la fenêtre pour y voir qu’effectivement, une chevelure verte était entourée par plusieurs têtes féminines qui lui bloquait l’accès au bâtiment. Régis laissa tomber son regard sur la rose que Flora était en train de ranger en dessous de son bureau. Il était certain qu'elle recevoir des réprimandes de plusieurs étudiantes si ces dernières voyaient la fleur. Il vit ensuite Flora soupirer. De toute façon, Drew lui offrait toujours des roses pour n’importe quoi. Celle-là, c’était certainement la réponse que lui avait donné le lover aux cheveux verts après qu’elle lui ait remis son paquet de la Saint-Valentin...
Mais pour tout le monde, ce n’était pas vraiment une surprise puisqu’avec tous les regards, sourires en coin et autre petits tics, il fallait bien admettre que même s’ils se taquinaient de temps en temps, ils formaient un joli couple, chose que les groupies avaient du mal à accepter, comme le témoignait les cris d’hystéries qui s’échappaient de certaines filles en contre-bas.
Et la raison pour laquelle Régis restait silencieux et ne lui demandait pas de chocolats était simple ; Flora s’était plusieurs fois confiée à lui lorsqu’elle avait senti ses sentiments changés par rapport à Drew, lui avait demandé des conseils pour approfondir leurs relation –chose que le petit-fils du célèbre chercheur avait tout de suite écarté en lui recommandant de ne rien changer et d’agir comme à son habitude, et de fil en aiguille, Régis s’était peu à peu résigné à faire une croix sur la jeune brune et considérait que la relation amicale qu’ils entretenaient était peut-être même bien mieux que s’ils étaient sorti ensemble.
« Et toi Régis, tu n’as pas encore reçu des chocolats ? », questionna Flora en le sortant de ses pensées.
« Ça ne va pas tarder, t’inquiète. », la rassura le concerné dans un rictus confiant.
Alors que la sonnerie résonna dans tout le bâtiment et que les élèves se précipitèrent dans leur classe pour s’y installer en continuant tout de même leurs discussions, Régis en profita pour se décoller du rebord de la fenêtre et se mettre assit sur la chaise devant le bureau de la brune. Il jeta négligemment son sac sur la table et profita pour sortir sa trousse ainsi que le cahier correspondant à la matière. Le professeur en blouse blanche arriva, le silence tomba dans la salle, et le cours débuta…
.
Les deux heures de science passèrent rapidement ; Régis était resté attentif aux dires du professeur et prenait souvent des notes par-ci par-là pour être sûr de s’en souvenir. S’il s’intéressait mieux à cette matière qu’une autre, c’était parce qu’il était conscient qu’un maximum de connaissances étaient requis pour devenir chercheur et qu’il n’y avait pas d’autre chemin pour y arriver.
La voix de l’enseignant fut écrasée par la sonnerie annonçant la pause de dix heures, ce qui provoqua un brouhaha assourdissant où se mêlait cri de joie, bruissement de feuilles, zip de trousse, ou encore raclement de chaise. L’homme dut se résigner à rassembler ses feuilles de cours et donna tout de même des indications quant aux devoirs à faire ; certains élèves se plaignaient, d’autres n’écoutaient même plus ce qu’il disait pour aborder leurs voisins, et les plus téméraires avaient déjà filés dans les couloirs.
La voix de Sacha parvenue aux oreilles du petit-fils de Chen, ce qui obligea ce dernier à lever une œillade derrière son épaule. Son ami d’enfance était avachit sur sa table de cours, visiblement exténué par les deux heures qu’il venait de passer.
« J’en peux plus… ! », gémit-il.
Pendant que Flora se moquait gentiment de lui, Régis reporta son attention sur le reste des élèves encore présent et avisa deux camarades se joindre à une troisième dans une salutation de la main surmonté d’un sourire joyeux. Voyant une opportunité se présenter, le petit fils du célèbre chercheur étira brièvement ses lèvres et quitta sa chaise pour se diriger vers elles en enfonçant discrètement les mains dans les poches de son jeans. Sacha avait relevé la tête et lui demandait où il allait, mais son rival se garda bien de lui répondre. Il arriva près des étudiantes en quelques enjambées.
« Alors, vous avez oubliés mes chocolats, les filles ? », lança-t-il sur un ton blagueur.
« Non mais dis donc ! », répliqua une des filles.
« Ça va les chevilles ? »
« Va voir ailleurs si on y est, Régis ! », rajouta la plus grande.
Il perçu immédiatement une aura hostile qui lui fit arquer les sourcils. Qu'est-ce qu'ils leur prenaient ? Elles avaient leur règles, ou quoi ? Régis ne voulut pas se creuser la tête plus que ça et conclut que c’était certainement le cas. Il détourna une nouvelle fois la tête en prenant un air dédaigneux et leurs répondit sur un ton insolent.
« J’ai compris : le garçon aussi beau et intelligent que je suis est loin de mériter vos minables petits chocolats de Saint-Valentin. Tant pis, de toute façon, ce n’est pas les filles qui manquent dans ce lycée ? », déclara-t-il en tournant le dos au trio et en sortant de la classe.
« Hé, ce n’est pas très sympa de leur avoir dit ça. », chuchota Sacha en le poursuivant dans le couloir.
« Elles n’ont que ce qu’elles méritent. »
Sérieusement, qu’est-ce qu’elles avaient, à lui parler comme ça ? Elles avaient dut se lever du pied gauche mais pour trois filles, la probabilité était beaucoup trop grande pour que cela soit une simple coïncidence... Et puis, il n’oserait pas l’avouer mais le regard qu’elles lui avaient lancé était méprisant, comme s’il était un mauvais insecte qu’il faudrait à tout prix repousser, et cela lui avait fait mal. Mais quand il y réfléchissait, il se souvenait que ces trois-là ne portaient pas vraiment le futur chercheur dans leurs cœur, c’était sans doute pour cette raison, supposa Régis.
« Dis, ça ne te dérange pas si on passe au distributeur de boissons ? J’ai soif… », questionna Sacha en le sortant de ses réflexions.
« Si tu veux, ouais. », répondit le jeune homme sans grande conviction en haussant les épaules.
Le distributeur était au rez-de-chaussée et même si Régis n’avait pas vraiment envie de faire tout le trajet, il se dit que ce n’était peut-être pas si mal puisqu’il pourrait en profiter se dégourdir les jambes. Ils dévalèrent les marches et Sacha s’engagea dans le couloir du premier étage.
Le brun arqua un sourcil interrogatif et finit par lui demander pourquoi il passait ici alors qu’ils auraient pu continuer de descendre les escaliers. Le jeune homme à la casquette ne lui répondit pas et se posta à l’entrée d’une salle de classe en passant sa tête à l’intérieur.
« Ritchie ! », appela-t-il en faisant un rapide tour oculaire dans la pièce. « Ondine n’est pas là ? »
Régis regarda le nommé, qui au passage ressemblait comme deux gouttes d’eaux à Sacha, se retourner pour saluer les deux intrus de la main et répondre à la question de son ami.
« Non, elle n’est pas venue. Elle est peut-être malade ? », supposa l’étudiant.
« Un jour pareil ? », s’étonna Sacha. « Pourtant elle était en pleine forme hier… »
« Elle m’a envoyé un message en disant qu’elle serait là cette après-midi. », intervenu un jeune homme au bandeau rose sur le front qui levait son téléphone.
« C’est vrai ? Merci pour l’info, Jacky. »
« Y'a pas d’quoi. », répondit-il en tapotant sur son portable.
Ne voulant pas les déranger plus longtemps, les deux rivaux prirent congés en saluant leurs amis et reprirent leurs chemin dans le couloir bondés d’étudiant en train de bavarder à tout va. Régis jeta une œillade à son ami d’enfance qui arborait un petit sourire.
« Tu tiens vraiment à ce qu'Ondine t'offre des chocolats de Saint-Valentin. », ne put s’empêcher de faire remarquer le brun.
« Elle m’a promis de m’en offrir cette année, c’est pour ça. », répondit Sacha.
« Elle n’avait peut-être pas fini de les faire ou elle n’avait pas eue le temps d’aller en acheter, justement… »
« Sans doute, oui. »
C’était malsain mais à ce moment-là, Régis pria de toutes ses forces pour qu’Ondine ne puisse pas venir ; Sacha avait déjà eu trop de chocolat à son goût et il espérait que personne d’autre ne vienne lui en offrir.
Silencieux, il ne relança pas une autre conversation et remarqua qu’un groupe de filles avaient élues domicile près d’une fenêtre ouverte et, qu’à l’entente de leurs rire, ces dernières semblaient de bonne humeur. Une autre chance s’exhiba devant le petit-fils du Prof. Chen qui sentit son cœur s’emballer d’espoir à la vue de ces têtes blondes, brunes, et noirs. Il ralentit sa cadence, s’arrêta près du groupe et leva une main près de son visage en guise de salutation.
« Salut les filles ! Bah alors, ils sont où mes chocolats ? », taquina-t-il dans un sourire.
L’équipe féminine cessa toutes conversations et se tourna vers le parasite qui osait les couper dans leurs débats animés. Alors qu’une des filles soupira à sa vue, qu’une autre en profita pour glisser un « Oh non, pas lui », et que le groupe le jaugeait ensuite méchamment, une des étudiantes trouva le courage de répondre tout de même à la question du jeune homme.
« On en a pas. », déclara durement la blonde. « Et même si on en avait, ils ne seraient jamais pour toi. »
« Ouais, alors dégage ; tu nous pompes l’air. », renchérit une autre voix.
Les sourcils froncés, le brun s’apprêta à riposter, furieux d’avoir été rejeté sur un ton agressif, mais la voix de Sacha le stoppa dans son élan et il fut obliger d'abandonner les paires d’yeux qui le toisait pour tourner la tête et rencontrer les deux orbes impatientes de son rival qui se trouvait déjà plusieurs mètres devant lui, le bras en l’air.
« Régis ! Qu’est-ce que tu fous ? »
Le brun se résigna en fermant un instant les paupières, le temps de laisser un soupir s’échapper de ses lèvres, et râla dans un « Tch… ! » en leurs lançant une dernière œillade orgueilleuse.
Il partit ensuite sans demander son reste et rejoignit son ami qui grognait sur la lenteur du futur chercheur. Ce dernier l’ignora ouvertement en le doublant rapidement et descendit à nouveau les escaliers qui se présentaient devant lui. Mais qu’est-ce qu’ils leurs prenaient, à la fin ? C’était la deuxième fois que les filles refusaient à ce qu’il s’incruste dans un groupe ou même à parler quelques minutes avec. C’était bizarre, d’autant plus que les autres jours, ces filles s’extasiaient et l’épiait avec envie. Alors pourquoi, aujourd’hui, il ne récolait que des regards noirs et hostiles ? Le futur chercheur n’eut pas le loisir de pousser ses réflexions jusqu’au bout puisqu’ils arrivèrent enfin au distributeur de boissons, déjà occupé par une fille aux cheveux courts d'une teinte lavande. Sacha s’avança et la salua afin d’attirer son attention.
« Ah, Sacha ! Je t’attendais justement. », sourit Annabelle en se redressant, une brique dans la main.
« Hein ? Mais comment t'as su que j’allais venir ? », s'étonna-t-il, surpris.
« Je le savais, c’est tout. »
Régis leva les yeux au ciel dans un soupir intérieurement exaspéré. Cette fille était folle ; à ce qu’elle prétendait, elle était télépathe et pouvait communiquer avec son chat. Vraiment n’importe quoi… Quand il avait entendu cela, le futur chercheur n’y avait pas cru une seconde mais Sacha, lui, avait tout de suite adhéré à la pratique d’Annabelle et avait essayé de faire la même chose avec la souris étonnamment jaune qu’il possédait chez lui. Ce fût sans succès, bien évidemment ; mais comme Sacha était débile, c’était tout à fait compréhensif dans un sens.
Les deux orbes verts de l’adolescent tombèrent sur le sachet que venait de tendre Annabelle au jeune homme au cheveux en batailles.
« Tiens. Ils sont à la framboise, j’espère que tu aimeras. »
« A la framboise ? Je les goûterais et j’te dirais ça, alors. Compte sur moi. », répondit l’apprenti dresseur en saisissant son cadeau.
Encore ? Bon sang mais c’était à s’arracher les cheveux ! Comment cet incapable pouvait-il être aussi populaire ? Elles s’étaient toutes données le mot cette année, c'est pas possible ! Enfin, pas qu’il ne voulait spécialement des chocolats de la part de la télépathe, c’était certainement la dernière qu’il voudrait voir mais c'était plus pour le principe ; Régis était un beau gosse et bon nombres de nanas auraient déjà dut accourir vers lui en lui tendant des dizaines de chocolats, merde quoi !, ragea-t-il en contractant sa mâchoire.
A nouveau, la voix de Sacha le sortit de ses pensées.
« Écoute, ça m’fait vraiment plaisir mais comme tu t’en doutes, je – »
« Je sais. », coupa Annabelle. « Je voulais juste que tu saches. »
« Et j’en suis flatté, merci. », répondit-il en la gratifiant d’un rapide sourire.
Annabelle acquiesça et s’éclipsa après de brèves salutations. Elle disparue dans les escaliers et Sacha pu se placer devant le distributeur pour enfiler les quelques pièces dans la fente et appuyer sur le bouton d’une des boissons mise à disposition. La canette chuta et retentit dans un bruit sourd, permettant à Sacha de la sortir du bac.
Il se redressa en pivotant vers Régis et décapsula rapidement son achat pour le porter à ses lèvres. Après plusieurs longues gorgées, il retira le fer de sa bouche et permit à un soupir gras de sortir, visiblement satisfait de s’être rafraîchit.
« T’en veux ? », demanda Sacha en tendant sa canette.
« T’as oublié que je déteste boire dans les verres des autres ? Alors en plus si ça vient de toi... », répondit Régis en laissant sa phrase en suspens.
Sacha n’eut pas le temps de répliquer puisqu’il fut interrompu par la sonnerie qui résonna dans l’enceinte du bâtiment ; la pause était terminée. Sacha engloutit le reste de sa boisson en quelques gorgés et jeta le détritus dans la poubelle la plus proche. Après avoir échangés une rapide œillade, les deux jeunes hommes gagnèrent les escaliers.
Pendant qu’ils marchaient dans le couloir du second étage, un bruissement attira l’attention de Régis et il découvrit que son rival farfouillait à l’intérieur du sachet que la télépathe lui avait donné. Il en sortit une plaque ronde et déchira aisément le papier aluminium pour croquer négligemment dans le chocolat. Comme pour le narguer de la vision qu’offrait son ami, l’estomac du futur chercheur se tordit de douleur, si bien que son propriétaire dut déglutir et souffrir en silence.
Tout compte fait, il aurait dut s’assurer d’avoir un petit-déjeuner dans le ventre, regretta Régis en entrant dans la salle de classe par la deuxième porte coulissante.
La présence des deux rivaux captiva le regard bleuté de Flora qui s’empressa de sourire à la vue de la plaque dans laquelle Sacha venait à nouveau de mordre. Le jeune homme à la casquette s’assit tranquillement et Régis décida de l’imiter, non sans avoir soupiré le plus discrètement possible. Tandis qu’il planta son coude sur la table pour soutenir sa tête à l’aide de sa main, la voix de la brune s’éleva sur un ton amusé.
« Tu pars acheter une boisson et tu reviens avec du chocolat, toi ! ‘Faut que tu me montre ton tour de magie. »
« Mmh. », répondit le concerné en train de mâchouiller.
« T’aurais pu attendre avant de l’entamer. »
« J’avais faim », répliqua simplement Sacha après avoir avalé.
Régis entendit l’étudiante souffler un sourire et se tourna de moitié pour voir qu’elle venait de l’appeler mais ne rencontra qu’un dos courbé sur le côté. Flora se redressa et lui tendit un petit sachet en lâchant un « Tiens, c’est pour toi. ». Le petit-fils du célèbre chercheur prit le plastique et le considéra un instant pour finalement relever ses deux orbes verts.
« C’est quoi ? »
« Ce sont des biscuits. Ton grand-père est venu pendant que vous étiez parti ; il se doutait que tu aurais oublié ton goûter de dix heures alors… voilà. »
« Ah les vieux… toujours aux petits soins. », lâcha-t-il dans un sourire amusé. « Merci Flora. »
« J’t’en prie. Mais dépêche-toi, la prof’ de français ne va pas tarder. »
Approuvant de bon cœur, il pivota à nouveau sur sa chaise pour se recroqueviller dans l’espoir que l’enseignante ne le remarque pas lorsqu’elle pénétrerait dans la salle et déballa le paquet de biscuits secs. En deux bouchées, le premier avait déjà disparu. Régis engloutit proprement les suivants et, estimant s’être suffisamment rempli le ventre, referma le plastique et le rangea dans le sachet qu’il fourra ensuite à l’intérieur de son sac à dos.
Sa faim était rassasiée mais pas son capital de chocolats de Saint-Valentin. Bon, après tout, c’était encore le matin ; il aurait certainement plus de chance pendant l’heure de midi et pendant la deuxième pause de quinze heures…, songea-t-il.
La porte à l’entrée de la salle coulissa et contrairement à une fine silhouette munie d’une poitrine auxquels les élèves s’attendaient, ce fût celle d’un imposant blond au pantalon militaire qui se montra et entra dans la pièce, une feuille à la main. D’un pas assuré, ses rangers noirs le guidèrent jusqu’au bureau vide où Régis loucha sur son débardeur foncé qui soulignait la musculature de son torse et dévoilait intentionnellement ses puissants bras. Dans une légère moue, le brun laissa couler son regard sur ses bras qui reposait devant lui et constata qu’il manquait un peu d’entraînement alors que les premiers murmures se faisaient entendre.
L’homme qui se tenait devant eux était le surveillant le plus sévère du lycée. Connu sous le nom de Major Bob, c’était aussi un ancien militaire ; autant dire qu’il ne fallait pas tomber sur lui si vous vouliez sécher les cours ou si vous êtes en train de faire une farce à un autre élève.
« Tout d'abord ; nan votre prof n’est pas absente, elle sera là d’une minute à l’autre. », répondit le blond en remontant ses lunettes sombres au sommet de sa tête.
Sa voix avait fait automatiquement cessée les chuchotements et son regard perçant balayait la salle. Pendant que certains se plaignaient à voix basse, d’autres se lancèrent des regards interrogatifs en se demandant alors ce qu’il faisait là. Le surveillant baissa alors les yeux sur le papier qu’il tenait entre son pouce et son index, le poing fermé, et releva ensuite le menton.
« J’veux rien entendre sinon ça va mal aller pour vous, les mioches. », imposa-t-il durement malgré l’air calme qu’il arborait. « Notez dans vos carnets que M. Lovis est absent aujourd’hui. Vous serez donc libérés à seize heures au lieu de dix-huit. »
Pendant que les sourires heureux fendaient tous les visages des étudiants présents dans la classe qui s’affairaient à sortir leurs livrets pour y noter l’information, un cri de victoire se fit bruyamment entendre, attirant ainsi toute l'attention et le silence qui allait avec.
« Yeeesss ! »
Sans surprise, c’était Sacha qui se tenait debout, les poings levés, vraisemblablement enchanté de ne pas avoir cours de sport, et qui ne s’était pas gêné pour faire part de son euphorie à ses camarades. Le bras sur le dossier de sa chaise, moitié retourné, Régis le regarda en le traitant mentalement d’idiot, l’air exaspéré, et remarqua Flora porter rapidement sa paume à son visage dans un soupir, signe qu’elle pensait exactement à la même chose, tandis que les autres jetèrent une œillade au Major Bob. Tous étaient impatients de voir sa réaction quant aux règles que le jeune homme avait immédiatement brisées.
Les sourcils excessivement proches l’un de l’autre, les paupières closes ainsi que la veine qui grossissait sur sa tempe montrait que l’apprenti dresseur allait passer un sale quart d’heure au moment où le surveillant rouvrirait les yeux.
« Ketchum ! Qu’est-ce que je viens d’dire ?! », tonna le blond.
« Désolé, désolé. », rit le concerné en se grattant la tête.
« Ça t’fait rire ?! On va voir si deux heures de colles te font toujours autant – »
Le Major Bob n’eut pas le temps de finir sa menace que tous les regards convergèrent vers la silhouette du professeur qui venait d’entrer dans la pièce, imité de près par le militaire qui expliqua la raison de sa venue. Les deux employés échangèrent leur place et le blond en profita pour lancer un regard noir à un Sacha toujours debout et qui lui promettait silencieusement l’une des plus grosses punitions de sa vie avant de quitter la salle dans un hochement de tête respectueux.
« Tu veux bien te rasseoir, Sacha ? », intima gentiment la femme.
Le jeune homme aux cheveux en batailles s’exécuta sur-le-champ et permit ainsi aux étudiants de se moquer de lui. Régis secoua la tête et se remit à nouveau face à son bureau pour voir le professeur demander le silence et débuter enfin son cours...
Lun 22 Juil 2019, 14:54
(oui, c'est un argument comme un autre mdr)
