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 Payer la caution à tout prix

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Laura57
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Laura57


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MessageSujet: Payer la caution à tout prix   Payer la caution à tout prix Icon_minitimeJeu 18 Juil 2019, 20:57

Coucou tout le monde ! Very Happy

Je continue sur ma lancée et je poste encore une autre histoire sur Cassidy et Butch ! Cette fois-ci, j'ai voulue essayer une histoire au présent, j'espère que cela ne sera pas trop bizarre étant donné que je n'ai pas du tout l'habitude d'écrire avec ce temps là. Cette histoire est assez courte, elle fait 6 chapitres et elle est entièrement écrite.

J'espère que l'histoire vous plaira ! N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez ! Ça me fait très plaisir d'avoir des retours ! Very Happy
Surtout avec des personnages sur lesquelles je n'ai pas l'habitude d'écrire ! Laughing


Titre : Payer la caution à tout prix
Pairing : Cassidy x Butch (Neoshipping)
Disclaimer : Les personnages ne sont pas à moi, je ne fais que m'amuser un peu avec eux !
Résumé : Lorsque Butch arrive à échapper à la police mais que Cassidy n'a pas cette même chance, il va devoir tout faire pour trouver l'argent nécessaire afin de faire sortir sa partenaire de prison.




Chapitre 1 :



Butch gémit et émerge doucement de son sommeil de plomb. Quand il roule sur son flanc et pose une main sur l'autre côté du lit, il sent les draps froids. Il ouvre automatiquement les yeux et constate que le corps de sa partenaire n'est pas endormie à ses côtés. C'est à ce moment-là qu'il se rappelle des événements de la veille.


« C'est vrai... », expire-t-il en roulant à nouveau sur le dos.


Le talon de ses paumes sur ses yeux et les coudes en l'air, il soupire lourdement.


Il se souvenait pourquoi Cassidy n'était pas avec lui : elle s'était fait choper par les flics et elle était maintenant derrière les barreaux.


Butch se demande encore comment cela avait pu arriver ? A eux, les membres d'élite de la Team Rocket en lesquelles le Boss avait pleinement confiance... ? Il se sentait honteux d'avoir échapper à la police alors que sa co-équipière blonde n'avait pas eu cette chance.


L'opération avait pourtant bien commencé : ils avaient pu pénétrer dans l'enceinte du musée d'Illumis par les conduits d'aérations, ils avaient désactivé les alarmes, et ils avaient fait très attention à ne pas renverser un vase précieux ou une sculpture exposée.


Même lorsqu'ils avaient remplacé le tableau d'art qu'ils convoitaient par une réplique exacte, ils avaient pris soin de ne pas dépasser les deux secondes de temps imparti pour échanger les deux objets avant que les capteurs ne se déclenchent.


Cependant, alors qu'ils faisaient silencieusement leur chemin retour pour s'enfuir avec le butin, des lumières rouges s'étaient soudainement mises à clignoter au même rythme qu'une sirène hurlante. Le duo avait juré à voix basse et s'était dépêché de regagner leur issue de sortie, ne se souciant désormais plus du bruit de leurs pas lourds sur le carrelage.


Butch n'avait pas regardé en arrière alors qu'il fonçait droit devant lui. Le bruit de l'alarme avait été tellement assourdissant qu'il ne s'était pas préoccupé d'entendre ou de sentir la présence de Cassidy derrière lui. Il avait confiance en elle pour le suivre, après tout. Il se souvenait s'être plaint mentalement de choper des sifflements d'oreilles le lendemain et avait grimacé en faisant un dernier effort pour sortir de là.


Mais une fois qu'il avait été sur le toit de l'immeuble voisin, essoufflé par sa course, et qu'il s'était retourné pour croiser le regard pétillant de satisfaction de Cassidy, seul le vide lui avait fait face tandis que le vent sifflait dans ses oreilles. Son visage s'était décomposé et un frisson glacial lui avait parcouru l'échine lorsqu'il avait pris conscience de la situation.


Malgré les sirènes légèrement atténuées par la distance, la voix aiguë de Cassidy qui jurait comme une charretière l'avait sortit de ses pensées et il s'était rapproché du bord pour voir que la blonde se débattait entre les mains des forces de l'ordre qui la forçait à entrer dans la camionnette bleue.


Le sac à dos contenant le tableau fraîchement volé, quant à lui, avait été récupéré par une agent Jenny qui avait acquiescé de la tête en dévoilant l’œuvre au projecteurs des journalistes. Butch avait soupiré et avait regretté d'avoir cédé sous l'insistance de sa partenaire : elle avait voulu à tout prix se charger de la pièce d'art –certainement pour lui prouver qu'elle pouvait être aussi forte que lui ou une connerie du genre, et résultat, il avait perdu non seulement sa coéquipière mais également leur précieux butin.


Quand il y repense, peut-être qu'il y avait un détecteur de mouvement indépendant au système d'alarme présent dans le musée qu'ils n'avaient pas pu décelés, et c'est sans doute ce dispositif qui avait dû alerter les autorités...


Mais peu importe : ce qui était fait, était fait, conclu Butch en laissant tomber ses bras et en ouvrant les yeux pour regarder le plafond de la chambre.


Maintenant, le point positif, c'est qu'il allait pouvoir la sortir de détention. Ils s'étaient déjà fait attraper quelques fois mais ils avaient pu s'en sortir grâce à la générosité de leur patron. Alors, c'est tout naturellement qu'il choisit la méthode la plus simple pour régler le problème : appeler le Boss.


Il se redresse d'un mouvement lent et se penche vers sa table de nuit pour empoigner son portable. Il compose le numéro de son patron qu'il connaît sur le bout des doigts et colle son téléphone à l'oreille tout en se raclant la gorge. L'interlocuteur décroche au bout de la deuxième tonalité.


« Oui ? », demande une voix grave.


« Bonjour, Boss. C'est Butch. »


« Qu'y a-t-il ? »


« La mission du vol du musée de Illumis a foiré. Cassidy s'est fait prendre et la caution est de 1500 Pokédollars. Alors je me demandais si... ? »


« Si je pouvais régler la somme à votre place ? », complète-t-il sur un ton ferme. « Vous vous fichez de moi ? Cela fait déjà 3 fois que vous avez été arrêtés. Je refuse de payer une nouvelle fois la caution pour vous. Débrouillez-vous tout seul. »


Puis il raccroche sèchement. Alors que le bip de la ligne résonne dans ses oreilles, Butch soupire grassement et redescend son bras pour le poser sur sa cuisse.


« Bon, bah c'est pas tout de suite que Cassidy va sortir de taule... », marmonne l'homme aux cheveux verts en se grattant la tête.


Mais avant d'aller voir sa partenaire pour l'informer de la situation, il allait devoir se déguiser et se fasse passer pour quelqu'un de sa famille. Sinon, la police ne le laissera jamais passer et si elle le reconnaissait, il était bon pour finir, lui aussi, en cellule.


Il jette ses couvertures de côté et se lève de son lit pour aller se rafraîchir le visage dans la salle de bain et tenter de faire disparaître ses cernes. Après être rapidement passé à la douche, il accède à l'armoire où ses vêtements pour le séjour sont accrochés. En tournant la tête vers l'extérieur, il constate que de la buée entoure le coin des fenêtres, ce qui signifie qu'il fait toujours froid dehors et qu'il a intérêt à bien se couvrir.


Ne voulant pas tomber malade inutilement, Butch ne prend pas de risque et s'habille d'un jean beige, enfile un pull blanc surmonté d'une veste marron, et pour finir, il prend une imposante écharpe noire qui entoure son cou et brosse le bord de son visage.


Pour parfaire son déguisement, il s'empare d'une paire de lunettes carrés ainsi que d'un bonnet gris à pompon, qu'il enfonce soigneusement sur tout son crâne.


Avant de sortir de l'Hôtel dans lequel Cassidy et lui séjournent, il se permet de faire une halte dans le salon qui propose un copieux petit-déjeuner. De toute façon, ce n'est pas comme si Cassidy pouvait s'enfuir maintenant, se dit-il en haussant les épaules.


Et puis, ce qu'il apprécie dans ce genre de mission, c'est que l'hébergement et les repas sont aux frais de la Team Rocket, et qu'ils n'ont pas à débourser un centime concernant leur logement temporaire.


Alors Butch s'attable en silence et profite de déjeuner tranquillement sans la voix agaçante de Cassidy qui lui vrille parfois les oreilles dès le matin.


Une fois son repas terminé, il quitte la salle sans un regard pour son plateau vide qu'il a intentionnellement laissé à sa place : après tout, les serveurs sont également là pour débarrasser les plateaux. Il n'est pas dans un self ou dans une auberge de jeunesse où il doit lui-même apporter son plateau sur un chariot mis à disposition.


Butch se dirige ensuite dans le hall d'entrée, puis sort de l'hôtel après avoir fait un léger signe de tête à l'hôtesse de l’accueil. Il sent immédiatement le froid lui mordre les joues puis ouvre la bouche pour exhaler un nuage de buée devant lui. Il enfonce confortablement son menton dans sa chaleureuse écharpe, ses mains dans les poches de sa veste, et prend la route qui mène au poste de police.


.


A l'approche du bâtiment où une étoile de shérif et un drapeau de police orne la devanture, Butch commence à sentir le tract l'envahir. Il replace fébrilement son bonnet sur sa tête, resserre légèrement son énorme écharpe autour de son cou, et déglutit pour s'humidifier la gorge.


Il prend une inspiration et souffle discrètement en poussant les portes vitrés. Il va directement à la réception, où une membre des forces de police l’accueille dans un sourire poli.


« Bonjour, monsieur : que puis-je pour vous ? », salue-t-elle.


« Bonjour, je viens voir Madame Cassidy. Elle a été admise hier, je crois. »


La femme tapote sur le clavier de son ordinateur et tourne la tête quelques secondes plus tard.


« Oui. Pour tentative de vol dans le musée principale de la ville. Et vous êtes... ? »


« Brice. Son fiancé. », répond-t-il avec calme et assurance.


« Vous avez une pièce d'identité ? »


« Oui, tenez. »


Après avoir fouiller l'intérieur de sa veste marron et avoir sortit son portefeuille, il lui remet sa fausse carte d'identité. Elle l'inspecte et relève les yeux pour le regarder d'un air interrogateur. Un frisson lui parcoure le dos tandis qu'il replace correctement ses lunettes carrés sur son nez.


« Le nom que vous m'avez pas donné n'est pas le même que sur votre carte d'identité. Il y a écrit « Bruce. », dit-elle suspicieusement.


« Oh. Eh bien vous savez, tout le monde se trompe sur mon prénom et moi-même, je ne sais parfois plus comment je m'appelle, ahah. », plaisante-t-il.


La policière le regarde un instant avant de sourire d'un air compatissant.


« Je vous comprends, je m'appelle Jocelyne et on m'appelle toujours Jacqueline... »


« Oh, je suis désolé que cela vous arrive aussi. », compatit Butch en posant une main sur son torse et en levant dramatiquement les yeux au ciel. « Les gens sont tellement irrespectueux de nos jours. »


« A qui l'dites vous... », dit-elle dans un soupir fatigué avant de pointer quelque chose derrière lui. « Bien. Mon collègue va vous conduire aux parloirs. »


Quand Butch tourne la tête pour regarder au-dessus de son épaule, un imposant policier s'était matérialisé comme par enchantement à ses côtés, ne manquant pas de lui provoquer une crise cardiaque. Il tente aussitôt de reprendre un rythme cardiaque à peu près normal tout en conservant un visage impassible tandis que le policer le guide dans un petit couloir qui débouche dans un pièce avec vitres et téléphones pour communiquer avec les prisonniers.


Le membre de la Team Rocket prend place dans une des cabines en face de la vitre transparente que lui désigne un des agents, et attend que Cassidy arrive à son tour. Ses mains jointes sont sur le rebord en bois devant lui et sa jambe tremble anxieusement au fur et à mesure que les secondes s'écoulent. Quelque part dans le fond de son esprit, il prie tous les dieux possible et inimaginable que les surveillants qui sont postés aux deux extrémités de la salle ne le reconnaissent pas malgré son déguisement.


Quand elle arrive, Butch la détaille rapidement d'un coup d’œil. Vêtue de l'uniforme typique orange de prison, elle ne semble pas inquiète ni même rancunière envers lui pour l'avoir laisser derrière. Elle n'a même pas de cernes sous les yeux, signe qu'elle n'est pas du tout anxieuse concernant sa sortie de prison. Il remarque également qu'elle n'avait plus ses boucles d'oreilles mauves en triangle. C'était bizarre de la voir sans, pense brièvement Butch.


« Alors ? Quand est-ce que le Boss pourra t'envoyer l'argent pour payer ma caution ? », veut-elle savoir dès qu'elle est assise et que le téléphone est collé à son oreille.


Hésitant, il s'humecte les lèvres et prend un air penaud.


« Ben en fait... le Boss a refusé de me fournir l'argent à cause de nos précédents échecs. »


« Quoi ?! Tu plaisantes, j'espère ?! », s'exclame-t-elle avant de menacer du doigt. « J'veux pas moisir dans ce trou à rat ! T'as intérêt à trouver le fric au plus vite, Crunch ! »


Elle raccroche brusquement et se lève pour rejoindre un des agents qui est posté à l'entrée d'une autre porte. Sourcils froncés, il se lève aussitôt et agrippe le rebord de la vitre en plastique en tendant le cou.


« Hé ! J't'ai déjà dit que je ne m'appelais pas comme ça ! », râle-t-il.


Mais la blonde ne se retourne pas, pas plus qu'elle ne jette un regard au-dessus de son épaule. Elle s'engouffre dans un autre couloir, laissant Butch tout seul. Avec un soupir déjà éreinté, il raccroche le téléphone contre la paroi du mur et quitte l'enceinte de la prison.


Une fois dehors, il sort son paquet de cigarette et en coince une entre ses lèvres. Une fois allumée, il inspire une gorgée de nicotine et relâche son trop-plein d'air dans un nuage de fumée. Il reprend ensuite sa marche d'un pas nonchalant tout en observant les rues dans lesquelles il déambule.


Ses yeux se posent partout, passant des gens qui sont habillés chaudement en cette période hivernale, aux banderoles de Décembre accrochées aux lampadaires, en passant par les devantures des commerces et reniflant les odeurs agréables qui flottaient dans l'air.


Cependant, malgré cette marche apaisante, son cerveau tourne à plein régime. La situation de Cassidy le préoccupe sérieusement. Après un petit moment de réflexion, il pense que le meilleur moyen de trouver une somme aussi grande serait de braquer une banque. Mais avec le cambriolage qu'ils viennent de rater, les forces de l'ordre et les gardes dans les magasins vont être renforcés.


« Et puis tout seul, je n'ai personne pour surveiller mes arrières au cas où quelque chose clocherait... », marmonne-t-il, le menton coincé entre son pouce et son index.


Il pense brièvement à demander de l'aide à ces bras cassés de Jessie et James, mais il secoue la tête pour chasser ses pensées. Ils ont encore moins d'argent qu'eux, aucun moyen qu'ils le dépannent. Et puis, sa fierté et celle de Cassidy en prendrait un coup s'il devait leur demander de l'aide. Cassidy ne lui pardonnerait jamais d'avoir eu recourt à ces crétins. De plus, tel qu'il les connaissaient, ils n'hésiteraient pas à rappeler qu'ils l'avaient aidé à chaque fois qu'ils se croiseraient, rien que pour le plaisir de leur foutre en pleine gueule...


Ouais, non. C'était mort.


Cependant, s'il pouvait trouver un travail normal qui payait suffisamment pour récolter une partie de la somme nécessaire, cela pourrait peut-être le faire. En fait, c'était...la meilleure solution possible à l'heure actuelle, se rendit compte Butch.


Oui, cela semblait un bon plan, approuve-t-il d'un signe de tête pour lui-même.


Dernière édition par Laura57 le Mer 10 Juin 2020, 15:27, édité 6 fois
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TerraRafa

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MessageSujet: Re: Payer la caution à tout prix   Payer la caution à tout prix Icon_minitimeJeu 18 Juil 2019, 22:42

Au moins le titre de la fic est claire Smile
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MessageSujet: Re: Payer la caution à tout prix   Payer la caution à tout prix Icon_minitimeVen 19 Juil 2019, 14:27

J'ai tellement hâte de lire la suite. 


J'adore !!!!!!!! Very Happy 


Je ne trouve pas les personnages OOC et c'est cool. J'aime bien Butch... Maintenant faut trouver un travail ! J'imagine trop son CV là... MDR que des cambriolages à son actif xD 
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MessageSujet: Re: Payer la caution à tout prix   Payer la caution à tout prix Icon_minitimeLun 22 Juil 2019, 17:57

Merci beaucoup pour vos commentaires ! Very Happy
Voici le chapitre suivant !

Chapitre 2 :

Butch avait décidé de trouver un travail honnête dans le but de réunir l'argent nécessaire pour faire sortir Cassidy de prison.

Mais avant ça, il lui fallait un CV à présenter lors de ses entretiens d'embauche. Et le meilleur endroit pour produire et se procurer ce genre de papier était la médiathèque de la ville. C'est de cette façon que l'homme aux cheveux verts se retrouve là-bas, assis sur une chaise grinçante et les yeux rivés devant un écran d'ordinateur.

Butch se gratte la tête alors qu'il est devant une page de texte ouverte et à moitié remplie.

Il vient de renseigner ses coordonnées personnelles –qui sont évidemment fausses, a écrit ses qualités et ses compétences physiques, mais il est bloqué en ce qui concerne ses expériences professionnelles : il ne peut quand même pas mettre « Membre de la Team Rocket depuis X années » !

Accoudé sur le rebord du bureau, le menton dans sa main, il tape plusieurs fois son index sur sa joue et bourdonne, signe de son intense réflexion. Dans un soupir, une petite recherche rapide sur internet lui donne accès à quelques intitulés de job dans différents domaines. Il brode sur ce qu'il aurait pu faire dans les différentes entreprises, rajoute également quelques diplômes factices, et il tapote deux-trois loisirs à la fin de sa page.

Dans un soupir fatigué, il s'enfonce dans sa chaise et passe une main sur son visage : Il avait enfin fini. Maintenant, il n'avait plus qu'à imprimer des exemplaires et passer à droite et à gauche pour trouver un travail.

Cependant, alors qu'il pensait obtenir un entretien d'embauche ainsi qu'un emploi rapidement, Butch constate que trouver un travail dans la région de Kalos est plus difficile qu'il n'y paraît :

Certains refusent parce qu'ils ont déjà les employés qu'il faut, d'autres disent qu'ils ne prennent plus personnes parce que leur entreprise est déjà pleine, et des responsables avouent carrément qu'il n'a pas le profil pour le poste alors qu'ils n'ont même pas jeter un œil à son CV. En voyant l'air mi-désespéré de Butch, un manager avait même plaisanté en lui disant qu'il pouvait traverser la rue pour trouver un travail à sa place s'il voulait. Butch avait voulu lui coller son poing dans la figure mais il s'était retenu parce qu'il ne voulait pas retourner au poste de police et être du mauvais côté des barreaux.

A la fin de la semaine, Butch est épuisé et s'affaisse dans la première chaise en fer d'un café qu'il croise sur sa route, jetant sa mallette pleine de CV dans la chaise à côté de lui.

Une jeune serveuse ne tarde pas à venir prendre aussitôt sa commande –un long café bien corsé, et repart à l'intérieur de la brasserie.

Jambes tendus, il trouve assez de forces pour sortir une cigarette de son paquet et l'allumer, avant de baisser paresseusement les bras, comme privé de son énergie. Qui pensait qu'il galérerait à trouver un job ? Avec les infiltrations qu'il a déjà accompli avec Cassidy pour se fondre dans la société lors des opérations de vol, cela devait être un jeu d'enfant ! Alors pourquoi est-ce autant compliqué ?

Il est tellement occupé par sa recherche de travail qu'il n'a même pas trouvé le temps d'aller rendre visite à Cassidy. Elle va lui en vouloir à mort, c'est sûr ! Cela fait une semaine qu'il arpente la moitié de la ville et personne n'a accepté de lui donner un entretien ou même de le prendre à l'essai. Il ne comprend pas, il a pourtant les aptitudes pour s'intégrer dans n'importe quel job... !

Peut-être que c'est peine perdue... ?

Butch lève les yeux vers le ciel d'un air absent tandis que la cigarette coincée entre ses lèvres molles se consume lentement. Des granulés de cendres tombent sur son écharpe et roulent sur sa veste marron mais il ne s'en soucie guère. Il marmonne à peine un merci à la serveuse lorsqu'elle dépose sa tasse de café devant lui et se replonge dans ses pensées.

Peut-être qu'il devrait repasser au plan A et cambrioler une banque... ? A ce rythme là, il n'avait plus trop rien à perdre. Il pourrait tenter sa chance dans ce qu'il savait faire de mieux, en fin de compte...

L'idée s'installe dans son esprit et commence à germer délicatement mais la voix forte d'un homme le coupe brusquement et l'oblige à reporter son attention à quelques mètres de là. Butch cligne des yeux, se redresse correctement sur sa chaise, et retire sa cigarette de la bouche.

L'inconnu –probablement un responsable, fait des gestes brusques devant un jeune homme frêle aux cheveux bruns et crie tellement fort que Butch peut entendre sa conversation d'ici. En jetant un coup d’œil à leur veste bleue, il reconnaît le logo d'une célèbre compagnie de marchandises électroménagers et high-tech.

« Non mais c'est pas vrai ! Tu sais combien de Pokédollars tu viens de me faire perdre ?! Je dois tout renvoyer à la bonne société parce que tu n'as pas été fichu de vérifier les produits qu'on nous a livré ce matin ! Maintenant, je dois faire une nouvelle commande avec les bons articles ! »

Le brun se recroqueville sous les reproches de son patron. Il ose à peine lever les yeux pour croiser son regard et répond d'une petit voix tremblante.

« Pardonnez-moi chef, j'aurais du mieux faire attention sur le bon de livraison je – »

« Allez, ça suffit pour aujourd'hui. », coupe l'homme, avant de le congédier d'un revers de la main. « Va te changer et déguerpit de là. Et c'est même pas la peine de penser à revenir demain parce que t'es viré. »

Les yeux écarquillés, Butch observe le garçon marmonner des paroles dans ses dents pour ensuite disparaître piteusement à l'intérieur de l'entrepôt. Tandis que l'homme peste toujours en faisant les cent pas sur le trottoir, les mains sur les hanches, une idée clignote soudainement dans l'esprit du membre de la Team Rocket.

Décidé, Butch vide son café noir d'une traite, sort un billet qu'il coince sous la coupelle en porcelaine, reprend sa mallette, et commence à jogger jusqu'au gérant.

« Excusez-moi ! », hèle-t-il en levant la main.

Il s'arrête près du responsable qui vient de se retourner pour lui adresser un regard mi-interrogateur mi-hostile. Il reprend son souffle tout en continuant sur sa lancée.

« Bonsoir, je n'ai pas pu m'empêcher d'entendre votre conversation houleuse avec votre employé et je me demandais... enfin, est-ce que par hasard, le poste qui vient de se libérer est à pourvoir ? Je suis fortement intéressé. »

L'homme aux traits tirés croise les bras sur sa large poitrine et le détaille des pieds à la tête. Butch fait un effort surhumain pour ne pas s'énerver devant lui. Pourquoi les gens font toujours ça ?!

« Vous avez un CV ? », demande-t-il d'un ton peu aimable –certainement encore fâché contre son ex-employé.

« Je – oui ! », bafouille Butch.

Ne s'attendant pas à avoir une réponse positive, il patauge maladroitement tout en ouvrant sa pochette. Il tend son CV au responsable qui le prend dans un hochement de tête.

« Très bien, monsieur... Benoît », dit l'homme après avoir zyeuter le haut de la feuille. « Revenez d'ici une heure ; ça sera la fin de notre service et nous pourrons parler. »

« D'accord ! Merci beaucoup, M'sieur ! »

Le gérant le salue et retourne à l'intérieur de son entrepôt. Butch, quant à lui, ne peut s'empêcher de sourire en sentant l'espoir gonfler à nouveau en lui. Enfin quelqu'un qui a accepter de le voir !

.

Pour passer l'heure, Butch décide de ne pas trop s'éloigner. Il fait un tour dans le quartier et entre dans les différentes boutiques pour y jeter un coup d’œil. Il s'intéresse aux vêtements typiques de la région, fait une ronde dans les grandes surfaces, et s'arrête même dans les magasins de jeux vidéos pour jouer à la console mise à disposition.

Mais pour autant, il n'oublie pas de guetter les aiguilles de sa montre de temps en temps. Ainsi, quand l'heure arrive, il quitte l'endroit dans lequel il se trouve et se dirige vers son lieu de rendez-vous. Une fois arrivé, il entre dans le magasin et se dirige à l'accueil, où une femme d'âge mûre le salue.

« Bonsoir, en quoi puis-je vous aider, monsieur ? »

« Bonsoir, je m'appelle Benoît, est-ce que je pourrais voir le gérant ? Nous nous sommes parlé tout à l'heure et il m'a dit de revenir dans une heure : c'est pour le poste qui vient de se libérer. »

« Ha, oui. Il m'en a informé. », acquiesce-t-elle. « Suivez-moi, c'est par ici. »

Elle se lève, fait le tour de son comptoir, et le fait longer le côté du magasin. Au bout d'un moment, elle pousse une porte et traverse le couloir où plusieurs bureaux sont déjà vides et éteints. Seule une pièce où des stores laissent filtrer la lumière est encore allumée. Elle toque rapidement et ouvre la porte sans attendre de réponse.

« Monsieur, le candidat qui s'appelle Benoît est là. »

L'homme aux cheveux courts et aux traits anguleux détourne la tête de son ordinateur pour leur jeter un coup d’œil et hoche la tête en faisant pivoter son siège.

« Bien. Merci Marie. » dit-il avant de croiser le regard de Butch et de désigner une place en face de lui. « Asseyez-vous. »

L'hôtesse s'éclipse en fermant la porte dans un doux cliquetis tandis que le concerné s'approche. Il s'assoie poliment sur le fauteuil, retire son bonnet à pompon qu'il pose derrière lui, et passe une main dans sa frange pour la remettre correctement.

Mains jointes sur le rebord de son bureau en bois massif, le gérant scrute les yeux bruns de Butch avec fermeté. Ce dernier commence à transpirer malgré lui sous sa veste marron et son pull beige mais ne montre pas son inconfort.

« Bon, je vous résume la situation : l'intitulé du poste pour lequel vous postulez est « agent de stock ». C'est à dire veiller à la bonne réception des marchandises lors de la livraison qui s'effectue tôt le matin, les conduire avec un véhicule à palette dans la réserve, refaire les stock dans les rayons, et étiqueter les produits lorsque cela est nécessaire. Comme vous vous en doutez certainement au vu de notre popularité, le rythme est assez soutenu. »

« Ça ne me fait pas peur du tout. », assure Butch bien qu'il soit légèrement impressionné par le regard perçant du gérant.

Il se permet de relâcher la tension se trouvant dans ses épaules et déglutit discrètement quand son interlocuteur baisse les yeux sur son CV qu'il tient entre ses doigts.

« Je vois que vous avez le permis, donc c'est un bon point pour diriger nos véhicules. »

« Oui. Je suis à l'aise pour conduire n'importe quoi. » ajoute Butch.

L'homme se permet ensuite de s'accouder sur son bureau d'un air nonchalant, le menton dans la paume. Il fredonne pour lui-même en parcourant la feuille avec attention, puis finit par parler.

« Je ne peux pas nier que votre CV est très intéressant, et que vous semblez motivé. Cependant – »

« J'vous en supplie ! », coupe-t-il brusquement. « J'ai absolument besoin de ce job ! »

Cela attise la curiosité de l'homme, qui arque un sourcil interrogateur et plisse les yeux pour le dévisager.

« Une raison particulière ? »

« Je... en fait, voilà. », capitule Butch en entremêlant ses doigts ensemble et en baissant la tête. « Ma... fiancée a eu un accident récemment et elle a besoin d'une intervention chirurgicale. Et pour payer l'opération, j'ai rapidement besoin d'argent. C'est pour cette raison que je voudrais travailler le plus vite possible. »

Le membre de la Team Rocket se félicite mentalement pour avoir trouver une excuse aussi crédible sous la pression du stress. Le responsable, lui, reste silencieux mais tapote son doigt sur le côté de sa tempe, signe qu'il réfléchissait à son histoire.

Le temps s'écoule sous un silence qui commence à s'épaissir petit à petit, et Butch ne supporte plus l'attente. La tête baissé et le dos courbé, il argumente encore, ne se souciant de passer pour un pauvre désespéré auprès de son interlocuteur.  

« S'il vous plaît ! J'ai fait la moitié des magasins de la ville et aucune entreprise n'a voulu de moi ! Je peux m'adapter très vite et je ne vous décevrez pas ! Je suis certain que je peux faire un travail encore meilleure que l'employé que vous avez viré tout à l'heure ! Et puis si mon travail ne vous convient pas malgré ça, vous pourrez toujours me virer sur le champ ! »

Au bout de plusieurs longues secondes, le gérant finit par céder dans un soupire gras.

« Bon, c'est d'accord. Je vous prend à l'essai trois jours. »

Comme s'il était monté sur ressort, Butch se redresse d'un coup tandis que ses deux orbes marrons tremblent légèrement. Il n'y croit pas !

« Vraiment ?! »

« Mais dans l'optique où vous réussissez, votre travail ne dura qu'un mois. Je ne sais pas si vous aurez assez pour l'opération de votre fiancée. »

« Ne vous en faites pas, ça sera déjà une bonne grosse partie d'obtenu ! », assure-t-il.

« Bon, alors à demain. 7h. », salue-t-il en lui tendant la paume.

Dans un sourire plein de gratitude, Butch se penche vers le bureau et prend sa main dans une poignée ferme.

« Merci ! Merci beaucoup ! »

« Je compte sur vous, Benoît. »

« Je ne vous décevrez pas. », affirme encore une fois Butch avant de récupérer son bonnet à pompon sur la chaise et de déguerpir.

Une fois sortit de l'entreprise, le membre d'élite de la Team Rocket ne put s'empêcher de serrer ses poings en signe de victoire. Il est excité d'avoir enfin trouvé un travail qui pourrait, en partie, sauver sa partenaire. Parce qu'en supposant qu'avec la paye et la prime de fin de contrat, il pourrait s'en sortir avec 1300 Pokédollars en poche. Il lui manquerait toujours 200 Pokédollars à compléter mais il se débrouillerait le moment venu.

Heureux, il file immédiatement voir Cassidy pour lui annoncer la bonne nouvelle. Une fois au poste de police, une fois passé l’hôtesse de l'accueil qui le salue dans un petit sourire, et une fois attablé devant la vitre transparente avec le combiné de téléphone en main, il ne peut s'empêcher de sourire largement au visage contrarié de Cassidy qui se trouve de l'autre côté.

« Vu ton absence de toute la semaine, j'espère que t'as trouvé un autre moyen d'avoir l'argent de la caution. », reproche-t-elle.

« En fait, ouai. J'ai trouvé un taff !! », annonce-t-il avec enthousiasme.

« Un taff ? », répète la blonde, incrédule. « Comment ça, un taff ? »

« Oui, un travail quoi, comme citoyen normal. En tant qu'agent de stock pour une entreprise de marchandises high-tech. Ça veut dire qu'à la fin du mois, j'aurais ma paye et tu pourras être –  »

« A la fin du mois ?! Attends mais t'es en train de me dire que je vais encore pourrir ici pendant deux semaines ?! T'aurais mieux fait de braquer une banque ou l'épicerie du coin ! »

« Pour me faire attraper et finir aussi derrière les barreaux ?! », riposte-t-il. « Hors de question ! »

« Rah, t'es vraiment qu'un trouillard, mon pauvre Bitch ! »

« J'voudrais bien t'y voir, madame-je-sais-tout ! », s'énerve-t-il.

« Moi je l'aurais fait à ta place ! J'aurai même pas hésité ! », clame-t-elle, un poing en l'air

« C'est ça, ouais... ! Toujours que de la gueule ! Et regarde où ça t'a mené ! », crache-t-il.

Un moment de silence passe, où Cassidy le fusille amèrement du regard tandis que Butch soupire tout en se frottant les yeux et en reprenant son calme. Il reprend le combiné du téléphone, le colle à son oreille, et parle d'une voix plus posée.

« Écoute, je sais que c'est dur, mais il faut que tu tiennes, Cass. Il reste encore un peu plus de deux semaines à endurer. Je fais de mon mieux pour te sortir de cette galère, ok ?
Alors sois patiente, s'il te plaît. »

« Si tu faisais vraiment de ton mieux, Billy, je serais déjà sortie de cette prison ! Rah j'ai jamais vu un incapable pareil... ! Tu sais quoi ? J'veux même plus te parler. », décida-t-elle d'un geste hautain de la main en détournant la tête, paupières fermées et sourcils froncés. « Maintenant, si tu veux bien m'excuser, je dois me préparer mentalement à rester ici pour le reste de ma vie. »

Puis elle raccroche et s'en va sans un mot de plus. Les épaules de Butch s'affaissent et il reste là pendant un moment, les yeux rivés sur le combiné encore dans son poing serré.

Bon sang, et voilà que Cassidy vient de prendre la mouche en le faisant culpabiliser ! Une partie de lui est irrité que sa partenaire soit autant égoïste et ingrate alors qu'il fait un max d'effort pour elle, tandis que l'autre partie est encore plus déçue par son comportement. Il pensait qu'elle serait heureuse qu'il trouve une solution à leur problème mais visiblement, son désir de sortir le plus rapidement était plus fort et la bonne humeur de Butch, elle, était complétement ruiné...

Ce n'est que lorsqu'un agent de police vient lui taper sur l'épaule qu'il relève la tête par-dessus son épaule.

« Monsieur ? Nous allons bientôt fermer l'accès aux visiteurs. », l'informe-t-il.

Butch cligne des yeux et sa bouche s'ouvre dans un « o » silencieux. C'est vrai qu'il est venu tardivement aujourd'hui... Il se ressaisit en passant une main sur sa frange et dans ses cheveux, et raccroche enfin le téléphone sur son support à côté de la vitre.

Cassidy a péter un plomb mais ce n'est pas la première fois que cela arrive : il est habitué à ses humeurs changeantes. D'ici sa prochaine visite, la blonde sera calmée, aura certainement comprit s'être trop emportée, et ils reparleront comme avant.

Il soupire tout en se relevant et quitte le poste de police, le cœur lourd et l'esprit perturbé.
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TerraRafa

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MessageSujet: Re: Payer la caution à tout prix   Payer la caution à tout prix Icon_minitimeMar 23 Juil 2019, 20:35

Franchement pauvre Butch ...
Casidy exactement comme Jessie je peux pas la saquer ...
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Laura57
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MessageSujet: Re: Payer la caution à tout prix   Payer la caution à tout prix Icon_minitimeMer 10 Juin 2020, 16:17

Je me suis rendue compte que je n'avais pas non plus poster la suite de cette fiction  Laughing
Voici la suite ! Very Happy

Chapitre 3 :


Le lendemain à 7h, comme promis, Butch se présente auprès du gérant –qui se nomme au passage Monsieur Gaillard. Ce dernier le conduit vers les vestiaires, qui se trouvent sur l'une des ailes qui longent l'entrepôt. Là, le responsable lui désigne son propre casier et lui donne un veste bleue sas manches à enfiler par-dessus un tee-shirt gris.

Une fois changé, Butch suit son supérieur dans une autre pièce à quelques mètres de là et qui, au vu des tables accompagnées de nombreuses chaises, du frigo ainsi que de la machine à café, semble être une salle de pause. Deux personnes, qui portent également une veste bleue, tournent leur tête vers les deux arrivants.

« Les gars, voici Benoît, le nouvel agent de stock. », dit Monsieur Gaillard avant d'enchaîner. « Benoît, je vous présente Lucas et Fred, vos collègues. »

Le jeune homme aux cheveux noirs, qui a arrêté de piocher dans son yaourt, s'appelle Lucas, et l'adulte barbu, qui a arrêter son café à un centimètre de ses lèvres, se nomme Fred. Butch lâche un « Enchanté » tandis qu'ils répondent par un franc « Salut ! » en levant leur main.

« Ils vont vous montrer les tâches que vous aurez à faire tout au long de la journée. N'hésitez pas à les solliciter si vous avez des questions. », continue le chef.

Butch hoche la tête en signe de compréhension.

« Bien. », conclut-il en lui tapant fermement sur l'épaule. « Je vous laisse, j'ai déjà beaucoup de travail à faire. »

Et puis il prend la poudre d'escampette. Les deux hommes finissent rapidement leur en-cas et sortent de la pièce pour le guider dans un signe de tête. Butch suit docilement ses collègues et écoute silencieusement leurs explications :

Tout d'abord, il faut vite aller au fond de la réserve pour accueillir les camions de livraisons qui déchargent les marchandises à l'arrière du magasin. Le rythme est soutenu dès le matin, mais une fois les produits vérifiés et réceptionner, Butch aura fait le plus gros. Si certains produits ne sont pas ceux voulu (parce que cela arrive malheureusement) ou qu'ils sont détériorés, ne pas hésiter à donner de la voix et exiger de nouvelles marchandises aux normes.

Ensuite, stocker les palettes dans la réserve et les ranger dans l'ordre. Chose très importante également : vérifier continuellement qu'il ait toujours un nombre suffisant de produits pour les clients. Si besoin, aller chercher les articles manquants et refaire le stock en se servant du véhicule de transport. Parfois, les prix sont parfois susceptibles de changer à cause des promotions que la société fait. Il faut donc étiqueter les réductions soit sur les languettes dans les rayons, soir directement sur les marchandises.

Pour finir, il faut savoir que des réunions se tiennent tous les mardi et vendredi matins après la réception des marchandises pour débriefer sur le travail des employés, sur les chiffres des ventes, ou encore sur des idées pour obtenir un meilleur rendement que la concurrence. En général, les journées finissent à 18h00 mais parfois, il peut y avoir des débordements et à ce moment-là, le service va jusqu'à 19h.

« Voilà, c'est à peu près tout. », résume le barbu avant de dévoiler ses dents blanches dans un sourire taquin. « Tu penses t'en sortir ? »

« Sans problème. », certifie le nouveau.

« Bien. Des questions ? »

Butch réfléchit un instant en observant distraitement la hauteur du hangar. Il finit par baisser les yeux sur eux et demande :

« Est-ce qu'il y a un endroit pour fumer ? »

« Bien sûr. » acquiesce le jeune homme en prenant à son tour le relais. « Tu peux aller devant le magasin, il y a un cendrier mis à disposition. Ou si tu veux être tranquille, tu peux aller derrière le magasin, y'a personne qui passe par là. »

Le membre de la Team Rocket aux cheveux verts le remercie d'un hochement de tête tandis qu'ils lui souhaitent tout de même bon courage pour sa première journée.

Puis ses collègues le laissent à la sortie menant aux camions de déchargements qui vrombissent déjà de l'autre côté de la porte. Prenant une bonne inspiration pour se gonfler à bloc, Butch relâche son trop-plein d'air et pousse la porte pour saluer les conducteurs qui ouvrent déjà leurs véhicules.

.

Les heures passent et Butch reste concentré sur ses nombreuses tâches. Il les exécutent avec beaucoup de sérieux et de concentration. Son responsable ne lui avait pas menti lorsqu'il lui avait dit que le rythme était rapide. Malgré ça, il s'efforce de faire son travail correctement. Il parle à peine aux autres collègues. Ayant leur propre travail et sachant combien les nouveaux sont toujours débordés, ces derniers ne s'en formalisent pas plus que ça.

A la fin de la journée, il est le dernier à entrer dans les vestiaires vides pour se changer. Tout ses autres collègues sont déjà partis. Pas qu'il s'en soucie, de toute manière. Il ne veut pas paraître impoli, mais moins il se liera d'amitié avec eux et moins ils viendront fouiner dans sa vie privée.

Après tout, il est simplement là pour faire correctement son travail et gagner sa paie. Il n'a pas le temps pour les copinages –choses que Cassidy aurait certainement adoré, pense Butch en troquant sa blouse bleue et son tee-shirt gris contre son pull beige, sa veste marron, son écharpe noire et son bonnet à pompon.

Il referme son casier dans un grincement métallique et sort des vestiaires en prenant soin d'éteindre la lampe derrière lui. Il se dirige ensuite vers le bureau de son responsable. Il toc en même temps qu'il ouvre la porte et passe uniquement la moitié de son corps dans l’entrebâillement.

« Bonne soirée, monsieur. », souhaite-t-il poliment.

Le gérant relève la tête des papiers qui couvrent son épais bureau, croise le regard de Butch pendant quelques secondes, puis se replonge dans ses feuilles.

« A demain, Benoît. Vous vous êtes bien débrouillé pour une première journée. », félicite-t-il en continuant d'écrire.

Le membre de la Team Rocket se retient de justesse pour ne pas s'énerver devant l'erreur de prénom que vient de faire son chef. C'est vrai qu'il a un faux prénom pour un mois, maintenant... Il allait devoir s'y habituer et ne pas piquer des criser dès qu'il entendrait son pseudonyme.

« Merci, monsieur. »

Puis il referme doucement la porte dans un cliquetis et longe l'entrepôt pour sortir par les portes d'entrée coulissantes.

Alors qu'il fait à peine un mètre en dehors du magasin, son faux prénom résonne dans l'air, l'obligeant ainsi à tourner la tête vers la voix qui venait de l'appeler. Les deux collègues qui ont été présent pour l'épauler toute la journée, Lucas et Fred, sont là. Pour ne pas paraître impoli malgré sa réserve, Butch fourre ses mains dans les poches de sa veste et s'approche d'eux.

« Mec, tu viens boire une bière avec nous ? Y'a un bar sympa dans le quartier où on va toujours avec Lucas. », demande celui avec la barbe tandis que l'autre acquiesce avant de prendre la parole : « La journée a été éprouvante, alors on va décompresser avant de rentrer chez nous. Et puis ça permettra de mieux faire connaissance ! Qu'est-ce que t'en dis ? »

« Désolé. », refuse calmement Butch avant de sortir sa carte piège pour être sûr qu'ils n'insistent pas. « Je dois aller voir ma fiancée à l'hôpital. »

« Oh, tu as une fiancée ? Je ne savais pas ! », s'étonne aussitôt le jeune homme.

« Qu'est-ce qu'elle a ? C'est grave ? », questionne l'adulte.

A ce moment-là, Butch dit le premier truc qui lui passe par la tête.

« Déchirure des muscles de la jambe droite. Elle doit se faire opérer bientôt. »

Presque synchrone, ses deux collègues sifflent en contractant les muscles de leur mâchoire, signe de leur empathie pour la fausse douleur que Cassidy doit endurer.

« Et elle s'appelle comment ? »

« Cass... andra. », répond Butch avant de grimacer mentalement à cause de son hésitation.

« Cassandra ? C'est joli, comme prénom. », note le barbu.

« Tu n'aurais pas une photo d'elle ? », demande celui aux cheveux noirs, curieux.

« Non, désolé. », s'excuse Butch dans un sourire contrit. « Mon portable a eu un souci technique et j'ai perdu toutes les données qui se trouvaient sur ma carte SD. »

Les mensonges coulent de source et il se félicite intérieurement. A vrai dire, ce n'est pas le nombre de photo d'eux dont son portable manque, mais s'il leur montre une photo, ils auront peut-être le malheur de reconnaître le visage de Cassidy –qui a tout de même tourné sur les chaînes d'informations pendant la première semaine suivant son arrestation. Et s'ils la reconnaissent, Butch va être bon pour toute une série des questions auxquelles il n'a aucune envie de répondre. Il a échappé aux flics et à leur interrogatoire, alors ce n'est pas pour se retrouver à en subir un par ses propres collègues.

« C'est ça, », taquine Fred dans un gentil coup sur le bras, « dis plutôt qu'elle est hyper canon et que tu ne veux pas qu'on se rince l’œil, oui ! »

Le concerné reste silencieux et heureusement pour lui, le collègue ne lui force pas la main puisque le jeune homme aux cheveux noirs prend à son tour la parole.

« Bon, ben si tu dois aller à voir ta fiancée à l'hôpital, on ne te retiens pas plus longtemps alors. »

« C'est dommage que tu ne puisses pas venir avec nous, mais la prochaine fois peut-être ? », demande Fred avec espoir.

« On verra. », élude Butch.

« Passe une bonne soirée, Benoît. », souhaitent-ils en faisant quelques pas dans la rue.  « A demain. »

Le membre de la Team Rocket hoche la tête et lève la main en guise de salutation pendant qu'ils s'éloignent et disparaissent dans la foule. Avec un soupire, il se met en marche vers le métro qui le conduit dans le quartier où se trouve le poste de police et où l'attend Cassidy...

.

Malgré leur dispute de la dernière fois et le fait que Butch a toutes les raisons de lui en vouloir, il continue d'aller voir Cassidy aux parloirs. En principe, il essaie d'aller la voir le plus souvent possible. Mais parfois, ses journées sont éprouvantes et il n'a pas la force de faire le chemin jusqu'au poste de police. C'est tout juste s'il arrive à l'hôtel sans s'effondrer sur le parquet de sa chambre. Alors il se rassure en se disant qu'il ira le lendemain.

Et parfois, il finit son service assez tard mais il tente quand même sa chance malgré le timing serré.

Comme ce soir-là.

La période hivernale n'aidant pas, il sort de l'entreprise alors qu'il fait nuit noire et que les rues sont bondées de monde. Il se dépêche et prend le tram pour aller plus vite -même si c'est uniquement pour deux stations. Il puise dans les dernières forces qui lui reste pour courir et arrive en trombe à la réception du poste de police. Sa grosse écharpe lui donne des bouffées de chaleur horribles, son bonnet est de travers, ses lunettes lui tombent sur le bout du nez, et il a l'impression de se retrouver des années en arrière, lors de ses premiers exercices à l'académie de la Team Rocket tellement il transpire. Il doit se pencher sur ses genoux pour reprendre son souffle mais demande tout de même, entre deux respirations saccadées, s'il peut voir sa partenaire.

« Je suis désolé, Monsieur. », s'excuse alors Jocelyne dans un regard compatissant. « Les heures de visite sont terminées. »

Butch se redresse de toute sa hauteur en inspirant profondément et replace instinctivement ses lunettes sur le pont de son nez. Il déglutit dans une grimace alors que son rythme cardiaque bat toujours dans ses tempes. Et merde, il ne l'avait pas fait à temps...

« Tant pis. », soupire-t-il grassement.

« Je suis navré », s'excuse encore la policière dans un sourire contrit. « Si vous étiez arrivé une demi-heure plus tôt, vous auriez été en mesure de la voir... »

« Ça ira. Merci quand même. », assure-t-il d'une voix fatigué.

Il ré-ajuste correctement son bonnet sur son crâne et sort du bâtiment dans une marche beaucoup plus engourdie qu'à l'arrivée. Et, comme lors de sa première venue, Butch prend une cigarette à l'intérieur de son paquet et l'allume dès qu'elle est coincée entre ses lèvres. Il prend une bouffée de nicotine et sent son cerveau s'alléger instantanément.

Le retour à son hôtel est lent, et il n'a même pas la force de s'arrêter par le salon pour y manger son repas du soir : il décide de se faire livrer dans la chambre. Il n'a même pas le courage d'aller à la douche en attendant. Il retire simplement ses vêtements d'hiver – veste, écharpe, bonnet, chaussures ainsi que ses lunettes carrées, et les jette sur la place vide de son lit double.

Après avoir mangé, il tombe dans un coma alimentaire et s'endort jusqu'au lendemain matin, encore partiellement habillé.

.

Lors d'une autre visite, Butch attend patiemment devant la vitre. Les minutes s'écoulent doucement, comme en atteste l'aiguille tremblante dans le cardant de l'horloge murale. Il tapote ses doigts sur le rebord de la table mais pas la moindre chevelure blonde ni la moindre paire d'yeux violets ne passent les portes qui mènent aux cellules.

« Bon sang, mais qu'est-ce qu'elle fabrique ? », s'irrite l'homme aux cheveux verts, sourcils froncés.

Au bout de dix minutes d'attente où Butch commence à s'assécher sur sa chaise, un garde s'approche enfin de lui.

« Excusez-moi, vous êtes là pour Madame Cassidy ? », s'assure-il.

« Oui ? Un problème ? », questionne-t-il en se levant aussitôt de sa chaise.

« Je viens vous informer qu'elle ne souhaite pas vous parler. »

« Que – elle vous a dit pourquoi ? », demande-t-il en clignant des yeux, abasourdi.

« Elle nous a dit que tant que vous n'avez pas l'argent pour payer sa caution, elle ne désirait plus vous voir. Je suis navré. »

Les bras ballants, Butch est bouche bée. Cependant, il se ressaisit rapidement : il passe ses mains sur son visage et remonte jusque dans ses cheveux, non sans lâcher un profond soupir. Bon sang, Cassidy est impitoyable : elle lui en fait vraiment voir de toutes les couleurs... Il croise les deux orbes marrons du garde et lui adresse un petit sourire résigné.

« Ce n'est pas grave, je repasserais. Merci quand même. »

« Bonne journée, Monsieur. »

« A vous aussi. », répond-t-il automatiquement.

Puis Butch quitte le poste de police en silence. Dans l'espoir d'éclaircir son esprit, il prend une cigarette entre ses dents et l'allume aussi sec. Une fois le tabac aspiré, il prend sa cigarette entre deux doigts et souffle un nuage de fumée dans l'air. La phrase du policier lui revient en tête et il ne peut s'empêcher de claquer sa langue au palais.

« Bordel. », jure-t-il, un pli entre ses sourcils. « Elle est vraiment sérieuse... ? »

.

Malgré l'ultimatum qu'elle lui a posé, les jours se succèdent avec une routine bien huilée.

Butch fait toujours très bien son travail : il se surprend même à apprécier conduire les véhicules pour déplacer les nombreuses palettes de marchandises, à s'imposer lorsque les livreurs camion lui livrent des produits en mauvais état, ou encore à remplacer les étiquettes des produits lorsque ceux-ci doivent être vendus le plus vite possible.

Certains jours passent plus rapidement et intensément que d'autres, avec la fatigue qui les accompagne. Mais peu importe si la journée est épuisante ou non, à chaque fin de service, ses collègues l'invitent à aller prendre une bière dans un bar à proximité. Et à chaque fin de service, Butch refuse leur proposition parce qu'il doit aller « voir sa fiancée à l'hôpital pour soutenir dans cette dure épreuve ».

A ce stade-ci, il essaie plus de se convaincre lui-même qu'il fait la bonne chose. Pourtant, quand il attend que Cassidy montre le bout de son nez et qu'il est évident qu'elle ne viendra pas au bout d'une heure de retard, ses épaules tombent de défaite pour la énième fois.

Là, assis sur la chaise devant la vitre transparente avec le vide en face de lui, les yeux rivés sur les aiguilles de l'horloge accrochées au mur, Butch pense distraitement qu'il aurait bien besoin d'une bière.
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