La bataille commence (Chapitre 16)

La nuit avait été très courte pour la jeune femme rousse. Elle avait très peu dormis à cause de ses douleurs. Elle avait aussi eu de la fièvre à plusieurs reprises dans la nuit. Ses amis s’étaient relayés dans la nuit pour s’occuper d’elle.

Mais ce matin, elle se sentait beaucoup mieux. Elle avait essayé de négocier tant bien que mal avec Peter pour participer à la conférence, mais sa réponse était catégorique. C’était non.

Flora, Drew et Angie étaient partit rejoindre leur ligue pour leur propre conférence. Il ne restait plus que Pierre, Erika, Sacha, Régis et Ritchie qui se préparaient activement pour essayer d’être à l’heure. Ondine quant à elle, était assise dans le canapé avec sa tasse de café en soupirant fortement à plusieurs reprises. Pierre arriva derrière elle et déposa un baiser sur ses cheveux.

-          Aller, arrête de tirer la tête ! Toi au moins t’as de la chance, tu vas échapper à ce supplice !

Ritchie s’assit un peu plus loin d’elle dans le canapé pour mettre se chaussures. Il la regarda avec un sourire en coin.

-          C’est facile à dire pour toi ! Toi tu n’es pas coincé ici jusqu'à ce que ton chef ait décidé que tu puisses sortir. J’ai l’impression d’être en prison.

-          T’en fais pas un peu trop la ? T’es pas en prison, on te demande juste de te reposer, c’est pour ton bien, en plus tu as eu mal toute la nuit.

-          J’aurais moins mal si Régis me donnait mes antidouleurs…

La voix de Régis se fit entendre au loin.

-          Même pas en rêve !

La jeune femme soupira.

-          Tu veux ma mort j’en suis sûre !

Le jeune homme arriva derrière elle visiblement irrité.

-          Non je ne veux pas ta mort ! Je te donne les cachets au moment voulu. Tu sais très bien pourquoi je ne te laisse pas la boite en libre-service. Donc arrête de te plaindre et repose-toi.

Il se retourna et récupéra sur la table du salon son badge. Il fixa son regard sur Sacha qui tapotait sur son téléphone.

-          T’es bien silencieux toi ce matin.

-          Sans commentaire…

-          Ah non, tu ne vas pas t’y mettre toi aussi et tirer la tronche !

-          Non, mais je préfère rien dire étant donné que je me fais refouler à chaque fois par la tornade rousse qui est entrain de bouder dans le canapé !

-          Ça va lui passer, elle est vexée et surtout très fatiguée. Je pense que tout ça l’a plus atteint que ce qu’elle laisse paraître. Aller faut qu’on y aille.

Sacha haussa des sourcils et se leva pour suivre Régis. Pierre, Ritchie et Erika en firent de même.

-          A tout à l’heure Ondine ! Et fait pas de folie en notre absence.

-          Je ne peux rien faire étant donné que je suis consigné ici !

Pierre secoua la tête en referma la porte derrière lui.

-          Génial, je suis condamné à m’ennuyer toute la journée…

Elle soupira profondément une nouvelle fois.

Elle entendit alors la porte de sa chambre s’ouvrir de nouveau et se retourna avec l’espoir qu’on lui dise qu’elle pouvait venir. Sacha traversa la pièce et récupéra son badge sur la table. Il comprit de suite au regard de la jeune femme qu’elle attendait une bonne nouvelle de sa part, mais ce n’étais pas le cas.

-          Heu… J’ai juste oublié mon badge.

-          Ah… D’accord…

Elle se retourna avec un air triste et soupira encore une fois. Sacha se dirigea vers elle et sans qu’elle s’y attende, il déposa un baiser dans son cou. Un frisson la parcouru et il le remarqua.

-          On revient vite, je te le promets.

Il repartit tout aussi vite qu’il était arrivé.

Ondine resta immobile dans le canapé. Elle regarda sa montre connectée sur son poignet et constata l’heure : 10h15. La conférence débutait à 10h30. Elle hésita quelques secondes et se leva brusquement. Elle récupéra plusieurs affaires dans l’armoire et s’enferma dans la salle de bain.

Les champions de Kanto et Johto prenaient place sur l’estrade aux places réservées pour eux. Leurs noms était répartit sur les tables.

Sacha était placé entre Blanche et Ritchie. Il s’installa et attendit. Les journalistes allaient bientôt rentrer dans la salle. Il fut tiré de ses pensées par Blanche.

-          Du coup, Peter à prévu quoi comme excuses à leur fournir pour l’absence d’Ondine ?

-          Elle est souffrante, au moins on s’étale pas sur le sujet.

-          Oui, c’est ce qu’il y a de mieux… J’espère qu’elle va vite se rétablir en tout cas !

-          C’est gentil pour elle…

-          Mais c’est normal ! Puis ce qui lui est arrivé, ça me révolte ! C’est comme la dernière fois à la cantine ou ces autres championnes s’en sont pris à moi… Elle a été là pour moi. On se soutient entre champion !

-          Oui, il y a clairement un problème avec certains…

Blanche acquiesça. Avant qu’elle puisse répondre, la salle fut submergée par une horde de journalistes qui, dans un brouhaha infernal, prirent place sur les chaises mises à disposition pour eux.

Peter se leva en leur demandant de faire moins de bruit pour commencer la conférence. Une première question s’éleva alors dans les rangs.

-          Ou est Mlle Williams ?

Cette question n’étonna même pas Peter. Quand il s’agissait d’Ondine, les journalistes s’en donnaient à cœur joie.

-          Elle est souffrante. Elle ne pourra malheureusement pas se joindre à nous aujourd’hui.

Le scepticisme était visible sur le visage des journalistes. Peter changea rapidement de sujet pour éviter des questions douteuses sur le compte de la jeune rousse.

-          Commençons vous voulez bien ? Nous procéderons donc comme d’habitude. Vous levez la main et nous vous interrogeront à tour de rôle. Et si possible, pas de questions désobligeantes. Nous sommes là pour parler des futurs jeux des champions, pas de presse people.

Au même moment, la porte de la salle de conférence s’ouvrit. Ondine s’engouffra dans la salle avec un léger sourire sur les lèvres. Elle traversa la salle sans broncher devant ses amis médusés.

-          Mlle Williams ? Je croyais que vous étiez souffrante ?

-          Oh je l’étais, mais finalement ça va beaucoup mieux, puis je n’allais pas rater cette conférence aussi importante !

Elle monta sur l’estrade et croisa le regard de Régis qui la fusillait du regard. Peter était désemparé. Sacha et Ritchie se regardèrent discrètement et n’eurent même pas besoin de dire un mot pour se comprendre. Ritchie se frotta le font en soupirant.

-          Sacha, qu’est ce qu’elle fait ? Je croyais qu’elle devait se reposer…

-          Oui, c’est ce qu’elle devait faire Blanche, mais comme d’habitude elle n’en fait qu’à sa tête…

La jeune rousse s’installa entre le Major Bob et Morgane toujours en arborant son léger sourire de satisfaction.

Sacha la fixait en espérant qu’elle le regarde quelques secondes, mais elle prenait soin de ne pas croiser son regard. Peter repris son discours et les questions commencèrent à fuser dans la salle pour les différents champions.

Sacha commença à taper un message sur sa montre connectée à destination d’Ondine.

-          Tu joues à quoi la ?

-          A rien du tout, c’est vous qui m’avez empêché de venir alors que je vais bien.

-          Si on l’a fait c’est pas pour rien ! T’es vraiment lourde à être têtu.

-          Me parle pas alors.

La jeune rousse leva la tête et regarda enfin Sacha. Elle le défia du regard puis se reconcentra sur la conférence.

-          Ritchie ?

-          Mhhh ?

-          A la pause c’est moi qui la chope en premier.

-          Comme tu veux, j’attendrais mon tour.

La conférence continua encore. Ça faisait déjà une heure et demie qu’elle avait commencées et que chacun répondait aux questions des journalistes. Les questions étaient variées. Elles portaient sur l’organisation des jeux, sur la stratégie adoptée par la ligue, sur les compétences des champions, sur la participation des grands dresseurs… Aucun des participants n’était laissé de côté.

Ondine aussi était assaillit de questions et elle n’en pouvait plus. La fièvre avait commencée à apparaître depuis une bonne vingtaine de minute, tout comme ses douleurs. Rester statique sur une chaise peu confortable avait réveillé ses blessures dans le dos et sur sa côte. Elle maugréa intérieurement contre Régis. S’il lui avait laissé la boite d’antidouleurs elle aurait pu en prendre un peu plus pour ne pas être dans cet état. Elle n’attendait qu’une chose, la pause. Elle en profiterait pour aller se rafraîchir.

Quelques minutes plus tard, Peter stoppa la conférence pour laisser le temps aux champions de souffler un peu. Il invita les journalistes à passer dans la salle suivante ou une collation était organisée pour eux. Au moment où le dernier journaliste sortit de la salle, Ondine se leva rapidement pour échapper tant bien que mal à ses amis.

Elle n’eut pas le temps de faire un pas que Sacha arriva devant elle, la saisit par le poignet et la tira avec lui. Elle le suivi sans broncher, elle aussi bien déterminée à en découdre avec lui.

Il traversa l’estrade et se rendit à l’autre bout de la salle de conférence dans les toilettes.

Régis, Pierre, Ritchie et Erika n’avaient pas loupé un seul morceau de la scène, tout comme les autres champions d’ailleurs.

-          Je comptais lui passer un savon aussi mais il va surement le faire mieux que moi…

-          Il a l’air vraiment énervé, c’est la première fois que je le vois comme ça…

-          Il faut le comprendre Erika, elle n’en fait qu’à sa tête…

-          Chen !

Le petit groupe d’amis se retourna et fit face à Peter.

-          Tu diras à la rouquine qu’elle passe dans mon bureau à la fin de la conférence. Et toi aussi par la même occasion.

-          Moi ? Mais j’ai rien fais !

-          Ne discute pas.

Il tourna les talons et continua à discuter avec les membres du conseil 4. Pierre donna une petite tape dans le dos de Régis.

-          Aller, tu ne vas pas te faire passer un savon toi aussi, il va surement te demander autre chose !

-          Tu parles…

Sacha tira Ondine dans la pièce et ferma la porte derrière eux.

-          Je t’ai déjà dit que je ne supportais pas quand tu m’attrape par le poignet ! Ça me rend folle !

Il se retourna et la défia.

-          Ah parce que toi tu écoutes ce qu’on te dit peut être ? C’est l’hôpital qui se fout de la charité la !

Elle n’avait jamais vu autant de colère dans ses yeux.

-          C’est quoi que tu ne comprends pas dans « se reposer » ?! T’as vécu un truc hyper traumatisant et toi tu te balade comme si de rien était ! Sérieux c’est quoi ton problème ? Et en plus de ça t’es hyper désagréable avec tout le monde alors qu’on veut juste t’aider !

-          Je n’ai pas besoin d’aide ! J’ai toujours su me débrouiller toute seule, j’ai toujours été seule ! Je n’ai pas besoin qu’on me dise quoi faire et encore moins qu’on m’interdise des choses ! Je suis plus une gamine de 15 ans ! J’ai vécu des choses que tu n’imaginerais même pas dans tes pires cauchemars ! Alors laissez-moi décider par moi-même !

-          Et nous notre pire cauchemar a failli se réaliser ! On a failli perdre une de nos amies ! J’ai failli te perdre ! Et je n’aurais jamais pu le supporter ! Pas une deuxième fois, non.

Ondine se calma instantanément. Les mots de Sacha lui faisaient comprendre qu’il s’en voulait toujours de ne pas avoir pris contact avec elle quand il était partit faire le tour du monde.

-          Tu ne comprends pas à quel point tout le monde t’aime. Tu te crois seule à cause de tout ce que tu as vécu, mais c’est loin d’être le cas. Tu penses que personne te comprends, même pas tes sœurs, même pas Régis, mais moi je te comprends. Parce qu’on est pareil ! On se ressemble plus que tu ne le pense…

Ondine détourna le regard. Elle ne savait plus quoi lui répondre. Il avait raison, elle le savait et ça lui faisait mal de devoir le reconnaître. Il se rapprocha d’elle

-          Ça peut te paraître égoïste de notre part de vouloir te protéger, mais on n’a pas le choix.

Elle resta silencieuse et n’osait toujours pas croiser le regard de Sacha. Elle sentait la fièvre l’envahir encore plus et savait que le jeune homme allait le remarquer très rapidement.

Il s’approcha d’elle et posa sa main sur son front.

-          Tu es bouillante…

-          Je sais…

Elle osa enfin le regarder dans les yeux.

-          Encore un argument de plus pour me prouver que je une idiote de ne pas vous avoir tous écouté.

-          Je n’ai jamais dit ça.

-          Tu ne l’as pas dit. Mais c’est ce que je suis.

Sacha alla prendre des serviettes en papier dans le distributeur et les mouilla dans le lavabo. Ondine s’assit sur le meuble à côté du lavabo et se retrouva à la même hauteur que Sacha. Il se mit face à elle et lui donna une des serviettes mouillées qu’elle se passa dans le cou. Il prit l’initiative lui en passer une sur le visage pour la rafraîchir.

Avant qu’il continue, elle lui retenu la main.

-          Dis-le…

-          Dire quoi ?

-          Que je suis qu’une idiote.

-          Tu n’es pas une idiote. Tu es une saleté de championne avec un sale caractère et têtu par-dessus le marché.

Ils se regardèrent tous les deux en souriant. Sacha continua de s’occuper d’elle.

-          Je vais me prendre une 2^ème vague avec Régis et Ritchie je suppose…

-          Je leur parlerais.

-          Merci…

-          Ça va mieux ?

-          Ça fera l’affaire, oui, merci…

Sacha jeta les serviettes et se lava les mains. Il n’avait pas eu la réponse qu’il attendait de la part de la jeune rousse étant donné qu’elle était restée silencieuse, mais elle avait l’air d’avoir compris ce qu’il lui avait dit.

-          On devrait y aller, ça va reprendre.

-          Attends !

Il se retourna et la regarda.

-          Je… Je suis désolé… Désolé pour tout ça… Désolé d’avoir été désagréable… Et… Et je vous aime tous aussi… Je…

Sacha sourit et se rapprocha d’elle.

-          Tu as enfin compris.

-          Je crois que oui…

-          Viens-la…

Il lui ouvrit ses bras. La rouquine sourit et se blotti contre lui.