Coup de crayon
Disclaimer: Les personnages ne m'appartiennent pas. Les mots utilisés du concours sont : maquillage, nuit, voiture et sourire. (doit se passer vers la fin de l'Eté)
Classement : Tout public
Couple choisi : Jacky/Daisy – Handymanshipping
Résumé:« L'art, c'est la possibilité de voir le monde sous un autre regard. Mais quand je la dessine, je ne peux que me soumettre à son univers... »
« L'émotion ne s'ajoute, ni s'initie :elle est le germe, et l’œuvre est l'éclosion. »
Georges Braque
Les cheveux défaits, d'un air sauvage. Simplement décoiffés, à la blondeur du blé. Un regard déterminé, qui scintille au reflet de la lumière. Des yeux à s'y perdre dans les profondeurs de l'océan, à se noyer si bêtement. Les yeux verts tel un horizon tropical, qui ne semble plus se défaire de la vue du paysage oriental.
Magnifique. Elle est tout simplement magnifique.
L'art à l'état brute, quand j'aperçois ses orbes clairs au gré des rayons. De l'art simplement pur lorsque ses mains osent me toucher, qui camouflent nos moments intimes. Et la douceur du soir, dans un souffle de papier froissé, que sa bouche ose frôler. Les courbes de son corps que je connais par cœur, semblent parfois irréelles tels que des mirages au creux d'un oasis en plein désert.
Un songe. Elle ressemble tellement à un songe...
De l'orange en horizon, du jaune afin de briller les reflets de ses longs cheveux, du vert pour éclairer son regard si merveilleux. Le papier se noirci peu à peu à ses mouvements qui animent mes yeux noirs. Elle danse, elle danse toujours...
Mon Dieu, qu'elle est belle !
Ses pas frôlent le sol mou lorsqu'elle se met en pointe. Ses bras fins et tellement frêles se mouvent dans une délicatesse irréprochable. Depuis combien temps sommes nous là ?
Sa présence rend le moment présent éternel...
Sa voix, jolie et claire, fredonne un air inconnu. Ses lèvres fines et pâles remuent à peine, me laissant imaginer ses mots.
Je t'aime. Je t'admire. Je te hais.
Je l'aime, je l'adore, je l'abhorre.
L'impression de danger lorsqu'elle me fixe lors de quelques secondes perdues... Le danger tel un feu imposant qui m'encercle, qui me brûle, qui me fait suer.
Et lorsque la noirceur se camoufle peu à peu dans le paysage, sous la nuit rempli d'étoiles, elle continu à faire parler son corps dans des paroles muettes. Á la lumière de cette nuit bleue, j'aperçois son sourire radieux.
Du bleu sombre en fond, du noir pour les traits de ses courbes, du rose pour son maquillage naturelle...
Dans un affinement, les coups de crayon se glissent doucement sur le papier épais. Finement, la mine rétrécit peu à peu, laissant peaufiner ce joli visage.
Un, deux, trois, quatre... Je ne compte plus le nombre de feuilles qui ont passés entre mes mains depuis que mon regard s'est posé sur elle.
Elle est si..., oui, si rebelle dans le fond.
Le sable à mes pieds nus, je m'assois sur le capot de la voiture, le bloc de papier à ma main, où l’œuvre est enfin achevé après de longues heures. Je la vois sourire une nouvelle fois dans un semblant air moqueur, tandis qu'elle s'étire les bras de chaque côté de sa silhouette élancée et épuisée.
Toujours franchir les limites de soi, toujours essayer de faire plus, de faire moins. Toujours et encore tenter, de réapprendre, de comprendre...
Mais quand je la vois, je me rend compte que je ne peut que me soumettre à son univers...
Elle fait quelques pas à droite, encore quelques pas à gauche, faisant caresser ses jolis pieds nus sur le sable fin.
Élégant. Ses mouvements sont si élégants .
Elle reflète la sérénité, l'instant de douceur, le calme avant la tempête...
« Jacky ! »
Je la vois courir vers moi, tout en enjambant la petite et étroite barrière en bois qui nous séparent. Comment fait-elle pour épuiser autant d’énergie et tenir encore debout ?
« Encore sur tes dessins ? »
Je ne réponds pas, trop subjugué par la beauté qu'émet son côté sauvage. Le vent qui voltige ses cheveux dans tous les sens, la fine pluie qui s'abat peu à peu sur le paysage me donnent l'impression d'être dans un de ces films dramatiques à l'eau de rose.
Elle sourit alors qu'elle s'arrête en face du capot juste à côté de moi, laissant ses mains moites prendre mes dessins avant de jeter un petit coup d’œil serein. Son sourire s'agrandit alors que je sens une chaleur monter en moi dans la fraîcheur de la nuit.
Putain, elle va croire que je suis devenu accro à elle à force de voir mes dessins... Fais chier, pourquoi je la dessine tout le temps ?
« Jacky ? »
Quelques gouttes d'eau humidifient les feuilles abîmées par le travail, alors que je pose mon regard sur elle.
« Viens, on danse. »
Un petit sourire se faufile sur mes lèvres. Qu'est-ce qu'elle est séduisante sous cette pluie qui nous rafraîchit.
« Tu sais très bien que je ne sais pas danser. »
J'entends son petit rire cristalline et moqueur sortir de sa petite bouche. De sa jolie petite bouche. Petite bouche mais grande gueule parfois...
Elle insiste. Toujours. Encore. Je me rends compte qu'elle peut être très têtue et obstinée. Je la vois empiler mes dessins, puis me prendre la main tout en me tirant. Je ne bougerai pas, qu'est-ce qu'elle croit ?
« Jacky, s'il te plaît. »
Elle a toujours ce foutu sourire. Foutu sourire à croquer.
Puis, elle veut faire quoi avec mes dessins ? Ils sont en train de prendre l'eau. Saloperie de pluie. Maudite météo. Merde.
Je soupire. Je soupire tout le temps, de toute façon...
Elle lâche ma main. Sa petite main toute chaude. Sa main douce et mignonne.
« Jacky ! »
C'est moi où elle passe son temps à citer mon prénom ? Vas-y répète encore...
« Jacky ? »
Je remercie le ciel qu'on soit dans la nuit ! Je dois être rouge comme une tomate. On dirait qu'elle lit dans mes pensées, cela lui rend un petit air de garce. Ouais, une jolie garce.
Elle et sa voix. Elle et sa voix qui devient sensuelle. C'est quoi ce regard qu'elle me fait ?
« Viens danser. »
J'ai l'impression qu'elle fait des sous-entendus... Beaucoup de sous-entendus assez louches. Elle et son regard espiègle. Son fichu regard magnifique.
Elle reprend ma main, je me laisse guider par son regard hypnotique alors qu'elle a toujours les feuilles dans sa main. Est-ce un ordre qu'elle vient de dire ? Attendez... Comment a-t-elle fait pour réussir à décoller mes fesses du capot ?
Quel con. Mais quel con ! Je me suis fait manipuler, une fois de plus. Un sourire se dessine sur mes lèvres de nouveau. Ah cette fille !
J'ai toujours mon crayon à la main. Ce qui veut dire que je n'ai pas encore perdu la bataille.
Je la tire vers moi, elle résiste. Elle sourit. Elle rit.
D'un air moqueur, je la bouscule doucement dans un regard amusé. Elle pince ses lèvres. Elle soupire. Elle rit.
Son rire. Incroyable. Elle à un rire qui peut faire perdre la raison...
Au milieu de la plage, j'entends le bruit des vagues, alors que la pluie tombe toujours. Elle se colle à mon torse, me laissant la serrer fort dans mes bras. Elle semble si faible aux creux de mes grands bras. On commence à tourner toujours dans la même position, bercé dans une sorte de slow improvisé.
Elle m'a bien eu.
« Tu vois, ce n'est pas si terrible de danser. »
Je sens son sourire sur mon corps. Soudain, un petit frisson parcours chaque parcelle de ma peau, laissant le petit vent tiède filtrer nos cheveux.
Sa bouche semble s'ouvrir contre mon vêtement humide, mais qu'est-ce qu'elle fait ?
« Eh ! »
J'entends de nouveau son rire tandis qu'elle s'écarte un peu de moi, dans un regard taquin.
Peste, va ! Elle m'a mordu. Je soupire dans un sourire malicieux.
« Viens, que je te chope ! »
Un éclat de rire résonne sous cette pluie, alors que les vagues éclaboussent de plus en plus fort sur le sable. Elle cours, tout en me guettant.
Elle et son âme d'enfant. Elle est si merveilleuse.
« Non. Jacky non ! »
Fallait y penser avant de me mordre, ma jolie.
« Dépose-moi Jacky. »
Je la porte sur mon épaule, où je la tiens par ses jambes. J'adore la voir dans cet état.
« Jacky s'il te plaît. »
« Pourquoi ? Tu es bien là. »
Je savoure ma petite victoire, alors qu'un petit rire sort de nouveau de sa bouche.
« Jacky ! »
Je rigole face à sa réaction tout en m'avançant vers la voiture, quand soudain au moment où je décide de la poser à terre, elle me bloque en m'entourant de ses jambes autour de ma taille.
« Mais, qu'est-ce que tu fais ? »
Á peine ai-je vu son visage narquois, que je perds l'équilibre sur le sable humide, faisant la même occasion lâcher mon crayon tandis que des lèvres douces s'accrochent aux miennes.
J'ai perdu le crayon. J'ai perdu la bataille.
« Jacky... »
J'entends son souffle au creux de mon cou. Putain, elle me fait trop d'effet.
Elle me regarde dans les yeux. Je n'ose détourner de son visage, qui traduise une pointe de timidité.
Je l'embrasse.
Je l'embrasse une seconde fois.
Je l'embrasse encore.
Encore et encore, sans jamais m'en lasser.
Mes dessins éparpillés autour de nous, ne ressemblent à plus rien. Ils sont maintenant tachetés de sable collant et de pluie.
Mais je m'en fiche. Cela n'a plus d'importance. Á cet instant, j’appartiens à son univers, je suis dans une autre galaxie.
Et maintenant, je comprends. Je sais pourquoi ces dessins sont rempli que d'elle...
« Je t'aime Daisy. »
« Je sais.»
Je souris. Elle m'embrasse longuement. Elle mord ma lèvre...
L'art, c'est la possibilité de voir le monde sous un autre regard. Mais quand je la dessine, je ne peux que me soumettre à son univers...
« Je t'aime aussi, Jacky. »