On est jeudi, c'est la suite !
Bonne lecture !
La joie n’avait toujours pas quitté Sacha, il marchait maintenant avec les filles dans le centre-ville, Aurore désirant acheter différents accessoires pour parfaire sa tenue du lendemain. Il était fier de son combat contre Régis et il ne cessait de penser à l’avenir, le coupant quelque peu du monde réel. Il suivait ses amies sans faire réellement attention à ce qu’elles disaient.
La soirée arriva vite, Aurore s’était achetée une robe à volant noire, dont le col en V mettrait en valeur le pendentif que lui avait donné le musicien. Depuis qu’il avait quitté le groupe, elle s’était accrochée à ce pendentif comme un symbole. La coordinatrice s’était également acheté une cape violette, qu’elle fixerait avec la broche que le vieux restaurateur lui avait offerte à Azuria. Elle ignorait encore qui avait pu lui faire un si beau cadeau, et pourquoi il ne s’était toujours pas manifesté.
Elle était assise en tailleurs sur le canapé, lisant ses fiches. Dans la cuisine, les quatre autres préparaient le repas. Elle passait une à une les fiches que le jeune homme avait fait sur ses potentiels adversaires, listant leurs techniques de combat, leurs Pokémons, ou tout autre information utile. La jeune femme soupira, il avait dû passer des heures à rédiger cela, pourquoi ? Elle garda ses questions pour elle, sachant pertinemment que nul ici ne saurait lui répondre. Elle posa ses fiches sur la table, et partit rejoindre les autres dans la cuisine.
Une fois à table, la coordinatrice devint le sujet de conversation principal, tous ses amis l’encourageant pour son concours du lendemain.
--Mais tu n’es pas stressée pour demain ?
--Non, Régis ! Je me suis entrainée, j’ai étudié les autres compétiteurs, je suis confiante et sereine.
--Et beh ! Quelle maturité ma grande, je suis fier de toi !
La jeune femme lui sourit en le remerciant, avant de reprendre la parole.
--D’ailleurs tu es déjà allé au bal de Noël de la ligue ?
--Ouais ! C’est trop marrant. Au début c’est très formel tu vois, et plus la soirée avance plus c’est le bordel, j’adore cette soirée !
--D’accord, et tu sais si c’est mieux de venir accompagné ?
--Ah, bah ça dépend, moi je viens seul, mais je repars accompagné !
Les quatre autres rigolèrent devant le sourire enfantin du champion local, mais son sourire s’effaça, laissant place à une mine déçu. Serena s’en inquiéta la première.
--Hey Régis ! Qu’est ce qui ne va pas ?
--Oh rien de grave Serena, juste que, chaque année Gab venait et, en fait ce mec est un putain de génie, j’ai bien vu que vous ne l’appréciez pas beaucoup mais, bordel ! A chaque fois il passe une heure à draguer une fille, et à chaque fois elle vient me voir après ! Ce mec drague pour moi, et bon sang à chaque fois elles sont top ! Intelligentes, belles, talentueuses ! Et cette année il ne sera pas là, c’est nul.
--Et tu sais à part Ondine on l’apprécie tous en vrai, moi c’est mon pote de beuverie, pour Serena c’est un peu devenu son confident, et Aurore elle est carrément tombée amoureuse de lui.
La jeune femme rougit furieusement après les paroles de Sacha. Depuis quand se permettait-il de dire ce genre de choses ? Elle ignora le regard interrogateur de Régis pour s’adresser à son compagnon de route.
--Pardon ? Non je ne suis pas amoureuse de lui ! Je le déteste cet enfoiré !
--Mais arrête, Frisouille ! Ça crève tellement les yeux que même moi je l’ai vu, c’est pour te dire !
Alors que la jeune femme s’apprêtait à répondre, elle fut coupée par le rival de Sacha.
--Peu importe, il n’y aurait aucune honte à tomber amoureuse de lui Aurore. Mais de toute façon le sujet est clos, il ne sera pas là cette année, donc je devrai me débrouiller seul pour ne pas finir seul justement
--Tu vas pas te mettre à pleurer quand même Régis ?
--Non Ondine ne t’en fais pas, je m’en remettrai
Ses amis rigolèrent face à sa mine déconfite avant de changer de sujet. Le petit monde regagna tôt son lit, mis à part Aurore qui décida de rester dans le salon pour relire ses fiches encore une fois. Elle fut surprise lorsque Régis s’installa en face d’elle, un chocolat chaud à la main. Et lorsqu’elle allait retourner à ses fiches, la voix du champion la sortit de sa concentration.
--Pas besoin de relire ça, c’est de repos dont tu as besoin
--Pfff, tu parles comme lui
--Evidemment
Surprise, la jeune femme arqua un sourcil. Quant à lui, il posa son mug sur une petite console qui était située à côté du fauteuil avant de se lever, reprendre toutes les fiches de la coordinatrice et de les ranger en vrac dans la pochette qu’il posa sur le buffet. Aurore ne comprenait pas trop ce qu’il se passait
--Evidemment ?
--Bien sûr, tu crois vraiment qu’il vous a laissé sans prendre soin que tout se passerait bien pour vous ?
--Hein ? Mais de quoi tu parles ?
Le châtain rigola légèrement en voyant l’air ahuri de la coordinatrice. Il se rassit dans son fauteuil avant de prendre la parole. La sympathie semblait peu à peu quitter sa voix, au fur et à mesure qu’il parlait.
--Lorsqu’il a quitté Argenta, Gabin est venu ici. Il m’a fait part de la situation et m’a demandé de faire attention à toi et aussi à Serena, mais surtout à toi. Il m’avait prévenu que tu resterais levée tard pour réviser. Il m’a dit de t’en empêcher.
--Quoi ? Mais pourquoi ferait-il cela ? Il nous déteste !
--Tu en es sûre ? Vous le pensez tous si mystérieux et pourtant il est clair comme de l’eau de roche. Oui, il fait plein de trucs sans le dire à personne, oui il ne dit quasiment jamais rien de sa vie mais ça ce n’est rien. Ce qui compte, c’est ce qu’il fait pour vous. Le pendentif que tu portes est l’une des choses les plus importantes à ses yeux, pourtant il est autour de ton cou, pas du sien. Et la broche que tu as eu à Azuria vient de lui aussi, j’en suis sûr.
--Mais pourquoi il fait tout ça ? Pourquoi il ne reste pas simplement avec nous ? Pourquoi il a été aussi blessant chez Pierre ?
--Parce qu’il tient à vous.
--Mais ça n’a pas de sens ! On s’était rapproché lui et moi ! Pourquoi il décide de partir ?!
--Parce que tu lui as dit la vérité, à Céladopole.
Elle repensa aux évènements de ce fameux soir ou elle s’était confronté à lui et qu’il était parti
--Mais j’étais énervée, j’ai parlé sur le coup de la colère…
--Mais tu as dit vrai, et ça l’a blessé. Il a décidé de partir à ce moment-là, même s’il a été retardé.
--C’est trop tard n’est-ce pas…?
--Ouais… De ce que j’en ai su, il a pris la route il y a une semaine.
--Il revient quand ? Tu ne sais pas ?
--Tu ne comprends pas Aurore, il est parti. Il y a très peu de chance qu’il revienne
La coordinatrice retint un sanglot, cela ne pouvait être possible. Elle se ressaisit, plantant son regard triste dans celui désolé de Régis.
--Et dis-moi, à quoi ça sert que je gagne ce concours et le grand festival maintenant ? Avant lui c’était pour moi mais maintenant… Je continue mais je ne ressens plus la même chose, comme si le fait qu’il ne soit pas là gâchait toutes mes victoires.
--Il les voit ne t’en fais pas, et il est fier de toi
--Il t’en a parlé ?
L’espoir semblait renaître dans la jeune femme, son sourire trahissant la joie qu’elle ressentait à l’idée que l’homme qu’elle aimait était fier d’elle
--Pas vraiment, mais je le connais, je sais ce que disent ses yeux. Maintenant remonte te coucher, tu dois être en forme demain
Aurore acquiesça et remercia le jeune homme de l’avoir écouté. Elle se sentait coupée en deux, à la fois heureuse de savoir qu’il pensait à elle, mais aussi effondrée de savoir qu’elle ne le reverrait probablement plus jamais. Elle parvint néanmoins à trouver le sommeil, sommeil dont elle avait besoin pour réussir le lendemain.
Lorsque la jeune femme fut en dehors de sa vue, Régis se pris la tête entre les mains, parlant pour lui-même.
--Mais reviens pauvre con…
Et ce qui le surpris, c’est qu’à peine avoir prononcé ces mots, un numéro privé l’appela sur son téléphone. Il n’avait pas l’habitude de répondre à des inconnus, mais l’heure tardive de l’appel piqua sa curiosité.
--Allo ?
--Comment va le meilleur champion de Kantô ?
--Très bien, justement je pensais à toi
--Vraiment ?
--Ouais, je me disais à quel point tu étais con
--Ah effectivement pas de doute, tu pensais à moi. Bon, trêve de mondanité, comment ça se passe ?
--Ah putain, si t’avais appelé deux minutes plus tôt j’aurais pu te passer Aurore tu sais ?
--On peut dire que j’ai de la chance
--Ou pas, ça dépend du point de vue. Sinon tout va bien, Sacha m’a battu en me faisant une Rocky ce matin, et Aurore était un peu mal ce soir, mais bon j’ai fait de mon mieux
--Une Rocky ? Intéressant, très intéressant même. Sinon qu’est ce qui ne va pas chez Aurore ?
--T’inquiète pas, elle est juste un peu déprimée que l’homme qu’elle aime soit un gros lâche qui s’est tiré sans même s’expliquer avec elle comme un adulte.
--Je t’emmerde Chen, c’est très bien comme ça
--Bien sûr ! En lui laissant ton pendentif et une broche pour qu’elle ne t’oublie jamais
--Vas te faire ! Déjà le pendentif je pensais que ma sœur le lui reprendrait. Et pour la broche elle ne sait pas que ça vient de moi, sauf si un enfoiré lui a dit
--Oups, que je suis maladroit
--T’es le pire putain, je ne compte pas revenir tu le sais bien
--Ouais ouais, elle a son concours demain tu veux que je te garde une place ?
--Je suis à New York, ça va être compliqué tu ne penses pas ?
--Mais qu’est-ce que t’es con… t’étais sérieux alors ?
--Absolument, mais ne t’en fais pas Régis, je ne manque à personne. Aurore ça lui passera, et tout le monde va vite m’oublier
--Moi ça risque pas si tu commences à m’appeler pour savoir ce qu’il se passe
--Une fois la ligue finie t’entendras plus parler de moi je te rassure. Comment va Serena ?
--Etrangement bien, elle semble avoir sincèrement accepté la relation d’Ondine et Sacha
--Tant mieux, ça ne m’étonne pas, elle est très forte moralement. Tout va bien, demain Aurore va remporter son concours, vous allez au bal, et après tout le monde va pouvoir se reposer avant de reprendre sérieusement l’entrainement.
--Oui bien sûr, s’ils avaient un entraîneur pour leur dire quoi faire et quand commencer ça serait possible oui
--Mais putain ce que tu peux être con Chen quand tu t’y mets, heureusement qu’eux ne le sont pas autant que toi, ils savent qu’ils doivent se préparer, et ils le feront.
--Si tu le dis…
--Bon sinon, pour changer de sujet, au bal il y aura une certaine Alice, une brune comme tu les aimes, qui n’attendra que toi
--Oh ? Tu as pensé à moi ?
--J’ai flirté avec à l’aéroport, je lui ai parlé de toi, je te dois bien ça
--Un grand merci d’avance
--Tu me remercieras si tu ne foires pas
--J’essaierai, chef
--Bon, je te laisse, il doit être tard à Kanto. Bonne nuit, prends soin de toi et des autres
--Je passe le bonjour de ta part ?
--A Serena oui
--Ok… à la prochaine vieux
--Ouais, je t’appelle demain.
--Ok, salut.
Le champion raccrocha, un sourire aux lèvres. Gabin se pensait le maître dans la manipulation, cependant lui aussi n’était pas débutant. La situation entre le musicien et Aurore l’agaçait au plus haut point, et il essaierait de régler la situation. Il monta se coucher quelques minutes après, continuant de rêver à son petit plan du lendemain soir.
Le lendemain, Régis fut surpris du bran le bas de combat qui avait pris place dans sa maison. Aurore semblait avoir des difficultés avec sa tenue puisque Serena et Ondine l’aidaient à se préparer, enchaînant les allers retours entre la chambre et la salle de bain. Il sourit et descendit dans la cuisine où il retrouva Sacha qui déjeuna tranquillement.
--Bah dis-donc, c’est mouvementé la haut
--Ouais, les filles veulent à tout prix qu’Aurore soit la plus belle du concours
--Je vois le genre… Bon ça va il n’est que huit heure et le concours est à dix elles ont le temps
--Ouais, bon sang, j’ai quand même du mal à croire que ça sera bientôt fini tout ça
--Tout le monde vieillit p’tit Sacha
--Ouais, ça fait flipper
Le champion rigola devant l’air un peu déprimé de son ami d’enfance avant de boire tranquillement, discutant de ses derniers travaux avec Sacha.
« Et la victoire revient à Aurore de Bonaugure qui remporte son cinquième ruban »
La jeune femme sauta de joie, elle avait battu cette fille qui avait pavané toute la durée du concours et maintenant elle faisait son chemin dans l’histoire.
Elle rejoignit ses amis rapidement, heureuse de partager sa victoire avec eux. Le petit groupe passa la fin de l’après-midi à flâner dans les rues de Jadielle, faisant du lèche-vitrine. Pour le repas du soir, Régis avait commandé pizza pour tout le monde, au grand bonheur de Sacha qui s’empiffra comme à son habitude. Ondine lui jetait un regard désespéré, cet idiot ne changerait jamais en fin de compte.
Alors que tout le monde alla se coucher, Régis retint Aurore, prétextant de vouloir débriefer avec elle au sujet de sa performance. Ils discutèrent donc de cela à deux, installés confortablement dans le salon. Et alors que le champion se perdait en explication théorique, son téléphone sonna. Un large sourire s’inscrit sur son visage, et avant de répondre, il s’installa à côté d’Aurore, afin qu’elle puisse entendre la conversation.
--Surtout, tu te tais ok ? Allo ?
--Bonjour Mr Chen, comment vas-tu ?
--Bien et toi ?
--Ça va ça va. Bon alors Aurore, son concours, ça a donné quoi ?
La jeune femme sourit lorsqu’elle reconnut la voix de l’interlocuteur de Régis
--Victoire, bien sûr ! Et une sacrée prestation
--Okay, je regarderai le replay quand je serais à l’hôtel
--Tu verras, tu vas être fier d’elle
--Je l’étais déjà. Bon, vous allez quand à Céladopole ? Demain ou après-demain ?
Aurore sentit que son cœur venait de rater un battement, il était fier d’elle ? Et il regarderait sa prestation ? Avait-il regardé les autres ?
--Demain dans la journée, on a réservé nos chambres
--Parfait, et c’est quand déjà le bal ?
--Bah… On est le 17 décembre donc c’est dans trois jours, le 20
--Ok, désolé vieux je ne regarde pas trop mon calendrier en ce moment
--Toujours à New York ?
--Nan, je suis sur la route pour Chicago là
--Ok ok, tu peux parler là ?
--Ouais je suis à l’arrêt, pause clope, il se passe un truc ?
--C’est à propos d’Aurore
--Hein ? Il se passe quoi ? Rien de grave j’espère ?
On pouvait sentir l’inquiétude du jeune homme à l’autre bout du fil, Régis sourit
--Rien de bien grave mais… Putain mec tu lui manques
Il entendit un long soupir, il pouvait facilement imaginer son ami recracher sa fumer en baissant la tête. Bien sûr tout ceci faisait partie de son plan pour qu’il revienne, ou au moins que ses paroles rassurent la coordinatrice, mais il savait qu’il ne lui mentait pas en disant ça.
--Moi aussi elle me manque…
La coordinatrice écarquilla les yeux, sa voix semblait si faible, si sincère, elle refusait de croire ce qu’elle venait d’entendre
--Alors reviens ! Tu sais elle porte toujours ton pendentif, c’est devenu son porte bonheur
--Elle saura en prendre soin je le sais, et il ne m’est plus utile aujourd’hui, j’ai déjà eu mes chances
Régis s’inquiéta d’un coup, il n’aimait pas quand le musicien parlait avec ce genre de phrases qui pouvait avoir mille sens
--Qu’est-ce que tu racontes la ?
--Régis, t’es loin d’être un idiot, donc tu sais très bien que c’est mieux ainsi, et merde à la fin, j’en ai marre de me répéter. Je suis très bien seul à l’autre bout du monde, j’ai pas besoin d’elle ni de personne.
--Et toi ? Tu passeras à autre choses ?
--J’ai toujours vécu dans le passé, ça ne me changera pas
--Tu comptes vraiment ne jamais revenir ?
--Je ne sais pas
--Ok, je te laisse, tu veux que je repasse le bonjour à Serena ? J’ai pas eu le temps aujourd’hui
--Ouais je veux bien
--Et Aurore ? Tu veux que je lui dise un mot de ta part ?
Un silence s’installa, Régis et Aurore se regardaient, attendant la réponse du musicien qui tardait à venir.
--Gab ? T’es là ?
--Ouais
--Alors ? Tu veux que je lui dise un truc ?
--Passes la moi
Mer 07 Nov 2018, 20:01
On est passé au théâtre ? xD