Hey, Alors voilà, je viens de finir un OS que je ne pensais jamais finir et qui concerne un écrit prévu pour un concours datant de 2017 sur le thème de l'automne. Je tenais tout de même à le finir et à vous le montrer même si c'est désormais hors concours. Vous trouverez les contraintes du concours juste en-dessous en rappel. J'avertie également que l'intrigue du OS est un peu... mélodrame...^^' Et j'espère que vous arriverez à trouver qui sont le personnage principale de cet OS. Je m'excuse d'avance pour les éventuelles fautes. Bonne lecture. ----------------------------------------------------------------------------------------------------
CONTRAINTES DU CONCOURS THEME AUTOMNE
Les mots imposés :
Boisson chaude ; Pluie ; Feu ; Téléphone ; Humide ; Rhum ; Cheveux. (Souligner et mettre en gras)Le lieu à choisir : -Un bar /ou un parc /ou un magasin.Minimum 2 pages Word en taille 11. ---------------------------------------------------------------------------------------------------
Nostalgie d’Automne
Le vent soufflait sur les carreaux du bar où j’étais rentrée depuis quelques instants déjà, emportant ainsi des feuilles mortes sur son passage. Installée dans un coin tranquille du comptoir du bar, je souriais doucement à la scène qui se déroulait au bout de la salle. Une rousse semblait se moquer gentiment de son convive, alors qu’un Pikachu vif, suivait également l’échange, une bouteille de Ketchup entre ses pattes, assis sur les jambes de la mademoiselle.
Un soupir s’échappa de ma bouche lorsque j’impatientai ma boisson chaude que j’avais commandé quelques minutes plus tôt. Mon regard se détourna vers une fenêtre où la nuit commençait doucement mais sûrement à tomber sur le village. La nostalgie me perça soudainement en moi, surgissant ainsi des souvenirs lointains de ma mémoire. Une odeur fine de brûler me vint à mes narines et le souvenir d’un soir de pluie au coin de la cheminée m’envahit l’esprit. Je me rappelle, encore, de ton visage sous les lueurs du feu et de ton sourire qui ne cessait se déformer par tes éclats de rires. Je me souviens également à quel point j’aimais entendre le son de ta voix lorsque tu me racontais tes voyages...
Le claquement d’une tasse contre le rebord du comptoir me fit sursauter. Les yeux traduisant ma surprise, mit le serveur confus, se confondant en excuses. Un sourire rassurant naquit sur mes lèvres, lui remerciant d’avoir ramené ma commande. Je touchai à peine ma tasse, que je retirai mes doigts. Elle était décidément brûlante ! Je soufflai doucement sur la vapeur de fumée qui s’échappe au-dessus d’elle tout en zieutant vers le duo sympathique au fond de la salle.
Le jeune retira enfin sa casquette rouge, la déposant sur celle du Pokémon électrique. Celui-ci savourait toujours autant le Ketchup. Je souris de nouveau en voyant les cheveux noirs du garçon se rebeller davantage après qu’une main nerveuse y soit passer. Elles ressemblent étrangement aux tiennes. Ma main qui ne cesse de glisser entre elles et ta gorge de râler d’arrêter…
De ta gorge qui ne cesse de râler, oui… De crier des mots insensés, insensibles. Depuis quand râle-elle un peu plus ? Depuis quand ta gorge a pris le dessus sur ta raison ? Depuis quand, ai-je commencé à détester d’entendre ta voix ? Depuis quand l’automne est devenu une saison noire ? Un spasme prit le contrôle de mon corps, me forçant à revenir dans la réalité.
Je subis.
Je m’attarde sur la tasse chaude qui me tente depuis son arrivée sur le comptoir. Je pris mon courage à deux mains et j’affronte la température bouillante de la boisson afin de la goûter une première fois. Un soupir de bien-être se délivra, oubliant quelques instants les pensées amères qui prenaient contrôle de mon esprit.
Une nouvelle fois, je savoure le café crème et silencieusement, je songe à ces deux personnes qui se chamaillent dans une atmosphère de chat à la souris. Je bifurque ma tête, en entendant un rire masculin. Cela appartenait au dresseur et je souris mélancoliquement en songeant à d’autres souvenirs…
Nous étions comme ce couple installé au fond du bar. Nous étions complices, nous rigolions sans limites, et nos soirées se résumèrent à nos chamailleries. Qu’est-ce qui s’est passé pour que cette complicité soit désormais transformée en une entente glaciale ?
Soudain mon mobile vibra dans mon sac en bandoulière, me rendant hésitant dans mes gestes. Je sais que c'est toi qui m’appelles, je le devine aisément... Malgré moi, je sorti le téléphone de sa cachette et vit ton nom sur l'écran. Je soupire doucement, créant un certain malaise autour de moi. Que dois-je faire ?
Brusquement, le cellulaire cessa de vibrer, amorçant un grand soulagement que je ne pensais pas retenir à travers un long soupir. J’imagine aisément ta frustration se manifester par tes poings qui se serrent et de ta voix rauque qui insulte cette absence de contact. Tu ne laisses aucun message vocal, comme souvent. Je devine que tu es dans le salon, installé sur le fauteuil en cuir qu’on avait acheté lors de notre emménagement ensemble quelques mois plus tôt, avec un verre de rhum posé sur la table basse qui n’attendait que d’être bu.
Une seconde fois, le vibreur s’active et durant quelques longues secondes, j’hésitai à le prendre afin de te répondre. Que dois-je faire ? Que dois-je dire ?
Finalement, contre ma conscience, ma main pris l’objet et laconiquement mes lèvres se mouvèrent dans une voix légèrement tremblante.
« Allô, chéri. »
Ta gorge râle. Elle râle encore et toujours dans des mots brutaux. Cela ressemble à des coups de poings, à une claque bien féroce, ou même à une côte fêlée qui ne se guérit pas totalement…
Tes mots ressemblent à tes mains. Durs, rêches, qui autrefois, je les trouvais douces et protectrices.
« Putain, tu es où ? Tu as vu l’heure ! Tu devrais déjà être à la maison !
- Je me suis arrêtée à la brasserie au coin de la rue. Je voulais boire le café crème qu’on avait pris la dernière fois… »
Je n’ai eu le temps de finir ma phrase que des insultes sortent de ta bouche. J’entends ta colère grondée au téléphone. Je devrais y être habituée, et pourtant, la douleur est toujours présente. Tes « idiote » et tes « Bonne à rien » me provoquent toujours autant de peine.
Et je finis par penser que tu as raison.
« Je viens te chercher, ne bouge pas ! »
La tonalité revient subitement laissant un bip sonore presque trop aigue me transpercer le tampon. Tu as raccroché. La conversation n’a duré quelques minutes et j’ai eu l’impression d’avoir passé des heures à t’écouter pester contre mon incapacité à gérer le temps, à mes compétences ratées et même à mon physique qui, je ne sais jamais s’il est assez bien ou trop dégradé.
Mon regard se reposa automatiquement sur le couple. La jolie rousse dégustait un cocktail tandis que son compagnon avait opté pour une bière. Il semblerait que le Pokémon jaune avait décidé de finir sa bouteille de ketchup, puisque celle-ci avait l’air bien entamée.
Je profitai encore un peu de mon café crème, sachant que je risquerai de ne pas pouvoir le finir à temps. Je savais qu’une minute à l’autre, tu viendras en furie dans le bar et m’enlever d’ici afin de m’emmener jusqu’à ta grosse voiture. La brasserie avait beau être non loin de la maison, tu préférerais venir en véhicule afin de pouvoir m’y mettre comme une prisonnière.
Tu aimes avoir le contrôle. Je pourrais trouver cela mignon si ce n’était pas devenu si obsessionnel.
J’avertis le barman que je paye l’addition et déposai l’appoint sur le comptoir accompagné d’un pourboire, lorsque je vis le duo traversé la salle, signe qu’ils quittaient cette atmosphère paisible et chaleureuse contre la tiédeur de l’automne.
Soudain, la porte s’ouvrit brusquement et te vis rentrer. Ton regard froncé, me cherche dans la petite foule avant qu’il ne s’arrête enfin sur moi. Je ferme mon manteau et commença à descendre du tabouret.
Tu as, à peine, fait quelques foulés, que déjà tu étais à mes côtés et me force à aller plus vite. Je trébuche sur ma chaise haute et ma main est prise par la tienne qui la maintienne fortement. Tu te rassures que je suive, que je rentrerai bien à la maison avec toi.
Dans la précipitation, tu me contraintes à marcher plus rapidement et bouscule par mégarde, le couple que j’avais observé depuis le début.
« Oh, pardon… »
Les yeux marron du jeune homme me fixèrent et je découvris une lumière innocente y briller au fond. Est-ce que tu avais cette lumière au fond de ton regard lorsqu’on s’était rencontré la première fois ? Est-ce qu’il y avait cette candeur qui se lisait au début de notre relation où n’était-ce qu’une illusion que je m’étais créé ?
« Attends, Norman… Ralentis, s’il te plaît. »
Tu ne m’écoutes pas. Tu ne m’écoutes plus depuis trop longtemps déjà.
L’air humide me fouetta au visage lorsque je suis sorti, ta main pressant la mienne. Tu m’obliges à venir jusqu’à la voiture garée, à quelques mètres de là, devant la brasserie.
« Caroline, monte vite ! »
Je sens dans ta voix que tu essaies de contrôler ta fureur, et j’obéis docilement, ne souhaitant pas envenimer la situation. Je m’installe alors que tu démarres déjà le véhicule. Au moment où je m’apprêtais à mettre ma ceinture de sécurité, ta grande main me bloque la mâchoire et ta bouche chuchote à mon oreille des menaces dont je n’oserai pas répéter.
Puis, une douleur s’intensifie brusquement dans mon ventre.
Une larme roule sur ma joue alors que tu reprends confortablement ta place devant le volant afin de manier ton véhicule.
J’observe le paysage d’automne et sur le trottoir d’en face, je vis le couple s’embrasser timidement sous un arbre rempli de feuilles aux couleurs de saison.
Une image magnifique qui restera gravé dans ma mémoire. Je retiens férocement mes sanglots dans le silence pesant de l’automobile qui prit de l’allure, m’attachant à cette dernière petite scène touchante que j’ai pu apercevoir.
La nostalgie me revient.