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 Les Pokémons amoureux

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Laura57
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Laura57


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Les Pokémons amoureux - Page 4 Empty
MessageSujet: Re: Les Pokémons amoureux   Les Pokémons amoureux - Page 4 Icon_minitimeSam 07 Juin 2014, 13:20

Voici la suite... x)

Les pas pressés d’Aurore se firent moins rapide lorsque cette dernière apercevait l’entrée du parc à sa droite. Elle s’arrêta un instant en haut d’escaliers, raffermit sa prise autour de son parapluie qui venait de tanguer brièvement et finit par observer le parc en contre-bas ; bien que le vent s’était atténuée, la pluie, elle, n’avait pas cessée de tomber pour autant et continuait à s’écraser sur le sol dans un bruit répétitif, tandis que de la vapeur s’échappait du béton pour brouiller légèrement la vue de la coordinatrice. La jeune fille aperçue l’ombre d’une silhouette quelques mètres plus bas, sachant parfaitement à qui elle appartenait en jetant un coup d’œil à l’heure, et descendit prestement les marches pour s’avancer vers lui.

En s’approchant du profil de Paul qui était adossé à un dôme troué, elle put remarquer que lui aussi, n’avait pas pris son sac à dos, avait les mains dans les poches, portait son éternelle veste mauve et épaulait visiblement un sweet à capuche gris. La tête inclinée vers le ciel fade, il semblait en plein dans ses pensées puisque, lorsqu’elle l’appela, le jeune homme sursauta, surpris, et laissa finalement tomber son regard sombre, encadré par quelques mèches mauves. Il n’eut pas le temps de la saluer qu’elle prit immédiatement la parole, inquiète.

«  Est-ce que ça va ? Tu attends depuis un moment, non ? Mince, je suis pourtant certaine d’être arrivée à l’heure, je-… »  Paniqua-t-elle en fouillant dans sa poche pour sortir rapidement son portable
«  Ne t’en fais pas, c’est moi qui suis arrivé plus tôt que prévu. » Coupa le dresseur, « Et vu comment il pleuvait fort, il ne faut pas chercher plus loin quant à la raison de mon état. »

Aurore acquiesça en silence, rangea son appareil dans la poche de sa veste, et finit par relever la tête pour constater qu’en effet, Paul était trempé ; sa capuche était imbibée d’eau et des gouttes d’eau ruisselaient  tranquillement sur son visage. Ce qui d’ailleurs, ne semblait pas le déranger plus que cela puisqu’aucune émotion de tirait ses traits. Elle devinait parfaitement que ses cheveux devaient être dans le même état que ses vêtements, mais pourquoi n’avait-il pas pris de parapluie, cela aurait été plus simple, quand même ! Décrétant ensuite qu’il n’allait pas rester sous cette maudite pluie, les pommettes de la coordinatrice se teintèrent d’embarras alors qu’elle rencontra les deux orbes de son interlocuteur pour rapidement le détourner, les lèvres pincées.

«  Tu…Tu peux venir sous mon parapluie. Ça ne sert à rien de rester comme ça si c’est pour tomber malade après. » Déclara Aurore en fermant un instant les paupières

Un léger « Hmm. » lui répondit, signifiant apparemment qu’il approuvait ses dires et la remerciait, avant de le voir faire deux pas pour s’arrêter devant elle, à l’abri du crachin qui les entourait. Seulement voilà, même sous le parapluie, Paul ne pipait pas un mot et concentrait son attention sur un point dans le vide. Quant à Aurore, cette dernière avait du mal à supporter ce silence désagréablement pesant. Pour se redonner contenance, elle se racla la gorge, mal-à-l’aise, et parla à nouveau.

«  Alors, tu voulais me parler de quoi ? A ce que j’ai cru comprendre, c’était important… »

La coordinatrice le regarda déglutir discrètement et tourner la tête pour observer les balançoires en bois qui se trouvait à quelques mètres d’eux. Un « Ben, en fait… » sortit difficilement des lèvres du jeune homme alors qu’Aurore le fixait, silencieuse, impatiente, le cœur battant. Le regard fuyant, il semblait embarrassé, presque honteux de continuer sa phrase. Aurore réalisa que ce qu’il s’apprêtait à lui dire n’était pas facile et dans l’extrême, que c’était peut-être grave… Donc, pour s’en assurer, et voyant qu’il n’arrivait de toute façon pas à aligner un autre mot, elle le coupa intentionnellement dans ses réflexions et demanda :

« Ce que tu dois me dire… C’est quelque chose de grave ? »

Paul cligna rapidement des yeux et réfléchissait sérieusement à sa question, le regard rivé sur la main de la coordinatrice qui tenait le parapluie. Après un instant, elle croisa à nouveau les deux orbes noirs du dresseur pour voir qu’il se grattait la joue à l’aide de son index tout en reportant son attention sur un coin de l’ombrelle.

«  On peut dire ça comme ça, ouais… »

Aurore sursauta et sentit les battements de son cœur s’accélérer frénétiquement à la confirmation du jeune homme alors qu’elle tentait dû mieux qu’elle pouvait de calmer les pensées qui venait de soudainement l’envahir. C’était grave. Mais grave comment ? Cela ne pouvait pas concerner ces Pokémons, ni Reggie, il n’aurait pas cet air perturbé. Conclusion, c’était bien lui qui avait quelque chose de grave. Reprenant ensuite ses esprits, elle ne put s’empêcher de déblatérer ses pensées, non sans un léger affolement.

«  J’en était sûre, j’aurai dû te mettre plus de crème dans le dos ! Si ça se trouve, tu vas mourir à cause de moi ! Je suis désolé… ! » S’excusa Aurore en inclinant la tête vers le bas
«  Mais-Mais non, ce n’est pas ça !! » Trancha le dresseur, visiblement choqué des propos de la coordinatrice, « Tu as vraiment de ces idées… ! On dirait que le concert d’hier t’ai montée à la tête ! »
«  Arrête de me prendre pour une folle, j’ai le droit de m’inquiéter ! Mais tu es sûr ? Tu n’as vraiment pas le cancer du tout ? » Questionna-t-elle en relevant le menton
«  Bien sûr que non… ! Arrête avec cette idée débile, maintenant… ! C’est grave, mais pas à ce point-là… »

Paul eut à peine finit sa phrase sur un ton plus pondéré, qu’un long soupir sortit du fond de sa gorge, comme pour montrer qu’il était désespéré quant aux idées de la coordinatrice. Cette dernière laissa à son tour échappé un soupir soulagé et l’examina ouvertement. Il ferma un instant les paupières, se pinça l’arrêt du nez dans un geste las, certainement pour se calmer d’avantage, et re-ouvrit les yeux sur elle, qui se sentit frissonner.

«  Si ce n’est pas ça, c’est quoi, alors ? » Demanda Aurore dans une pointe d’impatience

La jeune fille distingua que le dresseur venait de pincer légèrement les lèvres pour ensuite déglutir une nouvelle fois, ce qui la fit froncer les sourcils, intrigué. Pourquoi mettait-il tant de temps à avouer ce sujet important ? A moins qu’il lui fallait…plus de temps ? Maintenant qu’elle se mettait à sa place, il devait être dans un sacré pétrin et vu l’ampleur de la chose, même si ce n’était pas l’annonce d’une grave maladie, c’était suffisant pour le troubler à ce point et pour l’empêcher de parler. Aurore lui offrit alors un petit sourire compatissant tandis que ses deux orbes bleus lui intimaient de prendre le temps qu’il lui fallait et qu’elle pouvait attendre sans problème.

Alors la coordinatrice attendit. Et pendant qu’elle patientait en silence, elle remarqua ce curieux geste qui s’était installé sur le visage de son interlocuteur ; ce n’était pas le teint écarlate qui s’était emparé de ses pommettes, ni qu’il ne détourne pudiquement le regard mais bien le fait qu’il se morde la lèvre inférieure, angoissé. Ce n’était pas quelque chose que le dresseur avait l’habitude de faire, et elle interpréta ce tic comme une sorte d’anxiété. Plus il faisait ce geste, et plus Aurore s’impatientait de découvrir enfin la « chose grave » qui semblait hanter le dresseur.

Ses yeux remontèrent plus haut pour voir que Paul fermait ses paupières dans un soupir excédé, serrait son poing droit qui se trouvait le long de son corps, et planta ses deux orbes sombres dans les siennes. Elle ne bougea pas, ne fit aucun geste, hypnotisée par la résolution qu’elle pouvait y lire dans le reflet de ses pupilles. Hésitante, posée, déterminée, sa voix éraillée atteignit finalement les oreilles de la coordinatrice.

«  Je crois que… Je crois que je suis amoureux de toi. »

Alors que le cœur d’Aurore ratait un battement, qu’elle clignait des yeux pour être certaine que ce n’était pas un rêve et que pendant ce laps de temps, le dresseur avait gravement reporter son attention ailleurs, la coordinatrice ne put s’empêcher de sourire avant de laisser s’échapper un petit rire. Petit rire qui devenait plus grand, plus clair. Elle avait l’impression que son contrôle lui échappait et fût obligé de masqué son rire en plaçant son poing devant sa bouche. C’était une blague. Une blague qu’elle avait bien cru admettre si la pensée de la plaisanterie ne l’avait pas frappée ; oui, ce n’était qu’une blague qu’avait organisé Paul. Parce que le jeune homme ne tomberait jamais amoureux d’elle. Parce que cette idée lui semblait tellement absurde, tellement impossible… Entre deux rires, Aurore lui demanda d’arrêter de se moquer d’elle avant de relever le menton pour croiser les deux orbes sombres, surmontés de sourcils fermement plissés, et l’air sérieux qu’affichait ce dernier.

Et cette vision la stoppa immédiatement dans son élan de folie puisqu’elle resta muette et scruta le visage du dresseur pour y déceler un quelconque tic qui trahirait sa farce. Mais elle ne discerna rien du tout et à ce moment-là, Aurore comprit que son aveu, que cette chose « grave », que cette déclaration, était vraie et qu’il ne mentait pas. Elle se sentit rougir de honte pour s’être moquée ainsi de lui ouvertement mais reprit rapidement ses esprits. Elle cligna encore une fois des paupières, laissant la surprise envahir ses traits, et prit enfin la parole, sachant parfaitement que si elle ne disait rien, le jeune homme partirait sans demander son reste.

«  Quoi, tu… Attends, t’étais sérieux ? »

Pour toute réponse, Paul claqua sa langue au palais d’un air agacé, et se tourna de côté, visiblement  vexé, avant de lui tourner complétement le dos et de s’engouffrer sous le crachin qui l’accueillit avec plaisir. Et voilà, elle venait de tout gâcher à cause de ses bêtises et de sa paranoïa… La coordinatrice ferma ses yeux et serra rageusement les dents, plus honteuse que jamais. Bon sang, Paul venait vraiment de lui avouer qu’il l’aimait… ! Comment avait-il pu développer une affection plus qu’amitié pour elle… ? Elle devait le faire changer, d’accord, mais de là à arriver jusqu’à tomber amoureux d’elle, c’était inimaginable. C’était impensable, inconcevable. C’était… C’était… Mince, à force de trop penser, le dos de Paul s’éloignait de plus en plus. Si elle ne faisait rien, elle était certaine qu’avec ce qu’il venait de se passer, ils ne se reverraient plus jamais… Pestant entre ces dents, elle se dépêcha de le dépasser pour lui barrer la route alors qu’il s’arrêta automatiquement, à nouveau protéger sous le parapluie de cette dernière.

Aurore baissa lamentablement les yeux, ne sachant pas trop où les poser pour être à l’aise, et ouvrit la bouche en prenant une inspiration, embarrassée. Mais aucun son n’en sortit et elle raffermit sa prise autour du manche de son parapluie. Bon sang, si elle avait sût un jour que s’excuser et s’expliquer après une confession serait aussi difficile, elle n’aurait jamais réagi comme elle l’avait fait il y a une minute… C’était pitoyable, sourit-elle amèrement en ayant l’impression d’entendre la voix de Paul prononcer ces paroles fétiches…

Aurore ferma un instant les yeux et déglutit discrètement en prenant une seconde inspiration, cette fois décidé à sortir des mots du fond de sa gorge.

«  Je… Je suis sincèrement désolée si je t’ai blessé en me moquant de toi. J’ai tellement honte … » Souffla-t-elle, rongée par le remord

Paul ne dit rien et elle comprit qu’il ne parlerait tant qu’elle n’aurait pas parler d’avantage, préférant certainement prendre la parole une fois que le monologue de la coordinatrice soit terminé. Elle releva donc le menton et croisa le regard terne du jeune homme qui ne semblait pas écouter les mots qu’elle déblatérait.

«  M-Mais comprends-moi ; je ne m’attendais pas à ce que tu me dises ça ! C’est tellement soudain ! Et c’est d’autant plus surprenant venant de toi… ! »
«  Je n’ai donc pas le droit d’avoir de sentiments ? » Reprocha-t-il

Ah si, finalement, il l’avait écouté… Mais elle n’avait pas pensé que les paroles que prononcerait le dresseur feraient si mal… ! Tant pis, elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle, conclu amèrement Aurore en pinçant les lèvres. Bien sûr que si, il avait le droit d’avoir des sentiments, mais se dire que Paul, le garçon qui ne laissait personne s’approcher de lui sous peine de recevoir un regard des plus sombres, était tombé d’une fille aussi souriante, joyeuse et curieuse qu’elle. C’était le monde à l’envers…

«  Ce n’est pas ce que je voulais dire. » Plaça-t-elle avant de continuer sur sa lancée, « C’est juste que… je n’arrive pas à me dire que tu sois tombé amoureux de moi… »

Cette fois, Paul se garda bien de répliquer et laissa la phrase de la coordinatrice flotter entre eux dans un silence déplaisant. Les traits de la jeune fille se contractaient d’eux-mêmes, tendus, mordu par le froid ambiant. Tout se mélangeaient dans sa tête, elle ne savait plus ce qui était bien et ce qui ne l’était pas. Elle était incapable de raisonner calmement, d’autant plus que les pulsations de son cœur redoublaient, comme pour la perturber d’avantage dans ses réflexions. Finalement, après avoir froncés les sourcils en sentant le sang battre dans ses tempes, elle ferma un instant les paupières et les rouvrit dans un faible soupir afin d’évacuer la pression.

«  Je ne sais plus quoi penser, Paul. Je ne sais pas non plus quoi faire, ni quoi dire. Je suis désolée… » S’excusa-t-elle à nouveau, les joues roses
«  Ce n’est pas grave. Je n’attends pas à ce que tu fasses quelque chose ou que tu me donnes une réponse. » Rétorqua Paul en passant devant elle, les paupières closes

Aurore frissonna en sentant le corps de Paul la doubler pour quitter une seconde fois son abri. Elle soupira alors que son cœur ne cessait de battre encore plus fort, lui arrachant une  grimace de douleur. Non, elle ne voulait pas que leur amitié, que leur relation ou elle-ne-sait-quoi se finisse comme un grain de sable balayé par le vent. Son cœur refusait d’être séparé du jeune homme de cette façon-là. Parce qu’au fond, elle avait peur de répondre convenablement à ses sentiments. Parce qu’elle avait peur et ne savait jusqu’où cette relation allait les amener si elle devait à son tour lui avouer ses sentiments. Mais s’il commençait à monter les escaliers et quitter le square, c’était définitivement foutu. Tout le mal qu’elle s’était donné pour le faire changer, tous les moments qu’ils avaient passés ensembles -qu’ils soient bons ou mauvais-, tous ces efforts qu’elle avait fait pour mieux comprendre le désagréable dresseur s’envoleraient en fumée si elle ne bougeait pas ces fichues pieds de cette flaque d’eau qui lui renvoyait l’image de sa silhouette.

Lâchant un autre juron dans l’air, Aurore pivota sur elle-même, s’approcha hâtivement du dos de Paul, et saisit fermement sa main gauche qui tanguait au rythme de ses pas dans un « Attends ! ». Le dresseur s’arrêta immédiatement mais ne se retourna pas pour autant, et elle comprenait très bien, les yeux honteusement baissés vers le bas.

«  Je… »

La coordinatrice ne finit pas sa phrase laissée en suspens et ferma la bouche pour froncer les sourcils, pensive. Et puis, Paul était-il vraiment satisfait de la tournure qu’avait prise cette déclaration ? N’allait-il rien attendre et faire comme si rien ne s’était passé ? Non, elle ne pouvait pas croire qu’il en était ravi et que cela l’arrangeait. Au contraire, elle était certaine que s’il n’était pas aussi blessé et orgueilleux, il n’aurait pas abandonné si facilement en lui disant un vulgaire « ce n’est pas grave »…
La voix rauque du dresseur la ramena bien vite sur terre, et ce, dans un ordre plutôt froid, notant au passage que sa silhouette venait de pivoter pour lui faire entièrement face, leurs mains toujours liés :

«  Lâche-moi. »
«  Non, attends ! Je… Écoute-moi, Paul. S’il te plait. » Rajouta-t-elle en resserrant brièvement sa prise

Après que ce dernier ait croisé un instant ses deux orbes bleus, un soupir résigné répondit à sa requête, signifiant clairement qu’il lui intimait de parler puisqu’elle voulait tant se faire entendre. Alors, le cœur battant, les joues roses, la coordinatrice serra une dernière fois les dents et tenta d’aligner des explications plus ou moins cohérentes :

«  Je… J’ai vraiment fait n’importe quoi, tout à l’heure… »
«  Je suis d’accord. » Rétorqua calmement Paul
«  Je ne suis vraiment qu’une idiote ; je… je n’ai même pas été fichue de comprendre que tu me disais la vérité… »
«  Ça, je ne te l’fais pas dire. » Enchaina à nouveau le dresseur
«  Et-Et…même si je m’excuse pendant le reste de ma vie, je ne pourrais probablement pas réparer le mal que je t’ai fait… »
«  Probablement pas, non. » Continua le jeune homme
«  Mais laisse-moi parler, à la fin… ! » S’irrita légèrement Aurore, embarrassée

Son organe vitale s’agitait légèrement dans sa cage thoracique alors que ses paupières venaient de se fermer toutes seules pour se rouvrir la seconde d’après, n’étant pas certaine d’avoir bien entendu à cause de la pluie qui tombait sur son parapluie dans un bruit sourd. Elle ne rêvait pas, elle l’avait bien entendu un semblant de rire, là ? Et puis, elle venait aussi de distinguer un bref rictus étirer ses lèvres, c’était bien cela ? Oui, elle en était sûre ; même si cela ne jouait pas en sa faveur, Paul se moquait d’elle. Il avait fait exprès de l’interrompre et de l’enfoncer au fur et à mesure qu’elle se rabaissait intentionnellement mais le désagréable jeune homme c’était bel et bien foutue d’elle ;  comme avant, comme ses taquineries qui ne faisait rire que lui et qui avait le don d’énerver la coordinatrice. Un sourire fendit discrètement son visage ; peut-être que leur complicité n’était pas tout à fait perdue, en fin de compte…

Aurore croisa à nouveau son regard sombre et se sentit furieusement rougir. Elle baissa à nouveau ses deux orbes bleus et, après avoir raclé sa gorge pour reprendre son sérieux, la coordinatrice ouvrit une énième fois la bouche.

«  Enfin, ce que je veux te dire, c’est que… d’accord, tu as tout du type détestable ; égoïste, froid, aucune considération pour ton entourage et j’en passe… Mais tu m’as montré un côté de toi que les autres ne connaissent pas. Tu peux être gentil, doux, ouvert lors des conversations, et même me faire rire. Alors, au risque de me répéter, tu es quelqu’un de bien, Paul. C’est pour ces raisons que je pense… que je pense ressentir la même chose que toi, moi aussi... » Avoua-t-elle en pressant légèrement ses doigts dans la paume du dresseur, comme pour lui assurer de la fermeté de ses paroles

Voilà c’était dit, c’était fait. Elle avait tout déballé sans que Paul ne l’arrête, certainement trop choqué par les propos qu’elle tenait tout au long de son monologue. Son cœur battait furieusement et de plus en plus fort, tandis qu’elle sentait son visage chauffer jusqu’aux oreilles. Elle lui avait dit, elle lui avait enfin dit... Bon, elle ne lui avait pas avouée concrètement, mais cela voulait dire la même chose. Bon sang, elle lui avait vraiment dit, se répéta la coordinatrice alors que ses yeux n’osaient pas remonter plus haut que la veste du jeune homme.

Un silence de plomb s’était installé et ni l’un ni l’autre n’osaient prononcer quoi que ce soit ; c’était décidément très embarrassant, probablement le moment le plus déplaisant de tous. Alors, décidée à ne pas rester comme cela éternellement et après avoir déglutit discrètement, les lèvres pincées, la jeune fille reporta son attention sur ses bottes tandis que sa voix retentit maladroitement, gênée.

«  D-Dis quelque chose… ! »

Mais Paul ne céda pas à la requête d’Aurore et préféra combler l’espace entre eux à l’aide d’un rapide pas. Il se courba pour mieux s’approcher tandis que sa main libre sortit de sa poche et s’éleva pour effleurer la joue de la coordinatrice du bout des doigts avant d’y poser délicatement toute sa paume. Tremblante, cette dernière contracta sa mâchoire à cause d’un frisson qui venait de lui parcourir l’échine et leva ses deux orbes bleus pour voir que le jeune homme pinçait rapidement ses lèvres, tendu. Paul faisait clairement de son mieux pour ne pas craquer, tout plaquer en râlant et pour finir par se barrer, rouge de honte. Mais dans un sens, cela rassura la coordinatrice qui se permit un rapide et léger sourire ; elle n’était pas la seule à être angoissée quant à la suite des évènements.

Alors que Paul approchait doucement son visage penché près du sien et qu’il eut un léger mouvement de recul, tout de suite moins assuré par ce qu’il allait faire, Aurore finit par fermer les yeux lorsqu’il posa timidement ses lèvres sur les siennes.

Humides et chaudes fût la première chose à laquelle elle pensa ; humides, à cause de la pluie et chaudes, à cause du désir qui s’emparait de la bouche de ce dernier. Il était si tendre…, nota la coordinatrice en entremêlant doucement ses doigts avec ceux de la main qu’elle tenait toujours. Sa poitrine se gonflait comme un ballon d’air tellement elle débordait de joie, son cœur battait à une vitesse fulgurante tandis que son estomac, lui, en profitait pour se tordre d’ivresse. Elle s’en délectait à chaque secondes qui s’écoulait. Bon sang, ce qu’elle pouvait l’aimer…! Aurore n’aurait jamais cru pouvoir ressentir une émotion aussi forte pour le jeune homme qu’en cet instant. Sentir ses lèvres sous les siennes n’était pas déplaisant, au contraire, elles lui procuraient une intense et agréable sensation de brûlure.

Cette scène lui semblait tellement irréelle qu’elle avait l’impression que si elle ré ouvrait les paupières, Paul et la chaleur qui émanait de lui disparaitrait immédiatement pour laisser placer à la morsure du froid et à la pluie qui se moquerait d’elle dans un bruit incessant. Non, elle ne voulait pas du tout que ce moment s’arrête maintenant ; Aurore voulait qu’il dure jusqu’à ce qu’ils n’aient plus d’air dans les poumons, qu’ils soient complétement consumés par l’affection qu’ils portent l’un à l’autre, qu’ils aient l’impression d’être sur une autre planète, juste lui et elle, tout simplement.

Malheureusement, Paul décollait déjà sa bouche afin de reprendre sa respiration et s’apprêtait à se distancer, mais ce n’était pas suffisant pour la coordinatrice puisqu’elle tendit le cou pour replacer affectueusement ses lèvres contre celles du jeune homme. Pour lui montrer qu’elle l’aimait autant que lui, que les paroles qu’elle avait prononcées n’étaient pas du vent et qu’à présent, il pouvait réellement compter sur elle.

La transe qu’ils avaient quittée il y a quelques secondes les engloba une deuxième fois et les entrainait ainsi dans un autre tourbillon de sensations fortes qui se propageaient en eux. Encore… ! , réclamait l’esprit de la coordinatrice. Le charme avait une nouvelle fois opéré puisqu’Aurore sentit la langue du dresseur titiller la barrière de lèvres, quémandant silencieusement l’accès pour aller rejoindre sa jumelle, et, alors qu’elle s’apprêtait à céder à sa demande, un bruit strident cassa brutalement la bulle dans laquelle ils s’étaient enfermés.

Tous deux sursautèrent en rompant leur précieux instant, les yeux écarquillés, ne s’attendant pas du tout à se faire interrompre par ce genre de bruit ; une sonnerie de téléphone portable. Ils se fixèrent en clignant des yeux et, après avoir pris conscience de la situation, rougirent furieusement, se distancèrent pour finir par détourner pudiquement leur regard chacun de leurs côtés. Bon sang, pourquoi Paul n’avait-il pas mit son appareil en mode vibreur ? Qui l’appelait à cette heure-là aussi ? Et voilà que la sonnerie se faisait de plus en plus forte… ! Comme s’ils avaient besoin de cela maintenant, râla intérieurement la coordinatrice en pinçant les lèvres, contrariée que leur baiser ait été brisé de cette façon.

«  Tu-Tu devrais peut-être décrocher… » Proposa difficilement Aurore en resserrant sa prise sur le manche de son parapluie

Sa main droite se contractait sous le souffle froid environnant, voulant encore ressentir la chaleur qu’avant véhiculé leurs mains scellés, mais elle tentait d’afficher une mine plus ou moins neutre malgré ses rougeurs toujours présentes. Un « Mmh » clairement mal-à-l’aise se fit entendre et elle observa du coin de l’œil le jeune homme fouiller dans la poche de sa veste pour en sortit son appareil et hausser un sourcil en l’informant que c’était un appel masqué. Cela ne lui faisait pas plaisir de stopper un moment qu’elle considérait comme rare et précieux mais Aurore intima tout de même au dresseur de répondre et argumenta que c’était peut-être important. Alors, dans un léger grognement frustré, il obéit à cette dernière et colla le téléphone à son oreille dans un « Allo… ? ».

La coordinatrice se permit de faire un pas vers le jeune homme qui reporta automatiquement son attention sur elle en se distançant légèrement, ne comprend pas ce qu’elle voulait faire, mais dès qu’elle se plaça près de lui, l’oreille penché vers le téléphone pour pouvoir suivre la conversation avec ce mystérieux appelant, il ne bougea pas et fit même pivoter l’appareil entre leurs deux oreilles pour que cette dernière puisse entendre.

«  Allo ? » Répéta Paul en plissant les sourcils

Et c’est à ce moment-là que, lorsqu’ils entendirent la voix de l’interlocuteur à l’autre bout du fil, les deux jeunes sursautèrent avant de rougirent à nouveau des pieds à la tête, affreusement embarrassés par la question de l’homme qui s’avérait, au final, être Reggie :

«  Alors, elle a aimé ton baiser ? T’as fait ça bien, j’espère ! »

Aurore sentit son cœur rater plusieurs battements, ce qui était certainement aussi le cas pour Paul, avant que les deux jeunes ne se distancent d’un mètre et que le dresseur ne serre rageusement sa prise sur son appareil, la mâchoire contracté. Pendant que Paul reprenait bien vite son sérieux et lâchait plusieurs insultes destinées son grand frère, la coordinatrice conclue rapidement que ce dernier les avaient vus et donc, qu’il n’était pas loin. Elle balaya donc les environs du regard et écarquilla les yeux en distinguant la silhouette de Reggie qui descendait les dernières marches en béton, munit d’un parapluie, et qui secouait son propre téléphone portable dans une main, un large sourire scotché sur le visage, visiblement amusé par la situation.

La jeune fille se tourna ensuite vers le dresseur pour voir qu’il bouillait intérieurement, les yeux luisants de colère malgré ses pommettes colorés. A première vue, ce n’était pas seulement pour ce que son frère venait de faire qu’il avait une aussi grande soif de vengeance. Dans un sens, après ses insinuations de la veille au visiophone, elle ne pouvait que compatir au malheur qu’avait dû faire subir l’éleveur à son cadet. S’il faisait tout le temps cela, elle comprenait aussi pourquoi Paul désirait de moins en moins voir son frère. La coordinatrice comprit également  que Paul n’était pas le seul méchant de l’histoire et que Reggie pouvait aussi agir en vrai diable. Pas un pour relever l’autre, en fait…, conclu-t-elle dans un soupir alors que ce dernier s’approchaient d’eux.

Alors que Paul s’avança dans un « Espèce de sale… ! », Aurore décida d’intervenir pour connaitre les raisons de sa présence à Johto puisque hier, il se trouvait encore à Sinnoh. Elle récolta un regard noir de la part du désagréable dresseur, ne l’ayant pas laissé terminer son insulte, mais tenta de l’ignorer et de focaliser son attention sur l’arrivant.

«  Qu’est-ce que tu fais là, Reggie ? Tu n’étais pas chez toi, à Voilaroc ? »

L’éleveur expliqua simplement qu’il devait ramener un Pokémon à Écorcia, qu’il était venu hier soir, qu’il créchait dans un petit hôtel à quelques mètres d’ici, et donc, comme ils savaient que les deux jeunes étaient encore en ville, il s’était dit qu’il passerait les saluer en personne plutôt que par visiophone, que c’était mieux. Aurore ne savait pas pourquoi, mais elle était pratiquement certaine que Reggie n’était pas venu pour un dresseur et qu’il n’était là que pour son petit frère. D’autant plus que, comme ce dernier venait de le souligner, il savait que Paul et elle restaient encore deux jours dans la ville, alors cela tombait pile dans ses plans. Mais comment avait-il su que c’était ce matin qu’ils devaient se voir et à cet heure-ci ? Une rapide œillade au désagréable jeune homme lui suffit pour conclure qu’il avait dû le dire à son frère… Ou que Reggie l’ait forcé, c’est aussi probable, supposa la coordinatrice en reportant son attention sur l’ainé.

La voix de Paul la sortit de ses pensées sur un ton mécontent, voyant qu’il affichait un air irrité, le front plissé, alors que ses rougeurs semblaient disparaitre de ses joues.

«  C’est bon ? T’es content d’avoir tout gâché ? »
«  Franchement ? Ouais. » Affirma-t-il d’un mouvement de la tête, en ricanant de toutes ses dents

L’éleveur avoua ensuite à Paul de s’estimer heureux parce que sinon, il aurait appelé plus tôt, juste avant qu’ils ne s’embrassent pour bien casser l’atmosphère amoureuse qui s’était installé entre les deux jeunes, ce qui dépita complétement la coordinatrice malgré que son cœur venait de rater un battement au souvenir de leur baiser. Bon sang, mais jusqu’où la cruauté de Reggie s’étendait-t-elle ? Aimait-il embêter les autres à ce point-là, quitte à détruire tous leurs bons moments ? En fait, elle se rendit compte après réflexion et dans un soupir non feint, que Reggie était un vrai pourri… Paul n’était pas le seul à être méchant lorsqu’il le voulait, et elle venait d’apprendre que l’ainé pouvait tout autant l’être, même sous ses airs de gentil garçon.

«  Bon, maintenant que j’ai terminé ce que j’avais à faire, que diriez-vous de rentrer avec moi à Sinnoh, pour quelques jours ? » Proposa Reggie en ouvrant une paume vers eux

Aurore, au même titre que le dresseur, s’étonna avant de réfléchir quelques secondes, de cligner des yeux et de prendre la parole. Elle déclina malheureusement son offre en argumentant sur le fait qu’elle ne pouvait pas partir de la région comme cela, et que les concours ne l’attendraient pas si elle devait en rater. Paul en profita à son tour pour venir sur le même sujet concernant ses matchs d’arène et qu’il ne pouvait pas se permettre de perdre « quelques jours » inutilement. Et puis, pourquoi voulait-il soudainement que les deux jeunes viennent chez lui ? C’était suspect…

Aurore hocha la tête pour approuver ses dires avant de voir Reggie le scruter un court instant pour finir par sourire légèrement. L’éleveur leur informa que justement, il avait jeté un œil  aux prochains concours, et que les prochaines compétitions n’étaient ouverts au public que dans une semaine, ce qui leurs laissaient largement le temps de passer un petit séjour à Voilaroc. Il se tourna ensuite vers le cadet qui l’observait d’un mauvais œil, analysant ouvertement tous mensonges possibles de la part de ce dernier. Mais l’ainé prit un air tout à fait sérieux et rappela que pour les matchs d’arènes, Paul pouvait défier les champions n’importe quand et que de toute façon, il pouvait bien prendre quelques jours de vacances et en profiter aussi pour voir ses anciens Pokémons stockés chez lui.

Une chose était sûre, Reggie avait le don pour tourner ses phrases de façon à ce qu’on ne puisse pas lui refuser quoi que ce soit. Elle comprenait maintenant pourquoi Paul se faisait plus ou moins convaincre par son grand frère…

«  Après ce que tu viens de faire, tu crois vraiment que j’vais venir ? »
«  C’est ça ou j’envoie la photo que j’ai prise pendant que tu embrassais Aurore à tout le monde. »

Alors que le visage de Reggie se tranchait dans un large sourire, Paul et Aurore tombèrent d’accord sur l’insulte qu’ils venaient de penser ; mais quel gros enfoiré ! Elle en avait maintenant la confirmation ; Reggie était le mal incarné ! Sérieusement, pouvait-on faire pire que cela à son petit frère ? Pourquoi s’acharnait-il autant ? Paul reprit contenance après que son visage se soit figé pour finalement émettre la possibilité d’un bluff sur une voix calme en argumentant que de là où il était, son grand frère n’aurait réussi qu’à prendre une photo floue, même avec un zoom.

«  Tu sais, la technologie évolue ; maintenant, on peut faire des photos nettes et zoomer sans que l’image ne se pixélise. C’est plutôt pratique, tu trouves pas ? »

Paul semblait tout de suite cogiter tandis qu’Aurore réfléchit également à une parade pour contrer les dires de l’éleveur. Au bout de plusieurs secondes, la coordinatrice tourna la tête vers le dresseur pour lui faire comprendre qu’elle n’avait rien trouvé et que leur journée dépendait de sa réponse. Toute l’attention était concentré sur le visage fermé et pensif de Paul. Finalement, le jeune homme croisa le regard de son grand frère et se mit à parler dans une voix toujours et étonnamment calme.

«  Tu descendais les deux dernières marches quand on t’as vu. Ça veut dire que t’as pris la photo en haut des escaliers. Et d’en haut, tu n’aurais rien pu voir puisque nous étions cachés sous le parapluie d’Aurore. Peut-être nos jambes à la limite, mais rien de plus. »

La coordinatrice étira ses lèvres dans un sourire fier ; l’éleveur avait peut-être un don pour convaincre les autres, mais Paul lui, avait un don pour l’observation. Et c’était sans doute cela qui allait les sauver. Elle savait aussi qu’il ne laisserait pas tomber aussi facilement. Tout ce qu’elle espérait, c’était que Reggie n’ait rien à répondre pour balayer complètement ses arguments. Mais malheureusement, ce dernier était plein de ressources et savait rebondir plus rapidement que le cadet, toujours avec un petit sourire en coin :

«  Qui te dit que j’ai pris la photo d’en haut ? J’ai très bien pu la prendre en étant sur la troisième marche et appeler après… »
«  Dans ce cas, si tu l’as vraiment prise, montre-la nous, alors. » Rétorqua Paul

Maintenant que le dresseur en parlait, c’était vrai que s’il avait voulu être plus convaincant, l’ainé aurait tout de suite montré la photo avant de partir dans ses argumentations. Et en effet, si ce qu’il affirmait était la vérité et qu’il ne mentait pas, il était désormais obligé de leur faire voir le cliché. Là, Reggie était coincé ; bien joué, pensa Aurore à l’attention du jeune homme.

«  Je préfères attendre le format « poster » avant que tu ne la vois. En plus, ça fera bien dans le salon ; je sais déjà où je vais l’afficher. »
«  C’est du bluff. » Répéta Paul en affichant un air assuré, comme pour s’en convaincre lui-même
«  C’est ta parole contre la mienne. » Répliqua calmement Reggie

L’éleveur était infernale…, soupira Aurore, exaspérée par les fourberies de ce dernier. Avait-il vraiment l’intention de sortir la soi-disant photo où les deux jeunes s’embrassaient pour l’afficher dans le salon, à la vue de tout le monde ? Paul ferma les yeux  et poussa ouvertement un râle signifiant qu’il lâchait l’affaire et que de toute façon, quoi qu’il rétorque, son grand frère camperait sur ses positions. Par conséquent, c’était malheureusement Reggie qui remportait la bataille d’argument, au grand damne des deux jeunes.

«  Alors, c’est décidé ! Allons à ma voiture, elle n’est pas garée bien loin ! » S’enthousiasma l’ainé, ravi d’avoir gagné

Bon sang, qu’est-ce que Reggie ne fait pas pour obliger son frère, -et entrainer au passage la coordinatrice avec- dans ses mauvais plans, expira discrètement Aurore avant de suivre l’éleveur ainsi que le dos de Paul qui avait enfoncé ses mains dans les poches de sa veste. La coordinatrice frissonna, jeta un coup d’œil à son portable qui affichait plus que neuf heures, et monta rapidement les escaliers pour sortir du parc…

OOoOoOoO

La voiture trembla de toute sa carcasse lorsque cette dernière roula sur un nid de poule, faisant râler légèrement le passager. La coordinatrice ne releva même plus l’énième grognement qui venait de se faire entendre. Après avoir montés dans la voiture de Reggie et avoir récupéré leurs bagages dans leurs chambres respectives d’Écorcia, ils avaient pris l’autoroute en direction de Sinnoh.

Cela faisait un petit quart d’heure qu’ils roulaient dans un silence pesant malgré la mélodie qui se faufilait doucement dans l’habitacle. Paul, assis sur le siège passager, les bras croisés sur son torse, semblait toujours aussi mécontent. A côté, son grand frère ne disait rien, un petit sourire sur les lèvres, concentré sur le camion qu’il s’apprêtait à dépasser. Et enfin, Aurore, assise derrière Reggie, se contentait de regarder le paysage défiler rapidement à sa gauche, jetant parfois des coups d’œil au visage de Paul qu’elle distinguait pour voir s’il affichait toujours un air aussi contrarié.

Du coin de l’œil, elle remarqua que Reggie avançait sa main jusqu’au tableau de bords pour diminuer la musique en tournant un bouton, signifiant clairement qu’il allait parler. Et la phrase ne se fit pas attendre, faisant presque instinctivement sursauter les deux jeunes alors que leurs visages prirent un teint plus qu’écarlate.

«  Tu sais, je suis toujours surpris que tu l’ais embrassé ; je ne pensais pas qu-… »
«  J’l’ai pas embrassé. » Trancha immédiatement Paul d’une voix rauque

Reggie enchaina dans un « Si, tu l’as fait. » tandis que Paul rétorqua négativement sur un ton plutôt froid. Mais le ton ne faisait apparemment plus le moindre effet puisque l’ainé continua sur sa lancée, bien décidé à faire avouer à Paul ce qu’il avait fait. Le jeune homme planta son coude sur le rebord de la fenêtre et reposa sa joue sur son poing,  visiblement las de la tournure que prenait encore la conversation.

«  Tu étais penché sur elle. »  Affirma l’éleveur en poussant le levier entre eux pour augmenter la vitesse de la voiture
«  Et alors ? Ça ne veut rien dire. » Riposta le dresseur

Un « Bien sûr que si. » se fit entendre alors que Paul claquait sa langue au palais afin de montrer ouvertement son agacement, et finit par soupirer en tournant le menton vers le petit véhicule à sa droite. Les mains moites, les joues rosies malgré elle, Aurore restait spectatrice de la discussion des deux frères et se contenta de suivre les paroles qu’ils prononçaient pour défendre leur point de vue. La voix du jeune homme s’éleva une nouvelle fois dans l’habitacle.

«  Elle avait un truc près de l’œil, j’voulais voir si c’était un cil. » Tenta Paul en cachant son embarras
«  C’est quoi cette excuse bidon ? Ahah ! » Répondit Reggie en riant à gorge déployée, « Allez, assume… ! » Rajouta-t-il dans un petit coup de poing sur le coin de l’épaule
«  Puisque j’te dis que… ! »

Aurore expira un soupir silencieux, excédée. Les deux frères campaient sur leurs positions, l’un en position de défense, agacé comme jamais, tandis que l’autre affichait toujours un sourire béat, sachant qu’il avait parfaitement raison, les yeux rivés sur la route. Et le débat tournait inlassablement en boucle depuis bientôt deux minutes. C’est dans ces moments-là qu’elle était contente d’être fille unique ; la relation entre frères et sœur n’était pas toujours facile, Paul et Reggie en étaient d’ailleurs l’exemple parfait. Mais actuellement, peut-être devait-elle intervenir ? Connaissant le désagréable dresseur, il exploserait de colère dans quelques minutes et ne parlerait plus à personne de la journée. Ouais, il valait mieux le soutenir…

Cherchant donc ses mots en mordant la lèvre inférieure, elle finit par expirer un souffle en toute discrétion et re-ouvrit les paupières, confiante, prête à affronter, à son tour, les affirmations ainsi que de le petite sourire espiègle de Reggie.

«  Paul a raison ; on ne s’est pas embrassés… »
«  …Dit-elle alors qu’elle est toute rouge… ! » Se moqua le conducteur dans un fier rictus

Raté. En plus, l’ainé avait raison, elle sentait clairement son visage chauffer et ses joues se colorer d’embarras. Bon sang, n’y avait-il aucun moyen de le contrer… ? Paul n’était pas visiblement pas décider à céder, et comme l’avait fait remarquer l’éleveur, il n’assumait pas. Enfin, elle pouvait lui reprocher de ne pas avouer, elle n’était pas mieux, constata la coordinatrice dans une piteuse moue.

«  Si vous voulez jouer au chat et à la souris, on peut continuer comme ça pendant longtemps, vous savez… » Déclara Reggie, sûr de lui, activant son clignotant pour se rabattre sur la file de droite
«  Ça va, ça va, j’ai compris ! J’avoue, on s’est embrassé ; est-ce mal ?! » Admit soudainement le dresseur en râlant activement
«  Paul ! » Réprimanda Aurore, affolée
«  Quoi ? Il aurait fini par le savoir de toute façon… ! » Justifia-t-il en détournant le regard sur les arbres qui défilaient à toute vitesse

Son estomac se tordait de gêne alors que les battements de son cœur s’intensifiaient de plus en plus. Bon sang, il était fou d’admettre ce que voulait savoir Reggie de cette façon… ! Mais c’était peut-être pour avoir la paix, parce que connaissant la véritable personnalité de l’éleveur, ce dernier n’aurait pas lâcher l’affaire et les aurait embêtés tout le long du chemin pour que l’un des deux finisse par craquer…

La voix de Reggie se fit doucement entendre et ce, sur un ton des plus sérieux malgré le sourire qui résidait toujours sur ses lèvres, répondant ainsi à la question qu’avait posé le cadet sous le coup de l’énervement, il y a tout juste une minute.

«  Non, ce n’est pas mal, petit frère. Au contraire, je suis content pour toi. » Fini-t-il en tendant une main pour lui ébouriffer les cheveux, qu’il repoussa automatiquement dans un râle significatif
«  Ouai, c’est ça, ouais… ! » Pesta Paul en le dévisageant, peu convaincu par ses dires

La coordinatrice observa ensuite du coin de l’œil l’éleveur bidouiller en silence son tableau de bord et la musique que l’on n’entendait plus augmenta légèrement pour se diffuser comme le parfum senteur accroché au rétroviseur. Ses deux orbes bleus coulèrent vers la silhouette de Paul qui avait les paupières closes,  les traits détendus dans le but de certainement se reposer. En y réfléchissant, Paul n’avait pas tords de vouloir dormir pendant le trajet. Aurore supposait que tout comme elle, il n’avait pas beaucoup dormi, c’était sans doute pour cette raison qu’elle distinguait de légers cernes en dessous de ses yeux.

D’autant plus qu’un regard en direction de son écran de téléphone portable lui indiquait qu’il était relativement tôt et qu’ils avaient encore quelques heures pour arriver à Voilaroc. Elle pouvait donc en profiter aussi pour reprendre des forces. Ouais, c’était ce qu’elle allait faire…, conclut la coordinatrice en décidant de l’imiter. Après avoir souri doucement, ses paupières se fermèrent sur l’image des pommettes du jeune homme qui étaient encore colorées de roses.


Dernière édition par Lolo57 le Sam 07 Juin 2014, 20:24, édité 1 fois
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Aimrys

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MessageSujet: Re: Les Pokémons amoureux   Les Pokémons amoureux - Page 4 Icon_minitimeSam 07 Juin 2014, 18:43

Je sais pas qui est le plus sadique entre Reggie qui agit de la sorte, ou la personne qui à imaginer Reggie faire ça xD !

Franchement, j'ai été surpris par pas mal de petites choses, une déclaration inattendue, un déroulement surprenant, vous l'aurez compris, je suis conquis ! Very Happy

Vivement cette suite bon sang ! Il faut vraiment attendre une semaine ? xD
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MessageSujet: Re: Les Pokémons amoureux   Les Pokémons amoureux - Page 4 Icon_minitimeVen 13 Juin 2014, 22:33

Merci encore pour ton commentaire, Eric ! Very Happy Ta patience va enfin être récompensée ! lol

Suite et fin de cette fiction, les amis ! J'espère qu'elle vous plaira ! Encore désolé pour les possibles fautes ! x)


Chapitre 16 : « Seuls nous séduisent les esprits qui se sont détruits pour avoir voulu donner un sens à leur vie. » Emile Michel Cioran

Le bras étalé sur sa jambe, paume ouverte mollement vers le ciel, la mâchoire reposant sur son épaule, la tête du jeune homme endormi qui était contre la fenêtre tangua légèrement à cause du coup de volant que venait d’imposer le conducteur à son véhicule.

Encore un peu groggy, les paupières toujours closes, Paul sentit la voiture ralentir petit à petit, entendit ensuite un bruit de clignotant ainsi que le grondement de la machine, et finit par entendre le tintement métallique des clefs qui coupaient le moteur. Après avoir grimacé en entendant les portes du véhicule claquer brutalement, il perçu le bruit des pas qui faisait apparemment le tour de la voiture et prit conscience que s’ils étaient arrêtés, c’était certainement parce qu’ils étaient arrivés à bon port. Le dresseur avait l’impression d’avoir dormi toute une nuit tellement ses membres étaient engourdis…

Un cliquetis résonna sa droite et la porte s’ouvrit en grand, le privant ainsi de son solide appui, ce qui entraina la chute de son corps sur le côté avant d’être retenu à temps par sa ceinture de sécurité et par une main qui s’était doucement posé sur son épaule afin de le replacer confortablement sur son siège. La voix d’Aurore arriva jusqu’à ses oreilles et confirmait bien qu’ils étaient arrivés à Voilaroc.

Paul plissa immédiatement les yeux, agressé par la lumière du jour qui venait de pénétrer dans ses pupilles, avant de papillonner des paupières et de voir le visage penché de la coordinatrice près de lui, ses deux orbes bleus rivés sur son visage, sans doute pour être certaine que le jeune homme soit bien réveillé et qu’il ne se rendorme pas. La poisse, grimaça-t-il brièvement ; même s’il ne sentait plus ses membres, il était très bien installé et avait les fesses au chaud, que demander de plus ?

« Allez Paul, lèves-toi. » Ordonna Aurore en le secouant doucement

Le jeune homme émit un grognement plaintif en guise de réponse alors que son regard accrocha bien malgré lui les lèvres de la coordinatrice. Des lèvres qu’il avait eu le plaisir de savourer après les avoir crainte lors d’un instant. Et il ne regrettait pas une seule seconde d’avoir senti sa douce et fine bouche contre la sienne. Une bouche qui avait brûlée de la même ardeur que lui, folle d’amour. Le dresseur se rappelait encore des sensations qu’avait communiquées le baiser d’Aurore, quelques secondes après s’être séparé d’elle ; plus fort, plus affamée, avec une fougue dont il n’aurait jamais soupçonnée venant de la coordinatrice. Et les émotions que ce dernier avait provoquées en Paul grouillaient encore au fond de ses entrailles lorsqu’il y repensait ; son visage avait chauffé, ses poumons s’étaient gonflés d’un peu trop oxygène, son estomac avait frémit d’excitation, son cœur s’était brutalement accéléré, et son cerveau avait été happé par le flot de sensations, lui faisant ainsi perdre la notion du temps, la notion de tout.

Et Reggie avait tout détruit : Avec un simple appel. Avec un sourire triomphant qui n’avait amusé que lui. Le dresseur le savait et il s’en voulait encore maintenant. Il n’aurait jamais dû dire à l’éleveur où il allait, lui mentir sur l’endroit devait se rendre. En fait, tout était de sa faute ; s’il avait coupé son portable ou du moins, s’il l’avait mis sur vibreur, même si son frère avait appelé, les deux jeunes n’auraient pas été interrompu de cette façon…, culpabilisa Paul.

Mais comment aurait-il pu prévoir qu’Aurore allait, à son tour, annoncer qu’elle avait des sentiments pour lui ? Comment aurait-il pu prévoir que ses pulsations se manifesteraient autant en quelques secondes pour qu’il finisse par l’embrasser, certes timidement, mais avec toute l’affection que son cœur avait développé pour elle… ?

Paul fut coupé dans ses réflexions par un « Bon sang, il faut tout te faire, à toi… ! » suivit d’un bonnet blanc qui apparut devant son champ de vision, l’obligeant à cligner des yeux pour remarquer le corps de la coordinatrice penché sur le sien, s’afférant visiblement à décrocher sa ceinture pour le libérer, agrippé au bord du siège. Tétanisé, il ne bougea pas, les yeux rivés sur le tissu blanc qui était retroussé sur le front de la jeune fille, et après avoir entendu un cliquetis métallique qui signifiait que sa ceinture était détachée, il finit par focaliser son attention sur les deux orbes bleus qu’il venait de croiser. Les deux jeunes se fixèrent en silence, noyés dans le regard de l’autre, hypnotisés, avant de se rendre compte de leur proximité, de rougirent immédiatement et de détourner leurs yeux ailleurs.

Aurore se racla la gorge pour reprendre son sérieux, se redressa en déclarant au dresseur qu’il devait se dépêcher pour ne pas faire attendre Reggie trop longtemps, et finit par se détourner de la voiture afin de lui laisser de l’espace pour sortir. Le jeune homme ferma un instant ses paupières afin de permettre à un soupir de quitter sa gorge, empoigna ensuite le sac à dos qui trainait en bas de ses pieds, et émergea difficilement du véhicule.

Les bras croisés sur son torse, le dos collé contre le bois, l’éleveur leurs tenaient visiblement la porte, un mince sourire sur les lèvres, et Paul comprit, après avoir claqué négligemment la porte, que ce dernier avait vu toute la scène. Le dresseur rejoignit rapidement la coordinatrice en enfonçant ses mains dans les poches et en profita pour lui souffler discrètement qu’il lui pariait ce qu’elle voulait que Reggie allait faire une remarque sur ce qu’il venait de se passer entre eux, ce à quoi Aurore marmonna un « C’est même sûr… » . Alors que Paul ralentissait devant la porte et que sa voisine s’apprêtait, au contraire, à passer devant le maitre de maison pour entrer à l’intérieur, les dires de ce dernier la stoppèrent dans son élan, visiblement surprise.

« Je savais que vous ne résisteriez pas à faire des petites cachoteries une fois que j’aurai le dos tourné. » Venait-il de déclarer

Même s’il l’avait anticipé, le cadet fit de son mieux pour ne pas montrer son embarras et lança immédiatement une œillade à la coordinatrice qui, malgré ses rougeurs, masqua un petit rire derrière son poing, amusée, tandis que Paul lui accorda un rapide et bref rictus en signe de compréhension, et finit par reporter son attention sur son ainé afin de mieux le dévisager, l’air indifférent. Reggie, qui avait suivi l’échange entre les deux jeunes et n’en avait pas perdu une miette, s’offusqua précipitamment en demandant des explications sur ce qu’il venait de se passer, ce à quoi le dresseur ferma les yeux dans un « Je ne vois pas de quoi tu parles. » et franchit le seuil de la porte en laissant son frère complétement abasourdi.

« Paul ! Ne fais pas l’ignorant ! Je vous aie très bien vu, tous les deux ! »

N’écoutant pas la moindre parole de son ainé, Paul préféra jeter une œillade à côté de lui et remarqua qu’Aurore se moquait ouvertement de l’éleveur, avant de tiquer, s’arrêter, imité de près par la coordinatrice, et de se tourner vers l’éleveur qui râlait tout en fermant la porte à clé.

« Au fait, pourquoi tu nous as fait venir ? » Questionna le dresseur en arquant un sourcil, « J’ai dû mal à croire que tu nous fasses du chantage uniquement pour que l’on vienne boire le café chez toi. »
« C’est vrai, ça ; tu ne fais jamais rien sans raison. C’est forcément qu’il doit y avoir quelque chose. » Renchérit Aurore

Paul observa son frère s’avancer vers eux dans un long soupir, gagner la table basse du salon qui se trouvait dans la partie droite de la pièce pour y déposer ses clés, et finit par se laisser tomber sur le canapé en « U » qui trônait devant la télé, les mains sur les genoux. Offrant son cou au plafond, il expira un deuxième soupir fatigué, re-ouvrit les yeux et tourna ensuite la tête vers les deux jeunes pour y planter son regard dans les leurs.

« Eh bien en fait… » Commença-t-il, « Voilà : Le bébé Héricendre que tu m’as envoyé a des problèmes de santé. »

Paul resta un instant interdit, les yeux rivés sur le visage sérieux de son frère, repensa ensuite -et presque immédiatement- au soir où, patientant sur le banc, il avait confié ses doutes concernant la santé du bébé Pokémon qui se trouvait encore dans le ventre de sa mère à la coordinatrice, avant de penser au pire et de cligner des yeux pour être reconnecter à la réalité. Il fronça alors les sourcils, déglutit en silence, et regarda sérieusement son ainé.

« Comment ça ? »
« Le changement de région et de climat a dû affecter sa santé. » Expliqua Reggie
« Changement de région ? Cela n’est pourtant jamais arrivé. »
« Le bébé est né prématurément, il est donc encore fragile, tu comprends ? Et n’étant pas habitué à être transféré aussi vite d’une zone à l’autre, ce qui implique aussi les variations de climat qui changent selon la région, cela a dû se répercuter sur son organisme et ses anticorps ont agi pour le protéger ; je ne vois que ça. »

Paul réfléchit un instant, se disant que la théorie de son frère tenait la route , acquiesça gravement et demanda pourquoi Reggie ne l’avait pas dit plutôt au lieu de border autour avec des excuses à la noix, ce à quoi l’éleveur répondit qu’il ne voulait pas les inquiéter et que cela l’aurait stresser pour faire le trajet. Aurore s’avança et rejoignit l’ainé en s’essayant au bord du canapé, comme si approcher ce dernier provoquerait à nouveau de terribles nouvelles concernant le cas du petit Pokémon. Paul, quant à lui, s’approcha à son tour mais préféra rester debout à côté de la coordinatrice.

« De quoi souffre-t-il ? » Demanda le dresseur en devançant la jeune fille
« Fièvre, principalement. Il a des nausées de temps en temps et il ne bouge pratiquement pas. »

Le jeune homme hocha la tête en signe de compréhension et s’enferma dans ses pensées, les yeux rivés sur les chaussures brunes de son ainé, la mâchoire discrètement contracté. Reggie avait beau dire que c’était de la faute du transfert ainsi que celui du changement de région, Paul ne pouvait s’empêcher de culpabiliser en repensant aux entrainements un peu trop durs qu’il avait fait subir à son Pokémon enceinte ainsi qu’au temps qu’avait mis le bébé à sortir du ventre de sa mère. S’il ne l’avait pas forcée à s’entrainer pour remporter ce badge d’arène, même s’il n’était pas habituée au transfert, le petit aurait été en parfaite santé… Pathétique était le seul mot qui s’affichait dans son esprit pour se décrire lui-même, alors que la voix d’Aurore le coupa subitement dans ses réflexions, remarquant ainsi qu’elle s’était tourné de moitié et qu’elle avait les sourcils froncés.

« Ce n’est pas ta faute, Paul. » Rassura-t-elle sur un ton ferme
« Je-Je n’ai jamais dit que c’était de ma faute… ! » Marmonna le cadet en regardant ailleurs
« Arrêtes, tu l’as pensé tellement fort que je l’ai entendue. »
« Je ne culpabilisais pas. »
« Presque pas, non. » Ironisa la coordinatrice

Paul lâcha un râle en signe d’agacement et regarda ensuite son grand frère se lever pour leurs proposer une boisson fraîche, ce à quoi Aurore acquiesça en demandant s’il avait de la limonade pendant que le cadet semblait réfléchir à nouveau. Quelque chose clochait ; si le bébé Héricendre était malade, Reggie était suffisamment compétant pour produire des médicaments à base de baies et autres plantes ou dans le pire des cas, aller en chercher à la pharmacie de la ville, alors pourquoi n’avait-il pas parlé des soins qu’il lui avait été apporté ?

« Bien sûr. Et toi, Paul ? Jus d’orange, comme d’habitude ? » Questionna son grand frère
« Attends, dis-moi juste une chose ; tu lui as bien prodigué les soins nécessaires, n’est-ce pas ? »
« Evidemment, le pharmacien m’a vendu des médicaments que le petit doit prendre deux fois par jour, et il m’a assuré qu’au bout de trois jours, sa maladie devrait partir. Dans le cas contraire, je devrais y retourner pour qu’il m’administre des antidotes plus forts. »
« Ce que j’comprends pas, c’est pourquoi tu nous as amenés s’il est en voie de guérison ? » Demanda le dresseur en fronçant les sourcils, légèrement perdu

Le jeune homme regarda son frère soupirer et ignorer sa question pour se diriger dans la cuisine, avant d’entendre le bruit des placards, du frigo, ainsi que celui des verres qui tintent entre eux. La silhouette de Reggie apparut à nouveau dans l’encadrement de porte, les mains pleines, une bouteille calée sous le bras, et finit par revenir à sa place en disposant les verres sur la table basse afin de les remplir convenablement, un petit sourire sur les lèvres. Paul serra les dents, irrité que son frère fasse semblant de ne pas avoir entendue sa deuxième question, fit un pas de côté pour être en face de lui malgré la table qui les séparait, et éleva enfin la voix, mécontent.

« Alors ? » Répéta-t-il sur un ton impatient

Sous l’œil impatient du dresseur ainsi que de la coordinatrice qui l’observait en silence, Reggie bu une gorgée, soupira d’aise en séparant ses lèvres du verre, avant de relever ses deux orbes noirs sur le cadet. Au bout de quelques secondes, ce fut la voix de l’éleveur qui retentit dans la pièce.

« Quand Héricendre est tombé malade, forcément, les parents étaient très inquiets ; impossible de les calmer. Donc je leurs ai promis de vous ramener ici pour que vous les rassuriez. »
« Et où sont-ils, en ce moment ? » S’enquit immédiatement Aurore
« Dans le jardin ; ils n’ont pas voulu déranger le petit pendant son sommeil, alors ils attendent qu’il se réveille. »

Les deux jeunes hochèrent la tête en signe de compréhension et, dans un regard entendu, ils se dirigèrent vers le jardin. Les mains toujours dans les poches, Paul suivit le dos de son frère, monta les trois marches et longea le couloir, suivit de près par la coordinatrice. En y réfléchissant, il ne savait pas comment s’y prendre pour rassurer son Pokémon ; il n’était pas aussi démonstratif que la coordinatrice. Et connaissant cette dernière, elle le forcerait un peu, il ne répondrait rien, et au final, il craquerait au bout des deux phases d’encouragement. Bon sang, comment avait-il pu autant changer… ? , soupira le dresseur en voyant son ainé ouvrir la porte et s’avancer sur le perron en bois.

Paul se planta à côté de l’éleveur, repérant les deux hérissons de feu qui prenaient visiblement le soleil, avant de sentir le corps de la coordinatrice le dépasser sur la droite pour descendre les escaliers. L’espace d’un instant, le jeune homme hésita à la suivre, sachant très bien qu’il serait inutile auprès de son propre compagnon de poche, et finit par être brusquement pousser vers l’avant grâce à une tape de son grand frère qui lui souriait doucement.

« Vas-y, Paul. Quoi que tu dises, ton Pokémon a besoin de toi. »

Le dresseur resta un instant silencieux en fixant le visage de son ainé ; il avait l’impression d’entendre Aurore et il était certain qu’elle aussi, aurait dit cela. Et même s’il pouvait facilement décliner, c’était ce genre de paroles qui le poussait à aller de l’avant, à faire des choses qu’il n’aurait jamais faites à cause de ses principes plus ou moins négatifs. Après avoir lâché un « Hm. » à l’attention de son frère, il glissa une main nerveuse dans ses cheveux, clairement mal-à-l’aise, et rejoignit la coordinatrice qui caressait déjà la tête de son Pokémon, un genou dans l’herbe.

Paul regardait silencieusement la jeune fille apaiser son compagnon en lui chuchotant des paroles rassurantes comme « Je suis là, tu vois… ? » ou encore, « Tout va bien. », ce à quoi il éleva calmement la voix pour faire remarquer que son Pokémon avait l’air moins agité que tout à l’heure, attirant ainsi les deux orbes bleus d’Aurore qui se levèrent derrière son épaule.

« Oui. » Sourit la coordinatrice, « Mais celui qui a le plus besoin d’être rassurer, c’est le tien. »

Il coula immédiatement une œillade au deuxième Typhlosion qui venait de s’approcher des deux jeunes, plus précisément en face de lui, et pinça les lèvres. Devait-il vraiment caresser son Type Feu pour qu’il n’ait plus peur ? La dernière fois, c’était limite s’il ne faisait pas une crise cardiaque, alors là, le geste lui paraissait encore moins réalisable qu’avant… Mais ce qu’il n’avait pas prévu, c’était qu’Aurore lui saisirait le poignet et le tirerait doucement vers le bas, l’obligeant ainsi à courber l’échine. Cependant, même s’il était surpris, il se dit qu’ainsi, il pouvait mieux interroger cette dernière du regard, ne comprenant pas pourquoi elle venait de faire cela.

« Tu l’as déjà fait une fois. Tu peux le refaire, non ? » Répondit-elle

Peut-être, mais ce n’était pas le même cas que pour des félicitations. Et des paroles rassurantes étaient beaucoup plus difficiles… Un frisson le court-circuita dans ses réflexions lorsque sa main rencontra le pelage du hérisson et Paul grimaça brièvement en voyant que la coordinatrice le tenait encore par le poignet. Après qu’il ait une seconde fois croisé le regard hésitant d’Aurore, comme si elle doutait qu’une fois libéré, le dresseur allait retirer immédiatement sa paume, elle lâcha finalement sa prise et s’autorisa un petit sourire en voyant qu’il ne faisait aucun geste brusque. De toute façon, s’il retirait sa main, il était pratiquement certain que la coordinatrice la remettrait sur la tête du Type Feu en lui intimant de ne plus l’enlever, alors autant la laisser où elle était.

Les lèvres pincées, Paul coula ensuite une œillade à son compagnon de poche et déglutit discrètement, comme si c’était les paroles les plus dures qu’il devait prononcés, avant de soupirer en silence, ne trouvant pas du tout les mots pour rassurer convenablement l’animal. La voix d’Aurore se fit entendre en lui demandant s’il abandonnait déjà, avant de lui montrer ce qu’il devait faire dans un « Regarde, je vais t’aider. ». La coordinatrice plaça alors sa paume sur la mâchoire de son hérisson, caressa délicatement son pelage sombre, et se tourna ensuite vers le jeune homme pour lui intimer de faire pareil.

Avec une certaine appréhension, Paul fit donc la même chose qu’elle et, ne pouvant soutenir les deux orbes rouges de son Typhlosion, il tourna la tête dans un clignement d’eux pour porter son attention sur la coordinatrice, lui demandant silencieusement ce qu’il devait faire ensuite.

« C’est bien. » Félicita-t-elle dans un petit sourire, « Maintenant, si tu ne sais pas trop quoi dire, tu n’as qu’à répéter après moi, d’accord ? »

Le jeune homme l’observa ouvertement en plissant les yeux, peu convaincu par ce qu’il allait devoir répéter, et finit par acquiescer, décidant de lui faire tout de même confiance. Tout ce qu’il espérait, c’était qu’elle ne dise pas des paroles, qu’en temps normal, il ne prononcerait jamais…

« Ne t’en fais pas, je ne dirais pas des mots trop compliquées pour toi. »
« Hé, ça veut dire quoi ça ? » Rétorqua immédiatement le dresseur en sentant une veine grossir sur sa tempe
« Ahah, je plaisantais ! Ce que je voulais dire, c’était qu’ils te correspondent ; j’me doute bien que tu ne vas pas faire plein de manières pour rassurer ton Pokémon. »

Paul marmonna un « J’espère bien… » et finit par entendre la coordinatrice lui demander si c’était bon, ne pas attendre sa réponse, se tourner vers son compagnon de poche pour lui dire qu’il ne devait plus s’inquiéter et, qu’à présent, tout ira bien. Aurore finit dans un « A toi. » avant de lui donner un sourire encourageant. Alors, le dresseur se racla rapidement la gorge et tourna la tête pour croiser les deux orbes de son hérisson, caressant toujours fébrilement le pelage de ce dernier.

« Ne t’inquiète plus ; ça va aller, maintenant. Je crois… » Rajouta-t-il, incertain
« « Je crois » ? » Répéta-t-elle en fronçant les sourcils, « Tu dois vraiment penser c’que tu dis, Paul. Si tu dis des paroles en l’air, ton Pokémon le sentira et tu auras encore plus de mal à le rassurer. »
« Ca va aller, maintenant. » Recommença Paul sur un ton plus assuré, « J’te le promets, alors… alors fais-moi confiance. »

Le jeune homme se tourna une fois de plus vers la coordinatrice pour voir qu’elle avait toujours un sourire d’accroché sur le visage et qu’elle le félicitait malgré qu’à la fin, il avait eu du mal à prononcer sa touche personnelle, ce à quoi il fronça les sourcils en pensant qu’il avait fait sincèrement de son mieux pour ne pas bafouiller. Aurore lui fit remarquer qu’elle pouvait sentir que son animal allait un peu mieux, obligeant Paul à couler une œillade à sa gauche pour voir qu’effectivement, ce dernier semblait moins nerveux qu’avant.

Il s’en voulait quand même de ne pas avoir totalement rassuré son Type Feu ; ce genre de choses ne lui réussissait pas, et en se mettant à la place de la mère, l’inquiétude qu’elle devait avoir pour son bébé semblait bien plus grande que celle du père. L’espace d’un instant, Paul se maudit encore pour son incompétence et, alors qu’il s’apprêtait à s’excuser du bout des lèvres, la voix de Reggie l’interrompit dans un léger sursaut.

« Tu vois ? Je t’avais bien dit que tu arriverais à faire changer mon petit frère… »

Les deux jeunes levèrent une œillade au-dessus de leurs épaules pour voir que l’éleveur s’approchait d’eux et qu’il s’arrêtait à un mètre d’eux, les mains sur les hanches, avec toujours ce fin sourire qui ne voulait pas quitter ses lèvres. Qu’est-ce qu’il faisait encore là ? Il croyait que son frère était reparti à l’intérieur de la maison… Cela veut dire qu’il avait assisté à toute la scène ; bon sang… Pas qu’il n’assumait pas, mais le fait de se voir en position de faiblesse le dérangeait légèrement. Surtout si c’était son ainé qui le regardait. Paul constata alors que sa fierté ne l’avait pas quitté et que c’était tant mieux.

Du coin de l’œil, le dresseur voyait la coordinatrice se redresser et décida de l’imiter en silence et d’observer son frère, comme pour détecter s’il allait sortir des bêtises qui seraient susceptibles de les embarrassés.

« Cela n’a pas été de tout repos et pour tout te dire, j’ai failli lâcher l’affaire plus d’une fois... » Avoua Aurore sur un ton neutre
« Je voudrais encore m’excuser pour t’avoir confié ça. Mais dans un autre sens, je savais que tu en serais capable. » Sourit-il avant de tourner la tête vers le concerné, « Je savais qu’un jour, je pourrais voir mon frère s’ouvrir aux autres, même si ce n’était qu’un petit peu. Ce que je n’avais pas prévu par contre, c’était qu’il tombe amoureux. Enfin, je ne vais pas m’en plaindre et vous non plus, n’est-ce pas ? »

Et voilà, il était sûr que cela leurs retomberaient dessus ; quand Paul disait qu’il ne fallait jamais répondre à son ainé à causes de ses taquineries incessantes… Mais cela n’empêchaient pas les deux jeunes de détourner leurs regards ailleurs, les pommettes écarlates, alors qu’Aurore marmonnait un « Non, bien sûr… » et que Paul, quant à lui, ordonnait familièrement à son ainé de se taire, accompagné bien évidemment d’un regard sombre. Après avoir ri un instant, Reggie reprit plus sérieusement sa conversation en reportant son attention vers la coordinatrice.

« Cela me surprend quand même ; j’ai toujours cru que tu tomberais amoureuse de Sacha. » Avoua-t-il
« J’aurais pu, c’est vrai… » Admit-elle dans un sourire, « Mais en réalité, cela ne dépasse pas le seuil de complicité ; c’est grâce à lui que j’ai pu apprendre pleins de choses concernant les Pokémons et que je continue toujours mon parcours de coordinatrice... »

A l’entente du prénom de son rival, Paul n’avait pas pu s’empêcher de tiquer légèrement des yeux et avait ressenti un léger pincement au cœur en entendant que la coordinatrice aurait très bien pu tomber amoureuse de son rival ainsi que les éloges qu’elle venait de faire à propos du dresseur à la casquette. Le jeune homme sortit de ses pensées en rencontrant les deux orbes sombres de son ainé et comprit alors que son frère avait remarqué son bref changement d’expression. La taquinerie calme et amusée ne se fit pas attendre, à son grand désespoir :

« Ah, on dirait bien que tu as rendue Paul jaloux. »
« Pas du tout. » Rétorqua immédiatement le dresseur en le dévisageant
« T’inquiète, elle ne te remplacera pas par Sacha ; elle t’aime beaucoup trop, ça se voit. »
« R-Reggie… ! » Appela difficilement la concernée, embarrassée
« Quoi ? Ce n’est pas vrai ? Allez, avoue que-… »
« Arrête. » Intervint Paul en fronçant les sourcils

Le silence se fit tout de suite entendre, et Paul contracta brièvement sa mâchoire en sentant les regards qui étaient rivés sur lui. Ce fut Reggie qui prit la parole en s’autorisant un petit sourire ; l’éleveur lâcha un « Tu l’aimes aussi, non ? », demanda ensuite s’il lui avait au moins dit, et finit par s’étonner devant l’air fermé qu’affichait Paul malgré que son cœur ait commencé à s’affoler. Non il ne lui avait pas dit ouvertement, pour la simple et bonne raison qu’il n’arrivait pas et que c’était beaucoup trop difficile pour lui de l’avouer aussi facilement.

Discrètement, le dresseur enfonça ses mains dans les poches de son pantalon et ferma un instant ses paupières en claquant sa langue au palais, montrant ainsi à quel point il était agacé. Bon sang, il avait une furieuse envie de s’en aller, mais laisser la coordinatrice en proie aux taquineries de Reggie ne serait pas très sympa.

« Allez, dis-lui ; qu’est-ce que ça te coûte ? » Argumenta Reggie en le sortant de ses pensées
« Je-… ! Elle-Elle le sait déjà… ! » Bafouilla Paul, mécontent, les joues roses
« Ce n’est qu’une fois parmi tant d’autres. Tu es aussi timide que ça ? » S’étonna l’ainé
« Mais ferme-là ! »
« Ce n’est pas une honte. Et puis tu peux bien les dires, quand même ! »

Son visage sombre lui répondait clairement « Non. » alors que son cerveau fulminait en silence. Sa fierté ne lui permettait encore pas de dire cela en public et surtout pas devant Reggie. C’était trop précipité pour qu’il ne dise de tels mots. Paul était convaincu que son grand frère serait capable de le mettre sur écoute pour ensuite lui relancer en pleine figure au moment il y s’y attendrait le moins. Non, impossible. Et puis d’abord, qu’est-ce que ça pouvait lui faire qu’il le dise ou non ? Il faisait ce qu’il voulait ! Ce n’est pas parce que l’ainé claquait des doigts que le cadet devait exécuter tous ses ordres ! Irrité par le silence pesant qui flottait autour du groupe et qui le mettait encore plus dans l’embarras, le jeune homme lâcha un râle de mécontentement et sans un regard vers Aurore, doubla son frère pour gravir les escaliers du pavillon, le pas rapide.

Aussitôt avait-il posé le pied dans le couloir que Paul s’empressa de montrer les escaliers à sa droite et d’entrer dans la première pièce qui lui tombait dessus. Sa chambre n’avait pas changé d’un poil ; son lit était toujours parallèle à la fenêtre, son bureau, sa petite bibliothèque et son armoire quant à eux, vieillissait tout doucement à sa droite. Après réflexion, sa chambre avait peut-être un peu changé ; c’était sans doute l’air qui s’y faufilait qui lui redonnait une certaine fraîcheur… Le dresseur poussa la porte sans la fermer à clé, dévisagea la poussière qui s’était accumulé sur l’écran de son ordinateur, et finit par se détendre grâce au vent qui lui caressait le visage.

Un soupir fatigué s’échappa de ses lèvres alors qu’il gagnait la fenêtre pour s’y accouder mollement, la paume contre la joue, songeur. Ses intuitions s’étaient avérés être juste ; la conversation s’était envenimée et cela lui avait donné une plus forte occasion de s’éclipser, de laisser la coordinatrice en plan, peut-être même déçue, s’imaginait-il… Son regard morne tomba sur le jardin en contrebas où seuls les deux Pokémons Feu se reposaient en dessous d’un arbre.

Paul ferma un instant ses paupières et profita du silence qui régnait dans sa chambre avant d’être coupé en pleine décontraction par les voix d’Aurore et de son grand frère et conclut alors qu’ils étaient tout de même restés sur la terrasse. Sa détente aura été de courte durée puisqu’il repensa inévitablement à la discussion avec Reggie et ne put s’empêcher de froncer les sourcils d’agacement. Même s’il ne le montrait pas, il se sentait ridicule de n’avoir pas pu dire à Aurore qu’il l’aimait… Ce n’était pourtant pas difficile… !

Le dresseur soupira gravement, posa ses deux poings sur la barrière en bois devant lui, les bras tendus, la tête basse, le dos rond, courbé comme un chat qui s’étirerait après un somme.

« Je suis pathétique… » Lâcha-t-il

Et puis, même si cela avait été des paroles en l’air, tant que l’éleveur était satisfait, c’était ce qui comptait, non ? Il aurait été tranquille et le sujet aurait été clos. C’était ce qu’il aurait dû faire. Bon sang, pourquoi l’idée ne lui avait-elle pas traversé l’esprit ? Un chuintement le sortit de ses pensées, l’obligea à se redresser convenablement et à tourner son buste vers la porte qui venait de grincer pour y voir la silhouette de la coordinatrice. Qu’est-ce qu’elle faisait là ? Et plus important, pourquoi venait-elle d’entrer dans sa chambre sans sa permission ! Quel sans-gêne, vraiment… ! Grinça-t-il mentalement en serrant les dents et en se retournant immédiatement vers la fenêtre, comme si elle n’était jamais arrivée à côté de lui, silencieuse.

Paul raffermit sa prise sur la barrière en bois pour se redonner contenance pendant que le silence le mettait encore plus mal-à-l’aise. Qu’elle parle, bon sang ! Pourquoi ne disait-elle rien ? Si elle était venue, c’était pour lui parler, non ?!, s’énerva le jeune homme en sentant ses joues chauffer anormalement. La discussion forcée avec Reggie refaisait surface dans sa tête et il était de en plus en plus gêné, coincé comme un rat après avoir misérablement fui.

Déglutissant du mieux qu’il pouvait et inspirant brièvement, il ouvrit la bouche pour prononcer quelque chose afin de stopper cette ambiance inconfortable mais la coordinatrice lui coupa l’herbe sous le pied et ce, dans un petit sourire apaisant.

« Ce n’est pas grave, ça peut attendre. »

Paul cligna automatiquement des yeux dans un bref sursaut, étonné qu’elle parle de cela en étant aussi décontracté, avant de frissonner en sentant la paume de la coordinatrice se poser doucement sur la sienne, l’obligeant ainsi à croiser ses deux orbes bleus qu’il perçu comme rassurantes.

« Ne te force pas. Je le sais, c’est ce qui compte. »

Le jeune homme garda sa bouche ouverte, affreusement embarrassé par l’affirmation qu’elle venait de dire, et n’y tenant plus, détourna pudiquement le regard dans un grognement agacé. Après avoir pincés ses lèvres et serré une deuxième fois le bois sous son poing, Paul soupira encore pour remettre de l’ordre dans ses esprits, les yeux rivés sur la fine main d’Aurore qui reposait toujours sur la sienne.

En y réfléchissant, elle devait certainement se faire violence pour ne pas lui avouer qu’elle aurait aimée entendre ces mots et préférait le rassurer sans montrer un quelconque signe de déception. A ce moment-là, Paul pensa sincèrement qu’il serait un enfoiré s’il changerait de sujet maintenant et se mordit l’intérieur de la joue. Il n’y avait pas cinquante mille possibilités ; soit il s’excusait pour l’avoir laissée toute seule avec Reggie, soit il disait ce que l’éleveur aurait voulu entendre. Après réflexion, son grand- frère avait peut-être raison ? Il pouvait lui dire ces trois petits mots, au moins une fois dans sa vie… Son cœur s’emballait déjà à l’idée de les prononcer à voix haute, constata-t-il en sentant également son estomac se tordre.

Paul racla sa gorge soudainement devenue sèche, desserra sa prise de la barrière en bois en intimant à Aurore de retirer sa paume, et après avoir replacé son poing le long de son corps, il reporta son attention sur cette dernière dans un clignement d’yeux. Il prit une courageuse inspiration et ouvrit la bouche pour parler mais sa voix décida de lui jouer un mauvais tour et de sortir toute enraillée et hésitante.

« Aurore… Euh, je… »
« Qu’est-ce qu’il y a ? »
« J-Je…Heum… »

Les yeux rivés dans ceux de la coordinatrice, le cœur battant, le jeune homme finit par serrer les dents, frustré d’être aussi incompétent, et détourna finalement son regard pour le poser sur un tee-shirt à lui qui dépassait d’en dessous du lit. Pendant un court instant, la seule pensée que Paul eut, était que Reggie aurait pu faire sa lessive durant son absence, et fut ensuite attiré par un petit rire féminin. Il eut juste le temps de voir un air amusé sur le visage d’Aurore avant de la sentir contre lui.

Les bras autour de ses épaules, elle venait de littéralement de jeter sur lui et il dû faire un pas en arrière pour ne pas tomber à la renverse. Les yeux écarquillés, les joues rouges, il réagit mécaniquement, terriblement embarrassé.

« Qu’est-ce que tu fais.. ? Lâ-Lâche-moi ! »

Un autre rire s’éleva dans l’air alors qu’elle se calmait doucement sans pour autant obéir au dresseur qui faisait la moue, toujours immobile contre le corps de la coordinatrice. Il avait beau râler, cela faisait longtemps qu’il ne s’était pas retrouver dans les bras de quelqu’un et il devait bien avouer que ce n’était pas si mal. Son estomac se tordait à nouveau mais il n’avait pas mal, et se satisfaisait même de ressentir une légère chaleur se propager dans son corps, comme s’il renaissait petit à petit.

« Merci de faire tous ces efforts pour moi, Paul. »

Une fois encore, les battements de son cœur s’accélérèrent et il nota qu’Aurore se blottissait silencieusement et un peu plus contre lui, ce qui l’obligea à serrer les dents en sentant que ses oreilles chauffaient à leur tour, tout comme le reste de son visage déjà bien rouge. Soupirant intérieurement pour ne pas partir dans les nuages, il ferma ses paupières et laissa ensuite ses deux orbes vident tomber sur son bureau où gisaient quelques crayons.

« Tu…Tu me serres trop… » Reprocha-t-il, gêné

Quelques secondes plus tard, Aurore se distança, s’excusa dans un petit air amusé et croisa ses bras le long du dos afin de lui sourire, la tête rentré dans les épaules. Presque naturellement, les lèvres de Paul s’étirèrent doucement, apaisé par la présence de cette dernière. Certes son sourire était discret, mais c’était un vrai, un sincère, comme il n’en avait plus fait depuis longtemps. Et bien que la coordinatrice parût étonnée aux premiers abords, elle finit par lui rendre la pareille, n’hésitant pas à dévoiler toutes ses dents, et rajouta même un petit rire plein de sous-entendus qui eut le don de l’irriter un bref instant.

Paul décida alors de reporter son attention sur le couple d’hérissions qui se trouvait toujours au fond du jardin, lovés l’un contre l’autre, tandis qu’Aurore se tourna vers la fenêtre et appuya ses paumes sur le rebord, respirant l’air frais qui obligeait ses cheveux à caresser ses épaules dénudés. S’il faisait le bilan du chemin qu’il avait parcouru depuis que son monstre de poche n’était qu’un Feurisson désobéissant, le dresseur devait admettre qu’il avait fait un énorme pas en avant… Autant sur le plan professionnel que personnel. Et la phrase qu’Aurore prononça résuma parfaitement son point de vue.

« Rien de tout ça ne serait arrivé si nos Pokémons ne se seraient pas rencontrés… »
« Oui… » Approuva calmement le dresseur du bout des lèvres

Il y eu un silence où tout comme elle, le jeune homme était plongé dans ses pensées, fixant la pelouse sans pour autant la voir vraiment ; la période où il agissait froidement et refusait catégoriquement tout dialogue avec les autres lui paraissait si loin, maintenant… Et en y réfléchissant, ce n’était pas seulement grâce à eux, mais Aurore avait principalement joué un rôle dans son changement et c’était pour cette raison qu’il s’était un peu plus ouvert. Bon, il ne s’était ouvert qu’à elle mais c’était déjà pas mal, estima-t-il. Tout ce qu’il espérait, c’était qu’elle ne le force pas à parler avec Sacha ou à Pierre. Il l’avait elle, c’était bien suffisant ; pas besoin de deux autres rigolos à ses côtés. Au final, se reposer sur quelqu’un n’était pas aussi désagréable qu’il le pensait…, constata le dresseur en coulant une œillade à la silhouette de la coordinatrice.

« Paul. » Appela-t-elle doucement en le sortant de ses pensées

Après avoir cligné des paupières, il l’observa se pencher vers l’arrière pour tourner sa tête vers lui, découvrit un petit sourire au coin de ses lèvres, remonta rapidement jusqu’à ses yeux dans lesquels reflétaient une lueur énigmatique, et distingua du coin de l’œil ses cheveux flotter à cause du mouvement qu’elle venait de faire. Son cœur se contracta à cette vision et il dût se retenir pour ne pas fondre tellement elle était belle. Oui, il l’avait examiné plusieurs fois et avait secrètement avoué qu’il la trouvait mignonne, mais là… elle dégageait une telle innocence… ! On aurait presque dit une poupée si sa bouche ne venait pas de s’ouvrir en dévoilant légèrement ses dents, songea-t-il en reprenant ses esprits et en ouvrant la bouche pour lui demander ce qu’elle voulait.

« Je t’aime. » Coupa subitement Aurore

Paul n’avait pas du tout venir cette phrase puisqu’il sursauta dans un bref spasme avant de rester immobile, les yeux braqués sur elle. Alors qu’il réalisait ce qu’elle venait de dire, ses joues picotèrent furieusement, le sang battait des tempes, et il dû serrer les poings pour ne pas trembler, les lèvres pincées. Le dresseur se reprit aussi vite que possible et fronça les sourcils, mécontent que ces sensations se manifestent à nouveau en lui.

« T’es-…T’es folle de dire ça comme ça… ! »

Aurore lâcha un rire joyeux, visiblement contente d’avoir déclenché un énième embarras au jeune homme, mais Paul ne le prit pas à la rigolade puisqu’avant qu’il ne puisse s’énerver à nouveau, il tiqua et se rétracta instinctivement sur lui-même, les dents serrées, les doigts fermement agrippés sur son survêtement, au niveau du cœur. C’était tout de suite moins marrant et le rire de la coordinatrice venait de subitement s’arrêter pour ensuite demander au concerné s’il allait bien. Mais Paul prévu le coup, tendit une main entre eux pour la garder à distance malgré le regard inquiet qu’il sentait sur sa personne et finit par grogner une réponse incompréhensible.

Une émotion particulièrement douteuse, comme une sorte de haut-le-cœur, l’envahit des pieds à la tête et il comprit la seconde d’après que cette chose qui se répandait dans son corps était simplement de bonheur. Il ne pouvait pas dire précisément à quel point il était heureux mais ce qui était sûr, c’était que cela lui faisait mal, qu’il n’arrivait pas à arrêter la douleur dans sa cage thoracique qui tressaillait au moindre battement. Étrangement, les souvenirs de son enfance où il n’était encore qu’un banal gamin comme les autres refit surface ; cette époque où le garçon aimant et chérissant avec admiration son grand frère lui rappelait instantanément ce sentiment d’être aimé et d’aimer en retour, sans raison particulière. Parce qu’en fin de compte, c’était normal…

« Je vais appeler Reggie ! » Lâcha Aurore en faisant un pas vers la sortie
« Non… ! » S’étrangla Paul en la stoppant dans son élan, « Je…Ça va aller. Pas la peine de le déranger… » Rassura-t-il en profitant d’avoir le visage caché par ses mèches de cheveux pour fermer les yeux.
« Tu es sûr ? » Insista la jeune fille

Paul opina de la tête, se redressa, passa à côté d’elle et contourna le lit afin de s’y assoir dessus, dos à elle, les mains crispés sur ses genoux. Bon sang, son visage n’arrêtait pas de chauffer et malgré sa forte volonté, ses rougeurs ne voulaient pas partir et s’accrochaient avec ténacité sur ses pommettes. Les lèvres pincées d’embarras, il déglutit discrètement. Ses poumons étaient encore gonflés de beaucoup trop d’air et la sensation de bien-être avait dû mal à s’estomper.

Maintenant que sa crise s’était plus ou moins calmée, il se rappela parfaitement du sentiment qu’il avait oublié et rejeté par la suite. Il s’en souvenait et se demandait aujourd’hui comment avait-il pu faire pour autant détester cette émotion…. La coordinatrice avait réussi à lui faire rappeler cette chose importante et il ne pouvait que l’en remercier. Qui l’aurait cru ?, pensa-t-il dans un bref rictus. Finalement, et même si cela n’avait duré que quelques mois depuis leurs retrouvailles, elle avait toujours été là pour lui. Reggie le lui avait bien dit, pourtant…

Le parquet craqua et Paul redescendit instantanément sur Terre pour voir du coin de l’œil que les bottes de la coordinatrice apparaissaient à un mètre de lui. A sa grande surprise, elle ne parla pas et resta immobile face au jeune homme, lui laissant ainsi la première réplique.

« Je… Je ne pensais pas être autant touché par ce que tu m’as dit… »
« Désolé mais en y réfléchissant bien, je ne te l’avais pas dit moi non plus. »

En faisant la moue, Paul pensa à regret qu’il ne lui avait toujours pas dit ouvertement mais persister ne servirait à rien. Après tout, Aurore le lui avait dit ; elle le savait et c’était ce qui comptait. Et puis, quand il serait plus à l’aise, peut-être que ces mots sortiront d’eux-mêmes, qui sait ? Mais avant, peut-être devrait-il vraiment la remercier pour tout ce qu’elle avait fait pour lui… ? C’était la moindre des choses, quand même… Le dresseur se racla la gorge pour combler un peu le silence qui s’était installé entre eux et par la même occasion, pouvoir à nouveau parler.

« Aurore, je… » Commença-t-il, le regard fuyant, « Enfin, merci de… Merci d’être là. »
« … C’est peut-être égoïste mais je ne peux me contenter d’un simple merci, Paul. » Répondit-elle calmement
« C’est déjà beaucoup venant de moi ; fait avec. » Répliqua le concerné, vexé

Le jeune homme jeta une œillade sur la coordinatrice qui ne pipait pas un mot, attendant visiblement quelque chose d’autre de sa part, et, après un moment à réfléchir, plongé dans ses deux orbes bleus, il tiqua aussitôt, les joues roses, comprenant qu’elle voulait qu’il l’embrasse à nouveau, et fronça les sourcils en protestant :

« Je… ! Je ne peux pas faire ça comme ça ! »
« Pourquoi pas, après tout ? »
« P-Parce que… ! » Justifia le dresseur, effroyablement gêné
« Pourtant, tout à l’heure, tu as parié ce que je voudrais si ton frère nous taquinais ! »

Les sourcils froncés, Paul tenta alors de lui expliquer que ce n’était qu’une expression courante et qu’il ne lui pariait pas vraiment quelque chose, avant d’abandonner dans un autre soupir, le dos courbé, le coude sur la jambe, la main sur le front, clairement exaspéré. Pour sa défense, Aurore prit un air contrarié et lui répondit qu’elle l’avait pris au sérieux. Encore une fois, il fût piéger par ces propres dires et se promit mentalement de faire encore plus attention à ce qu’il allait dire à l’avenir. Il inspira une bouffée d’air, se pinça l’arête du nez, et finit par lever un regard neutre sur la jeune fille.

« Si tu l’veux alors déplace-toi. Moi j’bouge pas. » Imposa Paul d’une voix calme

Même s’il donnait l’impression d’être réticent, le jeune homme ne pouvait s’empêcher de ressentir une certaine fierté ; si elle voulait un baiser, cela voulait dire qu’elle était devenu accro et que par conséquent, il embrassait plutôt bien, conclut-il en voyant la coordinatrice se rapprocher. Elle se pencha près de lui, l’obligeant ainsi à incliner son dos en arrière et à ramener maladroitement ses bras vers lui pour se retenir sur les coudes -malgré qu’il fût déjà bien allongé. Aurore était donc à califourchon sur le jeune homme, un genou entre ses jambes tandis que l’autre était replié à l’extérieur, qu’une de ses paumes reposait silencieusement sur le matelas, et que l’autre main se trouvait près de ses mèches violettes étalées sur la couverture, le bras tendu pour ne pas s’effondrer sur le corps de ce dernier.

« Je ne te savais pas si entreprenante. » Se moqua Paul dans un rictus
« Ne fais pas l’étonné, c’est toi qui m’as dit d’venir le chercher… » Chuchota Aurore, un petit sourire en coin

Comme quoi, même la plus innocente des filles pouvait bien cacher son jeu… Les cheveux de la coordinatrice tombaient entre eux, et même si quelques pointes chatouillaient le visage du dresseur, ce dernier ne semblait pas s’en soucier plus que cela puisqu’il répondit à sa taquinerie par un regard espiègle. Aurore en profita alors pour réduire la distance et posa délicatement ses lèvres sur celles du jeune homme, les paupières closes.

Paul avait beau se moquer de la coordinatrice parce qu’elle était devenue dépendante, il n’était pas mieux et ne put qu’apprécier également cette drogue qu’il partageait à nouveau avec sa partenaire, sans se douter que Reggie était dissimulé derrière la porte légèrement ouverte, un appareil numérique dans les mains, marmonnant quelque chose à propos d’une photo en « format poster » qu’il allait finalement réussir à avoir.
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Aimrys

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MessageSujet: Re: Les Pokémons amoureux   Les Pokémons amoureux - Page 4 Icon_minitimeDim 15 Juin 2014, 13:19

Ahahahah, Reggie est une enflure pour la fin xD !

Franchement, une bonne fin ! Sa dose de surprise, Paul est toujours compliqué en publique, mais ... nan en faite il est toujours compliqué xD Cette fin est mignonne, simple, et on ne pouvait pas rêver mieux pour conclure ! Very Happy
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MessageSujet: Re: Les Pokémons amoureux   Les Pokémons amoureux - Page 4 Icon_minitimeLun 16 Juin 2014, 17:33

Merci beaucoup pour ton commentaire !! Very Happy
Je suis contente que cette fiction t'aie plu et aussi contente de l'avoir enfin finie !
Bon, en ce moment à cause du taff, je n'ai plus trop le temps d'écrire, malgré les nombreuses idées qui affluent. xD
Mais promis, dès que j'ai une longue fiction de bouclée et/ou OS (car même les OS je n'arrive pas à les finir  Rolling Eyes) je vous les posterais ! Very Happy
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MessageSujet: Re: Les Pokémons amoureux   Les Pokémons amoureux - Page 4 Icon_minitimeLun 16 Juin 2014, 19:41

Very Happy Hihi j'ai hâte de lire tes futurs OS ma chère !! Very Happy Et vraiment j'ai kiffé notre collaboration pour cette fiction Very Happy A refaire, j'dis ! ^^
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MessageSujet: Re: Les Pokémons amoureux   Les Pokémons amoureux - Page 4 Icon_minitimeLun 16 Juin 2014, 19:52

Mdrr, surtout ceux que tu as attends depuis perpète *tousse*... xD
Ouii, a refaire ! Wink
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Aimrys

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MessageSujet: Re: Les Pokémons amoureux   Les Pokémons amoureux - Page 4 Icon_minitimeMar 17 Juin 2014, 10:19

Vu ce que ça a donné, c'est clair qu'il faut que vous devez refaire ça ! Very Happy
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