Rien que la vérité

Sujet: Rien que la vérité Mer 27 Oct 2021, 15:37

Coucou tout le monde !! Very Happy

Surprise d'Halloween (avec quelques jours d'avance) ! Me voici avec un petit one-shot sur le thème d'Halloween avec, en vedette, Sacha et Ondine ! cheers

C'est la première fois que j'écris un univers qui inclut des vampires. Pour être honnête, je ne suis pas vraiment fan des vampires mais lorsque j'ai vu un prompt humoristique d'Halloween de @humdrummoloch sur tumblr, je n'ai pas pu m'empêcher d'adorer le dialogue ! L'idée m'a trotté dans la tête pendant deux semaines, le temps de mijoter mon histoire, et j'ai finalement craqué pour vous pondre cette petite histoire !
J'espère qu'elle vous plaira malgré tout ! J'espère également avoir respecté le caractère des personnages même si j'ai un doute pour Ondine. N'hésitez pas à me donner vos impressions ! Very Happy

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Titre : Rien que la vérité

Personnages : Sacha et Ondine

Disclaimer : Les personnages ne sont pas à moi, je ne fais que les emprunter le temps d'une histoire.

Genre : UA – Moderne. UA – Vampires.

Résumé : Ce n'était pas de sa faute si Ondine n'était pas au courant que son ami était un vampire. Sacha ne lui avait jamais dit. Ou peut-être que si. Elle n'avait juste pas pris sa déclaration au sérieux.

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Ondine aurait dû savoir. Tous les signes étaient là, bien en évidence sous ses yeux mais elle avait été trop aveugle pour les voir.

La réalisation s'était produite lorsqu'elle et Sacha se promenaient dans les rues sombres de la ville d'Azuria, éclairés par quelques lampadaires. Le froid de la saison hivernale obligeait les habitants à rester chez eux à la tombée de la nuit, ou à se dépêcher de rentrer à la maison, comme c'était le cas pour les quelques passants à la marche rapide qu'ils croisaient sporadiquement.

Ondine avait ses mains dans les poches de son blouson. Ou plus précisément, une main était dans la poche de son blouson et l'autre était dans la poche du manteau de Sacha enlacée avec la sienne, parce qu'il avait constamment les mains gelées depuis qu'ils se côtoyaient et qu'elle essayait de le réchauffer. Même si ce n'était pas un grand succès jusque-là.

« Est-ce qu'on peut s'arrêter quelques secondes ? J'ai soif. », dit Sacha tout en ralentissement son rythme.

« Oui, vas-y. », répondit Ondine en s'arrêtant et en récupérant sa main, tandis que le jeune homme pêchait sa thermos logée dans la poche sur le côté de son sac à dos.

C'était une thermos en bois qu'il avait toujours sur lui et il refusait catégoriquement de laisser Ondine goûter parce que c'était un mélange spécialement conçut pour ses intestins fragiles et qu'elle ne supporterait pas. Elle le regarda boire une gorgée, avant de tourner les yeux pour observer la devanture d'un magasin. Grâce aux lumières artificielles des lampadaires, elle pouvait apercevoir son reflet mais pas celui de Sacha. C'était curieux, se dit-elle distraitement.

Après avoir bu goulûment, Sacha soupira d'aise et les yeux d'Ondine se fixèrent sur le filet de liquide rouge coulant de sa lèvre inférieure.

« Bah qu'est-ce que t'as ? », demanda-t-il d'un regard interrogateur tout s'essuyant la bouche avec une désinvolture pratiquée, à deux doigts de la sensualité qui la fit désagréablement frissonner. Il sourit ensuite malicieusement, comme s'il pensait à la blague qu'il s'apprêtait à faire, et la rousse ne remarqua que maintenant le croc scintillant et beaucoup trop pointu qui dépassait de ses gencives. « On dirait que t'as vu vampire ? »

Oh.

Oh.

Elle cligna des yeux une fois. Deux fois. Le temps que son cerveau traite l'information et se réinitialise.

« T'es un vampire ?! », s'exclama-t-elle d'emblée, la voix aiguë de panique.

Sa voix avait déraillé, tout ses muscles étaient tendus et son cœur battait la chamade, espérant, priant, que sa déduction soit fausse ou que Sacha réfute totalement ses dires. Mais malheureusement pour elle, le garçon aux cheveux ébène refermait doucement le capuchon de sa thermos alors que ses sourcils se plissaient, un air sérieux peignant les traits de son visage.

« Je te l'ai dit quand on s'est rencontré ! », répliqua-t-il sur un ton de reproche, ne comprenant pas vraiment pourquoi son amie paniquait à propos de cette information.

« Je – On s'est rencontré à une fête costumée d'Halloween ! », fit-elle valoir en levant les mains au ciel.

Ondine se détourna de lui pour faire les cent pas sur le trottoir et passa fébrilement ses mains dans ses cheveux. Elle prit plusieurs inspirations par le nez alors qu'elle se remémorait le moment de leur rencontre.

Ce que disait Sacha était pourtant vrai : ils s'étaient rencontrés à une fête costumée d'Halloween. La soirée avait été organisée par leur ami commun, Pierre. Ce dernier s'était déguisé en détenu de prison à rayures noir et blanc ensanglanté, espérant bien attirer l'attention de l'agent Jenny ou de l'infirmière Joëlle. La maison de Pierre était décoré pour l'occasion ; des citrouilles posées sur les bords de ses fenêtres extérieures, des toiles d'araignées drapées sur les meubles et des araignées ainsi que des chauves-souris suspendues aux encadrements de portes, sans compter les ridicules banderoles oranges et noires accrochées au plafond.

Ondine, déguisée en sorcière avec son grand chapeau noir et son balai, s'était frayé un chemin dans la foule costumée de fantômes et de zombies, discutant par-ci par-là avec des princesses ou des gargouilles, lorsqu'on lui avait tapoté sur l'épaule pour attirer son attention.

« C'est toi, Ondine ? », avait demandé l'inconnu. « Pierre m'a parlé de toi. Il a dit que je devais chercher la sorcière rousse aux boucles d'oreilles citrouilles. »

« Oui, c'est moi. », avait-elle répondue en hochant la tête avant d'arquer un sourcil. « Et tu es ? »

« Je m'appelle Sacha. Et comme tu peux le voir, je suis un vampire. », s'était-il présenté sérieusement alors qu'il faisait une révérence.

Une lueur amusée dans le regard, Ondine n'avait pas remis en question ses crocs pointus qui scintillaient à la lumière du salon – cela devait être des fausses dents de très bonne qualité, ni les reflets rouges et perçants qui brillaient dans son regard chocolat – certainement un effet des lentilles de contact, ni sa grand cape noire qui le couvrait entièrement, ni ses cheveux noirs en bataille qui lui donnait un peu l'air d'un fou, ni son teint légèrement pâle – du fond de teint pour sûr, ni sa poignée de main froide – il avait très pu arriver récemment et la fin du mois d'Octobre n'était pas connue pour être la plus chaude , et encore moins le verre de liquide rougeâtre qu'il tenait dans sa main – certainement du vin trouvé dans un placard ou le punch alcoolisé qu'elle avait aperçu dans un saladier à disposition des invités.

Après ces présentations, ils s'étaient doucement liés d'amitié en parlant d'abord de leur ami commun et de ses déboires amoureux malgré son grand cœur, tous les deux confortablement installés dans un fauteuil miraculeusement libre, puis dérivant ensuite vers des sujets plus personnels comme les petits loisirs qu'ils aimaient faire – pour Sacha, il aimait faire la sieste pendant la journée et manger les plats succulents de Pierre, ou leur activités professionnelles.

Concernant cette dernière partie, Sacha disait qu'il cherchait un travail de nuit parce qu'il était plus un « oiseau de nuit » et qu'il a toujours eu plus d'énergie lorsque la soirée débutait. Ondine avait hoché la tête, comprenant très bien que certaines personnes suivaient un rythme différent des gens « normaux ». Puis Sacha avait agité un bout de sa cape de vampire et ses sourcils, un sourire crochu et taquin, gagnant un rire et une tape sur son bras de la part de la rousse.

Lorsque le ventre de Sacha avait grogner de faim, Ondine l'avait accompagné au grill électrique gérer par un jeune cuistot qui était déguisé en boucher fou et qui avait peut-être un peu trop de tâches et de boyaux collés sur son tablier.

« Quelle cuisson pour votre viande ? », avait-il demandé en remuant l'accompagnement qui se trouvait dans un grand plat à l'aide d'une cuillère – des pommes de terre au four.

« Saignante. », avait répondu Sacha en lançant un regard espiègle à Ondine, qui avait rouler des yeux à sa blague malgré le sourire qui étirait le coin de ses lèvres.

Plus tard, quand Ondine avait emprisonné sa tête dans le creux de son coude et lui avait frotter le cuir chevelu avec les jointures de son poing parce qu'il avait dit une bêtise, Sacha avait crié, lui ordonnant de la lâcher tout en se débattant sans grande conviction alors qu'un rire se glissait dans sa voix. Quand elle l'avait enfin relâché, satisfaite de son traitement, Sacha s'était redressé avec le sourire aux lèvres. Ses cheveux étaient, en quelque sorte, encore plus en bataille qu'ils ne l'étaient avant.

« Pfiou... », avait-il soufflé en passant inutilement une main dans ses cheveux. « Je suis content que tu n'aies de bagues aux doigts. »

« Pardon ? », avait-elle répondue, interloquée, ignorant l'embardée que son cœur venait inexplicablement de faire aux mots du jeune homme.

« Oui. Des bagues en argent. », précisa-t-il en faisant un mouvement vers toutes ses phalanges.

« Oh. », se reprit-elle en clignant des yeux, se sentant bête d'avoir eu cette pensée, avant d'hausser les épaules. « Je n'aime pas porter des bijoux sur les doigts, c'est inconfortable. »

« Cool. », dit-il en posant ses mains sur ses hanches et en lui souriant. Il paraissait soulagé. « Parce que les vampires craignent l'argent, tu sais ? Et on s'amuse bien tous les deux ; je ne voudrais pas finir en un tas de cendres maintenant. »

« Bien sûr, Sacha. », rétorqua la rousse avec désinvolture, quoi que sincèrement touchée par les dires de son nouvel ami.

« Ondine ? »

La voix de Sacha, prudente et confuse, la sortit complétement de ses souvenirs et l'arrêta aussitôt dans ses pas. Elle cligna des yeux pour retourner dans le présent et déglutit en se tournant vers son ami.

Dans son esprit, Ondine rassembla les autres preuves qui auraient dû lui mettre la puce à l'oreille :

- Le fait que Sacha lui ait dit qu'il suivait un régime alimentaire spécial. Là encore, elle avait hoché la tête parce que, eh bien, il y avait des aliments auxquelles beaucoup de gens étaient intolérants ?

- Le fait que Sacha lui ait également révélé qu'il avait un problème d'exposition de peau au soleil et qu'il ne pouvait pas sortir à la lumière du jour. Ce soucis de santé existait réellement, donc pourquoi remettre en doute sa parole ?

- Le fait qu'il disait « les humains sont bizarres » en fonction des choses qu'elle faisait ou lui expliquait, et qu'elle pensait que c'était une phrase anodine, parce qu'elle aussi le disait parfois lorsqu'elle constatait la stupidité humaine devant l'actualité et les réseaux sociaux.

Maintenant qu'elle reliait ces points au sujet vampire, cela justifiait le comportement parfois inhabituel de Sacha, de manière décalée et maladroite comparé au comportement des autres personnes en général.

Ses mains glissèrent de ses cheveux à ses joues rosies par la température hivernale.

« T'es un putain de vampire... », lâcha-t-elle, peu soucieuse de son langage grossier.

« Oui, et je te répète que je te l'ai dit quand on s'est rencontré ! J'étais sérieux ! Je n'ai fait que te dire la vérité ! C'est pas ma faute si tu ne m'as pas cru dès le départ ! », se fâcha le garçon.

« On était à une fête costumée d'halloween, Sacha ! », fit-elle valoir en levant à nouveau les bras au ciel. « Tu t'attendais vraiment à ce que je te prenne au sérieux ? Au milieu de tout ce décor d'Halloween, au milieu de tous ces zombies, ces fantômes et ces princesses déguisés pour l'occasion ? Vraiment ? »

Sur l'insistance d'Ondine, le vampire se tut. La rousse en profita pour continuer sur sa lancée afin de faire valoir son point tout en croisant ses bras en-dessous de sa poitrine et en se recroquevillant sur elle-même dans l'espoir de conserver une partie de sa chaleur corporelle.

« Si tu me l'avais répété lorsque nous nous sommes revus les autres fois, en dehors du contexte d'Halloween, peut-être que je l'aurai pris au sérieux et que j'aurais pu mieux digérer la nouvelle. Tu ne crois pas ? »

Une minute de silence passa, pendant laquelle il réfléchit, puis il prit enfin la parole.

« D'accord. Oui, tu as raison. », admit-il à contrecœur en fermant les yeux. « Mais maintenant quoi ? On se sépare ? Chacun va de son côté ? Tu vas arrêter d'être mon amie et de passer du temps avec moi parce que je suis, en fait, un vrai vampire ? », questionna-t-il en lui lançant un regard sincèrement blessé avant de froncer les sourcils et de regarder ailleurs pour marmonner. « Je ne savais pas que tu étais vampirophobe. »

« Vampi– je suis presque sûre que ce mot existe même pas ! », s'exaspéra-t-elle en laissant tomber ses bras le long de son corps, avant de les relever pour les recroiser contre elle. « Et non, je ne vais pas arrêter d'être ton amie. Sois pas ridicule. »

« Vraiment ? », demanda-t-il en plissant les yeux vers elle, septique.

« Non, Sacha. », assura-t-elle en s'approchant doucement de lui et en posant ses mains sur ses épaules. « J'étais juste choquée. Je le suis encore, pour être honnête. Et cela va peut-être prendre un peu de temps pour vraiment réaliser mais... non, je ne vais pas partir. Promis. », finit-elle dans un petit sourire.

Sacha lui rendit lentement son sourire, et son regard chocolat passa d'un œil turquoise à l'autre, comme s'il y cherchait quelque chose. Un mensonge ou sa sincérité, elle ne savait pas. Cependant, il avait l'air d'avoir trouvé puisqu'il hocha la tête, acceptant sa promesse, et parla enfin.

« Si ça va, est-ce que je peux... avoir un câlin ? », demanda-t-il prudemment.

Pour toute réponse, Ondine prit les devants. Elle fit glisser ses bras autour de sa nuque, rapprocha son corps du sien, et posa confortablement son menton sur l'épaule de Sacha. À son tour, ce dernier entoura sa taille avec son bras jusqu'à remonter sa main dans son dos et baissa la tête pour poser son front contre son épaule.

« Merci, Ondine. », soupira-t-il, soulagé.

Elle sentit les cheveux de Sacha lui chatouiller le côté du visage et l'oreille.

« Et toi, tu promets de ne pas me mordre pour aspirer tout mon sang, hein ? », taquina-t-elle.

« Rassure-toi, j'ai déjà ce qu'il faut. », répondit-il secouant sa thermos dans laquelle teintait un fond de liquide.

À la vue de la bouteille en bois qu'il tenait à côté de sa jambe, Ondine perdit lentement son sourire et son teint devint pâle alors qu'elle se redressait, les mains sur les bras de Sacha, et se distançait légèrement pour le regarder dans les yeux.

« Oh mon dieu, attends. À la fête d'Halloween... ce que tu avais dans ton verre ce soir-là... c'était– c'était le sang de qui que tu as bu ? », demanda-t-elle d'une voix tremblante.

« Personne d'humain. », clarifia-t-il en resserrant sa prise dans le dos de la rousse, presque par peur qu'elle ne s'enfuie.

« Animaux ? »

« Oui. »

« Quoi comme animaux ? Pas des chats et des chiens, quand même ? Si ? Parce que je crois que le vieux Chen a récemment perdu son chien, il n'arrive plus à le retrouver, et je te jure, », dit-elle en le pointant de l'index. « Sacha, que si c'est toi qui l'a tué – »

« Non ! » s'exclama-t-il, mi-horrifié et mi-énervé face à ses accusations. « T'es folle ! Jamais je ne m'attaquerais à eux ! C'est trop dangereux ! J'me ferais démasquer direct ! Je... bois principalement le sang des vaches. », avoua-t-il en détournant le regard. Ondine pinça les lèvres pour se retenir de mentionner la similitude avec le film Le Petit Vampire. Sacha continua ses explications. « Et je bois aussi celui des cochons et des moutons. Ceux qui sont dans les élevages. Je me suis dit que si les bêtes étaient de toute façon destinées à finir en pâture aux humains, autant que je me serve également. »

« Logique, oui. Est-ce que Pierre sait ? », demanda-t-elle soudainement alors que l'idée lui traversait l'esprit.

« Oui. Il n'y a que lui qui savait. C'est lui qui m'a aidé à m'ajuster lorsque je me suis retrouvé dans la ville des humains. »

« Comment tu t'es retrouvé en ville ? Je veux dire, vous les vampires ne vivez pas, genre, dans des grottes ou dans des cimetières ? Vous dormez vraiment dans des cercueils ? », questionna Ondine, curieuse.

« Tout d'abord, ce que tu viens de dire est cliché et super offensant. », répondit-il en la fixant d'un regard plat. « Et deuxièmement, je me suis retrouvé dans la ville des humains parce que la ferme où je me fournissais en sang a pensé que les bêtes avaient une intoxication ou une maladie puisqu'elles étaient constamment épuisées. Ne voulant prendre aucun risque, les propriétaires ont dû faire abattre toutes les bêtes en une nuit. Après ça, impossible pour moi de me fournir aux alentours. Alors j'ai été obligé de me faufiler la nuit en ville, et de trouver des abattoirs – ma meilleure chance pour y trouver des animaux encore ensanglantés. Parce qu'honnêtement, j'aurais très bien pu aller dans une banque de sang et y dérober des poches de sang mais je ne voulais pas prendre celui des humains. »

C'était toujours étrangement curieux qu'un vampire ne boive pas le sang des humains comme la croyance populaire le faisait penser mais Ondine n'allait pas lui poser cette question tout de suite. À la place, elle a pensé à Pierre, qui travaillait justement dans cette branche de métier.

« Et c'est là que tu as rencontré Pierre ? », en déduit-elle.

« Oui. À mon grand désarroi, il n'a pas eu peur de moi. Il avait beaucoup de connaissance sur les êtres surnaturels donc je pense qu'il faisait parti de ceux qui y croyait vraiment. Quand il a compris que j'étais en détresse et que je cherchais simplement à boire le sang d'une vache, il a proposé de me garder une bête à dévorer lorsqu'il recevait les animaux des élevages. Au début, j'étais méfiant. Mais j'ai commencé à revenir à l'abattoir, pour voir s'il était sincère tu vois ? »

« Et il l'était, bien évidemment ? », devina Ondine dans un sourire tendre.

« Bien évidemment. Je l'observai de loin ; il gardait toujours une dernière vache pour moi jusque très tard le soir mais quand il voyait que je ne venais pas, il soupirait et finissait le travail. Au fur et à mesure que les jours passaient, que je voyais que je pouvais lui accorder ma confiance, au final, je me suis retrouvé avec lui tous les soirs. C'était le premier humain dans ma tranche d'âge avec qui je discutais et avec qui je nouais des liens. », raconta-t-il dans un sourire nostalgique. « Un peu comme un grand frère. »

« Pierre est formidable grand frère. », acquiesça la rousse.

« C'est lui qui m'a fait tous les papiers pour que je puisse avoir une identité auprès de la mairie et il m'a aidé trouvé un appartement. »

« Cela explique pourquoi il était souvent occupé et qu'il n'avait pas le temps lorsque je lui demandait si nous pouvions nous voir... », réfléchit distraitement Ondine.

Sacha releva ensuite les yeux vers elle et croisa son regard.

« Et puis, il m'a parlé de toi. », murmura-t-il respectueusement. « De sa meilleure amie, fougueuse, au caractère bien trempé mais qui aimait profondément ses amis même si elle ne le montre jamais. »

« Je le montre. », réfuta-t-elle en fronçant les sourcils, avant de marmonner. « Juste... pas avec bisous et des câlins à gogo. »

« Non, tu le montre avec du sarcasme et des coups. », rétorqua-t-il immédiatement dans un sourire narquois.

Ondine le frappa instinctivement au bras et Sacha rit.

« Exactement ce que j'étais en train dire. », prouva-t-il dans un sourire crochu et un lueur taquine rougeoyante dans le regard.

Les joues gonflées d'air, Ondine souffla et abandonna la bataille.

« Bref. On peut revenir où nous en étions ? »

« D'accord. Où nous en étions ? », répéta-t-il en souriant largement et en haussant les sourcils l'air innocent, comme s'il testait sa mémoire.

« Nous en étions au fait que Pierre t'a parlé de moi et que, visiblement, tu es devenu curieux et que tu as voulu être ami avec un autre humain. C'est bien ça ? », déduit-elle en ne se laissant pas du tout perturbée.

« Oui. », acquiesça-t-il en reprenant son sérieux. « Si je voulais faire connaissance avec d'autres humains, autant que ce soit avec la meilleure amie de mon premier ami humain. »

Ondine fredonna en guise de réponse.

« Nous ne savions pas trop comment te le révéler sans paraître brute. Et c'est à ce moment-là que la période d'Halloween a été annoncée. Je me suis dit que c'était le moment parfait pour te dire ; en même temps que la soirée de notre rencontre. Pierre était septique, il voulait être avec moi quand j'allais te l'annoncer mais je lui ait dit que je me débrouillerait bien tout seul. Quand il a vu à quel point j'étais déterminé et que je ne voulais pas lâcher mon idée, il a accepté. »

La rousse lâcha un rire à l'entente des explications du garçon.

« Je le vois bien abandonner dans un soupire et de te dire quelque chose du genre « tu sais quoi ? fait ce que tu veux Sacha... », quitte à te laisser t'enfoncer si ton plan ne marchait pas. »

« C'est exactement ça. », rit Sacha. « Quand il a vu qu'on s'entendaient bien et qu'on prévoyait de se voir après la fête d'Halloween, il m'a demandé si je t'avais parlé de mon secret et si oui, comment tu l'avais pris. »

« Et t'as dit quoi ? »

« Que je l'avais fait et que tu l'avais bien pris. », répondit-il en haussant les épaules.

Cela fit ricaner Ondine.

« Bien sûr que tu as dit ça. », dit-elle, amusée. « Ensuite, laisse-moi deviner ; Pierre a insisté pour savoir si tu m'avais bien fait comprendre que tu étais un vampire et que cela n'était pas un déguisement d'Halloween et toi, tu lui as dit Oui, je suis sûr, Pierre, qu'elle a compris que j'étais un véritable vampire. Fais-moi confiance ! Maintenant, on peut passer à autre chose ? »

« Coupable. », dit-il alors que le coin de sa bouche s'étirait dans un sourire contrit.

Puis Ondine secoua la tête en soupirant.

« Oh bon sang, maintenant que j'y repense, », continua-t-elle en se frottant les tempes, paupières fermées. « Pierre n'avait pas arrêté d'agir bizarrement pendant des semaines et il ne voulait absolument pas cracher le morceau. Et dès que la fête d'Halloween fut passée, il était nettement moins stressé et plus soulagé. »

« Désolé. », s'excusa Sacha. « C'est vraiment une histoire de malentendu. J'étais persuadé que tu m'avais pris au sérieux mais que tu jouais le jeu à cause des autres invités. »

Ondine leva les yeux au ciel en même temps qu'elle reposa ses mains sur les bras de son ami.

« Franchement, quelle idée de me révéler tes origines vampirique le soir d'une fête costumée d'Halloween... »

« Hé, c'était une super idée ok ? », marmonna Sacha en boudant. « De cette façon, je pouvais faire ressortir mes attributs de vampires sans être démasqué. »

« Ok, Dracula. », rit la rousse.

« Ne m'appelle comme ça ; il nous tuerait tous les deux s'il t'entendait... »

Ondine pouffa.

« Ok monsieur le vampire. », rectifia-t-elle en tapotant les bras de Sacha. Elle se recula doucement de son étreinte. « Autant j'apprécie nos petites conversations en pleine nuit, mais là, je suis frigorifiée. Je veux rentrer à la maison. »

« Alors rentrons. », accepta-t-il en prenant la main de la rousse et en la fourrant en même temps que la sienne dans la poche de son manteau, puis en entraînant Ondine à ses côtés tout en reprenant leur marche.

Ondine se fit la réflexion que même avec les gants les plus doux du monde, même avec les nombreuses chaufferettes qu'elle avait utilisée pour redonner une température normale aux mains glaciales de Sacha, cela n'aurait jamais fonctionné. Tant pis, se dit-elle en resserrant ses doigts autour de la paume du vampire. En été, les mains froides de Sacha s’avéreront beaucoup plus utile.

Sujet: Re: Rien que la vérité Dim 31 Oct 2021, 23:23

C'était tout mignon !!! Mais Ondine elle a un peu deux de tensions de pas avoir captée quand même avec tout les indices xD

Comme d'habitude c'était super bien écrit et très fluide ! Je me suis facilement imaginée leur conversation a tout les deux dans la rue ! Et Pierre déguisé en prisonnier ensanglanté pour tenter d'attirer l'attention de Jenny ou Joelle, ça m'a bien fait rire mdrrr

Juste, une question me taraude, on dit une thermos ??? Parce que moi j'ai toujours dis un xD

En tout cas bravo ! Pour une première fois sur le thème des vampire, c'était très cool ! J'ai hâte de lire d'autres écrit de ta part ! Very Happy

Sujet: Re: Rien que la vérité Sam 07 Jan 2023, 11:34

Je viens seulement de cramer que tu m'avais laissé un commentaire et que je n'avais pas du tout répondu !! Rien que la vérité 1f631

Tout d'abord, merci beaucoup d'avoir pris le temps de lire et d'écrire un commentaire ! Je suis contente que l'histoire t'ai plut ! J'ai adoré imaginer et écrire tous les dialogues et les scènes entre Sacha et Ondine ! Ça s'écrivait presque comme des petits pains ! Rien que la vérité 1f60a

Et Pierre prisonnier ensanglanté pour attirer l'attention de Jenny ou Joëlle c'est vrai que c'est rigolo à imaginer Rien que la vérité 1f601

Et pour répondre à ta question, le larousse me dit que thermos est un nom féminin, tandis que LeRobert me dit que c'est un nom féminin ou masculin. Donc je pense que les deux sont acceptables ! Rien que la vérité 1f603

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