Titre : La Dame de Pique de la Team Rocket
Pairing : Giovanni x Ariane (Yakuzashipping)
Disclaimer : Les personnages ne sont pas à moi, je ne fais que m'amuser avec eux !
Résumé : Si Giovanni devait désigner Ariane dans un jeu de cartes, ce serait très certainement la Dame de Pique.
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Giovanni, âgé à ce moment-là d'une vingtaine d'années, déambulait tranquillement dans les couloirs du QG de la Team Rocket, vêtu de son uniforme noir, les mains dans les poches.
Il venait de terminer son rapport auprès de sa mère après être revenu de sa mission en solitaire. Mme Boss, satisfaite de son travail, lui avait accordé un jour de repos. Elle n'avait cependant pas manqué de mentionner qu'il aurait pu obtenir de meilleurs résultats et qu'il ne devait en aucun cas relâcher ses efforts s'il voulait lui succéder à la tête de l'organisation.
« Ce sera tout. Tu peux disposer. », avait-elle poursuivit d'un balayage de la main avant de baisser la tête, les yeux déjà rivés sur une feuille posée sur son bureau massif, un stylo plume en main. « Utilise ton temps en allant faire un tour aux terrains d'entraînements. Je suis sûre que les techniques de Pokémon ont besoin d'être améliorées. »
Chose qu'il avait naturellement prévu de faire avant même qu'elle ne lui en souffle l'idée.
« Oui, Boss. », avait-il tout de même répondu sur un ton docile tout en enfonçant son képi noir sur ses courts cheveux bruns qui lui démangeaient légèrement le crâne.Alors qu'il hochait la tête devant les salutations d'autre sbires qu'il croisait sur son chemin, son prénom résonna depuis une pièce à sa droite. Il s'arrêta aussitôt, fit un pas en arrière et tendit le dos pour passer la moitié de son corps devant l'encadrement de porte.
Dans la salle de pause, quelques sbires étaient debout près de la machine à café, gobelets en main, certains s'affrontaient autour d'un baby-foot tandis que d'autres discutaient tranquillement entre eux, affalés dans des canapés mis à disposition au fond de la pièce. Ce fut autour d'une des tables basse en bois sombre qu'un membre de l'organisation levait son bras pour attirer son attention. Il avait les cheveux courts d'une curieuse couleur bleue ciel mais qui ne choquait plus autant Giovanni que la première fois qu'il avait fait sa connaissance. Il s'appelait Amos et c'était rapidement devenu un ami loyal qui deviendrait probablement un puissant et formidable commandant dans les années à venir.
« Giovanni ! Tu viens de rentrer de mission, pas vrai ? »
Ce dernier se redressa correctement devant la salle de repos et hocha la tête en guise de réponse, les mains toujours les poches de son pantalon.
« Tu fais une partie de cartes avec nous ? », demanda Amos en brandissant les quelques cartes qu'il tenait avec son autre main.
« Désolé, je dois encore m'entraîner. », refusa Giovanni. Dès que le visage de son ami tomba de déception, il sourit d'un air contrit. « Peut-être plus tard ? », proposa-t-il en guise de compromis.
« Mais t'as déjà dit ça la dernière fois ! », reprocha Amos avant de joindre ses mains dans une prière silencieuse. « Allez, mec ! Rien qu'une petite partie ! »
Alors que Giovanni ouvrait la bouche pour lui répondre à nouveau par la négative, la voix d'Ariane le coupa dans son élan.
« Je ne savais pas qu'une simple partie de cartes pouvait te faire peur, Monsieur l'Héritier. »
Piqué à vif par le surnom qui lui collait à la peau depuis qu'il avait fait la rencontre de la rousse, le jeune homme ne put s'empêcher froncer les sourcils en la dévisageant alors qu'elle venait de tourner la tête pour regarder derrière elle. L'adolescente se distinguait particulièrement par sa coupe mi-longue écarlate qui remontait derrière ses épaules et qui encadrait son visage, et dont une mèche rebelle rebiquait élégamment au-dessus de sa tête. Ses yeux rouges en amande, compléter par des sourcils épais, le regardait toujours d'un air malicieux, comme si la ruse peignait presque constamment les traits de son visage.
Giovanni serra ses poings et entra finalement dans la salle de pause. Il s'arrêta juste à côté des canapés et plissa les yeux vers elle.
« Je n'ai pas peur d'une partie de cartes, Ariane. J'utilise juste mon temps libre à bon escient pour me perfectionner et devenir encore plus fort. Toi qui veut à tout prix gravir les échelons de l'organisation, tu devrais en faire de même. »
Il remarqua que ses yeux rouges se déplacèrent légèrement pour regarder le mur derrière lui où il savait qu'une horloge était accrochée. Puis Ariane tenta de cacher un sourire derrière les quatre cartes qu'elle tenait, comme s'il avait dit blague particulièrement drôle alors qu'il ne voyait rien de marrant.
« C'est l'heure où les terrains d'entraînements sont occupés par les jeunes cadets. Et je n'ai aucune raison de suivre les cours avec eux. Mais si tu veux y aller, c'est tout à ton honneur ; nous avons tous besoin de revoir les bases de temps en temps. », dit-elle, et avant même qu'il n'ait eu le temps de lui répondre qu'il pouvait très bien attendre sur le côté que les terrains se libèrent, elle rajouta un « Juste... » traînant qu'elle laissa volontairement en suspens.
« Juste
quoi ? », siffla-t-il entre ses dents, agacé.
La rousse haussa les épaules avec désinvolture alors qu'elle croisait les jambes et s'enfonçait dans le canapé comme si l'endroit lui appartenait.
« Je ne sais pas. Si notre futur chef préfère décliner un défi, peu importe sa forme... peut-être qu'il n'est pas si courageux que ça. »
Le front plissé, Giovanni pinça ses lèvres alors qu'une colère sourde grondait à l'intérieur de sa poitrine. Il savait que ces provocations étaient puériles mais sa fierté n'eut pas d'autre choix que de céder.
« Très bien ! », cracha-t-il en se laissant tomber sur le fauteuil rembourré qui se trouvait juste devant lui, en bout de table. « Je joue. »
Amos, ravi du changement d'avis de son ami, s'exclama dans un « Yes ! » puis récupéra toutes les cartes. Il mélangea le paquet puis distribua les cartes d'un mouvement fluide du poignet.
Pendant que les tas de chacun augmentait sur la table basse devant eux, Giovanni n'avait toujours pas lâcher Ariane du regard. Il avait croisé les bras et ses yeux noirs perçants étaient rétrécis dans une tentative d'intimidation.
« Je vais te mettre la pâtée. », assura-t-il d'une voix grave.
« Tout comme la pâtée que tu m'as mise lors de notre dernier combat Pokémon, tu veux dire ? », rétorqua-t-elle, sourcil levé, pendant qu'un sourire narquois aussi large qu’insupportable étirait ses lèvres maquillées de gloss.
Giovanni se renfrogna face à la lueur qui brillait dans son regard cramoisi alors que le coin de ses yeux en amandes se recourbait d'amusement. Ils savaient très bien que ce fameux combat Pokémon s'était soldé par une défaite cuisante de l'héritier. Pour sa défense, Ariane avait envoyé son Ortide contre son Rhinocorne, donc il était déjà parti avant un gros désavantage de type avant même le début du match.
Amos, quant à lui, eut le culot de lâcher un petit rire de la situation.
Une fois toutes les cartes distribuées, chacun empocha sa main et triait ses cartes sans un mot. Hormis son 2 de cœur et son double As qui allaient être des atouts précieux, Giovanni avait une main assez standard.
La partie commença en douceur avec les plus bas chiffres d'une partie de Président. Avec des 3 et des 4, des 5 et 7, les mises augmentant au fur et à mesure que les secondes s'écoulaient. Amos fut le premier à gagner la manche en surpassant les quelques têtes mise en jeu avec un 2 de pique. Il redémarra un autre tour en posant fièrement un double 6, ce à quoi Ariane répliqua aussitôt par un double As.
« Non mais c'est une blague ?! », s'offusqua Amos en ouvrant grand les bras en l'air. « T'as vu l'écart que tu viens de balancer ?! »
« Pardon. », s'excusa la rousse dans un rire amusé alors que son visage n''était pas du tout désolé. Elle reporta ensuite son attention sur Giovanni, un demi-sourire tordu et un air de défi dans le regard. « Tu peux renchérir ? »
Silencieux, le futur Boss soutenu son regard une seconde, deux secondes –pour l'effet dramatique, puis prit la parole.
« En fait, oui. », dit-il en posant lentement ses double As sur ceux d'Ariane. « Je complète même le carré avec mes deux autres As. »
Si la rousse était agacée d'avoir perdu ce tour, elle ne le montra, préférant fredonner d'appréciation devant le mouvement du jeune homme. Il récupéra le faible tas et mis un simple 6 en jeu.
Amos posa un autre 6 et leva la tête vers Ariane, attendant dans un petit sourire jubilatoire qu'elle pose un troisième 6 –sachant très bien qu'il avait posé les deux autres 6 au tour précédent et qu'elle ne pouvait que passer son tour. Dans un soupire frustré, elle secoua la tête en guise de réponse et ce fut au tour de Giovanni.
« Tu sais, si je devais te désigner dans un jeu de cartes, Ariane, tu serais la dame de pique. », lâcha calmement Giovanni en posant sa dame sur la pile de défausse.
La rousse fut surprise et cligna des yeux. Elle arqua ensuite un sourcil, curieuse, tout en l'incitant silencieusement à élaborer ses pensées.
« Dans la cartomancie, la dame de pique représente une femme hostile, seule, et négative. De la même manière que le roi de pique, elle évoque également un conflit d’intérêt, chose que tu peux facilement voir puisque nous ne entendons pas spécialement bien lors de nos missions ensemble. », expliqua-t-il calmement. « La dame de pique est également une femme envieuse, animée par un désir de vengeance. Et si tu es dans la Team Rocket, c'est parce que tu veux probablement te venger envers la société ou envers quelqu'un qui t'as fait du mal à un moment donné. »
Une émotion inconnue brillait dans le regard d'Ariane qui était, l'espace d'un instant, bouche-bée. Elle, qui était aussi détachée que cruelle en temps normal, semblait être touchée par ses mots. Il avait clairement touché une corde sensible avec son analyse. C'était intriguant et son estomac se contracta de curiosité, mais Giovanni n'eut pas le loisir d'enquêter plus que ça puisque la voix d'Amos le força à reporter son attention sur lui.
« Je suis d'accord avec ton raisonnement, Giovanni. », acquiesça le jeune homme aux cheveux bleus. « Je trouve que cela lui correspond plutôt bien. »
En lançant une rapide œillade vers Ariane, l'héritier vit que la rousse avait reprit une expression neutre, les yeux concentrés sur les cartes qu'elle avait en main, et que tout bouleversement sur ses traits avait désormais disparu. La voix d'Amos le tira une seconde fois de son analyse silencieuse.
« Toi, en revanche, je pense que tu serais évidemment le roi. », dit-il dans un sourire fier en lançant son propre roi de pique au milieu de la pile et en augmentant ainsi la mise d'un cran. Il tourna la tête vers l'héritier et le regarda avec un regard sérieux où aucune faille ne brillait ses yeux bleus sarcelle. « Et quand tu succédera à Mme Boss, c'est toi qui dirigera cet endroit. Tu seras le roi de la Team Rocket. », assura-t-il, puis il pencha la tête sur le côté, l'air de réfléchir, les yeux se détachant de lui l'espace d'un instant avant de les reposer sur lui et d'ajouter. « Et du monde. Une fois que tu l'auras conquit, j'veux dire. »
Les attentes toujours plus exigeantes de sa mère quant à sa reprise de l'organisation étaient parfois écrasantes. S'il se recroquevillait dans son lit le soir, caché en-dessous de sa couverture et assommé par un poids beaucoup trop lourd sur ses épaules de jeune adulte avec des doutes plein la tête, personne n'avait à le savoir. Il avait appris à endurer, après tout. Mais ici, son ami plaçait une confiance aveugle en lui avec une conviction qui lui donnait
sincèrement envie d'y croire. Et pour une fois, Giovanni ne trouvait pas ce genre de paroles étouffantes.
« Merci. », dit-il simplement, en espérant lui transmettre sa reconnaissance par ce simple mot.
Amos lui sourit, les traits maintenant détendus, et reporta son attention sur Ariane puisque c'était à son tour de jouer –si elle avait une carte plus fort qu'un Roi, bien entendu. La rousse avait une expression contemplative sur le visage devant l'interaction entre les deux hommes. Mais cet air paisible se transforma rapidement en quelque chose de plus condescendant tandis qu'elle papillonnait des yeux pour redescendre sur Terre ; ses lèvres se retroussaient dans un sourire narquois et le bord de ses yeux en amande se plissaient –pour la énième fois– d'amusement.
« Bien que le Roi soit effectivement une carte très puissante comme tu l'as dit Amos, nous savons tous les trois que dans une partie de Président, c'est le numéro 2 qui domine tout le monde. », déclara-t-elle calmement tout en posant son 2 de trèfle au milieu.
« Nooon ! », gémit Amos en se prenant la tête entre les mains tandis qu'elle faisait glisser toutes les cartes du tas vers elle et lâchait sa dernière carte – un 8 de carreaux– au milieu de la table basse en bois.
Ariane s'enfonça à nouveau dans le fond du canapé, prenant un air nonchalant, puis leva son coude pour le reposer sur le dossier, l'avant-bras ballant.
« Il semblerait que je gagne un autre de nos défis, n'est-ce pas ? », lança-t-elle en s'adressant à Giovanni.
Lèvres pincées, ce dernier la dévisagea alors que l'air jubilatoire qu'affichait la rousse commençait sérieusement à lui taper sur le système.
« La partie n'est pas encore terminée. », finit-il par dire d'une voix rauque. « Je peux encore finir en deuxième position et devenir Vice-Président. »
« Oui mais tu sais ce qu'on dit ; ''Deuxième, c'est le premier des perdants''. », répliqua-t-elle avec désinvolture en posant sa joue contre son poing.
Le jeune homme resserra sa prise sur les quelques cartes qui lui restait entre les doigts et si la voix d'Amos ne l'interrompait pas à ce moment-là, il aurait probablement perdu son sang-froid.
« Hé, ça suffit vous deux. J'vous signale que je suis toujours en jeu. », réprimanda le membre de la Team Rocket aux cheveux bleus avant de se tourner vers Giovanni. « Et maintenant, c'est entre toi et moi, mec. Et il est hors de question que je devienne Trou du cul. »
« Je n'ai pas l'intention d'en devenir un non plus. », répondit Giovanni en se reprenant la partie et en posant un 9 de cœur.
« D'ailleurs, je me demande quelle carte je pourrais être. », songea Amos à voix haute alors qu'il renchérissait avec un 10 de pique. « Tu penses que je serais un As ? »
« Non. Tu serais un valet. », déclara l'héritier aux cheveux marrons en jouant son propre valet de carreaux. « Parce que tu es loyal, efficace, et que tu seras probablement un bon bras droit. »
Amos bourdonna en guise de réponse, comme s'il assimilait les éloges de son ami, et ajouta une dame de carreaux au tas. Giovanni décida de couper court à la manche et posa enfin le 2 de cœur qu'il gardait précieusement en attendant ce genre de moment. Il ne lui restait plus qu'une carte –un 7 de trèfle–, qu'il lâcha au milieu de la table après avoir fait glisser sa mise gagnante près de lui.
Amos gémit une nouvelle fois, jeta la seule carte qu'il lui restait dans le tas, et soupira de frustration en s'enfonçant brusquement dans le dossier du canapé, les bras croisés.
« Comment tu peux garder ton 2 aussi longtemps... ? Tu aurais très bien pu l'utiliser bien avant la fin pour remporter une manche... », marmonna Amos.
« Eh bien, on dirait que tu ne t'en sors par trop mal, Monsieur l'Héritier. », félicita ensuite Ariane en se redressant et en récupérant son béret noir qui se trouvait sur le canapé à côté de sa hanche.
Giovanni quitta momentanément toutes les cartes qu'il rassemblait des yeux pour lever la tête vers la rousse. Maintenant qu'elle était debout, elle pouvait l'observer de toute sa hauteur. Il n'aimait pas du tout cette sensation d'infériorité qui le démangeait, et encore moins ce petit air moqueur qu'elle affichait.
« Même si ça ne change rien au fait que je suis toujours la gagnante, ceci dit. Et si un jour tu veux refaire une partie de cartes, la dame de pique serait ravie de t'infliger une autre correction,
mon Roi. », railla la rousse dans un sourire suffisant tout en croisant un bras sur son ventre et en se courbant dans une révérence exagérée.
Giovanni se renfrogna tandis qu'elle se redressait en vissant son béret sur sa tête et quittait la salle de pause. Il détestait tellement ses manières hautaines et son manque de respect.
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Quelques temps après cette partie de cartes, les rumeurs sur une mystérieuse voleuse que les forces de l'ordre avaient surnommé « La Dame de Pique » circulaient dans les rues de Jadielle. Lorsque Giovanni se promenait habillé en civil, ses oreilles entendaient les murmures de la population, tout comme son regard s'attardait parfois sur les écrans des magasins de télévisions qui en parlaient inévitablement : cette dernière aimait laisser la fameuse carte sur les lieux du crime une fois ses méfaits accomplis.
Les membres de la Team Rocket avaient des tas de moyens de marquer leur coups pour se faire connaître du public. Leur uniformes noirs vendaient pratiquement la mèche mais plusieurs groupes fourmillaient d'inventivité pour se distinguer ; que ce soit les murs tagués dans un R rouge coulant signé de leur noms ou des affiches de propagandes collés dans les ruelles les plus crasseuses avec des visages à leur effigie grossièrement dessiné à côté, les possibilités étaient nombreuses.
Lorsque Giovanni apercevait Ariane dans les couloirs, il ne pouvait s'empêcher de remarquer qu'une petite poche rectangulaire en cuir, en plus de ses Pokéballs et de sa poche à bombes fumigènes, avait été ajouté à sa ceinture. Cette information, couplée avec la partie de cartes classique qu'il avait joué avec Ariane et Amos, fit comprendre au futur Boss que c'était la rousse qui se cachait derrière cette mystérieuse « Dame de Pique ».
Giovanni ne savait pas trop pourquoi elle avait choisi ce titre ni cet objet en particulier pour se distinguer. Peut-être qu'elle avait vraiment trouvé le surnom, tout comme sa description, approprié à sa personnalité et qu'elle avait décidé de l'adopter ? D'un point de vue purement objectif, il fallait admettre que ce surnom était plutôt cool. De plus, la simple idée de lâcher une carte avant de s'enfuir, c'était un peu comme une carte de visite énigmatique pour narguer les forces de l'ordre. Et cela correspondait typiquement aux provocations qu'Ariane aimait faire.
Et, si l’hypothèse qu'elle choisisse ce surnom simplement parce
qu'il lui avait donné faisait battre le cœur de Giovanni un peu plus rapidement que la normale à chaque fois qu'il y songeait, ce n'était peut-être pas aussi dérangeant qu'il le pensait au premier abord. Cette sensation, qu'il catalogua comme de la fierté pour booster son égo, était la bienvenue si cela signifiait qu'il avait été capable d'influencer les décisions et agissements de la rousse.
La prochaine fois que l'héritier et Ariane se retrouvèrent ensemble, ce fut pour une simple mission de routine : cambrioler un Centre Pokémon.
Le duo était sur l'un des toits d'un immeuble de la ville et observait le centre qui se trouvait dans la rue éclairée en contre-bas. Accroupit, Giovanni était muni de jumelles thermiques tandis qu'Ariane, main sur la hanche et pied sur le rebord, contemplait les lueurs rouges et jaunes du bâtiment.
« Ça y est, l'infirmière vient d'aller prendre sa première pause de nuit. », déclara le jeune adulte en se redressant. « La voie est libre. »
« Parfait. Allez,
mon Roi. », plaisanta-t-elle en le frappant à l'épaule dans un geste ludique alors que le surnom roulait sur sa langue sur un ton presque affectueux. « Il est temps de partir pour réclamer à notre peuple une taxe sur leur animaux de compagnie. », lança-t-elle alors que ses yeux se plissaient d'amusement.
« En effet, c'est l'heure. », acquiesça-t-il avant de lui jeter une œillade, la tête et le corps légèrement penché sur le côté tandis qu'un bref rictus au coin des lèvres correspondant à celui de la rousse. « D'ailleurs, il semblerait que la facture pour la saisie de ce soir soit... piquante. »
Ariane éclata de rire à la mauvaise blague de son partenaire avant de sauter du toit et de disparaître dans les ombres. Les paupières closes, Giovanni se permit un petit sourire satisfait alors que le vent sifflait dans ses oreilles, puis s'élança à la suite de sa reine.
Dim 29 Nov 2020, 17:36
