Voila la suite.
Chapitre 12 : Vengeance
La sonnette retentit avec insistance prouvant que la personne qui était derrière la porte était pressée ou nerveuse.
Erika ouvrit rapidement. -Melody, c’est bien que tu sois ici. J'ai appelé Duplica... Oh, je ne sais pas quoi faire.
-Je suis venu dès que tu m’as appelé. -Elle entra dans le salon. -Où est-elle ?
-Dans sa chambre, elle est très en colère... Elle a sorti ses valises... Elle veut partir... -Erika se frotta le front. -De manière définitive.
-Et la petite ?
-Elle est avec ma fille... Je l’ai prise pour qu’elle ne s’inquiète pas…
-Très bien, je vais lui parler, ne t’inquiète pas.
-Je ferais mieux d'aller prendre soin de la petite. -Erika soupira. -Personne n’est mieux placé que toi, tu es de sa famille... Je n’aurai jamais pensé que ça se terminerai de cette façon…
-Moi non plus. -Melody secoua la tête quelques secondes. -Je vais aller voir ça.
- Si il y a quoi que ce soit, appelle-moi, n'hésite pas.
Elle lui donna une brève accolade et Erika disparu.
Melody garda le silence, jusqu'à ce qu'un léger bruit provienne d'une des chambres, elle s'aventura dans le couloir avec une expression inquiète.
Les stores étaient baissés, mais pas complètement fermés. La chambre était en désordre, il y’avait des vêtements sur le sol partout où elle regardait. La jeune rousse avait les bras reposant sur une des étagères du placard ouvert. La tête enfouie dans les vêtements, semblait invisible parce que des cheveux couvrait son visage. Ses épaules tremblaient d’hystérie.
Melody s’arrêta. -Ondine.
En entendant son nom, la jeune femme rousse releva son visage en larmes et courut vers elle, se réfugiant dans les bras de son amie.
-Il ne voulait rien entendre, il ne voulait rien entendre... -Répétait-elle à perdre haleine.
-Chut... Calme-toi. -Melody, la berçait doucement, en entendant ses sanglots et ses mots inintelligibles. Ses yeux étaient humides, mais ne pleurait pas. Pendant quelques secondes, elle se consacra à la bercer dans un silence complet tant elle pleurait à intervalles. Ces pleurs montaient et descendaient jusqu'à ce que ce soit un faible écho sans importance.
-Qu'est-il arrivé Ondy ? -Demanda doucement Melody après que la tempête semblait s’être calmée.
-Il connait déjà Soleil... -Répondit Ondine d'une voix monocorde, en se laissant tomber dans le lit comme un poids mort.
-Comment ! -Poursuivit la jeune femme à ses coté. –Depuis quand ?
- Je ne sais pas, mais il la connait... -Elle couvrit de nouveau son visage. -Il a tiré des conclusions tellement hâtives... Il pense que Thiago et moi… Que Soleil…
Melody compris parfaitement, étouffa un soupir et posa sa main sur l'épaule de son amie. -Tu n’as pas essayé d’expliquer…
-Bien sûr, que j'ai essayé... ! - Déclara-elle en larmes. -Mais il ne m’a même pas laissé faire !
-Tu connais Sacha. - Intervint-elle avec un air sympathique, en essayant de lui remonter le moral. -Il n’utilise jamais son cerveau quand il le devrait…
Elle rigola quelques secondes. -C’est vrai... -Puis cacha son visage dans ses mains et se remit à pleurer à nouveau.
Avant que Melody ait pu faire quelque chose, elle se leva brusquement et continua d'emballer ses vêtements avec plus d'énergie qu'avant. -Plus on va vite mieux c’est... -Murmura elle en posant un vêtement délicats couleur eau qui semblait être du satin ou de la soie.
-Ondine...
Elle continua à vider les étagères totalement concentrée sur ce qu'elle faisait. -Je ne prends pas tout, juste assez pour un court laps de temps. -D’un autre endroit elle sortit d’autres vêtements plus petits et chaud pour sa fille. -Quand Soleil et moi seront installées, je demanderai à ma sœur de me faire parvenir le reste.
-Ondine...
-C’était une erreur totale de revenir ici... -Elle passa sa main sur son front et se tourna pour continuer sa tâche comme si elle n'avait pas entendu la voix suppliante de Melody. -La France est un bel endroit. Paris est très grand et Soleil adore cette ville... -Elle s’arrêta quelques secondes. -Il n'y aura pas de problème, c’est une belle ville pour grandir... Je lui apprendrai tout... Je prendrai soin d’elle de sorte qu’elle ne manque de rien…
-Ondine ! -Melody la freina en l’attrapant par les épaules. Elle la secoua. –Ecoute !
-C’est le mieux que je puisse faire pour l'avenir de ma fille. - Murmura-elle. -Pendant quatre ans, Soleil a tout été pour moi, et personne ne se…
-Mais maintenant, c'est différent.
-Pourquoi c’est différent ? -Elle s’éloigna.
-Parce qu’elle a trouvé son père.
-Il ne sait pas, et elle non plus. -Dit-elle en continuant ses valises. -Je vais m’assurer qu’aucun d’eux ne le sache, et j’emmènerais ma fille.
-Mais Ondine...
-Aleesha et lui vont avoir un bébé ! -Lui lança-t-elle en criant et pleurant. -Elle est enceinte...
-Quoi... ?
-Il me l’a dit... -Elle essaya de sécher les joues. -Tu crois qu’il aura besoin de nous ? Sacha aura sa nouvelle famille... Et Soleil la sienne…
Melody se mit à marcher autour de la pièce d’un air pensif. Elle secoua la tête. -Aleesha n’est pas enceinte, si elle l’était, elle ne serait pas partie.
-De toute façon je n’en ai rien à faire.
La brune croisa les bras, s'arrêtant en face d'elle. -Je vais être dur avec toi Ondine. -Elle parlait avec détermination. -Rien de ce que tu fais est pour le bien Soleil, il s'agit d'une tentative de te protéger toi et d’une façon très égoïste. Tu te caches derrière ta fille.
-Melody...
-Si tu pensais à ta fille tu choisirais d'affronter le passé et de le corriger. Que tu le veuille ou non, tout cela fait partie de ton présent et sera ton avenir. -Sa voix s'adoucit. -Soleil n'est pas fautive pour ce qui s'est passé entre toi et Sacha. Je comprends parfaitement que cela t’a fait mal et que tu essaie d'agir pour te protéger, mais... la petite fille mérite de connaître ses origines. Et tu es la seule personne qui peut le faire... Non pas pour toi, mais pour elle…
Un silence suivit ses paroles. Dans le fond Ondine savait que tout ce qu’avait dit son amie était la vérité pure, et dure...
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Il décolla sa tête de l'oreiller et vit la bague sur la table de chevet. Il étouffa un gémissement et se tourna pour ne pas la voir. Après quelques secondes, il regardait de nouveau l’objet délicat. Il tendit la main et l’attrapa pour le laisser tomber dans un tiroir qu’il avait ouvert plus tôt.
Cette situation semblait très étrange. Comme l'intrigue d'un film dramatique, quelque chose d'un autre temps et lieu. Loin de sa vie actuelle.
Ondine était mère. Ondine était mère... Elle était la mère d'une belle petite fille qu’il adorait.
Maintenant, tout cela était une réalité horrible.
Il sentait le nœud dans sa poitrine qui était de retour et le serrait plus fortement, et les larmes coulaient de nouveau sur ses joues en comprenant la situation.
Ondine avait été aimée par un autre homme. Quelqu'un d'autre avait embrassé ses lèvres, sa peau, respiré son parfum. Quelqu'un d'autre avait ses doigts dans ses cheveux emmêlés, perdus dans ses yeux ... En l’appelant ma belle, comme il le faisait quand elle dormait dans ses bras.
Un autre homme ...
Il n’avait jamais pensé qu’il pourrait pleurer comme il y a cinq ans. Avec amertume, tant de douleur, d'impuissance et de colère. Sentant les larmes brûler ses yeux comme le sang.
C’était vite terminé ! C’était comme un château de sable. Comme une oasis... Ondine avait joué avec lui, avec ses sentiments. Elle lui avait fait croire qu'elle l'aimait et le désirait, alors que la nuit elle dormait dans les bras d'un autre. L'autre qui respirait le parfum de son corps, et obtenait les premiers coups d'œil au matin. Un autre homme avec lequel elle avait conçu ce petit ange merveilleux.
Les larmes revinrent avec plus d'intensité qu'auparavant. Il restait avec sa tête sur l'oreiller pour étouffer les cris qui se mêlaient aux larmes.
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-Tu le savais, non ?
Melody regarda le jeune homme impulsif. Près de 5 heures s'étaient écoulées depuis qu'elle était revenue de la maison d’Ondine et l’avait convaincue de s'abstenir de faire son voyage. Sacha été très calme. Peut-être plus pâle que d'habitude, mais calme. Il n'y avait pas de traces de pleure ou quelque chose d’autre. Son visage était grave et impénétrable.
-Savais quoi ? -Melody continua à mettre des roses blanches dans un vase.
-Ondine a une fille.
Elle plaça l'objet sur la longue table. –Et ? -Elle fit un froncement de sourcils, comme insatisfaite.
-Tu le savais ?
-Bien sûr ! -Elle enleva le vase et partie le mettre sur une petite table près de la fenêtre. Elle hocha la tête avec satisfaction. -C’est plus jolie ici, non ?
Il ignora la dernière question. -Pourquoi tu ne me l’a pas dit ?
Elle le regarda. -Pourquoi j’aurai dû te le dire ?
-Mon Dieu, Melody ! -S'écria il exaspéré. -Tu m’as laissé exposer mes sentiments, alors qu’elle a une vie autre part… -Il serra les poings. -Pourquoi tu lui as permis de me mentir… ?
Melody pensa pendant quelques secondes. -Comment tu sais qu’elle a une autre vie ?
-Cette enfant n’a pas été conçue seule !
-C'est très vrai... -Elle se tourna vers lui pour le voir. -Ainsi, que le bébé d’Aleesha, lui non plus n’a pas été conçu seul.
-Ah... -Il se gratta la tête en reculant. -…Ca…
-Oui « ça ». -Elle s’assit lui indiquant qu’il devait faire de même. -Alors, c’est vrai ?
-Probablement... -Sacha regarda vers le bas en ignorant les yeux bleus perçants de sa cousine. -La dernière fois... on ne s’est pas protégé…
-Sacha. Tu es un…
-Ca a de l’importance maintenant ? -Il l’interrompit et lâcha un soupire. -Ca n’a pas d’importance…
Encore une fois elle remarqua la tristesse dans ses yeux sombres. Elle se mordit les lèvres. Toute son expression montrait de l’angoisse. Melody lui prit la main. -Sacha…
-Ne commence pas.
-Je pense que tu n’auras pas du dire ça à Ondine…
Dans un geste brusque, il se détourna. -Tu la défends toujours après ce qu’elle m’a fait ?
-Si je lui dis tout ce que je sais, les choses seraient plus faciles…-La jeune femme ferma les yeux- Comment peux-tu être sûr de ce que tu dis, lui as-tu laissé le temps de s’expliquer ?
-Tout était trop évident.
-Mais...
-C’est bon Melody. Il n'y a rien à faire. -Il haussa les épaules en essayant de sourire malgré son air sombre. -Je suppose que je suis un idiot d’avoir pensé qu’une fille comme elle resterait seule aussi longtemps…
-Si je te disais Sacha... Si seulement je pouvais... -Melody mordit sa lèvre. -Quel est le plaisir de garder un secret quand on ne peut pas le dire quand le bonheur d’une personne en dépend… ? Tu aurais dû la laissé parler.
- Rien de ce qu’elle avait à me dire n’était important.
-Eh bien... Tu vas regretter ce que tu as fait Sacha... Les choses ne sont pas comme tu le pense... -Elle s'arrêta. Elle ne pouvait pas continuer à parler de peur de la trahir.
Mais il semblait ne pas accorder beaucoup d'attention à ses paroles. Après sa douleur initiale, l'angoisse avait été remplacée par un autre sentiment étranger de la douleur. La vengeance ?
-Ondine a jouée avec moi. -Dit-il par inerte. -Je vais lui montrer que je peux jouer le même jeu et gagner.
-Qu’est-ce que tu veux dire ?
Il sourit d'une façon étrange. -Ca n'a pas d'importance.
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Soleil fit un bond dans la cuisine. Ondine était assise à la table avec une main sous le menton. Elle avait un livre ouvert devant elle et à côté, une tasse de café dont le contenu était au milieu. Bien qu’elle se concentrait sur sa lecture, plusieurs rides profondes étaient apparues sur son front plissé. La petite fille se leva et monta sur la chaise à côté d'elle. Elle appuya son bras sur la table pour capter son attention.
-Qu’est ce qu’il y a princesse ? -Ondine sourit en poussant le livre de côté.
- Encore une fois tu es triste...
-Non, chérie... Juste fatigué. -Elle ferma les yeux soulignant ses mots. -Mais demain, j’irais mieux.
Soleil tambourina des doigts avant de dire. -Alors, M. Sacha et toi vous vous connaissiez déjà ?
-Oui. - Répondit-elle avec prudence. -Lui et moi avons fait le voyage Pokémon lorsque nous étions enfants.
- Donc, tu le connais depuis longtemps ?
- On pourrait dire que oui...
Soleil se renversa dans son fauteuil, avec un large sourire. - Cela signifie qu'il connait mon papa !
-Soly...
Comment une petite fille pouvait tirer des conclusions si vite ?
-Chérie...
Mais la petite fille était dans son monde heureux avec sa nouvelle découverte.
-Maman. -Dit-elle soudain. -Quand vas-tu demander à mon papa de venir vivre avec nous ?
Un nœud se forma dans sa gorge. La plaie était toujours ouverte et elle faisait encore plus mal en regardant la petite fille.
-Eh bien... -Elle démarra timidement. -Ton... Ton père a des... Certains problèmes en ce moment... nous allons le laisser de côté...
Il y eut un soupçon vague de déception dans ses yeux qui fut rapidement noyé. -Mais il va venir vivre avec nous, il a le droit maman ?
-Je suppose princesse.
Soleil descendit de la chaise sur laquelle elle était et alla dans ses bras. Il n'a pas fallu longtemps pour la soulever et la poser sur ses genoux. -Parle-moi de lui maman.
Les lèvres d’Ondine se creusèrent dans la stupéfaction. C'était la première fois qu’elle lui demandait de parler ouvertement de son père.
-Ton père est un peu comme toi... -Elle passa ses doigts dans ses cheveux. - Les mêmes cheveux noirs comme la nuit, le même sourire que tu utilises pour me convaincre devant tes caprices…
La petite fille se mit à rire et jeta ses bras autour de son cou. -Maman tu l'aimes, non ?
Elle était un peu surprise par la question. La petite fille avait l'habitude maudite, de trouver des questions gênante. Elle soupira brièvement. Elle voulait lui dire qu'il était un être méprisable et intolérant, la seule bonne chose qui était sorti de lui était-elle, et qu’elle le haïssait de toutes ses forces...
-Oui, princesse... Je l'aime. -Murmura-elle en rougissant. Honteuse de ses fausses pensées.
Mais Soleil était heureuse. Elle posa sa tête sur son épaule.
Alors peu importe si Sacha manifestait de l’intérêt pour sa mère, alors qu’elle aimait toujours son père ?
-Ma mère sera seulement avec mon papa... -Pensa elle. -Je ne laisserai pas Sacha ni personne s’approcher d’elle…
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-Jacky je te remercie beaucoup, mais... -Sacha regarda la carte dans sa main. -Je vais devoir décliner l’invitation, désolé.
- Pourquoi ?
Sacha garda son attention sur sa nièce. Ces derniers mois Aislinn avait grandi de façon spectaculaire. Il remarquait maintenant les mêmes caractéristiques délicates de Melody, même si les gestes ressemblaient beaucoup à son père, et elle avait même une partie de lui-même en elle.
-Pourquoi ? -Répéta Jacky.
Sacha détourna les yeux de la petite fille. Il haussa les épaules. -Je n’ai pas la tête à aller à une fête.
-Une exposition. -Corrigea-il. -Ce serra une des meilleures, on attend de nombreux critiques d'art...
-Tu vois, et pourquoi tu veux que je vienne ?
-C’est important pour Melody et moi.
Sacha soupira. -Jacky.
- Tu sais qu'elle a eu beaucoup à faire avec. Elle va être déçue si tu n’es pas là…
-Bon, c’est quand ?
- Dans trois semaines...
-Bon je viendrais, mais seulement pour toi et Melody. Je ferai juste un tour puis je partirai.
Il y eu un moment de silence, rompu par le rire léger de Aislinn qui jouait avec des blocs sur le sol. Jacky suivit le regard de l’autre jeune homme centré sur l’enfant. -Désolé Sacha…
Ce dernier le regarda.
-Melody m'a dit et…
-Je ne veux pas de ta pitié ni celle de personne. -Interrompit-il rapidement. -Je vais bien. Ondine n'est pas la seule femme qui existe dans ce monde. Je peux la remplacer quand je veux et avec qui je veux...
Jacky leva un sourcil. Ce n’était pas la première fois que Sacha faisait des commentaires de ce genre, et d’après le regard irascible qu'il avait sur son visage, il savait qu’il était très mal. Mais il savait aussi qu'il était trop fier pour l'admettre.
-Désolé. - Répéta-il.
Sacha sourit. -Je m'habitue. -Il regarda sa nièce. -Je suis désolé pour sa fille... Elle ne le mérite pas.
-Qu’est-ce que la fille d’Ondine ne mérite pas ?
Sacha tourna sur le côté pour sourire montrant une impassibilité d'acier. -Ce que je vais faire à sa mère…
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Une semaine plus tard
-Je croyais que tu ne viendrais plus, Soly. -Sacha sourit quand il l’aperçu. En apparence, il était beaucoup mieux et c’était certainement justifié par la présence de l'enfant.
-Maman ne veut pas que je vienne. -Dit-elle. -Mais je lui ai dit tu étais mon ami et que je voulais te voir, puis elle a dit de te demander si ça ne te dérangeait pas…
-Ça ne me dérange pas ma belle. -Il se hâta de répondre. -Dis à ta mère que tu peux venir quand tu veux.
-Merci ! -Soleil acquiesça. -Tu as vu comme maman est belle ?
Il se contenta d’acquiescer. -Aussi jolie que toi…
Celle-ci pensa quelques secondes. -Maman m'a dit que vous vous connaissiez depuis l’enfance. Que vous avez fait le voyage Pokémon ensemble.
-Elle a dit ça ? -Demanda-il dans la stupéfaction.
-Ouais, et que tu lui as offert Togépi.
-C’est vrai. -L’attitude d’Ondine le rendait confus. Pourquoi avait-elle raconté tout ça à la petite ? -Qu’a-t-elle dit d’autre ?
-Que c’est en voyageant qu’elle a connu mon papa…
Le sourire de Sacha s’effaça brutalement. -Maudit voyage de formation…
De loin, on entendait les sons de plusieurs voix, parmi eux, il reconnut une femme.
-Soleil... -La voix profonde et chantante de la femme arriva suivit par le bruit de ses talons.
Sacha se tourna vers elle avec la même expression pierreuse. Ondine se dirigeait vers eux et portait une veste d’ensemble ajusté et un pantalon bleu. Elle avait ses cheveux tirés, elle était sobre par la manière dont elle était habillée, mais l'expression sur son visage était très calme et neutre.
Son look sophistiqué révélait un événement extrêmement important...
-Salut. –Dit-elle avec une voix adulte qu'il n’avait jamais entendu.
Sacha essaya de regarder et non pas l’impressionnant décolleté que sa veste laissait apparaitre.
-Bonjour. -Dit-il. La dentelle de son soutien-gorge sortait plus qu'il ne le devait. Il se demanda si elle s'était habillée comme ça exprès. Il leva les yeux. -Je ne vois aucun problème à ce que Soleil vienne. Elle est la bienvenue. Pas vrai ?
-Tu vois maman ? -La petite fille s'avança en lui tenant la main. -Je t’ai dit qu’il n’y aurait pas de problème.
Ondine la regarda fermement, puis se tourna vers lui. -Tu es sur ?
Il était étrange de lire les préoccupations dans ses yeux bleus étincelants. L’inquiétude maternelle était palpable tout le long de son visage.
-Écoute, je ne veux pas que Soleil nuise à ton travail. -Ondine parla dans un murmure. La petite c’était éloignée d’eux à la recherche d’Avril. Les deux petites se mirent à rire du côté de la scène, avec plusieurs autres petites filles. -Si elle t’ennuie dit le moi.
-Je t’ai dit que non. -Sacha la regarda. -Pourquoi elle le ferait ?
-Ca n'a pas d'importance. -Elle baissa doucement la tête. -La seule chose importante ici est ma fille. Et elle dit que tu es son ami…
-Et je le suis. -Il se hâta de répondre sérieusement. -J’aime beaucoup Soleil, c’est une fille très douce.
Les yeux d’Ondine s'éclairèrent à ses paroles. -S'il te plaît... -Murmura elle. -Ne l’utilise pas pour me faire du mal... Il serait peu galant de ta part d'utiliser la petite pour te venger de moi...
Il pinça ses lèvres brusquement. -Jamais je ne te ferais ça Ondine. Apparemment tu ne me connais pas... -Sa voix baissa. Devant ses yeux il avait trouvé le moment idéal pour effectuer une partie de sa vengeance. Son cerveau l’avait rapidement prévu de la stratégie à suivre. -Je ne veux pas me venger de toi... -Murmura il en s'approchant d’elle.
-Tu ne veux pas te venger de moi... ? Qu'en est-il tout ce que tu as dit…
-C’était de la colère momentanée. J’ai dit des choses sans en mesurer les conséquences... Ce que je veux… -Il se tenait devant elle. Son parfum sentait dans l'air. -C’est autre chose…
Ondine le regarda impuissante, sentant ses doigts glisser sur sa joue. La voix cohérente de sa tête lui disait de rompre cette situation et s’éloigner de lui. Mais l'autre voix, qui représentait sa sensualité avide de tendresse réclamait d'ignorer la cohérence et profiter de ce qui allait venir.
Les doigts de Sacha se posèrent sous son menton, en le soulevant doucement vers lui. Il jouait très bien le rôle qu'il avait auparavant prévu. Ses gestes étaient soigneusement étudiés pour provoquer l'effet désiré. Il détourna les yeux pendant quelques secondes pour noyer le sentiment de culpabilité au fond de son estomac, puis il posa sa main libre autour de la taille de la jeune femme serrée contre son corps. Il nota la pression délicieuse de ses courbes contre sa poitrine musclé.
Ondine lui offrit ses lèvres roses et il sourit triomphalement car elle se dépêchait de jouer son rôle dans cette comédie. Il approfondit le baiser, en s’approchant d’elle et ouvrant sa bouche sur la sienne.
Sa vengeance avait commencé plus facilement que prévu...
Des mètres plus loin, Soleil, c’était arrêtée au milieu de la cour. Les silhouettes de deux adultes lui parurent dans le soleil d’après-midi. Loin d'être une scène romantique, sa mère était amoureuse de lui…