Disclamer: La plupart des personnages ne m'appartiennent pas.
Chapitre 4: Le doute« - C'est dur d'avoir envie de protéger quelqu'un et d'en être incapable, fit observer Ange.
On ne peut pas protéger les gens, petit, répondit Wally. Tout ce qu'on peut faire , c'est les aimer. »
John Irving.
Le jus d'orange pressé, le lait versé, les tartines chauffées, Sacha dégusta son petit déjeuner tranquillement dans la cuisine. Il était dix heures, lorsque des pas se firent entendre dans le salon.
« Bonjour »
Ondine venait de rentrer dans la cuisine, les cheveux un peu mal peignés. Elle venait tout juste de se lever.
« Bonjour, bien dormi? »
Ondine s'assit en face de lui tout en répondant oui de la tête.
« Ah ce que je vois, je n'ai plus qu'à me servir. »
Sacha sourit. Il fallait bien qu'il s'occupait un peu d'elle. Elle le méritait bien, déjà qu'elle devait le supporter pendant un moment... Il se sentait redevable.
« Et toi? »
Sacha avait des fines cernes violettes qui soulignaient son regard.
« Euh...oui. »
L'hésitation lui avait contrôlé lors de quelques secondes.
« Tu as une petit mine tout de même. »
Un grand sourire collé sur son visage, Sacha essaya de la rassurer.
« Ne t'inquiète pas, je dormirai plus tôt ce soir. »
Le silence régnait en maître. Sacha observa Ondine. Celle-ci avait ses cheveux un peu ébouriffés qui lui rendait un air sauvage. Sacha détailla chacun de ses gestes. Elle prit sa grosse tasse à ses lèvres, délicatement, puis la posa doucement. Ensuite, elle prit sa tartine et la plongea dans son lait chaud. Une miette de pain s'était logée au creux de ses lèvres, décidée à rester coller sur cette parcelle de peau délicate.
« Euh...tu as une miette de pain qui traîne. »
Ondine essaya de l'enlever.
« L'autre coté. »
Encore un échec. Ondine n'avait pas dit son dernier mot. Un coup de langue avait mit un terme à la petite miette collante. Sacha déglutit difficilement. Elle l'avait dégagé en un coup de langue très sensuel et bestial, tel à un félin qui se lèche les babines. C'était le geste fatal. A ce moment-là, Sacha aurait bien voulu être la place de la petite miette de pain.
Sacha secoua la tête. Il se sentait honteux d'avoir eu de telles pensées. En plus sur une fille bien. Sacha n'osa plus la regarder.
« Sacha, est-ce ça va ? Tu as le visage tout rouge. »
Sacha posa son regard sur elle.
« Je...euh... j'ai un peu chaud. Je vais prendre ma douche. »
Il se leva rapidement et sortit de la cuisine. Il s'appuya contre un mur, pour reprendre ses esprits. Il avait rougit devant Ondine. Il se sentait idiot soudainement. Il prit quelques affaires puis monta à l'étage, direction la salle de bain.
OoOooOoooO
« Allô Flora? »
Après avoir terminer de manger son petit déjeuner, Ondine avait décidé d'appeler son amie Flora.
« Oh, salut Drew ! Comment ça va? »
Il y avait encore quelques cartons dans le salon; c'était les affaires de Sacha.
« Oui je vais bien. Flora dors encore, n'est-ce pas? C'était juste pour savoir vers quelle heure on pouvait venir pour chercher les dernières affaires ? »
Le bruit de la douche s'arrêta, ce qui rendit l'appartement silencieuse.
« Très bien. Alors je te dis à tout à l'heure. »
Ondine raccrocha et poussa les cartons vers le coin. Elle s'assit sur le canapé tout en soupirant. Elle sorti un mouchoir de sa poche et se moucha. Elle était belle et bien malade maintenant, elle en était certaine. Elle s'allongea, et mis sa main sur son front. Elle essaya de voir si elle avait de la température, mais elle ne su. Elle se recroquevilla en position fœtus. Elle sentit son odeur, celui de Sacha. Le silence l'enveloppait. C'était son silence à lui. L'énigme complet de sa personne. Elle sentit la paresse l'envahir, la fatigue aussi. Elle n'avait plus envie de se lever du canapé. Ce canapé qui était devenu le lit de Sacha. L'endroit où il passait toutes ses nuits, alors qu'elle dormait dans un lit bien moelleux, bien chaud. Elle mordilla sa lèvre inférieure, tout en se culpabilisant. C'était lors de ces moments-là qu'elle aurait bien voulu avoir une chambre d'amis.
Devant le miroir de la salle de bain, Sacha essaya de peigné ses cheveux. Idée complètement absurde, car tout le monde savait que ses cheveux ne faisaient qu'à leur tête !
« Foutus cheveux de merde ! »
Sacha se déchainait sur son peigne.
« T'in ! De qui je tiens ces cheveux impossible ?! »
A bout de nerfs, Sacha se calma peu à peu en repensant au paroles de sa mère lors de son enfance.
« Tu ressembles tellement à ton père mon chéri. Tu as ses magnifiques yeux. Tu as aussi ses cheveux, mon ange. Les siens aussi étaient indomptables, à croire que vous faisiez le concours de celui qui avait les cheveux les plus en bataille... ».Sacha soupira. Sa mère lui avait dit ces mots peu après le décès prématuré de son mari. Des mots qui voulaient être rassurant. Des mots pour essayer de faire le deuil. Il s'arrêta de se peigner et se fixa dans le miroir. Il fronça un peu les sourcils, perdu dans sa réflexion: Ressemblait-il vraiment à son père?
Il s'approcha du miroir et se toucha le visage comme pour essayer de se persuader. Cela faisait tellement longtemps qu'il n'avait plus entendu Délia lui dire qu'il lui ressemblait. Peut-être était-ce un mensonge? Sacha se perdit de nouveau dans ses pensées. Il ne se rappelait plus vraiment de lui, ni de son visage, ni de sa voix. Certains souvenirs avec son père étaient flous, alors que d'autres étaient enfouis au fond de sa mémoire. Il rangea son peigne dans sa trousse de toilette et sortit de la salle de bain tout en évitant de penser à ses idées noires.
En descendant les escaliers, il aperçut la rousse allonger sur sa couverture.
« Si tu veux, je peux enlever la... »
Sacha s'interrompit en la voyant endormi. Elle respirait sereinement. Le brun l'observa intensément.
Soudainement, la sonnerie du téléphone retentit . Sacha partit vite décrocher en espérant qu'Ondine ne s'était pas réveiller.
« Allô? »
Sa voix grave résonna dans le silence serein.
« Je..euh, Ondine dors, voulez-vous que je lui laisse un message?»
Sacha ne parla pas fort, de peur de réveiller la jeune femme.
« Euh...non je ne suis pas son petit copain. »
Sacha se sentit gêner.
« Vous êtes laquelle des trois sœurs d'Ondine? »
Sacha se figea.
« Daisy?! »
Il se souvenait qu'il avait eu quelques moments de complices avec elle lorsqu'il était au lycée. Il pouvait aborder les grands sujets sérieux avec elle. Les sujets de famille, le bonheur, les choses philosophiques. C'était l'un des aspects cachés de Sacha. Daisy l'avait cerné. Ils parlaient des choses qui n'arrivaient pas à dire à certaines personnes . C'était lors des moments de déprime ou de coups durs. Et les coups durs il y en avait eu beaucoup...
« C'est Sacha. »
Il recula le téléphone d'un mètre de lui, tellement Daisy lui criait dessus. Elle l'insulta de tout les noms: elle était inquiète de ne pas avoir eu de ses nouvelles. A croire qu'insulter lors des moments d'inquiétudes étaient dans les gènes... Exactement la même réaction qu'Ondine.
« C'est vrai, je suis un vrai connard. Un abruti fini. Un salopard, peut-être aussi... »
Un sourire moqueur faufila sur son visage.
« Oui je sais, ça fait longtemps. Que deviens-tu?»
Ondine bougea un peu, mais n'osa pas se lever. Sacha ne l'avait pas remarqué. Ondine écouta la conversation.
« Mais c'est super ! Ça fait longtemps que tu travailles dans ce parc aquatique ? »
Sacha semblait détendu. L'impression de se sentir léger depuis qu'il avait su qui était au bout du fil.
« ça fait un bout de temps. Bah moi, rien de spécial quoi. »
Ondine essaya de comprendre de quoi ils parlaient.
« Ma situation est assez compliquée... En fait tu leur as dit? Depuis le temps...»
Un petit rire s'échappa de ses lèvres. Mais il reprit vite son sérieux.
« Ah ouais. Tu penses qu'ils doutent. Mais tu as des amis qui sont au courant, non? »
Ondine fronça les sourcils. Mais de quoi parlait Sacha?
« Moi? … moi rien a changé. Jamais je lui ai dis. »
Sacha se sentit un peu raidir.
« Et alors? Ce n'est pas que je suis chez elle, que je vais lui révéler. »
Ondine n'osa pas bouger un seul millimètre. Sa curiosité lui rongea au plus profond de son âme.
« Toute façon, ce n'est plus d'actualité. Autant ne rien dire. »
La rousse se sentit trahir par ces quelques mots. Elle voulait savoir ce secret qu'il partageait avec sa grande sœur.
« Comment ça, je mens? Mais non! »
Un rire nerveux sortit de sa bouche.
« Bon...d'accord, tu as raison. Tu me connais trop Daisy... »
Sacha se tourna vers Ondine. Il la croyait toujours endormie.
« D'accord, je lui dirais de te rappeler. Salut »
Sacha raccrocha puis partit dans la cuisine pour prendre un verre d'eau. Ondine se leva discrètement et le suivit. Quand Sacha se tourna, il eu un sursaut.
« Oh tu m'as fait peur! »
Ondine fit comme si elle n'avait pas assisté à cette mystérieuse conversation.
« Désolée. »
« Pendant que tu dormais, Daisy à appeler. Elle voudrait que tu la rappelle. »
Ondine acquiesça.
« Ah oui, on doit chercher tes affaires cette après-midi. »
Sacha sentit un trouble dans sa voix.
« Ondine est-ce ça va? »
« Oui pourquoi? »
« Je... tu m'as l'air bizarre. »
Ondine avait envie de rire à cette remarque. Elle, bizarre? Alors que lui, il lui cachait quelque chose. Ondine sentit sa colère monter, mais se calma rapidement.
« Oh, ça doit être parce que je commence à être malade. »
Sacha s'inquiéta, malgré son visage neutre qui ne trahit aucune émotion. Il mit sa main sur le front de la jeune femme.
« Tu n'as pas de fièvre pour l'instant. »
Ondine trouva la chaleur de sa main, apaisante. Elle se maudit d'avoir pensé cela de lui. Elle en avait marre de se laisser aller par ces petits détails de lui. Elle soupira tout en se dirigeant vers le téléphone pour appeler sa sœur.
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« Tu es sûr que c'est une bonne idée? »
« Sacha ! ça fait la troisième fois que tu me répètes cette phrase depuis qu'on a quitté l'appartement. »
Sacha et Ondine était dans la voiture de cette dernière. Ils étaient sur le chemin pour aller chez Flora et Drew.
« Tu es enrhumée, et tu décides de sortir en boîte. Cherche la logique. »
Ondine soupira. Ce matin, Daisy lui avait proposé d'aller faire un tour en boîte entre filles, et elle avait accepté simplement.
« J'ai juste envie de m'amuser. Tu as peur que je me fasses draguer ou quoi? »
Sacha lui jeta un regard noir.
« Tu peux te faire draguer par tout les mecs de la ville, je m'en contre-fiche. »
Ondine sourit face à ce comportement un peu enfantin.
« Tu es jaloux, hein? »
« N'importe quoi. Pourquoi je serai jaloux? »
La voiture s'arrêta à un feu rouge.
« Je ne sais pas. A toi de me le dire. »
Ondine ne savait pas pourquoi elle l'avait provoqué comme cela. Sans doute pour se convaincre qu'il n'avait rien à cacher.
« Le feu est vert. »
Il avait mis un terme à la discussion.
Le silence était revenu. Seul le bruit du moteur osa le briser. Quelques minutes plus tard, la voiture se gara dans un parking. Sacha et Ondine sortirent de la voiture et se dirigèrent vers le bâtiment.
Arrivé dans le hall, ils découvrirent une affiche collée aux portes de l'ascenseur.
« Ce n'est pas vrai ! Il est en panne! »
Sacha regarda Ondine, le visage effaré.
« Ne me dis pas qu'on va se taper sept étages?! »
Ondine lui répondit oui de la tête.
« Aller courage, ce n'est que sept étages après tout... »
Ondine avait sorti cette phrase avec un ton ironique.
« Vraiment génial ! On ne peut rêver mieux. »
Ondine sourit face à l'attitude de Sacha.
« Sacha pousse toi deux secondes. »
« Euh...non. »
Ondine soupira.
« Sérieux Sacha pousse toi de là. »
Rien ne se passa.
« T'in bouges ton cul ! »
Flora regarda la scène avec un sourire au coin. Assis sur son canapé, elle avait envie de rire.
« Moi? Toi bouges ton cul. Tu n'as qu'a faire le tour. »
Sacha reçu un regard noir de la rousse. Un sourire se faufila sur son visage. C'était sa petite vengeance de la dernière fois.
« Bon je crois qu'on a fini. »
« T'es sûr? Tu n'as rien oublier? »
Sacha lui répondit non de la tête.
« Quelqu'un veut du thé? »
Flora qui avait quitté le salon entre temps, venait de sortir de la cuisine avec une théière à la main pour en proposer. Ondine accepta une tasse, tout en suivant son amie dans la cuisine. On entendait leurs éclats de rires résonner dans le grand appartement.
Dans le salon, l'atmosphère était tout autre. Drew observa Sacha avec une curiosité dissimulée. Sacha fixa un point invisible au dessus de son épaule sans oser le regarder dans les yeux. L'ambiance semblait se refroidir de plus en plus, tellement le silence devenait oppressant.
« Après avoir profiter de Flora, tu vas encore profiter d'Ondine...pfff. Tu es incurable. »
Le concerné fronça ses sourcils. Mais de quoi parlait-il?
« Parce que tu crois vraiment que je profite d'elle? Ne parle pas des choses que tu ne sais rien. »
Drew tiqua à ces derniers mots. Qu'est-ce qu'il ne savait pas? Sa curiosité s'agrandit au fur et à mesure que le silence s'intensifia. Ce silence que seul Sacha avait réussi à le détenir.
Le malaise semblait être plus profond que les instants auparavant. Sacha le fixa dans ses yeux verts.
Fatal. Vide. Perdu. Mélancolique.
Il l'aurait pu l'achever avec ce regard synonyme de néant. Drew baissa le regard inconsciemment. Il ne pouvait plus supporter cet échange visuel. Ce silence étrange le rongea. Il lui rendait si fort, si faible aussi. Il était déjà tombé dans son silence, dans le néant de ses yeux sombres. Et c'était à ce moment-là que Drew comprenait le sens de ses derniers mots. Sacha avait raison: Il ne savait absolument rien de lui. Tout ce qu'il savait c'était du superflu, des choses habituelles, des choses qui pouvait arriver à tout le monde, des choses presque anodins. Il ne connaissait de lui, que des leurres.
Là, tout de suite, il avait eu envie de le gifler, de lui donner un de ces coups de poing dont il s'en souviendrait; il avait eu envie de lui crier dessus, de lui secouer une bonne fois pour toute, et lui dire: « qu'est-ce qui t'es arrivé? Qu'est-ce qui se passe? Qui es-tu? ». Mais les mots s'étaient bloqués dans sa gorge. Il ne faisait aucun mouvement. Il était comme figé. Parce que Sacha avait réussi à le mettre dans le doute, à le mettre en colère, à le faire devenir complètement fou.
« Bon, faut qu'on y aille, je dois aller chez ma grande sœur. »
Ondine salua Drew et Flora tandis que Sacha porta les derniers cartons.
« Attends Sacha, je vais t'aider. »
Et après un dernier regard mystérieux vers Drew, Sacha sortit de l'appartement en suivant la rouquine.
« J'en ai marre! »
Sacha sourit face au comportement d'Ondine. Ils étaient encore dans les escaliers, à espérer qu'ils seraient bientôt au rez-de-chaussé.
« Nous sommes à quel étage là? »
Toujours avec sa petite voix suppliante, Ondine semblait éviter d'insulter le monde entier.
« Euh...troisième étage je crois. Ou peut être que c'est le quatrième. »
Sacha l'entendit soupirer. Il l'observa malgré lui. Elle portait un carton, tout comme lui. Elle avait ses cheveux attachés en demi-queue par un élastique épais. Elle était habillée presque décontracté: elle portait un jean taille base avec un haut noir simple avec des baskets de la même couleur.
Pendant qu'il l'observa discrètement, Ondine rata une marche. Sacha la rattrapa de justesse. Dans la précipitation, un des cartons, qui n'était pas fermer, tomba dans les escaliers. Quelques affaires furent échappées.
Le regard de l'un perdu dans le regard de l'autre, quelques secondes silencieuses passèrent sans qu'aucun des deux osèrent bouger. Un bruit de verre se fit entendre, ce qui cassa cet échange visuel particulier.
Ils se séparèrent rapidement. Sacha ramassa les affaires. Ondine l'aida. Celle-ci trouva un cadre sur une des marches et observa la photo.
« Oh tu étais trop mignon !! »
Sacha se retourna vers elle, étonné. Il s'avança vers elle, et à la vu du cadre, il comprit à quoi elle faisait allusion.
« Tu avait quel âge? »
La photo montrait un petit Sacha dans les bras de sa mère, Délia.
« Deux ans je crois.... »
Ondine sourit.
« Tu étais à croquer ! »
Sacha rougit malgré lui face à cette inattendue réaction.
« Ta mère était toute mignonne aussi. »
Elle déposa le cadre dans le carton, puis ils continuèrent à descendre les escaliers. Le silence était de nouveau revenu.
« Enfin de l'air ! »
Ondine regarda Sacha se détendre face au vent.
« Bon maintenant on mets tes cartons dans le coffre et on y va! »
Sacha acquiesça et la suivit jusqu'à sa voiture.
Sur la route, Sacha fut pensif. Son silence semblait ronger Ondine de curiosité. Elle voulait savoir à quoi il pouvait penser, à ce qu'il pouvait cacher derrière ses silences lourds et remplis de mystères. Elle avait envie de lire dans ses pensées lors d'un instant. Depuis la mystérieuse conversation téléphonique de ce matin, Ondine commença à avoir des doutes. Des doutes sur tout, sur elle, sur lui. Surtout de lui. Elle avait envie de hurler. De savoir. Savoir toujours et encore. Parce qu'elle à toujours était comme cela: curieuse.
Cela l'avait coûté des mauvais souvenirs dans certains moments, cela l'avait aussi soulager. Parce que savoir, c'était anticipé. Elle voulait tout anticipé, par peur, par obligation, par sécurité. Mais à trop anticiper, on pouvait se mordre les doigts; et Ondine, malgré elle, malgré sa curiosité presque maladive, le savait. Alors elle essaya de savoir. Tout et n'importe quoi, elle était prête à tout entendre, prête à encaisser le choc s'il le fallait.
« A quoi penses-tu? »
Silence lors de quelques secondes. Quelques secondes en trop. Quelques secondes qui paraissaient une éternité.
L'hésitation pur avait transpercé le corps de Sacha. A quoi pouvait-il répondre? Qu'il pensait à elle? Non. Jamais il ne le dirait. Mais les mots furent plus rapide que la pensée, malgré les secondes d'égarement.
« A toi. »
Ondine rougit. Sacha se sentit mal-à-l'aise lors d'un instant.
« Abruti. »
Sacha sourit. Parce qu'il savait que cela la dérangeait. Parce que, bien sûr, c'était une façon de l'embêter. Parce que de toute façon, il fallait briser cette atmosphère étrange. Alors Sacha continu.
« Mais oui, je ne peux que penser à toi, Ondine ! »
« Arrête ! »
Ondine devint rouge. Elle regretta ses moments de doutes, sa curiosité. Elle aurait du fermer sa bouche, pensa-t-elle. Mais malgré tout cela, elle était contente qu'enfin le silence oppressant fut parti.
Le sourire espiègle était toujours collé sur le visage du brun.
« Retire ce sourire! »
Sacha agrandi encore plus son sourire. Ondine se sentit complètement conne. Elle se sentait complètement pathétique, tellement gêné en même temps face à cette drôle de situation.
« Idiot va! »
Et sur le reste du chemin, l'atmosphère fut plus tendre.
OoOooOoooO
« Tiens, mets ce mascara. »
Ondine appliqua le mascara que sa grand sœur Daisy lui avait proposé. Ondine était venue dans la soirée chez sa sœur pour finir de se préparer.
Quelques instants plus tard, elles étaient prêtes à sortir.
« Il y a une nouvelle discothèque qui vient d'être rénové. J'ai hâte de la découvrir ! »
Ondine sourit à sa sœur.
« Alors allons-y ! »
Elles sortirent de l'appartement tout en marchant vers la sortie. Elle partirent vers le parking bras dessus ,bras dessous, en direction de la voiture de Daisy. Vingt minutes plus tard, elles furent arrivées.
Idées noires sur idées noires. Un verre après un autre. Ondine était au bar, assit sur un tabouret en cuir. Après deux heures à danser comme une petite folle, les doutes étaient revenus dans le bruit assourdissant de la discothèque.
Elle guetta de l'œil sa grande sœur qui dansait un slow avec un homme qu'elle venait de rencontrer.
Un autre verre qui venait d'être vidé,alors que la musique s'enchaina sur une plus rythmée. Daisy s'assit à coté d'elle.
« Bah alors qu'est-ce qui se passe? »
Qu'est-ce qu'elle pouvait lui caché? Cette question lui tournait dans sa tête. Ondine avait à peine entendu la question, qu'elle se jeta sur un autre verre.
« Qu'est-ce que vous me cachez? »
Daisy fronça ses sourcils.
« De quoi parles-tu? »
Le doute qui s'insinue dans chacune d'elle. L'impression d'être nu face à la vérité.
« Tu sais très bien de quoi je parle. »
L'amertume qui frôle leurs peaux. Daisy essayait de se persuader que sa petite sœur ne sait rien. Ondine espérait que sa grande sœur ne lui cachait rien.
« En fait, je ne sais pas à quoi tu penses, mais je t'assure que ce n'est rien de grave. »
Ondine tourna sa tête vers sa sœur.
« Alors il y a bien quelque chose que je ne sais pas. »
Daisy soupira.
« Sacha le sait, n'est-ce pas? Qu'est-ce que vous me cachez? »
« J'aime les filles. »
Ondine se sentit idiote.
« Euh... »
Elle ne savait pas quoi dire face à sa réponse. Elle ne s'y attendait pas du tout.
« Cela te choque? »
« Je...euh..,non. Je suis juste un peu surprise. Alors c'était ça le secret que tu partageait avec Sacha. »
Daisy acquiesça.
L'ambiance s'était peu à peu refroidi.
« Tu veux qu'on rentre? »
Daisy se sentit obliger de faire la proposition après ce moment délicat.
« Non. On reste encore un peu. »
Daisy acquiesça.
« Tu sais Daisy, je m'en fous que tu aimes les filles. Si t'es heureuse comme cela, je suis contente pour toi. »
Daisy se sentit plus rassurer. Elle l'embrassa sur sa joue puis partit sur la piste de danse, le sourire aux lèvres. Daisy se sentit plus léger. Ondine, pas vraiment. Elle avait toujours ce maudit doute qui l'obséda: Qu'est-ce que Sacha pouvait lui cacher? Seule Daisy le savait.
Comme un automatisme, Ondine reprit un autre verre.
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« Mais qu'est-ce qui s'est passé? »
Sacha venait d'ouvrir la porte à Daisy. Cette dernière essaya tant bien que mal à tenir sa petite sœur complètement saoul.
« Il s'avère que ma petite sœur a décidé de se bourrer la gueule. »
Sacha retira sa couverture du canapé et aida Daisy à allonger Ondine. Cette dernière était complètement claquée.
« Sacha, je lui ai dis. »
Il savait très bien de quoi elle parlait.
« Ah. A ce que je vois elle a mal pris. »
« Ne t'en fais pas, elle s'est saoulé avant qu'elle l'a su. Mais elle savait que j'avais quelque chose à cacher et que tu étais au courant. Je ne sais pas comment, mais elle l'a su. »
Sacha blanchi. Il avait eu un doute subitement. Est-ce qu'Ondine avait entendu sa conversation au téléphone ce matin ?
« Enfin bref... Ondine m'a dit que tu dormais chez elle pour des raisons financières. »
Sacha se sentit honteux. Daisy sentit son malaise.
« Ne t'en fais pas, personne ne sera au courant. »
Sacha acquiesça.
« Cela fait tellement longtemps qu'on ne sait pas vu. »
Un chuchotement qui avait brisé le silence. Celui de Sacha.
« Oui. Tiens, je te laisse mon numéro, je veux qu'on se revoit comme au temps du lycée. C'était tellement bien. »
Sacha sourit
« Attends je te passe le mien.»
Après les échanges de numéro, Daisy rentra chez elle.
« Hihi, tu es beau quand tu es tout décoiffé comme ça. »
Cela fit dix bonnes minutes que Sacha avait réussi à mettre Ondine dans sa chambre. Maintenant, il fallait la mettre dans son lit. Ondine avait décidé autrement. Elle n'arrêtait pas de toucher les cheveux de Sacha. Celui-ci se laissa faire et essaya de retirer les chaussures à talon de ses pieds. Bourrée comme elle était, il valait mieux la surveillée de près jusqu'à qu'elle soit calmer.
« Bon, maintenant on enlève le gilet. »
« Non! »
Ondine rigola, pour une raison inconnue.
Tandis que Sacha essaya de lui retirer son gilet, Ondine lui tira soudainement le bras. Sacha fut atterrit sur le lit à moitié allonger. Le rire d'Ondine résonna encore dans la chambre.
« Euh...Ondine, c'est une très mauvaise idée. Mais alors là une très très mauvaise idée ! »
Ondine s'était mis en califourchon sur lui.
« Je... non ne fait pas ça. Ondine, tu n'es pas dans ton état normal... »
La tête dans le cou, Ondine mordilla l'épaule de Sacha.
« Arrête. »
Le ton était presque suppliant.
« Ondine arrête s'il te plaît. »
Elle continua.
Sacha essaya de se détacher d'elle délicatement mais elle s'était collé à lui comme une sangsue.
Sacha entendit son rire fluette dissimuler au creux de son cou. Ses quelques mèches roux lui chatouilla son visage.
Il n'y avait pas d'autre choix, Sacha la fit tourner. Maintenant il était au dessus d'elle. Finalement,Ondine avait retiré son gilet. Sacha soupira tout en se levant. Il fallait à tout prix qu'il s'éloigne d'Ondine lors quelques instants. Il vit le visage de la rousse se décomposé en une tristesse affligeante. Sacha sentit sa culpabilité l'envahir.
Ondine se leva de son lit. Sacha l'observa sans aucune discrétion. Elle prit une de ses chaussures et balança sur lui.
« EH ! »
« Qu'est-ce que tu me caches Sacha? »
Sacha essaya de comprendre.
« J'en peux plus de tes silences ! Merde ! »
Après la crise de rire, ce fut la crise de colère.
« Ondine calme-toi. »
« J'en ai marre. J'en ai marre!... »
Ondine tapa sur le torse du jeune homme avec sa petite main.
« J'en ai marre de penser à toi !! Toi,encore toi, toujours toi !! »
Sacha essaya de la calmer en la prenant de ses bras.
« Ne me laisse pas toute seule. »
Sacha était surpris par ses mots. Ondine avait l'air si menue, si fragile dans ses bras. A cet instant-là, elle avait craqué.
« Ne t'en fais pas, je ne t'abandonnerai pas. »
Et soudainement, Ondine pleura. Elle pleura, doucement, silencieusement, amèrement.
« Je suis là Ondine. Je suis là. »
Quelques instants Sacha déposa son amie endormie dans son lit. Il sorti de la chambre tout en fermant la porte délicatement puis descendit dans le salon pour se remettre dans sa couverture. Il regarda l'heure sur son portable où c'était affiché cinq heures. Et malgré sa fatigue, Sacha n'arriva pas à trouver le sommeil. Il pensa à Ondine et à se qui s'était passé dans sa chambre. Il toucha inconsciemment à son épaule, tout en soupirant. Il s'agita sous sa couverture. Il voulait à tout prix dormir. Dormir pour ne plus rien penser. Dormir, parce qu'il était fatigué. Dormir pour oublier aussi. Pour tout oublier. Mais Sacha ne dormit pas de la nuit.
Mot de Oohfemmeluxieuse: Voici un de mes dessins, j'ai essayé à partir d'un model de dessiner Sacha étant petit avec sa mère (-: si la grandeur de l'image dérange trop je peux la mettre en spoiler. ^^
Mer 17 Oct 2012, 18:35
: Bravo : : Bravo : 
à très bientôt j'espère : Bravo : 
